- « Doucement mon enfant. Je vais te donner une leçon que tout homme d’affaire digne de ce nom se doit de retenir ; gâte tes amis et abat tes ennemis. C’est la base de tout. Nestor nous a fidèlement servi ; il t’a éduqué, il t’a protégé, il m’a rendu d’utiles services et c’est la moindre des choses de le récompenser de la sorte mon enfant. Car Nestor sait des choses bien embarrassantes sur Terrabilis, et le voler, reviendrait à s’en faire un ennemi mortel. Ton grand-père ne t’a rien appris sur la politique et l’art de gouverner ? Dans ce métier, nous sommes obligés de nous reposer sur des petites mains… Qu’elles gagnent quelque chose au loto, ce n’est pas si grave, dans tout les cas je suis certain que Nestor saura utiliser avec intelligence son nouveau bien… Alors que toi, tu as quelque chose qui dépasse de très loin les quelques hectares du comté de Nestor ; tu as de l’Art, une œuvre d’une valeur incommensurable ! Tu vends des châteaux, mais tu ne vends pas de Titien, de Greco ou d’autres grands noms de la peinture fortunéenne… Ces hommes ont fait des œuvres intemporelles et uniques, d’un niveau dépassant de très loin les clowns qui s’échinent en vaines et oubliables performances, en carrés et cercles vides de sens ou en lignes qui n’évoquent rien, si ce n’est l’alcoolisme du dessinateur, ou encore la production industrialisée d’un art qui doit parler aux profanes mais qui ne fait que profaner les pierres angulaires de l’Art, du Beau et du Profond.
Vois-tu, tout homme d’affaire prolifique doit se donner une image accessible au grand public ; et celle du mécène est la plus facile à atteindre ; inutile d’avoir une philosophie qui révolutionne la pensée contemporaine quand on a un minimum de goût, ou du moins le porte-feuille assez garni pour le faire croire… Et quand je dis mécène, ce n’est pas l’achat de quelques torchons kah taniais représentant une succession de formes géométriques se voulant intellectuelles ; non ça c’est bon pour défiscaliser… Je te le dis mon enfant, ceux qui achètent ces choses là se torchent avec sans le moindre remord, seulement ils sont contents d’avoir économiser quelques centaines de talents… En revanche, lorsque tu veux briller auprès du grand public, te donner une véritable image d’homme sensible à l’art et à la culture, il faut savoir l’exposer au grand public ; dépenser de véritables fortunes en exposition en tout genres, donner accès à ces merveilles qui ont fait les grands Empires ; Antrania ne serait pas la même sans les illustres fresques de Pérez. C’est tout un imaginaire à qui les Grands peintres ont donné vie ; si nous nous figurons l’Héllènie antique de cette manière là, ce n’est pas uniquement à cause des sculptures d’époque, mais des peintures de la Renaissance ; sans elles difficile de dire si nous verrons Périclès semblable à Athéna en portant constamment un casque, si nous imaginerions les Philosophes en toge bleue assis au sein d’un temple dédié aux grandes figures divines de la Raison… En quelques sortes, ce sont ces princes de l’art qui ont formaté « l’espace mental » occidental… Dès lors, être mécène revient à s’attacher au destin d’un peintre et à la prospérité comme ce fut le cas pour les Princes Slaves, les Empereurs Kaulthes ou les Maîtres de Gallouèse et de Teyla… Et puis, comme tout le monde le sait, mécène vient directement de Mécène ; l’homme qui donna son nom au mécénat et qui prit sous son aile Virgile et Horace…
Ainsi, mon enfant ne dédaigne pas les arts, utilise les à ton avantage ; soit pour afficher ton opulence et ta richesse et impressionner les masses en associant ton nom aux grandes figures artistiques de ton temps, soit pour défiscaliser des millions en torchons peints… Vois-tu ; Eurydice et Orphée, loin de pousser les investisseurs dans les bras de Morphée, a un double avantage qu’une propriété perdue au milieu de nulle part n’a pas ; cette œuvre est facilement transportable ; un camion, un avion et même un hélicoptère suffisent pour faire quitter le territoire messaliotte à cette œuvre ; une inquiétude qui ne saurait être considérée comme excessive au vue de la monté des souverainistes du dimanche… Ensuite les frais d’entretien sont quasiment nuls ; loue ça à un musée ; il se chargera de la restauration et de la protection tout en louant l’oeuvre ! Après tout ; je suis sûr que le Musée des Arts Picturaux Classiques d’Antrania serait prêt à verser une fortune ne serait-ce que pour l’exposer quelques mois ! Et puis, le prestige de posséder une œuvre historique et la bonne réputation qu’elle apporte ; un homme de goût inspire confiance en affaires ne peut que faire monter la sympathie des médias… Quant aux reproches des autres membres de la famille, n’ait pas peur de les envoyer paître, si tu me permets l’expression. »
Triste vision de l’art, n’est-ce pas ? Pour ce type d’homme, l’art n’est qu’un outil ; sa capacité à devenir une arme de subversion pour déstabiliser les régimes trop autoritaires, trop laxistes, trop libéraux ou trop marxistes. Une œuvre bien comprise et largement diffusée est un pistolet chargé braqué sur la tempe d’un régime. Le choc, l’effroi, la terreur, sont des armes communes ; mais la déception, le mépris ou la déception le sont encore plus. Les artistes, loin d’être de quelconques intellectuels déconnectés du réel, sont les peintres les plus fidèles d’une situation sociale et politique déplorable. Leur subjectivité est justement ce qui rend magistral leur art ; un journaliste dénonce avec prétentions et hypocrisie ; il est soumis à ses maîtres, il ne fait qu’effleurer les frontières du consensus, ce n’est qu’un lâche affectant un air choqué lors de dérapages de prétendus « polémistes » qui ne font que rajouter une pièce dans ce sinistre manège médiatique… Le peintre n’est pas un mercenaire au service des médias alternant entre le service publique déficitaire et un service privé aiguisant ses crocs. Le peintre est libre. Libre de représenter ce qu’il souhaite, libre de dénoncer n’importe quelle absurdité d’une démocratie en faillite, libre de dénoncer les abus d’une république ne manquant pas à sa vocation ; à couler à pic, à l’instar du Titanic.
Pour Marc et ses semblables, l’art n’est qu’une valeur marchande, un capital culturel, un capital social. Un moyen d’afficher son bon goût, mais surtout d’affirmer sa domination. L’art si noble, si pur dans la subjectivité des peintres, se pervertit au contact d’un or qui noie sous son poids l’éthique et la critique. Inutile de censurer quand il suffit simplement d’acheter ; une œuvre subversive ne vaut rien si elle est achetée puis brûlée ; mieux encore elle sert les intérêts de l’ennemi des Arts. Un vendu sert bien mieux ses objectifs qu’un homme libre. C’est ainsi que naissent ces coqs de basse-cour se donnant l’air de défendre avec acharnement une vision de la liberté des individus, des grands combats progressistes du siècle ; de servir de rempart de Lumière à un obscurantisme prétendument triomphant alors qu’ils ne sont que de simples Mascarille se présentant comme les Grands de la littérature contemporaine affectant une érudition asymptomatique et une pensée tout aussi libéré des carcans sociétaux que ne peut l’être celle d’un dogue endoctriné. C’est à cause de ces riches qui tirent les ficelles du monde artistique que ce type de poule hollandaise avec leurs chevelures exubérantes et leur col roulé leur donnant un air vaguement « intello » défile de manière ininterrompue sur les plateaux télévisés, tandis que le journaliste, fidèle à sa nature de courtisan, ne peut s’empêcher d’applaudir ces auteurs si lumineux qu’ils peinent à éclairer une ampoule, ces génies de la langue à l’intelligence spectrale, ces réincarnations des Grandes figures d’une littérature qui s’en retourne dans sa tombe. Ces richissimes magnats qui asservissent impitoyablement la République des Lettres pour l’étouffer et transformer un monde si prolifique, si riche, en une contrée intellectuellement dévastée, où les récits interchangeables prolifèrent dans un royaume où la Littérature et plus largement l’art ne sont plus que l’ombre d’eux mêmes.
Qui sont les ignobles auteurs de ce crime ? Ceux qui suivent leurs intérêts ; le mécène qui corromps l’art comme une termite rongeant le bois ? L’artiste, se gavant de subventions imméritées et de pots-vins pour ses échecs ? Ou bien le journaliste ; qui propage un art devenu maître du consensus et développant des idées toujours plus convenues, ennuyeuses et communes ? De nos trois larrons, l’homme d’affaire est le moins coupable ; dans ce monde où diriger une grande entreprise revient à porter une Couronne invisible, il est naturel de chercher à associer son nom au mérite artistique, au bon goût, au génie humain. Lorsque nous admirons les peintures de maîtres ; nous pensons à ces Grands rois qui pistonnèrent les plus grands artistes ; les éclatantes couleurs des grandes peintures sont semblables aux resplendissants palais bâtis pour les Géants d’hier ; les tons de rouge des victorieuses batailles célébrant le génie tactique d’un Monarque répondent aux splendides dorures d’un palais révélant la richesse de ce dernier… ainsi que son goût des arts. Alors qu’un richissime industriel s’offre quelques maîtres pour égayer ses demeures n’est pas si choquant.
Il est aussi absurde de reprocher à l’artiste de se prostituer ; l’orgueil mal placé ne remplit pas les poches, seuls les coups de pinceaux et les belles flagorneries nourrissent ce courtisan éternellement révolté. Les grands peintres baroques messaliottes, les illustres auteurs classiques et les merveilleux sculpteurs antiques n’étaient que de simples plumes à la gloire d’un maître. Chaque coups de burin, chaque phrases, chaque pigments déposés sur une toile immaculée forgent la légende de cette prétendue divinité, composée pourtant de chair et de sang. Paradoxalement, tous réussirent l’exploit de dénoncer les manies de ces Césars ; l’égo surdimensionné notamment, un goût prononcé pour les excès aussi, leurs propensions à se prendre pour les maîtres du monde et à se comporter comme des parvenus… Et pourtant aujourd’hui, ces critiques s’étouffent ; les Anciens meurent dans le silence absolu tandis que les Nouveaux triomphent sous des tonnerres d’applaudissement qui craquellent un peu plus chaque jour le Beau. Fini la poussiéreuse Antiquité, place à la glorieuse Modernité ! Fini ces subversives comparaisons ; place à l’éloge et aux panégyries exaltées ! Fini les Césars, place aux Tomarel et aux Garras ! Aujourd’hui, comme au Moyen-Âge, l’art antique est devenu le modèle à abattre ; les marbres blancs reflètent bien trop la médiocrité de ces richissimes bourgeois s’anoblissant impunément et refusant d’admettre que leurs pères étaient taverniers ou ouvriers ! Si les artistes refusent le passé, c’est avant tout car leurs mécènes n’osent pas le regarder ; et c’est peut-être là où le péché originel accoucha de l’art contemporain, ou du moins du mécénat moderne. Hier on se revendiquaient héritiers des Grands de l’Antiquité pour régner tandis qu’aujourd’hui des montagnes d’argent suffisent à légitimer son autorité, et l’argent cette fois-ci a bien fait son travail, il a réussi à faire émerger ce nouvel art ; trop jargonnant, trop intellectuel, trop abstrait pour le profane ; qui irait voir en deux bandes blanches une critique du capitalisme et de l’aliénation qu’est le travail sans les indications de l’artiste ? Personne !
Reprocher aux artistes leur manque d’engagement est certainement une erreur ; un faux pas. Ils n’ont pas arrêtés de critiquer, seulement ils ont « embourgeoisé » la critique ; ils ont abusivement complexifié quelque chose d’infiniment simple. L’esprit critique est là ; seulement on ne peut lire la critique car dissimulée par une multitude stimuli perturbants nos sens. La raison est submergée par les couleurs s’entrechoquant, les formes incompréhensibles s’embrassant, ce mélange malaisant étouffant notre esprit qui tente désespérément d’y voir une logique, une ressemblance, un sens. Finalement ce que nous pourrions leur reprocher est d’avoir péché par hubris ; d’avoir cru qu’une peinture jargonnante bourrée de références s’annulant simultanément entre elles pouvait réellement soulever l’admiration du public ; exceptée celle d’un un critique d’art -qui semblable à la foule lorsqu’elle voit son roi se promener nu en prétendant porter des vêtements d’une rareté et d’une préciosité inestimable applaudit en se donnant l’air d’admirer les inexistantes parures et de commenter les tons des soieries et autres pièces de tissus invisibles- subjugué par la profondeur intellectuelle d’un travail qui peine à atteindre l’entendement, le sol.
Après un long silence, Marc ne put s’empêcher de rajouter : - « Et puis, je sais que Nestor est un homme intelligent ; enfin tu le sais tout au si bien que moi, mais un château, est inutile, excepté pour le prestige personnel que l’on peut en retirer. Nous ne sommes plus à la période médiévale ; mis à part protéger quelques pigeons ou rouges-gorges cette bâtisse ne sert plus à grand-chose. Et puis le domaine qui va avec est onéreux ; qui empêchera les chasseurs de chasser, les bûcherons de couper le bois, les braconnier de braconner ? Ne parlons même pas de son entretien ! Ce serait une grave erreur que de considérer que cette forêt doit être laissée sauvage ; il faut cultiver les vertus sauvages de cette dernière, mais l’empêcher de mordre ; les prédateurs peuvent proliférer si l’on agit pas, et encore une fois c’est tout un équilibre qui se rompt. Donc oui mon enfant, inutile de s’inquiéter pour la propriété Nestor sera obligé de la mettre en vente s’il ne veut pas finir à la rue.Je suis même sûr qu’il va nous le vendre, voire l’échanger. »
- « Et tu vas acheter un château si coûteux ? » demanda son fils, les yeux écarquillés.
- « Bien sûr que oui mon enfant ! Quelle question poses-tu ! Nestor ne peut-être châtelain car il n’en a pas les moyens, nous oui. Et puis ensuite nous sommes les représentants du premier groupe agricole antérinien ; et surtout de l’une des boîtes les plus riches du monde ! Et le problème lorsque l’on est issu de la noblesse antérinienne, c’est qu’il est difficile de se départir de sa réputation de parvenu auprès des foules ; nous avons acheté notre titre. Mais voilà qu’une demeure princière nous tombe dans les mains ! Nous avons dorénavant des terres et nous pouvons prétendre à un titre. Ensuite, notre demeure consulaire contribue à nous donner des airs de Parvenus ; regarde moi cette horreur ; (fit-il en écartant les bras, comme s’il voulait montrer la façade de cette villa moderne des banlieues cossues de la Cité de la Baie.) ces murs blanchâtres ; ces colonnades qui ne font que singer les corinthiennes et cette baie vitrée donnant un air anglo-saxon, westalien même, à ce crime de l’architecture. Vois-tu, on dirait que ça fait « nouveau riche » pour entrer dans le trivial, ça a un petit quelque chose qui donne une certaine touche de vulgaire à ce style architectural… C’est terrible, n’est-ce pas ? Passons. Et donc outre le fait que nous pourrions ainsi obtenir un château tout simplement qui nous permet de passer outre ce désagrément stylistique, nous recevrons dans de bien meilleurs conditions nos rivaux ; un bâtiment de pierre que les siècles ont anobli et endurci vaut bien mieux qu’une villa de papier-mâché que le bon goût a abandonné ; notre interlocuteur sera naturellement impressionné par une telle demeure ayant vu les grands noms d’une des familles aristocratiques les plus prestigieuses de Messalie. C’est une méthode bien utile pour afficher notre opulence, d’autant plus que les Leucytaléens apprécient les hommes sachant faire preuve de goût et d’une générosité infinie avec leurs amis… C’est justement cela qui nous donnera une nouvelle position malgré la modeste taille de nos exploitations comparées aux géants autochtone ; Messaterre, les Syndicats, les quelques propriétés perdues au milieu de nulle part… Et nos contacts, qu’en pense tu ? »
- « Justement, père, je suis mitigé sur certains, le second du patron de Messaterre, un homme particulièrement étrange, il se montre bien trop avenant avec le fils des futurs rivaux de son patron, il m’a même proposé un entretien ! Ca peut dire bien des choses ; soit c’est de la menace à peine dissimulée, soit c’est qu’il a une idée bien précise derrière la tête ; peut-être pour se retourner contre son patron, c’est quoi son nom déjà ? Oubliable, enfin passons. En revanche, un de mes amis de casinos est aussi extrêmement intéressé par une rencontre avec les hauts cadres de Terrabilis, donc vous, pour négocier quelques accords, au nom d’un Syndicat agricole plutot influent. »
- « Formidable, nous aurons du pain sur planche, et surtout de quoi avancer nos pions. On toque ? Ah, Nestor ! Vous pouvez entrer. Nous avons à parler. »
- « Moi aussi Monsieur. Comme vous le savez, le château que j’ai acquit à la Grande Loterie est tout sauf une bénédiction pour moi. C’est un entretien coûteux qui me ruinerait en quelques mois Monsieur. Ainsi, je vous propose de le racheter. La propriété n’est pas pour moi… Et puis, je pense être plus utile à votre service que dans la sinistre cambrousse messaliotte… Vous voyez, avec la montée de la xénophobie, je crains de voir mon bien partir en fumée… »
- « Mais vous avez parfaitement raison Nestor ! A dire vrai, moi aussi je pensais à ce château, à vous l’acheter, du moins. Quel est votre prix ? »
- « Dans la mesure où une telle bâtisse possède une valeur inestimable à Messalie, que l’on calculerait à 15 millions de talents d’or en Antérinie, je pense que l’on peut aisément atteindre un compromis. Je vous échange ce château contre une dizaine d’obligations ; soit un millions de talents d’or, et une rente à vie que vous me verserez annuellement qui s’eléverait à 250 milles talents d’or par ans. »
- « Tout cela me va parfaitement Nestor, vous pouvez disposer. »
- « Merci Monsieur, quand irons-nous chez le notaire ? »
- « Je le convoquerai demain ou ce soir. »
- « Merci Monsieur. » ajouta t’il, soulagé de voir qu’il n’avait pas à passer par de longues négociations qui pourraient s’avérer infructueuses.
- « Mais pourquoi père ? Pourquoi céder autant ? »
- « Nestor me sert depuis des années, plus d’une décennie même, dès mon entrée dans la Haute-Administration antérinienne même. Et comme l’a si justement rappelé un grand homme, il est nécessaire de récompenser comme il se doit ses plus fidèles serviteurs. C’est eux qui travaillent à notre fortune, et c’est juste de les remercier comme il se doit pour éviter qu’ils ne se retournent contre nous. C’est une leçon, mon fils, qu’il est important de retenir pour conserver sa position. Les pires pingres se font haïr et mal-servir, les paniers percés se retrouvent rapidement sans le sous. »