Le 17 octobre 2007, jour du troisième croissant de Lune
À Aplima-Sazi, hutte Mevlenastiu
À Aplima-Sazi, hutte Mevlenastiu
Frères et sœurs d’humanité du Grand Kah, Citoyenne Actée Iccauhtli, Aplimsa !
La cousinitude nous semblant un lien trop distant, malgré les mers qui nous séparent, je vous confirme par ce message que pour moi Ada Gmau de la tribu Veh qui occupe ce jour la Mevlenastiu et donc aujourd’hui pour nous pakokayes, nos peuples sont comme frères et sœurs – ils sont frères et sœurs. Nous désirons, comme vous je crois, que la liberté soit respirée par tout un chacun dans ce monde, et que l’Humanité puisse manger un jour à la même table dans le partage et l’adelphité.
Votre lettre a agité la Mevlenastiu et plusieurs de nos commissions. Les places centrales de nos villages et d’Aplima-Sazi résonnent encore au moment où je vous écris des longues discussions qu’elle a suscité et qu’elle suscite encore. Moi-même je dois maîtriser ma propre énergie pour ne pas développer ici toute l’agitation de mes pensées, et m’en tenir à mon rôle : vous rendre aujourd’hui la conclusion à laquelle nous sommes arrivés ensemble. Je dois vous prévenir cependant ; c’est la nécessité d’agir qui nous a poussé à décider si vite de la réponse que je vais vous apporter, et notre position sur la question n’est pas encore fermement établie. De nombreuses commissions concernées mais situées à plus de deux heures de marche d’Aplima-Sazi ne nous ont pas encore transmis leurs revendications.
Vous savez le peu d’attachement que nous avons envers nos propres frontières, et que vous êtes libres comme tous et toutes sur cette Terre de marcher sur les sols et sous les arbres de KaoPakos. Vous devinerez aussi certainement que vous, kah-tanais et kah-tanaises, frères et sœurs d’esprits, au nom de nos rêves communs, y êtes particulièrement bienvenus.
Mais peut-être savez-vous également ce que nous avons eu à subir par le passé quand des peuples Étranges ont eu l’idée de nous considérer comme objets d’étude pour leur propre science. Il est même possible que vos peuples autochtones partagent avec nos peuples une histoire commune et une part de ces souffrances. Citoyenne Actée Iccauhtli, nos plaies sont encore à vif. Nous n’avons pas oublié les disparus, le métal glacé des instruments de malheur utilisés pour nous étudier dans la vie comme dans la mort. Ainsi vous pourrez comprendre que nos peuples se méfient de cette volonté, probablement innocente venant de vous, de venir en groupe d’observation pour nous analyser.
Nous voulons croire à votre bienveillance. Nous ne fermons donc pas la porte à votre demande. Mais nous croyons qu’une telle étude des complexités de notre Territoire ne pourra se faire sans nous, pakokayes. Des commissions vont être créées d’ici à la prochaine lune autour de ces questions. Si vous le désirez, un ou une kah-tanaise pourra rencontrer mon successeur à la Mevlenastiu un jour prochain pour approfondir cette conversation.
Sachez que derrière et malgré cette méfiance quant à votre projet, nous tenons à vous témoigner aussi de notre chaleureuse amitié.
Votre lettre a agité la Mevlenastiu et plusieurs de nos commissions. Les places centrales de nos villages et d’Aplima-Sazi résonnent encore au moment où je vous écris des longues discussions qu’elle a suscité et qu’elle suscite encore. Moi-même je dois maîtriser ma propre énergie pour ne pas développer ici toute l’agitation de mes pensées, et m’en tenir à mon rôle : vous rendre aujourd’hui la conclusion à laquelle nous sommes arrivés ensemble. Je dois vous prévenir cependant ; c’est la nécessité d’agir qui nous a poussé à décider si vite de la réponse que je vais vous apporter, et notre position sur la question n’est pas encore fermement établie. De nombreuses commissions concernées mais situées à plus de deux heures de marche d’Aplima-Sazi ne nous ont pas encore transmis leurs revendications.
Vous savez le peu d’attachement que nous avons envers nos propres frontières, et que vous êtes libres comme tous et toutes sur cette Terre de marcher sur les sols et sous les arbres de KaoPakos. Vous devinerez aussi certainement que vous, kah-tanais et kah-tanaises, frères et sœurs d’esprits, au nom de nos rêves communs, y êtes particulièrement bienvenus.
Mais peut-être savez-vous également ce que nous avons eu à subir par le passé quand des peuples Étranges ont eu l’idée de nous considérer comme objets d’étude pour leur propre science. Il est même possible que vos peuples autochtones partagent avec nos peuples une histoire commune et une part de ces souffrances. Citoyenne Actée Iccauhtli, nos plaies sont encore à vif. Nous n’avons pas oublié les disparus, le métal glacé des instruments de malheur utilisés pour nous étudier dans la vie comme dans la mort. Ainsi vous pourrez comprendre que nos peuples se méfient de cette volonté, probablement innocente venant de vous, de venir en groupe d’observation pour nous analyser.
Nous voulons croire à votre bienveillance. Nous ne fermons donc pas la porte à votre demande. Mais nous croyons qu’une telle étude des complexités de notre Territoire ne pourra se faire sans nous, pakokayes. Des commissions vont être créées d’ici à la prochaine lune autour de ces questions. Si vous le désirez, un ou une kah-tanaise pourra rencontrer mon successeur à la Mevlenastiu un jour prochain pour approfondir cette conversation.
Sachez que derrière et malgré cette méfiance quant à votre projet, nous tenons à vous témoigner aussi de notre chaleureuse amitié.
Souvenez-vous que Mevlenastiu est une case où l'on ne fait que passer.
Je n'étais pas là hier, et je ne serai pas là demain.
Ada Gmau, tribu Veh