[Presse] Actualités gondolaises

Le porte-parole du corps expéditionnaire clovanien, dans sa base de la Nouvelle-Sphornes, a annoncé aujourd'hui l'existence d'ne opération de ratissage dans la région sylvestre du Kwango, dans l'arrière-pays Kwandaoui. Une action militaire de concert avec l'Armée Démocratique Libre (ARL) du gouvernement gondolais a débuté le 9 avril dernier, elle avait pour but de neutraliser le Groupement Armé Légitimiste Kwandaoui (GALK), supposément basé dans ces environs, toujours d'après ce même porte-parole, qui a confirmé qu'aucun des chefs présumés de l'organisation n'avait été capturé mais que plusieurs "combattants aguerris" avaient rendus les armes. On retrouverais parmi eux les déserteurs de la Section Dubois, des soldats des forces spéciales de l'ARL qui ont rejoint le GALK en 2009. Selon les chiffres du ministère de l'intérieur et des armées, corroborés par plusieurs experts indépendants en Alguerena ou au pharois, environs deux dizaines de combattants auraient été abattus, pour aucunes pertes sur les 300 gondolais engagés, et plus de 150 guérilleros auraient déposés les armes. L'armée clovanienne a quant à elle annoncé la neutralisation de 5 de ses soldats. Des honneurs devraient être rendus aux tués.

L'AGP a eu accès aux informations d'une source militaire gondolaise, qui évoque un échec de l'opération. Premièrement parce que les chefs kwandaoui n'ont pu ni être neutralisés ni même identifiés et que le camp de base du GALK n'est toujours pas identifié. Deuxièmement parce qu'il semblerait que le gros du GALK soit toujours sur le terrain. Ensuite parce que cette opération devait être fondée, selon la source, sur l'effet de surprise, que la coalition n'a finalement pas eu du fait d'un enlisement généralisé de la manoeuvre. Enfin, parce qu'il semble que l'ARL et la Clovanie ne soient pas capable de tenir toutes les régions traversées, à moins d'y investir des moyens supplémentaires qui manquerons nécessairement sur d'autres fronts.

Il semble bel et bien que dans ce conflit, le corps expéditionnaire clovanien ait la primeur sur l'Armée régulière du Gondo dans la direction des opérations. En effet, tout dans cette opération tend à montrer que l'initiative, la tactique, jusqu'aux moyens mobilisés dépendent de la République Impériale Pétroléonienne. Ce facteur limite la capacité des forces pro-gouvernementales, qui se sont heurtés pendant cinq mois à un accueil méfiant voire hostile de la population locale. Les reporters de guerre dépêchés sur place pour l'AGP ont été témoins des difficultés liées à une population isolée de la métropole, d'ethnie kwandaoui, qui soutenait pour la plupart le GALK. L'accès à la nourriture, l'effet de surprise ou même la gestion des blessés à été un problème récurrent de cette campagne, qui s'est embourbée dans la jungle profonde au bout de trois mois.

La coalition militaire pro-gouvernementale, que l'on suppose à l'initiative du corps expéditionnaire clovanien, n'a pas encore annoncé si les hostilités seraient poursuivies contre le GALK dans la région du Kwango.

Camarades citoyens, la libération, la vraie libération est en marche ! Les forces de l'Armée Démocratiques ont mis le siège autour Port-en-Truite et vont prendre pays Pitsi d'où la révolte pourra enfin gronder sur tout le pays et permettre notre émancipation. Le système que nous avons tous expérimenté ses derniers temps ont prouvé que la démocratie est possible, sans corruption, par et pour le peuple. Les urbains de Port-en-Truite ne vont pas tarder à le réaliser, et le germe planté en 1991 par le général Sangaré portera ses fruits. Mais cette victoire prochaine accélère la tenue d'un débat auquel chaque citoyen a déjà eu l'occasion de prendre part, j'en suis sûr, au cours de l'année écoulée. Notre régime sera-t-il une Démocratie directe ou une démocratie représentative ? En l'écrivant plus lisiblement : République Socialiste ou Démocratie Populaire du Gondo ?

Dans une démarche pédagogique, nous expliquons bien sûr ce que signifient ces termes compliqués. Instituer sur les pas de l'Armée Démocratique une République Socialiste reviendrait à choisir une démocratie représentative. Il ne s'agit pas bien sûr de reproduire les erreurs de la République Socialiste du Gondo, les plus anciens s'en souviennent encore, qui a échoué à se démocratiser entre 1951 et 1974. Démocratie représentative signifie que les citoyens au niveau local ne prennent pas eux-même des décisions mais désignent ensemble des représentants qui prendront les décisions pour tout le pays en se concertant. Ce format permet à des gens compétents sur les sujets pointus de prendre les bonnes décisions là où les citoyens pourraient être perdus par la complexité des choses et laisser le pouvoir à un tyran malavisé. Mais rien ne garantit qu'un tel scénario se produira ! De nombreux pays, et même des puissances de par le Monde ont adopté un système direct, et ça marche ! Le système direct, c'est celui où tous ensemble, nous décidons de la marche à suivre. Il peut être compliqué à mettre en place sur un territoire de plusieurs millions d'habitant comme le Gondo, mais garantit que la voix de tous est entendue.

On peut accorder à la Démocratie représentative que le Gondo en sortira plus fort, permettant des décisions rapides, même pour les plus difficiles d’entre elles. Elle pourra s'appuyer sur des organes locaux pour faire vivre le débat, cette merveilleuse effervescence à laquelle nous avons goûté dernièrement. L'appui sur un Parti Communiste est par exemple ce qui sert de modèles aux démocraties communistes eurysiennes comme le Kronos ou la Loduarie. Il y aura bien sûr aussi des institutions, probablement une assemblée législative, c'est-à-dire qui fait les lois, des bureaux exécutifs, c'est-à-dire qui décident comment s'organiser avec les biens collectivisés. Tour cela régi par le débat public. On peut opposer à ce système que de nombreux exemples sont le preuve du risque de confiscation de pouvoir. Vous avez tous entendu la propagande de Désiré Flavier-Bolwou, l'ignoble vermine, qui proclame que le Gondo républicain est libre et démocratique. Eh bien, c'est vrai en principe. Et en pratique, vous voyez comment ce système peut dériver pour nous emmener là où nous en sommes aujourd'hui. C'est cette critique qui est le point névralgique de la fondation de l'Armée Démocratique par le camarde citoyen Sangaré, alors visionnaire.

Dans l'autre système, le débat publique conduirait directement à des votes, et donc à chaque fois à une décision. Tous pourrons prendre la parole au moment-clé ou la loi sera écrite. Personne ne pourra être laissé de côté. En revanche, il faudra beaucoup investir dans la rééducation des camardes citoyens, qu'il apprennent à lire et à se forger un avis. Cela demandera un travail permanent pour chaque commerçant, chaque éleveur, chaque agriculteur, afin d'exercer à la fois leur métier et leur droit de gouvernance : nous seront tous président, et ça demandera du travail. De plus, il faudra réduire le débat à une petite échelle, découper le pays en petites collectivisations, tout en luttant pour que cela ne divise pas le peuple. Comme l'a dit le camarde citoyen Sangaré en quittant le gouvernement en 1991 : « la démocratie directe c'est un combat, c'est s'efforcer tous les jours d'être libre. »

Voilà des racines pour votre réflexion, camarades citoyens. Cet article est fini et c'est maintenant que tout commence ! Faites germer vos idées sur ces bases factuelles ! Discutez ensembles, débattez-en autour de vous !

- Maria Cruz, reporter de guerre - À 10h33, ce lundi 17 décembre 2011, les camions militaires poussiéreux de l’Armée Républicaine Libre du Gondo quittent la ville de Port-en-Truite. Il s’agit d’un tournant majeur de la guerre civile gondolaise, ou plutôt de sa phase récente (depuis 2010). La ville était encerclée depuis quelques jours par les rebelles communistes et démocrates réunis au sein de l’Armée Démocratique du Général Sangaré, qui avaient lancé un ultimatum aux autorités : se rendre dans les 24 heures. Le délai n’a pas été respecté, mais le résultat est le même pour la force rebelle qui connaît un développement exponentiel depuis plusieurs mois.

Port-en-Truite est la capitale de la région du Truitin et de la Province Autonome de Port-en-Truite, ce qui en fait une ville-clef de la région. Métropole de 185 000 habitants, c’est le seul port commercial du Gondo sur le Golfe d’Emeraude. Avec une telle prise, l’Armée Démocratique réalise un succès jamais atteint par les rebelles depuis une décennie : ils rejoignent le MLL au rang des factions contrôlant une métropole (ceux-ci tiennent Togubele depuis quelques années, au prix d’une guerre dure avec l’ARL) et semblent de plus priver la RDLG de sa côte nord. Le tout sans aucunes pertes : débordé, le Gondo républicain s’est retiré sans combattre.

La ville était dirigée depuis plusieurs semaines par un commandant militaire, le général de corps Loïc Rongiet-Kolo, en vertu d’un état de siège permanent. C’est lui qui, de concert avec le Premier Ministre de la RDLG Oscar Dwâ, a décidé de replier les forces gouvernementales au Sud du fleuve Gonda. Les habitants sont donc abandonnés à leur sort, entre les forces de l’AD qui devraient investir Port-en-Truite dans les heures à venir, et le mouvement rebelle pitsi (MIPL) qui n’attend que de prendre sa revanche. La présidence n’a quant à elle toujours pas pris la parole. Un court communiqué est prévu dans la nuit. Fêtnat Ongalolu, opposant politique en exil au Banairah, a dénoncé la « politique de l’autruche » du Président Désiré Flavier-Bolwou, qui « n’assume pas sa responsabilité » dans la défaite.

Le maire de la ville Aimé Beaujours, du Parti National-Démocrate (le parti du président Flavier-Bolwou), a annoncé qu’il resterait sur place avec sa famille. Son sort est incertain. Globalement, peu de migrations ont été observées. Le gouvernement a estimé qu’environ 1 000 personnes avaient pris la route du Sud aux côtés de l’Armée. « Faute de moyens, le Gondo ne fera pas évacuer Port-en-Truite », a annoncé monsieur Dwâ hier. Enfin, l’équipe journalistique de l’AGP est fière de vous annoncer qu’elle restera sur place, pour l’information libre. Un certain nombre de défections ont été constatées dans les rangs de l’armée républicaine, mais leur nombre n’est pas encore connu.

Désormais, le conflit gondolais semble avoir définitivement repris ses tournures d’antan, réveillant de vieilles plaies comme le génocide pitsi des années ‘70. L’Armée Démocratique est en position de créer un nouvel État dans l’État, et de relancer un conflit de haute intensité sur le sol du Gondo. L’armée clovanienne enfin, qui n’est pas déployée dans la région de Port-en-Truite, a beaucoup été pointée du doigt pour avoir laissé faire une « résurgence du bolchevisme » sur le territoire qu’ils devaient protéger contre la sédition. Leurs efforts se concentrent actuellement contre le GALK qui menace la capitale Sainte-Loublance, et le MLL à l’Est du pays.