17/05/2013
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Presse internationale shuharrie

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Plusieurs rédactions de l'Union sont spécialisées dans les enquêtes à l'internationale et dispose de moyens spécifiquement dédiés à cela. Si les autres journaux peuvent dépêcher des correspondants ou disposer de contacts à l'étranger ou même parfois réaliser de grandes enquêtes dans un pays étranger, c'est réellement les rédactions internationales qui mène la plupart des grandes enquêtes à l'étranger. Ces rédactions disposent par exemple de l'infrastructure pour mener des enquêtes sous couverture, et des moyens de maintenir durant des mois une enquête à grande échelle touchant plusieurs pays, tout en protégeant les sources, les informations, et les journalistes.... En bref, ces rédactions disposent d'une "capacité de projection journalistique" difficile à obtenir pour d'autres journaux et produisent la majorité des informations d'envergure internationale, bien que d'autres journaux puissent réutiliser des informations produites par ces rédaction (en plus de journaux étrangers) pour leurs propres articles.

Dans la mesure où le contenu de tels journaux concerneront généralement des pays étrangers, ils ont le droit à leur section dédiée.

La Rumeur à l'international est probablement la première rédaction internationale du pays, elle a vu le jour dès 1979 à Okkaluin comme émanation du journal "La Rumeur", à une époque où les Terres australes restaient encore isolées et où l'importance de comprendre le monde qui les entoure commençait à se faire de plus en plus visible. Elle partage toujours des rédactions communes avec "La Rumeur", et souvent, des journalistes et éditeurs en commun. Le journal est très généraliste et dispose d'experts et de contacts sur des sujets très différents, le journal peut aussi bien réaliser des enquêtes au long cours, participer à des enquêtes conjointes avec d'autres rédactions, des enquêtes plus simples souvent réalisées en même temps que d'autres et concernant généralement un pays, ou encore de l'analyse journalistique : interpréter des données publiques ou accessibles pour en fournir une interprétation cohérente. Souvent, un article, c'est un peu tout ça à la fois.

Elle se veut objective et ne publierait donc pas un article sans objet précis (type analyse théorique), mais pas nécessairement neutre (elle n'hésite pas à critiquer).

Dazibao (大字報) est un journal né à Hohhothai en 2006 pour documenter la crise et la révolution de 2006/2007, qui a depuis bénéficié de l'entrée de la ville dans l'Union pour prendre part à une restructuration pour fusionner avec plusieurs dizaines de journaux dans le genre et obtenir des moyens matériels lui permettant de devenir une rédaction internationale. Une rencontre entre les différents gouvernements de Hohhothai a en effet mis en évidence qu'une rédaction internationale se mesurant à sa consœur des Terres australes était souhaitée dans cette ville deux fois plus peuplée. L'histoire de la rédaction est clairement liée à la révolution qui a embrasé la ville dès l'automne 2006 (le journal étant fondé l'été auparavant par des habitants politiquement engagés et qui prendront part à la révolution), et porte donc une visée révolutionnaire. Étant donné la jeunesse du journal (datant de 2008 sous sa forme actuelle), sa rédaction peut encore être chaotique, mais est déjà connue dans l'Union pour son ambition journalistique, sa volonté de bien faire et ses articles généralement rigoureux, chose que les socialistes et révolutionnaires de plusieurs pays apprécient, surtout quand leurs journaux nationaux visent davantage la rentabilité ou les intérêts de leurs propriétaires ou de leur état. Le journal ne vise aucunement à l'objectivité et pourrait donc produire des papiers présentant simplement des travaux théoriques ou des concepts idéologiques.

Adverse opinions était au départ un tabloïd de Hohhothaï qui a été maintenu et dont la ligne éditoriale a été modifiée (et de nouveaux journalistes sont venus) après la révolution pour devenir le plus grand journal d'interviews de la ville. Il s'agit là de son principal but : trouver des gens intéressants, et les interviewer, où qu'ils soient. Ils peuvent également proposer des débats et présenter des témoignages.
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Logo créé explicitement par les révolutionnaires pour apparaître générique et copier le style "désincarné" des entreprises de Hohhothai, chose plutôt ironique étant donné la teneur des propos tenus dans le journal. Le slogan est tout aussi générique : "Pour un meilleur futur".

Attentats de Karaimu de 2008, l'histoire pérone

Le 13 octobre 2008, trois Pérons en visite à Kairamu, Burujoa, meurent en explosant dans le métro, au marché, et sur l'esplanade de la Cité Impériale et emportent, volontairement, 73 personnes, 61 sur le coup, 12 plus tard, des séquelles de leurs blessures, 52 blessés se rétabliront, mais garderont des séquelles à vie, que ce soit des souffrances mentales ou des blessures chronique. Dès lors, Péronas est suspecté d'avoir mis en place l'attentat, ou de ne pas avoir pu le prévenir alors que cela aurait été possible. Il s'agit de l'histoire que les média burugois ont choisi de croire, et sur laquelle la diplomatie des Burujoa envers Péronas s'axe actuellement. Le problème est que si l'affaire a été racontée de long en large et en travers au Burujoa, l'histoire n'a jamais été racontée au Péronas. C'est aujourd'hui ce que nous allons faire à Rore, nous somme partis recoller les pièces du puzzle, qui honnêtement, quand on s'attarde un peu sur le terrain, n'est pas si compliqué à comprendre. Avec Jose Manuel Esparraguera, reporter La Crónica de Rore, nous sommes tout simplement allé dans leur quartier pour poser des questions.

L'état Péron peut-il avoir commandité ces attentats ?
Les trois terroristes en question, Lautaro Álvarez, Arturo Sabater Aranda, et Javier Teixido, sont de jeunes adultes issus de quartiers pauvres à priori impliqués dans différents vols, ils feraient partie de la "petite bourgeoisie criminelle", qui désigne généralement des groupes de criminels indépendants qui s'enrichissent en réalisant les basses œuvres de groupes criminels plus imposants. Ils travaillent en général sur contrat et il s'agit bien souvent d'un des moyens les plus rapides de s'enrichir. Javier par exemple, disposait de compétence de chimie et avait parfois synthétisé des amphétamines et des médicaments pour le compte de dealers qui avaient reçu une livraison trop légère par exemple. Il s'agit d'un contrat demandant certaines connaissances techniques, donc mieux rémunérés qu'un contrat de base. Si vous souhaitez savoir d'où viennent l'amatol, utilisé, c'est probablement lui qui l'a fabriqué. Il s'agit d'un explosif à la fois puissant et simple à produire, donc fréquemment utilisé dans des bombes artisanales, accepter d'en produire pour un groupe criminel à Péronas est un moyen simple de gagner une somme d'argent conséquente. Un contrat de base peut consister à livrer un paquet sans poser de question, à voler des objets dans une maison du quartier, à faire passer un message, à monter la garde pour un groupe criminel... On pourrait parler de sous-traitants de la criminalité.

L'existence de petits délinquants sur contrat est directement lié à la façon dont fonctionne l'économie péronne. La société reste très inégalitaire à ce jour, la pauvreté monétaire s'établit à environ 35 % de la population, l'extrême pauvreté à environ 5 % de la population, si l'on en croit l'Observatoire International des Inégalités. Une bonne partie de la pauvreté est rurale, un bon moyen d'obtenir de l'argent pour la famille est d'aller travailler en ville, le problème étant qu'il n'y a pas forcément de travail pour tout le monde, et que beaucoup d'emplois proposés sont payés à peine au-dessus du seuil de survie (les Hohhothaïens qui nous lisent ont possiblement de très mauvais souvenirs qui leur viennent en tête là). Donc, une partie de cette population ne peut pas s'installer en ville et partent dans des quartiers périphériques, plus ou moins autoconstruits (et donc plus ou moins des bidonvilles). Ces quartiers disposent de peu d'équipements et sont assez isolés du reste de la ville. La municipalité de Rore typiquement a lutté activement contre l'établissement de lignes de bus entre ces quartiers pauvres et les centre-ville leurs habitants étant en général pas très bien vu dans les quartiers les plus aisés de la ville. Trouver du travail devient d'autant plus difficile, mais il s'agit également de zones dans lesquels accéder à des services publics est assez compliqué. En général, il faut du temps avant que la police ne vient dans de tels quartiers, et les circuits économiques officiels ignorent largement ces quartiers. Une bonne partie du travail est donc géré par les habitant eux-mêmes. Les médecins sont largement indépendants et des associations d'habitants passent souvent des accords avec des corporations de médecins indépendantes pour permettre à la population locale d'obtenir accès à des soins. Aujourd'hui, il existe quelques dispensaires officiels dans ces quartiers, largement surchargés, mais essentiels. Mais c'est toute l'économie qui mélange un peu d'économie officielle, et une large économie parallèle. La nourriture s'achète dans un marché présent sur aucune carte (et ne répondant à aucune norme), et surtout, l'argent ne s'obtient pas toujours par des travaux officiels. C'est là que l'on voit s'introduire la partie criminelle de l'économie. Les réseaux de trafic de drogue notamment, qui sont de loin les groupements criminels les plus importants du pays, ils produisent dans les campagne à l'aide de petits paysans pour qui la production de drogue reste la seule production encore rentable, immense avantage, c'est eux qui prennent les risques de faire pousser notamment le coca. Celui-ci est ensuite exporté dans les pays de la côte Nord de Paltoterra (Maronhi, Cestria, Kah, Alguarena), puis dans toute l'Aleucie. Notez bien que le Nazum n'est pas un débouché réellement important, il dispose en effet de ses propres réseaux de production et de distribution. Les différentes familles productrices de drogues se partagent le territoire avec pas mal de conflits, mais même l'économie parallèle a besoin de zones administratives et de zones d'échange. Les quartiers pauvres de différentes villes ont pris cette fonction, ceux de Rore ont servi de zone neutre dans lesquels les échanges peuvent avoir lieu. Rore est la zone financière informelle la plus importante du pays, et c'est notamment dans les quartiers pauvres que cela se joue. Pour un habitant du quartier, prendre part à cette économie post-industrielle informelle est généralement le meilleur moyen de gagner beaucoup d'argent rapidement. Beaucoup d'échanges ont lieu entre différents groupes dans ce quartier, et donc, il faut des gens pour les mener, quand que cela n'attire le gouvernement sur les membres importants des groupes criminels, d'où l'existence d'une importante sous-traitance. Les sous-traitants servent de tampon et de fusible entre le gouvernement et les groupements de trafic de drogue. Mais pourquoi trois petits sous-traitants criminels vont se faire exploser au Burujoa ?

En fait, c'est un quartier de Ciudad Bolivar
Une rue du quartier d'origine de Lautaro, Arturo et Javier, histoire de vous donner l'ambiance

Ce sont souvent des jeunes pauvres et peu éduqués qui s'y collent, et leur but est généralement de se sortir de la pauvreté, ils ne sont donc pas du genre à commettre des attentats-suicides. Si un tel attentat avait été prémédité, le plus probable serait qu'ils aient accepté ça en échange d'argent pour qu'il soit fourni à leur famille. Il s'agit d'un enrichissement soudain que les familles des trois personnes incriminées n'ont pas constaté, ni leur entourage, ni leur quartier, d'après ce qu'ils nous ont dit. Alors, il est possible que tout le monde couvre la famille, mais ça rends une piste moins probable. Autre possibilité, le gouvernement les a contacté en prison. Il s'agit tout de même d'une mission sensible que l'on ne confierait probablement pas à des gens au profil aussi peu fiable qu'Arturo, Lautaro et Javier. La famille n'a jamais entendu parler d'agents du gouvernement qui auraient rendu visite à leur fils en prison, certains de leurs amis non plus. Là encore, ils peuvent tous mentir, mais là encore, c'est peu probable. Finalement, il y a peu de chances que l'état ait réellement commandité l'attentat, même si l'hypothèse reste possible, il peut sans problème être présumé innocent. S'il est à ce jour assez fréquent de voir des règlements de compte entre groupes criminels se faire à coup de bombe, les attentats à visée idéologique sont un phénomène inconnus au Péronas depuis 1907, lors du lancement d'une opération anti-terroriste d'envergure ("Abattre tout Terroriste"). Le fait qu'aucun attentat n'ait été remarqué depuis laisse à penser que le terrorisme était déjà fortement en déclin en 1907. P-TV 1 a clairement annoncé que l'état péron avait commandité l'attentat, mais sans présenter aucune source, nous le leur avons demandé, nous n'avons jamais reçu de réponse, d'ici à ce que la chaîne d'information détaille ses sources, l'affirmation de P-TV 1 peut donc être considéré comme absolument non sourcée et pourrait aussi bien être une invention pure et simple.

Il reste que trois pérons ont, en effet, explosé à Karaimu. S'il s'agissait d'un règlement de compte entre criminels à l'international, ce serait bien une première, le Burujoa étant assez éloigné des réseaux de distribution Pérons. Les règlements de compte entre producteurs burujois et Triades hohhothaïennes typiquement sont plus fréquents, mais n'impliquent pas de pérons. La police pérone a d'ailleurs fouillé leur logement d'origine à la suite de l'attentat et n'ont rien trouvé indiquant une quelconque préparation d'attentat. Même les témoignages sur place peine à mettre en évidence une éventuelle cause ou un idéal pour lequel ils seraient prêts à mourir.


Les violence sexuelles à Péronas
Les trois personnes incriminées ont un point commun bien plus révélateur que leur nationalité : ils se connaissaient et ont été impliquées dans une affaire de viol commune deux jours plus tôt. Lorsque les trois Pérons ont mené leurs attentats, ils étaient déjà quasiment des personnalités publiques. Reprenons donc l'histoire un peu plus tôt : le 11 octobre 2008, trois touristes pérons issus des quartiers pauvre de Rore et travailleurs sous contrat pour des trafiquants de drogue pérons, décident d'attirer une Burujoise dans une ruelle calme et de la violer ensemble. La femme en question s'avérera être Kawano Bae, retrouvée morte le lendemain. La police a retrouvé leur trace très rapidement, et le jour suivant, ils meurent dans une explosion, sans jamais s'expliquer sur le viol et le meurtre de Kawano. Or, plusieurs témoignages dans leur quartier d'origine laissent à penser que Lautaro, Arturo et Javier étaient déjà impliqués dans des viols avant de partir au Burujoa. Ce sur quoi nous enquêtons n'est donc probablement pas un attentat, mais bien une affaire de viol, et de meurtre, mais en premier lieu de viol, dont l'attentat n'est que la fin. Revenons donc à Rore, et essayons de comment fonctionne la criminalité sexuelle à Péronas.

Les violences sexuelles restent un problème fréquent, et très lié au sexisme encore très présent dans la société pérone. L'association féministe "Mujeres pueden vivir" estime après un ensemble de sondages qu'environ 80 % des femmes interrogées sur tout Péronas ont connu des violences sexistes (harcèlement sexuel, stalking, attouchements...) au cours de la dernière année, environ 55 % des femmes connaitraient des violences sexistes sur une base quotidienne, environ 25 % des femmes auraient été violées au moins une fois dans leur vie, et 5 % des femmes interrogées seraient victimes de viol à répétition, généralement par un proche. Les chiffres avancés par le Ministère de l'Intérieur sont assez différents, mais restent importants : 50% des femmes interrogées ont subis des violences sexistes, 4% en vivant quotidiennement, 10% ont été violées et 0.3% violées plusieurs fois. De telles différence entre la version des associations féministes et la version du gouvernement tiennent de plusieurs choses possibles : en premier lieu le terme de "violences sexistes" inclue plus de choses pour MPV que pour le ministère de l'Intérieur. Se faire siffler dans la rue, se recevoir des dizaines de blagues sexiste dans la journée, son mari qui insiste lourdement pour un acte sexuel, sont des violences existes scrutées par les associations féministes et pas par le Ministère de l'Intérieur. Si un gouvernement reconnaît de nouvelles violences, encore faut-il les traiter institutionnellement, là où repérer les violences les plus ordinaires est le travail d'une association féministe. Une autre différence importante est la différence dans les façons dont les deux études ont été menées. Le Ministère de l'Intérieur associe des relevés issus des postes de police et des questions lors de recensement, là ou les associations féministes enquêtent dans les quartiers où elles interviennent, souvent là où les femmes ont le plus besoin de soutien. Et on trouve en effet une énorme disparité entre la façon dont sont traité les violences sexistes dans les zones "officielles" et les autres.

Déjà, les violences sexuelles et notamment les viols ont lieu dans tous le coins du pays, et l'état péron réalise des efforts importants pour que les victimes aient un recours. De manière générale, quand les victimes portent plainte dans les 24 heures après le viol, le violeur est condamné, après une semaine, les taux passent à 5 %. Toutefois, dans les quartiers informels, toutes les victimes n'ont pas nécessairement accès à la police, l'importance des réseaux criminels dans le quartier peut également dissuader les femmes d'aller porter plainte, si malgré tout elles le font, ils font souvent face à des policiers assez sexistes. La lutte contre le sexisme dans la police ce fait de deux façon principales : une plateforme téléphonique et Internet nommée Alerta, qui permet de dénoncer anonymement des "comportements inadaptées réalisés par des membres dépositaires de l'autorité publique", dont les violences sexistes, l'automatisation des dépôts de plaintes en cas d'urgence par une plateforme d'appel permettent d'appeler les secours qui seront en capacité de géo localiser l'appel et d'entendre tout ce qui se passe en arrière plan au travers du téléphone (un mari qui crie par exemple). Aussi efficace que soient ces mesures, elles sont surtout adaptées aux quartiers de classes moyenne ou aisées. Les populations les plus pauvres n'ont pas nécessairement eu l'occasion d'apprendre leur existence, quand dès fois, ce n'est pas la ligne téléphonique qui fonctionne de manière intermittente (sans même parler d'Internet). Dans les quartiers les plus pauvres, les viols et les violences sexistes restent courantes et souvent portent peu à conséquence.


Questionner les systèmes derrière l'affaire
Lorsque Javier, Lautaro et Arturo font l'objet d'une enquête de police, ce n'est pas leur premier viol. Plusieurs femmes interrogées dans leur quartier d'origine nous ont affirmé avoir été violées par ces trois personnes. Leur réputation est plutôt sulfureuse au quartier, mais parmi les trafiquants de drogues, et même en prison, violer une femme est plutôt accepté, voire valorisé. A Karaimu, les trois violeurs sont surtout inquiétés pour la première fois, et principalement car ils ont porté leur assaut sur une femme mineure, aisée en plein centre-ville. L'attentat de Karaimu n'a donc très probablement pas été mené par l'état péron, c'est le viol qui lui est lié a été facilité par la présence de quartiers pauvres délaissés par les services publics à Péronas.

Empêcher l'attentat n'aurait probablement pas été possible, sauf à surveiller les antécédents de toute personne sortante, pour les retenir au pays s'il est considéré qu'ils ont enfreint la loi. Il deviendrait alors possible de retenir des opposants politiques par exemple, le précédent est colossal. Actuellement, il est difficile de savoir ce qu'attends le Burujoa de Péronas, la demande de précisions sur leur position officielle n'ayant pas abouti. Il ne faudrait pas qu'il devienne normal, à l'échelle internationale, d'attendre de chaque pays qu'il surveille sa population. Le meilleur moyen pour un pays d'éviter que ce genre d'affaire n'ait lieu à l'avenir, serait probablement de s'assurer que la population soit en sécurité jusque dans les coins les plus pauvres et les plus reculés d'un pays. Car si tout le monde ne réagit pas à une enquête en se faisant exploser, les violences sexistes impunies et les quartiers délaissés sont loin d'être une exclusivité péronne. Au final, la lutte reste toujours la même : s'assurer que tout le monde ait les mêmes droits.

Ah Xia et Jose Manuel Esparraguera, pour Dazibao et la Crónica de Rore
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Dazibao est un journal créé par des révolutionnaires qui n'hésite pas à défendre la violence. Mais bon, l'annihilation du monde, ça fait peur à tout le monde


La paix (conflictuelle) dans le monde

Dernièrement, Yuu aon Laonko, représentante de l’Union à l’international, a ratifié le Traité de Neffiès, ce qui implique que si l’accord est donné à la Zone de Rencontre, le pays entrera officielle dans l’Union des Nations Libres et Indépendantes, ou UNIL. Derrière cette union au nom relativement générique, se trouve une alliance à visée à la fois commerciale, universitaire, migratoire, pacifiste, anti-impérialiste. L’UNIL laisse le statut d’état-partenaire est ouvert à tous, mais le statut d'état membre (qui donne accès à davantage de pouvoirs, et donne de nouvelles responsabilités comme la fourniture de ressources à l’alliance qui lui permette de fonctionner) est refusé aux membres de trois organisations internationales précises : Organisation des Nations Commerçantes, Union Médiane des Traditionnalistes, Union des Nations Socialistes et Communistes. Son domaine de compétence vaste et ses principes qui peuvent sembler contradictoires viennent de compromis entre des visions très différentes de ce que devrait être l’UNIL. Une rencontre générale des peuples a été appelée par la Gysarr à la Zone de Rencontre d’Ilmarde, ce qui devrait se dérouler dans les prochains jours. Or, la Gyasarr a eu une influence non négligeable sur la formation du traité en défendant une vision de l’alliance en tant qu’institution internationale de régulation des conflits armés, ce qui remets sur la table une question aussi vielle que la souffrance causée par les guerres : la paix dans le monde.

Les discussions qui se sont déroulées à Neffiès, ville majeure du pays à l’initiative de l’alliance, montrent bien à quel point constituer un moyen de gestion des guerres à l’échelle mondiale est une tâche complexe. En premier lieu, car ce n’est pas le premier but de tous les pays. Par exemple, une institution chargée de réguler un conflit doit pouvoir être reconnue par les différentes factions impliquées dans un conflit, et ces dernières doivent pouvoir être entendues lorsque l’on discute de la façon dont l’on intervient chez eux. Mais cette vision de l’UNIL était principalement défendue par Shuharri et la Malévie. Le Milouxitania, Saint-Marquise et Fjøllskot visaient en premier lieu à établir une alliance comparable à l’ONC représentant un contre-poids à l’ONC, l’entrée de pays clairement en conflit y est donc inenvisageable. Saint-Marquise y a même proposé un pacte commun de défense, ce qui ferait de l’UNIL une alliance stratégique sans prétention à l’universalisme. La Travie est dans une position assez singulière, puisqu’elle évoque la question de la paix dans le monde, mais en précisant que la paix doit en premier lieu se faire au sein de l’UNIL, ce qui donnerait à l’UNIL une position de coalition de pays considérés éclairés incarnant un idéal de paix mondiale qu’elle pourrait étendre dans le monde. La Charte Fondatrice de l’UNIL concilie dans les faits les positions de pays libéraux principalement issus d’Eurysie et d’anciennes colonies eurysiennes en recherche d’une alliance, avec celles de pays libertaires proches ou membres du Liberalintern souhaitant monter un organisme largement reconnu de pacification mondiale, autant dire qu’il s’agit de position très différente et souvent en désaccord parfois franc. Le résultat est dans les faits assez proche de la position travienne : une alliance dirigée par des états-membres entretenant des rapports cordiaux et qui ne peuvent pas être en guerre entre eux, incluant des partenaires qui peuvent être toutes les nations sans exception, qui reconnaissent alors la légitimité de l’Union à intervenir, éventuellement par des opérations militaires, pour mettre fin à un conflit. Shuharri et la Malévie défendaient une vision beaucoup plus horizontale et en fait, libertaire, de la régulation des conflits. Il n’est pas garanti que des pays en guerre soient motivés à reconnaître la légitimité d’une institution dont ils ne sont théoriquement pas censés discuter les décisions (dans la mesure où ils ne pourraient être qu’états-partenaires), ce qui limite grandement sa capacité de régulation des conflits. La tentative de construction d’un organisme chargé, pour la faire simple, de la paix dans le monde, n’est qu’une demi-victoire. Cela n’est pas un problème pour la majorité des membres actuels : si le pacte défensif n’est pas une part de l’UNIL, un pacte de non-agression a été mis en place, les membres s’engagent à s’échanger des productions de manière préférentielle, à faciliter le franchissement des frontières de leurs membres, à mettre en commun des ressources universitaires… Les fondamentaux d’une alliance stratégique y sont, même si celle-ci n’implique pas des relations aussi étroites entre les membres que l’ONC. Le fait que la question de la paix dans le monde soit reconnue comme un des fondements de l’alliance est déjà pour les libertaires une réussite en soit. Bien d’autres tractations diplomatiques et rencontres entres les peuples aux cultures très différentes du monde entier seront nécessaires pour espérer porter cet idéal de paix mondial à l’international. L’un des principaux problèmes, est que l’idée que la paix soit un état désirable n’est pas du tout une évidence.

Le problème va se poser dans les prochains jours, lorsque la question de l'intégration de l'Union des Terres australes au sein de l’UNIL, sera posée aux de nombreux peuples à la culture très différente qui constitue notre confédération. Entre les peuples traditionnellement guerriers des Terres australes dont les plus puissants sont deux peuples majeurs, les Shus et les Thuranni, qui forment l’essentiel de l’armée des Terres australes, et les révolutionnaires hohhothaïens, qui restent très combatifs, l’on voit se dessiner toute une population prête à se battre pour qui la paix n’est pas toujours la meilleure solution à un conflit. Et la question se pose. A vouloir à tout prix éviter la guerre, l’on peut mettre sous le tapis des injustices flagrantes, que ce soit l’exploitation imposée d’une population ou d’une terre, la destruction d’une culture, ou encore la marginalisation injustifiée d’une minorité. Et si éviter la guerre entre deux pays implique d’exporter les problèmes qui en sont à l’origine à des populations étrangères, éviter une guerre n’est peut-être même pas souhaitable. La paix dans le monde est également un objectif très ambitieux, considéré comme un rêve naïf par une bonne partie des gouvernements et des populations du monde entier. Le contrôle qu’il faudrait exercer sur les peuples et les populations du monde entier pour y parvenir pourrait donner lieu à une société dans laquelle peu de gens ont envie de vivre. Et pourtant, la paix dans le monde est en passe de devenir un enjeu existentiel pour l’humanité entière.

Dans la familles des armes particulièrement flippantes, je demande, le sous-marin !

L’Union des Terres de Shuharri est déjà une tentative de pacifier les peuples d’une région qu’une série de guerre associée à plusieurs éruptions volcaniques étaient en train de pousser à l’extinction. On lui doit probablement au moins en partie la survie des humains dans l’Enclave volcanique. Désormais, le risque de guerre est planétaire, et les armes utilisées, autrement plus puissants. Un guerrier équipés d’une mitrailleuse moderne serait capable d’affronter un raid Thuranni des années 1760’ et de l’emporter. Les capacités de destruction dont disposent les armées à l’échelle mondiale à l’heure actuelle pourraient au minimum mettre fin à la civilisation humaine mondialisée telle que nous la connaissons. Par exemple, les sous-marins lanceurs d’engins peuvent tirer des missiles depuis n’importe quelle zone marine en n’étant détectés qu’après le tir, toute les villes côtières sont exposées, et ce qui signifie la majeure partie de la population mondiale. Les missiles mer-sol peuvent disposer d’une portée se comptant en milliers de kilomètres, assez pour éradiquer des pays entiers avant d’être détectés. Les avions bombardiers, éventuellement furtifs, peuvent également faire des ravages sur des régions entières, les zones rurales n’étant aucunement épargnées, et même une armée conventionnelle peut désorganiser tout un pays jusqu’à le faire disparaître. Les mines sont très bon marché à la production et peuvent tuer des gens des décennies après une guerre. A cela, s’ajoute les armes bactériologiques et chimiques, la pollution occasionnée par une guerre (voir pour ceux qui parlent Ath l’article d’Outright sur la pollution liée au conflit au Kronos), la guerre informatique, la désinformation à grande échelle, la surveillance de masse pouvant rendre caduque toute tentative d’opposition à une guerre, et bien d’autres armes plus expérimentales. L’industrialisation de l’économie mondiale a permis d’industrialiser la guerre, et d’infliger des dégâts massifs avec relativement peu d’efforts. L’impossibilité technique d’oblitérer l’humanité entière n’est donc plus de mise et la régulation des guerres ne peut plus se faire que par des choix politiques à l’échelle mondiale. Pour résumer grossièrement : si on ne s’entend pas collectivement pour ne pas détruire la planète, l’on détruira la planète. Il faut donc constituer une méthode à la fois juste et pacifique pour résoudre les conflits, ou vivre avec.

Il ne s’agit pas de la première tentative de constituer des accords permettant d’éviter ou de limiter l’éclosion de guerres à l’échelle mondiale. L’une des dernières en date s’est déroulé à Leylo en Svobansky-Normanie en 2008, elle concernait les états eurysien, le Kah et le Jashuria, et n’a jamais débouché sur un accord quelconque. Elle a été interrompue par une éruption volcanique cataclysmique complètement inattendue qui a causé l’effondrement du pays, et provoqué un hiver volcanique mondial les deux années suivantes. La régulation des conflits est au point mort, la justice internationale également. Un chef d’état peut commettre un génocide sans que cela n’occasionne de réaction internationale coordonnée. Il est d’ailleurs possible, comme cela s’est produit au Kronos afaréen, qu’une atrocité serve de casus belli à un adversaire. Des états dispersés sur la planète entière forment des blocs idéologiques – A savoir, ONC, UNCS, Liberalintern et UMT – attaquant et se défendant ensemble, et parfois en s’alliant à d’autres blocs, démultipliant l’intensité potentiel des conflits à un niveau de menace existentielle. Pour le moment, les conflits restent localisés. La poudrière principale est l’Eurysie. Si un conflit mondial venait à avoir lieu, il aurait de fortes chances de venir d’un incident en Eurysie. L’Afarée de l’Ouest et l’Océan Carmin forment des zones de conflits secondaires. La situation est extrêmement tendue, la question de la paix dans le monde est donc incontournable, urgente, mais ne peut pas écraser les conflits. La constitution d’une institution mondiale de régulation des conflits est une première étape, qui doit être tentée et retentée, jusqu’à ce que l’on réussisse. Viendra ensuite la douloureuse étape de médiation des conflits. Est-ce que l’on sait seulement comment s’y prendre ? Eh bien… Un peu.

En général, ça consiste à réunir des gens et à les faire parler

Il existe une science de la paix, l’irénologie. Elle vise à comprendre l’origine des conflits armés, et à concevoir des moyens de les modérer et de les résoudre. La plupart des irénologues distinguent deux types de paix : la paix dite « négative » est l’absence de violence directe (des affrontements nuisant à l’intégrité des corps humains), la paix « positive » est quant à elle l’absence de violences indirectes et structurelles, c’est-à-dire, principalement, de rapport de domination informels ou institutionalisés. Ces deux formes de paix doivent être présentes pour espérer une paix durable, et cela implique un élément incontournable : la communication. Une médiation de paix se déroulera en un lieu qui mette toutes les factions impliquées en confiance, la suite consiste à amener les acteurs du conflit à exprimer leurs désaccords. Il existe plusieurs approches pour le faire. L’une implique la médiation par une partie tierce, à qui toutes les factions impliquées accordent leur confiance (ce qui n’est pas toujours possible, notamment pour certains conflits entre nations). Une autre approche possible sont les « interactions réciproquement structurées coopératives, un bon exemple de ce genre de stratégies est la « réciprocation graduée de la réduction des tensions » pour le désarmement : la première nation réduit modestement sont armement de manière vérifiable (c’est un point important), et attend que l’autre nation fasse de même, puis s’engage dans une réduction d’armement un peu plus importante suivie par l’autre état. Et ainsi de suite, le but étant de faire émerger une relation de confiance entre les deux pays permettant d’amener un désarmement mutuel. Il est relativement difficile, voire impossible, de mettre fin à une guerre sans désarmement mutuel (qui peut aussi être un retrait de troupes). Une médiation de paix n’est pas une négociation. Le but d’une médiation de paix et de construire une confiance entre les partis, pas d’en retirer autant d’avantages que possible. Et surtout, une guerre ne met que rarement fin au conflit, une médiation de paix vise donc également à mettre en place un espace permettant au conflit de s’exprimer sans que cela ne se finisse dans le sang. Dans les faits, disposer d’un espace de médiation des conflits avant qu’une guerre n’éclate est encore le moyen le plus efficace de sécuriser une région. L'UNIL, s'il pourrait être difficile d'en faire un tel espace dans l'état des accords actuels, constitue malgré tout une institution capable de documenter des conflits, de poser des analyses, et de proposer des pistes de résolution. Par son pendant universitaire, elle pourrait bien aussi être un lieu de recherche fondamentale. L'UNIL pourrait être une ressource précieuse sur laquelle l'on construirait une réelle capacité de médiation des conflits.

Dans les prochaines années, il sera essentiel de construire de tels espaces, à l’UNIL ou ailleurs. Les conflits ne disparaitront pas de sitôt, et si cela venait à arriver, ce serait dans les fait plutôt inquiétant. Nous pouvons encore travailler collectivement à ce que les conflits à venir puissent être traités non seulement sans massacres, mais plus encore, avec justice. Entretenir une paix durable, ça s'apprend, si nous ne pouvons écrire ici que quelques pistes, il existe un avenir possible où la paix serait comprise, et, toujours, conflictuelle.

Qin Xuegang


On en parle à l'international

La création de l'UNIL est relativement récente, mais a fait un peu réagir à l'international. Plus précisément, nous avons recensé quatre articles sur le sujet.

Commençons par le premier sorti : le Jashuria.
Le 15 janvier, Mandala News publie un article publié sobrement "UNIL ?", qui rapporte l'avis de Chalman Seruwi, professeur de droit constitutionnel à l'Université d'Agartha. Globalement, il liste ce qui lui semble problématique : nom trop vague, intentions naïves et contradiction entre pacifisme et interventionnisme militaire, rejet de l'adhésion de pays de l'ONC, ainsi que de l'UNCS et de l'UMT, association de pays (dont Shuharri) fonctionnant différemment du Milouxitania considéré comme diplomatiquement immature.

Du côté de la Gallouèse, le Clëron a sorti un article annonçant l'entrée du pays au sein de l'UNIL (bien qu'il ne s'agisse à l'heure actuelle que d'une candidature). Le traité y est également considéré comme vide, mais c'est justement ce qui intéresse la Gallouèse : l'UNIL est davantage un forum qu'une alliance, il lui permet de se rapprocher de différents pays tout en gardant la majeure partie de son indépendance stratégique.

Au Milouxitania, le Journal National a sorti un article relativement court annonçant que le gouvernement milouxitan compte se concentrer sur le développement de l'UNIL en accueillant les pays intéressés et en faisant fi des moqueries de l'ONC (l'article de Mandala News notamment)

Enfin, à Fortuna, La Missive publie l'interview d'un intellectuel connu localement : Bernardo Ricardo Lévérini qui exprime donc également sa position sur l'UNIL qui revient sur la volonté de la Gallouèse d'entrer dans l'UNIL, puis livre son analyse de la principale erreur commise par l'UNIL : proposer une logique de rejet de la politique des blocs, sans aller jusqu'au bout de la logique en refusant également les membres du Liberalintern (quitte à faire une exception pour le pays du Liberalintern qui intégrait l'UNIL, c'est-à-dire Shuharri). L'UNIL se positionnerait alors contre l'ONC et pourrait poser des problèmes d'ingérence du Liberalintern.

Globalement, les articles pro-UNIL y voient un potentiel de rapprochement de nations relativement différentes, là où les critiques considèrent l'UNIL illégitime car excluant certaines organisations, mais pas toutes, et car il est possible pour le Milouxitania ou le Liberalintern d'instrumentaliser sa structure. Le problème de la paix dans le monde est finalement resté assez secondaire, mais l'on voit bien pourquoi peu de pays considèreraient à ce jour l'UNIL comme légitime comme outil de médiation des conflits.
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