25 novembre 2009Rubrique militaireLe CASR annonce la mobilisation de 1500 soldats supplémentaires !Priscyllia en guerre ?Hier, nous avons eu accès à une communication interne du CASR déclarant la mobilisation de 1500 combattants de la révolution supplémentaires dans les bataillons révolutionnaires.
Serait-ce le signe avant-coureur d'une entrée en guerre priscyllienne? Les sondages de l'AGCRAP continuent de fuser sur tous les territoire, et tous les conseils de collectivités en parlent : Faut-il intervenir ? Comment ?
Les priscylliens et priscylliennes semblent avoir un avis plutôt tranché sur la question. Plus de 70% d'entre eux se positionnaient en début de semaine du côté des interventionnistes : ils sont maintenant plus de 75%, avec 5% d'indécis ou de non votants.
Rien de mieux que ces chiffres pour conforter Monika Poliakov dans sa doctrine néo-révolutionnaire de soutien aux révolutions internationales : serait-elle derrière ce renfort de troupe demandé par le CASR ?
Rien n'est sur, mais la décision lève un vent de protestation chez bon nombre de porte-paroles, trouvant arbitraire la prise de ces mesures militaires radicales. Le mouvement n'a pour l'instant pas pris son envol en dehors de l'assemblée, au contraire, des priscylliens et priscylliennes se rapprochent en nombre des locaux du CASR pour s'inscrire aux sessions de formation des FRAPs.
Les routes liant les usines de manufacture militaire et les garnisons sont devenues impraticables ces derniers jours à cause du flux constant de convois exceptionnels livrant le matériel neuf aux forces armées. Priscyllia ressemble de plus en plus à une véritable machine de guerre.
Jusqu'où ira l'escalade ?
Michael Karmichov
Rubrique syndicaleCommuniqué du Syndicat des distilleurs et brasseurs priscylliensNous, membres du SDBP, revendiquons notre opposition la plus radicale avec les méthodes employées depuis peu dans les distilleries de la rue Isky-Ary, produisant le spiritueux du même nom.
Depuis l'acquisition des ateliers de toute la rue par les frères Von Ilivitch, les conditions de travail des ouvriers et ouvrières se sont largement détériorés. Nous ne comprenons toujours pas comment il est possible qu'un si grand nombre de moyens de production de liqueurs se retrouvent entre les mains d'une même famille, et qu'une gestion si désastreuse et inhumaine de la main-d’œuvre puisse se poursuivre dans le silence le plus total.
Certains ouvriers poursuivent leur travail jusqu'à minuit, souvent sans interruption depuis la matinée. Au nom du "savoir-faire priscyllien", de nombreuses pause déjeuner se voient rabotées, voir supprimées par des cadences infernales. Des mesures de sécurité ont été retirées ou relativisées afin de favoriser le rythme de production.
Cette dégradation des conditions de travail est apparu avec l'accord commercial entre Priscyllia et le Pharois, qui a crée une forte demande sur l'alcool de pin Isky-Ary. Un accord supposé bénéfique pour toutes et tous, mais qui pour l'instant ne profite qu'à deux personnes :
David et François Von Ilivitch. Nous pensons que ces deux usurpateurs profitent du système priscyllien, et s'improvisent chefs d'entreprise là où ils n'ont aucun droit de le faire. Outrepassant largement leur rôle de secrétaire général et secrétaire adjoint, nous demandons à ce qu'ils soient jugés pour
accumulation de propriété,
privatisation excessive,
vol, et
crime contre l'intérêt du peuple priscyllien.
Nous nous constituons, au nom de nos camarades, victimes dans le cadre de ce procès. Nous souhaitons que leur soit retirés leur pouvoir au sein des ateliers, et que soit réparties la production d'Isky-Ary.
Jusqu'à la fin de ce procès, nous déclarons, au nom de nos camarades ouvriers-distilleurs, qu'aucune bouteille ne quittera les ateliers.
Rubrique historiqueFarid Brozinaf : fondateur du Parti Autonome PriscyllienFarid Brozinaf en 19151911, un ferry accoste sur les rives d'Aërola.Descendant de la passerelle, après quelques minutes d'attente, Farid Brozinaf, illustre étranger, illustre inconnu, débarquant pour la première fois de sa vie sur le territoire priscyllien. Il n'en connait rien, ne parle pas la langue, mais s'apprête à devenir l'un des personnages les plus importants de son histoire.
Jeune homme d'une vingtaine d'année venant d'un pays d'Afarée dont il ne mentionna jamais le nom, Farid n'est là ni par choix, ni par obligation. Il est simplement à la dérive, dira-t-il plus tard dans une interview. Apatride et sans repère, il a pourtant les idées bien claire.
L'un des premiers signes de sa présence en Priscyllia remonte au jour de son arrivée, et il s'agit de sa carte d'adhésion au parti communiste priscyllien, petite institution politique largement minoritaire dans une Priscyllia qu'on ne reconnaitrait pas aujourd'hui : libérale et marchande.
Attiré par les logements gratuits proposés aux adhérents du PCP, ou bien fermement attaché aux valeurs collectivistes, Farid participera cependant à toutes les assemblées générales du parti jusqu'en 1913. Il racontera plus tard avoir appris le priscyllien de cette manière.
"Le fait de comprendre ce que disait tout ces gens m'a fait comprendre que je n'étais pas d'accord avec eux".En effet, Farid disparut brutalement des sièges du parti, continuant néanmoins son activité de maçon débutée dès son arrivée sur le territoire. C'est en 1912 qu'un changement brutal vient bousculer à nouveau sa vie, et celle de Priscyllia toute entière.
Licencié de son travail à cause d'une crise économique sévère, et expulsé du parti faute de présence aux réunions, il perd à la fois son logement et sa source de revenu. La non-domiciliation étant prohibée dans la Priscyllia de cette époque, Farid est voué à une expulsion rapide. En février, après plusieurs mois d'errance, il est contrôlé et arrêté par la police d'état, et mis sous les barreaux le temps des procédures d'expulsion. Mais il parvient à s'échapper théâtralement du commissariat qui l'enferme en piégeant à l'explosif la porte de sa cellule. La détonation lui permettra de s'enfuir, tuant deux agents au passage.
S'en suit un quiproquo décisif : plusieurs bandes organisées de communistes libertaires subsistent alors à Aërola. Celle-ci prennent l'évasion du prisonnier pour un acte de rébellion formidable, et vont réussir à entrer en contact avec Farid, qui intègre alors ce milieu des "égouts priscylliens".
En 1913, suite à un accord interne à plusieurs bandes, mené par Farid, le Parti Autonome Priscyllien nait. Il est revendiqué pour la première fois en juillet 1913, lors de l'action "
Contre-Eschylle" : l'explosion programmée de la banque centrale de Naminov, centre effervescent des échanges commerciaux en Priscyllia. Le bâtiment s'enflamme intégralement, offrant de magnifiques images au monde entier. Une dizaine de personnes meurent dans l'attentat, qui ne touche aucun civil. Trois membres du PAP resteront ensevelis dans les caves de la banque.
Cet attentat acte le début du mouvement anarchiste dans le pays, mettant en évidence les luttes de classe qui s'opèrent dans le système capitaliste priscylliens de l'époque. La bourgeoisie, tout comme le prolétariat, vont entamer chacun une radicalisation contradictoire, qui mène inéluctablement à la révolution de 1987.
Farid Brozinaf, quand à lui, mourra en 1925 dans un raid de la police à son domicile. Personne ne sait vraiment si il est mort en se défendant, s'il s'est suicidé, ou si il fut exécuté après sa capture. Son corps n'a pour le moment jamais été retrouvé.
Théodorovitch Malislav