16/05/2013
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[RP Interne] Journal de l’appelé August Mittelsbach, intégré le 23/07/2008

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Jour 1 :

Premier jour en caserne. J’écris ce journal pour garder une trace de ce qui se déroulera pendant mon service militaire. Papa et Oppa en ont fait de même, et se racontent souvent les anecdotes qu’ils y retrouvent, j’espère me joindre à eux dans ces échanges. Je ne suis pas un pro’ de la plume, mais j’escompte bien remplir les pages de ce carnet. Je ne pense pas nécessaire de me présenter à un tas de papier, et je l’ai déjà tellement fait que je finis par saturer. Je peux, en revanche, partager ici mon nouveau monde, pour une durée d’un an… ou plus si affinités.

Je suis arrivé à la caserne ce matin à 5h30, l’heure à laquelle sonne le réveil. Pas besoin de ça pour moi car je n’ai que peu profité de ma dernière nuit en civil, malgré le confort de la literie de ma chambre d’hôtel. Je suis arrivé en avance, le planton, après avoir regardé mes papiers et ordres de convocation, m’a indiqué la direction de la cafétéria afin de « patienter devant un bon café ». Force m’a été de constater que l’appréciation de la qualité du café dans l’armée est quelque peu différente de celle du civil. Cette tasse de café aurait réveillé un mort, mais étant donné mon manque de sommeil, je l’ai accueillie avec plaisir. Autour de moi, j’entendais les militaires parler, nombre d’entre eux évoquaient un incendie qui a ravagé l’imprimerie de WilhelmStrasse il y a quelques mois. Ils parlaient aussi du nouveau plan « Arian » lancé par le Grand Etat-Major, visant à augmenter la puissance de l’Armée. Certains y étaient favorables, d’autres redoutaient que notre montée en puissance n’attise les convoitises de voisins plus forts que nous. Et chacun y allait de son analyse en sirotant son café. Autre surprise pour moi, le contenu de certains plateaux : pâtes, lardons, fromage… original comme petit déjeuner.

A 7h30 tapantes, j’étais déjà devant les portes du bâtiment désigné pour les renseignements avant incorporation, seul parmi de nombreux jeunes gens. Tout d’abord, vérification de l’état civil, des diplômes et/ou formations et de ma situation en regard de la justice. Il semblerait que ceux ayant déjà un casier judiciaire ont droit à un traitement particulier pendant les classes. Heureusement pour moi, casier vierge de toute infraction, je passe à l’étape suivante, la visite médicale.

Pour la visite médicale, hommes et femmes sont séparés… dommage, mes futures camarades auraient été bien plus agréables à regarder que cette marée de torses plus ou moins velus attendant qu’un membre du corps médical les ausculte. Pour ma part, rien à signaler hormis un léger surpoids par rapport à ce que le médecin définis comme mon poids de forme. Pour l’appelé dans le box à ma droite, sa « configuration plantaire » (pour paraphraser le médecin) nécessitera une prise en charge orthopédique et la conception de semelles spéciales pour pouvoir marcher au pas avec nous. En conséquence, il se voit contraint d’aller consulter un podologue, et est interdit d’ordre serré jusqu’à obtention de ses semelles. N’ayant aucune idée de ce qu’est l’ordre serré, je prête l’oreille au box voisin, où le membre du corps médical multiplie les interjections. Ce n’est qu’en sortant de ma visite médicale que je comprends pourquoi : l’appelé se trouvant face à l’autorité médicale dans ce box est un véritable colosse, une montagne de muscle dépassant allègrement les deux mètres de haut et rendant inutile nombre des instruments de mesure à la disposition du médecin. En sortant de la pièce, je vois le médecin, debout sur la pointe des pieds sur une chaise, muni d’une équerre et d’un crayon à papier tracer sur le mur blanc la hauteur de mon futur camarade, tandis qu’un infirmier lui apporte un mètre ruban.

Après nous être rhabillés, nous passons devant un psy. Les séances durent en moyenne 20 minutes, une dizaine de psy sont à pied d’œuvre dans la caserne aujourd’hui. Alors que je lui pose la raison de cette visite, le professionnel de santé me répond qu’il est nécessaire de ne pas donner des capacités de nuire à un individu pouvant avoir un potentiel de dangerosité élevé. Je lui rétorque avec un sourire amusé, en pensant au colosse aperçu peu avant, que certains le sont naturellement, et il sourit, comprenant sans doute où je veux en venir. « Gardez votre humour, vous en aurez besoin pour les deux mois à venir » me répond-t-il en me tendant mon dossier et m’invitant à poursuivre la procédure d’incorporation.

La poursuite s’effectuera après la pause déjeuner. Me revoilà donc à la cantine, avec un plateau chargé d’un yaourt Novirien (une entrée dont je raffole), un Algoï Lekerle (viande en sauce avec des pâtes), deux morceaux de fromage, un petit pain et une salade de fruits, à déjeuner à côté de l’armoire à glace qui a défié les appareils de mesure des médecins. Piotr Ivanovitch Lipa, Salva de son état et ayant bien l’intention de faire carrière dans l’armée, comme nombre de ses compatriotes. Tout en mastiquant la viande de mon plat principal (un peu trop cuite) je lui demande si c’est par conviction ou pour rembourser la dette que les Salva ont remboursé depuis des lustres déjà par leur implication dans la défense du pays, qu’il veut faire carrière. Je sais que cette affaire de dette de sang compte beaucoup pour eux, et que nombre de Nethariens n’étant pas d’ascendance Salva la considèrent, au mieux comme déjà payée depuis longtemps, au pire complètement stupide. Mais pour lui, les Salva de Netharia ne rembourseront jamais cette dette. Et pourtant, c’est par conviction qu’il souhaite devenir militaire professionnel. Nous devisons agréablement le reste du repas avant de reprendre la suite de la journée d’incorporation.

Pour la suite, nous allons toucher notre dotation, tous les vêtements et matériels qui seront les nôtres pendant les classes. Pour l’heure, pas d’armement. De ce que j’ai compris, nous tâterons nos premières armes d’ici deux semaines, quand nous nous serons faits à la discipline militaire. Pour Piotr, qui passe juste après moi, le magasinier manque de faire une syncope. Tout chez cet homme est incompatible avec l’équipement dont il dispose ici, il devra donc être intégralement équipé avec du sur mesure. Dotation complète estimée à deux semaines. Le pauvre Piotr rumine en nous voyant poser nos affaires dans les caddies mis à notre disposition. J’ai donc reçu pour dotation :
- Cinq T-Shirts camouflés
- Trois pantalons de type BP-3 de service courant
- Une dizaine de boxers règlementaires
- Deux Chemises de type BD-4 de service courant
- Trois pulls à cols roulés
- Deux ceintures
- Une dizaine de paires de chaussettes
- Trois sweat-shirts
- Deux T-shirts de sport
- Deux shorts de sport
- Une paire de Chaussures de combat
- Une paire de chaussures de sport
- Un casque
- Deux casquettes
- Deux bonnets
- Une paire de gants chauds et une paire de gants de tir
Autant dire qu’un caddie n’était pas de trop.

Après la dotation, nous sommes répartis en chambrées, des pièces où huit personnes pourront dormir et entreposer leurs affaires dans leurs armoires. Chaque chambrée est sous la responsabilité d’un chef de chambrée, chargé de faire respecter la discipline et de s’assurer que tout y soit conforme au règlement. Et des choses à maintenir conformes au règlement, il y en a :
- Chaque vêtement doit être plié et repassé d’une certaine façon, avec des plis à des endroits bien spécifiques
- Les armoires doivent être remplies et organisées d’une certaine façon (nous avons tous un plan d’organisation dans notre armoire, collé à l’intérieur de la porte droite)
- Les lits doivent êtres faits d’une certaine façon après le lever (lit en bataille) et avant le coucher (lit au carré)
- Interdiction d’avoir de la nourriture dans les chambres, tout autre boisson que l’eau y est prohibée aussi
- Le nombre de livres/revues dans la table de nuit est également règlementé (respectivement 3 et 4 maximum)
- La pièce doit être nettoyée tous les jours, vitres comprises, charge est laissée au chef de chambrée de désigner ceux qui devront s’y coller
- Chaque chambrée partage avec une de ses voisine une salle de bain de 4 douches et lavabos, dont la propreté est également à la charge des deux chambrées

Des supérieurs passent tous les jours à des heures aléatoires pour vérifier que nous nous soumettons efficacement à ces directives. Verrais-je la fameuse histoire du gant blanc qui a donné tant de sueurs froides à mon père et Oppa ? Je pense cependant que ma chambrée aura un traitement différent pendant deux semaines. En effet, notre chef de chambrée n’est autre que Piotr, ravi de compenser le manque de dotation par un rôle d’avantage militaire. Et il prend son rôle très au sérieux, pendant que nous enfilons nos uniformes, rangeons notre dotation et remisons nos effets civils, il discute avec le chef de la chambrée voisine afin d’établir un planning de nettoyage des lieux communs.

Pour ma part, je fais connaissance avec nos six camarades en attendant l’appel.
- Sergeï Nikolaïevitch Tchouikov, petit Kaelmc’h rouquin, rigolard et râblé, titulaire d’un diplôme de secouriste il souhaite intégrer une école de médecine après le service militaire ;
- Kate Wendley, une jolie brune pratiquant la boxe, issue d’une filière scientifique, elle ambitionne de devenir championne de boxe après le service militaire, en parallèle de ses études en biologie ;
- Natalia Kröhm, grande blonde aux yeux bleus, sa voix au ton enjoué tranche avec son apparence glaciale, titulaire d’un abitur littéraire, elle vise une carrière diplomatique après le service militaire ;
- Anton Graff, grand sportif sympathique aux cheveux d’un noir profond, titulaire d’un abitur scientifique, il vise, comme Piotr, une carrière militaire ;
- Wanda Mattröse, issue d’une famille de marins, comme son nom l’indique, blonde trapue et enjouée, elle aussi envisage une carrière dans l’armée ;
- Ievgeni Iossipovitch Tchouikov, cousin germain de Sergeï, Kaelmc’h tout aussi surpris que lui de se retrouver dans sa chambrée, tout aussi roux et rigolard mais plus grand, lui envisage une carrière de physicien après son service militaire.

Tous des origines différentes, tous de formations différentes, tous des objectifs différents… et tous représentants de Netharia et de sa diversité. Je comprends mieux, alors que j’écris ces lignes après l’appel et le repas passé en leur compagnie, les propos de mon père et de Oppa lorsqu’ils évoquaient leur service militaire : « Toute la jeunesse de Netharia dans la même merde, et tous unis pour en sortir ». Pour certains ce service est inutile et vise uniquement à changer les citoyens en soldats plus facilement. Et pourtant, dès mon premier jour, j’ai senti que, malgré le fait que d’ici un an nous serons équivalent aux militaires de métier, la volonté première de ce service, c’est de nous faire prendre conscience que nous servons la même cause : Netharia ! J’écris ce soir à la lumière de ma lampe de chevet, le couvre-feu est prévu dans cinq minutes, la couverture gratte et le confort du matelas est juste suffisant à nous faire oublier les lattes juste en dessous… l’aventure commence demain, avec les premiers cours que nous donneront nos formateurs.
Jour 2 :


Réveil 5h30. La trompette, enregistrée sur cassette et diffusée via des haut-parleurs dans toute la base, sonne le réveil pendant une minute, réveillant de manière assez brutale ceux qui, une minute plus tôt, ronflaient bruyamment, la bouche ouverte. Wanda est la première debout en criant « Branle-bas !! », achevant de réveiller ceux dont la torpeur commençait à revenir après la fin de la sonnerie. N’ayant pas fermé l’œil de la nuit, je suis le deuxième debout, espérant profiter d’une bonne douche pour commencer à effacer les effets d’une nuit blanche, aidé par le café que j’envisage de prendre comme petit déjeuner (Note à ceux qui me liront plus tard : les douches se trouvent dans des petit boxes refermables à clés pour éviter toute intrusion pendant les ablutions). Pendant que je me savonne énergiquement j’entends un bruit sourd et un juron Salva bien senti depuis le box voisin. Reconnaissant la voix l’ayant prononcé, je déduis qu’une portion du crâne de Piotr a dû rencontrer douloureusement quelque partie trop basse pour ce pauvre colosse. J’esquisse un sourire tout aussi amusé que compatissant.

6h. Le petit déjeuner, pris à la cantine avec les membres de ma chambrée, est expédié rapidement. En effet, l’appel est à 6h55, suivi par le lever des couleurs et les inspections des chambrées, qui commencent juste après, ce qui nous laisse juste assez de temps pour les ranger et les nettoyer. Piotr et le chef de la chambrée avec qui nous partageons la salle de bain nous font part de leurs décisions concernant les tours de nettoyage. Pendant que les désignés se chargent de nettoyer les chambrées, les autres cousent, repassent, cirent et plient de manière règlementaire les affaires de leurs camarades, ou encore nettoient les parties communes, toilettes comprises.
6h55. Appel. Nous voyons rassemblés devant nous les officiers qui nous encadreront pendant nos classes. Chacun d’entre nous est appelé et doit répondre « présent », ceux qui répondent autre chose sont tancés d’importance.

7h. Alors que retenti l’hymne de Netharia, nous voyons un appelé hisser en rythme le drapeau national. Nous au garde-à-vous, seuls les officiers saluent le lever des couleurs.

7h10. Inspection de chambrées et quartier libre jusqu’à 7h30 et le début officiel des classes. Juste avant, l’officier directeur de la caserne nous a gratifié d’un discours, juste après la cérémonie des couleurs. « Epreuve cimentant les citoyens de la nation à celle-ci », « respect et entraide », « camarades et/ou amis » bref, presque la même chose que ce que m’ont dit Papa et Oppa, à croire que le discours d’accueil est le même pour tous depuis des années. Pour ce qui est de l’inspection, nos officiers nous ont dit qu’ils seraient plutôt « cool » les deux/trois premiers jours, se contentant de nous expliquer ce qui passait et ce qui ne passait pas, et ensuite, ils allaient « serrer la vis sévère ». Pour notre chambrée et la voisine, rien à redire, sauf une trace de dentifrice sur un des miroirs de la salle d’eau. L’officier nous a prévenu que dorénavant ce genre d’apparitions nous vaudrait un nouveau grand nettoyage à effectuer avant le début des cours.

7h30. Début officiel des classes et premier cours. L’officier qui nous prend en charge pour ce premier cours est un capitaine des troupes de montagnes. Il nous présente d’abord l’Armée dans les grandes lignes, son histoire et ses missions. Jusqu’ici rien de bien transcendant en ce qui me concerne, Oppa m’en a appris largement assez pour faire cours à ce sujet à la place de l’officier. La suite en revanche est bien plus intéressante.
En effet, à la suite du lancement du plan « Arian », dont nous avons entendu parler à la télévision et dans les journaux, l’armée se reforme. D’un système basé sur les régiments, nous passons à un système de brigades, une brigade par cité, avec pour objectif d’accueillir au moins 250 000 personnels sous les drapeaux, toute armes confondues. Si les Brigades reprennent les traditions des régiments qu’elles remplacent, l’organisation générale se voit grandement changée. L’intégration du bataillon et du ravitaillement de l’unité à cette échelle apporte davantage de souplesse à l’organisation régimentaire. La réintégration de l’artillerie régimentaire renforce la puissance de feu de l’unité, et permet de délivrer un feu plus massif que les unités de mortier du bataillon. Hélas, l’officier ne s’est pas attardé sur les détails, qui feront l’objet d’un autre cours.
La suite de ce premier cours a consisté à expliquer comment se découpait la vie militaire et comment on allait vivre ces trois prochains mois.

9h. Tenue de sport, nous allons courir. L’officier qui nous prend en charge à présent est un lieutenant des paras, un type qui a l’air d’avoir abusé du café toute sa vie. Il nous propose de visiter la base, au pas de course bien évidemment. 5km plus loin, nous nous arrêtons à bout de souffle, alors que lui, trottinant, nous annonce que nous avons juste terminé la visite des parties administratives et des casernements des appelés, ce qui représente, à vue de nez, même pas 1/10è de la base. Il nous apprend aussi qu’à partir de demain, le sport sera notre rituel matinal juste après les couleurs, attirant quelques gémissements de ceux parmi nous qui n’ont pas l’habitude de courir, dont moi. Nous retournons à nos chambres pour prendre une douche et laver de nouveau nos chambrées.

11h. Ordre serré. L’ordre serré est plus communément appelé la « marche au pas ». Naïvement je pensais qu’il fallait se contenter de marcher en rythme, mais c’est plus complexe que ça.

En termes d’organisation déjà : il y a un homme de base, généralement le plus grand de l’unité. Cet homme de base se place systématiquement à gauche du bloc, et toute l’unité se rassemble à partir de lui, en taille décroissante et d’une manière générale à une distance d’un bras de tous ceux qui l’entourent. Bien évidemment, Piotr est notre homme de base, et quel homme de base !! C’est un phare dans une marée de têtes, le deuxième plus grand lui arrive à peine au menton, ce qui ne manque pas de faire rire les officiers.

Ensuite, il faut avoir un certain rythme, donné généralement par des chants qu’il nous faudra apprendre par cœur, et le conserver, ce qui n’est pas chose aisée quand l’homme de base fait des enjambées de 1m. Ainsi, même si c’est le chant qui donne le rythme, c’est l’homme de base qui définis la vitesse du bloc, et il convient donc de s’adapter pour que ceux qui marchent tout derrière ne soient pas largués niveau rythme. Nous découvrons donc en Piotr un homme de base attentif aux remarques des membres du bloc les plus petit. Mais garder une amplitude de pas contre nature n’est pas évident non plus, et cette heure d’ordre serré est aussi épuisante que la course à pied plus tôt, tant mentalement que physiquement. Les deux officiers nous ayant pris en charge pour cet exercice, un marin et un montagnard, nous annoncent que, jusqu’à ce que nous soyons parfaitement au point, notre quartier libre de fin de journée, avant le repas, sera remplacé par de l’ordre serré, ce qui tire quelques grognements étouffés dans le bloc.

12h. Déjeuner et quartier libre jusqu’à 13h. Lorsque le planning nous a été donné, nous avons tous pensé qu’une heure serait suffisant pour déjeuner tranquillement. Nous n’avions pas pris en compte le fait que nous étions très nombreux à partager la cantine. Même en étant arrivé à 12h05, je n’ai pu m’attabler devant mon repas que vers 12h35. En intégrant le fait que le casernement et la zone de rassemblement se trouvaient à 5 minutes de la cantine et qu’il fallait être en tenue de service courant, et donc prendre une douche, je disposais de, grand maximum, 10 minutes pour engloutir mon repas. Ce qui fut fait sans grande considérations pour le style et l’image donnée, me laissant légèrement ballonné.

13h10. Début du premier cours de l’après-midi. Première partie consacrée aux grades de l’armée de terre, les officiers nous apprennent comment les reconnaitre et comment les appeler. Dans le cas où ce journal serait lu par des personnes n’étant pas de Netharia, je mets les correspondances avec des grades d’autres pays, quand ils existent.

Officiers Généraux :
- General : général à quatre étoiles, grade le plus élevé de l’armée de Netharia. Généralement appelé « Herr Général »
- Generalleutnant : général à trois étoiles, grade minimum pour être nommé à la tête du Grand Etat-Major. « Herr Généralleutnant »
- Generalmajor : général à deux étoiles, équivalent à général divisionnaire, en charge d’un secteur de commandement. « Herr Généralmajor »
- Brigadegeneral : général à une étoile, équivalent à général de Brigade, ce grade d’officier a été créé par le plan « Arian » avec la création de Brigades dans l’armée de Netharia. « Herr Brigadegénéral »

Officiers Supérieurs :
- Oberst : grade équivalent à celui de colonel, cet officier a la charge d’un régiment. « Herr Oberst »
- Oberstleutnant : équivalent à Lieutenant-colonel, cet officier est amené à être le second de l’Oberst ou du Briagdegeneral. « Herr Oberstleutnant »
- Hauptmann : équivalent à capitaine, cet officier a la charge d’un bataillon. « Herr Hauptmann »
- Oberleutnant : grade équivalent à celui de lieutenant dans d’autres armées, cet officier a la charge d’une compagnie. « Herr Oberleutnant »
- Leutnant : grade équivalent à sous-lieutenant, cet homme est le second du leutnant. « Herr Leutnant »
- Oberfähnrich / Fähnrich / Fahnenjunker : ces grades désignent des élèves officiers, qui ont tous un niveau équivalent au grade de Leutnant, ils sont donc tous appelé « Herr Leutnant »

Sous-Officiers :
- Oberfeldwebel : équivalent à sergent-chef, ce sous-off’ a la charge d’une section, comme le sergent. « Herr Oberfeldwébel »
- Feldwebel : équivalent à Sergent, ce sous-off a la charge d’une section ou d’une de ses groupes de combat. « Herr Feldwébel »

Hommes du rang :
- Obergefreiter : équivalent à Caporal-Chef, ce sous-officier a la charge d’un groupe de combat, ou de seconder le sergent (ou le sergent-chef). « Obergefreiter »
- Gefreiter : équivalent à Caporal, ce sous-officier a la charge d’un groupe de combat. « Gefreiter »
- Soldat 1ste Klasse : soldat première classe, n’est pas un grade mais une distinction, indispensable avant de prétendre au grade de Gefreiter. « Erste Klasse »
- Soldat : soldat de base, sans grade ou distinction, niveau le plus bas des forces professionnelles. « Soldat »

Voici pour les grades. Bien évidemment, nous n’avons fait que survoler les rôles et responsabilités de chaque rôle, ce n’est pas dans les directives de nos formateurs d’approfondir ce sujet. Mais entre les informations données par nos formateurs et les questions posées par mes camarades, nous avons passé deux heures sur les grades. Curieusement, les formateurs avaient prévu la chose.

15h30. Début du deuxième cours de la journée. En fait de cours, nos officiers nous ont emmené voir les véhicules que nous allions sans doute croiser pendant notre service, et pour certains, conduire. 15 minutes pour y aller, 40 minutes sur place et 20 minutes pour en revenir. Aller et retour, bien évidemment effectués en ordre serré.

17h. Comme l’évolution en ordre serré a été une catastrophe, les officiers nous font faire de l’ordre serré pendant encore une heure. Piotr fait de son mieux pour ne pas aller trop vite, mais les membres les plus petits de l’unité lui imposent un rythme trop contraignant pour lui

18h. Après une douche, nous nettoyons derechef nos chambrées et parties communes et mettons à laver les vêtements utilisés aujourd’hui. Nouvelle inspection des chambrées avant le diner.

19h30. Diner suivit du quartier libre. Pour le quartier libre ce soir, nous pouvons faire ce que nous voulons, du moment que nous soyons de retour avant l’appel du lendemain. Aucun d’entre nous ne se sent de sortir ce soir. Moi-même, après un repas sympathique pris avec les membres de ma chambrée, j’ai juste pris le temps d’écrire ces lignes et prévois d’aller au lit avant le couvre-feu. Mes deux nuits blanches m’ont finalement rattrapées et la fin de la journée a été laborieuse pour moi. De plus, les supérieurs ont prévu un rassemblement plus tôt avant de nous diriger en ordre serré vers les lieux des couleurs. Demain sera aussi épuisant qu’aujourd’hui je le sens. Selon Papa et Oppa, ce sont les trois premières semaines qui sont les plus dures, les supérieurs nous mettent encore bien la pression pendant trois autres semaines, et ensuite c’est beaucoup plus relax… on va bien voir. 21h43 à ma montre, extinction des feus pour moi, demain est un autre jour.
Jour 3 :

Réveil 5h30. Immédiatement je sens que ça va piquer aujourd’hui. Mes deux nuits blanches m’ont finalement rattrapé et, liées à la fatigue de la veille, je suis dans un état pitoyable. Je me traîne sous la douche avec le vain espoir de me réveiller. Je suis dans un tel état de fatigue que l’entrain de ma camarade de chambrée Wanda m’énerve pendant le nettoyage de nos chambrées.

6h. Petit déjeuner, pris sur le pouce. Nos supérieurs nous ont ordonné d’être rassemblés devant le bâtiment à 6h30 pour aller aux couleurs en ordre serré. De l’ordre serré juste après le réveil, dans mon état, cela confine à de la torture.

7h. C’est essoufflés et couverts de sueurs que nous assistons aux couleurs, au garde à vous. L’expérience de l’ordre serré a été une épreuve ce matin, nombre de mes camarades ont perdu le rythme, nous valant les remontrances de nos encadrants. De plus, l’officier en charge de l’appel, visiblement pas encore au courant du manque de dotation à sa taille, a tancé Piotr d’importance, avant qu’un de nos supérieurs ne parvienne à lui expliquer la raison de son accoutrement. Aucune excuse n’est sortie de la bouche de l’officier, il s’est contenté de regarder Piotr de la tête aux pieds, de hausser les épaules et d’aller engueuler un appelé dans une autre unité. Nouvelle leçon apprise : même quand il est en faute, un officier n’a jamais tort pendant les classes. L’exercice matinal aura au moins eu l’avantage de me réveiller.

7h10. Pas de cours théorique cette première partie de matinée, c’est dans la tenue du moment que nous effectuons notre sport matinal. Finalement, c’est Piotr qui est sans doute le plus à l’aise dans sa tenue de sport, tandis que nous subissons la tenue de service courant et les rangers. Au menu ce matin : 5km de footing, étirements, culture physique, étirements, 5km de marche forcée, étirements… et premiers blessés. Deux de nos camarades s’écroulent durant la marche retour, Sergeï, mon camarade de chambrée secouriste dans le civil, est immédiatement allé les voir. Son diagnostic est formel pour chacun des deux : ils ne peuvent pas rentrer en marchant, soupçons de déchirures musculaires. Voyant ici une occasion de voir comment on se débrouillerai pour évacuer un camarade blessé, nos encadrant désignent 10 appelés pour rester avec eux. Bien évidemment, Sergeï, Piotr et Anton sont désignés, Wanda se porte volontaire, et comme elle se trouve juste à côté de moi, je suis désigné aussi. Ievgeni souhaitant rester avec son cousin se porte volontaire aussi, ce qui réjouis l’appelé désigné à ce moment. Et constatant que nombre des désignés/volontaires sont de la même chambrée, Kate et Nathalia sont désignées aussi. Deux autre, membres de la chambrée avec laquelle nous partageons notre salle de bain, sont désignés, et, sous la supervision de l’Oberleutnant Freyerman (le para) nous essayons de mettre au point l’acheminement de nos camarades blessés jusqu’à l’infirmerie. Freyerman est constamment en liaison avec une unité d’évacuation, s’il constate que nos camarades souffrent trop, il fera s’arrêter l’exercice et appellera l’unité.

9h30. Nous devrions normalement être en cours, mais Freyerman nous a accordé une pause douche et change, à laquelle nos camarades, arrivés bien plus tôt, ont eu droit. Prévenu à l’avance, l’officier faisant cours nous a fait transmettre les papiers y étant liés, et c’est avec l’Oberleutnant que nous les étudions, dans une ambiance relativement détendue. L’exercice d’évacuation s’est apparemment très bien déroulé selon lui. Nous avons improvisé des brancards avec les vestes de nos tenues de service courant et des troncs d’arbustes que Piotr et Anton sont allé chercher dans le bois à proximité. Des atèles ont été improvisées par Sergeï pour immobiliser les membres blessés, nos camarades ainsi traités ont été allongés dans les brancards et nous nous sommes relayés pour les porter au pas de course. Finalement, 10 personnes n’étaient pas de trop pour ce faire, même s’il nous a fallu deux fois plus de temps pour faire la même distance que nos camarades. Paraissant assez peu intéressé par le cours qu’il est sensé nous dispenser, il se contente de nous féliciter pour l’efficacité avec laquelle nous avons su improviser l’évacuation de nos camarades, et de nous parler de ce que lui trouve indispensable, les valeurs du soldat, le rôle de l’Armée dans un pays, et à plus forte raison, à Netharia, et, lancé dans ses explications, il nous a expliqué les différentes phases d’un conflit armé pour Netharia, dans des conditions optimales de ravitaillement bien évidemment.

Assez curieusement, pour lui, un soldat ne doit pas être un individu qui obéit aveuglément aux ordres. Pour lui, un bon soldat doit savoir réfléchir, il doit faire partie intégrante de la chaîne liée au plan, il ne doit pas hésiter à donner son avis sur la tactique proposée par son supérieur. Oh, bien sûr, pour les classes, le mot d’ordre c’est « ferme ta gueule et rentre dans le rang », de même que pour les premières semaines en unité une fois les classes finies, mais ensuite, il ne faut jamais oublier son cerveau au combat. Pareil, l’esprit de sacrifice est pour lui une ineptie. S’arracher, aller aux limites de soi, oui, tout plaquer et dire « c’est foutu, autant crever ici », pour lui c’est de la connerie. Un soldat qui survit aujourd’hui est un homme qui se battra demain, c’est son leitmotiv. L’armée a besoin de battants, pas de machines qui disent oui à tout et qui crèvent sur place. L’image qu’il nous a donné m’a vraiment marquée. « Robot c’est un type qui résiste parce qu’on lui en a donné l’ordre, et qui crève sur place. Un battant, c’est un type qui, non seulement résiste, mais qui en plus, contre-attaque dès qu’il en a la possibilité. A vous de choisir, mais l’Armée a besoin de battants, on a assez de robots ». Une fois passé outre la contradiction avec le côté « cérébral » du soldat, je ne peux nier que la phrase a eu un certain écho en moi.

Pour ce qui est du rôle de l’armée dans un pays, il n’a pas vraiment de discours fondamentalement différent de celui qu’on nous a servi la veille. L’armée doit, selon lui, jouer un rôle fédérateur, être d’une certaine façon le ciment de la nation, ce ciment qui forme la forteresse du pays. Le peuple ne doit pas voir l’armée, et à plus forte raison les hommes et femmes qui la composent, comme une entité à part de la nation, un état dans l’état. Certes, la vie d’un soldat est atypique pour qui ne l’a pas vécue, mais l’armée d’un pays n’en reste pas moins constituée de citoyens de ce pays, des gens normaux ayant souhaité prendre une part plus active dans la protection de ce pays et de leurs concitoyens.

A Netharia, l’Armée joue un rôle défensif. Elle dispose, en nombre, d’unités offensives, mais leur doctrine d’utilisation n’est pas, en théorie, de faire de grandes et longues chevauchées pour frapper l’ennemi en son cœur. Tout d’abord parce qu’avec l’évolution des techniques et stratégies, frapper un éventuel ennemi en son cœur pourrait signifier traverser un ou plusieurs continents pour atteindre ne serait-ce que ses frontières, et Netharia ne dispose pas de tels moyens de projection ; ensuite parce que le pays dispose aux frontières de quoi éroder massivement la puissance d’un ennemi en cas d’assaut, et donc les tactiques de ces unités d’attaques seraient principalement liées à l’aggravation de cette érosion. L’Armée est donc davantage le bouclier du drapeau, que la paire de sabre (même si elle peut toujours frapper très fort).

En cas d’attaque, la défense devra s’organiser en trois phases :
- Première phase : Les forces professionnelles partent au combat, mise en état d’alerte maximale des forces de réservistes, qui doivent être prêtes à épauler les forces d’actives maximum 24h après activation. Conscription des vagues 1 et 2, correspondant aux jeunes hommes et femmes aptes à l’enrôlement âgés entre 18 et 25 ans, qu’ils aient ou non effectué leur service militaire. Cette phase est la plus courte à mettre en place, la plus simple à arrêter, et permet le postulat que l’état ne s’attend pas à un conflit dans la durée.
- Deuxième phase : Les forces de réservistes partent au combat épauler les forces d’active, les vagues 1 et 2 continuent leur formation et ont la charge de la surveillance de certains points stratégiques, conscription de la vague 3, les hommes et femmes aptes à l’âge compris entre 26 et 40 ans, les hommes et femmes des vagues suivantes sont réquisitionnés comme mains d’œuvre pour le terrassement ou comme ouvriers dans les usines et centres indispensables au bon fonctionnement du pays. Cette phase est plus longue à mettre en place, ayant plus d’inertie elle est, par conséquent, plus compliquée à arrêter, son activation signifie donc que le pays se prépare à un conflit sur le long terme
- Troisième phase : Les éléments des vagues 1 et 2 sont envoyés au combat, ainsi que quelques éléments de la vague 3, conscription de la vague 4, hommes et femmes aptes dont l’âge est compris entre 40 et 55ans, tout le reste de la population est obligée de soutenir l’effort de guerre, la totalité des ressources du pays est donc tourné vers la guerre, toutes les richesses sont réquisitionnées par l’état et mises en protection dans un endroit gardé secret, la monnaie n’a plus court, les gens vivent sur le rationnement grâce à des tickets leur permettant d’avoir de quoi vivre et travailler. Le pays étant en état de guerre totale, cette phase est la plus terrifiante des trois à mes yeux, et surtout la plus dure à arrêter. Si les dieux existent vraiment, ou s’ils ne sont tous que la représentation d’un seul en plusieurs fois, j’espère qu’il nous épargnera d’en arriver un jour à cette extrémité.

11h. Ordre serré. Nos supérieurs nous ont dit qu’on allait en bouffer, on en a bouffé. Mais après le footing du matin, et l’annonce que nos deux camarades blessés ce matin ne seront pas des nôtres avant une semaine au moins, l’humeur n’y était pas. On a fait de la merde du début à la fin et les officiers ont préféré jeter l’éponge plutôt que nous engueuler juste avant le déjeuner. On est donc arrivé devant la cantine 20 minutes plus tôt que d’habitude, et on a pu manger tranquillement. Sentant le coup fourré de la part de nos encadrants, Piotr nous a enjoint de ne pas engloutir l’intégralité de nos plateaux.

12h45. Alerte incendie dans toute la base. On l’a vu ce matin, rapidement car l’Oberleutnant Freyerman n’était pas des plus intéressés par le sujet, mais quand cette alarme retenti, on doit tout abandonner au pas de course et évacuer le bâtiment en moins de 5 minutes, dans la tenue du moment. « Même si on est aux toilettes à poser une pêche, on sort, le froc aux chevilles si besoin » nous a dit Freyerman avec un sourire, avant d’éclater de rire quand Anton a évoqué la possibilité que la mission ne s’effectue pas sans conséquences funeste pour la tenue, rétorquant peu après « grillé ou souillé, à toi de voir ce que tu chéris le plus, ta vie ou ton honneur… mais dans les deux cas, ça pue ». Une fois le bâtiment évacué, rassemblement par compagnies dans les zones prévues à cet effet, appel et passage de consignes. Pour nous qui étions en train de nettoyer nos chambrées, c’est une compagnie de techniciens de surface au garde à vous qu’a vérifié l’officier en charge de l’exercice, sourcil levé et sourire goguenard devant les balais, brosses, serpillères, balayettes et autres ustensiles que, trop préoccupés à évacuer, nous avons gardés en mains.

13h10. Arrivés en ordre serré pour notre premier vrai cours magistral de la journée, à mes camarades de chambrée et moi. Moins de cafouillage ce coup-ci, Piotr a profité de notre grande pause pour essayer de trouver un rythme qui ne perde pas le plus petit de notre compagnie, et ainsi éviter de casser le rythme. C’est donc un officier plutôt satisfait qui nous a fait part d’une première évaluation pour nous, une évaluation sur les grades, qui devrait arriver sous peu. N’ayant pas de dates précises, nous avons tous un petit coup de stress, qui étire un sourire sur le visage de notre formateur du moment. Le cours d’aujourd’hui était consacré à la formation d’infanterie de base de notre Armée, ainsi qu’aux différents rôles qu’on peut y trouver.

L’unité de base de notre Armée est donc l’escouade, appelée « groupe de combat » quand elle est vouée à des actions de combat. Composé de 8 personnels et d’un véhicule de soutien (plus ses deux personnels de bord) le groupe de combat se divise en deux équipes de quatre soldats.

Équipe Assaut :
- Chef (Gef.) : commande l’équipe assaut reçoit les ordres du chef d’escouade et les transmets ou trouve une solution pour les mener à bien, équipé d’un équipement de riffleman, les seules choses pouvant le dissocier d’un soldat de base sont sans doute les chevrons de son grade en scratch sur son porte plaque et sa radio courte portée (4km).
- 2 Rifflemen : soldats de base et composante principale de la troupe, leur équipement comprend un casque, un porte plaque, un fusil d’assaut Klose Mk.II chargé, six chargeurs supplémentaires dans des poches « molle » sur le porte-plaque, un P.A de type Zico-14 chargé dans un holster de cuisse, trois chargeurs de P.A supplémentaires dans les poches du holster, deux grenades d’assaut, une grenade fumigène, un couteau de combat, deux kits de premier soins, une radio très courte portée (1km) et chacun d’eux emporte en plus une roquette pour le lance-roquette de l’équipe
- Grenadier : composante explosive de l’équipe, chargé de traiter les obstacles ou de faciliter un assaut, un Grenadier est forcément au moins un première classe. Son équipement se compose d’un casque, un porte plaque, un fusil d’assaut Klose Mk.II à lance grenade de 40mm chargé, quatre chargeurs et six grenades de 40mm supplémentaires dans des poches « molle » sur le porte-plaque, un P.A de type Zico-14 chargé dans un holster de cuisse, trois chargeurs de P.A supplémentaires dans les poches du holster, un couteau de combat, trois grenade d’assaut, deux grenades défensives, trois roquettes (dont une à charge creuse AC) dans des tubes fixés au porte plaque, un lance-roquettes de 75mm non chargé, deux pains de Trinion4 (explosif Netharien malléable et étirable à déclenchement électrique direct, abrégé en T4), un kit de premier secours et une radio très courte portée.

Équipe Soutien :
- Chef (ObGef.) : commande l’escouade, reçoit les ordres du Chef de section (Feldw. Ou ObFeldw.) et les transmets ou trouve une solution pour les mener à bien, équipement similaire à celui d’un riffleman, à ceci près qu’il est le seul de l’escouade à bénéficier d’une radio moyenne portée (entre 5 et 10km), d’une petite paire de jumelles et qu’il transporte avec lui deux chargeurs de MG
- MG : appui feu de l’équipe, seul armé d’une mitrailleuse légère sur bipieds, son rôle n’est pas tant de tuer l’adversaire que de limiter au maximum ses mouvements et sa capacité à voir ce qu’il se passe, en gros il doit arroser la zone pour faire baisser la tête à l’adversaire. Son équipement se compose d’un casque lourd, d’un porte plaque blindé, d’une mitrailleuse légère de type Klarde Mk. I chargée d’un chargeur à bande de 250 coups, de quatre chargeurs supplémentaires, d’un P.A de type Zico-14 chargé dans un holster de cuisse, trois chargeurs de P.A supplémentaires dans les poches du holster, un couteau de combat et deux kits de premier secours. Il est le seul membre de l’escouade à ne pas avoir de radio.
- Marksman : tireur de précision, mais pas Scharfschütze. J’ai appris aujourd’hui la différence entre tireur de précision et Scharfschütze : le premier opère au sein d’une escouade, le deuxième opère généralement au sein d’une équipe (généralement entre deux et quatre soldats). Le rôle du Marksman, quand il ne combat pas avec ses camarades sans missions précise, est d’éliminer des adversaires par l’utilisation d’une arme de précision, ou d’offrir une observation supplémentaire grâce à l’utilisation des optiques de son arme. Son équipement se compose d’un casque léger, d’un porte plaque, d’un fusil de précision Holke Mk. VI chargé avec une optique à grossissement moyen, de six chargeurs supplémentaires dans les poches « molle », d’un P.A de type Zico-14 chargé dans un holster de cuisse, trois chargeurs supplémentaires dans le holster, un couteau de combat.
- Grenadier : Pareil que plus haut sauf que le lance roquette est de 90mm.

Véhicule :
- B3B8A festung avec son équipage de deux hommes. Le véhicule peut être équipé d’une mitrailleuse lourde et d’un lance-missile AC ou bien de trois mitrailleuses lourdes, dispose sur ses flancs de tous les outils nécessaires à l’escouade pour se retrancher, possède une radio supplémentaire et renferme, en son sein, des munitions supplémentaires et des rations pour permettre à l’escouade d’opérer en autonomie pendant 5 jours (à condition qu’ils trouvent de l’eau)

L’escouade d’infanterie, ou groupe de combat, Netharienne est conçue pour être une unité de base d’une grande souplesse d’action, même si elle manque du punch des unités mécanisées. En complément des trois groupes de combats que comporte la section d'Infanterie, soit 30h, il y a l'escouade de commandement/soutien.

L'escouade de Commandement/soutien se divise comme suit :
- commandement : composé du sergent ou sergent-chef en charge de la section, d'un caporal ou caporal chef, ordonnance et/ou protection du précédent, et d'un radio, le tout dans un B3B8A de commandement (table de cartes, systèmes de communication à longue portée, etc.) avec conducteur et deux rifflemen en protection. 6h et 1 B3B8A de commandement.
- soutien : composée d'un chef de groupe (sergent ou caporal-chef) second du commandant de la section, de deux équipes de mortiers léger de 60mm (artilleur-tireur et Approvisionneur), de 2 infirmiers et d'un B3B8A avec conducteur uniquement, soit 8h.

Au total, la section d'infanterie comporte 44h et 5 B3B8A (dont un de commandement), ce qui en fait une base disposant d'un beau mordant et de belles capacités à mener tout types de missions.

L'officier nous a dit qu'à la fin de nos classes, la grande majorité d'entre nous rejoindrait une unité de ce style. Les meilleurs éléments seront, eux, ventilés au sein des unités de parachutistes, de montagne ou de l'héliportée.

15h. Natation. Je suis extrêmement surpris de l’annonce, mais nous allons effectivement nager. La piscine dans laquelle nous nous rendons n’est qu’une des 4 piscines du complexe militaire. Nous enchaînons les longueurs afin que nos supérieurs se fassent une idée du niveau de chacun en natation. Quelques lignes plus loin, des paras s’entraînent. Nous avons presque honte à côté de ces armoires à glace qui font leurs longueurs pieds et poings liés et qui, comble de la honte, nagent ainsi bien plus vite que nous.

16h30. Nos officiers nous ont donné quartier libre pour la fin de la journée. Flairant le mauvais coup, nous regagnons précipitamment nos chambrées et commençons un grand nettoyage des communs, chacun s’affaire à sa tâche, pour ma part, cirage de pompes.

17h15. Inspection surprise. Ou du moins telle était l’idée. L’officier venu constater « l’étendue des dégâts » pour reprendre ses propos, en est pour ses frais. Seule ombre au tableau, j’ai encore l’odeur du cirage qui flotte autour de moi, et il le note en me gratifiant d’un « cirage de pompes aujourd’hui ? » avant de repartir en sifflotant. Kate et Sergeï s’en vont avec le linge sale de la chambrée faire un tour à la laverie de notre bâtiment. Oppa et Papa m’avaient prévenu, pendant les classes, on fait tout soi-même. Heureusement la laverie est gratuite.

18h30. Nous voyons revenir de la corvée lessive une Kate trempée et savonneuse et un Sergeï hilare, bien que dans le même état. Alors qu’ils en étaient à la fin de leur corvée, Kate, voyant que sa machine ne démarrait pas en même temps que celle de Sergeï, l’a gratifiée d’une bonne droite. Bien mal lui en a pris car le cycle venait de se lancer et la machine, manifestement assez usée, a libéré le hublot sous le choc, inondant littéralement Kate d’eau, de lessive et de linge sale. Malgré son fou rire, Sergeï a aidé notre camarade à arrêter la machine et, devant l’impossibilité de relancer un cycle avec cette machine, l’a aidé à porter le linge trempé jusqu’à notre chambrée. Pendant que Sergeï, toujours secoué d’un fou rire, se calme en terminant la lessive, Anton est expédié pour récupérer le linge restant à la laverie.

19h. Diner suivi du Quartier libre. En guise de quartier libre, je relis ce que j’ai écris depuis mon arrivée ici. Je n’en suis qu’à mon troisième jour, et pourtant j’ai l’impression que ma vie civile remonte à loin. Finalement la seule chose qui me rappelle qu’il y a peu, j’étais un civil, c’est ma coupe de cheveux. Car oui, je ne l’ai pas précisé avant, mais le coiffeur de la base n’est pas disponible, pas plus que ses remplaçants, tous en manœuvre. Il nous faudra attendre un peu avant de voir notre chevelure réduite à 5 malheureux millimètres pour le sommet du crâne.

Après ma relecture, je repense à la phrase de l’Oberleutnant Freyerman. « Robot c’est un type qui résiste parce qu’on lui en a donné l’ordre, et qui crève sur place. Un battant, c’est un type qui, non seulement résiste, mais qui en plus, contre-attaque dès qu’il en a la possibilité. A vous de choisir, mais l’Armée a besoin de battants, on a assez de robots », je ne peux m’empêcher de trouver cette phrase extrêmement motivante. En tout cas elle éveille en moi la volonté de m’arracher. C’est décidé, durant ce service, je serai un battant !!
Jour 4 :

Réveil 5h30. Je me lève en même temps que Wanda et son sempiternel « branle-bas ». Douche rapide et mise en bataille du lit avant de descendre au petit déjeuner avec mes camarades de chambrée. Autour de la table, on discute. Je constate avec une certaine fierté, que je ne suis pas le seul à avoir été motivé par le para. Nous nous mettons d’accord sur le fait de tout mettre en œuvre pour devenir les fameux « battants » évoqués par Freyerman et surtout, de se soutenir pour y parvenir ensemble.

6h30. Ordre serré. Piotr, avant le début de l’exercice, demande quelques instants pour discuter avec nos plus petits camarades au sujet du rythme de marche. Après l’accord des officiers et le bref échange de notre homme de base avec nos camarades, nous débutons l’exercice. Pour une fois, nos supérieurs ne trouvent rien à redire. Nous parcourrons ainsi plusieurs fois la zone définie par les officiers pour l’exercice. Ils décident de nous faire chanter et là, catastrophe. Personne n’a même commencé à apprendre les chants de marche qu’ils nous ont donné, trop occupés à apprendre les grades pour se préparer à l’évaluation à venir. Nos supérieurs nous passent alors un sacré savon, et la suite de l’exercice se fera au pas de course.

7h. Couleurs. Une fois de plus c’est tout transpirant que nous passons la cérémonie. Curieusement, l’exercice au pas de course m’a moins épuisé que l’ordre serré, mais nous faisons clairement pouilleux à côté des autres unités, cherchant notre souffle au garde à vous, tous trempés dans nos uniformes. Même le Colonel en charge de la cérémonie le remarque, sans en toucher un mot. Je remarque néanmoins que son regard bloque régulièrement sur notre unité.

7h10. Sport. Profitant du fait que nous soyons derechef tous transpirants, Freyerman nous refais son programme de la veille : 5km de footing, étirements, culture physique, étirements, 5km de marche forcée, étirements. Aucun blessés ce coup-ci, mais une de nos camarades s’est évanouie. Notre chambrée s’est portée volontaire pour la prendre en charge, mais elle se réveille au bout de quelques secondes. Pour Sergeï, il s’agit d’une simple hypoglycémie, elle n’a en effet pas eu le temps de manger quoi que ce soit ce matin. Pour elle ce sera un retour sur les épaules de Piotr, l’allure du colosse étant à peine entravée par ce poids supplémentaire. Une fois arrivée à notre bâtiment, elle est sommée d’aller se coucher après avoir mangé. Pour nous, c’est douche et nettoyage des locaux.

9h. Cours théorique. La suite de la veille, nos officiers nous expliquent ce matin l’organisation de l’échelon supérieur à la section : la Compagnie. La compagnie d’Infanterie de Netharia comprend 202h répartis en trois sections d’infanterie (132h), une section Q.G (24h) et une section soutien (46h).

La section Q.G, comme son nom l’indique, comporte tout ce qui est nécessaire pour assurer un bon commandement de l’unité, on y trouve :
- Une unité de centralisation et traitement des renseignements. C’est ici que sont reçues et traitées les informations des unités de reconnaissances avant d’être transmises au commandement, quand il n’est pas directement sur place pour les entendre. Composée de 5h et d’un B3B8A de commandement.
- Une Unité Mobile de la Police Militaire. Chargés de la protection rapprochée des officiers, ils ont aussi la charge de gérer les éventuelles arrestations d’éléments pour toute infraction au code militaire, de l’altercation au meurtre. La compagnie n’ayant pas de services d’incarcération, ils doivent également assurer le transport des criminels. 10h et 2 véhicules légers
- L’Etat-major de compagnie. Composé de l’Officier commandant la compagnie, de son second, leurs ordonnances (2h) et de deux officiers subalternes et leurs seconds. Les têtes pensantes de l’unité ainsi que les éventuels remplaçants en cas de pertes. 8h, 2VL et 1 B3B8A de commandement avec conducteur.
Soit 24h, 2 B3B8A de commandement et 4 VL.

La section soutien comporte ce qui est nécessaire pour soutenir les missions des sections d’infanterie. Elle comporte :
- 2 mortiers de 81mm sur affût (portée comprise entre 4500 et 5000m ; 15 à 18 cpm), leurs équipages de 3h (deux artilleurs un télémétreur), un VL et remorque par pièce. Le rôle de ces pièces d’artillerie est d’assurer une réponse immédiate à toute demande de soutien d’artillerie de la part des unités au contact. La courte portée et la vitesse de tir de ces pièces d’artillerie permet de saturer une zone très vite, mais les nouveautés en matière de télémétrie permettent aussi un tir d’une relative précision si besoin (précision de l’ordre de 3m). 6h et 2VL+remorques
- 2 postes de Missiles AC moyenne portée (4km), leurs équipages (1 tireur, 1 approvisionneur et 1 ravitailleur), un B3B8A et son équipage par poste. Le rôle de ces postes de tirs est surtout d’ordre défensif, il permet d’éliminer les blindés dans des conditions de terrain relativement découvert. La technologie actuelle impose que l’artilleur reste pointé sur sa cible jusqu’à sa destruction, sous peine d’autodestruction du missile. 10h et 2 B3B8A.
- Equipe de contrôleurs aériens avancés. Le rôle de ses hommes est d’assurer la parfaite coordination entre les troupes au sol et les éventuelles unités aériennes disponibles en renfort. Ils disposent pour ce faire d’une radio et sont tenu au courant en temps réel des missions aériennes dans leur secteurs. 3h et un VLRadio
- 4 postes de mitrailleuses lourdes de 12,7mm. Ces armes sont tenues à disposition des unités au contact qui en feraient la demande dans les cas nécessitant un peu plus de punch, ou juste pour protéger le périmètre en cas d’installation défensive. Le 12,7mm est un calibre redoutablement efficace contre les cibles dites molles (humains ou véhicules légers non blindés). 2h par arme, 2 B3B8A pour l’ensemble, soit au total 12h (4*2 + 2*2).
- 1 Groupe de Combat. Tenu en réserve en cas de besoin, ou juste utilisé en protection du QG. 1 B3B8A (2h) et deux équipes de combat (2*4), soit 10h au total
- 1 unité Medévac. Le rôle de cette unité est d’assurer l’évacuation des blessés vers les antennes médicales rapprochées, généralement au Q.G du bataillon. Leur rôle peut impliquer d’approcher de très près les zones de combat, ainsi, la nécessité d’un véhicule blindé mais rapide impose l’utilisation du B3B8A, mais sans armes autre que celle de l’accompagnateur. 1 conducteur, 1 accompagnateur (riffleman), 1 infirmier en chef, 2 brancardiers, soit 5h. Le B3B8A, libéré du matériel strictement militaire, peut emporter 4 blessés en même temps vers les antennes médicales.

Soit 46h, 6 B3B8A, 2VL+remorques et 1 VLRadio.

Au vu de ses effectifs et du matériel à sa disposition, la compagnie d’infanterie de Netharia est d’avantage une unité défensive qu’offensive, même si elle dispose de la puissance de feu nécessaire pour prendre le terrain, son manque d’artillerie à moyenne portée étant en partie compensée par celle à courte portée la rend idéale pour tenir les zones de terrain accidenté, selon l’officier nous ayant fait cours. A la sortie, j’en discute avec Piotr, alors que nous allons nous changer pour aller à la piscine. Tous les deux nous tombons d’accord sur le fait que nous ne voyons pas en quoi un manque d’artillerie rend une unité efficace en terrain accidenté. Nous nous promettons d’en parler avec l’officier nous ayant fait cours à ce sujet.

10h30. Piscine. Encore une fois, cette cession sert aux officiers pour se faire une idée du niveau en natation de chacun. Je ne suis pas un modèle niveau natation, loin de là, mais à ma surprise, je me hisse sans peine parmi les meilleurs de notre unité de ce point de vue, j’enchaîne les longueurs sans grande difficultés là où mes camarades arrêtent les uns après les autres. Et je finis la cession parmi les quatre irréductibles qui continuent de nager pendant que les autres râlent sur le bord, certains sous la supervision de Sergeï, qui aide à soulager de nombreuses crampes sous le regard satisfait de Freyermann. En sortant de l’eau je m’aperçois que mes jambes peinent à me porter… ai-je forcé sans m’en rendre compte ? C’est en tout cas avec quelques difficultés que je me rends au self pour y prendre le déjeuner.

14h. Sport. Ce n’est pas sans surprise que j’ai vu cette modification dans notre emploi du temps. Freyermann nous explique que l’officier en charge de nous donner cours est devenu papa dans la matinée, et a donc obtenu une permission spéciale pour aller voir sa compagne et son nouveau-né. La nouvelle nous donne le sourire à tous, la naissance d’un enfant est toujours un évènement apportant la joie, même si on n’est pas concerné. C’est donc dans la joie que nous nous sommes distribués des coups, car ce cours concernait le close-combat. Couverts de bleus, sous la douche, nous avons évoqué le bambin né ce matin, découvrant, sans surprise pour certains, les volontés de paternités de nombre de nos camarades. Pour ma part je n’ai rien répondu quand on m’a interrogé à ce sujet. Malgré l’insistance de certains, je n’ai rien dit. Heureusement, Piotr a mis un terme à l’interrogatoire qui s’apprêtait à prendre place. Je garde en moi la blessure d’une perte douloureuse dont je n’ai toujours pas fait le deuil, et l’évocation d’une famille sans elle m’est impossible pour le moment... j’avais jusqu’ici réussi à, non pas l’oublier, mais faire en sorte qu’elle ne m’empêche plus d’avancer. Et la voilà rappelée de la plus cruelle des manières. Mes camarades n’en savent rien, bien sûr, et je suis convaincu qu’ils m’ont posé la question sans arrières pensées, mais à cause d’eux, j’ai subi l’assaut des souvenirs douloureux, et des projets fauchés en un instant.

16h. Évaluation. C’est dans une salle silencieuse que s’est tenue cette évaluation de notre connaissance des grades et de comment les appeler. L’affaire a été bouclée en 30min, et malgré ma morosité, je m’en suis bien sorti. Coucher mes pensées et mes souvenirs dans ce journal m’y a bien aidé et je gage qu’il en sera de même pour me débarrasser des pensées tristes qui accompagnent les souvenirs. Mais je ne le ferais pas aujourd’hui.

16h40. Ordre serré. Pendant que les officiers corrigent notre évaluation, Freyermann nous encadre pour faire de l’ordre serré autour du stade. Nous chantons en même temps, et nos vagissements résonnants dans le stade transforme cette expérience déjà éreintante, en un véritable enfer.

17h30. Quartier libre. Nous en profitons pour nettoyer les communs, qui ne l’ont pas été depuis la veille. Pour ma part, je suis de corvée repassage avec Anton pour le linge propre de notre chambrée. La corvée s’effectue dans le silence, je n’ai pas le moral.

18h. Freyermann nous rend visite. Enfin, il passe en coup de vent, histoire de voir comment notre unité occupe son temps libre. Anton et moi en sommes à la phase « pliage » du linge. Une épreuve en soit car les militaires ne plient pas comme les civils, et les plis doivent être bien visibles sur les tenues de service courant. Rigolard, il nous montre comment faire, car les images du manuel ne sont pas très parlantes.

18h30. Alerte Incendie. Nous descendons les escaliers quatre à quatre et nous regroupons dans l’aire de rassemblement. Freyermann et un officier pompier attendent en bas avec un chronomètre. 6minutes après le début de la sonnerie, nous commençons l’appel. Il manque deux éléments à une unité voisine. Les officiers montent, furieux, et redescendent, trois minutes plus tard, avec les deux fautifs, trempés et nus : ils prenaient une douche et ont décidé de la terminer avant de descendre. Consternation dans les rangs. Les officiers les tancent d’importance au point de s’en casser la voix. En effet, au milieu d’une injure bien sentie, Freyermann devient aphone. Mais son camarade pompier prend la relève et remet une couche. Nous sommes donc punis et devons rester dehors au garde à vous jusqu’à nouvel ordre.

20h. Diner. Grâce à ces deux imbéciles ayant décidé de rester prendre leur douche, nous avons failli manquer le diner. Nous voyons les coupables se faire littéralement pourrir par leurs camarades de chambrée, et malgré l’envie, nous renonçons à en remettre une couche.

21h15. Je commence la rédaction de mon journal. Pas tellement le moral ce soir, même pas envie de relire mes notes. J’ai eu les mêmes pensées toute l’après-midi. J’espère que cela passera après une bonne nuit de sommeil. Peut-être que j’aurai dû consulter un psy, comme me l’a conseillé Papa ? 22h05 à ma montre, le couvre-feu ne va pas tarder. Demain est un autre jour.
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