03/06/2013
14:23:06
Index du forum Continents Eurysie République Sociale du Prodnov

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DÉFENDONS LE SOCIALISME RÉEL
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Prolétariat Tahokais : le comprendre, l'enrôler
Les spécificités de la culture tahokaise au regard de la dialectique matérialiste.

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Contrairement à ce que certains de nos penseurs avaient pu craindre au moment d'accorder l'asile à nos camarades Tahokais, ceux-ci ne sont ni plus barbares ni moins civilisés que nous. Leur société se trouve tout simplement au stade pré-industrielle, et leurs idées sont à l'image de l'infrastructure dans laquelle ils ont été socialisé : celle de paysans arriérés. Au contact de l'industrie, toutefois, ces communautés pourraient opérer un rattrapage rapide et développer au Prodnov un embryon de conscience de classe.

A cette heure, plusieurs théoriciens anthropologues du socialisme réel travaillent déjà à étudier les mutations des valeurs tahokaises au contact de la lecture matérialiste du monde.

De manière assez étonnante, les Tahokais semblent posséder un grand nombre de prérequis culturels nécessaires facilitant leur adhésion aux théories socialistes et dialectiques. Ils comprennent bien mieux que la classe bourgeoise l'importance du travail et de la machine dans les processus de production de la valeur et sont - à raison - fascinés par l'industrialisation et la mécanisation à grande échelle.
Se pourrait-il que ces Tahokais soient héritiers du communisme primitif ? Ou ont-ils expérimentés des formes d'industrialisation avant de retourner vers un stade féodal ? Ce serait une première dans le mouvement de l'histoire, un inquiétant témoignage contre-révolutionnaire, ou au contraire la preuve que la dialectique historique fonctionne bel et bien. Quelle que soit l'hypothèse envisagée, nous devons la prendre au sérieux.

Concernant l'enrôlement du prolétariat Tahokais au service de l'armée rouge, une première étape nécessaire sera de séculariser leur religion mécaniste pour l'emmener vers une approche dialectique matérialiste de l'histoire et des rapports humains. Un processus long qui nécessitera de mettre en place une politique de rééducation à grande échelle. Beaucoup de bases culturelles sont déjà-là cependant et nous pouvons nous appuyer sur les enseignements tirés des expériences révolutionnaires bourgeoises ayant conduit à la déchristianisation de l'Eurysie au cour du XVIIIème et XIXème siècle.

Bien que des travaux supplémentaires soient nécessaires, voici quelques observations utiles portées à la connaissance du ministère :

  • La fascination religieuse du prolétariat Tahokais pour les machines témoigne d'une compréhension prototypique des rapports profonds entre travail mort et travail vivant. Il semble que ces gens voient littéralement dans la robotisation mécanique une dimension spirituelle, à laquelle ils associent l'héritage des travailleurs passés avant eux et ayant construit les machines qu'ils manipulent. L'âme du prolétariat ouvrier se trouverait, pour les Tahokais, toujours présente dans le produit de leur travail. C'est la preuve, même embryonnaire, d'une grande lucidité sur la valeur du travail dans la chaîne de production, ce travaille fut-il mort. Une lucidité que ne partage pas la bourgeoisie.
  • La célèbre phrase associant religion et opium du peuple trouve ici un sens nouveau au regard de la théorie marxiste. La conscience de classe et les bienfaits apportés par l'industrie sont littéralement camouflés par les préceptes mensongers du culte mécanique. Les Tahokais, espérant l'élévation de leurs conditions matérielles d'existences, dont ils sont privés car maintenus dans la servitude féodale, vénèrent l'objet de leur libération au lieu de s'en emparer. Il s'agit des bases d'une religion idolâtre, similaire à l'orthodoxie chrétienne ou à la religion capitaliste qui fétichise la marchandise.
  • L'idée de l'existence d'un stade du communisme primitif, précédent les modes de production capitaliste, féodale et esclavagiste, pourrait bien être démontrée par la culture Tahokaise. Nous serions confronté aux reliques des sociétés primitives. Un reste hérité de l'ancien temps. Ce serait la confirmation que notre lecture de l'histoire est véritable, il nous faut absolument l'étudier !

Vive le communisme ! Vive la République Sociale ! Vive le camarade Malyshev !
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Le citoyen-soldat est-il un concept bourgeois ?
Le travail du GMDO pour enrôler la société civile autour de valeurs martiales et révolutionnaires est-il vraiment conforme à l’idéal communiste ?

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Depuis maintenant un peu plus d’un an que le général Lavr Krayevsky occupe le poste de ministre des Armées et de la Défense, la doctrine militaire de la République Sociale ne s’est pas limitée à la reconstruction de l’armée rouge. Les projets de réforme de Krayevsky ont une dimension largement politique et sociale, appuyée sur la conception antique du citoyen-soldat, reconfigurée comme prolétaire-révolutionnaire.

Même si les différences ne sont pas toujours évidentes pour des non-initiés, l’idéologie politique du PRCP et du GMDO divergent sur certains points. D’inspiration léniniste, le Parti Républicain Communiste du Prodnov reprend assez fidèlement la théorie marxiste orthodoxe du marxisme-léninisme et la notion d’avant-garde révolutionnaire. Autrement dit, le Parti Communiste doit être une cellule de formation et de réflexion de révolutionnaires professionnels, chargés de guider le prolétariat vers la conscience de classe en faisant advenir la révolution.
Le GMDO, pour sa part, ne croit pas à l’avant-garde. Il estime au contraire que la classe pour soi émergera non pas sous l’impulsion de professionnels révolutionnaires, souvent universitaires et bourgeois par ailleurs, mais par la conscientisation incorporée du rapport de force et de sa propre puissance.

Des mots bien compliquées qu’on pourrait résumer ainsi :
  • Le PRCP pense que la classe prolétarienne doit être guidée par des militants éclairés, et que leur rôle est de préparer le terrain à la révolution, puis, par la dictature, de construire les conditions matérielles d’émergence d'une conscience de classe et l'adhésion au communisme.
  • Le GMDO, en revanche, pense qu'un préalable à la révolution est que la conscience de classe doit être expérimentée par le prolétariat. Il milite donc pour former le prolétariat à la guerre, afin d’en faire une classe de soldats capables de faire la révolution.

Autrement dit : la révolution arrive-t-elle avant ou après la conscience de classe ? Est-ce la conscience de classe qui permet la révolution ? ou la révolution qui permet la conscience de classe ?

Bien que technique, la distinction est importante car elle permet de mieux comprendre le rapport de force interne au gouvernement où PRCP et GMDO doivent cohabiter comme une coalition rouge. Pour l’heure, l’équilibre des forces semble se résumer à « chacun fait sa vie de son côté » et le GMDO se trouve donc en charge de la gestion militaire, entendu de manière étendue. Une prérogative bien pratique pour Lavr Krayevsky qui poursuit à petits pas son ambition de faire, grâce à la garde rouge, de chaque citoyen un soldat.
Outre l’aspect stratégique, c’est une véritable contre-culture politique qui se dessine autour de l’action du ministère des Armées et de la Défense. La hiérarchie militaire cherche à devenir le principal lieu d’accomplissement et de lien social. La camaraderie est mise en avant et la poursuite de buts communs également. Si, dans d’autres nations, c’est la défense de la patrie qui est célébré, doctrine communiste oblige il s’agit ici avant tout de lutte des classes. La caserne devient alors un espace d’entraînement physique et intellectuel selon l’idée « un esprit sain dans un corps sain », d’éducation à la théorie politique et économique, mais surtout à la discipline et à la morale prolétarienne.

Virtuellement, le GMDO cherche à faire de chaque Prodnovien un partisan discipliné, entraîné et avec une conscience de classe développée afin de lui permettre de comprendre et combattre pour ses intérêts.

Du côté du PRCP, en revanche, on ne croit pas à la conscientisation par les idées. Le communisme ne sera jamais hégémonique dans l'esprit de la population et ne doit pas attendre de l'être pour triompher. Autrement dit, c’est en modifiant les conditions matérielles d’existence de celle-ci que celle-ci développera une meilleure compréhension de ses intérêts. Pour cela, il faut donc avant toute chose prendre le contrôle de l’Etat central et mener une politique communiste, y compris d’ailleurs contre l’avis du peuple, corrompu par l’idéologie bourgeoise. Les affaires militaires doivent rester du ressort de l’avant-garde révolutionnaire, qui voit et pense à long termes.

Ce sont donc deux visions de l’armée qui s’opposent au sein même du gouvernement, bien qu’Alexei Malyshev ait en théorie délégué le haut commandement à Lavr Krayevsky. Une lutte qui, bien que bénigne sur le papier, mobilise malgré tout les plus grands cerveaux de la République Sociale du Prodnov autour d'une question centrale : le concept de citoyen-soldat est-il un pilier de l'ordre bourgeois ? C'est en effet l'accusation portée contre les théories du GMDO, en cause, la proximité de sa doctrine militaire avec celle des anciennes cités helléniques et, plus tard, des républiques bourgeoises d'Eurysie occidentale.
Car du citoyen-soldat au citoyen-propriétaire, il n'y a qu'un pas et si sur le papier une classe prolétarienne conscientisée est au cœur de la théorie marxiste, la crainte est réelle du côté du PRCP et des théoriciens léninistes que la stratégie du GMDO n'aboutisse en définitive qu'à renforcer les individualités et les faux intérêts idéologiques, tels que la nation ou la famille.

Une accusation balayée par Lavr Krayevsky qui "renvoie ses opposants à leurs délires frileux". Pour le ministre des Armées et de la Défense, le citoyen-soldat et le prolétaire-soldat sont très différents. "Par le suffrage censitaire, le citoyen doit être propriétaire et donc capitaliste, l'armée nationale et citoyenne est une armée bourgeoise parce qu'elle défend des intérêts de la classe bourgeoise. L'armée prolétarienne défend également des intérêts de classe, ceux du prolétariat, c'est à dire la conquête des moyens de production et leur collectivisation. Avoir peur du prolétariat, voilà la véritable dérive bourgeoise. Un camarade, s'il est fidèle à la lutte, n'a rien à craindre de ses autres camarades."

Pas de quoi convaincre Klavdiy Buturovich, le ministre de l'Education, qui s'est opposé à Krayevsky lors d'une interview pour la Slovo : "Il ne suffit pas d'interchanger bourgeoisie et prolétariat pour être révolutionnaire, le ministère des Armées et de la Défense pêche par idéalisme. Formez les hommes aux armes à l'heure où la bourgeoisie est hégémonique, c'est former l'ennemi de l'intérieur. Krayevsky met la charrue avant les bœufs en pensant que la conscience de classe émergera d'elle-même par l'éducation des prolétaires dans l'armée. Si l'armée était un lieu d'émancipation, cela se saurait. C'est en améliorant les conditions de travail et de vie que nous gagnerons la lutte des classes, pas en donnant un fusil à cent-mille ignorants."

Si le débat secoue le gouvernement, il reste malgré tout de niche et mobilise peu la société civile qui, de toute façon, semble avoir assez vite retrouvé ses bonnes vieilles habitudes en déléguant sa souveraineté politique au Parti Communiste, fussent-ils plusieurs.
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