19 février 2003 - MUSÉES FÉDÉRAUX INTERCULTURELS : Un projet identifié comme trop coûteux et trop assimilateur pour les députés fédéraux souverainistes et écologistes.
Les musées fédéraux interculturels, catalyseurs de l'union ou de la discorde fédérale?Un projet fédéral adopté mais contesté
Le
projet adopté portant création d’un groupe de musées fédéraux interculturels au sein de l’Arkencheen, pour y célébrer l’Histoire de la Fédération, a suscité une polémique en marge de l’assemblée parlementaire fédérale. Une polémique alimentée par les coûts inhérents au projet, jugés importants, et la présence potentielle de conflits d’intérêts alors qu’une des oeuvres exposées au musée fédéral de Jacalbulco (ENCOLANAS), une jarre en céramique fabriquée par les peuples natifs de l’archipel et datée de plus de 400 ans, soit le fruit d’une vente entre une députée fédérale et le directeur de l’établissement.
Malgré ces agitations, les parlementaires fédéraux se sont (très) majoritairement entendus sur l’adoption du texte le 14 février dernier, fondant ainsi une nouvelle institution fédérale, spécifique au domaine culturel.
Le musée fédéral interculturel, une pensée novatrice et pragmatique portée par le député Ruy Canales (FPR). La montée des blocs identitaires aux Encolanas, les propos racistes de certains élus heenylthains, le développement de milices communautaires anti-immigration aux Encolanas, les indicateurs d’une poussée nationaliste au sein de la Fédération se sont récemment montrés nombreux pour ne pas pousser à l’action un groupe de députés fédéraux.
Mais le projet maintenant lancé, les controverses apparaissent et mettent en péril les objectifs poursuivis par celui-ci. Des controverses notamment dirigées sur le coût total du projet et les malversations possibles autour de transactions commerciales d’oeuvres d’art dont une députée fait déjà les frais après qu’elle ait vendu une jarre en céramique vieille de 400 ans, auprès d’un musée fédéral arkohan qui cherchait à faire l’acquisition d’une pièce pour la collection encolanaltèque de ses expositions.
Le musée fédéral interculturel, présenté comme la pièce maîtresse de la stratégie de communication et de développement culturel pour lutter contre les souverainismes, s’intéressera à toutes les spécificités des états fédérés composant l’Arkencheen, pour détailler l’histoire puis l’héritage de la Fédération et finalement favoriser le brassage des communautés fédérales.
Un financement jugé excessif par la Ligue des Souverainistes
La constitution d’un patrimoine et l’aménagement des 102 premiers musées fédéraux aura coûté 362 millions d’arkams, des fonds partagés entre des travaux d’agrandissement et des acquisitions de pièces de collections lorsqu’un échange entre les musées n’était pas possible. Une fois ouverts au public, ces musées percevront également et annuellement 113 millions d’arkams sous forme de subventions, pour compléter des recettes limitées par le plafonnement du prix d’entrée à 1 arkam par adulte de 18 ans et plus, et gratuit pour tous les autres.
Une enveloppe conséquente, également destinée à permettre le renouvellement des œuvres, par l’achat direct valant cession de la propriété d’une œuvre, ou par l’indemnisation des artistes et propriétaires prêteurs. Les porte-paroles et élus du groupe parlementaire en charge du projet n’ont pas souhaité commenter les montants associés au projet, à l’exception du député fédéral Ruy Canales (FPR) lui-même, qui a rappelé les enjeux à moyen et long terme du projet, et la nécessité de constituer une patrimoine artistique au sein de chaque musée. “Pour pérenniser l’activité d’un musée fédéral, il est nécessaire que celui-ci ne soit pas dépendant du bon vouloir des prêteurs d'œuvre. Pour y remédier, il importe donc qu’un certain nombre des œuvres exposées soit la propriété directe du musée lui-même. Et ceci n’est permis que par l’acquisition, sous-entendons l’achat d'œuvres d’art” se justifie-t-il.
Des actions de recours éconduites par la majorité parlementaire fédérale.
Depuis le 14 février et malgré l’adoption définitive du projet de loi, les parlementaires de la Ligue des souverainistes n’en démordent pas, ils demandent une réduction des dépenses annuelles estimées et un plan de financement permettant sous 10 ans, la recherche d’une autonomie financière de chaque établissement. “Une erreur d’appréciation” dénonce le député Canales, pour qui la recherche d’autonomie financière de ces établissements signifierait la mort d’une partie d’entre eux, implantés au sein d’espaces territoriaux fédéraux moins touristiques que d’autres, comme la Heenylth.
De son côté, le député fédéral souverainiste et encolanaltèque Payotl Buendía a réclamé “un plan de financement détaillé, capable de définir la stratégie commerciale à long terme de ces établissements avant que le déblocage des fonds ne soit effectif dans leur intégralité. On ne peut pas accepter de puits sans fonds sur des projets internationaux et co-financés de chacun.”
Après avoir pris connaissance des notes parlementaires autour de l’estimation des coûts totaux liés à ce projet, les députés de la Ligue des Souverainistes (LS-droite radicale) et fait assez rare pour être souligné, également ceux de l’Union Responsable et Citoyenne (RCU-écologie) ont tenté de fait passer différents textes de révision autour du projet de loi initial. Chacun de ces amendements s’est vu refusé par la majorité parlementaire, après qu’elle avait déjà exclu tout report de vote au 14 février.
Rumeurs de conflits d’intérêt entre plusieurs députés de la majorité et le projet muséal.
“Depuis le 12 février, nous tentons en vain de faire décaler le vote pour davantage alimenter et construire ce projet que nous ne rejetons pas d’un bloc. La majorité a écarté chacune de nos propositions, ce projet aurait gagné à plus de transparence et de concertation.” dénonce le député fédéral Payotl Buendia qui assimile “cette prise de position acharnée” comme “un forcing à destination d’intérêts privés”.
En effet, tout porte à croire qu’une œuvre exposée au musée fédéral de Jacalbulco (ENCOLANAS) ait été le résultat d’une vente conclue entre l’office muséal et une élue de la majorité parlementaire, la députée fédérale Selina Castañón (FPR). Une transaction commerciale que n’a pas souhaité commenter la principale intéressée.
Outre cette transaction commerciale, certains élus de l’opposition ont dénoncé la présence d’un autre élu de la majorité, Philip Bradshaw, dans le conseil d’administration du musée fédéral de Bridgemark (HEENYLTH). Des faits rapportés, qui laissent un doute sur la possible présence de connivences entre les instigateurs parlementaires du projet de musées fédéraux interculturels, et les bénéficiaires des subventions fédérales.
Une conflictualité d’intérêts réfutée
Si la député fédérale Selina Castañón (FPR) n’a pas exprimé de commentaires sur les accusations qui l’accablent, le député (FPR) Philip Bradshaw a lui personnellement réfuté les allégations de l’opposition. “Nous ne partageons pas de vision commune pour la Fédération mais je ne peux pas permettre à Payotl Buendía (LS) et d’autres élus de son parti, d’affirmer que je tire profit de mon statut parlementaire à des fins de développement professionnels dans le privé.”
En effet, l’élu fédéral heenylthain a lourdement insisté sur le caractère bénévole de sa participation au conseil d’administration du musée fédéral de Bridgemark. “Je ne suis pas membre du conseil d’administration en tant qu’individu et actionnaire de la structure, mais en tant qu’ex officio. C’est-à-dire en tant qu’invité suite à d’autres fonctions occupées, notamment celles au sein du conseil provincial heenylthain, sur le portefeuille culturel.”
En Heenylth, il est en effet courant de voir certains élus associés aux conseils d’administration de certains établissements positionnés sous une subvention publique, comme l’est donc un musée.
En sus de ces allégations, c'est le caractère assimilateur de telles collections, qui est reproché par les souverainistes, peu enclins à voir des collections nationales s'exporter pour les voir remplacées par d'autres oeuvres étrangères. Ainsi, les passes d’armes semblent ne pas manquer autour d’une loi destinée à fédéraliser davantage le territoire de l’archipel...