🎬 Festival international de cinéma - Hvari 2008 - CLOS - Page 2

Pays producteur(s) : Kénétie
Catégorie : Film de fiction

Nom de la production : Idil (« Idylle »)
Affiche ou visuel :

Genre ou thème abordé : Comédie dramatique, prostitution en milieu rural

Synopsis ou résumé : Alors que des difficultés financières contraignent Bletana, une jeune mère de 26 ans, à quitter Lëmosten et ses loyers excessifs, pour la profonde campagne lundrusienne, ce déménagement radical s’accompagne d’une nouvelle philosophie de vie. Altruiste, Bletana abandonne sa carrière de cadre pour le plus vieux métier du monde, qui a pour elle beaucoup plus de sens et d’utilité sociale. Elle devient fille de joie à la campagne, et propose ses services dans des villages désolés, où il n’y a même pas une épicerie. Loin de l’image de la prostitution urbaine, Bletana apprend à composer avec le profil de ses clients, à se déplacer directement dans leur ferme, leur cabanon de pêche ou leur vieille station-service, plutôt que dans les confortables hôtels. Sous la supervision de sa marraine, Parime, qui remplit plus ou moins le rôle de proxénète et lui prodigue de bons conseils pour appâter le client, elle est mise en relation tantôt avec des hommes rustres mais non moins exigeants qu’en ville, tantôt avec des jeunes puceaux qui peinent à trouver une compagnie féminine de leur âge. Dans ces zones reculées où règnent encore certaines superstitions, elle est aussi bien vue comme l'incarnation d'une « idylle » que comme une sorcière des marais qui mord l’hameçon des maris pécheurs.

Commentaire : Idil donne à voir un thème peu porté sur le grand écran, qui plus est dans un environnement rural qui lui est peu souvent associé. Pasina Meksi s’amuse de ce mélange des genres, alliant la comédie et le drame. Loin d’être une contrainte, qui plus est dans une Kénétie qui légalise localement la prostitution, la nouvelle activité de Bletana semble totalement délibérée, un parti pris pour la réalisatrice qui voulait mettre le plus vieux métier du monde sous une lumière positive, pratiquement comme un service d’intérêt général. Le journal Postë Fitoreje a écrit un article plus critique sur le film.


Société de production ou Producteur : Lenka Filma
Réalisateur : Pasina Meksi
Acteurs principaux ou notables : Adanira Gjonaj (Bletana), Nerenxa Emini (Parime), Dritush Broci (Viktor), Gazmen Xhumba (Artan)
Date de sortie : 10 novembre 2007

Synopsis ou résumé : Le film dresse la chronique de la vie du duché de Mährenie en cette période contemporaine, élargissant son propos factuel à toute la Kaulthie. Il comporte ainsi des témoignages divers : habitants, fonctionnaires, acteurs clés de l'administration, homme d’État, militaires, résistants, homosexuels, individus ayant participé ou soufferts des répressions.

D'une durée de trois heures (pour sa version cinématographique), le film est composé d'entretiens et d'images d'archives officielles ou personnelles, dressant le portrait de l'administration religieuse, de ses restrictions, autodafés, exécutions sommaires, de la violence indescriptible qui s'est abattue sur les femmes, les minorités religieuses et ethniques, les supposés traitres, démocrates, ennemis de l'ordre Rosique, du règne de l'arbitraire ayant caractérisé le régime féodal et religieux. Le film tient son nom des bûchers, de plus en plus nombreux à mesure que la fin approchait, sur lesquels on tua sans distinctions ennemis réels ou imaginaires du régime. Dénué de fausse pudeur et mettant le spectateur face à l'histoire telle quelle, il contient quelques séquences particulièrement inconfortables de violences et de bûchers, rendant palpable les témoignages et les horreurs décrites.

Sylverine Dantois pour Cinéma.kah

Jason Mokoto pour Le Regard

Octobre 2006, Staïglad ,

Le monde assiste avec surprise à la chute du dictateur Viktor Kuklin, alors que les masses se soulèvent enfin à la mémoire des martyrs de Bridjesko. En l’espace de quelques semaines, le régime communiste oppressif du Prodnov s’effondre sous les yeux de tout un peuple. C’est alors toute une nation qu’il faut reconstruire, toute une histoire qu’il faut réécrire mais l’espoir subsiste, l’espoir fou d’un peuple en quête de démocratie. Cette fois-ci les jeunes occupent la rue et ils réclament un avenir plus libre.

Les mois qui vont suivre ne seront pas facile pour tous, heureusement l’intervention salvatrice de l’ONC, Lofoten et Novigrad en tête, permet aux prodnoviens de croire à l’avènement d’un nouveau Prodnov. Malgré tout, la menace du retour des bottes noires des soviétiques est toujours dans les esprits, la Luthoravie et le Norstalkian envahissent d’ores et déjà les régions frontalières. La guerre est aux portes du Prodnov. Puis soudain c’est la paix, une paix inattendu et inespérée qui permet au Prodnov de prendre son envol dans un nouveau monde qui lui ouvre ses portes : le monde libre.

Svoboda est le documentaire événement du festival international de Hvari, grâce à une coopération inédite du fleuron audiovisuel novigradien « Helios Independant » et de l’étoile montante du cinéma prodnovien. Le documentaire revient sur les évènements controversés qui se sont déroulés en 2006 à Staïglad et qui se sont ensuite étendus au reste du pays. Svoboda se démarque grâce aux images tournées directement pendant la révolution et aux nombreux témoignages des protagonistes, sous la direction de Olah Sentsov, le documentaire aborde en profondeur la transition démocratique du Prodnov Libre sous l’œil inédit de ses habitants dont celle qui deviendra la Présidente de la RLP : Magdalena Sireskaya.

Au VIIIème siècle après le Christ, les tribus du grand lac combattent férocement pour les quelques ressources qu’offrent cette région inhospitalière bordée par d’infranchissables marécages au sud. Au milieu de ce tumulte, plusieurs expéditions audacieuses permettent à la tribu des Varègues de dompter le fleuve bayrön qui s’étend vers des terres inconnues dont les voyageurs rapportent qu’elles abritent des richesses innombrables. C’est dans ce contexte que naîtra Vlad, fils bâtard d’une grande guerrière, la fille même du Jarl Riourik, chef des Varègues, un jeune garçon métisse que sa mère aurait eu avec un fermier novirien lors d’un raid sur les terres prospères des hellènes. Son enfance sera pleine de défis mais le jeune Vlad ne fléchira jamais à faire honneur à la tribu sans savoir qu’il allait devenir un jour, le conquérant dont le nom est encore aujourd’hui gravé dans l’histoire novigradienne.

À seize ans, une épidémie mortelle tuant son père et son frère ainé, propulse le jeune Vlad au sommet du clan des Varègues. S’ensuit alors une épopée épique de plusieurs années où Vlad unifiera toutes les tribus du grand lac sous son joug. Lors de sa vingt-cinquième année, il se couronne comme Roi de toutes les tribus mais son ambition réelle le dévore avec passion. Du jeune garçon qu’il était au souverain victorieux qu’il est devenu, Vlad n’a jamais oublié son origine paternelle et la cité légendaire de Novir que lui avait décrit sa mère avant de rendre son dernier souffle.

À la tête d’une armée de dizaines de milliers de guerriers slaves, Vlad descend le fleuve bayrön pillant toutes les cités kénètes et elpides qu’il trouve sur son passage. Bientôt son nom devient célèbre dans les campagnes et même les Archontes noviriens finissent par entendre la rumeur d’une menace venue des contrées septentrionales. C’est à l’ombre du volcan Ouranos dans l’actuelle région de l’Ourak que Vlad s’installera tout d’abord échappant à la vigilance des hellènes dans cette contrée montagneuse et alors isolée. Le printemps suivant, il lançait son invasion de Novir, un épisode historique sanglant qui allait transformer le territoire novirien à jamais et inscrire son nom dans l’histoire aux côtés des plus grands conquérants.

« Vlad » est le premier film historique novigradien à grand budget à destination du marché international. Véritable prouesse cinématographique, c’est un long métrage épique et violent maîtrisé à la perfection. Pendant près de 3 heures, vous assisterez à la montée en puissance d’un personnage marquant de l’histoire novigradienne, la bataille finale (le siège de Novir) d’environ une heure complète a été réalisée en condition réelle grâce au renfort de plusieurs milliers de figurants. Plusieurs reproductions des remparts de l’antique cité hellénique ont d’ailleurs été entièrement construites pour les besoins du tournage. Largement inspiré des faits historiques consignés dans les archives des philosophes noviriens de l’époque, ce film de fiction entend retranscrire la conquête de Novir d’une manière spectaculaire et inédite.

Synopsis ou résumé : Située à Nayoga Lamanai, Effet Miroir raconte l'enquête de l’inspecteur Liam Miyajima, débutée après la découverte de deux corps mutilés dans un appartement, résultat d'un meurtre-suicide servant d'introduction au film. Miyajima, un homme minutieux mais usé, en témoignent ses nombreuses absences liées à des problèmes de sommeil ayant débutés après la tentative de suicide de sa femme Hélène, fera bientôt face à d'autres corps, d'autres scènes de crimes dans des lieux aussi divers qu'une caserne de la protection civile, une école, un restaurant, des douches publiques... Des meurtres à priori sans motifs, perpétrés par des individus que rien ne semblait prédestiner à de tels accès de violence meurtrière. Pendant que la cellule d'enquête cherche difficilement à déterminer une liste des suspects et des causes, Liam et Hélène essaient de renouer avec une vie plus saine, semblant fondamentalement incompatible avec le métier de l’un, et le traumatisme encore récent de l’autre.

Alors que l'enquête révèle de plus en plus d'éléments étranges ou déroutants – des changements de comportements chez les tueurs semblant présager leurs crimes, des faits anormaux ou non-concordants tel que des témoignages contradictoires sur leur vie ou certains indices – l'inspecteur constatera que ses moments d’absence se multiplient, et réalisera progressivement être surveillé par quelqu'un lui étant hostile à lui et à sa femme.

Commentaire : Un des rares films du paysage audiovisuel Kah-tanais à donner un aspect aussi déplaisant à son pays d’origine, c’est d’abord par son ambiance particulière qu’Effet Miroir marque le spectateur. Résolument froid et industriel, le film capte avec une minutie d’orfèvre l’univers extrêmement froid de la brigade criminelle de la protection civile, et établit le détachement nécessaire au travail de son personnage principal en livrant, littéralement, un film vidé de son humanité. Les rues de Nayoga Lamanai sont anormalement vides, les personnages toujours séparés par le cadre, mis en relation avec l'immensité des bâtiments, des intérieurs vides, du paysage, et l’ambiance sonore, oppressante, est composée de sirènes lointaines, de sifflements industriels, de tout ce qui rappel la mécanisation et efface l’humain.

C’est un film conçu et travaillé avec soin. Des grands plans larges captant chaque meurtre, aussi violent soit-il, comme une simple action, factuellement, sans coupe, laissant les plans durer aussi longtemps que le nécessite l’acte, aux visions beaucoup plus intimistes de l’intimité de Liam et Hélène ou des proximités amicales des membres de la cellule d’enquête, le film semble porter un message clair d’aliénation, déjà parmi ceux qui travaillent dans le monde policier, mais plus généralement au sein de toutes les strates de la société, de toutes les professions, les tueurs étant finalement traités comme autant d’individus se laissant aller à leurs désirs inassouvis de violence. Comme si la société moderne était fondamentalement un univers de frustration, dans lequel on ne peut que s’enfouir dans le travail, ou en émerger dans un accès meurtriers.

Avec une cinématographie chirurgicale et un jeu d’acteur parfait, Effet Miroir peut rebuter par sa froideur et le nihilisme indéniable de son histoire et de sa conclusion, mais reste un film brillamment pensé et réalisé, nageant entre l’horreur psychologique et le thriller surnaturel.

Dans les années 1930, dans les provinces reculées et déshéritées du Midlands, le Grand Repli et ses conséquences économiques laisse dans son sillage une famille désargentée de la bourgeoise protestante, les De Montagais, dans le désarroi le plus complet après le décès du fils cadet, Antoine, atteint de la tuberculose.
Dans cette famille très pieuse, la religion est un refuge et le châtiment un exutoire. Le père Aldemar, pasteur de son état, règne sur sa famille d'une poigne de fer, et a une emprise totale sur sa femme Astrid, qui subit brimades, persécutions, et viols conjugaux. Le fils aîné, Lucius, qui nourrit un amour incestueux pour sa mère, est violemment rejeté par cette dernière, qui en retour subit le courroux de son mari Aldemar pour avoir tenté de succomber au tabou du péché de chair avec leur propre enfant.

Dans cet environnement nocif et toxique, Astrid De Montagais cherche à se défaire de son mari malsain, et de son fils visiblement déséquilibré psychologiquement, et requiert de l'aide auprès de plusieurs connaissance de la famille, notamment leurs voisins des propriétaires terriens très riches, leur médecin de famille, et même l'ancienne nourrice de son fils décédée. Elle pense trouver des oreilles réconfortantes et ouvertes, et parle de ses projets de fuite à ses confesseurs. Malheureusement elle est trahie par ces derniers, et presque battue à mort par son mari dans un accès de rage lorsque ce dernier découvre les intentions cachées de son épouse. Lucius, trouve sa mère inanimée, attachée au lit conjugual mais respirant encore. Au lieu d'appeler de l'aide, il l'achève sauvagement à coup de hache.
Aidé par Yvan, leur voisin, ainsi que par Daniel, le médecin de famille, les De Montagais décident , pour préserver les apparence, de dépecer et découper le corps et d'enterrer les morceaux à plusieurs endroits de la propriété familiale.
Dès lors de terribles évènements vont survenir, dans un climat de paranoïa générale, alimentée par les difficultés économiques des années 30, où les gens se suspectent mutuellement de se voler les uns les autres, et où la rancœur envers celui qui possède plus est très vivace.
Tout d'abord, la réserve des De Montagais est incendiée,et dans une altercation avec Yvan son voisin qu'il accuse du méfait par jalousie, Aldemar le tue accidentellement, nous sans avoir perdu son œil droit dans la bataille.
Peu de temps après, l'eau du puit devient empoisonnée et la grande demeure familiale est envahie de rats.
Le chien de la famille est retrouvé dévoré par les rongeurs affamés, et lorsque Daniel, le médecin de famille vient pour soigner Lucius, le fils, lui aussi atteint de tuberculose, il se tue accidentellement dans la cave familiale, après s'être empalé sur une fourche. Lors de tous ces évènements, le spectre d'Astrid apparaît plusieurs fois.
Des stigmates apparaissent même sur le corps de Lucius, et le nom même d'Astrid en relief sous la peau du malheureux. Sombrant dans la folie, il se mutile avec un tournevis pour tenter de faire disparaître les stigmates. Son père, persuadé qu'un esprit malveillant hante son fils, procède alors à un exorcisme qui tourne mal, Lucius se défenestre et meurt le cou brisé, tandis que la demeure familiale disparaît dans un brasier.

Aldemar survit par miracle en rampant hors de la maison. Une fois sorti de l'hôpital, les habitants le fuient comme la peste, convaincus qu'il est maudit, tandis qu'autour de lui, nombreux sont les gens qui disent avoir vu Astrid.
Beaucoup de personnes, liées de près ou de loin aux De Montagais meurent dans des circonstances inexpliquées et troublantes : l'ancienne nourrice, qui était en réalité la maîtresse secrète d'Aldemar accouche dans la douleur d'un enfant atrocement malformé. Prise de remords, et convaincue que les dieux l'ont maudit, elle et son bébé se suicident en se jetant du haut d'une falaise. Elle crie le nom d'Astrid lorsqu'elle saute dans le vide.
Aldemar retrouve ensuite un foulard appartenant à sa femme dans les affaires de sa maîtresse décédée et comprends qu'Astrid, tout du moins son esprit, le tourmente.
Ne saisissant pas pourquoi il reste en vie alors que tout le monde meurt autour de lui, Aldemar décide de fuir très loin, et part reconstruire une nouvelle vie dans le Sutherlands. Mais son passé le rattrape, et le fantôme d'Astrid lui rends visite sous la forme d'un rat, qui le mord à la jambe. Sans le sou, atteint de la tuberculose lui aussi, et amputé suite à la gangrène provoquée par la morsure du rat, il se réfugie alors dans une église, se pensant à l'abri sous la protection divine. Nommé diacre, il pense alors trouver en la foi la force de continuer malgré les épreuves.
Mais au lieu de trouver le salut, il est atteint de violentes hallucinations, et voit sa femme Astrid apparaître dans les miroirs et les reflets de l'eau du bénitier.
Il disparaît dans les ténèbres, à la suite de ces apparitions fantomatiques.
Le lendemain dans l'Eglise le prêtre découvre sur le sol la robe rouge d'Astrid formant un cœur, et dans le bénitier, il découvre, horrifié, l’œil droit d'Aldemar qui flotte à l'intérieur, celui qu'il avait perdu lors de la bagarre contre son voisin Yvan.

Cornelia Beaubois est une jeune mannequin travaillant à Lac-Rouge, où elle est entrée dans la profession grâce à son amie Nilde. Les deux femmes sont colocataires et vivent une existence dissolue mais résolument festive dans la capitale Kah-tanaise. Nilde enchaîne les amants et amantes, bois énormément, a déjà une réputation d’esthète extraordinaire mais sulfureuse dans le petit monde de la mode kah-tanais tandis que Cornelia, plus réservée, travaille sur sa vraie passion : la couture, et profite surtout des soirées de son amie pour se forger des contacts, espérant devenir créatrice de mode.

En parallèle on suit Michael Santini, un photographe frialan en panne d’inspiration qui s’est rendu au Grand Kah sur recommandations d’un ami d’origine kah-tanaise. Il travaille désormais à l’université en tant que professeur d’optique, et passe le plus clair de son temps libre à déambuler en ville à la recherche d’images à capturer. Un soir, alors qu’il prend des photos de nuit, il apercevra Nilde de l’autre côté de la vitrine d’une galerie d’art, agressée par un homme en noir qui la poignardera à plusieurs reprises avec une lame de rasoir. Le photographe appelle la protection civile, trop tard. La mannequin est morte.

Le Michael et Cornelia se rencontrent alors en qualité de témoins et de seule proche de la victime. Après avoir rendu son témoignage auprès de l’inspecteur général de la protection civile – en évitant de parler des photos de la scène qu’il a pris de peur qu’on lui confisque son outil de travail – Michael acceptera de prolonger son séjour à Lac-Rouge, d’autant plus qu’il est lui-même persuadé d’avoir oublié un détail qui permettrait d’établir l’identité du tueur et espère s’en souvenir une fois les photos développées. Cornelia, partant du principe que Nilde n'aurait pas voulue que la police déterre toute sa vie privée, est déterminée à trouver qui est derrière le meurtre de son amie, quitte à donner de sa personne, à mentir et à manipuler. D'autant plus que le tueur semble avoir un coup d'avance sur la protection civile, faisant disparaître preuves et témoins et se payant le luxe d'appeler la police pour la tourner en ridicule.

Lorsque le laboratoire où sont développées les photos de Michael est brûlé, lui et la jeune femme se lanceront ensemble dans une enquête virant bien vite au chassé-croisé avec le tueur, découvrant de nouvelles pièces du sombre puzzle ayant amené à la mort de Nilde.

Le pari était osé : ressusciter le Giallo, un genre vieux de trente ans et qu’une partie de la critique qualifie à loisir de ringard ou de daté. C’est pourtant un pari gagnant pour Xacael Simonetti. La réalisatrice de polard retourne aux racines du genre en offrant aux spectateurs un film extrêmement esthétique, brutal et sensuel où la caméra semble tant épouser les formes des actrices que des architectures Lac-rougiennes et des lames et outils divers qui transperceront les victimes du film, dans des séquences de meurtre et de tension parfaitement baroques et opératiques.

Un film s’échappe joyeusement des carcans modernes du thriller et arrive à mélanger plusieurs thématiques, qui ne composent pas tant son thème principal qu’un emballage bien pensé et efficace. De l’étrangeté de la culture kah-tanaise vue par les yeux d’un photographe étranger en recherche d’inspiration au monde de la mode et des arts, en passant par les faux-semblants, les mensonges, les manipulations, les preuves photographiques volées au laboratoire de développement et envoyées au duo d’enquêteurs dans des enveloppes, redécoupant le corps de Nidal en photo et en collage, à Cornelia Beaubois qui se fait passer pour une jeune première naïve tout en abreuvant la police de fausses-pistes alors que sa frustration et son désir de vengeance l'obsèdent de plus en plus à mesure que l’enquête avance, c’est avant tout un film sur l’apparence, le regard, ce qui se trouve dans la perception des choses, des gens, des situations. Thème développé jusqu’au retournement final, classique du genre, mais toujours aussi baroque. Un vrai film de cinéma, avec des personnages hauts en couleurs, excentriques, des musiques oscillant entre le jazz et l’expérimental, du sang bien rouge, des meurtres bien sadiques et une caméra parfaitement maîtrisé.

Si on est client des excès du genre, c'est un film immanquable. (critique de presse.)

Au coeur de la mégalopole lofotène, vit Skírnir Skælländer, un adolescent pas comme les autres. Agoraphobe depuis un tragique accident de voiture dans lequel il a malheureusement perdu son père, et passionné d'informatique, il vit enfermé et reclus dans son appartement qu'il partage avec sa mère Herdís , lieutenant dans la police métropolitaine, au sommet d'une tour d'habitation d'un quartier résidentiel de Pembertøn.
Skírnir a une passe temps un peu particulier : il est membre d'un mouvement anonyme de hackers et de cyber pirates, la Dawn Army, dont les membres ne se connaissent pas mais qui ont tous la même vocation : traquer et livrer à la vindicte populaire les criminels, les politiciens corrompus, et autres propagateurs de haines en ligne sur les réseaux, en divulguant leurs données personnelles ou en piratant leurs vie numérique.
Aidée de sa meilleure amie, Fanney Hólmfríður, elle aussi hackeuse de génie, ils parviennent à faire arrêter de nombreux délinquants sexuels ou de mais ils finissent inéluctablement par susciter l'intérêt des forces de police, dont sa propre mère qui enquête sans le savoir sur son propre fils.

Plus grave encore, Skírnir découvre que la Dawn Army dissimule des secrets bien plus sombres et auraient des buts bien plus inavouables que ceux qu'il croyait défendre initialement. Persévérant, et luttant au quotidien contre sa phobie, Skírnir doit aussi faire face aux conséquences inattendues de ses actions, et parvient bien malgré lui à s'attirer les foudres d'un conseiller élu municipal corrompu, qui cherche à tout prix à mettre fin à ses activités, ainsi que celui d'un trafiquant de drogues très dangereux et sans état d'âme, dont le réseau a été piraté par Skírnir.

A mesure que l'étau se resserre autour de lui, sa meilleure amie, Fanney, disparaît brutalement et Skírnir doit faire face à de terribles dilemmes moraux lorsqu'il comprends qu'il doit également assumer et porter la responsabilité des conséquences de ses actions, même les plus anodines. Tour à tour, des familles brisées et des vies qu'il détruit d'un simple clic, et de ses propres démons, confrontés à une haine en ligne et la face cachée des réseaux sociaux, à mesure qu'il découvre les secrets de sa propre famille, et de sa mère, qui ne lui a pas dit toute la vérité. N'est t-il qu'un rouage d'une vaste machination ? Une victime comme tant d'autres ? Un anti héros qui confonds vengeance et justice ?

Et derrières les salons feutrés des résidences cossues de Pembertøn, les sombres alcôves aux tentures de velours des lupanars du Golden Square ou dans les antres des cercles de pouvoir des puissants, la Dawn Army tisse sa toile et étends ses ombres sur la capitale lofotène, bien plus ténébreuse que ne le laisse à supposer les myriades de lumières artificielles qui émanent de ses hautes tours...

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Adaptation libre de la trilogie romanesque "Brûlez les Sorcières !" d’Ennil Maskeven, écrite au début des années 70, Lacrimae raconte l’histoire de Catherine Leskinen, étudiante kah-tanaise brillante mais perturbée par des cauchemars récurrents dans lesquels elle est brûlée sur un bûcher au cœur d'un marécage. Car ses résultats lui permettent d’obtenir une bourse d'étude à l'étranger, Catherine décide de partir étudier la psychologie à Albigärk, où elle espère aussi en apprendre un peu plus sur le passé lointain de sa famille, issue de l’immigration Pharoise. Elle sera reçue dans la très sélective académie Saint-Soupir.

Mais dès son arrivée en ville, les choses se compliquent : ses bagages n’ont pas été embarqués dans l’avion – qui est arrivé si tard qu’elle n’a pas de taxis et est obligée d’accepter l’offre d’Helliot, jeune homme venu voir de la famille, de la déposer devant le campus de la prestigieuse académie. À son arrivée devant le campus, sous la pluie battante, elle fera face à une jeune fille échevelée, en uniforme scolaire, semblant fuir le bâtiment pour se perdre à travers les épais bois l’entourant. La jeune fille, une étudiante du nom d’Alice, sera rapidement déclarée disparue et recherchée par la police. En fait, il s’avérera que tout Albigärk est en proie à une terreur sourde, s’incarnant en des disparitions et des évènements étranges et paranormaux, juste assez discrets pour ne pas alerter la population.

A Saint-Soupir, Catherine fera la connaissance de sa camarade de chambre, une autre kah-tanaise nommée Sasu Sabitsuki, puis sera abordée par Naimo Aho, elle aussi étudiante, tenace et cynique fille d’un pirate pharois, et amie de l’élève disparue. À elles trois, elles décideront d’enquêter sur les évènements paranormaux agitant la ville et le vieux manoir dans lequel est installé l’Académie Saint-Soupire, révélant bien vite l’implication d’un culte de sorcière aux racines anciennes et de la prophétie évoquant la réincarnation de leur fondatrice.

Série d’animation richement produite, Notre-Dame de Lacrimae pourrait passer pour une série comme les studios Kah-tanais en produisent des centaines par ans, et c’est en effet un produit de la très vivace industrie de l’animation kah-tanaise. Mais un produit artistique et de très haut standing, ce qui justifie son envoie au festival international de cinéma.

Adaptation libre d’un roman des années 70, modernisant son contexte et son texte pour l’adapter aux standards modernes et le débarrasser de certains passages inadaptés à l'époque, Lacrimae est une série fantastique dont le scénario parfois un peu cousu de fil blanc ne passionne pas tant par ses retournements que par son univers et ses personnages de jeunes adultes aventureuses, interagissant joyeusement avec le monde et se construisant tout en révélant les aspect les plus obscures et abjectes du monde les entourant. Techniquement tout public malgré des thèmes parfois violents (disparitions, sacrifices humains, le personnage de Sasu caractérisé par une nette tendance à la coucherie), les 16 épisodes, de 25 minutes en moyenne, couvrent l’ensemble de l’enquête de Catherine et ses amies. Le style graphique, travaillé, évoque l’Art nouveau et des techniques de collage, ce qui se sent particulièrement lors de passages de sorcellerie ou de rêves s'inspirant directement du surréalisme..