1er mars 2010 - Le cercle conspirationniste pharois nourrit au sein de l'armée pontarbelloise, détruit (partie 6 sur 6).La capture des soldats pontarbellois félons et leur interrogatoire à marche forcée, permet une vague d’arrestations au sein des sphères conspirationnistes localement entretenues par le Pharois Syndikaali.Certaines plaies, même celles superficielles, suintaient encore du sang lorsque les gardiens félons qui s’étaient rendus avant l’échange de tirs furent emmenés par les éléments de la Force Ascara. Une conséquence directe des incessants coups de fil qui ont pu être échangés entre le gouvernement pontarbellois et son état-major. En effet, depuis l’annonce des attaques survenues dans le pénitencier, le Général Leopoldo Sapateiro n’avait eu de cesse d’entretenir des appels téléphoniques vers
le commandement de la force Ascara. Avec pour contact le colonel Jonatán Yepes, actuel commandant de la Force Ascara, le Général Leopoldo Sapateiro espérait se briefer en temps réel quant à l’évolution de la situation. Des échanges réguliers qui imposaient donc une remontée terrain récurrente au plus près des opérationnels. Encadrant ses hommes, tandis qu’ils exfiltraient trois prisonniers parmi les traîtres neutralisés ce jour, le chef de l’unité d’intervention identifié sous la personne du sergent-major De Freitas, fut hélé oralement. Opérateur radio présent au pénitencier: “Sergent-major, j’ai le commandement pour vous.” avait lâché un membre de l’escouade du sergent-major De Freitas, un soldat membre à part entière de l’escouade mais présentement chargé de centraliser les transmissions.
Severino De Freitas : “C’est un théâtre de guerre ici, si on veut me parler, on se déplace.” lui rétorqua le sous-officier avec un ton expditif, traduisant une fin de non-recevoir alors qu’il venait de neutraliser les complices pontarbellois au sein de l’institution.
Une aigreur qui ne parvint cependant pas à débouter l’opérateur radio, qui se permit de lui préciser.
Opérateur : “Ce n’est pas le lieutenant, sergent-major, c’est le commandement, à Santialche… “ Sous la désignation géographique de Santialche, il était évident pour tout militaire pontarbellois que celle-ci incluait l'état major et son top management, dans sa formation la plus prestigieuse donc. La précision jetta un calme relatif au sein de la troupe, avant que le sergent-major n’emboîte le pas de son subalterne, talkie-walkie en main. L’opérateur l’installa dans le QG de campagne improvisé le temps que les opérations visant la libération totale de la prison se tassent. Sur place, le chef de la section d’assaut reprit en main le talkie-walkie et mis un terme au suspense qui l’avait extirpé loin de ses hommes.
Sergent-major De Freitas : Ici le sergent-major Severino De Freitas, pour la section d’intervention au pénitencier, j’écoute.
Colonel Jonatán Yepes : Major, ici le colonel Jonatán Yepes, rapport de situation.
Sergent-major De Freitas : Mon colonel, le pénitencier est sous contrôle. Le commando étranger a été neutralisé et rien n’indique après vérifications, qu’il ait pu en rester certains membres dans le réseau d'égouts. Nous avons également neutralisé les six félons ont été neutralisés.
Colonel Jonatán Yepes : Mort?
Sergent-major De Freitas : Neutralisés, mais trois d’entre eux ont effectivement succombé à leurs blessures. Les autres partent pour l'hôpital militaire.
Colonel Jonatán Yepes : Surtout pas alors écoutez-moi bien. Je viens de raccrocher avec le Général (cf: le Général Leopoldo Sapateiro), bien que l'événement soit fâcheux, j’ai pu jusqu’à présent le rassurer sur notre maîtrise de la situation. Là où son inquiétude reste palpable, c’est dans le fait que des complices sont peut-être toujours dans la nature. Le Général veut que nous conservions l’avantage après l’échec de cette opération, que vos gus capturés soient sur une jambe ou même avec leur tête sous le bras, vous leur tirez les vers du nez et vous me donnez la liste complète de toutes ces raclures.
Sergent-major De Freitas : Mon colonel, les hommes seront moyennement enclins à torturer d’autres militaires pontarbellois.
Colonel Jonatán Yepes : Prenez le pour ordre major. Prenez-le pour ordre. Ces types ont perdu toute filiation à l’humanité, le jour où ils se sont comportés autrement que comme des hommes, en salissant l’uniforme qui les a nourri et les a fait vivre jusqu’ici. Le Pontarbello est un et indivisible, ils l’ont oublié. Voulez-vous le péril de notre indépendance, de notre souveraineté, pour avoir eu la main molle envers des traîtres ayant fait entrer l’ennemi dans le pays?
Sergent-major De Freitas : Jamais mon colonel.
Colonel Jonatán Yepes : Alors au lieu de vous focaliser sur les moyens, comprenez bien l’objectif : faites les parler et trouver les complices. Hachez-les menus s’il le faut mais faites-les parler ! Le reste est secondaire, l’histoire n’en retiendra rien… Rappelez-vous major, tous les hommes que nous avons perdu et pleuré, lorsque
vous et moi combattions ensemble les kah-tanais. Ces frères d’armes ont donné leurs vies pour l’indépendance, ces traitres peuvent bien donner un pouce ou un peu de leur santé mentale, pour sauver le pays d’une attaque étrangère. Sans laisser l’opportunité de renchérir, le colonel Jonatán Yepes, actuel commandant de la force Ascara, raccrocha au nez du sergent-major De Freitas, après tout il avait ses ordres et le colonel, ses raisons pour les rendre indiscutables.
L’air grave et de prime abord décontenancé, le sergent-major De Freitas ressortit de la pièce, rejoignant ses hommes et les prisonniers toujours gardés à genoux malgré, pour certains, des blessures assez conséquentes. Le sous-officier porta un regard sur les membres de son unité, jaugeant l’engagement de chacun de ses éléments. Il prit à parti son caporal-chef pour l’aviser en premier lieu du changement d’ordre et chercher son appui auprès de l’escouade.
Sergent-major De Freitas : L’état-major a de bonnes raisons de penser qu’il y a un peu plus de fumier épandu que ce qu’on a pu récupérer ici. Il nous est nécessaire de chercher la coopération rapide de ces gars.
Caporal-chef Patrício Fidalgo: Tu veux dire qu’on doit les bousculer?
Sergent-major De Freitas : Je veux dire qu’on doit récupérer les noms de tous les soldats ocmpromis dans la conspiration dans l’heure afin d’éviter qu’ils ne quittent le pays par leurs propres moyens maintenant qu’on leur a dézingué “le taxi” dans les douches…
Caporal-chef Patrício Fidalgo: S’il reste des traîtres on les identifiera et on les trouvera. Compte sur moi, quand j’en aurais fini avec eux, ils se rappelleront même du premier repas qu’ils ont bouffé après leur naissance.
Une accolade sur l’épaule du sergent-major De Freitas le convainc du soutien de son second et les deux soldats firent face au reste de l’escouade.
Sergent-major De Freitas : Extraction annulée, on doit finir le travail avec ces traîtres, des complices sont encore dans la nature. En ce moment même, des unités de la police-militaire sont parties mettre aux arrêts toute la hiérarchie directe de ces félons, un principe de précaution nécessaire le temps qu’on récupère quelques noms. Le temps presse et pressons ces traîtres à leur patrie et voyons le jus qui en sort. Le mal meurt ce soir, pas de répit, ni pitié, ni pardon, laissons ça à Dieu…
Des paroles dures, mêlées à un ordre clair et manifestement indiscutable, arracher les noms des complices aux félons capturés. A ces mots, l’escouade sépara chacun des prisonniers faits ce jour et les traînaient désormais dans un quartier sous régime cellulaire, un espace d’ordinaire dédié aux prisonniers les plus violents mais dont les “pensionnaires” étaient peu à peu déconfinés et évacués vers les autres quartiers de la prison, considérant la nécessité de maintenir un maximum de monde sous la vigilance efficace d’un personnel de la pénitentiaire réduit en nombre.
Les échauffourés au sein du pénitencier avaient effectivement mobilisé un nombre important de gardiens, obligeant au regroupement des prisonniers dans certains pans de la prison. Cette organisation avait laissé place à plusieurs quartiers vides dans lesquels le sergent-major Severino De Freitas comptait bien s’offrir ls moyens d’accomplir sa mission, en extirpant toute information jugée d’importance par son état-major, de sorte à s’assurer la neutralisation complète et immédiate de toutes les menaces connues et envisagées dans les rangs de l’armée nationale.
A ce jeu, le sergent-major De Freitas savait ses marges de manœuvres entières, considérant le fait que les prisonniers n’étaient pas encore sortis de la prison et qu’aucune couverture médiatique n’avait été faite sur leur état de santé. Concrètement, mettre trois balles dans le tibia d’un prisonnier ou même encore une seule dans sa tête, n’aurait aucune incidence, puisque toutes les versions restaient permises au sein des rapports de mission et les circonstances dans lesquelles l’opération avait été, pouvaient justifier d’un appui solide du régime de Santialche, pour se faire l’étalage de la vérité absolue pour ces organes de presse nationaux, dont l’indépendance est aujourd’hui et très largement entamée par les institutions. Ainsi donc, il était acquis le fait selon lequel une divulgation par les médias pontarbellois, d’actes de torture sur des prisonniers n’était pas à craindre, le Général Leopoldo Sapateiro étant in fine dans le pays, le législateur, le justicier et le bourreau, en dépit de l‘existence de cetaines institutons fantôches.
Le pénitencier ne trouva donc pas immédiatement toute la quiétude à laquelle il aspirait, les cris des “nouveaux” prisonniers blessés retentissant dans certains couloirs vidés de leurs occupants habituels. Il faut dire que le sergent-major De Freitas ne s’était rien interdit pour arriver à ses fins, brisant le genou du sergent-major Ezequiel Magalhães, félon reconnu, avec la crosse de son fusil d’assaut. Inadaptée pour ce genre de sévices, l’arme avait été manipulé une bonne dizaine de fois pour arriver à cette fin, le sergent-major De Freitas confiant avec une ironie palpable, que le traître qu’il détenait prisonnier remplirait moins facilement les conditions d’aptitudes physiques et sportives nécessaires au maintien dans le service actif. Un sarcasme notable quand l’on sait que la traitrise du sergent-major Magalhães lui vaudrait en première instance la cour martiale, et possiblement en seconde, la mort.
De son côté, le caporal-chef Fidalgo n’était pas en reste, après avoir menacé d’éplucher comme un oignon un second traite prisonnier. Au même moment dans la capitale à Santialche, le lieutenant António do Rosário, qui avait coordonné l’action des militaires félons afin qu’elle contribue à la réussite de l'opération pharoise et porto-mundois recevait un appel. Son interlocuteur lui apprenait que des coups de feu avaient été entendus aux abords du lieu de l’opération, dans le pénitencier même, présageant du pire pour le devenir de l’intervention étrangère. Le lieutenant le savait pertinemment, si l’opération étrangère échouait, l’extraction pour sa famille et lui échouerait également. Et tandis qu’il prenait acte de ces terribles nouvelles, son regard se porta machinalement sur le double attente qui essaya par trois fois de le contacter. La troisième fois, une nouvelle notification apparut, c’était un message sur le répondeur. Congédiant son interlocuteur, le lieutenant en prit connaissance à son tour et le monde sembla s’écrouler petit à petit. Le message laissé sur son répondeur n’était autre que celui de son supérieur, le capitaine Marcelinho Bandeira. Dans celui-ci, l’officier sommait son subalterne de rester dans ses quartiers de la caserne, prétextant qu’une menace terroriste pouvait survenir à tout moment et qu’il lui était donc indispensable de se rendre disponible lui et ses hommes. Mais constatant par la fenêtre que la sécurité aux abords de la caserne avait été renforcée par un contingent d’un autre basement accompagné d’une police militaire, l’inquiétude continuait de croître en lui. Cette force de police atypique interdisait la sortie du site à quiconque tenter de franchir la guérite, le Lieutenant ne pouvait pas rester dupe plus longtemps. Persuadé que ses hommes avaient été démasqués ou pire capturés, il était désormais convaincu qu’il serait incessamment sous peu cueilli par la police militaire.
Sachant sa famille plus en danger avec lui en vie et ne souhaitant voir celle-ci s’infliger d’atroces souffrances pour exercer un levier de pression à son encontre, l’homme verrouilla de l’intérieur la porte de son bureau et parcouru les cadres photos qui retraçaient simultanément sa carrière militaire et sa vie de famille. Prenant une photographie encadrée de sa femme et lui, il s’installa confortablement sur le fauteuil depuis lequel il espérait passer les deux dernières années de son service actif. Manifestement il ne pourrait en être ainsi et tout était sur le point de changer, définitivement.
Le regard vide et le teint pâle, l’officier posa avec une certaine résolution le cadre sur ses genoux, passa un dernier coup de fil à un énième complice, le caporal Fausto Gusmão, le sommant de plier bagages, avant de raccrocher. Ce faisant, il ouvrit sèchement le tiroir supérieur de son bureau, en extirpa une arme de poing dont il retourna le canon contre lui, sous son menton et pressa la détente.
Il ne le savait pas encore, mais le lieutenant António do Rosário incarnera pendant longtemps un symbole d’infamie au sein de l’armée et l’infortune qui guette ceux ayant le choix de la coopération avec une force invasive étrangère. Une infamie doublée d’une couardise, pour s’être donné la mort en dépit de sa femme et de son fils survivants, livrés à eux-mêmes et privés des salaires ainsi que des subventions de veuve de l’armée, dès lors que la traîtrise de l’officier serait connue de tous et officialisée au sein de l’institution. Le caporal Fausto Gusmão, dernier maillon logistique de la conspiration, avait encore l’espoir de prendre la fuite, tentant alors de regagner ses quartiers pour réunir le strict minimum et entreprendre la traversée de la frontière avec le Rousmala, qui se targuait d’avoir ouvert des camps pour réfugiés pontarbellois…
Un espoir vain, puisque reconnut au sein de la caserne, la présence du caporal Fausto Gusmão fut annoncée à la police militaire qui le cherchait et une descente dans ses quartiers, avec bien moins d’égards que ceux prévus pour feu le lieutenant António do Rosário était imminente. La dizaine d’hommes, jadis dévoués à leur pays et dévoyés par des agents étrangers, était désormais composés de morts ou de prisonniers, traduisant un avertissement sanglant et cinglant, pour toutes les défections futures à venir, qui pourraient conduire des soldats pontarbellois à soutenir une opération militaire étrangère, sur le territoire pontarbellois lui-même et contre ses intérêts.
Liste des dix soldats félons au sein de l’Armée Nationale du Pontarbello Libre :
- Lieutenant António do Rosário : MORT (suicide)
- Sergent-major Ezequiel Magalhães : PRISONNIER (torturé/estropié)
- Caporal Pascoal Pinho : MORT
- Caporal Fausto Gusmão : PRISONNIER
- 1ère classe Maurício Rego : PRISONNIER (torturé)
- 1ère classe Carlinhos Valente : MORT
- 1ère classe Gaspar Moreira PRISONNIER
- 1ère classe Hermínio Queiroz : MORT
- 1ère classe Pio Góes : MORT
- 1ère classe Netuno Leitão : PRISONNIER