13/03/2013
08:42:12
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Activités étrangères en Catholagne

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Activités étrangères en Catholagne

Ce topic est ouvert à tous les joueurs possédant un pays validé. Vous pouvez publier ici les RP concernant les activités menées par vos ressortissants en Catholagne. Ceux-ci vous permettront d’accroître l'influence potentielle de votre pays sur les territoires locaux. Veillez toutefois à ce que vos écrits restent conformes au background développé par le joueur de la Catholagne, sinon quoi ils pourraient être invalidés.
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Carnavale.

Carnavale l’infernale.

Cité magistrale et décadente, condensant entre ses murs le pire et le meilleure de l’humanité. Le plus grand et le plus bas, le plus vertueux et le plus vile. L’infâme et le grandiose. En haut, une noblesse trônant sur une pile de cadavre, la fortune assise sur des milliers de charniers, seigneurs des insectes, princes des vers. En bas, une mégalopole grouillante et organique, terreau à la fois fertile et toxique fort de millions d'âmes folles et agitées œuvrant toutes ensemble à tenir en place cette immense structure désarticulée que l'on nomme la Principauté.

Comme on assomme la ruche avec de la fumée, l’opium du peuple pacifie Carnavale. Chaque dimanche résonnent les cloches des cathédrales, comme un appel désespéré à la moralité, à la vertu. Ici on prie, ici on croit. Dans la vie après la mort, dans le juste châtiment des pêcheurs. Pour le catholicisme, le citoyen vie, crève et tue. Les prêtres défroqués consomment les enfants perdus, dans les caves on s'adonne aux messes blanches et noires conjurant ou abjurant les mauvais sort, aux sabbats ! Le rachats frénétique des pêchés, le lynchages public des sorcières et l'odeur des bûchers qui remonte des bas-fonds, couvre presque les vapeurs doucereuses des égouts débordés. La figure de la croix, dressée en haut des buildings comme une bannière censée repousser les démons, arbitre et rythme l’existence hystérique et fébrile de millions de citoyens laissés à la déshérence civique et morale.

La ville corrompt tout. Pourrit tout. Natifs carnavalais ou étrangers venus apporter la sainte parole messianique, elle les dévore, noirci leur cœur et sans doute leur âme avec. Le jeu, la luxure, la débauche, les passions et les vices sont les tripes ardentes et entremêlées de l’infâme bourbier. Comment y résister ? D’autres partent en croisade, chevaliers de la Sainte Église, sauver cette infinité d’âmes perdues dans les bas-fonds de la ville : on traque et on assassine les ennemis du Christ, on dénonce les faux prophètes, les sectes millénaristes et l’influence grandissante de l’apostasie et du luciférisme. Car il faut sauver Carnavale, ou Carnavale, la Couronne noire de l’Eurysie, deviendra le berceau de l’antéchrist ! Ils le savent, ils le sentent, dans ces ruelles tortueuses et pestilentes, dans les salles secrètes des égouts, dans les entrepôts et les usines abandonnées, les forces diaboliques étendent leur influence et appellent de leur vœux la fin d’un monde définitivement perdu !

En haut, éloignée des odeurs et de la méchanceté, se tient la noblesse. Ses manoirs, ses jardins où poussent des arbres à feuilles d’or, d’un luxe à faire pâlir une Impératrice francisquienne, décadence de débauche, de soie et de pierreries. Derrière les murs bardés de fils barbelés, protégés par leurs armées privées issues de l’ancien féodalisme, les grandes familles captent toute la vigueur de la cité, et la transforme en or. Alchimistes de la pauvreté, magiciens de la misères, entre leurs doigts experts l’horreur et le chaos deviennent art et raffinement. Le théâtre est chaque soir plein à craquer, comme l’opéra, on danse dans les bals et galas de charités d’où ruissellent parfois quelques goûtes d’or liquide, caracolant les caniveaux sales jusqu’à la ville basse. La vile.

La messe du dimanche est un autre lieu de rendez-vous : on s’y montre, on y parle affaire, on fait étalage de sa fortune et on remercie publiquement le Christ d'être si bon et si juste. Les évêques et les curés vont les têtes couronnées de tiares ornées de rubis et d’émeraudes, leurs mains luisants des éclats des bagues et des joyaux. Le paradis s’achète à coups de millions, les chèques carnavalais déversés par camions citernes sur les autels : l’oligarchie financière et boutiquière négocie son salut et sa bonne conscience, lave ses mains rougies de sang dans les bénitiers.

« Pardonnez moi mon père car j’ai pêché. »
« Va en paix mon fils, Dieu est à tes côtés. »

Dans les orphelinats obscures hurlent les enfants de Carnavale, sacrifiés sur l’autel du profit et de la science. On découpe, on dissèque pour voir, on teste, on étudie, on échoue, on recommence. La famille Dalyoha a bâti sa fortune sur un océan de cobayes. Les Obérons dévorent compulsivement leur main d’œuvre dans les usines affamées, ces ogresses modernes. Les Castelage financent la mort et le désespoir à coups de prêts, d’usure, de spéculation, jouent avec les prix et font baisser le cour en bourse de la dignité humaine, toujours plus bas. La fontaine de vie qui abreuve Carnavale est rouge de sang et or, c’est la chaire des citoyens qui y bouillonne et nourrit génération après génération de nouveaux martyrs, charcutés par l’oligarchie des bouchers !


Pourtant les voilà, la mine grave, les mains jointes, le corps recueilli, l’âme repentie, sur le tarmac catholar : Obéron, Dalyoha, Castelage et le reste de la noblesse courtisane, pour leur pèlerinage en jets privés. Une foule vaste et bien habillée, parée de médailles militaires, de costumes du dimanche armée de chapelets et de micelles. Au milieu d'eux des prêtres portent la croix comme un gisant.

Spoiler
Procession Carnavale

Il faut montrer au peuple sa piété. Incarner la vertu. Préserver l’illusion.

Il avance devant les autres, Arthur Castelage, celui qui y croit peut-être vraiment. Sobre, raffiné, tenu comme un fauve, un banquier d’affaire, troisième fortune de la Principauté. Il a toujours fuit les mondanités, l’apparat. Les Evangiles ne sont pas des livres creux pour lui et le soir avant d’aller se coucher, à genoux dans la crypte de sa vaste demeure, il remercie le Seigneur d’avoir fait de lui ce qu’il est. Il s’entoure de mystiques, de charlatans à cols romains, il lit les théologiens et correspond avec les plus grands de l’Eglise. Sa foi, il l’achète, la nourrit, l’imbibe d’argent. Il n’a pas donné un sous pour les pompiers de la ville, mais il a financé les ratonneurs de Saint-Paul, suspectés d’avoir pendus aux lampadaires de la 8ème avenue par moins de trente-sept femmes jugées coupables de sorcellerie. Il n’est pas fanatique, il est perdu, il veut comprendre mais se pense trop stupide pour saisir pleinement les voies du Seigneur. Son domaine c’est les affaires alors il donne, il paie, il finance, mécène de Jésus Christ.

Derrière lui vont Blaise Dalyoha et Pervenche Obéron. Le jeune et la vieille. Il vient d’avoir seize ans, elle se rapproche de ses soixante-neuf. Elle lui a offert un avion pour son anniversaire, alors il l’aime bien, mais il n’est pas dupe. Dans le business, il n’y a pas de place pour la fraternité.

Blaise Dalyoha va à l’église depuis sa naissance. Il a fait sa communion et même un temps intégré les enfants de cœurs de la Cathédrale Sainte-Eloïsette. Puis, lassé de la vie spirituelle à l’âge de neuf ans, il s’en est retourné au matérialisme de sa fortune. C’est un enfant de sa génération, connecté, énergique, plein de vie. Alors l’au-delà, ce n’est pas pour tout de suite. Il se rend à la messe parce que c’est ce que son Conseil d’Administration lui a conseillé de faire. Pour l'image. Pour le peuple et les bonnes gens, ces idiots. Quand ses parents sont morts, il a refusé de parler au prêtre venus effectuer les derniers sacrements. L’Eglise reste pour lui un univers lointain dont il effectue les rites de mauvaise grâce et sans y croire. Tout son volet social et politique le laisse indifférent : Blaise Dalyoha vit dans sa bulle, dans son univers à lui. Il accepte de se prêter au jeu du commerce parce que cela lui permet de voyager, rien de plus. Quant à savoir à quel prix sont produits les médicaments qui sortent de son laboratoire, Blaise ne s’en est jamais soucié.

Pervenche Obéron fait la conversation. Pour elle, tout cela est une formalité. Toute sa vie elle a multiplié les pèlerinages : elle est d’une autre génération, plus traditionnelle et aussi plus accoutumée à l’hypocrisie. Chez elle, on s’embrasse à la messe et on se poignarde sur le parvis de l’église. C’est comme ça. Le Seigneur a Sa maison, mais le reste du monde appartient aux Obérons. Elle voit un prêtre chaque semaine qui la confesse et l’absout de ses pêchés. A son âge, elle craint une mauvaise chute et de se rompre le cou. Si elle devait se présenter devant Dieu sans s’être lavé l’âme, elle est certaine d’aller en enfer, il lui faut donc se purifier régulièrement pour ne prendre aucun risque. La semaine dernière, elle a ordonné de précipiter le père Henrion du neuvième étage. Ensuite, elle a donné 1 000 chèques pour les pauvres. En espérant que cela suffira à compenser. Si Dieu a fait l’homme à son image, alors Dieu doit être commerçant.

A eux trois, ils représentent plus de 80% de la richesse de Carnavale. Concentrée en trois paires de mains. Le reste de la noblesse qui a survécu au Chaos se partage les 20% restant. Le peuple compte pour rien.
Mais grande richesse implique grandes responsabilités, leurs fortunes seules soutiennent la Principauté et l’empêche de s’écrouler définitivement sous son propre poids. Galas, charité, mécénat, œuvres de bienfaisance et associations caritatives, comme un cœur artificiel qui pomperait le sang d’un corps exsangue, leurs dons irriguent la ville en liquidités et lui permettent de survivre quelques jours de plus.

Or la Principauté a beau se dévorer elle-même pour survivre, elle ne peut seule subvenir au salut de son âme. Pour cela aussi, il faut des financeurs. Voila pourquoi Obéron, Dalyoha, Castelage, aucun n’est venu les mains vides. Comme chaque année alors qu’ils s’en viennent donner la démonstration de leur piété en compagnie de tout le gratin, chacun a mis la main à la poche pour racheter son âme, et celle de Carnavale.


La Principauté de Carnavale fait don de 10 000 chèques carnavalais aux états papaux de la sainte île Catholagne pour racheter son âme pécheresse et corrompue par le vice.

Puisse le Seigneur avoir pitié de nous.


Statues qui font peur
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Département de la religion et de l'Église de l'État Jaguellite

A l'attention du sous-secrétaire de l'État de la sainte île de Catholagne,

Nous sommes profondément émus du récent décès de Sa Sainteté Clément XV, c'était un homme pieu et fidèle qui ne se détournait jamais du
chemin du Seigneur. Bouleversés par cet événement tragique, nous prenons part à votre douleur et vous adressons nos plus sincères condoléances. Soyez assurés de toute notre amitié et de notre soutien le plus solide. La Catholagne doit en ce moment même apporter un soutien spirituel pour le défunt, honorer son corps et apporter en même temps du réconfort et de l'espoir aux vivants pendant que Sa Sainteté, après son passage sur Terre, rejoindra à son tour le Seigneur tout puissant au paradis.
Le Conclave en cours actuellement va prochainement annoncer le nom du suivant serviteur de Dieu qui, espérons le, sera aussi bon et pieu que son prédécesseur, Clément XV. Avec nos pensées chaleureuses et nos prières ; veuillez croire, cher Monsieur, à nos sentiments cordiaux.

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Communiqué officiel du Département de la religion et de l'Église de l'État Jaguellite

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Sœur Gertrude Meyer
Grossepriorr
Sœur Gertrude Meyer

United in gloria Christi


Le 12 juin 2005, Palais de Vinterbroter, Hermannberg
Sceau de l'Église jaguellite
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Léonard à l’arrache

Cardinal Bastarache


Le cardinal Léonard Bastarache était comme ses homologues obnubilé par l’imminent conclave qui allait désigner le successeur de Clément XV. L’ambiance était pesante sur cette île perdue au cœur de l’Eurysie : à l’image de son pape défunt, Catholagne était austère et sans contact avec l’extérieur. Deux critères qui ne correspondaient absolument pas au cardinal izcale, qui avait à cœur de voyager et de réformer. Mais sa présence était nécessaire ici, les semaines qui précédaient le conclave, il devait rester à l’affût de la moindre rumeur puisque, comme beaucoup d’autres, il nourrissait l’envie d’être souverain pontife.

Le temps était long car le cardinal Bastarache s’ennuyait lors des différentes cérémonies, prières et messes : à la veille de ses 60 ans, il ne goûtait plus au silence des chapelles, et le tumulte de ses jeunes années de prêtrise lui manquait. Il en perdait son latin, comme il avait perdu sa foi et il ne restait plus grand-chose du jeune homme pieux. Lui qui était né le jour de Pâques doutait de la résurrection du Christ, tandis le poids de la liturgie et du célibat l’avait considéré qu’il aurait été peut-être mieux pasteur protestant.

Mais catholique, il le restait pour le moment car il aimait les jeux de pouvoirs. Après avoir été nommé cardinal par Clément XV, il ne lui restait plus qu’à gravir l’ultime marche. La chose n’était pas aisée : le conseil cardinalice était resté dans ses bigoteries habituelles, et le conservatisme avait vent en poupe. Le cardinal du Magermelk, René Sainte-Cigogne, était en bonne posture, mais qu’est-ce que ce bouseux de fermier y connaissait à la charge papale, tout juste bon à plaire au petit peuple ? Un pape devra prendre des décisions difficiles et impopulaires, qui éclabousseront le blanc immaculé de sa soutane. Léonard en savait quelque chose : ordonné prêtre en 1981, il dut affronter la dictature dès l’année suivante, et rapporter les confessions de ses paroissiens les plus suspects aux autorités politiques. Un an de prêtrise avait suffi à Léonard avant qu’il ne rompe ses vœux. Mais avait-il seulement le choix ? Opportuniste, il avait participé à la résistance lors de la dernière année, celle de la chute du dictateur, lorsqu’il voyait le vent tourner. Son image, loin d’être écornée par ces secrets, était resplendissante.

Cette virevolte n’était pas sans conséquence : il avait des silences à acheter et la plupart des quêtes récoltées lors des messes allaient dans la poche des anciens officiers qui, d’une manière ou d’une autre, étaient au fait de sa collaboration. Si le secret était découvert, c’en serait sans doute fini de sa prêtrise. Pape, il bénéficierait de l’immunité et aurait plus de largesses financières, tout en se changeant les idées au gré de voyages à travers le monde. D’ailleurs, dans son bureau traînait une liste de restaurants sympathiques à visiter…

Outsider de la compétition papale, Léonard Bastarache allait devoir trouver des solutions pour inverser la tendance, d’autant que le temps presse. Parmi les solutions avancées :
  • Convaincre les cardinaux malades, n’ayant pas pu prendre l’avion pour la Catholagne ou isolés dans leurs appartements, d’inscrire le bon nom sur le bulletin. Ordre avait été donné à Léonard à quelques loubards pas très catholiques d’insister s’ils étaient récalcitrants, sans les brutaliser toutefois.

  • Une série de bulletins pré-écrits comportant le nom du Cardinal Bastarache pourrait être mêlée à la pile de bulletins vierges.

  • Pour gagner du temps, un stock de produits chimiques pour rendre la fumée noire pourrait toujours servir…

  • Les 53 cardinaux d’Albion ne semblent pas avoir encore fait leur choix. Parmi eux, il y aurait bien quelques-uns, refusant de vivre dans l’ombre du cardinal René Sainte-Cigogne, qui a sûrement déjà constitué son équipe, et qui se laisserait facilement convaincre – par exemple - par un poste dans la curie romaine en charge de la philatélie ou de la frappe de la monnaie ? Très bien payé, sans autre contrainte que celle de bien voter.
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Léonard met de l’eau dans son vin

Rituels de l’eau


À l’issue du premier vote, la fumée noire s’était dégagée, signe qu’aucun souverain pontife n’avait été élu. Léonard Bastarache faisait partie des 5 preferetis mais était encore loin du compte, avec uniquement 26 voix en sa faveur. À peine le vote était-il terminé qu’il alla profiter du soleil estival le long des quais de Catholagne, observant les vagues s’écraser contre la coque de quelques petits navires de plaisanciers. Il se rappela de la fois de la brève discussion qu’il eut avec le cardinal pharois Leevi, qui a longtemps parcouru les mers. Au cours de celle-ci, l’ancien capitaine blaguait sur le fait que s’il était pape, il créerait sûrement une flotte sainte, qui crierait « cathédràl'abordage » pour annoncer sa venue. Comme le Pharois s’exprimait en français avec un accent à couper au couteau, le Cardinal Bastarache n’avait pas relevé le jeu de mots mais avait tout de même répondu par un rictus, au moins par politesse.

Mais à l’évidence, Léonard était le seul cardinal à pouvoir concrétiser son ambition, ses concurrents encore en lice n’étaient que des grenouilles de bénitier, et encore ils ressemblaient davantage à des crapauds. Il était le seul réformateur restant, celui qui était capable de sceller des alliances et consentir à des changements dans l’Eglise. C’est décidé : l’eau sera au cœur de la nouvelle réforme liturgique de son pontificat ; les baptêmes se feront dans de l’eau salée au moins une fois par an ; d’où l’eau bénite sera puisée et il trouvera bien un navire à restaurer par les chantiers navals pharois qui sauront les convaincre de voter pour lui.

Dans le même temps, l’entreprise de séduction des cardinaux des 53 cardinaux d’Albion battait son plein, Léonard avait envoyé ses cardinaux électeurs pour recevoir leurs doléances. Il avait amené quelques caisses de bon vin à déboucher pour que les langues se délient mieux.
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Léonard fait une apparition

Apparition mariale


Renforcer en même temps la foi dans le cœur des hommes et l’Eglise sur la place publique. Le cardinal Léonard s’était trouvé un nouveau credo, pour ne pas dire un nouveau slogan de campagne. Le conclave était une réelle campagne électorale, avec son lot de promesses mais l’ecclésiastique, qui s’attelait à convaincre les cardinaux les plus indécis, n’avait pas toujours les moyens de ses ambitions et il n’était pas assez bien loti financièrement pour envoyer un cadeau à chacun des cardinaux.

Alors, autant promettre de l’argent qu’il n’a pas mais que les autres feront couler à coup sûr. Inutile d’embêter les fidèles avec l’enseignement des textes, il leur suffisait d’envoyer de signes de présence du Seigneur et de l’Immaculée Conception. La figure de la Vierge, douce et maternelle, était le meilleur argument marketing pour développer les pèlerinages là où elle serait apparue, tantôt à des enfants, tantôt à des aveugles… Léonard avait ébauché quelques histoires qui pouvaient être tout à fait crédibles et recherchaient les cardinaux prêts à le laisser se créer ces « miracles » sortis de scénarios dans leurs évêchés. Tout en respectant la loi de l’offre et la demande : ce qui est rare et cher. Aussi, il ne fallait cibler que les quelques évêchés des cardinaux les plus influents dans le collège cardinalice.

Le plan de Léonard était minutieusement écrit : ici et là la Vierge serait apparue à des désœuvrés et moyennant finance, ils joueraient le jeu, avec la complicité de l’évêque. La presse s’empare de l’affaire, on installe un primo-sanctuaire, les premiers bus de touristes arrivent, quelques marchands ambulants viennent vendre leurs objets de piété, l’Eglise ramasse une partie, l’évêque et la municipalité aussi. On appelle un sourcier pour y creuser une eau dite miraculeuse, à quelques encablures de là. L’eau sous sa forme brute est gratuite mais les bouteilles vendues à un prix 75 % supérieur à celui du marché. On installe des gradins spécifiques pour les personnes en fauteuil roulant, tandis qu’un hôtel se construit à grande vitesse pour répondre à l’affluence.

L’apparition mariale se fera en Albion. Pourquoi en Albion ? Parce qu’elle offre un contingent important de cardinaux-électeurs. Carnavale, Grand Kah et Fortuna auront les leurs aussi. Du moins, s’ils respectent leur promesse de bien voter…
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Drapeau

Visite de travail du Ministre Pelousien des Relations Extérieures

Le Ministre des Relations Extérieures de la Pelousie a rendu une visite de travail à son Homologue de Catholagne. L'ordre du jour était les discutions et propositions d'accords en vu d'établir les relations diplomatiques et de coopérations entre les deux pays

Le Ministre des Relations Extérieures: Louis MBADINGA
Drapeau
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Léonard et la cigogne


Le deuxième vote a été plus concluant que prévu puisqu’avec 113 voix sur 190, le cardinal Bastarache est à quelques pas de prendre le trône papal, en profitant des voix des cardinaux les plus modérés. Seuls les lâches d’Hylvetia ont déclaré lui retirer leur soutien, une maigre prise de guerre pour le cardinal maguerrois qui s’est lancé dans une campagne de désinformation devant le reste du collège, tout dégoulinant de sueur sous la chaleur accablante de ce mois d’août. L’ambiance était particulièrement tendue, et Léonard ne s’attendait pas à ce que son adversaire soit si offensif, lui qui aimait se présenter sous des traits affables. Le vernis semblait craquer, au fur et à mesure que l’élection jouée d’avance s’annonçait beaucoup plus ambivalente et imprévisible que prévu.

La lassitude des cardinaux commençait à se faire sentir, mais Léonard savait bien que son concurrent allait – faute d’être élu – user de son pouvoir de nuisance et de sa minorité de blocage pour paralyser le processus. Réformer le système électoral du conclave sera sûrement l’une des premières réformes du prochain pape Christophe, pour le rendre moins dépendant de la volonté d’un bloc d’une soixante de cardinaux. Il faudra ensuite exclure les cardinaux hylvetiens d’une façon ou d’une autre : un audit financier devrait faire l’affaire pour les défroquer. Le cardinal izcale comptait bien leur faire payer leur revirement et les renvoyer dans leurs montagnes pour y chanter le yodel.

Pour sécuriser le vote, Léonard devait encore compter sur le soutien d’une vingtaine de cardinaux. Mais il n’y avait plus beaucoup de marge de manœuvre : il fallait craindre que les cardinaux jaguellites répondent tous d’une même voix à l’appel de la cigogne et ce faisant, le conclave pourrait continuer jusqu’à la Nativité. Il ne restait plus beaucoup d’argent dans le fonds personnel du cardinal Bastarache. Dans ses appartements de Catholagne, il ne restait plus une seule bouteille de bon vin vanillé de Noble-Ferme, seulement quelques boîtes de chocolat. Il s’était même séparé du pendentif de Saint-Christophe que sa mère lui avait offert pour convaincre un cardinal d’Albion assez réfractaire… Les derniers billets s'étaient envolés pour convaincre les cardinaux du Lofoten, de Fortuna et du Grand Kah...

Pour gagner, il devait compter sur le vote de certains cardinaux maguerrois. Cela pouvait paraissait contre-intuitif mais Léonard devait fracturer le bloc et faire naître quelques tensions. Moins dangereuses que des tentatives de corruption, qui laissaient des traces et des preuves, calomnies et rumeurs devraient suffire. Pour cela, il espérait compter sur l’appui des cardinaux conservateurs d’Albion notamment, qui s’étaient rallié à la cause Bastarache… Pendant que la Cigogne s’accrochait à cette élection, l’Eglise est paralysée, empêchée d’agir. Le cardinal maguerrois est donc un mauvais chrétien qui met en péril l’institution pour un combat perdu d’avance… Tel était le scénario que Léonard allait présenter à ses alliés. Le cardinal izcale jouissait déjà d’une réputation de cynique… son adversaire, lui, présenté comme un pacifiste et un meneur avait tout à perdre, sa réputation sera détruite et finira ses vieux jours avec les lépreux et les misérables, qu’il affectionne tant !
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Pour quelques taulards de plus…


Le souverain pontife ne sera pas seulement un simple chef religieux, mais également le chef d’un Etat et d’une juridiction. Il était temps que la Catholagne l’assume et développe un réseau diplomatique digne de ce nom, avec des accords d’extradition et d’extraterritorialité. Une manière de mettre les cardinaux au pas lorsqu’ils ne sont pas sur l’île. Mais aussi et surtout, c’était un moyen pour Léonard de mettre sous les verrous les anciens officiers du régime d’Ollin Sacxoch plutôt que de graisser ces criminels avec de l’argent difficilement gagné. Le bagne que le prochain pape Christophe projetait de bâtir devrait être suffisamment grand pour réassoir l’autorité de l’Eglise face à ses éléments perturbateurs. Une Eglise progressiste, oui, mais pas une Eglise qui se laisse marcher sur les pieds : tel était le credo du cardinal izcale.

Le retour de l’Inquisition ? Peut-être. Mais les inquisiteurs auraient moins l’air de moines que de comptables cravatés qui iraient fouiller dans les bilans financiers des évêchés et punir sévèrement les cardinaux qui – en plus d’avoir opposé une résistance au cardinal Léonard – auraient commis le crime d’avoir mal géré le denier. Les abus financiers des ecclésiastiques seront sanctionnés, officiellement pour financer les œuvres de charité si chères au cardinal Sainte-Cigogne, dont la corpulence laisse imaginer qu’il n’a jamais dû connaître la privation.

Jésus n’avait-il pas dit qu’il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu ? C’est sans doute la raison pour laquelle Sainte-Cigogne s’évertue tant à se faire passer pour le cardinal du pauvre, lui qui a déjà la bosse du chameau mais toujours la ventripotence d’un nanti.

Le jour du troisième vote approchait et encore et toujours, le cardinal Bastarache s’attachait à convaincre ceux qui étaient les moins enclins à voter pour lui.
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Pape Christophe


Lors de ce nouveau vote, ce sont des cardinaux un peu excédés qui glissèrent un à un les bulletins dans l’urne. Le cardinal Bastarache, resté en retrait du reste du collège cardinalice, regardait froidement l’assistance et posa avec insistance son regard sur les cardinaux qui avaient « promis » de faire leur bon choix, en particulier les cardinaux maguerrois. Léonard était un homme de parole mais il ne supportait pas la trahison. Si ses calculs étaient exacts, il devrait recevoir l’appui de 160 cardinaux maximum, suffisamment pour être élu pape, et pas davantage pour ne pas éveiller les soupçons. Une fois le vote clos, on procéda au dépouillement des bulletins, qui étaient les uns après les autres brûlés dans le poêle. Une tendance très claire se dégageait : Léonard recueillait près de deux tiers de soutiens mais les opérations de séduction avaient fonctionné mieux que prévu puisque ce sont 163 voix qu’il avait obtenues finalement.

Le conclave était plié, et le cardinal Bastarache jeta un discret coup d’œil vers son adversaire, qui devait se rendre à l’évidence : plusieurs cardinaux maguerrois avaient voté pour l’Izcalien. Le cardinal doyen vint le voir à l’issue du vote pour lui poser la question fatidique : « Acceptasne electionem de te canonice factam in Summum Pontificem ? », ce à quoi il répondit par l’affirmative, avant de préciser qu’il serait le nouveau Pape Christophe ou « Christophorus ». La cheminée de la salle de la Grande Basilique de Sancte annonça alors la nouvelle avec une fumée blanche.

Le nouveau Pape Christophe se retira dans une petite cellule attenante à la chapelle, rebaptisée « chambre des larmes » parce que les nouveaux pontifes y éclatent traditionnellement en larmes face à la responsabilité de la tâche. Christophe échappa à la tradition, il s’était déjà préparé à l’élection ces derniers jours et c’est le visage totalement fermé qu’il se revêtit de la soutane papale, puis de la calotte blanche. Parmi les cardinaux, certains refusèrent de s’agenouiller mais le nouveau pontife n’en avait que faire. Il pouvait déjà entendre la foule, amassée devant la Grande Basilique, prête à entendre le discours du nouveau chef des catholiques.



Le programme du pape Christophe se voulait pragmatique, progressiste mais rétablissant en même temps l’autorité absolue de l’Eglise.
Une Eglise présente sur la place publique, tournée vers le monde, avec un réel rôle politique
  • Le pape Christophe annonce qu’il sera un pape qui ira sur toutes les terres chrétiennes, en rupture avec l’isolationnisme de son prédécesseur. Il sera un pape accessible et en signe d’humilité, il procédera à chaque voyage au lavement des pieds de quelques miséreux.

  • Le Saint-Siège se dotera d’une force « militaire » à vocation uniquement exclusivement défensive, dont l’arsenal sera uniquement composé d’armée non létales qui neutraliseront ceux qui tentent de porter atteinte de manière grève à la communauté des chrétiens, à leurs lieux et à leurs symboles.

  • La Catholagne doit s’affirmer comme un véritable Etat, en scellant des relations diplomatiques concrètes, avec pour seul mot ordre : toujours la discussion, jamais la guerre. Des accords d’extradition seront négociés avec tous les Etats, qui s’engagent à extrader les individus frappés d’excommunication ou qui ont été déclarés coupables par coutumace de crimes contre le Saint-Siège.

Une Eglise présente dans le cœur des hommes
  • L’Eglise accompagnera le chemin spirituel des chrétiens et des aspirants en allouant des crédits pour l’organisation de pèlerinages sur les lieux saints.

  • Les lieux saints, canonisations de figures plus « populaires » et objets de piété seront multipliés à cette fin : l’Eglise a fait preuve de snobisme et a trop longtemps méprisé ces moyens, pour les hommes, d’accéder au message du Christ.

  • Le pape Christophe remettra son pontificat en jeu à l’issue de 5 ans. Si une majorité des deux tiers marque sa désapprobation, le pape renoncera à ses fonctions.

Une liturgie et des pratiques plus modernes et adaptées au XXIe siècle
  • La messe en latin est abrogée, au profit de la langue vernaculaire. Le latin sera uniquement utilisé à des fins traditionnelles et cérémonielles au sein du Saint-Siège.

  • Les paroisses pourront demander au Saint-Siège des dérogations au célibat des prêtres et à l’ordination de femmes, si elles justifient d’un déclin important de clercs. Par ailleurs, les femmes pourront être ordonnées diaconesses.

  • Les paroisses du monde entier devront communiquer leurs registres des baptêmes, mariages et décès à la Catholagne, pour que le Saint-Siège puisse avoir une réelle vision d’ensemble de la Chrétienté. Ces documents feront l’objet d’un traitement informatique pour les rendre plus faciles d’utilisation.



Le programme non-officiel est quant à lui composé de clauses secrètes, connues uniquement des personnes concernées et habilitées :
  • Les chantiers navals de Pharois Syndikaali auront la priorité dans la conception de navires de la future flotte militaire.

  • Les paroisses des cardinaux qui ont été « convaincus » par le nouveau pape Christophe, en particulier issus d’Albion et de Magermelk, pourront bénéficier de nouveaux lieux réputés saints, économiquement profitables.

  • Une partie des retombées économiques devra être distribuée au Saint-Siège (en vue notamment d’acheter le silence des officiers du régime dictatorial avec lequel le pape a collaboré).

  • Les cardinaux qui se sont montré désinvoltes à l’égard du nouveau pape feront l’objet de contrôles et d’audits financiers très poussés. Cette disposition concernera surtout les caridnaux d’Hylvetia, qui ont trahi leur promesse initiale de soutien à l’égard du cardinal Bastarache. Les autres cardinaux qui sont restés fidèles au cardinal Sainte-Cigogne, et le cardinal Sainte-Cigogne lui-même, seront relativement épargnés tant qu’ils ne manifestent pas d’hostilité.

  • En cas de manquements réputés graves à leurs fonctions comme ceux cités précédemment, les cardinaux et plus largement les clercs pourront être frappés d’excommunication. S’ils ont quitté l’Eglise de leur propre chef, ils seront jugés par contumace et extradés s’ils foulent le pied sur un Etat qui a conclu un accord en ce sens. Un nouvel établissement pénitencier sera ainsi aménagé à Sancte pour les accueillir.

  • Le pape n’exclut pas la possibilité de faire appel à des ravisseurs pour les clercs récalcitrants.
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Despertar

5 novembre 2005 - Rencontrons-nous la menace d’un schisme entre l’Eglise alguarena et le Saint-Siège?


L'archevêque César Gálvez a-t-il un cassus belli suffisant pour faire sécession à l'Eglise Catholare?
L’archevêque César Gálvez, lorsqu’il occupait encore un siège de cardinal auprès du Saint-Siège.


Bien qu’il ait stoppé ses fonctions de cardinal auprès du Saint-Siège, l’archevêque César Gálvez maintient des prêches et des sermons parmi les plus écoutés de la communauté catholique d’Alguarena. Le Saint-Siège lui-même ne souffre pas de pareille audience en Alguarena.

L’archevêque César Gálvez est effectivement à ce jour, la poule aux œufs d’or des radios télés religieuses dans l’archipel et son discours détonne avec la ligne politique du nouveau Pape. Aussi, lorsque vous consultez un porte-brochures dans une église alguarena, vous pouvez constater que les flyers de la papauté s’y font difficilement une place, relégués au bas de celui-ci alors que les évènements en lien avec les sermons de l’archevêque César Gálvez trônent facilement sur la partie supérieure du mobilier.

Pourtant sur le papier, rien ne semble indiquer les deux hommes d'Église incompatibles puisque l’actuel Pape prône l’accomplissement des messes dans la langue vernaculaire, c’est-à-dire locale, un chauvinisme qui paie dans les territoires alguarenos, soucieux de restaurer l’identité culturelle de leur peuple. Une action qui apparaît dès lors en faveur de la popularisation de la religion catholique, puisqu’elle s’affranchit du latin pour ses lectures bibliques et vient se faire intelligible au plus grand nombre.

Pourtant, l’Eglise alguarena peine à se faire représenter à l’international, bien qu’elle ait les faveurs du Pape dans l’adoption de la langue hispanique pour officier les cérémonies religieuses. Candidat à la fonction suprême, l’ex cardinal César Gálvez a vu sa candidature écartée pour vice de forme, concédant la place d’un des bastions du catholicisme dans le monde, à un cardinal étranger dont l’histoire du catholicisme izcalien se heurte à la piraterie et aux pires engeances. Même le Jozor, nation ayant officiellement adopté la religion musulmane, souffre d’une meilleure représentativité pour sa communauté catholique, avec la présence d’un officiant au collège des cardinaux, tout de même composé de 131 membres. Pas un seul d’entre eux n’est alguareno, l’injure ne pouvait être plus grande pour ce territoire, foyer des conquêtes évangélistes hispaniques de feu l’Empire d’Arobelas.

Actant sa démission auprès de l‘Eglise catholique, l’archevêque César Gálvez a depuis repris ses pérégrinations pour retrouver le cœur des fidèles et l’expression sincère de la vraie foi selon ses dires.

Accusé de virer au protestantisme et de prêcher pour son compte, l’archevêque dément, tout en affirmant que le présent problème du catholicisme n’est pas tant la dissonnance des visions possible que l’organisation de celui-ci, une organisation soutenue par “une hiérarchie cléricale qui maintiendrait une entité sectaire et non représentative, telle un toit occultant entre le Seigneur et les fidèles.”
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Sainte-Cigogne, le cardinal malheureux refait surface

Le Cardinal René Sainte-Cigogne en Catholagne, depuis sa défaite au Conclave l'an dernier

Le Cardinal René Sainte-Cigogne s'était fait discret en Catholagne depuis le conclave il y a un an. L'ecclésiastique n'avait jamais vraiment digéré cette défaite, il soupçonnait son adversaire victorieux de fraude, sans vraiment y croire ; il ne savait pas si c'était par jalousie ou car c'était la vérité. Malgré tout, il se refusait à accuser publiquement le pape Christophe, il ne souhaitait pas de division au sein du monde catholique. Il savait que s'il entraînait son supérieur dans cette opprobre, son propre pays, le Magermelk, utiliserait cet argument pour s'opposer frontalement au nonce apostolique, et ferait tout ce qu'il peut pour se débarrasser du pape gêneur et y installer son poulain. Mais le Cardinal Sainte-Cigogne refusait de se voir arriver sur le trône pontifical grâce à du sang versé, le sang d'un de ses frères. Depuis plus d'un an, le René Sainte-Cigogne vivait dans le silence, il s'exprimait peu, surtout dans les médias, mais ses collègues maguerrois eux-mêmes entendaient peu la voix de leur leader dans le Collège des Cardinaux.

Alors que dans son pays se dessinait la prochaine élection, comme d'habitude très très démocratique, Sainte-Cigogne réfléchissait, réfléchissait à son engagement dans l'Église, les positions qu'il a arboré pendant toute sa vie, les actions qu'il a pu mener : tout ce qu'il a fait, dit et pensé. Il se disait, avec une certaine prétention, que selon lui, il avait toujours agis selon ce qui est, pour lui et ce qu'il a compris de la Bible, bien. Il se disait "
Si ce que je fais est bien, si ce que je défend est juste, pourquoi ne suis-je pas pape aujourd'hui ? J'ai, pendant plus de soixante ans, étudié la Bible, et j'y ai lu des valeurs d'humanisme, d'entraide, d'aide au plus démuni, ce qui est totalement absent chez le pape Christophe. Attention, je ne l'accuse pas d'être impie ou de se moquer des enseignements de Dieu, mais je trouve que ces idéaux sont totalement absents de la parole du pape. Je ne sais pas si, selon lui, cela est moins important, mais il en parle très peu. Je le trouve, quelques fois, assez cynique, je le vois bien se moquer des classes populaires, se railler avec ses amis, enfermé dans sa tour d'ivoire. Ceci n'est que ce qu'il renvoie, pas ce qu'il est ; mais souvent, les gens renvoient eux-mêmes, pas un autre." Resté sur ces questions, le cardinal continua sa vie morose et taciturne dans la Catholagne.

Un jour, alors qu'il déambulait dans les long couloirs de l'un des palais, il se dit subitement : "
Et moi alors ? J'accuse honteusement le Saint Père de tous les maux de la Terre, de resté enfermé dans la Catholagne. Et moi alors ? Je reste tranquillement dans la Catholagne, avec tous mes frères, à vivre certes pieusement, mais dans l'indifférence de la vie des gens en dehors. Je ne puis pas rester ici, sans regarder à l'étranger, sans voir tous ces gens qui meurent de faim et de soif, ces gens qui succombent sous les bombes et les balles, ces enfants qui demeurent à jamais enfermés dans la pauvreté, ces mères violées par des soldats sans scrupule, ces peuples qui survivent dans la violence du monde, sous la poigne de fer des puissants qui ne souhaitent que grossir avec leur portefeuille et leur pouvoir, à en devenir malade et être assassiné par sa richesse. Je ne peux pas vivre si loin du christ, je dois partir."

Ainsi prit-il la décision de reprendre ses activité qui auparavant le rendirent célèbres dans le monde entier : parcourir le monde et aider qui a besoin d'être aidé. Bien qu'avant, notamment à cause du Magermelk, il ne s'était que peu rendu dans des pays communistes et musulmans, il prit la décision solennelle d'aider le monde entier, dans tous les pays, peu importe son chef d'état, son dictateur, son idéologie, sa religion, son peuple, son amour ou sa haine. Il n'avait plus que cela pour vivre, cet espoir, ceux pour devenir pape étant désormais détruits.


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La voie sacrée aux allures de piste

« Heureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie, et qui gardent les choses qui y sont écrites ! Car le temps est proche. »

Apocalypse 1:3





Monseigneur Lech Vaitkevicius, 40 ans, archevêque de Wielźmin depuis près de trois années, s'était déplacé jusqu'à la cité papale de Sancte, suite à sa visite en Naveces pour le temps de Noël, à la demande express du pape Christophe afin d'être nommé cardinal tout comme trois autres de ses frères wielźminois. Le jeune serviteur, sans pour autant se détourner de l'Église et de l'obéissance, s'était fait, avec une certaine ardeur, le défenseur partout où il était passé du rite tridentin, de la messe latine et du retour de la Mission, ce qui lui avait valu, au même titre que ses prédécesseurs, quelques accrochages avec le pape actuel. Lech jugeait ce dernier s'être détourné de la Voie Sacrée par pragmatisme, par lâcheté, par infidélité et écart pour le Berger, par suffisance et mépris pour son Troupeau. Ayant été témoin dans son adolescence de miracles au sanctuaire de Notre-Dame de Pajūris, il s'était offert à Dieu avec une plus grande dévotion que tous ses confrères du Séminaire. Sa dévotion l'avait porté, avec l'aide du Grand maître Arkadiusz Satówski de l'Ordre de Wielźmin, jusqu'à l'aide des malades et des nécessiteux partout où ils se trouvaient. Et si son nom n'était encore que verbiage aux esgourdes du Saint-Père, il s'était fait la promesse de se faire connaitre de l'Église pour conquérir au nom des Hommes le Royaume Céleste. La veille de la nomination et du consistoire, il fit détour par le confessionnal de la Cité. Il s'agenouilla devant le prêtre, baissa les yeux et déplaça sa main droite, les cinq doigts joints à plat, respectivement sur la tête, la poitrine, l'épaule gauche et l'épaule droite.

« In nomine Patris, et Filii, et Spiritus Sancti. Amen... Bénissez-moi, parce que j’ai péché. »

« Vous êtes béni. »

« Il y a un mois que je ne me suis pas confessé. Et, depuis cette dernière confession, j'ai gravement péché. »

« De quoi avez-vous péché ? »

« D'ambition, sans nul doute. »

« Expliquez-moi. »

« J'ai fait un rêve. Un rêve de grandeur restaurée. Un rêve de triomphe pour le Royaume de Dieu sur terre. »

« En quoi serait-ce là un péché ? »

« Sous le regard divin, je me suis vu être placé à la tête de cette Église. Au réveil, je l'ai désiré. »

« Chaque ambition est un don, et chaque réalisation d’une ambition est un don, ne l’oubliez pas. Il n'y a aucun... »

« Tout ce que j'ai fait jusqu'à aujourd'hui, c'était par ambition. "Quiconque s’élèvera sera abaissé, et quiconque s’abaissera sera élevé" écrivait Matthieu... Et pourtant, je ne suis toujours pas puni. »

« Hmm. Il n’y a aucun mal à avoir des ambitions, peu importe leur nature tant que leur réalisation ne compromet pas la vie avec Dieu. Mais en l'occurrence, notre mission première est de glorifier Dieu dans tout ce que nous faisons, non de glorifier nos actions et de nous élever à travers nos ambitions. Peut-être que le Seigneur n'a pas jugé bon de vous punir. Ses desseins vont toujours au-delà des écrits. Il est sans doute fier et heureux de votre détermination et de votre dévouement pour les rêves et les ambitions qu’Il a placés en vous, dans votre cœur. Si c’est Sa parfaite volonté, alors soyez certain qu’Il tracera Lui-même le chemin pour vous amener au bout de vos ambitions... Mais lavez-les du désir personnel. Est-ce tout ? »

« Oui. »

« Bien. Ayez de l’ambition pour Dieu. »

« Mon Dieu, j'ai un très grand regret de vous avoir offensé parce que vous êtes infiniment bon, infiniment aimable, et que le péché vous déplaît. Je prends la ferme résolution, avec le secours de votre sainte grâce de ne plus vous offenser et de faire pénitence... »

« En l'occurence, dans ce cas précis, il n'y a que devant Dieu que vous pouvez demander pardon. Avez-vous une prière en tête ? »

« Oui. »

« Je vous en prie. »

« Seigneur, je m'abandonne à vous, faites de moi ce qu'il vous plaira. Quoi que vous fassiez de moi, je vous remercie. Je suis prêt à tout, j'accepte tout. Pourvu que votre volonté se fasse en moi, en toutes vos créatures ; je ne désire rien d'autre, mon Dieu. Je remets mon âme entre vos mains. Je vous la donne, mon Dieu, avec tout l'amour de mon cœur, parce que je vous aime, et que ce m'est un besoin d'amour de me donner, de me remettre entre vos mains, sans mesure, avec une infinie confiance... car vous êtes mon Père. »



Monseigneur Lech Vaitkevicius
1808
Cela fait peine à voir...


Des touristes aquitagnois se sont rendus pour un pèlerinage sur la tombe de Saint Pierre à Rème, en Catholagne. Chacun a en tête la Crise Moderniste qui a amené une très importante partie à se séparer de l'Eglise Catholagne pour fondé la Papauté de Volignon, enclavé à Prima. Très vite rejoint par le Royaume d'Aquitaine, le Volignon se bat pour la sauvegarde de la Vrai Foi dans Le Vrai Dieu, et pour celle de la Vrai Liturgie. Avec ces azimuts en tête, les schismatiques ont refusés de reconnaitre le pape hérétique de Catholagne, et ont reconnu comme seul et unique souverain pontife le Pape de Volignon, élu dans le respect de la tradition par le Saint Collège des Cardinaux Vieux-Catholiques.

Cependant, les fidèles volignois ont un regret: le Vicaire de Christ n'officie pas sur la tombe de l'Apôtre à qui Notre Seigneur Jésus Christ a confié les Clefs du Royaume des Cieux: aussi le pèlerinage rémien est très important pour eux. L'ouverture des frontières opérée par Sa Majesté Le Roy Phillipe VII a permis à un groupe de fidèles de ce rendre dans ce lieux saint.

Aussitôt arrivés, les pèlerins furent choqués: la Ville Eternelle est devenue le second Capharnaüm: les lieux suintent le mensonge et la vanité, les Eglises et Basiliques subissent le sacrilège de "l'art moderne", et le Conclave ne fait que nourrir le caractère damné qu'ont su donné les faux papes à l'ancienne capitale de la Chrétienté.

Flavie Portued, pélerine a écrit :
J'ai été extrêmement choquée: les faux cardinaux n'ont de cesse de manigancer pour ce faire élire, et je pense que l'on peut parler dans le cas de beaucoup d'entre eux de complot. Certains bâtiments tombent en ruine, et les mendiants sont partout. Ubi Caritas? Mais enfin bon, le Vrai Dieu reconnaitra les siens, et les hérétiques ne l'emporteront pas au Paradis!

Selon nos sources, le Roy aurait eut vent de l'état dans lequel se trouve la Ville Sainte, et aurait dit que s'il n'était pas le fidèl serviteur de Sa Sainteté le Pape de Volignon, il enverrait sur le champs des artisans aquitagnois et des fonds afin d'au moins sauver les murs qui ont vu priés pendant des siècles les fidèles du monde entier.
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Candidature de Blaiso Lubomorice


En ce moment a lieu le Second conclave hérétique de la prétendue Eglise de Catholagne, et les spectateurs du monde entier sont horrifiés à la vue de la perfidie et du complotisme que provoque l'élection du pape renégat. Les soi-disant cardinaux favoris font preuve d'une vanité et sont près à tout pour arriver à leurs fins: diriger ce qui reste de leur Eglise n'est plus un devoir divin qu'ils acceptent des mains d'un collège de princes de l'Eglise, mais la mise en place d'une véritable dictature qu'ils désirent exercer sur les malheureux fidèles qui n'ont pas la chance de connaitre la Vrai Foi. La futilité de ce prétendue conclave ne fait qu'aggraver le ridicule dans lequel est plongé l'Eglise de Catholagne depuis la Crise Moderniste: les papes impies se succèdent et ne font que profiter de l'argent du Saint-Siège de Catholagne sans rien faire pour le bien de la Vérité et de la Foi.

Je veux pour preuve du ridicule de ce soi-disant conclave la candidature de certains cardinaux, et parmi eux, l'ignoble Blaiso Lubomorice. Candidat de la Manche Silice, il prétend avoir provoqués des centaines de guérisons. Il va sans dire que cette affirmation parait singulière, quand on sait que le sieur Lubomorice (je refuse de lui donner l'honneur de l'appeler Monseigneur) n'est autre que le diabolique inventeur de la non moins affreuse messe selon le rite du Testimonium Culpabilitas (si on peut appeler cette hérésie une Eucharistie, ce dont je doute fortement). Ce rite d'inspiration satanique consiste à déshabiller un pénitent, à l'allonger face contre terre, et à faire sauter sur lui un prêtre chaussé de sandales cloutées et portant un ostentatoire par dix fois, pour lui faire abjurer ses péchés et l'exorciser. Ubi amor?(où est l'amour?). Ces méthodes barbares et sectaires auraient convertis plusieurs non-croyants, cependant ces nouveaux fidèles sont des criminels schizophrènes et masochistes, probablement sodomites. Non content d'avoir obtenu le chapeau catholan, le sieur Lubomorice veut monté sur l'ex-trône de l'apôtre Pierre et coiffé la coiffe pontificale de toute les vanités. Mais que le conclave le choisisse: ainsi la crédibilité de l'Eglise renégate sera achevée, et peut-être les fidèles catholans prendront conscience de la futilité de leur prétendue Eglise, et se tourneront vers le seul et unique Successeur de Saint Pierre, Détenteur des Clefs du Royaume des Cieux, Chef de la Chrétienté, Souverain Pontifical et Vicaire du Christ, le Pape siégeant en l'Etat Pontifical de Volignon, où sont sauvegardés la Vérité, la Liturgie, et la Vrai Foi en Notre Seigneur Jésus Christ. Car, en vérité, comment faire confiance à un homme que ses ouailles appellent craintivement "Blaiso le fou"?
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