11/03/2013
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Histoire et statut des stations libres

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La station libre de Merirosvo, ruine d'une ambition passée


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La station libre de Vallankumous, embarcadère solitaire et froid


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Le port industriel gelé de Valaidenportti, havre fantôme au cœur de l'océan du nord


Le "triangle" des stations libres
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Histoire des stations libres

Les deux villes septentrionales de Merirosvo et Vallankumous forment, avec le port de Valaidenportti, la "région des stations libres". Un espace au sein du Syndikaali bénéficiant d'un régime de lois d'exceptions, militairement indépendante, usant d'une force de police autonome, ainsi que de son propre parlement. Le territoire reste toutefois toujours soumis au bloc de constitutionnalité du Syndikaali et chacune de ces deux entités ont un devoir de loyauté réciproque en cas notamment de troubles militaires pouvant mettre en péril leur intégrité.

Enfin, le Syndikaali possède un droit d'usage des infrastructures et territoires des stations libres, droit dont l'application est négociée au cas par cas, notamment en ce qui concerne l'installation de stations d'écoute ou de bases militaires dans la région.

Au niveau géographique, Merirosvo se trouve à l'intérieur du cercle polaire, Vallankumous légèrement en dessous. Leur proximité avec l'océan gelée du nord rend toutefois leur climat assez similaire. Valaidenportti, bâtie sur la principale île du nord, bénéficie d'un climat plus doux grâce aux précipitations venues de la mer, là où les deux autres stations libres doivent composer avec les vents continentaux.

Plusieurs étapes ont conduit à l'élaboration actuelle du statut des stations libres.

Au XVème siècles, les premières entreprises d'installation dans les îles gelées du nord débutent sous la volonté d'Usko II, roi d'Albi, dans une volonté de sécuriser et de s'approprier définitivement le passage du nord lors de la belle saison et de la fonte partielle des glaces. Un travail laborieux au vu des technologies de l'époque et de la difficulté à affronter les hivers polaires dans une région largement impropre à la culture. La quantité abondante de forêts de type Taïga permet toutefois de poser les bases de ce projet.

Ce n'est toutefois qu'un siècle plus tard, avec l'essor du commerce de l'huile de baleine et les possibilités d'éclairage et de chauffage allant de pair que la colonisation reprend. Est fondé le port de Valaidenportti : la porte des baleines. Au départ modeste hameau, le port s’industrialise progressivement et prend de l'importance au sein du tissu économique pharois. L'âge d'or de Valaidentportti survient au XVIIème siècle où des accords commerciaux avec la République de Makt et les revenus tirés de la chasse aux cétacés sont au plus haut.

C'est également à cette époque que les premières ambitions de colonisation arctique sont envisagées. Dans un soucis de s'approprier ces vastes territoires largement désertiques, la Couronne d'Albi met en place une première expédition qui s'installera à l'emplacement actuel de Merirosvo. Celle-ci est un échec et le projet est abandonné alors que la Couronne doit faire face à des troubles intérieurs.

Au début du XIXème siècle, la République Pharoise reprend à son compte les ambitions d'Albi. L'âge est aux grands exploits scientifiques et les pharois se rêvent explorateurs du Grand Nord. La station de Tuleva (Vallankumous) est fondée officiellement et sert de base arrière pour l’installation un peu plus tard de celle de Hanke (Merirosvo).

La colonisation est difficile et le territoire est dans un premier temps principalement peuplé de chercheurs et scientifiques. Il faut dix ans pour que la République Pharoise décide de donner un coup de collier au projet : faisant face à des défaites sur le plan militaire, son état-major élabore une nouvelle doctrine concentrant la puissance militaire du pays au niveau du Détroit. Une stratégie qui nécessite un contrôle du passage du nord pour éviter d'être pris à revers. La station Hanke et le port de Valaidenportti deviennent les deux fers de lance de la défense pharoise.
La chute de la République et le début du Syndikaali ne ralentissent pas cette ambition, au contraire. Hanke bénéficie de grands travaux d'aménagement sous-terrains, censés en faire l'une des plus ambitieuse base militaire de la région : dissimulée dans le grand nord, largement invisible car enfouie sous la neige, elle doit être capable de surprendre les ennemis du Syndikaali et leur porter un coup décisif à revers.

Dans une moindre mesure, Tuleva bénéficie également de ces aménagements.

Pendant plus d'un siècle, la région devient un champ d'expérimentation pour l'architecture militaire pharoise et sa doctrine de défense dans le grand nord. Le pays entend tirer profit de son climat et de son savoir faire pour prendre le dessus sur ses ennemis. Néanmoins, ces efforts tardent à être payants : la piraterie endémique de la région sape les grands plans d'investissement de l'Etat et la difficulté à centraliser et collecter les impôts font prendre du retard à la jeune nation. La collaboration avec les pirates se met en place très progressivement, pas assez rapidement toutefois.

En 1949, le Syndikaali est vaincu par la flotte listonienne qui s'empare d'Albigärk. L'armée est défaite et les quelques armadas pirates, largement déclassées technologiquement, n'ont pas su peser dans la balance. Alors que le pays essaye de se relever de ce coup dur, la doctrine étatique du Syndikaali est une fois de plus remise en question. Les forces révolutionnaires et libertaires de gauche critiquent une gestion autoritaire de la défense nationale, incapable de trancher entre étatisme et liberté individuelle. Les troubles se multiplient. Les îles du nord se soulèvent.

La coalition de gauche soutien les insurgés qui entendent faire du nord le front révolutionnaire qui fera basculer le Syndikaali vers le socialisme réel et la collectivisation des moyens de production. Une ambition qui se heurte toutefois aux fortes résistances de la mentalité traditionnelle pharoise : individualiste et vénale. Heureusement, les affrontements sont relativement peu graves. Le timing est mauvais pour les insurgés qui se soulèvent au mois de septembre. A peine quelques semaines plus tard, les îles du nord sont rattrapées par le gel qui empêche toute offensive d'un côté comme de l'autre. La guerre reste larvée jusqu'en décembre où une entrevue entre le gouvernement pharois et chefs révolutionnaires se conclue par l'accord de Merirosvo, signé le premier jour de la nouvelle année 1950. Les troubles dont baptisés "révolution d'hiver".

Incapable de reprendre les stations sans subir de lourdes pertes, le Syndikaali consent à leur accorder l'autonomie. De leurs côtés, les stations se savent dépendantes du pays, leur survie n'étant pas assurée dans un territoire aussi stérile que le grand nord.

D'une certaine manière, l'accord de semi-indépendance de la région des stations libres marque, aux yeux des historiens, un tournant important dans la doctrine politique du Syndikaali, encore en vigueur aujourd'hui. Le pays renonce définitivement à exercer un contrôle étatique fort sur son territoire et ses citoyens, préférant déléguer à des groupes et communautés les responsabilités de la gestion de leurs intérêts locaux, le tout subventionné largement à échelle nationale afin de redistribuer les richesses et penser globalement les intérêts du territoire sans pour autant empiéter sur ceux des individus.

Pour un certain nombre des citoyens les plus à gauche du Syndikaali, la prise des stations libres, désormais renommées Merirosvo et Vallankumous, est perçue comme une chance ! Une chance d'enfin mettre en place un socialisme réel et libertaire, capable d'infuser sur les dictatures communistes de l'Est et de s'imposer à l'international. On observe dans les premiers temps de leur indépendance un exode tout à fait considérable vers les stations. Une arrivée massif de travailleurs qui est autant un atout qu'une plaie pour les révolutionnaires qui travaillent à rendre viables des infrastructures essentiellement militaires et peu adaptées à la vie en communauté, surtout sous de telles latitudes.

Si Valaidenportti s'en sort bien, étant de base un port industriel capable d'accueillir une large population, Merirosvo et Vallankumous se lancent à nouveau dans de grands travaux d'aménagement, censés rendre les stations viables. Du fait de l'étroitesse des provinces appartenant de fait au Syndikaali, choix est pris de poursuivre l'installation souterraine et plusieurs niveaux sont rajoutés. Le Syndikaali finance en partie ces constructions, trouvant un intérêt à disposer d'une communauté de peuplement importante si proche du pôle nord afin de pouvoir y agir rapidement en cas d'urgence.

Au bout d'un an, le "conseil révolutionnaire" des stations libres s'auto-dissous pour former le "Collège des stations libres", composé de cinq-cent parlementaires intégralement tirés au sort au sein de la population de ces trois territoires selon un respect des quotas, d'abord de genre et d'âge puis également en termes de division du travail. Est actuellement débattu la possibilité d'ouvrir les quotas aux handicapés, neuroatypiques et minorités d'origines étrangères cependant qu'elles soient encore assez peu présentes dans les stations.




Croissance démographique* de la région des stations libres
(1500 - 2006)



La très nette explosion démographique de la région suite à la révolution d'hiver, est l'aboutissement de cinq siècles d'investissements ainsi que de plusieurs vagues d'exode politique vers ces territoires sous régime socialiste.


*Chiffres arrondis au millier.
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Le Complexe pergélisolien


Le Complexe pergélisolien est le nom donné au réseau de galeries aménagées reliant les cavernes gelées de la région et qu'habitent les révolutionnaires des Stations Libres sur le Continent.
Une description générale du Complexe est écrite ici, puisqu'il fut candidat en 2007 pour figurer au Patrimoine mondial en tant que patrimoine mixte.
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