30/07/2017
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[Latrua - Quatres vallées] Un sommet entre deux mondes...[A ARCHIVER]

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en-tête
14/05/2017, Palais Présidentiel de VraranyPalais présidentiel

Vasiliy émergea. Le soleil caressait sa joue. Il tendit le bras gauche, à la recherche du corps de son mari, mais il ne rencontra que le drap du matelas, encore chaud. Il sourit. "Sergey a dû se réveiller avant moi, pensa-t-il." Il ouvrit les yeux et découvrit l'heure inscrite sur le réveil : 7 h 30. Il se leva, enfila un peignoir, et sortit de la chambre. Il traversa un long couloir, regarda dans la chambre de ses enfants qui était vide, et rentra dans la salle à manger. Il retrouva son mari en train de boire un café. Il l'embrassa.

"Tu es drôlement matinal mon amour, dit-il.
- J'arrive encore à te surprendre, même après 19 ans de mariage !
- Et je suis sûr que tu réussiras encore à me surprendre dans 19 ans ! »


Le Président de la République se servit une tasse de café. Il prit un bout de pain et entreprit de le beurrer. Tout en mordant dans la tartine fraichement beurrée, il s'empara du journal et le déplia. Il lut, sans grande excitation, les grands titres. Voilà plusieurs jours que la presse s'interrogeait sur les raisons qui avaient poussés le gouvernement à reculer la date de la conférence de présentation de la loi budgétaire 2018. L'attente devenait insupportable pour tout le monde, et il avait dû obliger sa Première Ministre à annoncer les mesures phares du budget le 20 mai. Il n'aimait pas se comporter de manière autoritaire avec ses ministres, cependant la situation appelait à une réaction ferme de sa part, réaction qui avait déchaînée les passions, certains y voyant les prémices d'un changement de Première Ministre. "Comme ils se trompent, se dit-il." Il releva les yeux du papier journal et regarda son mari.

"Comment vont Nikita et Anna chez tes parents, demanda-t-il ?
- Ils s'amusent. J'ai eu ma mère hier soir au téléphone et elle m'a dit qu'ils iraient à la fête du village aujourd'hui.
- C'est bien ...
- Ils te manquent ?
- Un peu oui. Mais ça faisait longtemps que l'on ne s'était pas retrouvé seul tous les deux.
- Et ça fait du bien !
- Et ça nous fait beaucoup de bien ! "


Il regarda amoureusement son mari. Ce dernier se leva et déposa sa tasse dans l'évier. Il la lava et revint vers Vasiliy. Il déposa sur sa joue un baiser et lui dit :

" Tu es pressé ?
- Malheureusement oui, je rencontre le Président de l'Etat des Quatres Vallées aujourd'hui. Mais c'est une bonne nouvelle pour notre pays, j'espère que les discussions seront fructueuses pour les deux parties. J'attends la délégation.
- Et quand arrivent ils ?
- Je ne sais pas. Yuliya doit m'appeler pour me dire quand ils arrivent."


Le téléphone du Président sonna.

" Quand on parle du loup !
- Moi, je vais dans la chambre, glissa Sergey à l'oreille de son mari."


Vasiliy attendit que ce dernier sorte de la pièce et décrocha. C'était bien la Première Ministre.

" Bonjour Yuliya, ils sont arrivés à l'aéroport.
- Non, pas encore, répondit la jeune femme, j'ai appelé le conseiller diplomatie du Président et ils devraient arriver dans 30 minutes. Le temps de les amener jusqu'au Palais, ils seront là dans une heure.
- Très bien, je me prépare et je vous attends. Prends bien soin d'eux Yuliya, cette rencontre est très importante. Je compte sûr toi.
- Oui Vasiliy.
- Merci beaucoup Yuliya. A tout à l'heure !
- A toute suite Monsieur le Président."


Il raccrocha, posa sa tasse dans l'évier. Tout en la lavant, il pensait aux quelques dossiers qu'il devait relire avant la rencontre. Il sortit dans le couloir, regarda la porte de son bureau, close, et la porte de la chambre, entrouverte. "Mes dossiers pourront bien attendre un tout petit peu, pensa-t-il."

"J'arrive, cria-t-il à l'attention de son mari."

HRPJe serais absent du 16/08 au 22/08 inclue. Je ne répondrais donc pas pendant cette période.

PR
Tedore Abashidze scruta les environs d'un œil persan. Les éléments extérieurs lui faisaient vivre des émotions contradictoires à une vitesse bien trop rapide pour un homme de son genre. Il n'avait jamais aimé particulièrement voyager, mais aujourd'hui, il en était obligé. Il avait dû s'exiler en Slaviensk depuis qu'il avait reçu des informations de ses équipes sur place, dans les Quatre Vallées. Le Code Communautaire avait intensifié ses pressions et menaçait de s'en prendre à sa vie. Tout comme sa première ministre, Marta Zakarashvili, qui a dû s'exfiltrer du pays il y a peu. Elle était arrivée à Starovsk il y a deux jours. Abashidze était rassuré de la voire à ses côtés, en sécurité. Elle allait pouvoir renforcer sa diplomatie, cela était pour le mieux, sachant son médiocre talent dans ce domaine.

Il sortait à peine d'une rencontre fructueuse avec l'Empire constitutionnel de Slaviensk, qu'une bonne nouvelle arriva sur son téléphone ; une proposition de rapprochement de la part de la République du Latrua. Les affaires roulaient bien pour le président et il savait qu'il devait vite gagner en puissance s'il voulait atteindre ses objectifs et cette opportunité était à saisir. Ils prirent directement un avion direction Vrarany.

Une fois dans l'avion, le président commença à se concentrer sur la rencontre à venir. Il se lança dans une discussion à ce sujet avec la première ministre.

"Que penses-tu de cette rencontre Marta ? "
"Je dirais que c'est une bonne opportunité."
"Je compte sur toi pour m'épauler."
"Oui, je le sais. D'ailleurs, une petite remarque, évite de dévoiler notre situation trop rapidement, cuisine ton interlocuteur et essaye de savoir ce qu'il veut avant de rentrer dans le vif du sujet. Si possible tout cela en essayant de construire un dialogue amical avec lui."
"J'entends merci pour ses conseils."
"De plus, je pense que nous avons autre chose à proposer que ce que vous avez proposé à Slaviensk..."
"Ah bon ? "
"Oui, tu verras quand on y sera."


Abashidze paraissait surpris mais également excité. Ils allaient arriver et il s'en sentit revigorer. L'avion se posa, ils en sortirent et ils furent accueillis par les diplomates Latruant...
Aéroport

L'avion de la délégation venait d’atterrir à l'aéroport international de Vrarany. Le soleil tapait sur la carlingue blanche de l'appareil brillait au soleil. Tandis que la passerelle avançait lentement jusqu'à l'aéronef, la Première Ministre regardait attentivement tous les membres de sa délégation. Étaient présents Pyotr Abalyshev, Ministre des Affaires Étrangères et des latruants de l'étranger, Eleonora Yemelyanova, Ministre de l’Économie, des Finances et de l'Industrie, Sergei Yesenin, Ministre de la Défense et des armées, Gaspar Kapustin, Gouverneur Militaire de l'oblast de Vrarany, Maksim Zhernakov, chef du protocole de la Présidence de la République et Olya Chigrakova, directrice de l'Aéroport International de Vrarany. L'imposante délégation d'officiels était complétée par 20 membres du premier régiment de la garde présidentielle. Cependant, ceci n'était que la partie émergée de l'iceberg. En effet, plus de 40 snipers étaient postés au dessus des bâtiments de l'aéroport et la route menant à l'aérodrome avait été sécurisée de manière importante. La vie des dignitaires présents au sein de l'avion était menacée directement, et cette rencontre ne pouvait être entachée par un assassinat. Le Latrua ne se relèverait pas d'un tel événement.

La porte de l'appareil s'ouvrit et laissa apparaître le Président Tedore Abashidze et la Première Ministre Marta Zakarashvili. Les deux dignitaires descendirent les marches de la passerelle et arrivèrent sur le bitume du tarmac. Yuliya serra la main à ses deux hôtes et lui présenta l'ensemble des membres de la délégation. Les présentations faites, elle les accompagna jusqu'aux voitures du cortège. Ce dernier se lança sur la route qui menait à la capitale.

Sur leur chemin, les voitures noires composant l'imposant cortège traversèrent les rues de la ville, passant entre plusieurs bâtiments, civils et officiels, s'engageant sur l'avenue de la République, passant à côté du Monument aux morts de la révolution, et entrant dans la cour du Palais présidentiel de Vrarany. Les voitures s’arrêtèrent et les portes s'ouvrirent. Les deux dignitaires lav P'iri descendirent du véhicule et vinrent à la rencontre de Vasiliy Shulichenko, le Président de la République du Latrua. Les trois se serrèrent la main et le Président de la République dit :

"Bonjour Monsieur le Président. Bonjour Madame la Première Ministre. Je suis très heureux de vous recevoir aujourd'hui, à Vrarany. Si vous voulez bien me suivre..."

Il les entraîna sur le tapis rouge et les arrêta au niveau de l'orchestre et du chœur de l'armée latruante. Les musiciens et chanteurs commencèrent à entonner l'hymne lav P'iri.


L'hymne fini, il escorta ses deux invités jusqu'au perron de la résidence et les fit entrer, sous les flashs des photographes, à l'intérieur du Palais présidentiel. Il les escorta jusqu'à son bureau. Ils s’assirent et les lourdes portes de bois se refermèrent sur eux. Sur la table étaient posées une carafe d'eau, une théière, une sucrière et trois tasses. Le Président invita ses invités à se servir. Il se versa un peu de thé, porta la porcelaine à ses lèvres et commença :

"Monsieur le Président, Madame la Première Ministre, je me permets de rentrer directement et franchement dans la discussion diplomatique. Je vous ai invité ici, à Vrarany, pour vous parler de la situation politique de votre nation et pour trouver, avec vous, une possibilité de sortir de la crise qui secoue les Quatres Vallées.

La situation dans votre pays m'empêche aujourd'hui de vous proposer tout type de partenariat entre nos deux nations. En effet, les Quatres Vallées sont, je ne vais pas vous l'apprendre, divisées entre deux autorités, la vôtre et celle du Code Communautaire. Cette division engendre de lourds problèmes sécuritaires et je ne peux pas proposer des pistes de rapprochements en connaissant cette situation, et en mettant par conséquent en danger mes ressortissants et mes compatriotes.

Pour sortir de cette crise, je vous propose de participer à un sommet avec les représentants du Code Communautaire, de la République Impériale de Karty, de l'Empire Constitutionnel de Slaviensk et moi-même. Ce sommet nous permettrait d'engager un processus de médiation et de pacification de la région. Si, à l'issue de cette rencontre, nous trouvons un accord qui satisfasse toutes les parties, je pourrais vous proposer, à vous et à votre nation, des partenariats d'ordre culturels, économiques, touristiques et militaires."


Vasiliy but une nouvelle gorgée de thé et regarda ses interlocuteurs. Il prit une longue respiration et dit :

"Qu'en pensez-vous ?"
Tedore Abashidze. Marta Zakarashvili.

Le président fut content de l'accueille qui leur était réserver. Vrarany avait l'air d'être une belle et agréable ville. L'équipe diplomatique dépêchée pour cette rencontre était impressionnante et Abashidze se demanda pourquoi. Était-elle si importante que cela pour la République du Latrua ou cela cachait-il quelque chose d'autre ? Il n'en savait rien.

- "Ravis de Monsieur le président. Mesdames et messieurs les diplomates." Il fit un petit salut de la tête.

Le président Abashidze se servit en thé pendant que la première ministre prit la parole.

- "Sachez que nous sommes honorées de votre invitation monsieur le président."

Vasiliy Shulichenko lança instantanément la discussion diplomatique ce qui prit légèrement de court les dignitaires Lav P'iri. Mais ils s'en remirent instantanément et écoutèrent attentivement ce qu'il avait à dire. Dans le même temps, Abashidze reçut un appel sur son téléphone. Il y prêta attention, c'était rare que quelqu'un prenne le temps de l'appeler. Soit c'était sa mère, soit c'était très important. Les quelques secondes d'attention dérobée lui firent perdre le fil du propos du président Latruant. Il entendit tout de même la fin et il eut du mal à comprendre ce qu'il venait de dire. Il regarda sa première ministre pour l'invité à répondre à sa place. Elle comprit de suite.

- "Nous sommes étonnées par votre proposition monsieur le président. Nous comprenons vos raisons et nous sommes tout à fait disposé à accepter vos conditions. Envoyer un message au Code Communautaire. Je ne sais pas s'ils vont répondre favorablement à votre requête, mais l'idée est bonne..."

HRPCe que le président à reçu comme information, c'est qu'on la prévenue de cela.
Vasiliy s'enfonça dans son siège. La conversation prenait une tournure qu'il n'attendait pas. Il ne savait plus quoi dire. Soudain, son conseiller diplomatique entra dans la pièce par une porte dérobée. Il s'approcha de l'oreille du Président et lui souffla quelque chose. Après une minute, le conseiller se retira et laissa de nouveau Vasiliy seul avec ses interlocuteurs. Il but une gorgée d'eau, ferma les yeux et respira profondément pendant quelques secondes. Il regarda le Président et sa Première Ministre et dit :

Monsieur le Président, Madame la Première Ministre, j'ai appris les événements qui ont eu lieu sur le territoire des Quatres Vallées. Je voulais vous exprimer mes plus sincères condoléances pour les événements qui se sont déroulés aujourd'hui. Ces derniers montrent l'importance d'une rencontre entre toutes les parties. Je me permets donc de mettre fin à notre entrevue pour me concentrer dès maintenant à la préparation du sommet à venir. Je vous remercie d'avoir répondu à mon invitation et pour la qualité de notre discussion.

Les trois occupants de la pièce se levèrent et se déplacèrent vers la porte. Ils déambulèrent dans les couloirs du Palais présidentiel, arrivèrent sur le perron, se serrèrent une dernière fois la main et les deux dignitaires étrangers entrèrent dans la voiture. Vasiliy regarda le véhicule s'éloigner et rentra ensuite à l'intérieur de la résidence, sans répondre aux questions de journalistes.

PR
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