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Activités étrangères en Loduarie Communiste - Page 2

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Trabajador

19 février 2008 - Le gouvernement loduarien rafle les diasporas des États membres de l’ONC pour les assigner dans des résidences “hautement surveillées”.


Ressortissant étranger victime d'une des nombreuses rafles exécutées en Loduarie, après la promulgation d'un décret officiel, portant arrestation, déportation et internement durable des ressortissants étrangers en Loduarie.
Prise de vues d'une scène surréaliste, alors qu'un ressortissant lofoténois tout juste échappé avec peine d'un des nombreux centres d'internement du pays, se fait rattraper par les membres de la milice politique du gouvernement communiste loduarien, chargée d'accomplir les rafles de diasporas d'états membres de l'ONC présentes sur le territoire national.


La réquisition de résidences pour permettre de loger sous haute surveillance les ressortissants des États membres de l’ONC expropriés passe mal dans une société qui s’est façonnée sur la promesse d’un modèle égalitaire et transfrontalier, où l'idéologie devait prendre le pas sur l'appartenance nationale. Après la conduite de rafle et d'internement forcés pour ses diasporas, La Loduarie est-elle un état communiste? social-nationaliste? nationaliste ou fasciste ?

On pensait la surenchère hors de portée, après les déclarations loduariennes visant à abattre tout aéronef civil étranger appartenant à une compagnie hébergée au sein d’un état membre de l’ONC, pourtant son gouvernement rivalise de totalitarisme pour porter sa voix sur la scène internationale. En effet, le gouvernement loduarien a entamé d’importantes rafles parmi les populations et les diasporas des États membres de l’ONC présentes sur son sol, qu’il souhaite intégralement garder au sein de résidences “sous haute surveillance”.

Un projet ambitieux et même farfelu, qui contraint les autorités à construire de nouveaux logements et à exproprier des loduariens pour permettre cette installation. Une action policière lourde de conséquences, en ce sens qu’elle provoque :
  • un éclatement de l’unité nationale par la stigmatisation systématique des diasporas étrangères d’Etats membres de l’ONC,
  • des arrestations arbitraires et publiques massives, liées à la simple présence de ressortissants étrangers de plusieurs états parmi les plus mondialisés à l’international, génératrices d’un climat anxiogène au sein de la société civile loduarienne,
  • une expropriation inévitable de résidents loduariens, pour permettre la disponibilité rapide de logements afin de faire face à cette mesure que le gouvernement communiste voulait appliquer de manière immédiate,
  • des mouvements de foule massifs par l’ampleur des cibles de l’opération policière et la nécessité de concentrer les déportations vers des secteurs géographiques spécifiques pour en faciliter la surveillance,
  • une surmobilisation des appareils de l'État (autant sur le volet administratif que sur celui opérationnel) qui doivent identifier, localiser, rafler et surveiller de nombreuses diasporas installées sur leur territoire.

Et cela, c’est si “tout va bien”, car ces mesures drastiques, de tortionnaires en somme, sont susceptibles de favoriser l’émergence d’actes de rébellion, de troubles à l’ordre public nouveaux ainsi que des perturbations majeures en matière d’urbanisme et de disponibilité des logements. En outre, l’incapacité du gouvernement loduarien à pouvoir fournir un logement et une surveillance renforcée de chaque ressortissant en provenance d’un Etat de l’ONC peut le contraindre à construire en un temps records des logements précaires, collectifs, générateurs d’un déficit d’hygiène et d’une insalubrité jusqu’ici méconnue par les standards de la société civile loduarienne. Compte tenu de l’importance des cibles et du caractère soudain de la mise en place de telles mesures, il est raisonnable de penser que les conséquences préalablement citées puissent émerger de façon visible au sein de la société civile loduarienne, sur du court-terme.

“La stratégie gouvernementale d’arrêter systématiquement les membres de diasporas étrangères, et de les reloger dans des résidences où ils y sont assignés et surveillés va très vite trouver ses limites.” prévient la politologue heenylthain Felicity Edminston. “D’abord parce que ces mesures ont un coût pour le gouvernement, parce qu’elles sont profondément impopulaires, tant parmi les défenseurs des droits qui identifient ça comme une atteinte aux libertés individuelles, que par les nationalistes loduariens eux-même qui voient des ressortissants étrangers relogés, retirés du monde du travail et malgré tout pris en charge par l’état (c’est-à-dire le contribuable loduarien) pour se loger, se nourrir et subvenir à ses besoins des plus essentiels.” Que le problème soit analysé dans un sens ou dans l’autre, il cumule l’ensemble des points de vue pour cultiver l’opposition à son encontre.

Interdire de sortir et de travailler à des diasporas, est une décision politique sans précédent pour le régime communiste de Loduarie, qui n’est pas sans faire l’écho d’actions policières semblables au sein du Royaume de Norstalkian, intervenues presqu’un an plus tôt, après que des forces de l’ordre aient sciemment pris pour cibles les ressortissants alguarenos présents sur le territoire, au titre qu’ils étaient alguarenos et donc potentiellement nuisibles à la gouvernance norstalkiane, un amalgame houleux qui avait ébranlé le pays et conduit à la tenue d’un procès toujours en cours et dénonçant ces initiatives policières cavalières et liberticides.

Dans le cas du régime communiste de Loduarie, il est peu probable que ces actions policières trouvent une condamnation similaire car elles sont assumées et défendues par le pouvoir central à Lyonnars (la capitale loduarienne). Si le gouvernance loduarienne donne du crédit à ce type d’actions liberticités, l’opposition à la tenue de déportations et de séquestrations massives sur le territoire national tendra à se montrer musclée, ne pouvant se prévaloir d’un organe administratif, d’une autorité légale, pour faire prévaloir les droits de parties qu’on estimerait lésées. La réquisition de logements auprès des populations loduariennes pour la mise en quarantaine de ressortissants étrangers entretenus aux frais de l’état loduarien, est là encore une mesure impopulaire qui vient choquer la société civile loduarienne, qu’elle soit défenseuse des droits ou porter sur les intérêts supérieurs de la nation, qui n’apparaissent pas défendus par les mesures contre-productives instaurées par le gouvernement communiste de Loduarie.

Face à ces successions de mesures drastiques, rocambolesques, expéditives et punitives, la population loduarienne et avant elle, ses diasporas, pourraient bien être tout simplement à bout, dans les semaines voire les jours à venir. “Etant donné la conjoncture économique, commerciale, touristique et politique dans laquelle s’enfonce la gouvernance communiste de Loduarie, il s’en faut de peu pour aller trouver un point de rupture avec la société civile. Parler de semaines avant un incident majeur en Loduarie n’est pas un scénario pessimiste mais plausible, voire probable…” expliquait l’expert en politique heenylthaine Felicity Edminston, compte tenu de l’évolution rapide des opinions publiques à propos des batteries de décisions prises par le pouvoir loduarien. L’excès d’autorité entamé par les autorités loduariennes et les impacts à tous les niveaux de ces mesures, au sein de la société civile loduarienne, pourraient entraîner des actions civiques majeures, susceptibles d’alimenter un rapport de force jusqu’ici méconnu, entre les populations et les instances gouvernantes de Loduarie.

Les autorités loduariennes sont-elles en train de perdre le contrôle? Si l’on fait l’impasse sur l’avis de ceux qui souhaitent se l’entendre dire, pour se focaliser sur le retour des experts en politique et sociologie, oui. La succession de contraintes, économiques, sociales et liberticides pourrait irrémédiablement ébranler le régime communiste de Lyonnars avant la fin de l’année. “Le scénario prodnovien est encore trop proche de nous pour qu’on l'oublie aussi facilement. Dans un monde de plus en plus mondialisé, le totalitarisme est devenu un luxe qui mal encadré, cause la perte rapide et brutale de ses tyrans.” D’avis de spécialiste, en œuvrant de la sorte, le diktat des autorités loduariennes est en passe de se priver de nombreux soutiens à l’intérieur de son territoire, tout en cumulant les rivalités à l’international, avec des nations qui pèse 2 à 2,5 fois son poids, tant sur les volets économiques que militaires. C’est un pari audacieux, c’est un pari fou, quand l’on sait que les actions gouvernementales sont susceptibles de générer de l’impopularité sur toutes les strates, toutes les tendances politiques représentées au sein de la société civile loduarienne…
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El Globo

20 février 2008 - Stigmatisation, arrestations arbitraires, déportations et internements de masse, la Loduarie est-elle un état fasciste qui ne dit pas son nom?


Logements réquisitionnés pour la déportation des diasporas étrangères.
En déshérence depuis plusieurs années et mal entretenues, plusieurs centaines de logements construits ainsi que inoccupés par le pouvoir central loduarien ont été réquisitionnées pour l’internement et la mise sous surveillance des ressortissants étrangers présents sur le territoire national.


La société civile loduarienne prendrait-elle feu? Oui, affirment plusieurs ressortissants étrangers tentant de se soustraire aux rafles et à la déportation, instigués par les autorités communistes. Une situation de crise, qui fait écho au dossier prodnovien, où la gouvernance communiste avait embrasé la société civile par l’emploi d’actions violentes et institutionnalisées, contre les populations civiles. S’il n’est pas fait état de morts à ce stade des répressions gouvernementales perpétrées contre les communautés étrangères présentes en Loduarie, l’idée même qu’elles soient identifiées, traquées et déportées vers des centres urbains dédiés à leur internement et à leur surveillance fait craindre le pire. “En l’absence d’une presse fiable, indépendante et transparente sur ce qui s’y passe, tout peut arriver en Loduarie et il faudra certainement attendre plusieurs mois voire quelques années, pour qu’un retour exhaustif nous soit fait quant aux actions gouvernementales loduariennes portées contre les diasporas de communautés en provenance des états membres de l’ONC et internées dans ces camps…” explique la politologue heenylthaine Felicity Edminston.

“Un voile opaque et sombre est tombé sur la Loduarie” avait commenté ces mots le président de l’Organisation des Nations Commerçantes (ONC), Ichtaca Divigracia, pour exprimer ses craintes quant au devenir de cette petite nation d’Eurysie occidentale, qui “semble ne chercher l’excellence que dans le meilleur du pire”. Il faut dire que le plan de sécurité nationale envisagé par l’autorité centrale, essentiellement tourné vers l’internement et la déportation des communautés étrangères présentes sur son sol, détonne avec le modèle égalitaire et universel envisagé sous la doctrine communiste. “La loduarie n’est pas plus communiste qu’une colonie de fourmis” se fendait d’un commentaire, l’un des responsables politiques alguarenos, pour désigner l’évolution rapide de la situation intérieure loduarienne et l’orientation prise par cet État d’Eurysie occidentale que tout tend à opposer avec le monde libre.
Il faut dire que malgré l’absence de chiffres précis sur le sujet, l’ampleur des actions portées par la gouvernance locale et leur systématisation auprès des différentes diasporas étrangères appartenant aux États de l’ONC, relèvent davantage de pratiques fascistes que sociales-nationalistes.

Si l’état loduarien devait tomber après une politique sécuritaire discriminante et liberticide telle que celle-ci, le bilan du communisme eurysien serait irrémédiablement atteint, après la crise politique prodnovienne où les persécutions étatiques avaient conduit à la mort des milliers de citoyens cantonnés à Bridjesko et oppressés par une gouvernance qui les tenait pour responsable de l’assassinat politique de Gwepolosk Belleski. “L’image du communisme eurysien est profondément écornée et je ne crois pas que le communisme puisse perdurer là-bas si un régime communiste non défaillant ne parvient pas à percer sur un autre continent. Longtemps le continent eurysien a été précurseur de pensées nouvelles et novatrices pour les autres continents et ses territoires coloniaux. En matière de communisme, l’Eurysie est son linceul, pas son terreau” prévient sans détour et avec un franc-parler qu’on lui connait bien, la politologue heenylthaine Felicity Edminston.

Avec la pire flambée de violences et de crises politiques majeures survenues en un temps record, l’Eurysie serait effectivement dans l’inconscient collectif, l’auteure du déclin amorcé du communisme, largement aidée par les régimes liberticides du Prodnov et de Loduarie.

"Ça peut paraître anodin mais quel responsable politique à l’international, peut aujourd’hui vanter l’approche communiste? Aucun, les exemples prodnoviens et maintenant loduariens sont des boulets trop lourds à porter pour qui voudrait vanter les mérites d’une stabilité et d’une réussite économique ou encore politique, d’un état communiste et même socialo-nationaliste…” regrette amèrement l’experte. “Quand vous voulez manger du raisin, vous êtes obligés de manger des pépins faute de pouvoir vous contraindre à un laborieux tri. Quand vous parlez de communisme, c’est devenu un peu pareil avec la Loduarie et le Prodnov. Ils sont devenus ces pépins qu’on est obligé d’avaler en même temps que le fruit tant il devient compliqué de ne pas se les voir opposés lorsque vous tentez de promouvoir le communisme… Leurs cicatrices laissées sur cette idéologie, est de plus en plus grande et nuira durablement, sur la renaissance d’une internationale communiste ou de toute autre organisation regroupant des régimes et des gouvernances d’extrême gauche, exception faite des mouvances libertaires et anarcho-capitalistes."

L’internement imposé aux ressortissants étrangers présents en Loduarie, avec des interdictions de sortie, de travailler et donc la nécessité pour l’état d’entretenir ces diasporas, ne serait-ce que sur un plan alimentaire, peut faire imploser la société civile loduarienne. Une implosion par le sentiment d’injustice qu’elle procure auprès des défenseurs du droit, et l’absence d’égalité qu’elle matérialise auprès des nationalistes et patriotes loduariens, éticents à constater le coût astronomique représenté par une telle prise en charge, et l’existence de populations loduariennes possiblement lésées, par la réquisition des résidences secondaires et la surmobilisation des forces de l’ordre, positionnées sur la surveillance de femmes, enfants, vieillards étrangers…

Cette conjoncture insoutenable fait naître des aspirations nouvelles au sein de la diaspora alguarena présente sur place, qui espère voir d’un bout à l’autre du pays, une flambée de la violence anti étatique, afin que cessent instamment les mesures discriminatoires et stigmatisantes présentes au niveau national.

Dans quelques vidéos encore marginales et diffusées sur les réseaux sociaux du pays, on peut assister à des exactions d’une dizaine de citoyens, pour partie des ressortissants étrangers, tentant d’aider un autre couple étranger à exfiltrer ses affaires, avant que la police d’état ne vienne les déporter et les chasser de leurs biens, laissant derrière eux des souvenirs chers à leurs coeurs.
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Logo de la gouvernance mandrarikane

21 février 2008 - Ségrégation en Loduarie, le Premier Mandrar dénonce un manque d’universalité de l’espèce humaine, toujours à la merci d’une rencontre du 3e type.


Allocution du Premier Mandrar, Rakoto Manorohanta, au sujet des centres d'internement et actes de persécutions quotidiens de communautés étrangères désunies par le drapeau et l'état.
Dans une brève allocution télévisée, où il avait précédemment regretté les affrontements fratricides au Prodnov, le Premier Mandrar a une nouvelle fois dit trouver dommageable la discorde au sein de la “famille humanité”.


Interviewé depuis son palais, le Premier Mandrar s’est brièvement exprimé sur l’actualité internationale, commentant ainsi la situation actuelle en Loduarie, où une nouvelle fois des humains appartenant à la société civile de différents pays, font les frais de notions fantôches telles que l’appartenance nationale. Lors de son apparition à la télévision mandrarikane, relayée sur différents réseaux sociaux possiblement accessibles en Loduarie, le patriarche de la jeune nation afaréenne a invité les individus à s’inscrire au sein d’une nouvelle ère, sans frontière, pour construire la “Maison de chacun” et offrir un exemple d’unité indispensable à la présentation d’un intérêt unique, articulé autour de la préservation de l‘humanité.

“Aujourd’hui encore, nombreuses sont les personnes qui se battent pour un drapeau, un mot, une pensée, dont ils essaient d’arracher le reflet inverse chez autrui. Mais aucun, ou trop peu s’il nous fallait compter parmi eux, ne s'attarde à unir la famille Humanité. Ce manque d’universalisme, à l’heure où les pensées scientifiques se tournent avidement vers l’espace, est un orgueil préjudiciable à notre grande famille qu’est l’Humanité, lorsque cette dernière se heurtera à une rencontre extraterrestre… Faites preuve d’universalité, et prouver qu’à l’heure de la Rencontre du 3e type, l’Humanité mérite son salut. Renoncer à la division et la parcellisation de notre grande famille sous des motifs des plus fallacieux. Les hommes et les femmes vivent sous les drapeaux mais pas pour lui, cessez la belligérance et les rivalités qui nous présentent sous un panel de factions variées, appauvries par l’absence d’empathie et d’altruisme. Alors que des hommes regardent de plus en plus haut dans le ciel, et peut-être même un jour, vers l’espace, les défis qui s’offrent à nous sur notre globe restent infranchissables.”

Avisé que des communautés étrangères installées en Loduarie étaient en effet victime de déportations massives vers des camps d’internement, le Premier Mandrar s’est vu peiné que des “considérations aussi futiles que l’endroit où ils sont nés, que la langue qu’ils ont appris à parler en premier”, puissent prendre le pas sur le droit d’être respecté en tant qu’individu.
Soucieux de rappeler et d’imprégner le destin commun de chacune des parties belligérantes, le Premier Mandrar s’est également dit disposé à piloter une médiation, pour que la famille Humanité puisse s’embrasser et présenter aux communautés extraterrestres, l’ébauche d’une race pacifique, unie et tournée vers son prochain.

Pour le Premier Mandrar, il ne fait aucun doute qu’une forme de vie extraterrestre a déjà atterri sur notre planète et entame depuis des années, de brèves apparitions fortuites, conséquences directes d’opérations de reconnaissance autour du globe. Pour notre guide, les formes de vie extraterrestres existantes ne sont donc pas foncièrement mauvaises puisqu’elles sont, pour l’une d’entre elles, l’origine même de la vie sur notre planète. Cependant l’évolution de l’espèce humaine et ses rivalités persistantes, sans cesse animées par des moyens de destruction toujours plus grands, peuvent instiller une forme de déception auprès de nos créateurs, qui feraient alors le choix de nous abandonner à notre sort, en opposition constante avec nous-mêmes et à la merci de communautés extraterrestres aux desseins plus malveillants.

Pour prévenir l’abandon de nos créateurs, et les convaincre d’un modèle de perfection possible sous l’égide d’une espèce humaine solidaire et altruiste, le Premier Mandrar insiste sur l'impérieuse nécessité de renoncer à toutes les formes de rivalités collectives, de tueries de masse, à même de détruire l’unité recherchée pour notre race.
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El Boletin

22 février 2008 - Les forces de sécurité loduariennes, largement accaparées par le projet fou d’internement et de surveillances des communautés étrangères issues des états membres de l’ONC.


Policiers loduariens en opération coup de filet, de ressortissants étrangers évadés des centres d'internement.
La surmobilisation des forces de l’ordre loduariennes autour des centres d’internement de la diaspora étrangère est susceptible de favoriser le développement de la délinquance en des endroits où l'État s’est démobilisé.


“Que fait la police?” célèbre question qui trouve un écho tout particulier en Loduarie dorénavant, depuis que le gouvernement communiste en place a décrété la mobilisation générale de ses forces de l’ordre pour identifier, recenser, appréhender, déporter et interner les dizaines de milliers de ressortissants étrangers, appartenant aux diasporas des différents États membres de l’Organisation des Nations Commerçantes (ONC), une alliance internationale à laquelle s’est opposée la Loduarie, spécifiquement autour du dossier prodnovien.

La loduarie c’est 30 000 militaires et miliciens (soit 0,07% de la population) les savoir mobiliser sur l’arrestation et l’internement de dizaines de milliers de ressortissants étrangers, femmes, hommes, enfants et vieillards, c’est pas une mince affaire, même avec l’aide de la police pour la surveillance des centres d'internement…” explique la politologue heenylthaine Felicity Edminston, “dans ces conditions, il y a forcément des choix à faire en matière de sécurité et la chasse aux sorcières débutée contre les diasporas étrangères, limite forcément les capacités opérationnelles des autorités loduariennes, dans la lutte contre la véritable criminalité, celle qui tue et qui vole…”

Pour l’experte, il ne serait donc pas surprenant que la Loduarie voit croître le niveau d’insécurité présent sur son territoire national, par la mobilisation excessive des forces de l’ordre, pour jouer les gardes frontières voire les bergers de troupeaux d’agneaux déjà plus blancs que neige. De plus, il faut prendre en considération le fait selon lequel, ces rafles accomplies au sein de la population sont de nature à entretenir un climat anxiogène, et donc à faire vivre durablement ce sentiment d’insécurité notoire. La gratuité des actions commises par le gouvernement loduarien et portées indistinctement contre les hommes, les femmes, les enfants et les personnes âgées issus des diasporas locales, vient décupler le sentiment d’injustice au sein des communautés étrangères, alors même que la mobilisation policière dédiée à la lutte contre le crime au quotidien, se voit largement essoufflée par les priorités données à la persécution des communautés étrangères installées sur le territoire depuis nombre d’années.

La chasse aux immigrés, initiée par le gouvernement communiste de Loduarie est par ailleurs à même de cliver la société civile, la rendant à fleur de peau entre ceux qui soutiennent les entraves faites aux libertés individuelles des migrants, et ceux qui dénoncent une surenchère liberticide institutionnalisée.

Les forces de l’ordre loduariennes sont de plus en plus exposées à l’émergence de tâches indues. Avec la promulgation des décrets officiels en provenance de l’autorité loduarienne, nombreux sont les policiers et les militaires qui se retrouvent aspirés, mobilisés, au sein de missions que les institutions tentent d’intégrer au sein d’une sphère de la sécurité nationale élargie. “Allez traîner hors de chez lui à minuit, Pablo parce qu’il s’appelle Pablo ou parce qu’il est né à Aserjuco, n’entre pas dans les prérogatives des forces de l’ordre et de sécurité loduariennes” soutient Madame Edminston. “Leurs missions prioritaires sont celles dédiées à la protection des biens et des personnes, en tout cas il est permis d’imaginer que c’est sous cette vocation que la grande majeure partie d’entre eux a fait le choix d’intégrer les équipes de sécurité et autres forces de maintien de l’ordre.”

Ainsi, engager les policiers sous des missions annexes à celles qui leur sont dévolues viennent générer une relative désorganisation des services de sécurité, par l’immobilisation de ressources essentielles dans la gestion de l’activité quotidienne. L’emploi de l’armée pour réveiller des familles de communautés étrangères là où les forces de l’ordre doivent avec leurs seules armes de poing assurer le maintien de l’ordre quotidien en Loduarie traduit un manque d’efficience dans les ressources disponibles. La surmobilisation des appareils étatiques, retirés de leurs missions opérationnelles pour aller appliquer un principe de précaution auprès de communautés étrangères, dont la dangerosité se situe par défaut entre 0 et -10, nourrit l'incompréhension de l’opinion publique et l’effacement des surveillances policières là où elle est la plus nécessaire.

L’éloignement du policier et du combattant de ses missions premières, est de nature à le démobiliser, par épuisement ou plus encore, par un sentiment de perte de sens au travail accompli. Redonner du sens au travail serait donc une démarche prioritaire à faire débuter dès que possible, pour réengager les forces de sécurité dans l’intérêt supérieur de la nation, qui d’avis général, ne se trouve pas menacé par la présence de diasporas étrangères, fut-elles originaires des pays membres de l’ONC. Sur les ondes radio locales, certains commentateurs y vont de leurs sarcasmes, en indiquant qu’in fine la Loduarie, c’est le pays qui envoie des pilotes d’avions de ligne dans un territoire en guerre et placé sous cloche par une coalition militaire supérieure, là où elle mobilise parallèlement des sections militaires pour aller réveiller la personne âgée du 3e âge avant de la conduire sous escorte et haute surveillance, dans un centre d’internement pour les ressortissants étrangers.

Les récentes directions prises par l’autorité centrale du parti communiste loduarien, sont de nature à largement saper les impulsions des postes de police jusqu’ici engagés contre la criminalité quotidienne, la criminalité chronique…
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Trabajador

24 février 2008 - La Loduarie transforme ses cités ouvrières en camp d'internement, entraînant un risque d’implosion pour la société civile.


Prise de vue de ce qui pourrait être une ancienne cité ouvrière réhabilitée en  centre d'internement.
Les installations urbaines, jadis employées afin de loger efficacement les nombreuses populations de condition ouvrière, trouvent une utilisation nouvelle après leur réouverture sur décision gouvernementale.

Précédemment connues pour caractériser l’âge d’or de la révolution industrielle loduarienne, les cités ouvrières pourraient désormais s’associer à ce qui semble être l’âge le plus sombre du pays, après la promulgation de décrets officiels, qui prônent l’élimination directe et sans sommation d’aéronefs civils étrangers, ainsi que l’arrestation systématique de ressortissants étrangers et leur parcage vers des centres d’internement où ils ont interdiction d’en sortir, placés sous la haute surveillance de vigiles armés. “De mémoire que je puisse me rappeler, je n’ai pas d’autres exemples de l’Histoire où des violations des libertés individuelles se sont faites de manière aussi flagrante. L’infamie qui entoure l’action gouvernementale loduarienne, la suivra pour des décennies… Nous espérons que les autorités communistes de Loduarie ne poursuivent pas plus loin leur surenchère afin de nous épargner des victimes parmi les populations de notre diaspora à l’étranger” expliquait à notre micro, Margareta Brisquaz, députée fédérale du FPR et chargée de mission pour la relation avec l’étranger.

Il faut dire que la reconversion voulue pour ces structures ne passe pas inaperçue. Ce fut des cités ouvrières où les familles de mineurs, paysans et salariés des années 50, échangeaient avec élan et enthousiasme, aujourd’hui ce sont des placards et autres meubles de rangement, où l’on stocke toutes les choses insupportables à notre vue” se désole Aymeric Grigault, jeune étudiant en psychologie à Lyonnars, où il nous déclare avoir vu disparaître sur la semaine écoulée, 2 de ses camarades de classes d’origine étrangère. Le jeune homme se dit très inquiet et nous confie avoir pétitionné, pour tenter de mobiliser les foules autour de la libération des ressortissants étrangers venus en Loduarie pour apprendre, travailler ou encore par simple plaisance…

“C’est une pépite de l’harmonie possible en société, de l’abolition des classes, où la femme du contremaître invitait la femme de l’ouvrier à manger, le temps d’une pause déjeuner où aucun des maris n’aurait le temps de rentrer. Aujourd’hui c’est un lieu lugubre, où tout le monde tait l’avenir de peur d’être déçu…” exposait encore le jeune homme. On s’interroge souvent du destin des locaux laissés inhabités alors que des situations de mal logement persistent dans le pays, nous intéressons-nous seulement au destin de ceux qui les habitent? La conjoncture actuellement en place en Loduarie ne laisse que peu, voire aucune visibilité sur le devenir des familles étrangères qui occupent ces cités standardisées. Seront-elles expulsées ou invitées à rentrer chez elles après quelques vérifications d’usage? Nul ne sait et peut-être pas même le gouvernement communiste loduarien qui, ancré dans sa politique étrangère nourrie de surenchère, semble indiquer à qui se donne la peine de le voir qu’il navigue clairement à vue.

Aux portes de l’insalubrité pour certains, ces appartements sont pour de nombreux ressortissants étrangers identifiés comme des “prisons aménagées”, par l‘incapacité de pouvoir y faire grand chose et les successions de regards inquisiteurs qui se portent pour ces résidents, exposés quotidiennement à la vue des forces de sécurité loduariennes. “Un enfer à la lumière du jour” pour cette femme, ressortissante walsereichoise, attend cachée dans sa voiture pour espérer voir son époux, de nationalité alguarena et donc immanquablement retenu captif au sein de ces camps d’internement. Elle ne doit son salut qu’à la présentation d’une carte étrangère de nationalité différente nous a-t-elle expliqué. “J’ai grandi dans ces habitations, lorsque ma famille travaillait aux mines, je ne pensais voir un jour ces habitations occupées par ma famille, et moi abandonnée sur le perron…” confie cette témoin courageuse, réprimant un sanglot alors que son regard se pose à nouveau sur le centre d’internement. Devenues de véritables lieux de quarantaine, ces cités ouvrières ne font plus rêver ni sourire personne.

Aujourd’hui, la Loduarie est plus divisée que jamais, contraignant sa gouvernance a redoublé d’hystérique dans sa politique étrangère agressive et irréfléchie. Une politique étrangère désormais lourdes de conséquences pour la vie quotidienne des loduariens et des diasporas locales, après les menaces brandies par l‘autorité en place à Lyonnars, jurant à qui veut l’entendre qu’elle détruira tout aéronef civil en provenance d’un état membre de l’ONC et assigne dans des résidences surveillées tout ressortissant étranger de ces mêmes Etats. Une décision source de clivages et qui fait craindre une détérioration rapide de la stabilité politique locale, avec l’enfermement massif et systématisé de personnes, sur la simple base de critères ethniques. “Le pays est en proie à un sentiment de paranoïa où les “élites” viennent expliquer au peuple que la menace est sur le palier de leur immeuble, dans la supérette exotique qu’ils fréquentent, et qu’il est possible qu’un tir de lance-missiles antiaérien ne vienne détruire l’avion qui transportait votre femme et vos enfants au titre qu’il était employé par une compagnie étrangère d’un Etat membre de l’ONC…” explique la politologue Edminston. “Ubuesque, totalement ubuesque. ça va mal finir. La société civile loduarienne n’était pas prête pour ça, elle n’était pas prête…” se permet-elle d’insister pour commenter la gravité et le caractère irrationnelle des récentes prises de positions gouvernementales en Loduarie, où les politiques intérieures se calquent dangereusement sur des politiques étrangères pour lesquelles la Loduarie communiste n’a déjà plus les moyens de ses ambitions.
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Trabajador

24 février 2008 - Après les mesures ségrégationnistes et liberticides, la Loduarie pourrait connaître un regain des mouvements contestataires.


Ségrégation, arrestations et internements, la Loduarie à mille lieues de sa pensée politique.
En pratiquant des rafles sur la base de critères ethniques, le gouvernement communiste loduarien flirte avec un nationalisme exacerbé dans lequel sa famille idéologique pourrait ne plus se reconnaître.


“Le durcissement de la politique intérieur loduarienne, longue réplique d’une politique étrangère elle aussi défaillante, ne peut plus être ignoré et un certain nombre de loduarien, possiblement de plus en plus nombreux ou en tout cas sur une dynamique croissante” confiait d’emblée le politologue encolanaltèque Marco Elleszaca. Le gouvernement communiste de Loduarie, sous la houlette de Lorenzo Geraert-Wojtkowiak, n’a jamais fait montre d’autant d’agressivité et d'impétuosité qu’aux heures actuelles, si bien qu’un maintien au pouvoir du dirigeant, interroge légitimement une partie de l’opinion publique sur la viabilité du pays à l’international. Faut-il oui ou non débarrasser la Loduarie de sa gouvernance actuelle? La question suscite maintenant le débat tant une réponse d’emblée négative n’est plus à l’ordre du jour pour de nombreux citoyens, lésés, choqués, séparés, par les dernières mesures sécuritaires gouvernementales.

La Loduarie avait jusqu’ici un peu de retard sur le Norstalkian en matière de ségrégation raciale et de persécutions des minorités, elle a largement comblé son écart depuis, avec la mise en place de rafles au sein des diasporas, pour interner celles-ci de force dans des centres et parfois des camps dédiés. Se sentant légèrement acculée à l’international, particulièrement sur le dossier prodnovien où elle n’a aucune base de négociation crédible face aux puissances de l’Organisation des Nations Commerçantes (ONC), la Loduarie a durci comme jamais sa politique intérieure, pour s’épargner tout ingérence potentielle d’une nation étrangère à ses intérêts.

La défense de la souveraineté, le combat de toutes les nations dirons-nous en somme? Pourtant, la défense de la souveraineté loduarienne souffre d’un zèle qu’il sera difficilement possible d’assumer à l’international. “Ordonner la destruction d’avions civils étrangers de l’ONC alors qu’ils assurent les liaisons vers notre territoire est une bêtise sans nom” confiait Timothée Bergant, étudiant dans une faculté libre d’Astrana.

Cette contestation, de plus en plus palpable parmi les témoignages recueillis, s’exprime également à travers la chanson. Pour vous en convaincre nous allons rencontrer Igor Bergeski, un instrumentiste qui a écrit et composé une chanson pour dénoncer en chanson, des agissements haineux qu’il dépeint comme “innommables, excepté par la musique”. Cet alguareno de trente-cinq ans, a écrit une chanson qu’il accompagne d’un violon, pour dénoncer le sort qui lui a été réservé en ce mois de janvier 2008. Oui, vous l’avez compris, nommé Pablo Monara, l’homme ne décrit ni plus ni moins que ce qu’il a lui-même traversé, après avoir été arrêté et raflé à son domicile à trois heures du matin. Ayant du temps à revendre dans les centres d’internement dont il partage l’appartement avec deux autres ressortissants étrangers, Pablo Monara sort “Ma Loduarie”, un hymne doux pour marquer l’amour là où il affirme que le gouvernement local a déjà perdu la guerre de la terreur et de la division nationale, par ses agissements ségrégationnistes. “A ce jeu là c’est l’amour qui gagne” expose l’homme que nous rencontrerons en visio, faute pour lui de pouvoir quitter le centre d’internement où il est enfermé arbitrairement depuis maintenant plusieurs semaines. Si les conditions d’hébergement et de salubrité des infrastructures souffrent de plusieurs déconvenues, c’est bien l’institutionnalisation des rafles de ressortissants étrangers qui l’émeut le plus…

Reprise sur les réseaux sociaux et chantée par des familles des diasporas internées, “Ma Loduarie” connaît un bon démarrage dans le pays d’accueil de son compositeur mais aussi auprès d’autres destinations à l’étranger. Ecoutons-en un extrait:

Quel est ce pays, où frappe la nuit, la loi du plus fort?
Non…
Le croire je ne puis, pas ma Loduarie, je préfère la mort.

Pablo, jeune alguareno, cueilli chez lui au retour d’un resto,
Enfermé pour être né à Aserjuco, à cela rien de faux,
Mon quotidien pas très beau…


A fredonner et entonner sur cet air musical...

Un chant populaire et vibrant, qui fait aux histoires des différentes familles de la diaspora alguarena en Loduarie.
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Edition du 27 Février 2008



A la Une

Les tensions entre la Loduarie et le Lofoten source de vives inquiétudes pour le gouvernement elpide

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Alors que la campagne électorale bat son plein en Elpidia, l’Eurysie semble encore monter en pression, mais contrairement à la dernière fois la pression ne vient plus du Nord mais de l’Ouest eurysien.

Les leçons de la crise prodnovienne ne semble pas avoir été retenue par la Loduarie Communiste qui sur fond de saisie de 28 avions civiles détourné par l’ONC (qui avait prévu une zone d’exclusion aérienne) dans le cadre de la "Guerre au Prodnov". La crise diplomatique entre l’ONC et la Loduarie Communiste couve depuis deux semaines déjà avec plusieurs menaces officielles de la Loduarie vis-à-vis de l’intégrité des avions civils et commerciaux de l’ONC qui traverserait l’espace aérien du pays communiste.

Le positionnement diplomatique établit par l’Archonte Méridéas Péricléïde a été plutôt en faveur d’une politique d’ouverture vis-à-vis des pays communistes à l’instar du Kronos où d’ailleurs un comptoir commercial est en construction. L’Archonte avait même déclaré à la rentrer de sa visite officielle avec les dirigeants du Kronos ces mots lourds de sens aujourd’hui : « Nous ne ferons pas de moralisme avec les nations qui souhaitent commercer avec nous. Le commerce est l’une des traditions fondamentales de notre art de vivre qui serions-nous si nous rejetons des opportunités sous prétexte que le voisin ne pense pas comme nous ? ». Et à l’époque personne n’avais trouvé mot à redire même la droite traditionnaliste qui bon gré mal gré, avait admis qu’il s’agissait d’un accord intéressant trouvé avec la nation communiste du Kronos.

Cependant aujourd’hui la donne n’est plus au beau discours ni à l’apaisement idéologique car les intérêt économique et sécuritaire d’Elpidia seraient en jeu. Tôt ce matin le Secrétaire Générale du parti communiste Loduarien (l’équivalent de l’Archonte en Elpidia) à réitéré ses menaces en visant particulièrement les avions civils en provenance des Provinces-Unies du Lofoten qui a été officiellement nommé comme « nation ennemis de la Loduarie ». Le Secrétaire Générale à part ailleurs précisément indiqué ce qui attendais les aéronefs civils en provenance du Lofoten « ceux-ci [les avions civils Lofoten] seront prévenus par 3 sommations. Sinon, tout avion en provenance du Lofoten sera abbatu ».

Des sources en provenance du gouvernement elpides nous ont indiqué que le Bureau des Affaires Extérieures de l’Archonte avait pris la nouvelle avec stupeur et incompréhensions. En effet, question se pose désormais de la ligne commerciale de dirigeable reliant Permbetøn à Utopia. La ligne Utopia-Elpidia est assuré par la compagnie lofotène Airlander, est même si le trajet initial ne passe pas directement par la Loduarie, il arrive lors d’évènement météorologique relativement violement en provenance du nord-ouest eurysien que les dirigeables doivent traverser l’espace aérien loduarien comme le montre la carte ci-dessous.

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Comme l’on peut le voir sur la carte, la ligne habituelle suivie par les dirigeables de la compagnie Airlander dans le cadre de la liaison Permbetøn – Utopia, longe la frontière londuarienne afin d’éviter l’espace aérien de la Kaulthie et l’Arovaquie actuellement en proie à une guerre civile, ainsi que celui de l’Empire Démocratique Latin Francisquien. Jusque-là pas de problème notable vu que le dirigeable ne traverse pas l’espace aérien du pays communiste. Cependant il arrive que des phénomènes météorologiques importants en provenance du Nord de l’Eurysie oblige à détourner l’appareil civil en direction de l’espace aérien loduarien pour éviter les plus fortes turbulences.

Hellion Periarque, météorologiste elpide à Kairoú-Elpidia (Météo-Elpidia) confirme cette pratique : « Même si les phénomènes météo sont forts heureusement pas systématiquement du niveau d’un ouragans, les perturbations orageuses que les pilotes appellent communément « zone de turbulence » sont toujours source de danger pour des aéronefs civil même si ces derniers sont bien conçus. En général les pilotes font généralement un détour de plusieurs dizaines voire une centaine de kilomètre en cas de vent très violent, afin d’éviter au maximum aux appareils des turbulences. »


Au Bureau des Affaires Extérieures on est bien conscient de la problématique que cela engendre et une source proche en charge du dossier nous a fait quelques confidences : « C’est l’inquiétude et la colère qui priment actuellement vis-à-vis de ce dossier. L’inquiétude d’abord car il s’agit de la sécurité de nos concitoyens dont il s’agit au-delà des questions commerciales. La colère ensuite car la Loduarie semble vouloir tirer à l’aveuglette sans prendre en conséquence la vie de civils sans défense qui n’ont absolument rien avoir avec les désaccords entre les deux nations. ».

Lorsque l’on demande qu’elle serait les modalités de réponses du gouvernement notre source reste dans le politiquement correcte : « La solution la plus pacifique serait probablement de détourner les dirigeables de plusieurs centaines de kilomètre tout en envoyant la facture du surcoût lié au dépense de carburant à la Loduarie en signe de protestation... et encore nous ne sommes pas certains que les dirigeables puissent effectuer un tel détour... ».

Lorsque l’on demande si un détour est impossible quelles sont les solutions envisagées par le gouvernement notre source nous répond plus froidement : « Tout un éventail de solutions moins diplomatiques sont sur la table et à l’étude par le gouvernement et l’état-major. Toutefois il serait évidemment préférable pour tous que personne n’ait besoin d’en arriver jusque-là... ».

En espérant que le message soit aussi compris par le gouvernement communiste loduarien. Ce serait la première fois depuis 2000 que les intérêts nationaux de la République d’Elpidia seraient en jeu. Même si le gouvernement s'est gardé d'effectuer toute réaction officielle en ces temps d'élection en Elpidia, rien n'indique que cela durera. Reste à savoir jusqu’où cela mènera...

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Nuestro Dario

26 février 2008 - Pablo Monara, l’artiste engagé qui voulait plier les barreaux des prisons politiques loduariennes.


Pablo Monara, chanteur amateur au grand coeur, et alguareno.
Avec son titre “Ma Loduarie”, Pablo Monara veut élever la tolérance plus haut qu’elle ne l’a jamais été dans la société civile loduarienne.


Un hymne à la tolérance et à l’amour de son prochain, voilà ce que Pablo Monara promet de mettre sur la table en s’adressant à son public, alors que les centres d’internement pour les ressortissants des états membres de l’ONC mettent sans dessus ni dessous l’opinion publique loduarienne. Bien qu’il fasse ses représentations dans des salles d’une capacité de quarante personnes tout au plus, Pablo Monara ne boude pas son plaisir de voir ses chansons filmées et diffusées en ligne. Car en effet, bien que la capacité de la salle apparaisse encore trop limitée, l’homme n’a pas les moyens de s’offrir bien plus grand. Pourtant le succès est là, si l’on prend en considération les nombreuses vues et les nombreux commentaires d’encouragement, de solidarité et de compassion, qui figurent sous chacune de ses vidéos mises en ligne.

“Le succès m’importe peu, remplir une salle, un stade, un aéroport… ça m’est égal. La preuve en est si vous regardez le coût de location de la salle et le coût du recours à un agent de sécurité, vous le divisez par le nombre de places, vous avez le coût d’entrée pour mon concert. Ni plus ni plus moins, je ne suis pas là pour m’enrichir sur la misère humaine, c’est ça le communisme” nous dit-il d’un large sourire avant de rejoindre la scène où plusieurs familles avec enfants sont présentes, l’une d’elles nous indiquant vouloir offrir tous les moyens nécessaires à ses enfants, pour qu’ils s’abstiennent en tout lieu et en tout temps de faire preuve d’intolérance à l’égard de la différence, sous quelle que forme que ce soit.

Si le chanteur d’un jour et âgé de trente-sept n’a pas l’ambition de faire fortune, il garde malgré tout en tête quelques exploits non réalisés à ce jour dans le domaine de la chanson. “Moi je voudrais me représenter sur le parvis de l‘hôtel de ville de Lyonnars, puis sur la place qui fait face aux bureaux du Parti, pour entrer dans leurs vies de politiciens comme ils ont fait le choix d’entrer dans ma vie. Et je leur chanterai cette même chanson, pour eux, moi et quiconque prendra le parti de s’interroger sur la meurtrissure de chaque personne que notre gouvernement a décidé d’interner contre leur gré, dans des centres d’où ils ne peuvent sortir, travailler ou simplement poursuivre le sens de leurs vies…”

Faisant vibrer le cœur du public, sur ses paroles engagées et criantes de vérités, se faisant le principal intéressé du récit qu’il expose, Pablo Monara souhaite multiplier les représentations en public, ayant perdu son emploi après été interné. “Du jour au lendemain, on est venu me chercher, on m’a enfermé. J’ai demandé à mon employeur d’être compréhensif mais il y avait une production à faire tourner derrière, il m’a remplacé… Et l’internement terminé, une personne occupe durablement mon poste. C’est comme ça, je le conçois, qu'il ne pouvait pas parier sur la fin des centres d’internement tant la mesure traduisait une ligne rouge jamais franchie pour le pays. Tout porté à croire qu’il y aurait une surenchère, il a donc préféré recruter un loduarien qui ne risquait pas l’internement et donc de casser l’élan de production par son absence… J’ai perdu beaucoup dans ces mesures ségrégationnistes, sur le plan matériel, mais aussi psychologique. On nous exclut en disant aux loduariens que nous nous excluons nous-mêmes par nos actes et notre déloyauté. C’est profondément injuste et faux…”

Fort d’un succès déjà très bien formalisé sur les réseaux sociaux, Pablo Monara veut poursuivre l‘exploit en assurant des spectacles de grand air et pourquoi pas dans les lieux publics.
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El Grafico

4 mars 2008 - Privées des compagnies aériennes affiliées aux États membres de l’ONC, les liaisons aériennes en Loduarie pourraient perdre en confort et en sécurité.


Présentation des différents types d'avions de ligne.
Le développement du secteur aéronautique apparaissant fortement différent entre la Loduarie et les autres puissances étrangères de l’ONC, les liaisons aériennes sur place seront moins confortables et moins sécurisées si seules les compagnies aériennes de Loduarie les assurent.


L’écart très net entre la maîtrise aéronautique des compagnies loduariennes et étrangères, à la faveur de ces dernières, laisse penser que l’interdiction de survols d’aéronefs civils étrangers ou leur simple retrait du pays par mesure de précaution face aux agitations gouvernementales entraînera un déficit de confort et de sécurité dans le fret aérien. En effet, l’exclusion des compagnies aériennes étrangers et désormais leur relative hésitation à réinvestir le territoire, prive le pays d’Eurysie occidentale, d'un atout indéniable dans le développement de liaisons aériennes fiables et sécurisées. Située au coeur de l’Eurysie occidentale, avec l’opportunité de capter une majeure partie des flux traversant le nord et le sud de l’Eurysie, ou bien encore les déplacements intercontinentaux de Paltoterra vers l’Eurysie, la Loduarie avait l’opportunité d’être un carrefour sur un secteur géographique où seul le Carnaval pouvait lui disputer l’attractivité économique.

Mal dirigée, sans retenue économique et diplomatique, eu égard à la politique étrangère déroulée face aux États membres de l’ONC, la Loduarie fait fuir lorsqu’elle ne chasse pas directement, les compagnies aériennes des États membres de l’ONC, principales puissances économiques mondiales. Cette politique étrangère agressive, déjà lourde de conséquence pour le pays, pourrait entraîner de nouveaux dommages durables, avec le retrait progressif de modèles d’aéronefs au sein de l’espace aérien de Loduarie. “A l’heure où je vous parle et malgré la relative détente du gouvernement loduarien, qui promet de ne plus abattre les avions étrangers transitant sur son territoire, aucune compagnie aérienne en provenance de la Fédération d’Alguarena n’a repris son activité en Loduarie et aucune liaison aérienne vers ce pays, n’a été faite depuis Aserjuco ou toutes autres villes présentes au sein de la Fédération d’Alguarena” nous confie Oscar Pisqualleco, correspondant local pour notre journal. “Si un gouvernement a besoin de préciser qu’il ne tuera pas les civils, c’est qu’il en est tout à capable… Dans ces conditions, il est très difficile pour lui de rassurer et d’inciter à la réouverture voire à l'installation des compagnies aériennes sur zone.”

Avec le retrait des compagnies aériennes appartenant à l’ONC, et le trou béant laissé dans le parc aérien de certaines compagnies aériennes loduariennes, dont près d’une trentaine d’appareils a été immobilisée et saisie par les nouvelles autorités de la République Libre de Staïglad (28 aéronefs), le secteur aéronautique loduarien traverse une situation inédite qui le plonge peu à peu dans une inextricable crise…

“Les liaisons aériennes en Loduarie perdent sur les plans quantitatifs et qualitatifs. Quantitatifs d’abord parce qu’elles ont moins d’avions à disposition après la saisie d’aéronefs civils loduariens au Prodnov et le retrait des avions civils étrangers menacés d’être abattus. Puis qualitatifs ensuite car le niveau de technologies des appareils étrangers concourant au développement des liaisons aériennes sur le territoire ne saurait être égalé par la capacité loduarienne à produire et mettre en branle une flotte d’aéronefs civils de qualité” explique sans détour l’expert.

Ce sera, in fine, l’une des conséquences notables de la menace loduarienne sur les avions civils, nous parlons bien entendu du retrait massif des avions de ligne affiliés à l’ONC et menacés de destruction par les autorités locales. Cette menace, d'abord pensée sous les traits d’une sanction loduarienne adressée au reste du monde, n’est pourtant pas sans conséquences pour son économie puisque les liaisons aériennes se font plus rares et perdent également en confort.
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L'UPS Sovereign of the airs, un Seawolf de classe II de la compagnie L.Z reliant Kæviksborg à Walden, capitale maktoise

Traditionnellement, les dernières semaines des vacances d'hiver étaient consacrées par les familles lofotènes aux retrouvailles et regroupements avec leurs cousins et très nombreux proches qui vivaient en République de Makt, l'ancien empire colonial eurysien, dont les Provinces-Unies avaient obtenus leur indépendance il ya près de deux siècles, mais qui conservaient malgré tout de très nombreux liens historiques culturels et familiaux avec leur ex-métropole.

Ainsi, s'était perpétué au Lofoten depuis l'indépendance, la coutume du Gathering, qui consiste à réunir les membres et proches ou amis d'une même famille des deux continents à Makt. Le pouvoir d'achat et l'aisance financières des ressortissants des Provinces-Unies avaient conduit ses derniers à effectuer le déplacement depuis le continent Aleucien, bien souvent en dirigeable, ce type de moyen de transport faisant parti des et du folklore du Gathering.

L'UPS Sovereign of the airs était affrêté par la compagnie semi-publique L.Z (Lofoten Zeppelin) qui habituellement opérait sur les lignes intérieures et vols moyen courriers uniquement. Toutefois, exceptionnellement, les lignes entre la République Maktoise et les Provinces Unies, au vu de la très forte fréquentation de ces dernières étaient partagées avec la compagnie concurrente Airlander, spécialisée dans les vols long courriers.

C'était un Seawolf II, en service actif depuis 1998, avec aux commandes de l'appareil un commandant de bord expérimenté, ancien pilote de bombardier dans l'UP Air Force, Lothar Størbjörn, et son copilote, un jeune immigré Alguarenos, Diego Joventado, naturalisé à 18 ans, et qui venait tout juste de terminer ses classes à l'école fédérale de l'aviation civile de Pembertøn, mais qui cumulaient néanmoins à eux deux près de 12000 heures de vol.


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Le commandant Lothar Størbjörn, 51 ans et le commandant en second Diego Joventado, 26 ans, dans le cockpit de dirigeable, pour leur cinquième vol à bord de l'UPS Sovereign of the airs

C'était un vol de routine, tout ce qu'il y a de plus ordinaire, et les deux hommes se connaissaient bien désormais. Aussi rien ne laissait présager le moindre écueil ou incident de parcours, dans cette liaison somme toute assez classique, mais qui comportant une spécificité à laquelle ils étaient habitués, une escale à Carnavale.

Discussions dans le cockpit :

- Alors Diego, le plan de vol a été validé par le BSAF (Bureau de la Sûreté Aérienne Fédérale)?

- Oui commandant, à l'instant, départ prévu de Kæviksborg à 9h29, puis escale au Royal Astoria Building de Carnavale, heure prévue pour l'arrimage à 17h15, puis nous repartons à 18h30 pour Walden, avec une heure d'arrivée estimée à 00h30, heure locale.

- Très bien, combien de passagers avec nous, et quelles sont les conditions climatiques annoncées ?

-120 passagers à bord, commandant, 72 compatriotes, 19 Maktois, 12 alguarenos, 9 Novigradiens, 8 Elpides, 6 Saint-Marquois et 4 Carnavalais. 30 passagers descendront à Carnavale et 18 monteront. Le dernier rapport de l'Office météorologique annonce...des conditions climatiques optimales, une couverture nuageuse de densité moyenne, mais une possibilité d'une dépression orageuse vers 20 heures au dessus de la Nostrie, quelques turbulences mineures seraient à prévoir. Ah il y a aussi une notification d'alerte sécurité émise par le Département d'Etat Fédéral à la Défense, car notre plan de vol prévoit que nous passions à proximité de la Loduarie Communiste. Ils ont émis une alerte de vigilance maximale.



- Oui je suis au courant, on a tous eu le debriefing avec l'armée de l'air. A priori, nous passerons à plusieurs miles nautiques de leur espace aérien, donc tout va bien. Le check-list est signée, vérification complète des alarmes, niveau de l'hélium, parfait....et bien allons-y...Tour de contrôle Kæviksborg, ici UPS Sovereign of the airs, code d'identification : Alpha Tango Charlie 4-6-7-5, demande autorisation de décollage immédiat. Transmission du plan de vol.


- Ici tour de contrôle Kæviksborg, à l'UPS Sovereign of the airs, votre code d'identification et votre plan de vol est validé. Autorisation de décollage accordé en piste 6. Bon vol.


L'aérostat s'éleva dans le ciel tout en douceur et avec une élégance propre aux dirigeables, mit ses moteurs à propulsion à l'Hélium Liquide Concentré en marche, et amorça son voyage qui devait l'amener jusqu'à Carnavale. Dans le zeppelin, beaucoup de familles lofotènes avaient hâte de rallier Makt afin de célébrer et frestoyer lors du Gathering, tandis que beaucoup de Maktois eux rentraient chez eux. Les autres, des touristes pour la plupart, faisait comme toujours escale à Carnavale la ténébreuse, mégalopole obscure et fascinante, qui alimentait toujours autant les fantasmes des voyageurs en mal de sensation, curieux et impatients à l'idée de s'encanailler dans les lupanars de la cité-état, après avoir perdu des fortunes dans les casinos du Golden Square de Pembertøn.
Quoiqu'il en soit les premières heures de la traversée se déroulèrent sans encombres et on dénombra que quelques incidents notables, comme un enfant maktois qui avait perdu son doudou et qui pleura pendant au moins une heure, et un passager qui dans un geste brusque renversa son café brûlant sur son pantalon, occasionnant une scène mémorable avec les hôtesses tentant d'éponger les vêtements du pauvre homme.
A part cela rien de remarquable durant le voyage, et l'UPS Sovereign of the airs arriva même avec quelques minutes d'avance sur l'horaire prévu, ce qui ravit plusieurs passagers impatients.

Le zeppelin amorça sa manœuvre d'accostage au mât d'arrimage du Royal Astoria Building, l'un des plus hauts grattes ciel de la capitale carnavalaise. Il s'agit d'un mouvement très délicat et complexe, que beaucoup de pilotes de dirigeables n'apprécient pas particulièrement, même parmi les plus expérimentés, car il y a de très nombreux paramètres et facteurs à prendre en compte, sans mentionner les divers éléments urbains (antennes, cordes à linge, cerf-volants, autres engins volants tels que les hélicoptères etc...) pouvant nuire ou compromette la bonne réalisation de la manœuvre.


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Le dirigeable Lofotène s'arrimant avec succès au mât du Royal Astoria Building

Fort heureusement, le commandant Størbjörn, pilote émérite et chevronné, ancien de l'UP Air Force, manoeuvra avec une grande dextérité et un sang froid sans pareil. Son commandant en second, Diego Joventado, fut impressionné par un tel niveau de maîtrise.
Une fois l'arrimage effectué, les passagers en escale descendirent en bon ordre, tandis que d'autres montèrent pour prendre place dans l'aéronef. Durant ce bref interlude, où l'équipage put prendre une pause bien méritée, une nouvelle alerte de vigilance météorologique parvint dans le cockpit.



Discussion dans le cockpit :


- Commandant, apparemment la dépression au large de la Nostrie se dégrade plus rapidement que prévu. Le BSAF recommande une modification majeure du plan de vol, ce qui nous conduirait à un écart de plus de 20 miles nautiques sur la trajectoire actuelle. Je vous transmets les nouvelles coordonnées.

-Ah, ils nous font le coup à chaque fois, je connais ce coin comme ma poche, ils surestiment les risques, dites leur que nous les remercions pour cette information mais que nous maintenons le plan de vol actuel, sinon cela nous occasionnera un retard de plus d'une heure sur l'horaire prévu. Nous réduirons la vitesse à 14 noeuds comme toujours, et nous volerons à haute altitude au dessus de la Nostrie. Nous utiliserons le couloir aérien nord-ouest au point d'entrée situé aux coordonnées 234 - B- X 567 - 8 - Y

-Bien capitaine je transmets.....le BASF a confirmé réception, mais maintiens sa recommandation. Il souhaite néanmoins bon voyage et grande prudence à l'équipage.


-Voyez Diego, je vous l'avais bien dit, des alarmistes, le nez collés aux écrans, incapable de regarder une carte et de trianguler correctement une position




L'UPS Sovereign of the airs se désarrima comme prévu du Royal Astoria Building et poursuivit donc l'itinéraire non modifié vers le nord, en direction de la Loduarie Communiste, avec un contournement par l'Est.
45 minutes à peine après le départ depuis Carnavale, à une distance de 100km des frontières d'avec l'Etat communiste, des cumulo-nimbus noirs et menaçants s’amoncelaient sur leur trajectoire et une pluie battant et forte s'abattit soudainement sur le dirigeable.
Quand brusquement un voyant jaune s'alluma sur le tableau de bord.



-Commandant, j'ai une alerte niveau carburant, sur le réservoir 4 et l'altimètre m'affiche 3000 pieds, c'est 50 pieds au dessous de la limite que l'on s'était fixé pour éviter la dépression.


-C'est le réservoir de secours, ils n'ont probablement pas pris la peine de le remplir à notre départ de Carnavale. Rien de dramatique. Effectuez une correction à 4 degré 5 vers tribord, puis maintenez l'altitude à 3100 pieds en utilisant les inverseurs de poussée arrière.


Puis un autre voyant jaune s'alluma.

-J'ai une autre alerte niveau carburant sur le réservoir 2, altimètre à 2900 pieds.

-Révérifiez vos instruments jeune homme, il doit y avoir une erreur, on est partis depuis à peine 45 minutes, c'est impossible.


Puis une secousse, légère le première fois, à laquelle se succéda une autre secousse, beaucoup plus forte celle là, qui déclencha une autre alarme ainsi qu'un voyant rouge. Elle fut ressentie aussi en cabine, où malgré tous leurs efforts les membres du personnel de bord dissimulèrent avec difficulté leur nervosité et leur niveau de stress qui s’accroissait

- Commandant, il y a de forts courants ascendants, je n'arrive pas à maintenir l'assiette. La pression s'accumule dans les réservoirs 2 et 4, ils sont à 15 bars. Et nous perdons encore de l'altitude, nous sommes à 2800 pieds


- C'est pas vrai, par Odin, purgez moi le réservoir 2, et dériver vers le réservoir principal. Poussée maximale sur les moteurs auxiliaires, et corrigez moi cette assiette bon sang de bonsoir, 4 degrés 6.


-Commandant, les commandes auxilliaires ne répondent plus et la pression ne fait qu'augmenter, on risque un décrochage sur babord si l'on ne parvient pas à rétablir l'assiette. L'altimètre est à 2700 pieds.

-Déclenchez l'inverseur de poussée, coupez le circuit secondaire d'alimentation, je vais nous sortir de là, ensemble on pousse sur le moteur principal à 18 degré tribord....maintenant !


En cabine, les passagers, anxieux et inquiets, s'attachèrent, se regardèrent les uns les autres et interpellèrent les stewards et adresses sur ce qui était en train de se passer, malheureusement ces derniers étaient incapables de leur fournir des réponses à même de pouvoir dissiper leurs angoisses, étant eux même dans l'ignorance.
Car sans pouvoir le deviner ni s'en apercevoir, le dirigeable UPS Sovereign of the airs se dirigeait dangereusement vers l'espace aérien de la Loduarie, sans que son commandant, visiblement désemparé, ne puisse modifier son inexorable trajectoire, et peut être son funeste destin.


- Commandant, les courants ascendants nous poussent vers l'Ouest, vers la Loduarie Communiste.

-Je sais, la barre est bloquée, nous avons diminué en vitesse, mais le moteur principal réponds difficilement à mes sollicitations, je ne comprends pas, nous tournons vers tribord comme si le gouvernail était inversé. A combien de distance somme nous de la frontière loduarienne.

-D'après la carte de navigation, à seulement 4 miles nautiques, à ce rythme, nous entrerons en Loduarie dans 17 minutes....

-Diego, je peux maintenir l'altitude et la vitesse, mais à ce rythme, le moteur principal va lâcher, et nous serons entièrement en vol plané dans un espace aérien hostile. Nous n'avons plus le choix envoyer un message de détresse sur toutes les fréquences passer en priorité celle de l'UP Air Force sur le canal sécurisé prévu à cet effet.
Nous allons avoir besoin plus que de l'aide miséricordieuse de Freyja sur ce coup là !


Le commandant en second mit son casque, tourna quelques molettes et poussa quelques boutons avant de se mettre à crier :

-Mayday, mayday, ceci est un message de détresse du dirigeable civil UPS Sovereign of the Airs. Avons perdu le contrôle de l'appareil, celui ci se dirige droit vers l'espace aérien Loduarien. Je répéte, mayday, mayday, UPS Soverign of the Airs incontrôlable !


Le Zeppelin était désormais qu'à 3 miles nautiques de la Loduarie Communiste, à cette distance il était plus que probable que l'appareil avait d'ores et déjà déclenché les alertes de proximité des radars de surveillance de la Loduarie Communiste.

Tout l'espoir des 120 passagers et membres d'équipage de l'aérostat lofotène reposait désormais sur la réactivité de l'UP Air Force et la retenue ainsi que l'hypothétique hésitation des autorités militaires loduariennes sur le fait d'abattre un appareil civil remplis d'étrangers...
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(Ces évènements se déroulent quelques heures avant l'interception du dirigeable lofotène.)





Base aéro-navale de Sorajevo - Novigrad

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La base militaire aéro-navale des Provinces-Unies sur le sol Novigradien à Sorajevo, prêtée par le gouvernement fédéral de Novigrad, symbole de l'alliance militaire indéfectible entre les deux nations.


Au centre de contrôle et de commande opérationnelle, le CCCO, de la base aérienne des Provinces-Unies, située dans l'ancienne enceinte militaire communiste de Sorajevo, les analystes et techniciens en télécommunications s'affairaient à recueillir et analyser les données transmises par les drones de surveillance et autres relevés et photographies topographiques transférées depuis les avions de reconnaissance du Lofoten, extrêmement actifs depuis la crise du Prodnov. Quand tout d'un coup, un des analystes bondit de son siège et interpella son officier de liaison.


-Colonel Forrester, je reçois un message de détresse d'un appareil civil immatriculation XTV-567,un dirigeable de la classe Seawolf II, l'UPS Sovereign of the Airs, à quelques miles nautiques de la Loduarie communiste. Ses coordonnées sont X-445 Y678 à date de réception du message. Ils ont une avarie moteur, panne de gouvernail, pour faire simple, ils dérivent à la merci des vents contraires, violents qui les poussent vers nord-ouest.

-Affichez sur la carte s'il vous plaît......Nom de Thor, c'est pratiquement en Loduarie, dans combien de temps pénétrons t ils leur espace aérien ?

-S'ils maintiennent leur allure actuelle, moins d'une dizaine de minutes.

- Code d'alerte niveau 3, je veux tout le monde dessus. Opérateur, transmettez sur les fréquences d'urgence loduarienne immédiatement.

- Bien colonel : " Aux autorités Loduariennes, appareil civil en perdition, dirigeable immatriculé XTV-567 incontrôlable, et non armé. Ne pas abattre, je répète, ne pas abattre. Appareil civil non armé et non hostile en détresse se dirige vers vous....confirmez"

- Une confirmation de la Loduarie ?

-Pas encore Colonel, mais nos drones de reconnaissance détecte une activité militaire aérienne.

-Bien sûr qu'ils l'ont détecté, ils doivent être en train de braquer tous leurs projecteurs et leurs canons anti DCA sur ce dirigeable ! Qui a t on dans les environs ?

-L'escouade Brenckenridge patrouille dans le secteur Alpha-Zoulou 55. Il y a 8 avions de chasses, 2 avions bombardiers, 2 avions électroniques et 1 AWACS.

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Le centre de contrôle et de commande opérationnelle, centre névralgique des opérations militaires extérieures dans le secteur de l'Eurysie

- Transmettez moi sur le canal sécurisé 2, en priorité défense.....Blue leader ? Ici le Colonel Forrester. Je serais bref, un de nos appareils civils est en perdition, un dirigeable de classe Seawolf II, à 4 miles nautiques de la Loduarie. A ce rythme, il y pénétrera dans moins de 12 minutes maintenant. Voici vos nouveaux ordres de missions, faites route immédiatement vers leur position, et tenter une interception de secours et un rapatriement. Confirmez s'il vous plaît.

- Ici Blue Leader, je confirme les nouveaux ordres, coordonnées reçues, l'escouade mets le cap immédiatement sur la nouvelle position. Demande autorisation d'ouvrir le feu sur appareils loduariens en cas de contact inamical, confirmez

-Blue Leader, négatif, négatif, pas de tir de suppression. Il s'agit d'une mission de sauvetage d'un appareil civil entré sans autorisation dans un espace aérien hostile. Pas de violation ni d'incursion autorisée, même brève. A vous !


-Ici Blue Leader, bien reçu. Mais Colonel Forrester, permettez moi d'insister, on parle de la Loduarie, eux n'hésiteront pas à tirer pour tuer. Je re-demande l'autorisation d'ouvrir le feu dès contact d'intention manifestement hostile. A vous !


-Capitaine Eowyn Breckenridge, écoutez moi attentivement, dès l'instant, où un seul tir de missile sera détecté en plein ciel de ce satané enfer communiste, cela sera la guerre et je n'ai pas envie d'expliquer à l'Etat Major qu'un de mes pilotes n'a pas pu résister à l'idée de se faire un sale rouge dès qu'il en eu l'opportunité ? Vous comprenez Blue Leader ? Est-ce que c'est clair ? A vous !


- Ici Blue Leader....Limpide ! Calcul de la nouvelle trajectoire en cours. Je vous recontacte dès que j'arrive sur zone ou que j'ai la cible en visuel.


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Le Capitaine de première classe Eowyn Breckenridge, dirige une escouade de six avions de chasse de classe Freyja

Le Colonel Forrester avait les yeux rivés sur l'écran, observant avec anxiété les points lumineux symbolisant les aéronefs lofotènes, ainsi que les caméras embarquées des pilotes. Plusieurs minutes qui parurent des heures s’égrenèrent dans un silence lourd et pesant. Un niveau élevé de tension était palpable, la sueur commença à perler sur le front de l'officier supérieur.


-Ici Blue Leader, j'ai la cible en contact visuel, ainsi que plusieurs contact ennemis, des chasseurs Loduariens. J’amorce la formation delta, on tente une approche sur secteur Oscar-Echo-Romeo 4-6-7. On maintient le visuel pas d'engagement sauf contre-ordre.

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Les appareils des Aiglons en formation Delta aux abords de l'espace aérien de la Loduarie, en contact visuel avec les aéronefs loduariens

L'escouade des avions de chasse lofotènes, surnommés les Aiglons, arrivèrent à hauteur du dirigeable en perdition, celui ci avait déjà été malheureusement été approché par la chasse Loduarienne, et se trouvait déjà en bordure de l'espace aérien de la Loduarie, hors de portée donc, sans qu'une manœuvre en territoire ennemi ne puisse être interprété comme une agression. Les deux escadres ennemies se firent face, et n'étaient séparées que plus que par quelques kilomètres.

- Ici Blue Leader, la cible est hors d'atteinte, je répète, la cible est hors d'atteinte, demande autorisation de tirs de sommation.

-Négatif Blue Leader, vous êtes déjà trop près du secteur ennemi, n'approchez pas plus sous peine d'être à portée de tir de DCA. Restez en stand-by en manœuvre "Vol de cigognes"....Appelez moi le Sky Marshall sur ligne sécurisée, dites lui que nous avons un appareil civil lofotène, l'UPS Sovereign of the airs, aux mains de l'ennemi et qu'il faut convoquer en urgence l'Etat-Major.
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Dans un bar cosy de la banlieue ouest de Pharot, le capitaine député Eero « trois putains » sirotait sans mots dire son traditionnel dé à coudre de vin à l’orange, importation d’Arcanie. Contrairement à nombre de ses homologues et des Pharois en général, Eero n’était pas un homme particulièrement porté sur la boisson, préférant largement des plaisirs plus austères dont la comptabilité, se plaisant à calculer et recalculer avec une précision d’horloger les bénéfices que lui rapportaient chacune de ses expéditions en Eurysie. Sans dire que « trois putains » avait la passion des chiffres, sa vénalité n’était pas un mystère au Syndikaali et il se disait que si sa loyauté n’était pas à vendre, c’était qu’il en avait calculé le prix et que personne sur cette terre n’avait les fonds nécessaires pour l’acheter.

Du reste, Eero était de cette race d’hommes nouveaux que l’on croise habituellement dans les manuels de philosophie ou d’économie, du type rationnel à l’excès, pesant secrètement sans cesse dans l’intimité de son crâne le pour et le contre avant d’agir. Il en était ainsi parvenu à la conclusion que le mariage n’était pas pour lui et que des enfants, quoi qu’avoir une progéniture ne lui aurait pas déplu, étaient sources de complications inutiles. A l’âge de vingt-sept ans, il s’était fait castrer chimiquement, balayant hors de sa vie des affects bien peu froids. Assurément il faisait un exécrable politicien, un bien mauvais compagnon et de manière générale un être humain détestable, mais on pouvait compter sur lui lorsqu’il s’agissait de remplir un contrat.

Face à Eero se trouvait l’exact opposé du genre humain, quoique le capitaine ministre Nooa appartienne au même parti politique. La formation « pirate » recouvrait certainement la sociologie la plus excentrique du Syndikaali, on y croisait autant de rêveurs romantiques que de cyniques comptables. Nooa n’appartenait pour sa part à aucune de ces deux catégories : il était écrivain. D’un trait de plume, le ministre des arts et de la culture dessinait la silhouette d’utopies étranges qui ne semblaient tenir debout que dans les méandres nébuleux de son âme, restait qu’interrogé sur la viabilité de ses projets il répondait toujours quelque chose comme « je n’écris pas des manuels d’instructions, si les visions qui sont les miennes vous plaisent, interrogez vous du pourquoi, puis nous pourrons parler. » ce qui n’aidait pas vraiment à y voir plus clair.

Nooa était un idéologue de la meilleure des espèces : de celle qui s’assume. Sans jamais se dissimuler derrière des précautions de langage il déclarait sans frémir que le monde tel qu’il était avait du potentiel, mais qu’on gagnerait assurément à le stimuler. Bien qu’assez peu disposé à tolérer dans son entourage des jeunes gens énergiques, il avait su par ses écrits et sa gouaille susciter un certain élan au sein d’une nouvelle génération de pirates et aventuriers qui, contrairement à leurs aînés, pouvaient désormais adosser leurs affects à des idées clairement formulées. Or c’est de cette recette que naissent assurément les grands événements.

Ce soir pourtant, alors qu’il fixait silencieusement le capitaine député Eero lamper son verre comme un espèce de grand chien noir, le capitaine ministre Nooa ne faisait pas d’idéologie. Juste de la basse politique sans envergure et sans conviction. Lorsqu’on joue aux échecs, il y a des coups qui n’ont pas de sens en eux-mêmes, ils ne trouveront une logique que dans l’agencement présent ou futur des autres pièces du plateau. Le coup qui allait se jouer ce soir était de cette nature : vide pris or de son contexte, et c’était plutôt une bonne chose car Eero n’étant pas un lapin de trois semaines, les deux hommes avaient bien compris qu’il était superflu de discuter politique. Il y avait un travail à faire et ce travail était payé, la discussion pouvait s’arrêter là.

La langue – surprenamment longue – d’Eero vint ramasser une ultime goutte de vin qui perlait sur le bord de son verre, puis il le reposa sur la table.

- « J’arborerai pavillon et immatriculation pharoise jusqu’à Kotios, ensuite on changera. Je préfère autant que les anars restent en dehors de ça. »

Nooa haussa un sourcil grincheux.

- « Je peux passer un mot à Varpu, par prudence. »

- « Bah ! Elle ne vous aime pas plus qu’elle ne m’aime moi, vous lui donneriez juste envie de mettre son grain de sel dans la marchandise. Laissez tout ce petit monde en dehors de ça, Nooa, dès que mes putains auront montré le bout de leurs nez les pirates déguerpirons. »

- « Tant que la cargaison arrive à bon port. »

- « Ce sera le cas, Nooa. C’est toujours le cas. »

- « Bien. »

Le ministre repoussa sa chaise, faisant mine de se lever.

- « Nous avons terminé ? » lui demanda Eero.

- « Je le pense. Une fois cette livraison faite, revenez à Helmi, j’aurai un autre travail pour vous. »

- « Allons bon. »

- « Vous retournez en Arovaquie, mais cette fois nous tenons le port. »

- « Ah. J’imagine que je peux m’asseoir sur ma prime de risque alors ? »

Brièvement, la commissure gauche du ministre Nooa se leva avant de s’affaisser à nouveau, effaçant comme une vue de l’esprit toute ébauche de ricanement.

- « Nous discuterons prix à votre retour, bon vent Eero. »

« Trois putains » hocha la tête en silence, suivant du regard Nooa qui quittait l’arrière-salle, vidée pour l’occasion de ses habitués. Le patron était un ami. Resté dans l’ombre, les deux membres de son équipage qui lui servaient d’escorte remuèrent leurs chaises, signifiant leur présence.

- « Allez vous couchez les gars. Le temps que les gars d’Ilmarinen nous charge les missiles à bord, on est pas parti avant demain je vous le dis. »




Fendant l’océan à la mi-journée, les trois putains d’Eero flanquées du grand pavillon noir du Syndikaali, quittaient Helmi avec un vent de face, tournant à plein moteur. Au centre d’un triangle qui les rendait invisibles les unes aux autres, les navires cargos prenaient la route de l’ouest, cales chargées de fruits et en dessous les grands missiles balistiques promis par le Syndikaali.


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Antigone Ornan-Munch avait une expérience extrêmement développée des lobbies d’hôtels. C’était peut-être un effet secondaire de sa carrière de journaliste, ou peut-être une caractéristique de sa carrière d’espionne. Elle, dans de rares élans dépréciateurs, se disait plutôt qu’elle était un pique-assiette payé aux frais de divers contribuables, et que puisqu’on lui imposait des missions odieuses pour le compte de la peste rouge, elle pouvait bien boire des canons à sa santé.

Car c’est vrai qu’elle aurait tout donnée pour ne pas être ainsi l’esclave du Grand Kah. Son Grand Kah, elle l’aimait avec un empereur. À la limite un dictateur, ou une oligarchie. Bref, avec un semblant d’ordre, de bon sens, et de hiérarchie spirituelle. C’était ce qu’elle écrivait dans ses articles, ce qui faisait d’elle la coqueluche et la principale penseuse de cette nouvelle droite réactionnaire se voulant internationale, et ce qui lui avait attiré l’intérêt toxique de Styx Notario.

Styx Notario… Était une salope. Pas dans le terme sexuel, quoi que ce n’était pas la question, mais en ça qu’Antigone la haïssait sincèrement. C’était la femme qui tenait sa laisse. Qui un jour avait compris qu’elle pouvait employer cette fasciste itinérante, invitée à toutes les conventions et sur tous les plateaux télés de voulant de droite, comme un outil au service de l’intelligence kah-tanaise. Elle l’avait menacée, lui avait fait comprendre qu’elle n’était plus une femme libre et, depuis, exploitait chaque effort d’Antigone pour faire triompher l’ordre et la justice en mascarade servant les noirs desseins de l’engeance communaliste. Elle y prenait, de plus, un plaisir évident et macabre, exprimé dans de rares missives où elle parlait à Ornan-Munch comme à une amie proche, ou à un bizut, ou à une amante, mais du genre qui prendrait les coups fouets, pour ainsi dire. L’ensemble était particulièrement humiliant, mais le sentiment profond de détresse se cicatrisait, avec le temps, à mesure que la journaliste fasciste acceptait son sort. Au moins vivait-elle.

Revenons-en à cette histoire de lobbies d’hôtels.

Antigone Onrnan-Munch avait passée quelques jours en compagnie de tout le gratin des blancs en exil. Ces kah-tanaise réactionnaire, exilés à Carnavale, qui complotaient leur retour secret loin du front, loin de toute méthode et loin, en gros, de toute chance de succès. Là elle avait rencontré l’étoile montante du mouvement, le duc Ernest Bario Vidal, et ils avaient tout deux assistés avec la même consternation au discours lunaire du régent, Aldous Sukaretto, qui s’était fait cloner au grand hôpital, ou quelque-chose de cet ordre, et avait exigé des leaders du mouvement blanc qu’ils prêtent allégeance au rejeton démoniaque qui avait émergé de l’éprouvette. À vrai dire c’était mieux que de continuer à espérer un changement de cœur c’est Rai Sukaretto, alors les blancs ne se firent pas prier. Puis il y eut des élections au Grand Kah, et d’un commun accord avec Vidal, Antigone prit la fuite, se rapprocha du front, y ressuscita son mouvement féministe « alternatif », l’Iris d’Argent, et observa avec dépit ses braves jeunes femmes modestes et conservatrices se faire systématiquement éclater sur le pavé et dans la rue par les excités de la Section Défense. D’autres fascistes, mais communalistes. On arrête pas le progrès. Puis il y eut un petit attentat, pas grand-chose, Antigone fut suspectée, interrogée, relâchée faute de preuve, et décida de quitter le navire avant que l’excitation générale ne laisse place à une terreur franchement dangereuse.

Puis elle s’était faite interceptée, alors qu’elle arrivait à l’aéroport, et on lui donna un nouveau billet d’avion. Quatorze heures plus tard, le temps d’embarquer et de traverser onze mille kilomètres, elle était à Lyonnars.

Sa première pensée en voyant la métropole de onze mille habitants fut « Lyonnars. Petite ville. » Elle ne visitait que ça, des petites villes.

Puis quelque-chose d’autre lui vint, qui lui glaça le sang.

« Lyonnars. Ville soviétique. » Il y allait avoir du contre-espionnage.

Tout avait été préparé dans les règles. Sa visite, lui expliqua un guide local à son arrivée, était préparée de longue date, comme elle ne manquait pas de le savoir. Après tout son journal s’entretenait depuis des mois avec les autorités pour permettre la menée d’un photo-reportage d’envergure sur le communiste. Ah ? Mais oui. Le Miroir Rouge. Cette honorable institution marxiste. Eh bien, quelle histoire. Elle comprit à ce moment que les kah-tanais lui avaient préparés un conseiller issu du cru.

Antigone avait dormi dans l’avion, était encore en plein jet lag, et retrouvait sans savoir quoi en penser l’ambiance cotonneuse de ces lieux de passage. Quoi que moins élégantes que les tristes cités de fer des pays riches, où l’on dormait dans de grandes tours et où l’apathie du monde était clairement visible du haut des buildings, embrassant à merveille le sentiment d’aliénation qui prenait le voyageur solitaire, les rues humides des grandes villes eurysiennes faisaient aussi l’affaire, quoi qu’avec un semblant de personnalité supplémentaire qui, paradoxalement, filtrait une partie de la tristesse induite. Traînant sa carcasse dégingandée dans les halls vides de l’aéroport internationale, l’espionnage malgré elle s’arrêta dans les toilettes, où elle vomit pour évacuer le stress, puis décréta qu’elle avait besoin d’un verre.

C’était moins ça qu’une pause qu’elle s’autorisait après chaque trajet et avant chaque mission. D’où sa grande expérience des lobbys d’hôtels. En fait, elle écrivait un petit carnet des bars d’aéroports et hôtels des grandes villes du monde. Ses trajets étaient systématiquement liés à ses missions, elle visitait souvent des bars de pays en guerre civile et parfois, comme pour le cas Damanns, des bars qui ne survivaient pas à son passage. Ou plutôt au passage des bombes et des missiles qui tombaient après elle. Ce qui rendait le document d’autant plus précieux. On y trouvait des descriptions, des croquis, des notes personnelles, quelques remarques sur les marques d’alcool, leurs qualités, les dosages locaux – son point favoris – et les mixages uniques que l’on y trouvait. Une pièce à conviction importante qui aurait fait hurler ses maîtres kah-tanais, mais dont elle gardait l’existence, si précieuse pour sa stabilité mentale, secrète.

« L’hôtel où je dors, ce soir...
Le Lux.
Il a un bar ?
Oui. Mais ce n’est pas un bar pour étranger, il est aussi ouvert à la population locale et...
Parfait. » On sentait tout son soulagement dans le simple mot, qu’elle lâchait moins qu’elle ne le soufflait, bruyamment, sentant un poids quitter ses épaules. « On se retrouve demain.
Je dois vous faire lire de la documentation.
Demain. Je vais boire.
Ok. » Et il lui glissa un poignet de billets d'Étoile d'Or. Où le guide loduarien n’était pas contraignant, où il avait étudié Antigone et savait qu’il ne pourrait pas travailler avec elle s’il lui refusait ce petit rituel.

Le bar n’avait franchement rien d’impressionnant. Il faut dire que le Lux lui-même faisait un peu pâle figure en comparaisons aux palaces modernes ou magnifiquement néoclassiques qu’avait déjà visitée la journaliste. Maintenant, elle connaissait aussi les motels et les hôtels de seconde zone. Ses patrons kah-tanais lui payaient les meilleures chambres, les blancs en exils les meilleures des meilleures, et les partis et média d’extrême droite, ceux pour qui elle se battait réellement, lui offraient au mieux l’occasion de découvrir la signification de « Deux étoiles » dans leur pays local. Le Lux était tout de même d’un bon standing, mais souffrait de son implantation dans un pays communiste très concrètement coupé de l’économie mondiale et bien incapable d’atteindre une autarcie totale, au moins dans les produits de luxe. Même si tout était richement décoré, propre, spacieux, tout faisait aussi toc. Il y avait quelque-chose de faux. On s’attendait un peu à ce que la façade de carton s’effondre pour révéler les fondations pourries. Le Lux inspirait à Antigone un sentiment proche de la Vallée de l’étrange. Elle se souvint vaguement avoir lu que cette sensation de danger imminente ou de malaise que l’on pouvait ressentir face à une image très humaine sans tout à fait l’être, pouvait être liée au fait que c’était, précisément, à ça que ressemblait un cadavre. Un corps humain, plus ou pas tout à fait humain.

Enfin, il y avait aussi la théorie transblême qui justifiait l’impression par l’existence de non-humains bien réels. Un réflexe évolutif sain, attestant la présence de changelling. Elle se jura de leur écrire pour les alerter que le sentiment, sans surprise, se manifestait aussi dans les structures architecturales soviétiques. Et donc le bar, lui aussi, dégageait ce quelque-chose d’inconditionnellement autre. Il y avait une poignée de clients, certains même qui parlaient et riaient, installés le long d’une vitrine donnant sur la rue, ou dans des petites loges renfoncées dans les murs. Antigone, qui avait récupéré un journal dans le hall de l’hôtel, se dirigea par réflexe vers le comptoir. Si socialiste qu’il fut, ce bar n’en restait pas moins un bar. Reconnaissable dans son organisation. Il y avait un comptoir, elle pouvait s’y asseoir et donc, comme dans des centaines d’autres bars dans des dizains d’autres pays, elle le fit. Une musique discrète, qu’on aurait pu qualifier de lounge en retard sur son temps s’échappait d’enceintes bien dissimulées dans les angles de la pièce.

Antigone s’installa, et eu brièvement la sensation de retrouver un semblant de normalité. Elle déplia son exemplaire du Libéré Loduarien, et ce fut à ce moment que l’infâme communiste, incarné en la personne d’un barman un peu âgé, l’agressa.

« Qu’est-ce qu’elle prendra, la petite dame ?
Heu... De... La bière locale. »

Elle releva les yeux. Petite dame ? On lui avait déjà tenu des props vaguement sexistes, mais jamais dans sa langue Habituellement la barrière de la langue prenait les coups à sa place.

« Locale ? Ça je sais pas. C’est difficile à tracer avec la marque unique.
Oh, oui. Alors… Un cosmopolitan. Je suppose. »

Il la regardait avec curiosité. Soudain, il se mit à sourire.

« Votre accent, il est un peu particulier mais ça se sent que le français est votre première langue. Laissez-moi deviner.
Hmhm. » Elle haussa un sourcil, comme pour l’inviter à essayer.

En fait, tout ce pays la mettait profondément mal à l’aise. Pour le barman c’était tout le contraire. Il semblait que la présence d’une étrangère, maintenant il était sûr qu’elle n’était pas d’ici, amenait un peu de la couleur qui manquait tant sa ville. C’était comme si en entrant elle avait amenée les embruns d’une mer plus chaude, où le sable est doux, et la vie aussi. Il l’épia, qui tournait les pages du journal du matin en faisant un effort évident pour avoir l’air de ne pas passer trop vite les articles de propagande, puis s’arrêter à la page des affaires internationales. Son regard qui parcourait rapidement les paragraphes rédigés par les propagandistes du régime, incendiant l’ONC, puis son regard s’arrêtant, l’air soudain très concentré, sur les quelques lignes, à peine une citation, faisant état de la situation au nouveau monde.

La figure du barman s’éclaircit d’un coup.

« Vous êtes une kah-tanaise ! »

Elle leva les yeux de son journal, et les écarquilla franchement. Elle semblait, pour tout dire, horrifiée. Antigone n’était pas idiote. Elle détestait les communistes, et non sans raison. Son esprit, bien que tordu au point de l’avoir amenée à adopter un fascisme virulent, n’était pas entièrement dénué de logique, et elle avait étudié la question des régimes soviétiques. Elle savait par exemple que dans la plupart de ces régimes, les barmans travaillent nécessairement avec les services secrets. Ils devaient parler plusieurs langues, écrire des rapports ; Elle savait aussi que les premiers lieux où les cartes bancaires étaient acceptées, traditionnellement, avait été les "bars pour étrangers", où ne pouvaient pas entrer les habitants du régime. Présentement elle ne se trouvait pas dans l'une de ces vitrines, mais c'était uniquement parce qu'elle se trouvait encore dans une capitale, peuplée d'apparatchiks qui n'auraient pas effrayé l'étrangère qu'elle était par leur misère noire. Ou plutôt grise, froide, avec des chaussures à fermeture éclaire.

Elle savait aussi, et c'était ce qui selon elle traduisait le mieux l'aspect exécrable du communiste, que la théorie du mélange de cocktails avait été développée dans ces pays standardisés, où l'on avait détaillé, pour chacun des 55 groupes de boisson, une formule algébrique complexe, permettant de reproduire à l'identique des cocktails. On perdait cette spontanéité qui, personnellement, la poussait justement à apprécier le principe même du cocktail. La seule mixité qu’elle acceptait.

Réalisant soudain que son regard laissait transparaître toute son anxiété, la tulpa se reprit, acquiesçant, avec un rire qui sonna parfaitement naturel. Elle avait l’habitude, après tout. Haussant un peu les mains, elle prit un ton faussement contrit.

« Vous m’avez eu. C’est bien ça, je suis kah-tanaise.
Ah… Une camarade. Terrible ce qui arrive en paltoterra. J’espère que vous vous en sortirez.
Merci. » Le terme camarade l’avait heurté, bien qu’elle ne le montrât pas. Désormais pleinement décidé à faire la discussion, le barman s’accouda à son comptoir.

« Et qu’est-ce qu’une petite dame comme vous vient faire seule si loin de son continent ?
Oh, je suis une journaliste ! » Ce n’était pas faux. Et s’il travaillait avec des espions, mieux vallait lui donner une saine dose de vérité. « Surtout une journaliste de guerre, en fait. J’ai écrit sur la guerre civile Damann, Kaulthique…
Des belles victoires communistes.
Eh oui. » Et des défaites pour le camp du bien. « Et maintenant je suis ici. Pour écrire sur le communisme eurysien. Et puis ça risque de chauffer, on verra bien.
Vous devriez peut-être retourner au Grand Kah ? Écrire sur la guerre qui va avoir lieu là-bas ? 
J’adorerai, mais... » Une excuse. Vite. Elle secoua la tête et pointa la page toujours ouverte du quotidien. « Je travaille pour un journal d’actualités internationales. »

Il laissa échapper un petit « oh ». C’était logique près tout. Elle n’allait pas écrire sur son propre pays si elle était dans un journal d’affaires étrangères. L’homme, éduqué dans une dictature totalitaire, n’avait pas l’esprit assez flexible pour envisager l’ampleur de son mensonge. Continuant de discuter avec lui, Antigone se rappela de son entraînement, et parvint à obtenir quelques informations précieuses sur l’ambiance en ville, les coins sensibles, les zones intéressantes. Elle récolta même quelques noms de clients habitués, des « gens » dans le petit monde de cette ville, qui pourraient intéresser une journaliste telle qu’elle. Le cosmopolitan n’était pas mauvais, quoi que souffrant du goût de l’oppression, et Antigone Ornan-Munch sortie de l’expérience avec le curieux sentiment d’avoir été certes souillée, mais pas sans gains.

Maintenant, elle allait dormir. Et demain, elle et son guide devraient se mettre en route.

Ils avaient des fascistes à contacter.
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Discours retranscrit sur tous les canaux et à l'étranger du Chancelier Fédéral des Provinces-Unies du Lofoten du journal télévisé du 09 avril 2008


kennedy

" Mes très chers concitoyennes et concitoyens des Provinces-Unies du Lofoten, alliés et habitants du monde libre bonsoir.

Au cours du mois dernier, nous avons eu des preuves incontestables d’actions extrêmement hostiles de la part de la Loduarie Communiste, état totalitaire s’il en est, qui a multiplié les provocations et les agressions verbales à l’égard des citoyens des pays membres de l’ONC.
Et les personnes qui sont plus particulièrement visées par les mesures loduariennes sont les ressortissants Lofotènes, victimes d'une surenchère et d'une débauche de mesures coercitives sans précédents
Premièrement, le fait de déclarer vouloir abattre sans sommation tout appareil, qu’il soit militaire ou civil, peu importe les pertes, qu’elles soient innocentes ou pas, et peu importe la nationalité des occupants.
Deuxièmement, l’organisation de rafles de citoyens étrangers, en fait, ceux appartenant aux pays membres de l’ONC, et leur assignation en résidence surveillée.
Ces deux actes, à la fois xénophobes et sans aucun autre but que d’atteindre à la vie des personnes, civiles pour la plupart, sont l’apanage des pires régimes criminels que ce monde ait porté.
Au vu des dernières déclarations officielles de la Loduarie, cette nation n’a en réalité rien de communiste ou de socialiste, c’est un état fasciste tout ce qu'il y a de plus basique, indubitablement raciste, et tous ceux qui le soutiendront ou lui porteront assistance seront considérés comme tels aux yeux du monde. Ils seront complices d’une oppression et répression caractérisée de la part d’un gouvernement qui va jusqu’à martyriser sa population à l’excès. Le peuple Loduarien doit expérimenter de telles indicibles souffrances que je manquerais probablement d’imagination à décrire tous les actes de torture que les communistes sont capables d’infliger à des êtres humains. A ce titre, la Loduarie s'est non seulement ostracisée toute seule en aliénant les droits humains les plus élémentaires, mais elle a réussit l'exploit de se mettre à dos un nombre conséquent de nations, voir de dépasser en terme de désastre diplomatique l'Empire de Listonie.
Une bien piètre opinion suscite la Loduarie en Eurysie, excepté bien sûr les soutiens habituels des dictatures communistes totalitaires dont les pseudos valeurs libertaires s'écrasent contre le mur de la réalité politique.

Nous aurions pu en rester là et exprimer rien de moins que notre totale indifférence, l'une des plus grandes formes de mépris à leur égard, mais non, malheureusement si je m’adresse à vous mes très chers citoyens en ces termes graves, c’est que la Loduarie s’est rendue coupable d’un énième crime, en s’attaquant frontalement à notre pays : Les forces aériennes loduariennes commis l'irréparable, et ont arraisonné l’un de nos dirigeables, alors en détresse et en perdition près de l’espace aérien loduarien, l’UPS Sovereign of the Airs, un aéronef civil, ne transportant rien d’autre que de simples touristes et voyageurs, en grande majorité lofotène, mais également alguarenos, elpides, maktois, et carnavalais.
Malgré l’intervention rapide et maîtrisée de notre UP Air Force, celle-ci n’a rien pu faire sans risquer d’occasionner davantage de pertes. Aussi c’est plus d’une centaine de nos compatriotes se retrouvent désormais otages, passagers comme membres d’équipages, du gouvernement de la Loduarie.

Ni les Provinces-Unies du Lofoten, ni les pays membres de l’ONC, ni la communauté mondiale des nations ne peuvent tolérer un acte d’une telle infâmie clairement délibérée et des menaces offensives de la part d'une quelconque puissance, petite ou grande. Le maintien de la paix est et restera notre priorité, mais la Loduarie est clairement dans une démarche d’escalade afin de mener au conflit et à la guerre par tous les moyens. L'objectif clairement affiché de ce bellicisme : embraser l'Eurysie et entraîner un maximum de contrées et de régions dans une guerre insensée.
Je vous fais cette promesse : je ferais tout pour l’éviter et pour préserver la vie humaine, à tout prix.
Cependant je sais que vous attendez de moi que j’agisse fermement, et que notre pays riposte comme il l’a toujours fait lorsqu’il était ciblé et attaqué. C’est une réaction naturelle et normale, mais agir dans l’émotion et la précipitation nous ferait plus de tort et de mal que nous ne pouvons l’imaginer.

La Loduarie nous tends un piège grossier et brutal, et bien nous ne n'y engouffrerons pas.
Aujourd'hui ,il nous faut prendre de nouvelles initiatives et mettre au ban des pays civilisés ce régime de terreur qui a érigé la rafle et le rapt comme des outils politiques et de communication.
Des sanctions économiques, diplomatiques, et politiques seront mises en œuvre pour asphyxier cet Etat voyou, et maintenir une pression telle, qu’il soit plus avantageux pour eux de libérer les otages.
Soyez assurés que le gouvernement fédéral et nos forces armées mettront tout en œuvre pour que nos amis, nos enfants, nos femmes et nos maris nous soient rendus, tous jusqu’au dernier.
Si d’aventure cela ne suffisait pas et que la Loduarie persistait dans son errement et sa violence hasardeuse, et s’entêtait à prendre nos ressortissants pour cibles, ou pire, à porter atteinte à leur intégrité physique, alors notre flotte et notre aviation seront mobilisées en conséquence et se tiendra prête à intervenir pour protéger nos compatriotes et nous prendrons exemple sur l'attitude des dirigeants de la Loduarie, il n’y aura pas de sommation pour eux non plus.

Pour l’heure, selon nos dernières informations et estimations, tous les occupants de l'UPS Sovereign of the Airs se porteraient tous bien et seraient sains et saufs. Je m’adresse désormais aux dirigeants de la Loduarie : s’il vous reste une once d’humanité et de dignité et si la notion d’honneur évoque chez vous un quelconque sentiment, je vous demande instamment de libérer tous les otages, passagers comme membres d’équipage. Certains sont des femmes et des enfants, je me demande bien quelle menace ils peuvent bien représenter à vos yeux.
La balle est dans votre camp, vous avez une opportunité inouïe de démontrer au monde entier que vous n’êtes pas les monstres cyniques et ignobles que vos actes inspirent, et que l’être humain possède de la valeur à vos yeux.

Quant à vous mes très chers citoyens, sachez que je n'aurais de répit, jusqu'à ce que tous nos ressortissants soient de retour à la maison. J'ai également une pensée particulière pour les citoyens de l'Alguarena, de Makt, de Carnaval et d'Elpidia, les victimes collatérales d'une idéologie barbare et bestiale.

Que tous les Dieux nous protègent,
Longue vie aux Provinces-Unies !"
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Le terrible récit de Carlos, migrant loduarien échoué sur les côtes clovaniennes



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Carlos est un jeune loduarien de 25 ans. Brun, trappu, son visage à lui seul exprime toute la souffrance endurée depuis des années par le peuple loduarien. Ses cernes sont semblables à de lourdes poches emmagasinant les larmes qu'il n'a pas encore eu le temps de pleurer. Sa main lourde et dure à force de travail mais qui tremble lorsqu'on la serre ne peut que nous faire imaginer le labeur enduré par des millions de loduariens, et même de loduariennes, puisque les communistes ne différencient pas les sexes.

Sur la demande de Carlos, son nom de famille ainsi que son visage ne seront pas divulgués.

Comment avons-nous rencontré Carlos ? C'est lui qui va vous le raconter. Son histoire, bien que douloureuse, mérite d'être entendue par tous.

Tous ces propos ont été recueillis par Elisabeth Prokofievna, journaliste d'investigation au Journal de Legkibourg.

« Donc oui, je m'appelle Carlos, j'ai 25 ans, je suis né dans la ville de ******, au Sud de la Loduarie. Je suis un almarien. Je ne le savais pas dans les détails, parce que toutes les informations sont censurées en Loduarie, mais j'avais eu vent que des almariens vivaient aussi en Clovanie. Vous savez, ces bribes d'information se transmettent de génération en génération. La famille, c'est plus fort que tout, n'est-ce pas ? »

Carlos se tait un instant.

« C'est bizarre, j'ai encore le réflexe de me censurer, je ne sais pas ce que j'ai le droit de dire. »

Journaliste : « Vous pouvez tout dire ici. »

« Je sais, je sais. Mais, vous savez, mon cerveau est maintenant formaté à la surveillance constante, au bourrage de crâne et aux informations auxquelles on ne croit plus mais qu'on est obligé de croire. Ça ne vous quitte jamais vraiment...

Bref. Jusqu'à mes 16 ans, je vivais sous le régime fasciste. C'était assez horrible, surtout les dernières années, quand le régime commençait à se fragiliser. Et puis, il y a eu la révolution. Ah ! Qu'est-ce que je ne donnerais pas pour revivre l'euphorie de ce moment ? Pouvoir enfin haïr un dirigeant meurtrier, quelqu'un qui avait tué mon grand-père pour rébellion, quelqu'un que tous détestaient en secret pendant toutes ces années, ça c'était de la vraie joie. A vrai dire, c'est la seule joie franche que j'ai ressentie dans ma vie, avec peut-être celle d'avoir débarqué en Clovanie sain et sauf.

Mais c'était sans compter les communistes. Je crois que je les déteste encore plus que les fascistes. Parce qu'il y a une certaine fourberie dans le communisme. Vous voyez, les fascistes vous posent un pistolet sur la tempe et vous disent franchement que si vous désobéissez, c'est la mort qui vous attend. Mais les communistes, eux, ils vous disent qu'ils ne veulent que votre bien, qu'ils sont là pour vous libérer, et puis, en disant ça, ils vous foutent une balle dans le crâne. « C'est pour le bien du peuple ! » Et bah le peuple il est mort là, qu'on a envie de leur répondre. Mais bon, on peut pas leur répondre, dans la mesure où on est décédé. Enfin.

Dans ma vie, le communisme a laissé une tâche rouge. Rouge de sang, mais surtout rouge de colère. Car oui je suis en colère contre les communistes. Contre ce dirigeant qui n'est pas mieux que les fascistes ! Qui abat des citoyens en pleine rue, sous les yeux de leurs femmes et de leurs enfants. Qui abat femmes et enfants devant les yeux de leurs citoyens. »

Carlos essuie une larme.

« Et tout ça pour quoi ?! Pour le bien du peuple ? Un peuple qui souffre le martyre depuis des décennies, qui n'attend presque plus qu'une invasion étrangère pour les libérer parce qu'il a perdu foi en son propre pays ! Ce peuple qui n'a désormais plus aucun espoir pour son pays, qui pourrait voir une révolution se soulever en bas de chez lui en se disant seulement « Ça va encore nous donner une dictature ça. » Enfin.

Vous savez, ils ont tué ma femme. Ils ne m'ont même pas dit pourquoi. Ils sont venus chez moi, avec leurs matraques et leurs brassards rouges, et ils l'ont emmenée. Elle a juste eu le temps de me dire qu'elle m'aimait, et puis c'était la dernière fois que je la voyais. »

Encore une larme. Un long silence.

« Et donc après ça, je me dis qu'il faut j'aille chercher Pierre. Pierre, c'est mon fils, tout ce que j'ai au monde. Il a 7 ans. Je cours à son école. Mais quand j'arrive, on me dit que je ne peux pas passer, que Pierre est en cours de mise en commun des ressources agricoles et qu'il ne peut pas me voir. Je ne sais toujours pas pourquoi j'ai fait ça, mais j'ai foncé pour aller le chercher. C'était peut-être toute la haine pour le communisme que j'avais en moi depuis des années qui se libérait enfin. J'avais presque envie de dire aux gardes qui me poursuivaient « Je sais que vous aussi, vous haïssez le communisme ! » mais je ne leur ai pas dit. J'arrive dans la classe de Pierre. Je cours vers lui, et je lui dit à l'oreille « souviens toi de moi, et fuis à tout prix le communisme » et je lui donne une pièce en argent dans la main. Cette pièce appartenait à mon père, et à son père avant lui, c'est une pièce d'avant même le fascisme. Cette pièce, c'est un message d'espoir pour la Loduarie, un signe qu'un monde vivable est possible sur le sol de nos ancêtres. »

Pendant que Carlos parlait, des torrents de larmes avait coulé sur ses joues, presque sans qu'il s'en aperçoive.

La journaliste demande : « Et comment vous en êtes-vous sorti ? »

« Et bien, ils m'ont emmené dans un camion où il y avait plein d'hommes comme moi. Je me souviens que c'était à ce moment qu'il y a eu un vrai déclic en moi, quand j'ai vu leurs regards. A ce moment-là, j'ai vu que je n'étais pas le seul à douter du communisme, que malgré la propagande incessante, il y en avait des dizaines, des centaines d'autres comme moi qui doutaient, à juste titre d'ailleurs.

Ils nous ont conduit dans un centre de rétention, où on devait travailler jusqu'à douze heures par jour. J'y suis resté un mois, et regardez moi maintenant. »

Carlos soulève son t-shirt et découvre un ventre d'une maigreur rachitique.

« Au bout d'un mois, donc, ils ont emmené certains d'entre nous, dont moi, de nuit hors du centre de rétention. Je me souviens d'une vision qui hante encore mes nuits : celle d'un de mes camarades les plus proches, même si j'ai désormais de la peine à prononcer ce mot, qui s'effondre de fatigue, raide mort. Je fus le seul à lui accorder un regard, un des gardes qui nous accompagnait le fit tomber dans un fossé sur le bord de la route d'un seul coup de pied.

Après une dure nuit de marche, on est arrivés à un port. Les gardes nous ont accordé deux heures de sommeil, puis nous ont fait embarquer dans un bateau. Je crois qu'ils voulaient nous faire pêcher, s'ils ne voulaient tout simplement pas nous jeter à la mer. En tout cas, rien de tout cela ne se déroula comme prévu. Au bout de ce qui me sembla être une heure de navigation, les deux gardes qui étaient restés avec nous aperçurent quelque chose à l'avant du bateau. Un poisson je crois. Ils se penchèrent donc sur le bastingage, de telle manière qu'il n'aurait suffi que d'une poussée pour les noyer tous les deux. J'échangeai un regard avec l'homme à mes côtés, et ce regard voulait dire : « Même si on est épuisés, on doit les pousser, c'est notre seule chance de survie. » Alors on se précipite sur eux et on les pousse de toutes nos forces. Eberlués, les autres nous fixèrent d'un regard d'étonnement interdit. On sentait dans ce regard qu'ils étaient exténués, que plus rien ne pouvait les étonner, mais que là, ce qu'on venait de faire, ils n'en croyaient pas leurs yeux. Passée ces secondes de silence, on commence à s'organiser dans le bateau. Tout de suite, la décision de mettre le cap sur la Clovanie est prise. Mais c'était sans compter les éléments. Après à peine quelques minutes de navigation, une tempête se déclare. La panique s'installe dans le bateau de pêche et je décide de me planquer dans un coin de la cabine. Très vite, ma tête heurte le mur et je m'évanouis. Lorsque je me réveille, j'étais le seul survivant du bateau.

Je vous avoue que là, je n'en menais pas large. A vrai dire, en voyant la mer à perte de vue de tous les côtés, je pensais qu'il valait mieux me jeter à l'eau. Mais je fis confiance à mon étoile... et je m'endormis sur le pont. Je ne sais pas combien de temps je dormis, mais je me réveillai avec une soif torturante, ma tête cognant le mur sur lequel je m'étais appuyé. Je me levai doucement et je réalisai que le bateau venait de s'échouer sur le sable, et que c'était là l'origine du choc qui m'avait tiré de mon sommeil.

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En voyant flotter le drapeau Clovanien sur la plage, je pleurai de joie. Mon corps tout entier me lâcha et je m'effondrai sur le sable chaud.

En marchant un peu, j'accédai à un petit village et je tapai à la porte de la première maison. Aussitôt, je me rendis compte de l'hospitalité compulsive des Clovaniens. Ils me donnèrent le gite et le couvert avec la simplicité d'âme la plus touchante.

Le lendemain, je me rendis aux autorités Clovaniennes et ils furent tout aussi admirables que leurs compatriotes dont j'avais déjà fait la rencontre. Et pour cette compréhension, cette hospitalité, cette générosité, les Clovaniens, je vous le dis, je vous aime. »

Carlos s'arrête un instant.

« Et là vous êtes venue m'interroger. »

« Merci beaucoup Carlos, pour ce témoignage bouleversant. Nous vous souhaitons une bonne chance pour la suite. »

« Merci à vous. »

Devant l'histoire de Carlos, le peuple Clovanien retient ses larmes et la haine nationale envers les communistes de Loduarie qui menacent actuellement nos frontières ne fait que s'accroître.


Gloire à l'Empereur.

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Elisabeth Prokofievna,
Pour le Journal de Legkibourg
12/04/2008
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