15/05/2013
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[CULTURE]Les langues au Jashuria

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Les langues au Jashuria

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« On peut allumer des dizaines de bougies à partir d'une seule sans en abréger la vie. On ne diminue par le bonheur en le partageant »


SOMMAIRE

  • Les langues au Jashuria : généralités
  • Le Jashurien
  • Le Fortunéen
  • Le Forto
  • Les langues classiques
  • Les langues mineures



Les langues au Jashuria : généralités


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Comment créer une République unitaire sur un territoire aussi varié que la Péninsule du Nazum ? C’est cette problématique qui a dominé la constitution du Jashuria pendant des siècles et dont les conséquences sont aujourd’hui perceptibles jusque dans l’espace public. Le Jashuria est constitué d’une mosaïque de langues qui diffèrent traditionnellement du nord au sud. Au fil du temps, les Jashuriens ont appris à faire fi de leurs différences linguistiques et à harmoniser leur langage autour de quelques langues leur permettant de communiquer efficacement.

L’héritage de l’Empire Yahudharma et sa mission unificatrice se fait encore sentir de l’espace public et dans la manière dont les Jashuriens appréhendent l’utilité de la langue comme outil de communication, mais aussi de consolidation de la nation. Les Jashuriens tiennent en haute estime la maîtrise de la langue et si leur production littéraire reste peu connue à l’international autrement que par les Jangas, elle reste d’une richesse incroyable et n’attend que d’être redécouverte par les Aleuciens et les Eurysiens.

Le Jashurien tel qu’il est pratiqué aujourd’hui est le résultat d’un long processus d’unification linguistique mené sous l’Empire Yahudharma, puis prolongé après la période d’administration fortunéenne. Il s’agit de la langue officielle du Jashuria, qui est utilisée aussi bien dans l’administration que dans le langage courant. Appris à l’école dès le plus jeune âge, cette langue est parlée par l’ensemble des Jashuriens. Langue particulièrement complexe, avec des intonations variées, elle est remplacée par le Fortunéen, lors des échanges internationaux, comme le veut la tradition.

Lorsque le Jashuria devint une entité indépendante de l’administration fortunéenne au milieu du XIXe siècle, la question de l’harmonisation de la langue fut au cœur des débats des lettrés de l’époque. Soucieux de vouloir éviter des conflits interethniques et surtout de consolider une nation fragile, les législateurs de l’époque durent trancher pour définir la manière dont les langues allaient s’inscrire dans le système monarchique jashurien de l’époque.

Etant donné la prédominance des locuteurs Xing de l’époque dans la région, les délégations impériales firent pression sur les autorités jashuriennes à peine libérées de l’administration coloniale pour que les Jashuriens adoptent le Xing comme langue officielle. Cette demande fut vue à l’époque comme une tentative de faire basculer la jeune nation dans la sphère d’influence de l’empire, ce qui en aurait fait un satellite impérial sans grande différence avec son précédent statut au sein de la sphère coloniale fortunéenne. Les législateurs de l’époque réagirent vivement à ces demandes et choisirent de faire prévaloir le Jashurien et le Fortunéen comme langues officielles du pays.

Premièrement, le choix du Jashurien fut pris pour consolider une appartenance nationale à des groupes ethniques divers, tout en échappant à la sphère d’influence de Xing. A partir d’une politique de valorisation des racines de l’Empire Yahudharma et de sa mission unificatrice, les historiens et les linguistes de l’époque firent la promotion du Jashurien comme étant à la fois un élément de renaissance nationale et un vecteur d’appartenance à une communauté de destin. Cette campagne de promotion du Jashurien fut un parcours difficile. Alors qu’il aurait été plus efficace de valoriser une langue étrangère inconnue du peuple pour ne promouvoir aucune ethnie par rapport à une autre, les législateurs décidèrent de redonner ses lettres de noblesse à une langue ancienne, qu’ils ajoutèrent à un roman national en pleine construction. Grâce à l’appui des intellectuels et à une base populaire soucieuse de former une communauté de destin, le Jashurien s’imposa comme la langue officielle du pays, sans pour autant dévaloriser les langues locales.

Deuxièmement, le choix du Fortunéen fut opportuniste. En effet, afin de conserver des relations cordiales avec l’empire maritime, malgré la séparation politique, les Jashuriens décidèrent de conserver le Fortunéen comme une langue capable de dynamiser le pays et de l’ouvrir sur le monde, le Fortunéen étant à l’époque la langue du commerce. La Fortunéen étant considéré comme la langue mondiale du commerce, de la technologie et de la science, son usage officiel devait accélérer le développement et l’intégration du Royaume du Jashuria dans l’économie mondiale.

Les Jashuriens apprennent donc un minimum de deux langues durant leur cursus scolaire. S’il n’est pas rare qu’une partie des élèves apprennent un langage supplémentaire, comme le Xing ou le Kah-Tanais, la maîtrise des deux langues reste indispensable pour pouvoir évoluer dans le Jashuria contemporain. Il existe bien entendu au Jashuria de nombreux dialectes locaux et les choses ne sont pas aussi cloisonnées qu’elles pourraient l’être, la langue évoluant avec ceux qui l’utilisent et se mélangeant avec les us et coutumes locales. On compte par exemple le Jashurien des Docks, un Jashurien « globbish » et « internationalisé » qui s’est transformé suite au contact prolongé des dockers jashuriens avec les pays étrangers. Au global, le Jashuria accueille trois types de langues : le langage officiel – le Jashurien académique et parlé - , les langues étrangères et les langues locales. La distinction entre ces langues est actée dans la loi de 2001 sur les questions relatives aux langues parlées et écrites au Jashuria. Cette loi est une version réactualisée d’une loi datant de la Seconde République du Jashuria, qui elle-même date des us et coutumes de la Première République.

Le Jashuria ne reconnait comme langue officielle que le Jashurien classique, tel qu’il est enseigné à l’école. Néanmoins, le Fortunéen reste utilisé dans les échanges internationaux et dans certains documents officiels destinés à l’étranger. Les dialectes jashuriens sont pour la plupart conservés et utilisés dans les temples bouddhistes, mais aussi au niveau local par les différentes ethnies vivant dans le pays. La dynamique linguistique, si elle est en faveur du jashurien académique, reste complexe, puisque plusieurs ethnies peuvent parler plusieurs langues et parfois même la même langue. La présence de langues étrangères sur le sol jashurien est aussi commune, dans la mesure où les principales mégalopoles sont des hubs commerciaux et tertiaires importants. Il en résulte qu’à l’instar du Jashurien des Docks, une forme de mix entre le Fortunéen et le Jashurien s’est établie au sein de la population : une autre forme de « globbish » parlé uniquement dans les mégalopoles nommé le Forto.

Le développement de l’activité touristique au Jashuria a fait comprendre aux autorités locales qu’attendre des étrangers qu’ils apprennent le Jashurien était peut-être la plus mauvaise manière de les accueillir sur leur sol. Depuis les années 90, de gros efforts ont été menés dans les zones touristiques les plus connues et les chemins des tour operators pour traduire les inscriptions jashuriennes en langage compréhensible pour le commun des mortels venu d’Eurysie. Dans les grandes zones urbaines, les transports publics et les panneaux d’affichage, des traductions sont proposées aux touristes afin qu’ils puissent se repérer dans les villes tentaculaires du pays. Cet effort reste cependant concentré dans les grandes villes et n’atteint pas les campagnes du pays.


Le Jashurien

Le Jashurien est issu d’un alphabet alphasyllabaire particulier comprenant 44 consonnes, 15 voyelles de base (avec 32 combinaisons), 6 accents, 10 chiffres et enfin trois caractères spéciaux. Le sens de lecture du Jashurien s’effectue de gauche à droite et de haut en bas. Il s’agit d’un dérivé du Dharma ancien, langue et écriture utilisées dans l’Empire Yahudharma durant des siècles. Le Jashurien moderne découle de cette vieille langue, qui aujourd’hui, n’est parlée que par les archéologues et les linguistes … et probablement quelques villages perdus dans la jungle et réfractaires à la modernité. Selon la légende, il s’agit d’une langue créée par le Premier Dieu-Soleil. Selon les scientifiques, il s’agit probablement d’une langue dérivée à la fois de l’écriture cunéiforme péninsulaire et brassée avec les échanges successifs entre le Nazum central et le sud du Nazum.

La langue jashurienne contient certes beaucoup de consonnes, mais le nombre de voyelles y est impressionnant. Pour compliquer encore ce système d'écriture, certaines voyelles ne sont pas écrites. Enfin, comme s’il n’était déjà pas assez difficile d’apprendre le Jashurien, le ton de chaque syllabe joue énormément dans la compréhension de la phrase. Il existe 5 tons dans le Jashurien moderne : le ton neutre, bas, haut, descendant, et montant. En d’autres termes, cela veut dire qu’un mot en Jashurien peut avoir 5 sens différents et que le ton permet d’en reconnaitre le sens.

Contrairement au Fortunéen, où la grammaire reste complexe, la grammaire et la conjugaison jashurienne sont très simples. Les verbes ne se conjuguent pas, ils restent à l’infinitif à tous les pronoms et à tous les temps. Les accords singuliers/pluriels et masculins/féminins n’existent pas, donc tous les mots sont invariables. La langue jashurienne est dite isolante : les mots sont et restent invariables. Il n’y a donc pas de mots changeant de morphologie. Ce sont des particules qui viennent marquer les quantités, les classifications et les temps des verbes.

Il en résulte que la langue jashurienne est qualifiée par les Fortunéens depuis des siècles de « langue chantante ». Elle dispose d’un des systèmes grammaticaux les plus riches du monde, qui permet une élaboration très détaillée de la manière dont les évènements se déroulent. Malgré sa complexité, elle est parlée par quasiment tous les Jashuriens et utilisée dans la totalité des échanges quotidiens. En revanche, si elle est comprise dans la Péninsule du Nazum, la plupart des langues péninsulaires partageant une origine commune avec le Jashurien, elle reste très marginale en-dehors du Nazum.

Le dernier recensement linguistique faisait état d’un total de près de 60 dialectes de Jashurien parlés dans la Péninsule. Les linguistes s’arrachent encore les cheveux pour pouvoir tous les classifier, tant le Nazum est une mosaïque de langages. Il n’en reste pas moins que le Jashurien contemporain est le ciment de la nation jashurienne : un moyen de créer de l’unité dans une contrée autrefois morcelée.

Le Fortunéen


Les Jashuriens parlent le Fortunéen dans les échanges internationaux. Sachant pertinemment que la langue jashurienne est très peu connue à l’international, les autorités jashuriennes ont fait du Fortunéen classique la langue des échanges avec les pays étrangers. La raison de ce choix est historique : le Jashuria moderne a depuis des siècles des échanges culturels, diplomatiques, économiques et politiques avec la République de Fortuna. Le Jashuria, lors de sa constitution, fut pendant quelques décennies sous administration fortunéenne et bien que la décolonisation ne fut pas de tout repos, les Jashuriens ont bien vite compris l’intérêt d’utiliser une langue parlée partout dans le monde pour pouvoir rechercher des partenaires commerciaux. Le Fortunéen reste la deuxième langue parlée au Jashuria et est appris dans les écoles.

Il permet à la fois d’ouvrir l’esprit des jeunes jashuriens sur d’autres logiques grammaticales, mais aussi de ne pas les isoler dans le pays. Les autorités jashuriennes ont depuis longtemps compris qu’un peuple assigné à résidence n’avait aucun avenir. Si le Jashurien est une langue complexe et difficile à apprendre, autant ne pas compliquer les choses en empêchant les gens d’apprendre le Fortunéen. Si dans beaucoup de pays, cela aurait été vu comme un pacte avec le diable, que de voir les jeunes apprendre une langue étrangère, ce n’est pas un souci au Jashuria où le pragmatisme prime avant tout.

Il convient cependant d’introduire une particularité dans cette tradition. Les Jashuriens ordinaires apprennent le Fortunéen nazumi - le Forto -, qui diffère du Fortunéen d’Eurysie sur certaines locutions et mots de vocabulaires. La haute société jashurienne, elle, apprend dans des écoles privées, via des professeurs particuliers, le Fortunéen d’Eurysie, plus classique et mieux en vue. Il s’agit d’un moyen pour les Jashuriens de la haute société de se distinguer des gens du commun : le Fortunéen traditionnel est un art et un outil de distinction sociale. Il est de notoriété commune que les ambassadeurs du Jashuria parlent le Fortunéen d’Eurysie et non celui du Nazum. Il est recommandé aux touristes étrangers de maîtriser quelques mots de Fortunéen quand ils s’aventurent loin des sentiers battus du Jashuria.

Contrairement au Fortunéen, le Listonien reste peu apprécié des Jashuriens étant donné le faible rayonnement de cet ancien empire colonial à l’international. Le passé privilégié du Jashuria avec Fortuna pousse naturellement le pays à s’approprier la langue fortunéenne, mais les Jashuriens boudent très largement le Listonien.


Le Forto

Véritable curiosité au Jashuria, le Forto est un mélange à la base composé de Fortunéen mélangé à de nombreuses influences étrangères et locales, servant uniquement de globbish dans les grandes mégalopoles du pays. Langue parlée plus qu’écrite (quoique le développement de la messagerie internet rend possible son expression écrite), le Forto est un langage que les Jashuriens des grandes villes utilisent couramment, mais dont la reconnaissance sociale reste pauvre au sein de la société jashurienne. Si tout le monde parle le Forto ou le baragouine, le Jashurien académique reste les langues des gens « qui parlent correctement » et le Fortunéen la langue de ceux qui « aiment la linguistique ». Le Forto – ou Fortunean Obvious – a subi de multiples influences au cours du temps et a emprunté des mots au Jashurien, au Xing, au Banairéen, au Listonien, et même à l’Alguareno. De façon naturelle, le Forto est la langue courante dans les échanges informels entre les habitants des métropoles. Si le Jashurien reste la langue officielle et celle des échanges formels, les Jashuriens des villes ainsi que les étrangers présents depuis quelques années utilisent le Forto dans les échanges de tous les jours. Le Forto devient alors la langue des situations sociales détendues entre étrangers, tandis que le Jashurien et le Fortunéen restent les langues des situations sociales formelles.

Le statut du Forto reste soumis à débat au sein de la société jashurienne. Le gouvernement a pris une position officielle quant à cette langue parlée constituée à la suite du brassage culturel des métropoles. S’il ne reconnait pas le Forto comme une langue officielle pour l’administration et les échanges formels, cette langue est tolérée au sein de la société cosmopolite jashurienne. Malgré tout, elle reste vue avec mépris par la haute société jashurienne qui encourage plutôt à la pratique du Jashurien classique et l’apprentissage du Fortunéen traditionnel. Il n’en reste pas moins que cette variation du Fortunéen, mélangée à des influences étrangères et au Jashurien, reste populaire dans les mégalopoles, où il sert à consolider une identité locale et un ancrage linguistique pour les déracinés de la péninsule.

Depuis quelques années, le Forto est devenu la langue indispensable des échanges quotidiens à Agartha et à Azur. Les deux mégalopoles brassant une population cosmopolite, le Forto reste un bon moyen pour les étrangers venant de la péninsule ou du Nazum de s’intégrer sans nécessairement maîtriser toutes les subtilités du Fortunéen. La maîtrise du Forto est acceptée dans les tests de langue pour obtenir un permis de travail au Jashuria. En revanche, pour tous les autres tests, la maîtrise du Jashurien et du Fortunéen reste nécessaire. Cet assouplissement des règles concernant le droit du travail permet à une population étrangère à la maîtrise hésitante du Fortunéen académique de pouvoir travailler sans soucis au Jashuria, tout en étant capable de communiquer avec la quasi-totalité de la population.

Il est intéressant de constater que le Forto n’est pas le premier essai de langue commune au sein du pays. Les études linguistiques récentes font état d’autres langues aux locutions mélangées et hybrides. Nous pouvons citer pour exemple le Jashurien des bazars, que l’on appelle communément le Bazaar Jashurien. Il s’agit d’un langage mixé entre du Jashurien, du Burujoa, du Fujiwen, du Xing et de l’Aryédique. Il s’agit là d’une langue facile à apprendre pour exercer le commerce et qui a été utilisée depuis le XIVe siècle dans les centres d’échanges et les comptoirs commerciaux de l’Empire Yahudharma. Si le Bazaar Jashurien est depuis longtemps en désuétude, il a constitué pendant des siècles une langue des échanges qui est parfois parlée dans les bureaux poussiéreux des universités et étonnamment dans les docks jashuriens. Il n’existe cependant que très peu d’écrits en Bazaar jashurien étant donné qu’il s’agit avant tout d’une langue orale, dont le contenu et les signifiants changent avec le flux des marchandises.

Il ne faut cependant pas oublier que si le gouvernement considère aujourd’hui le Forto avec une attitude plutôt passible, il n’en a pas toujours été ainsi. Dans les années 60, le gouvernement mena de féroces campagnes de médiatisation de la langue jashurienne et de la langue fortunéenne contre le Forto, sous l’égide du slogan « Parlez bien. Soyez compris ». L’idée était pour le gouvernement de diminuer la présence du Forto dans l’espace public, qui était vu par certains membres du Cercle Extérieur comme une forme de dégénérescence de la belle langue fortunéenne et une barbarie faite au Jashurien. Les campagnes de médiatisation du « bon fortunéen » créèrent des paniques morales pendant toute la durée de la campagne linguistique. Sous l’égide de quelques politiciens, les autorités locales de plusieurs grandes métropoles jashuriennes firent en sorte de tenir des conférences, débats publics orientés et mirent la main à la poche pour financer des articles de journaux vantant les mérites d’une langue parfaite et délicate telle une fleur de lotus.

Ceci donna lieu à plus de bruit qu’autre chose. Face à l’inefficacité des autorités locales à endiguer la prédominance du Forto dans les échanges quotidiens au sein d’une société cosmopolite, les politiciens de la « vraie langue » finirent par … se reconvertir dans d’autres paniques morales à agiter. L’argent mis dans les campagnes d’épuration linguistique fut irrémédiablement gaspillé et cette période alimenta pendant des années les billets des scientifiques et des linguistes comme l’un des plus notables échecs de la politique linguistique jashurienne. Finalement, il fut convenu, tout bien considéré, que tout ceci était proprement stupide, et tout ce petit monde s’en retourna grommeler devant sa télé contre cette génération de jeunes incapables d’aligner deux mots.

Les langues classiques


La Troisième République du Jashuria est un territoire particulièrement varié linguistiquement, malgré le processus d’unification de la langue mené par l’Empire Yahudharma et ses successeurs. Entre les différentes ethnies et la présence de nombreux pays aux langues différentes, le Jashuria est une terre où se côtoient d’importantes variations linguistiques qui ont nécessité une documentation méticuleuse pour ne pas se perdre dans les abymes du temps.

Si le Jashurien est enseigné dans toutes les écoles du pays dans un objectif d’harmonisation et que le Fortunéen reste la langue des échanges et de l’international, les langues ethniques et locales sont encore enseignées dans le pays et certaines jouissent du statut de langue classique, à défaut d’être reconnues comme une langue secondaire dans le pays. Le prestige associé à cette reconnaissance est tangible : une langue déclarée comme classique est une langue qui bénéficie de ses propres programmes de recherche et d’une visibilité à l’intérieur du pays inégalée, car elle est reconnue comme constitutive de l’histoire du pays. Le Jashuria a mis en place des prix internationaux pour les chercheurs les plus éminents dans le domaine des langues classiques et des centres d’excellence afin de promouvoir la richesse de ce patrimoine linguistique.

Une langue peut accéder au statut de langue classique si elle remplit les critères suivants :

  • Les premiers textes doivent avoir été produit dès la Haute-Antiquité, c'est-à-dire avoir été consignés sur une période de 1500 à 2000 ans à minima.
  • un corpus littéraire considéré comme un patrimoine précieux par des générations de locuteurs
  • la tradition littéraire doit être originale et non empruntée à une autre communauté linguistique
  • la langue et la littérature classiques doivent être distinctes des formes plus tardives.

Parmi les langues classiques reconnues par le Jashuria, on compte de nombreuses langues austro-nazuméennes ainsi que les langues indoriennes, souvent avec des alphabets très différents de l’alphabet utilisé par le Jashurien.

Les langues mineures


Si le Jashurien est la langue officielle du Jashuria, de nombreuses régions du pays comportent des locuteurs d’une autre langue locale, que l’on nomme des langues mineures. Ces langues mineures sont encore enseignées dans les écoles locales, au même titre que les langues classiques, mais jouissent de moins de prestige que ces dernières. Ces langues régionales possèdent leur propre patrimoine et leur propre enseignement, mais n’ont pas été portées au titre de la langues classiques par l’Etat lui-même. La liste des langues mineures est cependant régulièrement tenue à jour et reste considérable. Bien que ces langues aient été moins employées que les langues dites classiques, les langues mineures du Jashuria constituent un patrimoine précieux pour le pays.

Les langues mineures, bien qu’enseignées selon les régions, restent cependant très en retrait par rapport aux langues classiques et au Jashurien en général. Elles restent des phénomènes régionaux, historiquement situés et ne se diffusent pas en-dehors de leur territoire. Les instituts jashuriens estiment que ces langues se maintiendront probablement au fil des années, mais il est peu probable qu’elles se développent à nouveau, à moins d’un évènement particulier ou d’une découverte archéologique majeure. Il est à noter qu'il existe le cas des langues tribales. Ces dernières, bien que répertoriées, ont quasiment complètement disparu ces dernières décennies, grâce - ou à cause - de la modernisation effrénée du Jashuria et à sa maîtrise des jungles et des territoires reculés. Les rares langues tribales encore actives ne font pas l'objet d'un enseignement particulier et même si une liste des langues tribales est tenue et consolidée d'années en années, les langues tribales seront bientôt considérées comme des langues mortes, ce qui n'est pas le cas des langues mineures, qui elles, sont reconnues et valorisées, bien que n'ayant que peu de locuteurs comparées aux langues classiques.
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