🍾 ATLAS | Atlas mondial des boissons

Deuxième plus grand consommateur de produits laitiers (400 kg/personne), le Pharois Syndikaali mène la tête d’un marché important également composé du Norstalkian, du Genevier, du Vogimska et plus au sud, de Novigrad, avec une prédominance pour le lait de brebis et de chèvre, à l’exception du Genevier, qui est majoritairement porté sur le lait de vache. C’est d’ailleurs au Genevier qu’on trouve une proportion non négligeable (plus d’un dixième de la population) intolérante au lactose, alors même que le lait de vache en contient plus que les autres.

Mais ce marché est toutefois concurrencé par les laits végétaux, dans un contexte de considération de plus en plus grande pour l’environnement et le bien-être animal. À Novigrad, ils peinent encore à se faire une place du fait d’une offre insuffisante et sont même inconnus au Vogimska et en Lutharovie (ce dernier pays n’étant pas une économie de marché).

Les pays qui bordent l’Océan haluléen, à savoir l’Izcalie, le Grand Kah, le Jashuria, le Spaoya et le Yukraïstan sont globalement des marchés peu propices au lait, sans doute aussi parce qu’ils sont aussi marqués par une forte intolérance au lactose, culminant à 85 % de la population au Jashuria. Naturellement, le marché des laits végétaux y est en expansion, quand ils ne font pas partie intégrante, depuis des siècles, à la cuisine traditionnelle. C’est notamment vrai au Grand Kah (laits d’amande, de soja, de noix…) et au Spaoya (lait de coco). De manière moins traditionnelle, des alternatives sont développées, au profit notamment de l’intérêt du pays pour les cultures OGM.

Pour des raisons sans doute climatiques, le Yufraïstan est un cas à part et ne développe aucun lait végétal. La consommation de laits (en particulier de chameaux) y reste relativement importante, mais paradoxalement, la population est intolérante, à près d’un tiers de la population, au lactose. Cela peut s’expliquer par le faible taux de lactose du lait de chamelle, par rapport au lait de vache.

Certains s’amusent à rappeler que l’amour du lait au Magermelk se lit jusqu’à travers le nom du pays mais près d’un Maguerrois sur dix est aujourd’hui intolérant au lactose, un chiffre plus élevé encore que son voisin lambroisien (14 %). Si les Eurysiens restent les plus grands consommateurs de produits laitiers, ils privilégient les laits de vache à l’Occident contrairement aux Eurysiens orientaux. En revanche, la consommation reste très importante au Canta, avec 310 kg/personne, et une relative faible intolérance (3 % environ).

Un pays se démarque à lui seul de cette analyse : le Lofoten, avec ses 50 litres engloutis par personne par an, fait en effet figure d’exception. C’est le seul pays étudié qui boit plus de 5 litres de vin, de bière et de spiritueux (dont le fameux Fjellbekk, liqueur à base d’écorces et de racines de racine, et d’autres plantes). Le pays fait face à un phénomène d’alcoolisme grave et grandissant, et les agences de santé locales qui mènent des campagnes paraissent bien démunies face à l’ampleur du fléau. Et pour cause, il est difficile de réguler la consommation d’alcool dans un pays où chacun peut s’improviser brasseur, chez soi.

Part inhérente à la culture lofotène, l’alcool est également auréolé comme étant l’alcool des champions, des guerriers nordiques venus conquérir ces terres septentrionales. La consommation est telle au Lofoten qu’un individu moyen consommerait l’équivalent d’un gramme d’alcool dans le sang chaque jour de l’année. Sans doute que cette consommation étalée sur l’année évite au peuple lofotène de sombrer dans des comas éthyliques permanents mais c’est un désastre de santé publique. Le voisin saint-marquois semble relativement épargné jusqu’à présent.

Parmi les pays étudiés, le vin est en moyenne plus consommé que la bière mais cette consommation reste très localisée : des pays fortement imprégnés par la culture chrétienne, comme la Terra Sanctitatis, le Magermelk et Novigrad privilégient fortement le vin. Si les vins de Novigrad et de Canta sont particulièrement réputés, ils s’exportent encore difficilement dans les pays non-viticoles et encore, les pays producteurs de vins sont plutôt chauvins en la matière, voire protectionnistes.

La bière est plus démocratisée, sa consommation plus étendue aux quatre coins du monde, et s’impose comme le produit de la mondialisation, si bien le Jahsuria est lui-même devenu un producteur, à son échelle. Le Vogimska est un marché intéressant pour les brasseurs internationaux, la demande en bière y est forte et l’offre insuffisante.

Une consommation valorisée mais une production faiblarde pour répondre à la demande. S’il est peu probable que les spécialités locales à bases d’algues trouvent des débouchés à l’exportation, le pays est en revanche friand d’alcools forts puisque les Glissois engloutissent 18.28 litres de liqueurs et de spiritueux par personne par an, loin devant la Lutharovie, le pays de la vodka.

Le marché est-eurysien est d’ailleurs très demandeur d’alcools forts, avec une exception notable du Nortstalkian, pays par ailleurs plus abstinent que ses voisins. De même, plus à l’est, le Vogimska semble se détourner un peu de l’alcool de pomme de terre, si cher dans cette région du monde, au profit d’autres spiritueux artisanaux et du vin Kozkava.

Enfin, certains pays sont dits secs, car peu consommateurs d’alcool, c’est-à-dire à hauteur de 5 litres par personne et moins. En Izcalie, l’alcool est concurrencé par d’autres substances de convivialité comme le cannabis et à l’instar du Grand Kah, elle a été imprégnée de politiques hygiénistes. Les deux pays sont d’ailleurs principalement des producteurs d’alcools destinés à l’exportation, le marché intérieur est plutôt atone.

Le Jashuria et le Yufraïstan, quant à eux, déconsidèrent l’ébriété. L’alcool est dans ces deux pays consommé lors d’occasions formelles, avec de grandes exigences sociales de maîtrise de soi. L’alcool est d’ailleurs associé au Yufraïstan à une certaine bourgeoisie.

Voilà une boisson qui se consomme dans les deux pôles, du Lofoten aux E.A.U. Saint-Marquise est d’ailleurs réputé pour être, de loin, le plus grand consommateur en engloutissant près de 25 kg par an. Chez son voisin, le Lofoten, c’est même la boisson la plus consommée après l’eau, à tous les moments de la journée ou durant les hivers rigoureux selon la tradition du Skollenjkaënkoffee. Parmi les autres consommateurs, on notera l’Izcalie, qui est également producteur, tout comme le Vinheimur, dans la Colonie du Caliama.

À l’inverse, malgré des latitudes favorables à sa production et sa consommation bon marché, le thé est préféré au Grand Kah, où il est indissociable des moments de sociabilité. La consommation de café reste modeste aux Eglises Australes Unies, où l’on préfère très légèrement le thé (avec un indice de préférence de -11.33). Les us et coutumes kah-lantais semblent s’être exportés jusque dans ces terres australes.

Les principaux consommateurs de thé se trouvent en Eurysie, en premier lieu en Terra Sanctitatis, mais également en Lutharovie et au Vogimska. La Lutharovie tranche ainsi avec ses voisins, si bien que sa frontière avec le Genevier est également une frontière thé/café. Assez paradoxalement, et malgré leur voisinage, les Genevois connaissent peu le thé. Le thé n’a pas non plus la cote au Pharois Syndikaali, où l’on préfère le café, le meilleur allié contre les gueules de bois en mer. Même constat sous le soleil novigradien, où malgré son arrivée tardif sur le marché local, le café jouit d’une notoriété, en particulier auprès de sa jeune clientèle.

La situation est paradoxale au Jashuria : le thé est certes une institution mais les Jashuriens en consomment moins que la médiane mondiale. Signe d’une bonne éducation, la consommation de thé est encore, en effet, un marqueur élitiste, ce qui explique pourquoi il est tout à la fois apprécié et relativement peu consommé. La consommation est néanmoins plus courante en Althaj (près de 4 kg par personne et par an), où il est beaucoup plus démocratisé et généralement accompagné de feuilles de menthe ou d’épices… mais jamais de sucre ! Mais là aussi, la concurrence avec le café gagne en férocité, dans un contexte de l’ouverture du pays à l’international. En Yufraïstan aussi – mais dans une moindre mesure – l’on préfère le thé au café, à la différence que le café est pour l’essentiel produit localement.