Posté le : 10 mai 2025 à 21:44:45
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Agrivoltaïsme : qui, quoi, quand, où, comment et pourquoi ?
L'agrivoltaïsme consiste à implanter des panneaux solaires sur des infrastructures agricoles afin d'ajouter une production électrique qui sera soit consommée localement, soit redirigée sur le réseau. En Sylva, ce modèle séduit et connaît une implantation de plus en plus importante selon un ensemble de modèles et de raisons, avec un lot de contraintes à traiter préalablement.
Il existe grossièrement trois usages de l'agrivoltaïsme en Sylva :
– Sur les bâtiments. Il s'agit dans ce cas de l'usage le plus commun.
– Au-dessus des pâturages accueillant des élevages.
– Au-dessus des cultures, essentiellement maraichères.
Il est important de noter que dans les deux seconds cas, l'agrivoltaïsme doit être un supplétif et non supplanter l'activité agricole en elle-même. Elle ne doit aucunement décliner sous l'addition de panneaux solaires. L'objectif est même à l'inverse de multiplier le rendement agricole et diminuer les coûts des cultures grâce à un ensemble de facteurs particulièrement adaptés. Rappelons que Sylva est un pays très bien ensoleillé avec un climat tropical. Cela peut entraîner une chaleur excessive sur les cultures, particulièrement durant les saisons sèches. Un panneau solaire va ainsi apporter une ombre bénéfique grâce à un ensemble de points :
– Réduction de l'évapotranspiration des plantes, et donc de leur consommation d'eau (chose vitale pendant la sécheresse).
– Réduction de la température.
– Mise en place d'un microclimat confortable à l'ombre des panneaux solaires.
Une augmentation des rendements a déjà été observé en Sylva grâce à un ajustement de la densité des panneaux solaires. L'important est d'avoir un ensoleillement correct, c'est-à-dire ni trop fort, ni trop faible, au niveau du sol. Dans le cas de Sylva, pays fortement ensoleillé comme dit plus haut, et ce, de manière assez régulière, il est possible (et même encouragé) d'avoir une concentration de panneaux solaires plus importante que dans d'autres pays plus tempérés. L'agrivoltaïsme permet ainsi, au-delà de son apport en production électrique, de renforcer la production agricole : les cultures maraîchères et les pâturages sont plus productifs, et dans le second cas, le bétail a davantage d'ombre. Cette augmentation du rendement s'observe très particulièrement durant la saison sèche, qui impose chaque année son lot de défis aux agriculteurs. Les cultures et pâturages qui profitent de l'agrivoltaïsme rapportent déjà des contraintes bien amoindries.
Pour autant, l'agrivoltaïsme n'est pas exempt de contraintes qui doivent être prises très au sérieux pour réellement être intéressant. L'ensemble des organismes écologiques et agricoles de Sylva, notamment appuyés par les principaux « anti-voltaïques », ont défini un ensemble de normes à respecter pour installer les panneaux solaires sur les infrastructures agricoles :
– L'activité agricole doit rester l'activité principale et doit être renforcée par l'ajout de panneaux solaires. L'objectif est là de ne pas réduire la production agricole ni d'occuper les terres arables pour produire de l'électricité.
– Il y a également une surveillance stricte avec son lot de normes pour que l'implantation de panneaux solaires ne serve pas à la spéculation foncière en augmentant la valeur du terrain. Un ensemble de mesures sont en cours de discussion à ce niveau pour définitivement endiguer ce problème.
– Un ensemble de critères environnementaux doivent être sérieusement pris en compte (hauteur d'installation des panneaux selon l'activité, densité des installations, infrastructures au sol, le tout adapté à l'environnement et à la nature du sol) lors de l'installation, à la responsabilité du constructeur et soumis à des vérifications par une inspection étatique. Il faut par ailleurs noter que cette ombre n'est pas systématiquement avantageuse, en particulier à proximité des mangroves et zones trop humides, avec une accumulation de l'humidité qui peut entraîner des maladies et dégâts si les cultures ne sont pas adaptées. Les engins de chantiers doivent également s'assurer de ne pas tasser les sols.
C'est pour ces ensembles de raisons qu'en Sylva, l'agrivoltaïsme s'applique essentiellement sur les cultures maraîchères, de racines, tubercules et sur les élevages. C'est là qu'il n'y a pas à craindre de l'accumulation d'humidité ni de contraintes vis-à-vis des machines agricoles (une plantation de cannes à sucre a besoin de grandes moissonneuses, impliquant des panneaux solaires élevés avec son lot de contraintes mécaniques et de résistance au vent, notamment pendant les cyclones).
Concernant le fonctionnement administratif de l'agrivoltaïsme, il y a deux possibilités :
– Soit l'exploitant achète les infrastructures et en tire l'ensemble des bénéfices et dépenses.
– Soit le fournisseur d'énergie loue le terrain et est responsable de l'ensemble du fonctionnement des infrastructures.
Dans les deux cas, c'est l'installateur des panneaux solaires qui est responsable de la mise aux normes des installations selon l'ensemble des critères définis par les autorités compétentes (taux d'ensoleillement, préservation du sol, gestion de l'humidité, artificialisation modérée des sols, contraintes mécaniques face au vent). En cas d'inspection constatant le non-respect de ces normes, c'est le constructeur qui sera poursuivi et responsable des dédommagements (mise aux normes des installations). Il est à noter que des discussions sont en cours pour éviter la multiplication de boites éphémères mettant en place les installations sans respect des normes pour accroître les marges avant de fermer et perdre toutes responsabilités. Ces discussions se font en parallèles de celles abordant la question de l'obligation de garder disponibles les pièces de rechange sur une certaine période, pour éviter la neutralisation totale d'une infrastructure globalement en bon état et jeune à cause de pièces détachées manquantes. C'est pour ces raisons que les Collectifs Solaires insistent pour une intégration des entreprises dans le domaine de manière à assurer un suivi de la chose. Cette intégration permettrait un encadrement obligeant à respecter l'ensemble de ces normes, d'imposer une structure résiliente, et de mutualiser les pertes pour assurer la pérennité d'une entreprise dans le temps. Il est également question que les fournisseurs étrangers soient obligés d'intégrer des filiales sylvoises dans les collectifs solaires pour contraindre au respect de ces normes.