Le port de Raxington se rapprochait, et tous les Shuhs qui allaient y débarquer étaient sur le pont. A regarder cette ville à la fois si familière et si étrange. Si étrange car aucun des Shuhs continentaux n'avaient eu l'occasion de venir aux EAU, cet état de travailleurs au visage pâle qui vivaient et se déplaçait dans la maison d'un dieu à la présence tentaculaire qui avait pour but affiché d'éliminer toute concurrence, mais n'avait jamais élu domicile aux Terres australe, à croire que les volcans et les tempêtes, c'était trop pour lui. Elle avait eu l'occasion de le rencontrer à Hohhothai, par le biais d'Euryhohhothaïens qui avait traversé les dernières décennies grâce à lui, qu'ils priaient tous les jours, et qu'ils venaient voir tous les dimanches dans sa maison. Un dieu qui définissait la morale, qui contrôlait le monde entier, et qui, un jour, et si on en croyait les croyants, nous accorderait sa salvation, pour peu que nous soyons prêts à le croire, et, tout aussi important, pour peu que nous soyons prêts à tourner le dos aux dieux et aux esprits bien trop imparfaits qui nous accompagnaient jusque-là aux Terres australes. Pour peu que l'on finisse également par abandonner nos clans et nos hordes pour former des famille monogames, pour peu que l'on soit prêt à fixer des genres une fois pour toute aux Terres australes et qu'il n'y en ait que deux, pour peu que tout habitant de l'Enclave soit prêt à entendre parler du seigneur chaque dimanche du calendrier chrétien, le jour qui lui est dédié. Pour peu que l'on soit prêt à accepter que toute créature de ce seigneur soit un sanctuaire, que jouer avec des ADN ou altérer la reproduction humaine devienne un acte de défiance à éviter... L'évangélisation des peuples des Terres australes changerait irrémédiablement leur avenir, l'Ahak disait même qu'elle pourrait bien altérer la capacité de l'Union à se maintenir dans l'Enclave. Leur dieu, s'il souhaitait le bien de tous les humains, s'était-il peut-être tenu à l'écart des Terres australes pour une raison, peut-être qu'il connaissait le danger qu'il représentait. Les EAU, eux, avaient construite une civilisation chrétienne parmi les glaces, ils avaient conçu leur ville en tenant compte dès le départ des besoins d'une population chrétienne, de sermons hebdomadaires, de couples unis pour la vie, d'hommes disposant de centaines de tentations à éviter. Les Glisois avaient porté la voix de leur dieu sur les étendues glacées, ce qui était un exploit technologique et social. Il était difficile d'imaginer les siècles d'apprentissages parfois douloureux et d'adaptation que cela avait demandé. Si un peuple de par le monde était sincèrement dévoué à leur dieu, c'était les Glisois, et ils avaient tout son respect pour cela.
Pour les dockers de Raxington, l'arrivée d'un bateau-village était un moment assez curieux. Ils ne les voyaient accoster au port que depuis quelques mois, un de temps en temps, avec de la nourriture de l'enclave volcanique et des citernes de carburant à remplir. Ils étaient d'autant plus surpris de voir un dizaine de Shuhs assez différents de ceux qu'ils connaissent descendre. Ainsi arriva la première délégation shuhe de Raxington, parmi les dockers dans un terminal pétrolier, les EAU pouvaient difficilement être mieux présentés. Les shériffs arrivèrent rapidement inspecter l'équipe, qui s'avérait dotée de passeports diplomatiques pour assister à une rencontre diplomatique planifiée, ils préférèrent laisser ça au douaniers et les accompagnèrent à la douane le plus rapidement possible. Il était toutefois visible que l'équipe attirait les regards : ils étaient les gens du Sud, ceux qu'ils pensaient ne pas exister, ceux même qui pensaient ne pas pouvoir exister. Les douaniers étaient assez fébriles également. Yuu s'était déjà sentie étrangère en bien des endroits, indésirable bien souvent, mais c'était la première fois qu'elle se sentait comme si elle venait d'une autre planète. On finissait par se rendre compte qu'il y avait bien des façons de venir d'ailleurs. Les Glisois, eux, lui rappelait ces travailleurs euryhohhotaïen qui avaient décidé de rester dans la ville, qui bien souvent, avaient été parmi les révolutionnaires. Des gens fiers d'avoir survécu à l'horreur et de pouvoir défier le monde par leur simple existence, aspirant désormais à une vie tranquille et à la construction d'un lendemain qui chante. Des gens aussi dont l’attitude générale dénotait une recherche de la simplicité au point d'en faire une valeur morale, une attitude paradoxalement très codifiée qui ne s'apprenait malheureusement qu'avec beaucoup de difficultés. Yuu n'aura probablement jamais l'occasion d'apprendre la simplicité à la glisoise, elle ne serait jamais une glisoise, mais ils pourraient, elle en était sûre, s'entendre très rapidement.
Dans tous les cas, la raison première de du voyage à Raxington était la rencontre avec les représentants du Liberalintern. Aussi la petite équipe s'était-elle réunie une après-midi durant dans un bar avec une bouteille de liqueur d'oursin sur la table et de la vieille country glisoise en fond sonore. Ils attiraient encore une fois les regards, il essayaient au mieux d'en faire abstraction.
"Donc reprenons, ils se méfient de nous à cause des reconstructions qu'on prévoit au Prodnov ?"
"Je ne pense pas, si nous étions refusés à cause de ça, un autre pays du Liberalintern, le Banairah, qui a aussi participé à la reconstruction de la RLP, serait dans une posture délicate. Non, je pense qu'ils essaient de comprendre pourquoi nous, nous le faisons, et il se trouve qu'ils ont un levier de négociation"
"Donc, ils ne s'attendaient pas à ce que l'on réponde sincèrement à la question s'il n'y avait pas de levier de négociation ?"
"Dans le milieu, on dit que l'on n'a pas d'amis, seulement des intérêts, les discussions entre états fonctionnent assez différemment de celles que l'on peut avoir entre nous"
"... Sans compter le fait qu'il aurait fallu poser la question à pleins de gens"
"Si on m'avait posé la question, j'aurais simplement posé la question à pleins de gens, vous allez avoir un cours intensif de politique internationale demain. Ils attendent une délégation, on a donc, théoriquement, le droit d'être plusieurs, si jamais on est de trop, on vous demandera d'attendre dehors, ce ne serait pas si grave"
"Et donc, comment tu conçois ce qu'on dira ?"
"On leur donnera ce qu'ils souhaitent : les raisons qui nous ont poussé à faire le financement. Un résumé de ce qu'il y a dans ce dossier ! En espérant que l'on arrive à se faire comprendre"
"Je suis déjà perdue rien qu'à le voir"
"C'est pourquoi on est ici on va chacun essayer d'avoir une vue d'ensemble de tout ce qui a poussé à la proposition des offres dans le Prodnov, mais s'il y a des détails techniques demandés par un membre du Liberalintern, je compte sur ceux qui les comprennent pour expliquer"
...
"Dans les faits, c'est surtout les deux dirigeants plus ou moins formels du Liberalintern qu'il faut convaincre"
"Dans notre cas, surtout un à mon avis"
"En gros, les dirigeants, c'est les fondateurs ?"
"En théorie, c'est égalitaire, mis à part que si la question se pose de tous aller en guerre, ils ont deux fois plus de poids dans la décision que les pays arrivés plus tard comme le Banairah, ou peut-être nous, pour le reste, les décisions sont collectives, c'est l'un des intérêts de l'alliance"
"J'avais un peu vu, mais dit comme ça, c'est quand même plutôt significatif comme pouvoir"
"Sauf que les Glisois, même en tant que membre fondateur, n'ont pas nécessairement plus de pouvoir, le Kah servant clairement de base idéologique et constituant les plus gros investisseurs de la région, les EAU ne l'ignorent pas. C'est la partie informelle de cette hiérarchie"
"Mais du coup, qui dirige le Liberalintern ?"
"Le Kah-Shi-Xtlec et le Pharois Syndikaali, et c'est probablement ce dernier qui veut parler de la RLP"
"Mais donc, si on part dans une alliance avec eux, ils deviennent nos dirigeants ? On accepte ça ?"
"C'est sûr que les antinationalistes vont râler"
"Là, c'est plus compliqué, c'est une alliance, qui réunit des états considérés égaux, et libertaires en plus, donc même si l'alliance dispose de sa hiérarchie plus ou moins informelle, il vaut mieux la domination ténue du Kah et du Pharois que le protectorat, la domination d'entreprises capitalistes, ou d'états impériaux. Le Liberalintern reste une protection"
"Et, maintenir un rapport de force sur plusieurs siècles est très difficile, en général, les rapports de force finissent par changer, se déliter, se morceler, se réorganise donc toute domination que pourrait exercer les pays du Liberalintern dans le cadre du Liberalintern reste temporaire, et relativement moins impactante que d'autres formes de dominations possibles"
"Faibles, mais résistants"
L'expression faisait référence à un slogan prononcé sur les Terres australes lors des grandes éruptions des années 90', beaucoup ont cru à ce moment-là, que des centaines de milliers de gens allaient mourir. Finalement, la période enregistrera une surmortalité de moins de dix mille personnes, et souvent liée à des suicides. Une fois de plus, l'Union a survécu.
"Même pas si faibles d'ailleurs, mais le fait de montrer au monde que l'on est puissant et qu'il faut absolument compter avec nous n'est pas dans les stratégies ou les buts de l'Union"
"Dis ça aux étrangers et on ne te croira pas"
"Nous leur dirons que nous somme un état faible-mais-pas-pour-longtemps, qui défendons nos intérêts d'état, c'est exactement pour cette raison que l'on a un état après tout"
...
La nuit venue, Yuu a difficilement trouvé le sommeil.
Le Haut Château pour les Liaisons se décrivait très bien par son surnom : "La maison bleue". D'inspiration arabe et richement décorée, il tranchait radicalement avec le reste de la ville. C'était beau, et surtout, chaud, une maison faite pour ceux ayant traversé une mer ! La personne qui les accueillit n'était autre que le Professeur Olli Severi, Yuu entamait donc les présentations, en s'arrêtant après chaque phrase le temps que la traductrice répète en Nouveau Pharois.
"Monsieur, c'est un grand plaisir de vous rencontrer. Je suis donc Yuu aon Laonko, nous avons déjà eu l'occasion de nous entretenir auparavant. Si vous me permettez, je vous présente également mes collègues ici présents. La traductrice ici présente est Qoqa Ibragivegelainura, elle a longuement voyagé et a déjà été en contact bien des fois avec des pharois et des albiens, elle parle également français, et moi aussi, si d'autres délégations souhaitent poser des questions. Ekorra Husei est coordinatrice scientifique à la Station Drahe, c'est notamment elle qui organise l'apport shuharri dans la reconstruction et l'aménagement de l'Université de Technologie du Prodnov, Atka Sesi est l'un des membres d'associations de défense de l'Internet libre qui ont porté les propositions concernant l'Internet prodnovien et le quartier de loisirs de Staïglad. Saikai aon Ushyo, vous la connaissez probablement, représente l'Ahak, qui gère les projet de long terme au sein de l'Union, dont le programme de banques de semence auquel les pays membres du Liberalintern ont accès. La position de l'Ahak a clairement pesé dans le choix d'envoyer de participer à la reconstruction de la République Libre du Prodnov. Zhihao Cheng est pour ce jour la représentante de l'Assemblée municipale de Hohhothai, qui ont fait remonter le dossier prodnovien et qui ont clairement demandé notre intervention. Kanamori aon Kanesu représente la Municipalité de Braha qui fait partie de l'organisme coordonnant la construction des quartiers et des lignes de train à Staïglad. Luoyang Cao revient de Staïglad pour l'occasion, il fait parti de ceux qui organisent la consultation publique en RLP pour le moment. Uriangkadai Yul vient ici représenter l'ARTA, autrement nommée la Synaptique, l'agence de renseignement, il fait partie de ceux qui observent actuellement la situation prodnovienne. Salaksartok Kayuqtuq fait partie des groupes de biohackers qui ont participé à l'offre, et qui travaillent sur plusieurs projets en ce moment. Moi, Yuu, serai la contact principale ici, mais ils pourraient intervenir pour apporter des précisions dans leur domaine d'expertise. Si nous nous sommes préparés à une rencontre concernant la RLP, nous serons également disposés à discuter d'autres sujets selon vos souhaits. En espérant pouvoir faire honneur au temps que vous nos accordez".
Pour les dockers de Raxington, l'arrivée d'un bateau-village était un moment assez curieux. Ils ne les voyaient accoster au port que depuis quelques mois, un de temps en temps, avec de la nourriture de l'enclave volcanique et des citernes de carburant à remplir. Ils étaient d'autant plus surpris de voir un dizaine de Shuhs assez différents de ceux qu'ils connaissent descendre. Ainsi arriva la première délégation shuhe de Raxington, parmi les dockers dans un terminal pétrolier, les EAU pouvaient difficilement être mieux présentés. Les shériffs arrivèrent rapidement inspecter l'équipe, qui s'avérait dotée de passeports diplomatiques pour assister à une rencontre diplomatique planifiée, ils préférèrent laisser ça au douaniers et les accompagnèrent à la douane le plus rapidement possible. Il était toutefois visible que l'équipe attirait les regards : ils étaient les gens du Sud, ceux qu'ils pensaient ne pas exister, ceux même qui pensaient ne pas pouvoir exister. Les douaniers étaient assez fébriles également. Yuu s'était déjà sentie étrangère en bien des endroits, indésirable bien souvent, mais c'était la première fois qu'elle se sentait comme si elle venait d'une autre planète. On finissait par se rendre compte qu'il y avait bien des façons de venir d'ailleurs. Les Glisois, eux, lui rappelait ces travailleurs euryhohhotaïen qui avaient décidé de rester dans la ville, qui bien souvent, avaient été parmi les révolutionnaires. Des gens fiers d'avoir survécu à l'horreur et de pouvoir défier le monde par leur simple existence, aspirant désormais à une vie tranquille et à la construction d'un lendemain qui chante. Des gens aussi dont l’attitude générale dénotait une recherche de la simplicité au point d'en faire une valeur morale, une attitude paradoxalement très codifiée qui ne s'apprenait malheureusement qu'avec beaucoup de difficultés. Yuu n'aura probablement jamais l'occasion d'apprendre la simplicité à la glisoise, elle ne serait jamais une glisoise, mais ils pourraient, elle en était sûre, s'entendre très rapidement.
Dans tous les cas, la raison première de du voyage à Raxington était la rencontre avec les représentants du Liberalintern. Aussi la petite équipe s'était-elle réunie une après-midi durant dans un bar avec une bouteille de liqueur d'oursin sur la table et de la vieille country glisoise en fond sonore. Ils attiraient encore une fois les regards, il essayaient au mieux d'en faire abstraction.
"Donc reprenons, ils se méfient de nous à cause des reconstructions qu'on prévoit au Prodnov ?"
"Je ne pense pas, si nous étions refusés à cause de ça, un autre pays du Liberalintern, le Banairah, qui a aussi participé à la reconstruction de la RLP, serait dans une posture délicate. Non, je pense qu'ils essaient de comprendre pourquoi nous, nous le faisons, et il se trouve qu'ils ont un levier de négociation"
"Donc, ils ne s'attendaient pas à ce que l'on réponde sincèrement à la question s'il n'y avait pas de levier de négociation ?"
"Dans le milieu, on dit que l'on n'a pas d'amis, seulement des intérêts, les discussions entre états fonctionnent assez différemment de celles que l'on peut avoir entre nous"
"... Sans compter le fait qu'il aurait fallu poser la question à pleins de gens"
"Si on m'avait posé la question, j'aurais simplement posé la question à pleins de gens, vous allez avoir un cours intensif de politique internationale demain. Ils attendent une délégation, on a donc, théoriquement, le droit d'être plusieurs, si jamais on est de trop, on vous demandera d'attendre dehors, ce ne serait pas si grave"
"Et donc, comment tu conçois ce qu'on dira ?"
"On leur donnera ce qu'ils souhaitent : les raisons qui nous ont poussé à faire le financement. Un résumé de ce qu'il y a dans ce dossier ! En espérant que l'on arrive à se faire comprendre"
"Je suis déjà perdue rien qu'à le voir"
"C'est pourquoi on est ici on va chacun essayer d'avoir une vue d'ensemble de tout ce qui a poussé à la proposition des offres dans le Prodnov, mais s'il y a des détails techniques demandés par un membre du Liberalintern, je compte sur ceux qui les comprennent pour expliquer"
...
"Dans les faits, c'est surtout les deux dirigeants plus ou moins formels du Liberalintern qu'il faut convaincre"
"Dans notre cas, surtout un à mon avis"
"En gros, les dirigeants, c'est les fondateurs ?"
"En théorie, c'est égalitaire, mis à part que si la question se pose de tous aller en guerre, ils ont deux fois plus de poids dans la décision que les pays arrivés plus tard comme le Banairah, ou peut-être nous, pour le reste, les décisions sont collectives, c'est l'un des intérêts de l'alliance"
"J'avais un peu vu, mais dit comme ça, c'est quand même plutôt significatif comme pouvoir"
"Sauf que les Glisois, même en tant que membre fondateur, n'ont pas nécessairement plus de pouvoir, le Kah servant clairement de base idéologique et constituant les plus gros investisseurs de la région, les EAU ne l'ignorent pas. C'est la partie informelle de cette hiérarchie"
"Mais du coup, qui dirige le Liberalintern ?"
"Le Kah-Shi-Xtlec et le Pharois Syndikaali, et c'est probablement ce dernier qui veut parler de la RLP"
"Mais donc, si on part dans une alliance avec eux, ils deviennent nos dirigeants ? On accepte ça ?"
"C'est sûr que les antinationalistes vont râler"
"Là, c'est plus compliqué, c'est une alliance, qui réunit des états considérés égaux, et libertaires en plus, donc même si l'alliance dispose de sa hiérarchie plus ou moins informelle, il vaut mieux la domination ténue du Kah et du Pharois que le protectorat, la domination d'entreprises capitalistes, ou d'états impériaux. Le Liberalintern reste une protection"
"Et, maintenir un rapport de force sur plusieurs siècles est très difficile, en général, les rapports de force finissent par changer, se déliter, se morceler, se réorganise donc toute domination que pourrait exercer les pays du Liberalintern dans le cadre du Liberalintern reste temporaire, et relativement moins impactante que d'autres formes de dominations possibles"
"Faibles, mais résistants"
L'expression faisait référence à un slogan prononcé sur les Terres australes lors des grandes éruptions des années 90', beaucoup ont cru à ce moment-là, que des centaines de milliers de gens allaient mourir. Finalement, la période enregistrera une surmortalité de moins de dix mille personnes, et souvent liée à des suicides. Une fois de plus, l'Union a survécu.
"Même pas si faibles d'ailleurs, mais le fait de montrer au monde que l'on est puissant et qu'il faut absolument compter avec nous n'est pas dans les stratégies ou les buts de l'Union"
"Dis ça aux étrangers et on ne te croira pas"
"Nous leur dirons que nous somme un état faible-mais-pas-pour-longtemps, qui défendons nos intérêts d'état, c'est exactement pour cette raison que l'on a un état après tout"
...
La nuit venue, Yuu a difficilement trouvé le sommeil.
Le Haut Château pour les Liaisons se décrivait très bien par son surnom : "La maison bleue". D'inspiration arabe et richement décorée, il tranchait radicalement avec le reste de la ville. C'était beau, et surtout, chaud, une maison faite pour ceux ayant traversé une mer ! La personne qui les accueillit n'était autre que le Professeur Olli Severi, Yuu entamait donc les présentations, en s'arrêtant après chaque phrase le temps que la traductrice répète en Nouveau Pharois.
"Monsieur, c'est un grand plaisir de vous rencontrer. Je suis donc Yuu aon Laonko, nous avons déjà eu l'occasion de nous entretenir auparavant. Si vous me permettez, je vous présente également mes collègues ici présents. La traductrice ici présente est Qoqa Ibragivegelainura, elle a longuement voyagé et a déjà été en contact bien des fois avec des pharois et des albiens, elle parle également français, et moi aussi, si d'autres délégations souhaitent poser des questions. Ekorra Husei est coordinatrice scientifique à la Station Drahe, c'est notamment elle qui organise l'apport shuharri dans la reconstruction et l'aménagement de l'Université de Technologie du Prodnov, Atka Sesi est l'un des membres d'associations de défense de l'Internet libre qui ont porté les propositions concernant l'Internet prodnovien et le quartier de loisirs de Staïglad. Saikai aon Ushyo, vous la connaissez probablement, représente l'Ahak, qui gère les projet de long terme au sein de l'Union, dont le programme de banques de semence auquel les pays membres du Liberalintern ont accès. La position de l'Ahak a clairement pesé dans le choix d'envoyer de participer à la reconstruction de la République Libre du Prodnov. Zhihao Cheng est pour ce jour la représentante de l'Assemblée municipale de Hohhothai, qui ont fait remonter le dossier prodnovien et qui ont clairement demandé notre intervention. Kanamori aon Kanesu représente la Municipalité de Braha qui fait partie de l'organisme coordonnant la construction des quartiers et des lignes de train à Staïglad. Luoyang Cao revient de Staïglad pour l'occasion, il fait parti de ceux qui organisent la consultation publique en RLP pour le moment. Uriangkadai Yul vient ici représenter l'ARTA, autrement nommée la Synaptique, l'agence de renseignement, il fait partie de ceux qui observent actuellement la situation prodnovienne. Salaksartok Kayuqtuq fait partie des groupes de biohackers qui ont participé à l'offre, et qui travaillent sur plusieurs projets en ce moment. Moi, Yuu, serai la contact principale ici, mais ils pourraient intervenir pour apporter des précisions dans leur domaine d'expertise. Si nous nous sommes préparés à une rencontre concernant la RLP, nous serons également disposés à discuter d'autres sujets selon vos souhaits. En espérant pouvoir faire honneur au temps que vous nos accordez".