10/03/2013
18:11:48
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La visite de Bourg-Léon de la comtesse Eugénie

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Eugénie Dalyoha


La comtesse Eugénie descend d'avion, suivie de prêt par six gorilles en costard noirs et lunette de soleil. La demoiselle, elle, est en robe de gala XIXe, boucles anglaises à foison et crinolines à multiples cerceaux éblouissants. Une fois sur le tarmac elle regarde autour d'elle, il y a du monde pour l'accueillir ?

paon

Il y a Blaise Dalyoha, le jeune homme sur la photo, et le médecin en chef de Carnavale, Philippe Géminéon. C’est un homme dans la soixantaine plutôt propre sur lui. Ils portent tous les deux des costumes sobres mais d’une grande qualité. Autour du tarmac tu peux voir des arbres, des fontaines et des jardins avec des paons et des oiseaux exotiques.

Blaise s’avance et salue l’ambassadrice « Mademoiselle » avant de lui offrir un baise main « bienvenue à Grand Hôpital, j’espère que vous avez fait bon voyage. »


Elle tend la main et semble prendre un certain plaisir à voir que l'on use de la plus galanterie avec elle. Elle répond : " Très bon, monsieur, mais je sais que le meilleur est à venir". Elle s’interrompt un instant puis reprend, souriante :" mais ce portrait de vous que l'on m'a montré est trompeur, vous êtes bien plus fameux en vraie qu'en image ... " elle enchaines par d'autres politesses et semble attendre que le jeune patriarche la mène diner.


« A Carnavale, l’avenir est un terrain de jeu. Mais je vous retourne le compliment, l’Aleucie est également un continent plein d’opportunités. » il désigne l’autre homme « Voici le Docteur Philippe Géminéon, le directeur de l’établissement, il répondra à toutes vos questions. Ou presque. »
Le directeur s’approche et te salue dans les formes.

Blaise reprend la parole et t’offre son bras « Mais commençons par déjeuner si vous le voulez bien. »

Il te fait circuler dans des jardins ouverts, à l’anglaise, très bucoliques. Il y a de nombreux hommes d’affaires qui discutent dans des kiosques et se retournent pour saluer Dalyoha sur son passage. Des malades aussi, qui sont entourés d’infirmières qui les font prendre l’air. Tout respire le luxe et la douceur de vivre.

Finalement vous arrivez devant une roche qui dévoile un ascenseur. Vous montez dedans et débarquez sur un kiosque, perché à flanc de falaise. Vous semblez seul au monde, la mer en bas est agitée mais l’air est doux et parfumé grâce aux nombreuses fleurs des lieux.

« Que voulez vous manger mademoiselle ? Sans fausse modestie, nous avons tout. »

passage

La comtesse, impressionnée par tant de modernité, Nouvelle Fidès portant très mal son nom puisque tout y est vieux, prend sur elle de cacher un puissant sentiment d'infériorité derrière une certaine fierté sans doute quelque peu surjouée : " He bien, monsieur, je prendrais ce qu'il convient de prendre, mettons ce que vous prenez vous, mais pas trop, je tiens à ma ligne ..." Puis elle s'évertue de prendre toutes les postions qu'elle a soigneusement observée aux différents galas auquels elle a pu assister et qu'elle a passé des heures, seule derrière son miroir, à imiter dans la solitude de son chambre ducale.


Blaise fait signe et un serveur semble presque apparaître de derrière un pilier du kiosque. « Monsieur ? » « Nous prendrons l’embrun marin de coquillages lofotenois en entrée. Et comme plat de résistance, des côtes de pumas blanc. » il se tourne vers la duchesse, content de lui « c’est une espèce en voie de disparition, j’en ai quelques exemplaires que je clone régulièrement pour leur viande et leur fourrure. Lorsqu’elle aura complètement disparu, tout ça vaudra mille fois son prix. »

On leur sert du vin dans des verres de cristal.

« Carnavale et Grand Hôpital ont beaucoup à offrir, si vous savez ce que vous désirez. Et même si vous ne le savez pas, nous pourvoyons aux besoins mais nous les créons aussi. »

vin

Elle se saisit de son verre dans lequel elle boit avec une grande distinction et, d'un point de vue général, prend ses meilleurs airs, étant même volontiers séductrice, sans jamais cependant être vulgaire ou manquer à la noblesse :

"Je sais très bien ce que je désire ... Cela dit, ce moment en votre compagnie est très plaisant et poétique et j'ai beaucoup de peine à l'idée de l'abandonner à la basse politique".

Elle tente de ne pas trop surjouer son émoi, le chef de famille n'est pas imbécile, mais selon l'état de ses hormones soit il comprendra qu'elle veut noyer le poisson le temps de calmer ses doutes, soit il verra une invitation à l'intimité.


Blaise lève son verre pour la saluer, les lieux, les parfums et les sons, tout est conçu pour être parfait, en total opposition avec l’état de la ville Carnavale, de l’autre côté de la mer sur l'autre versant de l'île, heureusement on ne la voit pas d’ici.

« Nous ne sommes pas pressés, un bon contrat sait se mûrir, comme une agréable compagnie. »

Il désigne le complexe hospitalier, derrière eux, des serres, de nombreux bâtiments d’architecture ancienne qui datent du XIX siècle, l’apogée de la Principauté.

« Vous pouvez rester ici tant qu’il vous plaira, à titre de mon invitée. Mais si vous escomptiez jouer les ambassadrices, et que je doive vous partager avec les autres Grandes Familles, un manoir sur le continent serait plus adapté. Bourg-Léon est enchanteur, mais c’est un lieu de repos et de travaille, les mondanités se font dans les quartiers hauts de la ville. »

On leur sert l’entrée, les assiettes sont incrustées de motifs d’argent fin.

« Je constate que vous avez un visage extrêmement harmonieux, avez vous eu recours à la chirurgie esthétique ou avez simplement une excellente génétique ? »

serres

La demoiselle va rougir, non que ce soit un rougissement feint, mais il est très exagéré compte tenue de la petite expérience de courtisanne qu'elle commence à avoir.

"Il est naturel, mais j'ai quelque doute sur certains aspects de la génétique de ma famille, ce n'est pas que nos ancêtres n'aient pas été braves ou supérieurs, mais nous en avons deux fois moins que la norme ou pour le dire autrement, nos ancêtres sont certainement beaucoup plus de fois les nôtres que vos ancêtres sont les vôtres, ce qui commence à se voir et..."

Elle voulut rire de son trait caustique envers sa propre maison mais s'arrêta nette et ne finit pas non plus sa phrase. Devinant qu'elle était certainement déjà plus grise que ce qu'elle pensait et qu'elle venait d'insulter publiquement sa famille, elle mis la main à sa bouche et regarda le prince avec un regard de consternation, ne sachant que faire.


« A la consanguinité ! »

Il a un petit rire gamin en levant son verre pour porter un toast.

« C’est le prix à payer pour la noblesse n’est-ce pas ? Mes chercheurs travaillent activement sur ces sujets en ce moment même, pour empêcher les risques de développement de tares au niveau embryonnaire. Je ne pourrai pas vous faire visiter les laboratoires mais si le sujet vous intéresse, Géminéon se fera un plaisir de vous en parler. Pour ma part je n’y connais rien, je me contente d’utiliser intelligemment ma fortune. »

Il se met à manger, avec de bonnes manières.

« Vous ne semblez pas très habituée à la diplomatie, si je puis me permettre. Ce n’est pas un défaut mais vous perdrez vite vos moyens, êtes vous sur que tout va bien ? Il faut vous relaxer, Grand Hôpital est un lieu dédié à soulager les troubles, il n’y règne que calme et volupté. »

Il termine son assiette tranquillement.

« Je n’ai pas la chance de connaître votre pays, je détestais mon précepteur en géographie, comment est-il ? »


Elle se ressaisit, apaisée par les paroles de son hôte.
"Mon pays ? Le duché est une société parfaite, nous respectons nos institutions depuis trois siècles, avant nous, ces institutions était celles des Fidessiens, nos ancêtres eurysiens, qu'ils ont maintenus jusqu'à récemment. En sommes nous avons plus de mille ans de perfections ... C'est sans doute trop pour moi ... J'aime les galas, les belles robes et les dorures, donc la vie de princesse ne me coute pas trop, et la société d'Ordres de Fidès, je veux dire la tripartition : Clergé, Noblesse et Tiers-état est pleine de sagesse .... Mais je m'ennuie à mourir quand il n'y a plus personne pour jouer de la musique ou pour me faire danser. Mon pays est un gigantesque théâtre dissimulant une terrifiante et sordide solitude, je suis terrorisée en pensant à l'instant où l'orchestre cessera de jouer et où nous entendrons le silence...

La demoiselle Eugénie se met à légèrement rougir des yeux, sa voix est attaquée :

"Mon frère pense pouvoir obliger les musiciens à continuer de jouer, mon père pensait la même chose, mais je vois bien moi que les choses changent... L'archéofuturisme, notre doctrine, est sans doute une impasse, mais ça je ne devrais pas le dire... Vous devez rire de moi, un peu de vin et je perd mes moyens .... C'est sans doute vrai mais j'ai un terrible, affreux, monstrueux pressentiment ..."


Le jeune homme écoute, mais ce n’est pas sur qu’il comprenne tout. Carnavale est une fête dantesque permanente et continue, une course en avant transhumaniste qui ne peut se solder qu’en devenant des dieux, ou brûler en chemin.

« J’entends vos craintes mademoiselle, votre pays est-il donc si branlant que ça ? »

Il semble pensif.

« On ne s’ennuie jamais à Carnavale, je vous le dis. Vous pourriez demander à rester. Pour ce qui est du Duché, l’argent règle tout, si on sait l’utiliser. Si votre pays s’effondre, nous pourrons faire une offre de rachat. »


Elle devient subitement pensive.

"L'argent n'est pas le problème, monsieur, nous n'en manquons pas. Non, ce qu'il nous faudrait c'est de la science, de la technologie, de la puissance technologique. Tenez , sans doute êtes vous à l'étroit ici. Chez nous, si vous vous y installiez, vous auriez toute la place qu'il vous faut. De plus, chez nous, il est possible d'avoir accès à certaines .... commodités ... il y a certaines matières premières dont l'exploitation, dans un cadre ordinaire, paraitrait immorale, je pense à ce qui est du domaine de la biologie, de la biologie humaine ... "

Elle se met à fixer attentivement le jeune homme, pour bien analyser des expression.

"Si vous installez vos installations chez nous, personne ne pourra vous ennuyer, et vous serez l'élément de modernité qui nous manque .."

Elle déplie son éventail, s'évente nerveusement et le scrute totalement en cet instant clé.


Blaise éclate de rire !

« Vous êtes mignonne, vraiment ! »

Il fait un signe et on leur ressert du vin.

« Carnavale est bâtie sur une fosse commune qui se remplit sans cesse, mademoiselle, vous plairait il de visiter les fermes à organes situées sous l’île ? Ou les champs de blé OGM ? Ils sont si hauts qu’on nourrit une famille avec un épi. Ne vous inquiétez pas pour nous, nous avons transcendé l’humain depuis longtemps, mon père disait même que nous sommes l’apogée de la civilisation, mais que nous avons trop d’avance. »

Il semble très content de lui, c’est un gamin qui frime, mais tout ce qu’il dit est vrai, la Principauté est le royaume de la folie et du vice, ici la vie n’a pour seule valeur que le montant du compte en banque.

« Mais mes laboratoires peuvent bel et bien vous apporter la science. En retour, je vous demanderai un brevet sur les molécules que nous trouverons sur la flore de votre territoire. Et si vous souhaitez aller plus loin, les gènes de votre population. Qu’en dites vous ? »


Quand le jeune homme s'est mis à rire, Eugénie haussa les épaules et fit la moue d'une air qui veut dire : " C'était bien essayé, non ?" Puis, repliant son éventail, elle reprend, sereinement :

" Pour la flore et ses principes actifs, ce n'est pas un sujet, il n'y a aucun problème. En ce qui concerne l'ADN de nos gens ... nous pouvons les prendre oui, il faudra s'organiser ... Mais vous, comment entendez vous concrètement nous apporter la science ?"


On apporte le plat principal, les côtes de l’animal exotique.

« Voilà une conversation qui va comme je l’aime ! Je vous ferai la même offre que j’ai fait à l’Empire Francisquien : la construction de laboratoires sur votre sol et la location de certains de nos brevets les plus modernes. Notre technologie médicale ne peut pas se pratiquer sans les outils adaptés, voilà pourquoi il faudra bâtir des infrastructures sur mesure. Ce sera comme… une oasis au milieu d’un désert. Nous tromperons la mort et la maladie, et façonnerons pour vous une progéniture parfaite, sans vices ni tares. »

Il porte la coupe à ses lèvres, l’œil brillant.

« Ensuite, je vous montrerai mon zoo ! »


La demoiselle, soudain dubitative, le regard perdu au loin :
"Les composants de nos plantes et l'adn de nos gens ... Est-ce bien tout ce que vous nous demandez ? Pardonnez ma candeur ou ma perplexité, mais il me semble que c'est offrir beaucoup pour obtenir peu ... Evidemment vous devez escompter un paiement auprès de la population pour vos travaux médicaux ... Bien sur, ça se comprend, c'est cependant contre nos usages ... Mais si l'on vous fait entrer dans la corporation des herboristes ... Après tout ces ignares achètent tout leurs remèdes depuis fort longtemps ... Nous pourrions leur acheter collectivement tout leurs offices, vous auriez alors un statut totalement légal, plus que constitutionnel : organique ..."
Elle regarde Blaise dans les yeux et scrute ses expressions.

détails

Il rit.

« Vous savez, je ne m’occupe pas vraiment des détails. Mon conseil d’administration et les scientifiques souhaitent acquérir une vue d’ensemble sur la biologie terrestre, je leur en donne les moyens, c'est tout. Bien sûr la construction du laboratoire sera à vos frais et les découvertes qui y seront réalisées, bien que vous ayez un droit d’usage sur celles-ci, restent la propriété de la compagnie. Pour le reste, je suis un bon chrétien, Jesus ne nous a-t-il pas dit d’aider notre prochain ? Je vous enverrai les avocats et juristes demain si vous le voulez, nous verrons pour cette histoire d’herboristerie. »


Eugénie se redresse, tapote son éventail dans ses mains en signe de satisfaction, fait un merveilleux sourire et répond, d'une voix charmeuse :
"Nous verrons tous cela demains, en effet, ces avocats et ces détails ... Maintenant que les choses ennuyeuses sont passées, nous pouvons profiter pleinement de notre soirée, en tête à tête ... "


Blaise hoche la tête. L'héritier Dalyoha a beau être à la tête d’un des plus grands empire financier du monde, il n’en reste pas moins un jeune homme et a un certain désintérêt pour les questions techniques.

« C’est la meilleure idée de la soirée ! Je vous aurai bien proposé un tour sur mon circuit de racing mais il se trouve sur le continent, le directeur de l’hôpital pense que ça ferait trop de bruit à Bourg-Léon. Mais il y a beaucoup de choses à faire malgré tout ! Je possède un zoo, avec toutes les espèces dedans. »

Il insiste sur le toutes semblant assez content de lui.

« Il y a des piscines, un lac artificiel, on peut s’y baigner ou naviguer. La chasse aussi, et des terrains de sports… »

« Mais vous êtes peut-être fatiguée ? Le complexe propose aussi des activités plus tranquilles, le sauna ou les spa. En fait, la plupart des choses que votre imagination peut produire, je pense que Carnavale peut les offrir… »

Il termine sa coupe de vin.


Elle sort son éventail, le déplie, le sourire en coin, le regard biaiseur et tout en s'éventant calmement :
" Allons donc voir votre zoo, et puis l'on ira se détendre au SPA ... A vrai dire j'ai toute ma soirée et ma nuit de disponible ... "

zoo

Blaise semble hésiter un instant en proie à un dilemme personnel, puis sort de table et t’offre son bras.

« Nous prendrons le dessert après alors. Venez. »

Vous reprenez l’ascenseur. Une chose étonnante et qu’il ne semble pas vraiment y avoir de gardes en vue, mais beaucoup de gens à l’apparence distinguée vont et viennent dans les jardins en badinant. Certains signent des contrats en fumant des cigares.

Blaise vous mène jusqu’à une petite navette ouverte montée sur des rails enfouies dans l’herbe et qu’un homme pilote jusqu’à rejoindre un grand zoo.

« Avez vous un continent de prédilection ? Certaines espèces ne vivent plus qu’ici, dans les cages. J’ai aussi des humains aux physiques étranges si ça vous amuse. Tout le monde n’aime pas mais ma mère les trouvait très drôles, quand elle vivait encore. Je peux aussi vous organiser un combat sur mesure, le Duc de Fiondre adore voir s’affronter les lions et les ours. »


Eugénie opine du chef aux excitations de son hôte, son but est de lui être agréable, très agréable. Elle s'invente donc une passion pour les animaux d'un continent quelconque et décrète secrètement que rire de la même chose que la mère de sa cible lui semble être le choix le plus pertinent. Et elle consent à tout ce que lui présentera son hôte, et fera en sorte de rire beaucoup ...


La soirée se passe donc plutôt bien, Blaise Dalyoha semble beaucoup s’amuser, on sent qu’il n’a jamais manqué de rien et vient régulièrement ici. Il commente tout avec grand plaisir.

L’ambassadrice remplit donc bien son rôle, le jeune homme est ravis.


secret
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