Activités coloniales en Afarée de l'Ouest

Ce topic incarne les actions internes de l'Empire Listonien sur les colonies de l'Afarée de l'Ouest. Il permettra notamment de répondre aux actions menées au sein du topic des activités étrangères dans l'Empire Listonien. C'est aussi un recueil des actions listoniennes et des scénarios associés dans la région.

Après une nomination théâtrale en présence de l’Empereur, le nouveau commandant-en-chef de toutes les armées coloniales de Listonia, prend acte de sa première mission en Afarée. Avec une armée de professionnels et une flotte à disposition, le Gouverneur Militaire doit réussir le défi logistique que représente le déploiement d’une telle force au-delà de l’espace métropolitain. En attendant, il prépare son plan pour rétablir la souveraineté listonienne en espérant éviter un conflit sanglant. Sa flotte se met en route vers l'Afarée tandis qu'il prend contact avec les loyalistes sur le terrain.

Action concrète à Kodeda et Shibh Jazirat Alriyh : Quelques officiers loyalistes reçoivent l’ordre d’identifier les officiers et les personnalités administratives qui pourraient soutenir les mouvements indépendantistes. Une liste est établie et envoyée à Cortés et son état-major. La police se montre moins tolérante qu’avant envers les débordements des militants indépendantistes mais la mesure reste pour l’instant encore en place. Plusieurs contingents loyalistes renforcent la surveillance du principal port et de l’aéroport régional. Néanmoins l’armée reste discrète pour le moment et évite d’attirer l’attention des autorités locales.

Action concrète de Cortés : Le Gouverneur Militaire mène une importante flotte listonienne en direction des deux colonies. Pour le moment, la communication de l’armée se veut rassurante et déclare officiellement que le Gouverneur entend mener des simples manœuvres dans la région. Dans le même temps, la flotte aérienne en métropole se prépare au transport de quelques milliers de soldats vers les garnisons afaréennes, pour l’instant le processus n’est pas engagé mais la logistique se tient prête.

La flotte listonienne s’ancre finalement au large des côtes afaréennes, permettant une mise au point avec l’ensemble des officiers présents. Après une cérémonie en fanfare sur le pont du San Lázaro, le Général Cortés nomme un commandant en second pour l’opération spéciale en Afarée, c’est le Colonel Córdoba qui reçoit pour l’occasion la confiance du nouvel homme fort de la monarchie listonienne. Par la suite, la flotte se sépare en deux, l’une plus importante dirigée par Cortès lui-même et en direction Shibh Jazirat Alriyh. La seconde sous le commandement de Córdoba à destination de Kodeda.

Action concrète à Kodeda : Une flottille se dirige à toute vitesse vers le principal port de la région. Kodeda ne s’étant pas encore véritablement libéré de l’influence listonienne, la manœuvre peut s’effectuer sans contraintes malgré la stupeur des locaux. Les loyalistes présents sur place aident au débarquement de trois compagnies de commandos de la marine depuis les navires. Après une bonne heure de manœuvre dans le port, les deux corvettes reprennent la mer mais ne s’éloignent pas bien loin se plaçant à la fois face au large et face à la ville. Avec le Colonel Córdoba à la tête de l’infanterie listonienne, les troupes loyalistes défilent dans la ville en direction du Palais du Gouverneur tout en entonnant des chants nationalistes de l’Empire. À mi-chemin une centaine de soldats se séparent du peloton principal et prennent la direction de l’aéroport sous la garde des loyalistes.

Action concrète au Shibh Jazirat Alriyh : La flotte de Cortès s’approche avec prudence des côtes du Shibh Jazirat Alriyh. Pour l’instant, la flotte ne s’aventure pas jusqu’au port, elle reste en retrait mais bien visible depuis l’horizon. Par la radio : un officier listonien ordonne au Destroyer Päivää de se retirer sans encombre.

Communication officielle des médias métropolitains : Depuis plusieurs jours, les organes de presses de la métropole insistent sur le discours d’une simple manœuvre militaire à la télévision et dans les journaux.

Les deux opérations spéciales se déroulent pour l’instant sans accrocs et sous le commandement du maintenant célèbre Général Cortès, les troupes listoniennes conservent une discipline étonnante. Après une entrée en matière très médiatisée, la flotte listonienne mouille désormais dans les ports des deux colonies afaréennes. En métropole, les médias impériaux déploient toute leur énergie pour vanter les mérites de l’action listonienne en faveur des colonies. Cette communication atteint même les médias coloniaux qui relaient sans hésitation la propagande impériale. Désormais l’Empire est officiellement de retour en Afarée.

Action concrète à Kodeda : Les soldats impériaux investissent facilement le Palais du Gouverneur sur les hauteurs de Nasabis, le Gouverneur local est un homme corpulent et notoirement corrompu. Celui-ci est directement consigné dans ses appartements sous bonne garde. En quelques heures, le palais se transforme en véritable quartier-général du Colonel Córdoba et des loyalistes. Près d’une centaine de soldats tiennent les lieux tandis qu’une autre compagnie patrouille entre le palais et le port de Nasabis où la flotte listonienne est accostée. Par moment des hélicoptères légers décollent du porte-hélicoptère et survolent Nasabis à basse-altitude avant de repartir en direction du port. La manœuvre vise bien évidemment à faire comprendre à tous que l’Empire est bien chez lui dans la colonie de Kodeda. Du côté de l’Aéroport de Nasabis, situé en périphérie de la ville, principal aéroport de la région, la centaine d’hommes des commandos de la marine rejoignent les quelques compagnies loyalistes qui tiennent l’aéroport depuis quelques jours. Grâce à la loi martiale en vigueur dans l’Empire, le Colonel reçoit rapidement une autorisation de fermeture administrative contre l’aéroport. L’endroit devient une véritable forteresse loyaliste en l’espace d’une demi-journée, grâce notamment à l’installation de barricades et de plusieurs mitrailleuses lourdes.

Action concrète au Shibh Jazirat Alriyh : Après une longue hésitation, la flotte listonienne s’engage en force vers le port de la capitale provinciale. La manœuvre est impressionnante pour les quelques centaines de curieux qui s’agglutinent près du littoral pour observer le retour de l’autorité impériale. Les quelques policiers et militaires encore loyaux à l’Empereur accourent pour dégager le passage en vue du débarquement des marins listoniens. À la surprise générale, les quatre corvettes qui escortent la flotte sont les seules à ne pas accoster, elles se disposent de manière coordonnée afin de bloquer l’accès au port de la capitale. Cinq cents soldats de l’infanterie de la Marine Impériale débarquent depuis un transporteur de chalands, un pétrolier-ravitailleur et un navire-cargo. Dans un tumulte assourdissant, les militaires prennent le contrôle d’une partie du port, s’appliquent à éloigner la foule de civils et débarquent les véhicules et les caisses de ravitaillements. Certains officiers commencent à claironner un chant loyaliste à l’Empereur, celui-ci est bientôt repris par l’ensemble des soldats présents. Un hélicoptère lourd décolle avec 45 hommes du San Lázaro en direction du Palais de Paolo o Prefeito, ce dernier est prévenu par radio que Cortés lui-même vient à sa rencontre. Plusieurs hélicoptères de transports décollent ensuite avec des commandos et prennent la direction de l’aéroport régional tout en survolant la capitale à haute altitude.

La situation dans la colonie de Kodeda est de plus en plus tendue, que ce soit au niveau de la vie locale ou des institutions administratives impériales, la région semble complètement à l’arrêt. Pour maintenir le calme, l’armée n’a pas hésitée à livrer des caisses alimentaires en provenance de son propre stock. Elle mène une double guerre psychologique envers la population, jouant autant de la carotte que du bâton. Tandis que la pénombre s’abat sur Nasabis et que tous sombrent dans un sommeil tranquille, l’armée reste active et prête à déployer son plan de sécurisation de la colonie.

Vers 2h du matin, plusieurs avions survolent Nasabis avant d’atterrir sur la piste de l’aéroport régional aujourd’hui sous le contrôle de l’armée impériale. C’est un véritable défilé d’aéronefs alors que les six avions de ligne encombrent la piste d’atterrissage afin d’accéder aux infrastructures aéroportuaires. Ils débarquent des centaines de militaires en provenance directe de la métropole listonienne, les soldats se déploient dans l’aéroport avec une discipline parfaite en attendant une assignation prévue au petit matin. Pas de repos pour les pilotes qui après une petite heure de ravitaillement reprennent leur envol en direction du territoire métropolitain. Grâce à ce débarquement et en l’espace d’une seule nuit, les forces impériales se portent désormais à plus de deux milles soldats dans la région.

Les hangars de la garde coloniale sont saisis vers 4h du matin, tous les véhicules revenant à l’armée impériale qui officiellement prend le relais pour maintenir l’ordre dans la colonie depuis la déclaration de la loi martiale par l’Empereur en personne. Les manœuvres se déroulent sans heurts, l’armée n’hésitant pas à venir en force pour s’assurer que les autorités locales coopèrent. Des arrestations sont menées vers 5h du matin, les cibles sont les policiers, gardes coloniaux, militaires et agents administratifs impériaux de la province qui seraient connus pour soutenir publiquement l’indépendance. Depuis le début de l’opération, les dénonciations anonymes ont été nombreuses, permettant une sorte de purge dans la région. Des centaines de personnes sont tirées du lit par les militaires et conduites jusqu’à l’aéroport où ils sont enfermés sous bonne garde, bien évidemment des interrogatoires sont immédiatement menés à l’encontre des suspects.

Une nouvelle journée se lève finalement sur Kodeda et sa capitale. Les patrouilles impériales sont plus nombreuses qu’auparavant et la loi martiale est désormais strictement respectée, les affiches pour l’indépendance sont retirées et les militants qui distribuent des tracts sont systématiquement appréhendés par les militaires. Si l’armée s’était jusqu’ici cantonnée à la capitale et ses environs, des convois armés sont maintenant envoyés dans la campagne, l’Empire renforce sa présence de partout. Des personnalités controversées et en faveur de l’indépendance comme le Prince Saadin sont mises sous surveillance permanente, l’armée ne prenant d’ailleurs même pas la peine de se montrer discret.

La présence impériale maintenant renforcée dans l’ensemble du Kodeda, le travail de fond peut commencer pour le commandement listonien qui contrôle toujours le Palais du Gouveneur, symbole du pouvoir impérial dans cette colonie. Si Nasabis est devenue une place forte pour les troupes coloniales, l’armée connait des difficultés à maintenir l’ordre dans la campagne. Même si le terrain est connu, les conditions climatiques n’arrangent pas la situation et rendent les patrouilles moins régulières. Jusqu’ici les inquiétudes de l’armée se tournaient plutôt vers les militants indépendantistes appartenant aux cercles de « l’extrême-gauche locale » enfin selon le discours officiel. Mais le Colonel ne pouvait ignorer les manifestations qui ébranlaient désormais les communautés rurales qui réclamaient l’émergence d’une monarchie régionale. La situation changeait radicalement pour le commandement qui allait devoir se montrer plus enclin aux négociations, on pouvait facilement enfermer les rebelles mais quelqu’un comme le Prince Saadin ne pouvait disparaitre comme si ce n’était rien. L’empire ne voulait surtout pas attiser les flammes d’une contestation, Córdoba était un homme rationnel qui savait qu’à la minute où il allait devoir ouvrir le feu, la situation deviendrait explosive. Il restait toutefois une carte dans les mains du Colonel, l’initiative d’une négociation avec un camp qui serait favorable aux intérêts impériaux. C’est pourquoi le Prince Mutarrif ibn Saadin fut gracieusement invité à rencontrer Córdoba et les autorités locales au sein du Palais de Nasabis. Le Prince allait devoir faire un choix, l’Empire ou le chaos.

L’arrivée des forces impériales au Kodeda aura permis la reprise des activités sous la supervision de l’autorité métropolitaine. Si la capitale est devenue une véritable place forte en l’espace de quelques semaines, la campagne kodedane reste une épine dans les pieds de la Couronne de Listonia. Tandis que les négociations avec le Prince Saadin se déroulent au cœur de Nasabis, l’Empire avance un nouveau pion en espérant contrebalancer la situation globale à son avantage. Conscient du danger que représente désormais le chantier pour l’intégrité de la colonie mais ne souhaitant pas ouvertement prendre part à la lutte que se mènent désormais le clan Saadin et le Consortium, le Colonel Córdoba élabore un plan risqué qui pourrait lui coûter sa carrière. Espérant tenir sa promesse au Consortium, il lève une force destinée à une expédition à Ganfra. Deux compagnies de conscrits locaux sont levées sous l’encadrement de quelques officiers expérimentés, cette force est envoyée au nord grâce un convoi lourdement armé. Sur la route, les soldats contrôlent tous les villages et hameaux qu’ils croisent, s’assurant que le drapeau impérial flotte sur les lieux et distribuant un peu de nourritures et de médicaments aux villageois. Véritable aide ou manœuvre tactique ? Même les officiers se posent des questions. C'est en tout cas, la première fois depuis le débarquement que l'armée impériale s'aventure en dehors des environs de Nasabis.

Alors que l’avenir de la colonie est négocié à Shati Alqahwa, Cortès continue d’avancer ses pions au Shibh Jazirat Alriyh souhaitant reproduire la stratégie initiée avec succès au Kodeda. Les hélicoptères de transport qui avaient décollés du San Lazaro débarquent bientôt près d’une centaine de commandos de la marine près de l’aéroport régional de Shati Alqahwa, la scène du déploiement est particulièrement impressionnante tandis que les hélicoptères déposent les militaires tout autour de l’infrastructure, certains débarquant sur la piste d’atterrissage, d’autres prenant contrôle du terminal aéroportuaire. Si l’opération peut sembler agressive, elle se fait néanmoins sans violence, les soldats impériaux ne se considérant pas encore sur un territoire contesté. Les activités de l’aéroport sont temporairement suspendues, les officiers rappelant aux fonctionnaires l’état de loi martiale déclarée par l’Empereur en personne à Listonia. Après une évacuation controversée, les soldats barricadent les principales entrées du terminal et organisent des patrouilles tout autour de la piste d’atterrissage quadrillant la zone comme si une attaque était imminente. Au Shibh Jazirat Alriyh, les hommes de Cortés ont d’ailleurs reçus une consigne spéciale : se méfier autant des femmes que des hommes. Pour l’instant l’heure est bien évidemment à l’intimidation mais l’armée impériale se prépare à toutes les éventualités tant que les négociations ne sont pas terminées. Au même moment, les sous-marins listoniens qui avaient été secrètement déployés dans la péninsule de Sotavento repèrent une étrange signature radar près des Côtes Brisées, ils entament une approche lente et furtive pour tenter d’identifier la cible.

Suite à la disparition soudaine et inexpliquée du Prince Saadin, l'administration coloniale listonienne fait savoir aux populations locales qu'une enquête vient d'être ouverte. Des patrouilles véhiculées sont envoyées à travers la campagne pour interroger tous les villages isolés afin de découvrir d'éventuels indices sur le sort du patriarche de la famille Saadin. La demeure familiale est d'ailleurs mise officiellement sous surveillance policière dans le cas d'une potentielle menace envers les membres restants de la famille.

Les chantiers de la route au Nord.

Quelques heures après le passage du convoi kah-tanais, le bataillon de maintien de l’ordre, qui avait reçu l’ordre de sécuriser le chantier, est attaqué par un mystérieux commando. Les assaillants portent des tenues qui peuvent s’apparenter à celle des insurgés, un tir de lance-roquette vient même endommager les infrastructures, une quarantaine de conscrits décèdent dans l’affrontement. Subitement, les assaillants disparaissent dans les montagnes. Dès le lendemain de l’assaut, un décret du Gouverneur local impose la fermeture des chantiers jusqu’à nouvel ordre, ces derniers ne peuvent plus être protégés dans les meilleurs conditions. Les machines du chantier sont saisies par l’armée et les ouvriers sont renvoyés chez eux. Une présence militaire est néanmoins maintenue et même renforcée.

L’héritage des Saadin.

Depuis la disparition du Prince Mutarrif ibn Saadin, sa première épouse, Hamda bint Tahla s’occupe des possessions familiales. Cependant depuis quelques jours, la famille Saadin se retrouve au cœur d’un véritable imbroglio administratif, la haute autorité coloniale vient de geler plusieurs comptes bancaires de la famille Saadin, en l’absence du décès avéré de Mutarrif ibn Saadin, sa fortune ne peut pas être cédée. Plusieurs propriétés et entreprises possédées par le Prince sont d’ailleurs investies par les forces de police locales à la solde du Colonel.

La Métropole s’invite à Nasabis.

La garnison en place près de l’aéroport de Nasabis se renforce et intensifie les contrôles autour des infrastructures aéroportuaires. L’aéroport est définitivement fermé aux civils jusqu’à nouvel ordre et un ballet d’avions de ligne en provenance de la Métropole s’enchainent sur les pistes. Près de deux milles soldats listoniens débarquent en l’espace d’une seule nuit venant renforcer les forces déjà en place.

Rebondissement inattendu au Kodeda, hier soir, le Prince Mutarrif ibn Saadin est apparu en direct à la télévision coloniale pour la première fois depuis sa disparition inexpliquée en août dernier. Une intervention surprise retransmise pour l’occasion par la plupart des médias régionaux et même nationaux. Pendant près d’une vingtaine de minutes, le Prince s’est soumis aux questions de Hejar Desmal, le célèbre rédacteur-en-chef de Sajal Nasabis, le plus influent quotidien de la capitale kodedane. Il a été notamment question de la vérité sur sa disparition, sujet brulant qui secoue le Kodeda depuis déjà plusieurs mois. Mutarrif ibn Saadin aurait alors déclaré avoir été enlevé par des insurgés varanyens qui auraient apparemment tenté ensuite d’attenter à sa vie, ce n’est que grâce au concours des forces spéciales impériales qu’il aurait réussi à échapper à ses ravisseurs. Il s’est ensuite excusé publiquement devant la caméra pour son absence justifiant cette dernière par la menace qui pèse toujours sur sa vie. Un récit qui semble-t-il a fait sensation puisqu’il a été largement repris sur les réseaux sociaux locaux avec l’émergence du hashtag #JusticeforMutarrif. Enfin le Prince a terminé son entretien par un discours à l’attention de ses partisans à travers l’ensemble du Kodeda. Il a rappelé son attachement à la Couronne de Listonia et sa volonté d’aider au maintien de la paix sociale au Kodeda, il a d’ailleurs invité l’ensemble de ses partisans à observer une discipline stricte et à collaborer avec les autorités impériales. Bien évidemment il a ensuite condamné les troubles récents qui selon-lui seraient le résultat de forces malicieuses voulant pousser la région dans une guerre impie. Enfin, il a encouragé son épouse et sa fille à attendre patiemment son retour à Sidi Karif. Mutarrif semblait inquiet et fatigué mais nul doute, le Prince est bien de retour sur la scène kodedane.

L’après-midi était déjà bien avancée au Kodeda, le soleil qui baissait inexorablement annonçait une dernière lueur écarlate avant qu’il ne vienne enfin à se cacher sous les montagnes lointaines de l’Est. Cortés contemplait le spectacle avec une admiration évidente, il avait toujours eu un faible pour la région. Tandis qu’il détaillait l’horizon, il songeait aux périls mortels auquel sa patrie devait faire face. Depuis quelques années, l’intégrité de la Couronne était sans cesse remise en question, l’extravagance de la précédente diplomatie avait été la goutte d’eau de trop dans un vase déjà bien rempli. Aujourd’hui il était la dernière barrière qui retenait la chute d’un Empire pourtant autrefois sans nul pareil. Tous les jours, les adversaires de l’Empereur œuvraient en secret pour organiser sa chute, Cortés en était convaincu, les traitres étaient légions, il ne pouvait leur pardonner la perte du Pontarbello ou de Port Hafen. Cette fois-ci il allait montrer au monde comment la Listonie traiterait désormais toutes les menaces contre son intégrité territoriale, cette fois-ci il déchainerait les enfers.

Soudain son songe fut subitement interrompu par le bruit reconnaissable des bottes du Colonel Córdoba. « Général, tout est prêt, les artilleurs attendent votre ordre. » Annonçait-il avec son habituelle nonchalance. Cortés ne répondit pas tout de suite, appréciant quelques instants de plus le spectacle que lui offrait mère nature. « Les hommes ne changeront jamais, Córdoba. Ils s’immisceront toujours entre nous et la paix. Mais c’est notre rôle de leur rappeler ce qu’il en coûte de nous défier. » Córdoba conserva le silence, il savait que le Général n’attendait aucune réponse. Les deux militaires s’apprêtaient à prendre une décision irréversible, le genre de décision qui allait avoir des répercutions inévitables. Il y a seulement quelques jours, les agents du Syndikaali faisaient parvenir l’emplacement de plusieurs camps mandrarikans aux listoniens après une virée en drone en territoire insurgé.

Un hochement de tête de Cortés convainquit le Colonel que c’était le bon moment pour donner l’ordre, il s’exécuta sans plus de suspens. Quelques instants plus tard, une puissante détonation se fit entendre, bientôt une lueur jaillit dans le ciel illuminant le crépuscule naissant. Le missile balistique s’éloigna bientôt en direction de l’arrière-pays où un camp illégal d'insurgés avait été signalé. Bien évidemment un simple missile de croisière aurait été suffisant, mais les autorités impériales voulaient cette fois-ci marquer les esprits et faire un maximum de victimes. Bientôt un bruit sourd retentit depuis l’horizon, la terre trembla même quelques instants.

À peine une heure après les évènements, tous les médias de la région ne parlaient plus que de ça, selon la version officielle, l’armée impériale venait de riposter à la suite d’une tentative d’invasion venue de l’étranger. La soirée qui suivit fut animée par les nombreuses interventions télévisée et radio du Prince Mutarrif ibn Saadin aux côtés du Colonel Córdoba, tous deux tentant de rassurer la population et l’enjoignant à soutenir la cause impériale qui était la seule à défendre l’intégrité du Kodeda.

Action militaire concrète : Tir d'un missile balistique préalablement importé de la Métropole en direction des positions indiquées par les agents du Pharois. Le missile détruit un camp d'insurgés à la solde du Clan Saadin.