Ministère de l'Extérieur : Thermes d'Augustus (Αυτοκρατορικό Υπουργείο Εξωτερικών)

Dernier vestige de la civilisation rémienne, la cité de Théodosine est le foyer des derniers descendants de ce peuple antique qui s’étendit de l’Eurysie à l’Afarée puis au Nazum. Véritable mégapole multiculturelle aux abords du golfe Eurafaréen, la ville contrôle le canal qui rejoint la Mer des Bohrins, construite depuis près de deux millénaires, c’est la dernière représentation de la mythique Rhème. Aujourd’hui Théodosine est l’ombre de sa gloire passée, c’est surtout une métropole surpeuplée et mal entretenue qui est devenue le principal point de passage des nombreux flux migratoires entre l’Afarée et l’Eurysie. Les bâtiments impériaux conservent néanmoins une splendeur qui force le respect et celui qui abrite la plus vieille diplomatie du monde ne déroge pas à la règle.

Les thermes d’Agustus représentent un immense complexe de bains thermaux luxueux qui accueillent depuis des siècles le siège de la diplomatie impériale. Malgré la modernisation évidente des locaux, les thermes conservent la tradition dite de la pierre chauffante, celle-ci consistant en l’utilisation de pierres chauffées qui maintiennent naturellement une température élevée dans l’eau. Bien sûr, les thermes abritent aussi un Palais au cœur de la structure, ce dernier servant pour l’administration ministérielle en charge des affaires extérieures à l’Impérium. La tradition toujours en vigueur veut que le messager qui souhaite remettre un message à destination de l’Empereur prenne un bain pour se purifier avant de pouvoir remplir son rôle d’émissaire. Cette tradition s’impose aussi aux citoyens rémiens, c’est pourquoi les thermes sont rarement déserts tant l’attente peut parfois être longue. Toujours selon les habitudes millénaires, les messagers doivent se dévêtir pendant le processus, le contraire étant sujet à des moqueries des fonctionnaires (les asekretis) qui sillonnent l’édifice.

Le protocole est particulièrement important au sein de Théodosine et une rencontre officielle mérite qu’on accorde du temps à l’étude de ce même protocole. Les erreurs peuvent facilement être perçus comme une injure envers l’Empire et avoir de sévères conséquences pour la personne concernée car en présence du Basileus tout individu est responsable de ses mots même s’il n’est qu’un simple émissaire. Quelques faits d’intérêts au sujet du protocole :

La princesse Jeanne-Marie Hélène de Prima, par la volonté souveraine de son frère le redoutable Charles II, a son excellence Gianni Elios, ministre des affaires extérieures de l'Auguste Empereur Remien, Justinien XX, Salut et Respect.

Excellence, j'ai reçu ordre de mon frère de prendre contact avec vous afin d'organiser un rapprochement diplomatique entre nos deux pays et pour exposer à l'Empereur Remien le concept et l'actualité de l'Union Médiane des Traditionalistes et combien cette organisation serait honorée de compter l'Empire parmi ses membres, elle qui cherche à unifier toutes les civilisations contre la barbarie.

Les temps que nous vivons sont des temps mauvais, et le barbare est plus que jamais à nos portes. Tandis que nos braves défenseurs sont aux murs pour y accomplir le devoir, il est du devoir des princes de veiller au salut durable de la Cité. Aussi permettez-moi solennellement de solliciter l'honneur d'une audience auprès de votre Auguste Empereur, Justienien XX.

Fait à Prima l'an 2010, le 10 de Février.

A Sa Toute Puissance l'Empereur Rémien, de la part de Clotilde, l'indigne mère des Clarisses de la Charité, la Paix de Dieu soit sur Vous, la paix soit aussi sur l'Empire de Réme que l'on nomme aussi Empire de Théodosine.

L'instruction classique m'a très jeune fait comprendre toute la considération qu'il fallait avoir pour votre peuple si l'on voulait essayer de faire justice à sa finesse culturelle et a son indiscutable supériorité civilisationnelle, mais on m'a aussi informée que l'Empire ne manquait pas de travail pour des femmes de Dieu comme nous qui, bien que manquant de cette finesse qui vous caractérise, souhaitent malgré tout vous apporter un peu de leur bonne volonté pleine de balourdise barbare.

Permettez-nous donc également, nous appuyant sur la caution du Royaume de Prima dont je suis la fille et de son roi dont je suis la sœur, de solliciter de Votre part un honneur insigne : Celui d'assister votre Trône auprès des pauvres et des déshérités. Pour notre part, nous ne voulons qu'aider, servir, seconder, et n'avons aucune ambition terrestre. Nous avons le Salut comme seul objectif, le Ciel comme seule destination.

En attente d'une réponse, Veillez recevoir, Auguste Majesté, mes hommages les plus humbles et les plus respectueux que je sais cependant vous rendre mal du fait de ma barbarie gauche, laquelle je vous pries humblement de bien vouloir pardonner conformément à Votre proverbiale bénignité.

Mère Clotilde de la Croix
Abbesse Générale de l'Ordre