Allocation de Sa Majesté Karasu Misao, digne Suzerain de la Triple Couronne, Occupant légitime du Trône du Tahoku, porteur de la voix des Cieux et du fils du ciel Xuan
En la capitale impériale d'Akibayo, siège du pouvoir
Pour son glorieux peuple et à destination de la communauté internationale
Chers citoyens et habitants de l'Empire, honorables paysans, soldats, artisans, moines, ouvriers et chercheurs, l'Empire est menacé. Menacé par un voisin qui malgré notre volonté de discuter d'un avenir apaisé des territoires frontaliers. Menacé par l'aveuglement de l'administration de l'Empereur Tadashi IV, qui dévoile d'une honteuse manière sa totale méprise de la paix et de la diplomatie. Qui ainsi renie ses engagements vis-à-vis du Jashuria, une nation pacifiste avec qui nous avons des contacts cordiaux et apaisés via le Trône Xin, autorité spirituelle du Tahoku. Qui ajoute de la tension dans nos campagnes et menacent l'avenir de l'honnête sujet. Qui blasphème les dieux, à approcher ses troupes aussi proches des forêts sacrés transfrontalières.
Mais celui qui joue avec le feu se brûle, et celui qui joue avec le piège se retrouve sur la table du dîner. Si sa majesté croit pouvoir faire plier le peuple tahokais par de si basses manœuvres ne visant qu'à dénigrer la bonne volonté dont celui a fait preuve jusqu'alors, elle se trompe. Si elle pense pouvoir arracher des concessions plus facilement par le biais des armes que par celui du débat raisonnable et raisonné, elle se trompe. Pire, elle se fourvoie, elle sombre dans le plus pur et délirant déni. Le Tahoku ne s'abaissera pas à de si basses manœuvres, et l'Histoire retiendra qui a tiré le premier.
Si pire encore, l'armée burujoise profite de ce contexte pour entrer en territoire tahokais, l'Empire se réservera alors le droit de se lancer dans une guerre totale et éternelle envers l'administration burujoise qui sans l'ombre d'un doute aura en ce cas abusé de la confiance de son peuple. Le Tahoku n'est peut-être pas aussi bien équipé que le Burujoa, mais il est résilient. Nous avons résisté à des siècles d'ingérence étrangère et d'occupation, et nous voilà encore là, toujours debouts et forts, tous derrière une même nation.
Si guerre il y a, celle-ci sera sanguinolente et impitoyable. Elle sera longue et pénible, dure, sévère. Le peuple tahokais ne laissera aucun répis à l'agresseur. Nous nous battrons dans les montagnes, nous nous battrons dans les forêts, nous nous battrons sur les plages, protégés par la ferveur des hommes et la colère des dieux.
Néanmoins, la voix du dialogue reste possible. Tadashi IV peut encore s'exprimer publiquement, assurer sa volonté de négocier, et envoyer directement un ambassadeur à Akidayo, sous garde impériale tahokaise. L'Empereur peut également diminuer les effectifs de ses troupes à la frontière en gage de bonne volonté. L'Empire Suprême reste ouvert à la diplomatie, ce qu'il a été depuis le début de cette triste affaire. Empereur Tadashi IV, si vous recevez ce message, prenez en considération ces conseils. Ne vous obligez pas à salir votre honneur pour rien.
