Que dit l'étude exactement ?
C’est une étude qui fait déjà du bruit. Publiée le 27 juin 2007 par le professeur Aristophon Enpeuplid dans la revue Akademias de l’Université Fédérale des Sciences et de l'Ingénierie d’Elpida, il n'aura fallu que quelques jours pour que ces travaux se retrouvent entre les mains de l’état-major Pharois et circulent ensuite bientôt dans la presse. Si les résultats de l’étude encensent sans ambiguïté les performances pharoises sur les questions économiques, corroborant les analyses des stratèges et universitaires du Syndikaali qui documentaient déjà depuis deux ans l’étonnante croissance de la petite nation, le classement militaire est celui qui a le plus attiré l’attention des commentateurs.
Placé derrière la Cémétie, la Sérénissime République de Fortuna, le Jashuria ou même encore derrière le paisible Banairah, les résultats interrogent et la classe politique s’est vue sommée de rendre des comptes.
Il faut comprendre la désillusion : depuis la défaite face à l’Empire Listonien en 1950 et la perte d’Albigärk, le Syndikaali s’est engagé activement sur la voie de la réindustrialisation et d’un rattrapage militaire et économique à marche forcée. Un défi d’autant plus grand dans une nation aux ressources rares et difficilement exportables et où l’Etat décentralisé et libertaire ne peut assumer le rôle de moteur et de planificateur pour l’industrie.
Il a donc fallu compter sur d’autres ressorts et embrasser activement un capitalisme-libéral alternatif, basé sur une restructuration du marché noir et de la contrebande à échelle internationale. Faute de pouvoir piloter une grande nation industrielle, le Syndikaali piloterait le monde du crime organisé à son plus grand profit. La Nouvelle Doctrine était née.
Une stratégie payante mais qui entraine la nation pirate dans une course en avant : prospérant entièrement sur l’instabilité qu’elle provoque, les Pharois ne se sont pas fait que des amis en Eurysie et dans le monde, poussant certaines nations concurrentes à s’engager dans une escalade de tension qui mèneront périodiquement à des conflits militaires.
La Nouvelle Doctrine fonctionne, mais doit se doter des moyens de se protéger.
Dans ce but, plusieurs mesures ont été prises tout au long des cinquante dernières années : concentration des forces militaires navales pharoises sur la côte nord du Syndikaali afin de tenir l’embouchure du Détroit, mise en place d’un statut territorial d’exception dans le Grand Nord afin de laisser aux stations libres la responsabilité de protéger les mers gelées, sans compter l’extrêmement vigoureuse politique de rattrapage scientifique effectuée depuis des années et qui permet désormais au Syndikaali de se doter d’une puissance de frappe aérienne pour la première fois dans son histoire – ce qui ne fut pas sans provoquer controverse.
Tout semblait donc valider le choix de poursuivre la Nouvelle Doctrine : les succès militaires à Kotios et face à l’Empire Latin Francisquien, puis au Vogimska et maintenant le déploiement d’une force militaire dans les enclaves listoniennes paraissaient confirmer l'efficacité de la marine pharoise et son efficacité.
Le rapport du professeur Aristophon Enpeuplid fait douche froide : les succès du Syndikaali n’auraient-ils été qu’une illusion, des victoires faciles remportées face à des pays sous-militarisés ? Les défaites récentes de l’allié Kah-Tanais face à la puissance de l’Alguarena au Paltoterra prennent soudain un éclairage plus inquiétant et font douter de la capacité du Syndikaali à s’imposer sur la scène internationale comme il a pu se le permettre jusqu’ici.
Si la publication de l’étude de l’Akademias a assurément suscité le débat dans la société pharoise, tous ne lisent pas les chiffres de la même façon, on nous les explique pas par les mêmes causes. Une opportunité pour les différents partis et factions du Syndikaali d’instrumentaliser les décisions politiques prises ces dernières années afin de les infléchir dans un sens qui leur soit plus favorable.
Les méthodes du Parti Pirate de nouveau controversées
Dans le viseur d’une partie des députés : l’obsession farouche du Parti Pirate (qui possède trois ministres au gouvernement) à démilitariser l’Etat Pharois au profit de ses factions paramilitaires et de la société civile. Le Parti d’inspiration libertaire-libertarienne n’a jamais caché sa volonté d’ouvrir le marché de l’industrie pharoise au tout venant. Cette position historique s’explique par la part laissée par le Syndikaali à ses forces militarisées de l’intérieur, s’appuyant sur les flottes pirates indépendantes et de manière plus générale sur la réaction de sa société civile pour assurer sa défense.
L’Etat n’a jamais été perçu avec beaucoup de bienveillance par le Parti Pirate qui y voit un adversaire autant qu’un allié. La suspicion de traitrise hante les libertaires : on craint de voir le Syndikaali, sur le sort d’une élection, adopter un virage tyrannique. C'est cette peur qui a toujours poussé la faction pirate à tenter de nouer les mains et les pieds du gouvernement face à des équipages, syndicats et groupes paramilitaires puissants et jugés plus fiables car attachés à leurs droits et leurs intérêts. La cohabitation entre l’instance étatique et la société civile reposait alors sur un contrat social : le Syndikaali devait perdurer en tant que démocratie libertaire pour offrir un refuge et une légitimité à ses citoyens. Face aux puissances tyranniques et autoritaires dans le reste du monde les libertaires devaient pouvoir compter sur un territoire où s’armer et prospérer, mais sans que celui-ci ne risque de devenir ce qu’ils avaient cherché à fuir ailleurs.
Tout le reste était superflu.
Pour le Parti Pirate, le complexe militaro-industriel pharois doit donc venir constamment irriguer la société civile de moyens de se défendre à la pointe de la technologie.
Compromis fut trouvé avec les forces républicaines de l’époque puisque la force armée du Syndikaali est bel et bien nationalisée, mais elle n’a pas le monopole de la violence légitime et surtout la corruption endémique de la bureaucratie pharoise a toujours permis à du matériel militaire de disparaitre les hangars pour venir approvisionner les équipages de pirates en navires de guerre, sans que cela ne suscite beaucoup d’indignation au sein de la classe politique.
Récemment la victoire électorale du Front Démocratique des Kollektiivinen à l’assemblée syndicale a permis de mieux mesurer l’influence du Parti Pirate sur le complexe militaro-industriel pharois. Fort de sept sièges, c’est autant d’usines prêtes à irriguer directement le marché noir avec les armes du Syndikaali. Le Parti Pirate assume et parle d’un «
processus sain de rééquilibrage des forces civiles et d’Etat par les leviers de la contrebande » quand d’autres partis plus étatiques dénoncent depuis des années une «
fuite » et une «
perte sèche de budget pour l’armée qui voit s’évaporer dans la nature plus d’un dixième de ses commandes. »
La situation toutefois semblait plutôt bien acceptée par l’opinion publique car pour le citoyen lambda, tous les investissements – même nécessaires – réalisés dans l’armée sont souvent invisibles. Qu’importe au pêcheur en haute mer d’apprendre que les garde-côtes possèdent de nouveaux fusils d’assaut sinon la frustration de ne jamais voir pour lui-même la couleur de cet argent provenant des impôts. Le passage d’une partie de la production du militaire vers le civil est donc assez populaire pour les marins et travailleurs de la mer qui, après quelques opérations de blanchiment de la marchandise, voient des navires et du matériel de dernière génération accessible sur le marché.
Ce statut quo, toutefois, pourrait bien s’effriter face à la pression parlementaire. Si le Syndikaali accuse encore un retard militaire, voire perd de l’avance sur des pays pourtant largement moins développés que lui, c’est que le modèle de production est une vraie passoire et incapable de rivaliser avec la concurrence. En cause, une industrie qui tourne en sous-régime du fait du détournement de son matériel et de ses fonds.
A cela, le Parti Pirate rétorque simplement que si le Syndikaali affiche un score aussi bas dans l’étude elpidiane, c’est que le mode de calcul se révèle incapable de saisir les spécificités de la stratégie militaire pharoise. Bien qu’elle repose en grande partie sur l’action de ses divers factions paramilitaires, celles-ci passent naturellement sous les radars de la comptabilité étatique. Ainsi le professeur Aristophon Enpeuplid aurait tout simplement mésestimé la force de frappe du Syndikaali qui a pu opérer sur de nombreux théâtres, Kotios étant un exemple évident, sans y engager son armée. La Fraternité des mers du Nord, ce groupe révolutionnaire anarchiste à l’origine de la révolution kotioïte avait permis de déstabiliser l’Empire Latin Francisquien tout en préservent la neutralité pharoise.
Cette « fuite » de capitaux et de matériel vers la société civile n’est donc pas une perte, mais elle dénote il est vrai des difficultés rencontrés par les outils de mesures traditionnels et les chercheurs étrangers à saisir pleinement les subtilités de la société pharoise. Une analyse partagée par plusieurs experts en sciences politiques d'Albigärk :
« Akademias, ce n'est pas vraiment une revue sérieuse, trop anthropocentrée, il y a un biais positiviste aussi. Ce sont des gens qui pensent pouvoir expliquer le monde avec des maths et des statistiques mais les sciences sociales montrent que les choses sont toujours plus complexes, se contenter de compter les fusils c'est assez primaire. Quid de la capacité de projection ? Des jeux d'alliances ? De la réaction de la population en cas de conflit ? Tout ça est fondamental, mais cela passe à la trappe dans cette étude. »
Les Trois Communs sont-ils adaptés aux enjeux du XXIème siècle ?
Si le Parti Pirate encaisse les plus lourdes critiques, le Parti Communiste Pharois qui tient le ministère de la Défense territorial (chargé des armées) est également victime d’un feu nourri de reproches. En cause, les dernières réformes menées par les Trois Communs (ndlt : ministère de la Défense territoriale, ministère des Propriétés publiques et du Bien Commun, ministère de la Planification, tous trois tenus par des élus communistes au Gouvernement) cherchant à décentraliser, démocratiser et autonomiser le fonctionnement du complexe militaro-industriel du Syndikaali.
«
Attaques de mauvaises foi » dénonce les communistes qui ne sont au pouvoir que depuis moins d’un an. «
Difficile de nous accuser de tous les maux quand le précédent ministère de la Défense était justement tenu par le Parti Pirate. » explique un député du PCP. Les rouges, toutefois, retiennent leurs coups contre les pirates dont les voix sont nécessaires pour maintenir une coalition au sein des deux chambres, tripolarisée avec le Parti du Progrès.
La droite, elle, a moins de scrupules et déjà vent debout contre la mise en place d’une Assemblée des kollektiivinen indépendante de l’Etat, voit dans les faibles performances du Syndikaali la démonstration que leurs craintes et critiques étaient fondées.
« Le reste du monde s’arme à grande vitesse. Le commerce des armes est le plus lucratif à l’heure actuelle, notre pays doit urgemment se doter d’une capacité de production de grande échelle pour faire face aux multiples menaces qui remettent en cause notre système et notre mode de vie et que fait le Parti Communiste ? Il débranche des secteurs régaliens entiers pour les remettre entre les mains des syndicats. Les rouges agissent par idéologie au mépris complet de la réalité du terrain, ce n'est pas le moment de nous désarmer, à peu de choses près on pourrait penser à de l’auto-sabotage. »
La Citoyenne Esteri, porte-parole du PCP, balaye les accusations d’un revers de main :
« Les libéraux et les autoritaires persistent dans leurs vieilles croyances que seule une organisation pyramidale et tenue d’une main de fer peut fonctionner efficacement. S’il s’agissait de faire du profit sur un marché en concurrence, peut-être, mais l’industrie de l’armement est un service public, nous ne sommes pas soumis à une politique du chiffre, la seule considération qui s’impose in fine c’est : sommes-nous victorieux ? Et je pense qu’à l’heure actuelle nous pouvons dire que oui. »
Réponse immédiate du Parti Populaire (droite libérale) :
« La naïveté de la citoyenne Esteri serait touchante si elle n’était pas aussi terrifiante pour notre avenir à moyen et long termes. Bien sûr que l’industrie militaire est en concurrence : elle est en concurrence avec le reste du monde, tout simplement. Nous vivotons à l’heure actuelle sur nos acquis et notre suprématie navale qui nous offre un avantage stratégique certain. Mais qu’en sera-t-il demain si au nom de la démocratie syndicale une poignée de grévistes professionnels choisissaient pour la nation d’abandonner certaines productions stratégiques ? De la même manière qu’il existe un secret défense, certaines fonctions régaliennes ne peuvent être soumises aux mêmes règles que d’autre, on n’irait pas réclamer la transparence des services secrets par exemple ! Alors pourquoi, sinon pour coller à son agendas politique et théorique, le Parti Communiste s’obstine-t-il à calquer sur notre production d’arme un modèle syndical qui n’a rien à lui apporter ? »
Du côté des kollektiivinen eux-mêmes les syndicats ne sont pas restés complètement silencieux puisque, réagissant à la polémique, le porte-parole de l'Union des Travailleurs de la Mer pour la Défense de la Souveraineté Océanique (UTMDSO) a tenu à rappeler que l’assemblée des kollektiivinens travaillait en collaboration étroite avec l’état-major et le ministère de la Défense territoriale et que si les orientations de la planification de la production revenait en définitive au gouvernement, l’autonomie des usines permettait une meilleure efficacité.
Moins pédagogue, le porte-parole du syndicat Confédération Internationale Libertaire du Travail (CILT) a invité les députés du Parti Populaire à venir bosser à l’usine eux-mêmes s’ils n’étaient pas contents de ce qui en sortait.
Seule voix dissidente, le syndicat droitier Union d’Alliance (UA) qui dénonce depuis longtemps le poids donné aux travailleurs par la possibilité offerte d’exercer leur droit de grève sur le secteur stratégique de la production militaire, a souhaité jouer la carte de la raison en tranchant la poire en deux et proposé de rendre aux chambres législatives un pouvoir d’arbitrage en cas de dissensus politique entre les kollektiivinens et le gouvernement.
Quel avenir pour la Nouvelle Doctrine ?
Mais au-delà des traditionnelles récupérations politiques, c’est l’avenir de la Nouvelle Doctrine qui est aujourd’hui questionné. Cette planification géostratégique de long terme est parvenu à faire du Syndikaali une force majeure dans le concert des nations, mais des mesures décidées en 1951 ne seraient-elles pas tout simplement en train de s’essouffler ? C’est ce que redoutent certains experts à l’heure où la multiplication constante des fronts militaires fait craindre au Syndikaali d’être dépassé par des actions hostiles coordonnées dans le cadre d’alliances transnationales ou d’armées moins bien pourvues mais plus spécialisées et qui parviendraient à prendre l’avantage sur des troupes pharoises assez peu polyvalentes.
Si l’armée du Syndikaali excelle en mer – au point que mêmes les forces d’infanterie relèvent à l’heure actuelle de la marine – la question de sa capacité à soutenir des combats au sol et de l’équipement dont elle dispose à cette fin interroge. Les Pharois ne sont traditionnellement pas des guerriers terrestres or l’actualité immédiate laisse à penser que la supériorité navale seule ne pourra pas suffire à conserver une hégémonie dans certaines régions éloignées.
La puissance de frappe qu’a permis de construire la Nouvelle Doctrine est redoutable lorsqu’il s’agit de défendre le territoire pharois et c’était là son objectif, mais qu’en est-il des opérations extérieures ? Jamais jusqu’alors le Syndikaali n’avait prévu de devoir déployer ses forces jusqu’en Afarée, pour ne citer que cet exemple, et la menace d’une guerre ouverte entre les forces de l’Alguarena et du Grand Kah met les experts pharois au pied du mur devant leurs difficultés à concevoir et organiser un soutien militaire massif sur un autre continent.
Pire encore : s’armer ici c’est se désarmer là et beaucoup de citoyens du Syndikaali voient d’un très mauvais œil l’éventualité d’une mobilisation massive loin du territoire pharois. A juste titre celui-ci a toujours été en tensions, avec l’extérieur du fait de ses activités illicites, mais également à l’intérieur où beaucoup de groupes paramilitaires se tiennent tranquilles en raison de la force pacificatrice des garde-côtes. Qu’en sera-t-il en cas de déploiement de l’armée à des kilomètres de distance ? Certains conflits encore larvés pourraient très bien ressurgir de manière violente, sans compter Kotios dont le sort reste encore aujourd’hui précaire sans le soutien de la marine pharoise.
L’heure est donc au bilan pour la Nouvelle Doctrine qui pourrait bien s’avérer inadaptée aux nouveaux enjeux géostratégiques de ce début de XXIème siècle.
Pourtant, symbole d’un renouveau de la nation pirate et de son modèle économique et politique, la Nouvelle Doctrine reste encore un fétiche pour une grande part de l’opinion public. Plus de 80% des citoyens se déclarent « satisfait » ou « très satisfaits » des changements qu’ils associent directement à cette stratégie. Il n’est donc pas certain qu’un parti politique serait prêt à assumer de tirer un trait sur ce pan majeur de l’histoire pharoise contemporaine.
D’ailleurs, certains comme le Parti des flots militent déjà pour sauver la Nouvelle Doctrine en revenant à des ambitions politiques régionales et non plus intercontinentales.
« Que sommes nous allé foutre en Aleucie, je le demande ? Et en Afarée ? Une dizaine d’enclaves pour faire plaisir à quelques contrebandiers je veux bien, mais si le prix à payer c’est de perdre notre âme… Les eaux froides et les icebergs, voilà l’essence du Pharois, et je ne troquerait mes filets de pêches pour aucun commerce exotique, fusse-t-il mille fois plus lucratif. Des canons pour la sécurité et une petite maison en pierre sur la cote, il n’y a pas à rêver plus loin. »
déclarait le Capitaine Vilho, candidat malheureux au siège de ministre de la terre, des villes et des propriétés.
A contre-courant, le Parti du Progrès assume – seul pour le moment – que l’heure est aux réformes :
« La crise, nous libéraux le savons bien, est la dynamique principale de l’innovation et du renforcement de l’économie. La politique fonctionne de manière identique : ce qui aujourd’hui nous apparait comme une catastrophe ouvre la voie à une saine remise en question et la purge des scories doctrinales qui ne sont pas suffisamment compétitives. La Nouvelle Doctrine a fait son temps, elle sera remplacée par une autre stratégie. Ce qui nous tue ce n’est pas un mauvais score dans un tableau, ce qui nous tue c’est immobilisme. »
« Ce qui nous tue ce sont les flingues francisquiens, ouais. »
rétorque dans la foulée le porte-parole du Parti Populaire.
Reste que si la Nouvelle Doctrine doit bel et bien être dépassée, personne ne semble encore en mesure de savoir par quoi.
A demi-mots, certains députés évoquent l’intensification du soutien au développement des services secrets à travers le monde.
« Il est peut-être temps de cesser de jouer aux héros, même économiquement flamboyant un pays seul ne peut s’imposer au reste du monde. Ce qu’il nous faut c’est envoyer un message très clair à l’international que si quelqu’un s’en prend à nos intérêts et même en en ressortant victorieux, il en paierait le coût par ailleurs. »
D’autres, eux, envisagent l’avenir comme une multiplication d’opérations sous faux pavillons.
« Le nœud des alliances se resserre ce qui rend tout embrasement particulièrement dangereux. Là est notre force. Soutenir largement la piraterie et toutes les forces armées indépendantes de la nation fera peser sur nos adversaires l’épée de Damoclès de voir leur commerce complètement paralysé. Cela demandera des investissements massifs mais nous deviendrons une telle force de nuisance que tout le monde saura que s’en prendre au Syndikaali, c’est détacher le kraken. »
(ndtl : référence mythologie à une puissante créature sous-marine enchaînée dans les profondeurs des abysses mais que certains chants pourraient ponctuellement libérer)En troisième piste fait écho aux derniers évènements survenus dans l’Empire Francisquien, touché par une frappe bactériologique de la Principauté de Carnavale.
« Est-ce que ce serait l’avenir de la dissuasion militaire ce ne serait pas les armes chimiques ? La frappe de Carnavale est évidement à condamner mais imaginez le Syndikaali doté de ce genre d’armes, personne n’oserait sérieusement nous menacer. »
En définitive, si le pays devait réorienter sa géostratégie à long terme, cette décision impliquerait l’ensemble des ministres du gouvernement et nécessiterait le vote des trois principales factions politiques actuellement aux chambres. Ce n’est donc pas une décision que prendra seul l’état-major ce qui laisse présager encore de longues cessions de débat et de réflexion avant de pouvoir mesurer l’impact réel qu’aura eu l’étude du professeur Aristophon Enpeuplid sur la société pharoise.