03/06/2013
15:27:30
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Transhumanisme aux Terres australes

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Comprendre le monde qui nous entoure nous change, information après information, nous changeons, imperceptiblement, irrépressiblement. Chaque nouvelle information s'implante dans nos têtes, pour réorganiser, au fil du temps, ce qui fait notre perception du monde, et des nouvelles informations qui y entreront, qui nous changerait encore différemment. Tous aux Terres australes le sentent, tous les jours, et en comprenant l'étendue du monde au-delà des mers, beaucoup de savoirs se sont implantées dans leurs têtes, et ont changé leur perception du monde à tout jamais. Alors que comprendre le monde était déjà une quête entamée depuis des décennies, des centaines de savoirs, et surtout, de savoirs-faire ont été assimilés en un temps records et on permis aux peuples d'entrevoir des futurs lointains, très lointains, dans lesquels ils ne se reconnaîtraient pas. C'était le problème le plus angoissant, et le plus excitant. Ils se trouve qu'au sein des peuples, a fini par émerger l'idée qu'en apprenant à comprendre ce qui nous entoure, et à altérer ce que l'on souhaitait altérer, il serait possible de nous altérer au point de redéfinir ce que l'on savait sur nous, humains.

Ici, se trouvera un aperçu du transhumanisme des Terres australes. Textes de penseurs, concepts technologiques, travaux de recherche, extrait de fictions, critiques, textes de lois traitant de la question...

Petit historique rapide du transhumanisme aux Terres australes.
Ce qu'il y a de plus proche du concept de "Nature" tel que les Eurysiens l'entendent aux Terres australes peut un peu changer selon les peuples, mais correspond globalement à une distinction entre le monde habité, et le monde inhabité. Si le monde habité est froid, chaud, toxique, difficile à vivre, les humains et les esprits ont pu y subsister. Il est possible de s'y déplacer, de s'y reproduire, d'y construire une vie, cette zone, même si elle apparait hostile, constitue davantage un allié exigeant qu'un puissant adversaire. Le monde extérieur, lui, personne ne peut y survivre, c'est les terres sauvages où s'affrontent la glace, les tempêtes, et l'obscurité. Ils ne souhaitent pas d'humains sur leurs terre, il serait orgueilleux pour un village de penser qu'il pourrait affronter l'Extérieur pour y survivre. Le monde habité, lui, est bienveillant pour tous les êtres qui y prennent place, ils seraient sinon morts depuis longtemps. Il revient à chaque tribu, chaque ville, chaque monastère, chaque clan, de faire preuve de la même bienveillance envers tous les autres et d'altérer le monde de la façon qui permette à l'ensemble de survivre à chaque nouvel hiver, lorsque le monde extérieur tente, généralement en vain, d'engloutir le monde habité. Ils constituent également le monde habité pour les autres êtres qui y vivent. Altérer une forêt ou un lac n'est donc pas une marque de mise à l'écart du monde habité, ou même inhabité, c'est ce qui graduellement fait du monde habité ce qu'il est, conjointement avec les actions des autres entités concernées (des esprits, des dieux, ou même, d'un point de vue matérialiste, des systèmes physico-chimiques). Dans bien des cas, des artefacts humains deviennent une part du monde habité et peuvent, par exemple, contenir un esprit.

L'idée selon laquelle notre savoir pourrait altérer un humain, et que cela est acceptable voire même souhaitable a donc toujours été un peu présente dans la culture des Terres australes. Depuis, plusieurs choses ont changé :
Dès les années 1830', a émergé au sein de plusieurs peuples shuhs assez influents et étendus l'idée selon laquelle aucun d'eux ne comprenait réellement ce que leur monde était. Ils essayaient d'échanger avec les esprits, mais leur avait-on seulement prêté intérêt ? Avions-nous essayé d'apprendre la langue des dieux où avait-on simplement présumé la connaître ? Le problème étant que ce que l'on pensait savoir sur notre monde était aussi ce sur quoi l'on fondait le fonctionnement de la plupart des sociétés parmi ces terres. Ce fut une période de conflits importants entre l'élite gouvernante et l'élite intellectuelle qui dégénérait en conflits généralisés. Pou la faire courte, ça s'est réglé dans les années 1850' à coup d'éruptions volcaniques : deux éruptions colossales dans des lieux peuplés et importants, et absolument pas prévus, ont amené les peuples à se réunir pour trancher : il était temps que l'on apprenne à lire dans les roches, les plantes, la chair, le ciel, les étoiles. Qu'ils soient digne du monde habité, qu'en essayant de comprendre les esprits et les dieux, ils puissent tenir l'hiver ensemble. C'est la période où les Terres australes commencèrent à développer leur infrastructure scientifique.

Dans les année 1900, plusieurs informations commencèrent à filtrer depuis l'extérieur, les année 1930' virent l'avènement de quelques expéditions très peu remarquées outre-mer, d'où ils commencèrent à rapporter des outils jusque-là inconnus, dont une méthode de recherche scientifique dont les équipes se sont grandement inspirées. En 1957, un explorateur de retour d'expédition rapporta une évolution rapide et plutôt inquiétante des sociétés ultramarines, l'Union a alors commencé à suivre l'évolution du monde extérieur et tente autant que faire se peut de s'y relier. Les savoirs et institutions étrangères ont inondé l'enclave pendant des les années 60' et 70', mettant à mal toutes les sociétés de l'Union, et provoquant un éclatement sans précédent (des dizaines de nouveaux peuples se sont littéralement créés à ce moment-là). Les projets scientifiques communs ont grandement contribué à apaiser les tensions, et les progrès techniques rapides ont probablement évité l'effondrement complet de la confédération. Les gens qui avaient traversé ces décennies avaient compris la capacité d'adaptation impressionnante que permettait la technologie, et l'idée s'est imposé à grande échelle que leur avenir et celle de leur technologie serait intimement liés. Il ne s'agissait plus de simplement apprendre à comprendre le monde, mais d'apprendre à l'altérer mieux. A partir de là, les transhumanismes tels qu'on les connaît aujourd'hui ont réellement commencé à émerger au sein des Terres australes. Des dizaines de courants transhumanistes ont émergé au sein des différents peuples, mais il est possible de les réunir en plusieurs groupes. La conscience que se maintenir sur une seule région était dangereux n'a jamais été aussi prégnants, et il était éventuellement temps d'apprendre à vivre dans de nouveaux mondes, le programme spatial et le programme marin débutèrent à ce moment-là.

-Les transhumanismes spirituels, qui dépend de la spiritualité en laquelle le tenant souscrit, il existent différentes variantes animiste et polythéistes, quoi qu'il en soit, leur point commun principal est qu'ils prônent l'altération des humains pour interagir avec les entités spirituelles en question, esprits ou dieux. Il s'agit des premiers à avoir émergé, il peut s'agir selon les cas d'une volonté d'enfin comprendre les entités spirituelles, d'accéder à leur monde, de les défier, d'être enfin en mesure d'affronter le monde extérieur, de déchiffrer un savoir ancestral ou d'explorer un monde au-delà de notre perception actuelle, ou de considérer que l'on se trompait en comprenant le monde extérieur comme un adversaire, que si l'on s'en montrait digne, il serait prêt à accueillir les humains à ses côtés.

Khalgudar Ajinai a écrit :
Un petit aparté pour dire que cette ambiguïté entre adversaire et ami est une part importante de la culture des Terres australes, extrêmement présente chez certains peuples guerriers comme les Shu et les Thurannis. "Que vous soyez un allié ou un adversaire j'en suis également honoré", dit-ont aux Terres australes. Un ennemi n'est pas nécessairement un méchant à combattre, les guerriers shuhs vouent un énorme respect envers leurs adversaire s'ils leur en apparaissent dignes, et dans tous les cas, ne seront pas haineux aussi longtemps que leurs adversaires leur retournent leur respect.

Accepter que vous puissiez être irréversiblement amélioré, et que cela puisse être une bonne chose, est l'acte le plus humble que vous puissiez faire.

-Les transhumanismes socialistes partent du principe que l'altération des humains est utile ou indispensable à l'établissement d'une société socialiste. Il s'agit des formes de transhumanismes matérialistes les plus répandues au sein des Terres australes. Ils sont en général eux-même des interprétations de plusieurs courants socialistes répandus aux Terres australes. Déjà, le syndicalisme industriel à amené à l'idée selon laquelle en prenant possession des capacités de production, des institutions populaires pourraient transformer le peuple jusque dans sa chair pour lui permettre d'accéder au communisme (communisme posthumaniste), le nouvel homme socialiste serait capable d'abattre rapidement un travail colossal, et de disposer d'un esprit critique assez affuté pour lui permettre de mener la révolution permanente. Ensuite, il existe les deux mouvements anarchistes des Terres australes. Le communalisme, d'inspiration kah-Tanaise, vise (dit grossièrement) à mettre fin aux hiérarchies puis à exporter la révolution dans le monde entier, le transcommunalisme considère qu'une commune est inachevée tant qu'elle ne disposeraient pas de prise sur la définition même de ce qui composent leurs membre (qui pour le moment, reste ce que l'on appelle des Homo sapiens), il fallait se battre pour donner à tous les humains la capacité de se modifier eux-mêmes. Cela implique d'ailleurs que le Grand Kah n'a pas terminé sa révolution, on peut même trouver sur certains forums internationaux des discussions très drôles entre des communalistes kah-tanais et des transcommunalistes shuharris mutuellement condescendants, les Kah-tanais se faisant un devoir d'expliquer en quoi les Shuharris ne comprenaient pas la véritable communalisme et pourquoi il était important de ne pas le dévoyer, et les Shuharris se faisant un devoir d'expliquer aux Kah-tanais en quoi leur vision du communalisme était dépassée et pourquoi ils devaient absolument se mettre à la page. Le second mouvement anarchiste des Terres australes est l'anarchisme austral, elle vise également à mener une révolution à travers le monde, sauf qu'ils n'ont pas en tête de renverser activement les hiérarchies, mais de les rendre obsolètes. Dans cette vision de l'anarchisme, en très, très résumé, si le monde ne s'est pas libéré des hiérarchies, c'est que le problème est technique, et la révolution qu'ils doivent mener se compare à une révolution industrielle ou agricole. Bientôt, la révolution politique permettrait aux humains de débloquer une capacité de résolution de problèmes jamais vue auparavant. Avec de telles prémisses, autant dire que sa version transhumaniste a très vite vu le jour : le techanarchisme, selon lequel, en altérant les humains de la bonne manière, toute hiérarchie deviendrait mécaniquement caduque.

Tant qu'une minorité de gens aux intérêts étroits écriront les règles, nous serons voués à perdre. Le monde est un jeu dont la victoire s'obtient en jetant les règles et en retournant la table.

-Les courants transconservateurs : ils s'agit de mouvements qui considèrent que l'augmentation humaine sera probablement nécessaire ou souhaitable pour permettre aux Shuharris de faire face à la pression que pose les sociétés extérieures sur l'Union. L'augmentation humaine est alors considéré en premier lieu comme un moyen de se renforcer, et de s'adapter à la pression des institutions étrangères (et parfois internes, les socialistes typiquement). Les transsuprémacistes considèrent qu'une lutte pour la suprématie possiblement mondiale est inévitable, et que l'augmentation humaine serait probablement l'un des meilleurs moyens pour l'Union de tourner le rapport de force à leur avantage. Dans ce monde, nous finirions inévitablement par être soit les maîtres, soit les serviteurs, et il vaudrait mieux, pour eux comme le monde dans son ensemble, être les maîtres. Le transisolationnisme considère que l'augmentation humaine permettrait surtout à l'Union des Terres australes de ne plus avoir à se soucier des affaires du reste du monde. Les Volcans du Sud doivent devenir une forteresse intouchable, et que tous le comprennent bien. Le transindigénisme part du principe que les autochtones à l'échelle mondiale sont structurellement désavantagées part rapport aux peuples nationalisés, vouée à disparaître ou à être dominé par un peuple qui n'aurait aucune légitimité à prendre leur place, que les cultures autour du monde vont progressivement s'uniformiser au désavantage des autochtones. L'Union aurait alors pour obligation morale de trouver les moyens qui rééquilibrerait les forces en présence et permettrait aux autochtones du monde entier de s'imposer dans le paysage mondial sans que plus jamais qui que ce soit n'aille les menacer, permettre aux autochtones d'accéder à l'augmentation humaine étant un moyen possible qui doit donc être investigué.

En tâtonnant dans l'ombre, nous finirions inévitablement par nous découvrir des pouvoirs effrayants. C'est à ce moment précis que le courage devient indispensable. Quoi que vous pensiez de tels pouvoirs, ils sont là, et ils vous changeront. Un tel pouvoir ne doit pas être banni, mais compris, respecté, éduqué.

-Les transhumanismes radicaux vise à utiliser le progrès technique pour construire un monde radicalement différent de celui que l'on connait, où l'on pourrait éventuellement y poursuivre d'autres objectifs. Cette famille a donné lieu à beaucoup de mouvements et s'enrichit en permanence de nouveaux, en voici quelques-un des plus répandus et qui servent souvent de base à d'autres. Le xénohumanisme considère qu'en apprenant à maîtriser l'évolution humaine, il devient possible et souhaitable de créer de nouvelles espèces humaines, et que l'avenir serait donc à un monde où cohabiteraient plusieurs espèces humaines, ce qui pourrait au minimum grandement changer la façon dont on considère les humains et les êtres vivants. L'alterécologisme se propose d'augmenter des êtres vivants en tout genre et de façon pérenne, et/ou de construire des êtres vivants mécaniques, ou électronique, ou à partir de toute technologie que l'on pourrait identifier (un tel être serait alors capables de chercher ce dont ils ont besoin et de se reproduire de manière autonome), des écosystèmes augmentés en viendraient alors à se répandre dans le monde, ce serait leur acte de participation au maintien et à l'amélioration du monde habité. Au vu des conséquences que ça pourrait avoir, ces groupes peuvent être activement combattus... Ou il peut également leur être demandé d'attendre que l'on ait une colonie spatiale où faire ces expériences avant de jouer avec les écosystèmes. Le transsocialisme est l'application sociale d'idées transhumanistes : grâce à notre savoir, il devient possible de transformer radicalement une société, la bonne technologie ou la bonne connaissance bien utilisée pourrait créer une société que l'on aurait jamais imaginé, quand bien même les individus en auraient été peu affectée. Il considèrent que l'augmentation humaine (et sociale) doit être graduellement apportée dans la société, lentement acceptée, jusqu'à ce qu'elle en soit irreconnaissable ou atteigne un point de rupture. Ici, le but n'est pas l'avènement d'une société socialiste, mais bien d'une société différente de tout ce que l'on connait, dont on ne connait encore le fonctionnement ou les délimitations. Les transplanétaristes rêvent d'anneaux mondes, de sphères de Dyson, de voyages entre les galaxies. Pour eux, il revient à l'espèce humaine de faire éventuellement de l'univers entier un lieu de vie, la planète sur laquelle l'on vivrait actuellement en devenant insignifiante.

Pensiez-vous réellement la distinguer d'eux ? Elle n'a jamais été une, ils-étaient une multitude indiscernable aux milliers de visages. Pour eux, vous êtes une goutte d'eau dans un océan vu depuis l'espace. Si vous souhaitez seulement les entrevoir, il faudra remettre en question ce que vous savez... Et ce qui vous permet de savoir.


Il existe évidemment d'autres courants, beaucoup de courants peuvent également être associés, mais l'idée est principalement de donner un petit aperçu de comment l'idée d'augmentation humaine est venue aux Terres australes et de comment elle s'est organisée. Lorsque vous entendrez parler d'augmentation humaine, sachez que des siècles passés et des siècles à venir vous contemple.

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Personnalités, projets, concepts...
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Il aura fallu des années pour écrire tout ça

Aucun humain ne saurait survivre seul. Si vous êtes ici pour lire, c'est que des milliers de gens travaillent ensemble pour vous maintenir en vie. Nous formons une société. Ce n'est pas simplement un super-organisme, mais une entité volatile en constante reformation, qui scrute le monde qui l'entoure en permanence, pour se métamorphoser à chaque perturbation. La société est non seulement ce qui nous permet de travailler ensemble, mais aussi ce qui nous permet de travailler avec l'héritage du travail antérieur d'autres personnes. Chaque outil que vous portez, chaque artefact dont vous disposez, chaque connaissance dont vous vous souvenez est issu du travail antérieur de tout un groupe, et c'est encore collectivement que l'apport de ce travail est préservé, que les outils sont maintenus, que les savoirs restent en mémoire. Les organes et les pensées sont eux-même maintenus en état de fonctionnement, par les médecins, les fermiers, les éboueurs, et les communautés elles-mêmes. Votre clan, votre tribu, vos compagnons, assure votre propre maintenance. Nous somme, comme nos outils, un produit du travail de dizaine, de centaines, de milliers, de millions ou de milliards de gens, selon les outils dont nous disposons pour communiquer entre nous. Lorsque nous somme exposés aux éléments extérieurs, qu'est-ce qui fait alors la différence entre la peau et les habits que vous portez ? Le fait que l'un soit fabriqué et pas l'autre ? Les deux sont fabriqués. Le fait que vous puissiez remplacer l'un et pas l'autre ? Il se trouve que plus l'on comprends le fonctionnement d'un humain, et plus ils semble que les deux soient remplaçables... Ou aucun des deux. Et quelle différence est faite entre les habits et le bâtiment où vous vous tenez ? La peau, les habits, et le bâtiment, sont façonnés par le travail collectif, et utilisés dans le but de nous maintenir. Nous somme des artefacts humains, conçus et pensés par des humains, et bien souvent, pour leur usage. Nous somme littéralement faits pour fournir l'héritage qui maintiendra nos compagnons en vie un peu plus longtemps. Nous sommes des outils, enveloppés d'outils, employant des outils pour produire et maintenir d'autres outils.

Il n'est donc nullement question de fusion humain-machine, celle-ci a eu lieu bien auparavant, peut-être a-t'elle toujours été. Il reste que nous sommes toujours vivants, le travail est fait. L'avenir nous revient donc et doit être pensé. Quel héritage souhaitons-nous laisser à nos compagnons ? Nous disposons, là encore, d'outils pour répondre à la question. Des philosophies, des techniques, des institutions. Mais au fil de l'évolution du monde, les idées avec lesquelles ont été conçues ces outils de réponse finissent invariablement par être inadaptées à la communauté qui les portent, et au monde auquel ils doivent faire face. Il nous revient de repenser nos souhaits, d'étendre le domaine de nos rêves, d'employer tout l'héritage à notre disposition pour transmettre les plus belles idées que nous serions capable de concevoir, aux générations futures. Il faut penser de nouvelles idées. Avant de rendre plus fort, plus rapide, ou plus ce-que-vous-souhaitez les humains, leur transformation vise surtout cela : diversifier les supports, pour donner de nouvelles formes à nos pensées, et ainsi, apprendre à façonner les humains de nouvelles manières. Par l'arrivée des ordinateurs, nous savons cela possible. Par la biotechnique, nous savons cela implémentable.

Kitanokji Shigyu
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Que serait-il possible d'altérer chez un humain ? Beaucoup de choses possiblement, il serait possible d'en faire une très longue liste. Des études de faisabilité sont fréquemment menées pour voir si théoriquement, il serait possible de modifier les humains de telle ou telle façon. La question est importante, mais ce n'est pas elle qui emmènerait la décision de faire. Qu'est-il souhaitable de faire ? Que voulons-nous ? Et quelle volonté doit valoir ? Tant que nous n'avons qu'une prise limitée sur un humain, il existe une limite au contrôle que l'on peut exercer sur une société. Il n'est pas possible d'uniformiser une population entière jusque dans sa chair. Plus on sait altérer des gens, et plus une institution peut choisir même ce que les gens souhaiteraient. Il est aisé de décider ce que doit être un humain, comment il doit penser, ce qu'il projette sont avenir. Le risque est que l'implémentation de ce souhait soit tout aussi aisé. Si bien que concomitant à la question "que voulons-nous ?", se pose la tortueuse question "que voulons-nous vouloir ?". Et qui doit décider de ce que nous souhaitons ? Une institution souhaitant uniformiser sa population pourrait éventuellement l'influencer pour que chacun de ses membres en vienne à souhaiter l'uniformisation. A partir de là, si nos volontés et nos pensées sont mises au service d'une institution, au point d'en être éventuellement méconnaissables, pouvons-nous prétendre avoir survécu ? Et nous rencontrions un problème que la seule manière de penser ayant survécu serait incapable de résoudre, ou même de conceptualiser une solution, ne risquerions-nous tout simplement pas de tous en mourir ? En devenant transformant toute personne en un idéal unique, nous perdons également notre résilience. Se spécialiser est un risque.

Donc, quoi que l'on veuille altérer chez les humains, il faudra être imaginatifs, et le faire de différentes manières. Si l'on accepte que les membres d'une société soit altérée de manière diverse, des conflits pourraient apparaître. Comment maîtriser une bagarre quand certains participants sont trois fois plus forts que les autres ? Est-ce que les personne concentrant en leur main le plus de pouvoir devraient être en position d'augmenter encore leur capacité à régner ? Pourrions-nous utiliser des altérations humaines pour permettre à une institution de déporter des gens sous des conditions hostiles ?

Et si l'on trouvait des améliorations applicable à toute une population sans l'uniformiser ? Et il est possible d'associer plusieurs altérations pour faire émerger des pistes intéressantes. Par exemple, peut-être est-il possible d'allonger la durée de la vie d'une personne, de la maintenir plus longtemps en bonne santé. Peut-être est-il possible de freiner l'oubli, se permettre à tout un chacun de garder ses souvenirs plus longtemps, de manière plus persistante. Et possiblement, puissions-nous accélérer notre apprentissage, en accroissant notre plasticité neurale par exemple. Chacune de ces altération serait une révolution en soi, mais s'il est possible d'associer les trois, il deviendrait possible pour chacun d'accumuler des siècles d'expériences. Cela changerait complètement la façon dont nous vivrions notre travail, et nos loisirs. Il nous reviendrait alors d'adapter, de fournir à nos jeunes l'occasion d'apprendre, de repenser nos vie sur des temporalités plus longues, et ainsi de suite. Chaque solution pose de nouveaux problèmes.

Kitanokji Shigyu

En résumé, on n'a même pas commencé à altérer des gens que l'on se retrouve déjà avec des dilemmes, la suite promet d'être intéressante .
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