À l’attention de mesdames Linehart, conseillère de Sa Majesté le roi Louis II de Finejouri, et Houria Ben-el-Telja, ministre des affaires étrangères du Califat d'Azur.Mesdames,
Ce courrier est je crois de la plus haute importance, aussi je vous prierai de bien vouloir lui accorder tout le crédit qu'il mérite. Il en va de l'avenir de la crédibilité de la gouvernance du continent afaréen. Vous n'êtes pas sans le savoir, et je crois même que vous y êtes sensible : notre terre d'Afarée est à un carrefour de son histoire. La violence qui s'y déchaîne n'est pas acceptable, et les ingérences de puissances étrangères se multiplient. La République gondolaise comprend et soutient les initiatives qui visent à combattre cette situation. À ce titre, l'engagement du Pacte afaréen de sécurité est salutaire. Mais le PAS est neuf, ses moindres actions sont donc scrutées par la communauté internationale. Afin de pouvoir agir en toute liberté à l'avenir, il ne faut pas qu'il commette des erreurs aveugles dès ses premiers mois d'existence, qui pourraient entraîner de fâcheuses conséquences pour tous les Afaréens.
Ce 23 décembre 2016, le Califat d'Azur, le Royaume de Finejouri et la Fédération d'Antegrad (qui a choisie unilatéralement de couper ses bonnes relations avec nous, ce que nous déplorons), ont produit un communiqué commun annonçant la fin des sanctions contre la République d'Ouwanlinda. Dans ce texte, le régime d'Ateh Olinga est qualifié « d'agressé ». En cause, la République impériale pétroléonienne de Clovanie. Ses frappes contre l'Ouwanlinda y sont qualifiées de « néocoloniales ».
Je n'entend pas discuter dans ce courrier la nature des opérations militaires clovaniennes en Afarée. Je ne vous écris pas cette lettre pour prendre la défense de l'armée impériale. Je vous écris pour vous mettre en garde contre une effroyable méprise aux lourdes conséquences.
Non, mesdames, la Clovanie n'a pas agressé l'Ouwanlinda. Et l'Ouwanlinda n'est pas envahie par la Clovanie. Pour la bonne raison que ces deux pays sont en guerre depuis juin 2015,
une guerre en bonne et due forme selon le Droit. En juin 2015, la République d'Ouwanlinda a déclaré une guerre illégale, sans aucun casus belli, à la République gondolaise. Un traité de défense mutuelle unit la République gondolaise et la Clovanie. En vertu de ce traité, la Clovanie est donc en guerre depuis un an et demi avec l'Ouwanlinda, en tant que
défenseur dans une
guerre d'agression déclenchée sans raison valable par Ateh Olinga.
Je crois que le Califat d'Azur en particulier, et le PAS de manière générale, sont sensible à l'idée de construction d'un droit international, qui prémunirait l'Afarée d'invasions comme celle de Cramoisie. Or, en qualifiant la Clovanie d'agresseur quand elle vient en aide dans un cadre juridique solide à un pays afaréen agressé par un état voyou, le PAS pourrait détruire en quelques instants ce qu'il essaye de bâtir. Toutes chances de faire régner le droit sur le continent partiraient en fumée. Le PAS serait entaché d'un précédent irréparable que nous, Gondolais, serions les premiers à déplorer.
Aussi vous comprendrez que votre proposition d'intégrer l'État déstabilisateur d'Ouwanlinda au PAS, que la République gondolaise espère intégrer, est également révoltante.
Revenez sur la levée des sanctions ainsi que sur vos paroles. Ce n'est pas une demande ou une supplique que nous vous faisons. Nous vous donnons les éléments qui rendent
indispensable une telle décision. Il est impossible que la Clovanie soit qualifiée d'agresseur lorsque qu'elle défend un agressé.
Sachant que vous prendrez la décision qui s'impose et confiant pour l'avenir de l'Afarée, je vous prie de bien vouloir agréer, mesdames, l’expression de mes salutations distinguées.
monsieur Denis Nkessa, ministre des affaires étrangères de la R.D.L.G.Ceci est un courier confidentiel émis par le gouvernement de la RDLG. S’il se trouve une erreur de destinataire, merci de prévenir les services gondolais le plus rapidement possible. Si le destinataire légitime est une banque eurysienne, merci de prévenir directement le palais présidentiel.