02/06/2013
06:24:27
Index du forum Continents Paltoterra Grand Kah

[PRESSE] Affaires nationales et bulletins officiels - Page 2

Voir fiche pays Voir sur la carte
5025
Akai Kagami
Le Miroir Rouge, définitivement radical.


Fin de l’État de siège à Axis Mundis.

Le commissaire inquisiteur Liam Aragon Ixazaluoh déclare que les conjurés du 24 février 2008 ont été arrêtés.

Calmecac de Tenochtitlan (Gentling brothers)

C’est la fin d’une semaine qui aura fait trembler le Grand Kah, et peut-être aussi le monde. Une semaine qui aura fait craindre le retour des jours sombres, dont on croyait les nuages dissipés depuis l’élimination du réseau synarchiste par l’Égide il y a quatre ans de ça (opération du 14 juin 2004). Des jours, en tout cas, qui prouvent s’il le fallait que le Grand Kah a des ennemis, et que ceux-là ne s’embarrassent ni de morale, ni d’éthique. C’est attendu, de la part de la réaction.

Inutile de revenir trop en détail sur des évènements que nous connaissons tous : dimanche 24 février, les membres du Comité de Volonté Publique Estimable ont rencontrés les membres du Comité de Volonté Publique de Renouvellement, nouvellement élu, sur la grande place monumentale de la commune fortifiée d’Axis Mundis. Là, Nuna Choque Caipa, première oratrice de la Convention, fit un discours à la fin duquel elle remit sa fonction au citoyen Elias Benedict. La cérémonie politique pris prématurément fin, prise pour cible par des tireurs cachés au sein de la foule et dans des bâtiments adjacents. Les premiers tirs retentissent à 19h26. Après un bref chaos, les représentants élus sont évacués, et les blessés pris en charge par des secouristes et emmenés à l’hôpital communal Être Suprême (Axis Mundis). Parallèlement, les tireurs – au nombre de cinq –sont pris en chasse par les Gardes d’Axis Mundis déployés pour sécuriser la cérémonie. A 19h48 la place est presque entièrement évacuée. A 19h58, l’état de siège est déclaré et la Protection Civile déployée à travers tout Axis Mundis pour empêcher la fuite des tireurs ou d’éventuels autres attentats.

Le 25 février à une heure du matin, deux membres du commando se réfugient dans un konbini et prennent en otage l’hôtesse de caisse ainsi que deux clients s’y trouvant. La prise d’otage, désormais connue comme le siège du Wall Market de la rue Arasaka, prendra fin le 29 février, à 15 heures, après d’intenses négociations avec la protection civile, qui aurait joué sur la présence de tireurs d'élite autour de la boutique, aux murs intégralement vitrés, pour faire flancher les deux terroristes.

Les trois autres membres du commando arriveront à quitter la capitale au profit de la nuit, sur une barque motorisée manifestement prévue à cet effet, avec laquelle ils traverseront le Lac-Rouge jusqu’aux rives nord, sans doute dans le but de s’enfuir dans les montagnes. La Protection Civile, déjà déployée sur les rives, aura cependant remarquée leur véhicule et l’aura suivi jusqu’à une ferme abandonnée du côté de l’ancienne Haciendas Rouget l’Estaing, où commencera un siège qui durera plusieurs jours. Les rapports disponibles indiquent que les terroristes auraient vidés près de 49 chargeurs de fusils d’assauts. L’un des membres du commando se donnera la mort vers la fin du siège, les deux autres seront capturés le premier mars à 2h04 par une charge des Sœurs de Lame dépêchée en vitesses depuis la région militaire communale du nord. L’état de santé des terroristes n’est pas critique et ils devraient rapidement pouvoir se présenter à leur procès. Trois blessés – deux miliciens et une sœur – sont à déplorer chez les forces de l’ordre. Mais rien de « grave », selon le délégué du commissariat à la Paix.

À ce jour l’enquête de l’Égide continue. La thèse du crime idéologique semble être privilégiée par les inquisiteurs. En effet, plusieurs descentes auraient été organisées dans des lieux utilisés par des mouvements réactionnaires ou ultra-nationalistes « jugés capables d’avoir connaissance de la conjuration ». Les proches des terroristes et plusieurs figures de la réaction kah-tanaise ont aussi été appelés à se rendre à Axis Mundis pour répondre à plusieurs questions des inquisiteurs chargés de l’affaire. Le mouvement "féministe alternatif" de l’Iris d’Argent et sa fondatrice, la citoyenne Antigone Ornan-Munch, qui avaient défrayé la chronique électorale lors d’émeutes urbaines, seraient particulièrement visés selon des sources proches du dossier. La citoyenne se serait cependant rendue à Axis Mundis sans tarder, clamant son innocence et sa volonté de collaborer avec l’Égide. Un comportement bien inhabituel de la part d’une ancienne exilée fasciste, mais qui pourrait jouer en sa faveur durant l’enquête.

Cet attentat brutal commis contre le Grand Kah et ses représentants n’est jamais qu’un énième rappel que la révolution est permanente, car ses ennemis, eux, ne s’intéresseront jamais à la paix qu’elle leur offre.

Quant aux membres de la convention et citoyens hospitalisés, nous leur souhaitons un prompt rétablissement et, dans le cas contraire, nos plus sincères condoléances à leurs proches.


Post-Scriptum : La rédaction du Miroir Rouge apprend à l'instant le décès de la citoyenne Nuna Choque Caipa. Parlementaire brillante qui fut réélue première oratrice durant toute la période du comité de Volonté Public Estimable (1999 2007), on se souviendra d'elle pour son héritage politique important, apaisant les passions opposées d'un parlement en pleine recomposition et aidant ses membres à trouver le chemin du consensus durant pas moins de sept ans, ainsi que comme une mère aimante, et une philanthrope dont la fondation pour le développement du droit des femmes Afaréennes (F2DFA) devint en quelques années la quatrième plus grande ONG Kah-tanaise.

C'est une grande citoyenne et une femme importante qui nous a quittée.

https://i.pinimg.com/564x/cb/c2/ed/cbc2ed4e6bccc1a5f4ef7f4648f9028b.jpg
7195
Le Regard
Le Regard, une autre vision du monde.


Le programme spatial kah-tanais renaîtra-t-il de ses cendres ?

D’abord fleuron national avant d'être délaissé suite au coup d’État de 1985, le programme spatial kah-tanais est aujourd'hui au centre des attentions alors qu'un référendum communal a imposé à la Convention Générale de se saisir de la question.

Vieux lanceur dans la brume.

Bien qu’on ait tendance à l’oublier, le Grand Kah et l'aérospatial ont vécu vingt-cinq ans d’une idylle productive. Héritier des recherches pionnières menée par le bureau d’étude mécanique et aérienne "485", le premier programme spatial kah-tanais visait avant tout à mettre au point des armes intercontinentales capables de pleinement propulser la stratégie de défense de l’Union dans le nouveau siècle. Rapidement, les avancées dans les technologies liées aux lanceurs, aux communications, et les premiers essais réussis de mise en orbite géostationnaires d’objets artificiels, notamment la fusée-sonde Lucille, redirigèrent les efforts du Bureau 485 vers des recherches non-plus principalement militaires mais principalement scientifiques. Cette réorganisation s’est surtout faite suite aux pressions du jeune mais alors ascendant mouvement technocratique, et d’un grand engouement populaire encore visible à ce jour dans les productions littéraires et cinématographiques de l’époque. Outre l’abondance des publications de science-fiction, on peut noter l’omniprésente du Lanceur dans les films d’espionnage, et le Site de Lancement-3, dont l’imposante architecture servit de décors au mythique Thriller Huit serpents de velours noir.

S’il ne fut jamais le plus important des pionniers dans la course à l’espace, et s’il lança comparativement aux premiers de cordés une quantité relativement humble d’appareils, le Grand Kah demeura un acteur important de cette période charnière pour la recherche scientifique, satellisant plusieurs sondes d’observation à travers le système solaire, développant un système de satellite entièrement dédié à la surveillance de ses performances agricoles ainsi qu’un réseau de télécommunication intercommunal propre. Cette industrie aérospatiale servant principalement la recherche et les besoins de l’Union était appelée à se développer et à entrer dans l’économie mondiale par la grande porte. C’était en tout cas les plans du comité dit Cybernéticien, qui souhaiter louer les sites de lancement de l’Union et développer des satellites pour des pays tiers, incapables de couvrir les frais d’un programme de lancement. Ce plan ambitieux fut, comme bien d’autres, abandonné lorsque la Troisième Junte pris le pouvoir en 1985. Cet abandon pur et simple des ambitions spatiales du Grand Kah peuvent être mises sur le compte de l’influence que l’Église catholique avait sur la dictature. Rappelons ainsi que cette dernière a plusieurs fois durant le vingtième siècle condamnée la course à l’espace.

Depuis la révolution, l’espace reste un domaine globalement négligé par l’Union. Et si un vrai effort de recherche existe en ce qui concerne la conception de fusées à usage militaire et l’étude de phénomènes spatiaux, aucune structure n’est venue remplacer le bureau d’étude mécanique et aérienne "485". Une situation inexplicable voir même dangereuse, selon plusieurs chercheurs et citoyens, qui ont reçu le soutien de suffisamment de communes pour interpeller la Convention Générale à ce sujet. Aujourd’hui, la Confédération a tranché en faveur d’un réinvestissement massif en vue de créer un nouveau programme spatial kah-tanais, et de reprendre les ambitions des technocrates là où l’histoire les avait arrêtées.

Ce programme spatial porte pour le moment le nom de Bureau 485-2. Sa structure précise doit encore être élaborée par les professionnels du secteur, mais des efforts ont été faits pour rassembler l’ensemble des groupes communaux travaillant à l’entretien des observatoires astronomiques et des anciens sites de lancement. Ces groupes travaillant avec différent niveau de financement et d’efficacité, ce rassemblement s’accompagnera d’une analyse concrète des besoins d’un programme devant à terme amener à une rationalisation puis une modernisation des moyens de recherche et développement de l'Union dans ce domaine. Le citoyen Gilliams, représentant de la commission pour un programme spatial kah-tanais (CPSK) a été très claire : "le Grand Kah compte de nombreux talents brillants, et des archives très concrètes qui rendent possible de relancer l’exploration spatiale et le développement de meilleurs technologies satellitaires dans des délais plus courts qu'on ne le pensait". Le plus gros problème, à ce jour, semble être matériel : en effet, les infrastructures de production et de lancement sont vétustes, abandonnées depuis vingt-cinq ans à l'exception des plateformes pétrolières SL1, SL3 et SL4, récupérées par la garde pour y tester de nouvelles gammes de missiles.

Considérant les besoins des nombreux observatoires et les composants extrêmement particulier nécessaires à la construction de lanceurs, il a été décidé d’importer tout ce qui ne pouvait être conçu au sein de l’Union dans des délais raisonnables. Lentilles pour lunettes astronomiques et drones, revêtements thermorésistants, etc. A ce jour il n'existe tout simplement pas de production indigène permettant de bâtir des appareils à destination de l'espace. De grands efforts doivent ainsi être mis en œuvre pour créer une production locale devant rapidement remplacer ces importations.

Parallèlement à ces tâches extrêmement importantes, le bureau 485-2 s'est aussi doté d'une section chargée du déblaiement des anciens sites de lancement et de la protection du patrimoine historique aérospatial kah-tanais. De nombreux lanceurs et pièces d’une valeur historique importante rouillent dans les grands hangars abandonnés ou sur les plateformes pétrolières reconverties au début des années 60. Un héritage important que le bureau souhaite entretenir et exposer dans un effort de communication et de mémoire attestant le retour de l’Union sur la scène spatiale.

Outre l’évidente raison stratégique motivant cette relance du programme spatiale, la Convention considérant essentiel pour l’Union de pouvoir assurer seule la mise en orbite et l’entretien des satellites d’observation et de télécommunications nécessaires à son armée et son intranet sans-fils, des raisons plus pécuniaires ont été évoquées.

En effet, le bureau d’étude 485-2 a été adossé à une coopérative ouverte au marché extérieur, la Tzitzimitl (flèche perçante) Ad Astra. Cette entreprise reprend là aussi les vieilles ambitions kah-tanais où elles avaient été laissées, proposant dors-et-déjà de louer des sites de lancement et des lanceurs à des pays ne pouvant disposer de leur propre programme spatial, et espérant rapidement étendre ses domaines d’activité à la conception et à l’entretien de satellites, à la mise en place de missions orbitales habitées et à la création de « solutions d’observations terrestres » au service de particuliers, faisant sortir ce qui était jusque-là du domaine du militaire pour le mettre au service du plus offrant. L’important soutien dont jouit dors-et-déjà la Tzitzimitl, profitant de l’aide confédérale et d’un apport de capitaux privés étrangers attirés par la possibilité d’une forte croissance, promettent coopérative un avenir d'important acteur sur le marché, souhaitant même faire de l’ombre à quelques mastodontes historiques tel que Chan Aerospace. Pour le moment, ces fonds privés et communaux sont déjà mis à profit pour acquérir des talents étrangers et construire des structures de production et de lancement qui, si elles travailleront main dans la main avec celles du Bureau 485-2, répondront à d'autres commandes et devront donc pouvoir exister en parrallèle.

Un objectif aussi louable scientifiquement que rentable, en cette première étape extrêmement sensible qu'est la reconstruction totale d'une industrie aérospatiale crédible. Quoi qu'il en soit, les ambitions clairement affichées de l'Union promettent un avenir plus tourné que jamais vers les étoiles.
4312
La Rente
L'actualité de l'économie.


L’Industrie du bois à l’arrêt

Faute de débouchers suffisante, et du fait de l’augmentation constante de son efficacité, l’industrie du Bois Kah-tanaise est embouteillée, l’occasion pour les communes et syndicats de réfléchir à la gestion du bois dans l’Union.

Illustration coupe du bois.

Ce n’était pas arrivé depuis la Révolution de 92’, qui avait mis l’Union au ban du monde capitaliste et coupé par la même ses industries de leurs clients de connivence : la très prolifique industrie du bois kah-tanaise n’est plus capable d’écouler toute sa production. Cela parait étonnant, mais même en 2008, à une époque de très forte industrialisation faisant la part belle aux matières dites artificielles, le bois reste un matériau omniprésent et extrêmement rentable à exploiter. Le Grand Kah jouit de plus, de part la situation géographique de certaines de ses communes et républiques, d’espaces propres à la sylviculture de bois dits “précieux”, aux propriétés recherchées ou rare. Ce n’était donc une surprise pour personne de voir l’industrie du bois kah-taaise croître, d’année en année, sans rencontre de réelle difficultés. L’un des quelques secteurs économiques ayant été capable d’entièrement se moderniser et se réformer sans l’aide de l’intercommunale, la foresterie fait désormais face à un problème que certains annonçaient depuis longtemps : la demande est désormais plus basse sur la capacité de production des communes.

Pourtant la demande augmente. Les marchés étrangers sont de plus en plus nombreux à opter pour la qualité kah-tanaise et des campagnes de lobbying semblent pousser les consommateurs vers une favorisation des bois exotiques, se vendant plus cher que les bois natifs d’Eurysie ou d’Aleucie du nord. Le problème se situe plutôt du côté des communes, qui ont largement industrialisé leurs parcs de production, développant de meilleurs outils et méthodes de travail, élargissant les domaines de sylviculture en prévision à des commandes... Qui bien qu’augmentant, ne suivent tout simplement pas. Un problème d’autant plus épineux que le bois invendu finit par s’abîmer, perdre en qualité, et qu’il semble inenvisageable pour les acteurs de la filière de vendre la surproduction au rabais, au risque de déstabiliser le marché et d’attirer aux syndicats kah-tanais l’inimité des acteurs économiques étrangers.

« Ce n’est pas intrinsèquement grave », fait remarquer Nahuan Maopocx, délégué représentant du syndicat sud des sylviculteurs de l’Union. « La filière continue de s’auto-financer et ce n’est pas comme si nos gars étaient soumis au chômage ou au salaire comme dans d’autres pays. Mais si la cadence baisse, il va falloir qu’on réfléchisse sérieusement à quoi faire. »

Des solutions ont déjà été proposées par différents acteurs du monde économique et politique, montant jusqu’aux bancs de l’Assemblée des Communes et de la Convention Générale, ou une commission chargée de l’aménagement des terres s’est mise en contact avec les syndicats de sylviculteur. Leur proposition ? Profiter de la baisse de cadence pour réaménager certains des espaces exploitables. D’après la députée Miraïl Sokovitch, membre de la commission : « Beaucoup des sites de coupe fonctionnent encore sur des modèles industriels vieux de cinquante, cent ans. Il y a des améliorations et on se dirige vers un abandon progressif de la monoculture, mais faute de critères confédéraux sur ce qui compose ou non une gestion durable des parcs forestiers dédiés à l’exploitation, la plupart des syndicats sont obligés d’improviser. C’est un problème, la protection de notre environnement et du patrimoine économique durable est une affaire intercommunale, et devant s’organiser comme telle. » Selon la commission, les communes, républiques et syndicats les ayant reçus se sont montrés favorables à l’idée d’une étude complète de l’impact écologique de la filière. Cette dernière, extrêmement durable, pourrait par exemple accepter de revoir son fonctionnement ou certains aspects de la gestion des terres lui étant prêtées pour assurer aux générations futures un environnement sain, d’une part, exploitable, de l’autre. Un travail de longue haleine risquant d’impacter négativement la production de l’Union mais, selon Nahuan Maopocx, « Ces réformes doivent se faire progressivement, de façon à ne pas impacter tout le secteur d’un coup. Il n’y aura pas d’arrêt complet de l’activité et le ralentissement de l’activité ne devrait pas faire tomber la production en dessous du niveau actuel des commandes. » Malgré quelques critiques s’inquiétant du potentiel manque à gagner pour la confédération, ou des risques que représenteraient des normes écologiques trop restrictives ou inadaptées, le projet semble remporter l’adhésion de la majorité du secteur et des communes en dépendant directement.
7810
L'AVANT-GARDE SECTIONNELLE
Nous sentons l'air du temps.

13/11/2008
Nous exigeons le respect et la confiance.

Pour ce premier numéro de l'Avant-Garde Sectionnelle, un éditorial de la citoyenne Maiko, fille prodige de l'Union, sur la question de l'avenir du Club, du Grand Kah, et de la lutte à mort contre nos ennemis et tout ceux qui s'opposent à l'accomplissement de la destinée manifeste de l'Union.

"SI SI SI SI SI SI SI SI SI SI SI SI"

Il y a cinq-cent jours, notre mouvement naissant à Nayoga Lamanai. Cette première section de défense, fondée par la libre coopération des héros les plus vertueux de l'Union, ceux qui lui ont donné leur temps et leur vie, ou seraient prêts à le faire quand le besoin et la situation l'exigeront à nouveau, était comme une promesse faite à l'ensemble de la confédération : celle d'une prise de conscience des citoyens. D'un retour à la démocratie réelle, consommée, pratiquée par les gens du réel, dans un contexte réel. Loin des comités, des commissions, des administrations sinistres. Une démocratie de l'action et du sang jeune, chaud et puissant, battant dans les veines des combattants prêts à combattre pour sauvegarder leurs droits et le Kah.

Il y a un an, notre mouvement entrait à la Convention Générale, fort de dix-huit courageux représentant, incarnant enfin dans cette vieille institution dormante l’énergie revigorée de la jeunesse du pays. Dix-huit hommes et femmes, catapultés dans l'antre même des institutions par la guérilla électorale, la première victoire d'une bataille d'une rare intensité, opposant le peuple de l'Union et la dure réalisation que le Grand Kah est en danger, qu'il nous faut l'accepter pour pouvoir le sauver. Dix-huit pionniers, défrichant par leur arrivée, de nouveaux chemins où passeront bientôt les légions de leurs pairs. Un peuple légionnaire et libre, conscient des risques, conscient des enjeux, guerrier et héroïque.

Il y a deux cent soixante-sept jours, notre mouvement fut exclu du Comité de Volonté Public, nos propositions rejetées, nos avertissements ignorés par une majorité dont on ne saurait dire si elle est sourde ou stupide. Ce fut pour beaucoup des clubs traditionnels la fin de l'histoire, espérant pouvoir arrêter la vague en regardant ailleurs. Même ceux qui devraient être nos alliés, partageant pourtant jusqu'au moindre de nos constats sur la situation de l'Union et ses besoins, les exigences des citoyens, préfèrent rester à leur place acquise dans ce système de la défaite organisée. De la contre-révolution lente. Comment peuvent-ils être appelés radicaux, sinon par les éditorialistes fatigués de journaux qui croient qu'aimer l'Union est un grand acte révolutionnaire ! La vérité c'est que ces gens ne l'aiment pas : ils s'aiment eux, et croient l'aimer, mais son incapable de prendre les décisions nécessaires, passé les constatations, à rattraper une situation politique qui ne pourra pas s'améliorer sans une action concrète de notre part.

Il y a une forme de résistance de la part du système. Le Grand Kah est la démocratie la plus pure, parfaite, indubitablement exceptionnelle de l'histoire humaine. C'est aussi un système prompt à la fragilité, qui doit être entretenu avec soin et régularité, sans quoi il tombe entre les mains d'ententes sordides et silencieuses, qui reproduisent ici dans leur propre intérêt les schémas qu'elles critiquent ailleurs. La résistance du système en est l'effet. Ce n'est pas une saine plasticité assurant à nos institutions leur résistance. Ce n'est pas non-plus le mur humain, la collusion courageuse des représentants du peuple face à ce qui lui voudrait du mal : c'est l'incarnation pure et simple d'un système visant à assurer que la situation, qui avantage quelques-uns et prive les citoyens de leur droit à la démocratie, n'évolue plus. La Révolution, dit-on, doit être permanente. Alors pourquoi les modérés veulent-ils la gélifier ? L'épingler comme un papillon, sous une vitre où elle flétrira ? Si la révolution doit être permanente c'est que la situation chance à tout instant, et que les institutions doivent changer avec. C'est pourtant vrai, et nous le savons pour l'avoir observé dans notre histoire et notre actualité. Il y a définitivement quelque-chose de démocratique et d'essentiel à ce que l'esprit des institutions chance avec l'esprit de la culture, qui change constamment. La nôtre s'améliore, s'embellit, s'enrichit et offre au monde ses plus beaux textes philosophiques et politiques. Nous approchons progressivement d'une vision du monde effleurant le concept de réalité non-pas observable mais spirituelle, politique. C'est ce qu'ils appellent le futurisme. Notre décision consciente de ne pas nous attacher aux choses passées si elles ne sont plus utiles, ou belles. Car on fait toujours plus beau, toujours plus utile, ou mieux utile. L'évolution technologique et l'évolution culturelle avancent de pair.

Mais pas l'évolution des institutions, car celles-là sont prises en otages. Sinon comment expliquer cette situation que nous avons observée ? Qui nous a révoltée dans notre sang et notre chair, nous a fait bouillir d'une colère justifiée, tant nous avions conscience, de cette conscience qui perce les mensonges pour révéler tout ce qui est vrai et suprêmement juste, que l'on nous mentait ? Comment expliquer qu'aucun journal, soi-disant libres et indépendants, ne se soient saisis des questions que nous soulevions dans les communes locales et générales ? Que nos propositions soient systématiquement écarte, oubliées des notes de réunion, remplacées, censurées, castrées ? Une idée castrée ne peut donner d'enfants, nous reprocherait-on de penser à l'avenir ? Qui sont-ils, qui dictent à la presse de nous ignorer, aux universités de nous mettre au ban, aux représentants de la Convention de faire comme si notre programme, pourtant si nécessaire, si conforme aux demandes des citoyens et aux nécessités ayant émergées des dernières années, n'était qu'un ramassis de folies avec lequel on pourrait se moucher ?

L'après-révolution était une période terrible mais faste. Faste de courages, de nouvelles idées. Nous sommes beaucoup ses enfants, littéralement dans le cas de ceux de notre génération. Nous avons connu la reconstruction express de la plus belle construction humaine. Nous avons vu comme une économie matérielle peut être organisée, contrôlée, devenir en l'espace de peu de temps, puissante et productive. Nous avons vu comme des institutions brisées peuvent en dix ans, cinq ans, un an, se reconstruire des fondations à la toiture, reprendre leur place centrale dans la société, reprendre à leur charge toutes les nécessités de la Confédération. Nous avons vu comme l'Union, même battue et souffrante, pouvait massacrer ses ennemis. Nous nous souvenons du sang de ceux-là s'écoulant le long des marches des grandes pyramides, et la peur juste et misérable qui animait leurs yeux lorsqu'ils comprenaient, encore et encore, qu'ils ne vaincraient pas le cours de l'Histoire.

Mais nous parlons de vieilles gloires, de vieux souvenirs. Cinq ans. Dix ans. Quinze ans. C'est vieux, et ces souvenirs glorieux, liés à la révolution, aux opportunités du recommencement, ne doivent pas nous faire oublier les humiliations d'une part, les opportunités de l'autre : chaque jour doit être une révolution, chaque instant doit être changement, évolution vers le mieux. Il faut avoir le goût de l'éternel recommencement : Kah est une roue, et elle doit rouler.

Que les gens qui aujourd'hui s'opposent à nous sortent du bois et le disent clairement. Que les journaux ne nous ignorent plus : nous savons qu'ils nous haïssent, qu'ils nous haïssent ouvertement. Que les universités, creusé des idées nouvelles et du futur, s'ouvrent enfin à nos propositions. Que celles-là, portées par le peuple et les comités, puissent enfin prétendre être écoutée à la Convention, et aider à sauver cette Union. Que l'on nous respecte enfin, car nous sommes l’avenir, la vague qui vient, et que ce que nous annonçons maintenant, c'est que nos demandes pourraient devenir exigences, si la vieille-garde persiste à nous ignorer.

Qu'elle s'exprime pour de bon : elle a bien servi, en son temps lointain. Qu'elle nous dise pour de bon si maintenant elle sert mal par cynisme, trahison, ou erreur sincère. Et qu'elle prenne acte. La vieille-garde est-elle devenue ennemie de l'Union ? L'a-t-elle fait exprès ? Il reste encore pour elle l'occasion de se rattraper en débarrassent le plancher, en laissant la place à ceux qui ont encore la foi, l'énergie nécessaire à faire la révolution.

Quelle cesse cette conjuration contre la jeunesse vouée à la remplacer, et comprenne que son rôle n'est plus à la direction des affaires si elle n'est plus capable de les diriger vers l'avenir. En cinq cents jours, notre ascension a été fulgurante malgré le mépris de cette classe d'enracinés et de mous. Notre direction reste la même, notre détermination intacte, et nous seront bientôt incarnés par chaque citoyen, qui comme nous l'avons fait jusque-là, s'érigeront vers de nouveaux succès.

Nous approchons de la vitesse maximum, l'Union suivra. Ils peuvent embrasser le mouvement, ou être laissés derrière. Pour notre part, l'avenir nous attend, et nous le saisirons.
17156
Akai Kagami
L’Observateur du bien Commun, Bulletin officiel et quotidien du Parlement Général.

24/03/2009

Sur la Question de la régulation du financement confédéral de la Garde et des fonds alloués aux secteurs de la recherche et de l’éducation, portée par la Citoyenne FUEZ.

Le Citoyen CAUCASE arrive au Parlement Général à 15H45. L’ordre du jour suit son cours jusqu’à 16H00 où la question de la régulation du financement confédéral de la Garde en rapport aux fonds alloués aux secteurs de la recherche et de l’éducation, proposée les Amies de la Commune le 14/03/2009 doit être discutée ; La Citoyenne FUEZ, rapporteuse du projet, se rend à la tribune centrale sur invitation du Premier Orateur de la Convention.

C. FUEZ (AdlC) : « Citoyennes et citoyens. En premier lieu je tiens à remercier la Convention, au nom de la commission ayant travaillé à la proposition à propos de laquelle je dois m’exprimer aujourd’hui, d’avoir accepté qu’elle soit discutée et ce malgré son aspect extrêmement polémique. Comme tout ce qui a rapport à la défense de l’Union, que ce soit sa forme, sa gestion, son financement et le rôle de la force composée à cette occasion, nous ne pouvons pas ignorer que ces discussions enflamment immanquablement les bancs de l’Assemblée générale. De même, les communes commenteront sans cesse notre décision, puis les médias, les citoyennes et citoyens. En fin de compte un tel sujet est si éminemment important que la société civile nous reprendra si nous ne prenons pas le choix qu’elle juge appropriée. Il convient donc que nous exprimions ici l’étendue de nos arguments et qu’ils soient entendus d’une part, compris surtout.

Inutile de revenir sur l’histoire de la défense confédérale. Son histoire récente est fraîche dans nos mémoires et, aussi, dans l’actualité. Rappelons que c’était le cheval de bataille de celles et ceux nommés au Comité de volonté publique sur leur dernier mandat. Certains ici étaient présents lors des débats ayant amené à la re-professionnalisation de la défense communale. Le texte qui avait émergé de ces discussions avait été créé dans la douleur et dans le compromis. Déjà à l’époque, les Amies de la Commune et d’autres mouvements soulignaient l’aspect extrêmement insatisfaisant du traité établi alors sur la question de la gestion de cette nouvelle force armée professionnelle. »

(Elle s’interrompt. Chahut sur les bancs des radicaux.)

P.O. BENEDICT : « Citoyens, s’il vous plaît. Ne m’obligez pas vous rappeler à l’ordre avant que des propos réellement polémiques aient été prononcés. »

C. FUEZ (AdlC) : « Cet aspect extrêmement insatisfaisant a été souligné par d’autres membres de la députation générale et communale. Elle a été soulignée jusqu’à sa conclusion logique et regrettable. Je ne viens pas pointer du doigt le précédent comité de Volonté Publique, dont le travail est étonnant et dont même nous qui n’apprécions pas toutes ses décisions, systématiquement en faveur des communes et avis radicaux et interventionnistes, devons admettre qu’ils ont chaperonné notre démocratie de façon efficace durant ses années de reconstruction. Cependant ! »

C. BURTON (CdA) : « Et nous y voilà ! »

C. FUEZ (AdlC) : « Nous connaissons tous le résultat de la pensée militariste du comité Estimable ! Trente avions abattus à nos portes, pour soutenir une aventure d’avant-garde qui ne concernait pas l’Union et dont le résultat a été des morts et de nouveaux ennemis ! »

C. YEZIN (CdA-G) : « Vous avez beau jeu de critiquer, si on vous écoutait il n’y aurait même pas de Garde ! Nous serions cul-nus ! »

C. FUEZ (AdlC) : « Eh bien citoyens ? Peut-être, mais ce ne sont pas les Amies de la Commune ou les modérés qui ont été favorables à la guerre. La défaite qui a suivi est toute pour vous ! En fait, je dirais même que l’humiliation est la vôtre, et uniquement la vôtre. Et… »

(Elle s’interrompt, car le premier orateur lui dit quelque-chose. Puis reprends.)

C. FUEZ (AdlC) : « De toute façon l’histoire tranchera et la députation a déjà tranché. Le Comité Estimable s’est dissous. Nous nous souvenons peut-être du discours du citoyen Aquilon, qui était alors à ma place et s’adressait à la Confédération comme il sait bien le faire. »

(Rires dans les bancs de la modération. La citoyenne Fuez fait mine de sortir une feuille de l’intérieur de sa veste, qu’elle pose sur le pupitre.)

C. FUEZ (AdlC) : « Il a dit, je cite. Je sais que la mission de l’Estimable n’était pas de concevoir une stratégie d’ordre militaire. Les auspices généreux de l’ouverture, de la reconstruction et de la prospérité nous ont donnés le devoir de remplir une mission essentielle et satisfaisante, tout en essayant de nous aveugler lorsque notre regard s’attardait sur les questions fâcheuses. Aujourd’hui nous le disons : c'est notre erreur. Nous aurions dû prendre conscience des limitations même de notre mission, et demander la dissolution de la Commission dès la question de l'armée avancée. Nous avons terminé notre mission depuis trois ans. Réparer ne suffit plus. Réparer n’est plus nécessaire. Il faut construire, et construire dans tous les domaines. Fin de citation. La Convention a alors voté la dissolution du Comité, car effectivement la reconstruction était terminée et la question sous-jacente de la construction, tout court, était en suspens. De même, la question d’un point de vue sur la question militaire. Les élections générales ont été l’occasion pour nous de rejuger le problème. J’en prends pour preuve que nous avons élus un programme hybride. N’en déplaise à la citoyenne mauve, qui voulait que la convention n’élise aucun comité et traite seule la question. Elle sera peut-être heureuse d’apprendre que c’est, à une échelle peut-être un peu moindre, le projet que portent aujourd’hui les Amies de la Commune. »

(Des applaudissements. Quelqu’un sur le banc des interventionnistes cri  « Aux faits ! ».)

C. FUEZ (AdlC) : « J’ai ici des chiffres qui émanent des organes de planification démocratiques. Ces chiffres ont été diffusés largement et repris par certains journaux. Ceux d’entre vous qui s’intéressent à la presse spécialisée n’auront qu’à relire le dernier numéro d’Outright. Aux faits, faux faits, je viens aux faits ! Laissez-moi un instant ! Donc ! Selon ces chiffres, la croissance économique de l’Union entre la période 2008 et 2009 a été de 11,66 % contre 10,43 % entre 2007 et 2009. Soit une hausse équivalente à celle de des années 2001 à 2002 et 2002 à 2003, apex du miracle économique kah-tanais. Cette croissance extrêmement élevée s’est faite malgré le phénomène de plafonnement économique bien souvent théorisé qui devrait, avec l’accroissement de notre richesse produite, faire baisser le pourcentage de croissance. En bref ce 11 % de croissance est d’autant plus notable qu’il est relatif. Globalement, 103,68 milliards de dollars de 2007 à 2008 contre 128 de 2008 à 2009. Et cette richesse a été produite, je tiens à le dire, malgré un net accroissement des dépenses militaires. 

Cette petite démonstration n’est pas un tour de passe-passe. Elle tend simplement à souligner ce que nous savons déjà. L’Union a pour elle de nombreuses qualités, dont une qui nous met à l’abri, en fait, de la vindicte des nations capitalistes. Nous avons une économique extrêmement dynamique. Nous sommes un pays productif. Plus important encore, nous avons des liens importants avec le monde économique capitaliste. Beaucoup de ces mêmes radicaux pour qui le capitaliste est un animal stupide dont la seule boussole et le gain court-termiste n’arrivent pas à voir la conclusion logique de leur raisonnement : le capitaliste, s’il est vraiment ce genre d’animal économique, aime le Grand Kah, car il peut y faire affaire. Il y fait déjà affaire. Selon la logique même de nos militaristes les plus doctrinaires, notre Garde ne devrait pas être plus puissante qu’elle ne l’est déjà, car le Grand Kah n’encourt pas de risques plus importants que ceux déjà établis et ceux déjà compris dans le financement initial de la Garde.

La vraie menace pour le Grand Kah, cependant, c’est le déclassement de son économique. Le confort de vie des citoyens de l’Union est dépendant de notre capacité à produire et à importer, et ces capacités dépendent d’un maillage complexe dont la clef de voûte est, selon nous, la recherche et l’éducation. »

(Elle s’interrompt pour boire un peu d’eau, et car les représentants de la Section Défense et du Club de l’Avant-Garde commencent à parler entre eux, provoquant un certain brouhaha. La citoyenne Fuez prend une grande inspiration, plis ses fiches et hausse le ton.)

C. FUEZ (AdlC) : Oui ! Je ne peux pas nier que je ne crois pas, sur le plan philosophique comme politique, à la guerre et à l’Intervention ! Je ne peux pas nier que pour moi notre révolution est une révolution d’aide et d’entre-aide ! Que nous aidons les travailleurs et citoyens du monde entier en démontrant que d’autres modèles sont possibles et souhaitables ! Nous croyons au féminisme, à l’écologie et au fait d’armer les révolutions des autres ! Nous croyons aussi que tout pouvoir doit revenir aux communes ! Nous ne croyons pas, comme certains ici, qu’il faille partir baïonnette au canon tuer l’ennemi de classe, qu’il faille imposer notre révolution à d’autres peuples, qu’il faille centraliser le pouvoir pour augmenter une quelconque efficacité militaire. Par conséquent, c’est vrai, nous ne croyons pas, sur le plan philosophique et politique, je ne crois pas, en tout cas, que la Garde doive devenir une Armée. Je ne crois pas qu’elle en ait la vocation, je ne crois pas qu’elle en aura la mission ou l’obligation. Permettez-moi de vous rappeler que le programme que nous avons élu après les longues discussions d’il y a un an, était un programme de réindustrialisation, de renforcement des infrastructures communales et d’égalisation des pouvoirs et des chances pour chacun ! Les investissements et augmentations de budget de la Garde peuvent être compris et excusé, dans ce cadre, parce qu’elles expriment une inertie, celle de projets déjà entamés et qu’il fallait bien terminer. Ce qui a été remarquable de 2008 à 2009, maintenant, c’est que dans une large mesure le programme élu a été respecté et que les infrastructures ont été largement reconstruites, financées, que les communes les plus isolées ont été ramenées à leur fonction politique et intercommunale.

Aujourd’hui nous avons atteint le seuil honorable de soixante-quatre unités scientifiques théorique. Ce qui signifie qu’en termes de production d’idées et de technologies nous sommes désormais au même niveau que les Pharois et supérieur à l’Alguarena. Pourquoi en parle-t-on si peu ? Je sais que certains ici ont l’esprit un peu loduarien, que tout ce qui n’est pas un porte-avion ne saurait trouver grâce à leurs yeux. Mais c’est bien le problème : cette convention a oublié le long-terme.

Le projet que nous portons est simple. C’est un projet de sanité, de vigueur démocratique, et de respect des engagements. C’est un projet, aussi, créé de façon consensuelle, et qui devrait satisfaire les plus militaristes d’entre vous par son aspect proprement malléable. Alors du calme, et que l’on m’écoute jusqu’à la fin.

Notre rattrapage du retard en pure unité de recherche ne suffit pas à rattraper le retard accumulé en termes de recherche et développement pur. Si l’on considère que c’est de l’avance technologique que vient le salut comme nos camarades du Club Technocratique, ou même, soyons fous, l’exemple tout à fait parlant de la défaite militaire du Golfe Nord, où notre aviation a souffert de son retard technique, on est obligé de se dire que nous avons besoin de plus de moyens. Nous devons rattraper notre retard et, par conséquent, continuer de financer la recherche. Le palier atteint, disons le palier Pharois, est insuffisant car il ne nous permettra pas de devenir les meilleurs des meilleurs. C’est pourtant le but, si nous voulons faire briller le modèle communaliste.

Bref. Ce rattrapage nous le devons moins à une décision commandée par les commissariats comme à l’époque du comité Estimable, mais à une décision des communes. Nous la devons au citoyen Caucase qui leur a laissé les mains libres : ça s’est jouée entre les communes et le commissariat, sans intervention de la Convention Générale.

(Réactions mitigées. Des gestes d’approbation du côté des communalistes, quelques grognements chez les centralisateurs.)

C. FUEZ (AdlC) : Les communes, libérées du court-termisme, ont été en mesure de développer une politique de financement tout à fait officieuse et jamais réellement exprimée telle quelle : en bref, les investissements militaires n’étant pas directement utiles aux communes, ils n’ont été réalisés que périodiquement, pour répondre aux exigences de la planification de la défense sans chercher à la dépasser. Au lieu de ça tout a été fait par les communes pour se permettre d’obtenir à terme plus de citoyennes et citoyens qualifiés. Ingénieurs, experts, techniciens que le monde nous enviera dans les prochaines années. Nous pouvons grossièrement voir en regardant les chiffres que pour une dev-lib donné à l’armée, neuf étaient données à l’industrie et trois à la recherche et à l’éducation. C’est tout le sujet de notre projet. Imposer cette même logique à la Confédération pour éviter les courses en avant stupides : assurer que toute augmentation du budget militaire ne se fasse jamais qu’au service des citoyennes et citoyens, et ne puisse se faire sans une augmentation triple dans le projet central, ou équivalente dans le projet annoté. Pas une chaîne de production de fusils sans trois salles de classe. Pas un nouveau sous-marin sans trois laboratoires. C’est le sujet de ce projet de loi.

(Elle retourne aux bancs de la Modération. Des discussions s’engagent entre les commissions et élus. La citoyenne Maiko, de la Section Défense, demande à prendre la parole. Elle lui est accordée.)

C. MAIKO (SD) : « Un bien long discours. Dommage qu’il contienne autant de mensonges que de mots. »

(Hués dans les bancs de la droite. On essaie de le faire taire.)

P.O. BENEDICT : Citoyens, il n’y aura pas d’interruption de séance, laissez la citoyenne parler.

C. MAIKO (SD) : « Merci citoyen premier orateur. Autant de mensonges que de mots, disais-je. Ou peut-être que ce n’est pas encore assez clair. Nous venons d’entendre tout ce que les rangs des "utopistes", qui seraient touchants s’ils n’étaient pas si retors, ont à dire pour la défense de leurs projets. Désarmer le Grand Kah, en fait. C’est bien l’idée qu’a avancée la citoyenne m’ayant précédée ici. Désarmer le Grand Kah. Oui. Tout se paie et nous avons déjà beaucoup payés. Pensez-vous vraiment que l’on puisse, aujourd’hui, évoquer le nom des trente martyrs du nord, et des nombreux autres qui sont morts pour la liberté sur les plages du Pontarbello, pensez-vous que l’on puisse évoquer leur nom pour défendre le désarmement ? Enfin ! Ne me faites pas rire, même si c’est jaune ! J’ai ici la liste de toutes les victimes et… »

(Huées massives venant de la plupart des bancs. Le Premier Orateur retire son chapeau et le pose sur le bord de son pupitre, intimant le silence. La citoyenne reprendra d’un ton moins énergique.)

C. MAIKO (SD) : « Désarmer l’union, je disais. Car pendant que nos dépenses militaires seront amputées par ce petit stratagème, nos ennemis existentiels, eux, ne se priveront pas de financer leurs projets impérialistes. Dois-je vous rappeler combien de milliards sont alloués à l’armée Alguarenos ? Lofoten ? Dois-je vraiment insister sur ces chiffres que nous connaissons tous ? Parmi les grands, l’Union est une moyenne. Et si nous persistons à l’empêcher de réaliser son potentiel, elle finira grande parmi les moyens, mais absente de tout les enjeux qui comptent ! Ah ! Nous avons des ennemis à nos portes, littéralement. Entre nous et l’Aleucie, un mur de canons et d’acier qui se renforce, s'érige toujours plus haut, et attend son heure pour nous écraser. Et magnifique homme de paille, citoyenne. Représenter les amoureux de l’Union, ceux qui veulent sa survie, à des imbéciles incapables de la moindre analyse géopolitique. Grossier et injurieux, mais magnifique car dans la droite ligne de votre pensée à vous et à tout les encrassés du vieux monde. Le jeune monde n'est idiot. Et certainement pas aussi naïf que vous. Les capitalistes ne voient pas que le profit. Nous le savons. Ils voient aussi venir leur mort. Car ce sont des créatures intelligentes et soucieuse de leur survie. En bons parasites. Ils voient ce que nous représentons, et voudront y mettre un terme. Vous pensez vraiment que leur vendre des ressources, des habits, leur louer notre main d’œuvre comme autant de serfs, d’esclaves salariés, changera quoi que ce soit à la vérité historique ? Même dans cette logique, vous ne voyez donc pas qu’il serait encore plus rentable pour eux de nous éliminer ? Liquider la convention, raser les commissariats sous les bombes, piller nos ressources, se saisir de nos usines ? C'est le destin que vous nous préparez ! Axis-Mundis en feu, Lac-Rouge, une ruine ! Ses citoyens, autant d'esclaves. Vous riez ? Vous oubliez qu'ils l’ont déjà fait ! Trois fois, ouvrez donc un livre d’Histoire, un de ces manuels scolaires que vous chérissez tant, et lisez ! Trois fois dans notre histoire nous avons été soumis à la dictature du grand capital étranger ! Et votre réponse ? Déposer les armes ! Eh bien voyons ! Avec des ennemis comme vous, ils n'ont pas à s'en faire...

Mais vous êtes plus malins que ça. Plus fins. On doit le reconnaître, je le reconnais. Vous ne dites-plus "Désarmons l’Union". Vous avez cessé de scander "Dissolution de la Garde". Maintenant vous dites, "limitons sa croissance", "réfléchissons avant de la financer", "soyons contre le meurtre et les morts". Moi je dis, soyons pour la défense et la révolution. C'est ce que pense aussi l'Union.

Ah ça, vous avez joué avec des chiffres pour nous signifier comme votre projet était sensé. Bien pensé. J’ai une question à vous poser, maintenant ; Vous connaissez le prix d’un porte-avion ? Citoyens, quelqu’un ici saurait-il me donner le prix d’un tel système d’arme ? »

(Des cris sont poussés dans les rangs des radicaux. « Dix millions ! », « Cent millions ! », « On est pas en enchère ! ». Un citoyen hurle du côté des modérés utopistes.)

C. ACCUPUELCO (P) : « Mille milliards, tant qu’on y est ! »

C. MAIKO (SD) : « Très spirituel. Mais c’est peut-être bien ce qu’on finira par payer en livres de cours si l’on vote cette loi. Les besoins de l’éducation et de la recherche ne sont pas ceux de la guerre. Nous avons cette chance de pouvoir concilier les deux : l’éducation de nos meilleurs scientifiques ne coûte rien en comparaison au financement des appareils nécessaires à notre défense. Et imaginez maintenant que l’on doive réellement attendre d’avoir, pour chaque nouvel avion, chaque nouveau vaisseau, chaque char, de quoi financer le triple dans un secteur scientifique ou éducatif ? Intenable. Ce serait intenable. C’est une mesure populiste, voilà ce que c’est ! L'ennemi de notre démocratie ! Une mesure qui ne sert qu’à créer un discours anti-militariste. Elle a l’apparence du bon-sens même si elle est réalisable. L’Union s’en retrouvera à financer des fusils pour ses hommes, là où il lui faudrait des missiles et des bombardiers qu’elle ne pourrait de toute façon plus se fournir. Et croyez-vous que vous défendrez l’Union de ses ennemis avec des universités ?

C. EMEN (T©) : « Nous la défendrons de vous ! »

C. MAIKO (SD) : « Voter cette loi, citoyens, c’est assassiner l’Union, avec préméditation. »

(Fin de la session. Les élus de modérés et radicaux envahissent les bancs du centre pour tenter de convaincre leurs camarades.)
0
Akai Kagami
Le Miroir Rouge, définitivement radical.


Manifestation de vétérans à Kōtei Heika

Place force de l’antifascisme international, Kōtei Heika no minato et le Grand Kah ont été secoués par une série manifestations non-violentes organisées à l'initiative des vétérans volontaires s'étant rendu en Loduarie lors de la révolution. Dans leur viseur ? Une publication svobansk-normanienne.

Chinese Veterans Protest for Better Government Benefits - WSJ

C’est l’histoire un peu étonnante d’une publication qui aurait très bien pu rester dans l’ombre. Une publication qui aurait très bien pu ne jamais atteindre le Grand Kah aussi largement qu’elle l’a fait et, plus important peut-être, d’une publication si hautement polémique qu’on en vient à se questionner sur les objectifs réels de ses auteurs et publicateurs.

Car il n'allait pas de soi qu'une publication de langue serbe soit traduite en français puis en syncrelangue. Pas dit non-plus que son contenu réveil un tel sentiment de colère chez la population plutôt sage et ordonnée de la côte Ouest de l'Union. C'est pourtant ce qui s'est passé, et pas moins de quarante-six-mille kah-tanais l'ont fait savoir avec des petits comités de quelques centaines d’individus organisant des setting dans plusieurs villes du pays, et un discours sur la place communale d’Axis Mundis. C’est dans la "Ville des Brigades", comme on surnomme Kōtei Heika no minato, le Port de l’Empereur, que le gros plus gros des évènements a eu lieu avec un cortège de presque huit-mille personnes, composé de vétérans, de leurs proches et de militants divers.

C’est que le Grand Kah, et plus particulièrement Kōtei Heika, ont des liens historiques avec l’Eurysie et la Loduarie. Des liens que certains de nos citoyens ont vécu dans leur chair. Des liens qui ne pouvaient que les pousser à faire entendre leur voix dans ce qui est en train de devenir une affaire des plus internationales.

Rappelons les faits. "A felszabadult" (les libérés), première publication Svobansky et seconde publication normanienne en terme de tirage, a fait paraitre dans son édition du 18 mai un article contenant l’interview de l’ambassadrice nationale en Loduarie, point qui ne peut que lui donner un aspect autrement plus séminale et légitime. Si le lecteur avisé s’attend peut-être à lire une énième analyse de la diplomatie musclée du régime communiste, ou une critique de ses instances gouvernementales, c’est un texte autrement plus polémique qui a été diffusé, prétendant faire écho à la Conférence pour la Paix de Leylo, et le faisant en fait d’une façon dont on suppose qu’elle a dû irriter plus qu’autre-chose nos camarades du Commissariat aux Affaires Étrangères.

Résumons en substance cet article (traduit en français par nos confrères Loduariens et en syncrelangue par ceux de Paltoterra News Network, en complément de leur suivi de la Conférence de Leylos, que nous saluons). Cet article prend d'entrée de jeu un ton extrêmement accusatoire, évoquant ainsi la "défense" de pays, pays qui seraient pointés du doigt par d'autres comme principaux acteurs de l'instabilité continentale. S'il convient de remarquer qu'une analyse internationale digne de ce nom se serait empressée de donner des sources, nous devons aussi souligner par pur professionnalisme que ce premier tour de table n'avait pas tant pour but d'évoquer la "défense" de qui que ce soit, mais plutôt les doléances des gouvernements invités. En ça il peut effectivement y avoir accusation, mais la décision prise par la plupart des invités a été, jusque-là, d'évoquer des problèmes et des solutions à ces derniers.

D'entrée de jeu le journaliste du Libéré évoque la "mégalomanie" du dirigeant Loduarien, critiquant les décisions prises par son gouvernement en matière de représentation. Il y a aussi une critique évoquée de la démocratie communiste. Cet article ne visant pas à devenir une critique de la Loduarie, qui serait nécessaire, mais nous éloignerait du sujet, concentrons-nous plutôt sur le passage qui, a lui seul, a suffi à sortir les lecteurs kah-tanais de l'indifférence pour les plonger dans ce que certains des vétérans défilant aujourd’hui qualifient de "Juste colère".

"[…] Abordant tantôt la révolution Loduarienne qui n’a causé que massacre et dévastation causé par des soi-disant fascistes (ce qui est bien entendu invérifiable étant donné qu’aucun document abordant le sujet n’a été dévoilé) assoiffés de sang."

Soi-disant fasciste. Les mots sont dans la droite ligne, proprement inflammatoire, de ce brûlot d’article. Les mots sont, aussi, proprement choquants pour quiconque a une vague notion d’Histoire. Proprement révoltant, enfin, pour les kah-tanais ayant participé à cette guerre révolutionnaire.

Si nous considérons tout à fait légitime de critique un régime Loduarien aux multiples dérives, à la gouvernance encore incertaine et peinant manifestement à normaliser et son fonctionnement, et ses relations diplomatiques, il est inacceptable pour les journalistes d’une publication dont le tirage justifierait à lui-seul un regard plus apaisé sur l’actualité et une analyse d’un niveau tout à fait supérieur, de mener cette critique sur la base du négationnisme historique. C’est en tout cas ce que semble exprimer les réactions de la presse kah-tanaise et celle, courroucée, des associations de brigadiers vétérans.

Rappelons ainsi que pas moins de vingt-deux mille volontaires, répartis dans une vingtaine de brigades sont partis combattre en Loduarie. À cette époque où l’Union ne disposait pas d’une Garde, ses actions en faveur de l’antifascisme se faisaient à l’initiative de la population selon le modèle éprouvé du volontariat international. Ces hommes et femmes ont rejoint les batailles d’un pays en guerre et constatés par eux-mêmes de la nature particulièrement violente du régime Loduarien d'alors. Plus précisément, de sa nature immanquablement fasciste. Si l’exagération de l’historiographie officielle Loduarienne a souvent été pointée du doigt et critiquée, notamment le nombre de morts et de disparus qui semble globalement exagéré, des témoignages, des études indépendantes et des analyses académiques d’un excellent niveau attestent très largement de la nature fasciste du régime renversé ("Notes sur la Loduarie", "Des hommes comme vous et moi", "Les Crucifiés", pour citer les textes les plus largement diffusés et facilement accessibles). La révolution Loduarienne est critiquable, mais remettre en cause les souffrances immenses qui l’ont procédé est tout à fait incompréhensible. Une faute professionnelle et humaine.

C’est cet extrait de l’article qui a tourné en boucle sur l’essentiel des forums de l’Intranet de l’Union, accompagnés de réactions aussi vives que l’on peut les imaginer. Les manifestations du jour, organisées de façon ordonnée par les brigades et, aussi, certaines communes et clubs interventionnistes, réclament purement et simplement l’intervention du Commissariat aux Affaires Extérieures pour rectifier ce qui est considéré comme une injure faite à tous les volontaires kah-tanais morts d’une part, et à tout les loduariens assassinés par le fascisme de l’autre. Peru Inatta, une fonctionnaire du Commissariat, a accepté de commenter la situation.

« Tout ça n’a pas vraiment vocation à devenir une affaire internationale, mais nous ne pouvons pas nier que beaucoup de citoyens ont été choqués par cet article. Le sentiment du peuple kah-tanais a été blessé. Nous suivons l’actualité avec beaucoup d’attention. » Et un de ses collègues, désirant rester anonyme, d’ajouter en off. « C’est une dérive extrêmement inquiétante. Une ambassadrice a associé sa parole à ce torchon. Maintenant nous sommes obligés de considérer que c’est la ligne officielle de l’État Svobansk. Et si cet État se met à nier le fascisme, on est pas sorti de l’auberge. »

Une inquiétude que n’auront pas manqués de partager les manifestants. Zereo Itxcal, fils d’un des vétérans de la guerre et qui manifestait pour l’accompagner nous a ainsi indiqué que ce n’était pas tant le négationnisme qui l’avait choqué, mais « Le passage où ils comparent l’UNCS à une bande de fascistes en puissance. Y’a de l’autoritaire là-dedans, pas de doute. Mais des fascistes ? Entre ça et le reste de l’article c’est à se demander s’ils savent ce que le mot veut dire, non ? » Et d’une autre manifestante, Naomi Mulder, étudiante en science-politique à Lac-Rouge, d’ajouter : « On embrigade pas des pays. On embrigade quelqu’un, ou une population. Embrigader un pays revient à nier la capacité des gouvernements à prendre une décision indépendante. C’est, complètement con (sic) de dire ça. ».

Des critiques ont aussi fusées contre l’intervention « hors-sol » d’une ambassadrice insultant le dirigeant du pays avec lequel elle est sensée soignée les relations de son État. Son petit commentaire sur les paysages pittoresques du pays lui auront d’ailleurs valu le surnom de la « Vacanciaire » dans les forums kah-tanais, c’était ça où « La grosse bourgeoise, mais ça faisait un peu trop long. » nous a confié Jackpoint, l’un des principaux modérateurs de Coatlicue BBS , plus importants bulletin board system de l’Union.

Quant aux manifestations ? Selon leurs organisateurs, elles continueront jusqu'à obtenir satisfaction, quoi que cela puisse vouloir dire. Plusieurs initiatives en faveur de la mémoire des victimes du fascismes ont dors-et-déjà organisées pour dans les prochaines semaines. Les regards se tournent maintenant vers la Svobansky-Normanie.
8082
Le Regard
Le Regard, une autre vision du monde.

12/07/2009
La recherche croît pour répondre aux besoins de la recherche.

Profitant de la politique volontariste de la Convention et des communes, la R&D Kah-tanaise développe l’un des plus haut potentiel au monde : la question pour les comités et leurs critiques est de savoir jusqu’à où cette expansion sera utile.

Bangkok University

L’investissement dans les domaines de la très haute technologie était l’une des propositions du programme Estimable 2, défendu par le citoyen de Rivera lors des dernières élections générales, et si le programme adopté ne fut finalement pas celui de l’ancien comité, les partisans de ce dernier doivent se frotter les mains devant la tournure qu'ont pris les évènements. Qualifié par certains de véritable renoncement de la citoyenne Meredith, les partisans de cette dernière pointent plutôt du doigt un « impératif économique », ou encore une « capitalisation » sur les « forces réelles de l’Union », dans la droite lignée du modèle Cool Kah-tanais ayant émergé en ce début de millénaire et respectent à la lettre les engagements pris par la convention lors de la ratification du programme de développement kah-tanais.

Dans les faits et quoi qu'en disent les plus querelleurs ou militants des représentants communaux, on ne peut pas nier que la remarquable croissance des moyens de recherche de l'Union. La recherche kah-tanaise est ainsi passée dans la seule année 2009 d'un budget estimé de 53 milliards d'unité à 59 milliards, sans compter les programmes et initiatives intersyndicales devant se terminer dans les prochains mois. S'il est difficile de donner une estimation du budget total alloué à la R&D en fin de course, on peut au moins comparer cette augmentation à celle des principales puissances scientifiques de la planète : ainsi, le Grand Kah est passé d'un budget de 53 à 59 milliards contre 54 à 55 pour l'Alguarena et 51 à 56 pour le Pharois. L'Althalj, enfin, que certains voyaient déjà débarquer dans la « cours des grands », a optée pour une politique de développement peut-être plus adaptée à sa faible population en plafonnant pour le moment le budget de la recherche et de l'éducation à une somme estimée de 49 milliards d'unité.

Cet investissement massif se traduit aussi par un relatif rattrapage du "retard" technologique de l'Union. On estime ainsi que le niveau de recherche total kah-tanais est passé de 158 à 187 (augmentation de 29) sur la seule année 2009 contre 210 à 222 (augmentation de 12) pour l'Alguarena et 183 197 (augmentation de 14) pour le Pharois. Si cette croissance éclaire est aussi à mettre sur le compte de la facilité qu'il y a à développer ou acquérir des techniques et compétences existant ailleurs, on peut estimer que le Grand Kah pourra rattraper son retard dans les prochaines années voir, tout simplement, inverser la tendance.





Maintenant qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Pour certains, que l’autarcie nécessaire à la sécurité du modèle Kah-tanais serait en danger de disparition face à des investissements insuffisants dans les domaines de l’industrie lourde. Car c'est en effet un choix et un équilibre entre les besoins des différents secteurs de l'économie kah-tanaise. Des besoins auxquels la planification démocratique et les programmes budgétaires successifs peuvent répondre. Certains estiment ainsi qu'une trop forte orientation des dépenses de l'Union dans l'éducation et la recherche pourrait à terme provoquer le déclin des industries lourdes intercommunales et des moyens de production de l'Union. Sont notamment pointées du doigt l'importation de matériel militaire étranger. Il est impensable, nous dit ainsi le citoyen Xaolt, du Club des Splendides, que des fonds kah-tanais profite à l’expansion de modèles capitalistes hors de nos frontières là où un investissement massifs dans nos industries lourdes pourrait nous prémunir pour de bon de tout besoin d’importation. A quoi bon financer la recherche et de développements de nouveaux outils si ces derniers se sont pas déployés ? D'autres font remarquer, comme le citoyen citoyen Castillero de Technocratie ©, que c'est Car l'Union a développée du matériel de haute technologie qu'elle n'aura bientôt plus aucune raison d'importer des systèmes étrangers inférieurs. Rappelons à ce titre que le mouvement Technocratie © était à la charge de la direction des Comités dans les années 70/80, avant qu'un coup d’État ne mette justement fin à un vaste programme d'investissement dans la recherche et les nouvelles méthodes de production.

C'est bien dans cet héritage que se place le Comité de Volonté Publique Défense et Développement, dit de Renouvellement. Considérant les critiques valides dans leur principe mais trompeuses dans leur formulation, le Citoyen Caucase, avocat du programme explique ainsi que l'accord ayant poussé les communes les plus radicales à accepter le financement massif de la recherche tenait avant tout d'une vision à long terme : outre les besoins en infrastructures (trains, télécommunications, nouveaux réseaux électriques) des communes du sud, le Grand Kah était avant le coup d’État à la pointe dans plusieurs domaines sociaux et technologique. Cette avance allait de pair et se faisait en parallèle : en bref, l’automatisation du travail, le développement de technologies plus respectueuses de la nature et permettant de nouveaux moyens d’expression démocratique et de communication de l’information, le développement de systèmes d’armes toujours plus dissuasifs, sont autant de facteurs qui aideront le Grand Kah à, d’une part, affronter les défis du nouveau millénaire, de l’autre à continuer de s’acheminer vers l’établissement d’un socialisme toujours plus accompli et réel. Dans un entretient avec les représentants communaux, la citoyenne Meredith a confirmée cette position, concédant que « l’époque de l’industrie lourde n’est pas finie, mais en pleine mutation ».

Un autre aspect moins souvent pris en compte a été mis en avant par le commissariat aux affaires éducatives. Kisa Ixchet a ainsi pointée du doigt l’intense dynamisme de la démographie Kah-tanaise. Profitant d’un excellent niveau de vie et d’une immigration qui ne tarit pas de plus d’un siècle, l’Union est l’une des nations dont la démographie augmente le plus rapidement au monde. Il est ainsi essentiel de préparer l’avenir et d’assurer que ces nouvelles générations de kah-tanais, fussent-ils nés ou débarqués au sein des communes, aient accès à la meilleure éducation possible : après tout ce ne sont pas uniquement des laboratoires et des « gadgets » qui sont financés, mais aussi des écoles, de nouvelles universités, des pôles académiques modernes et capables de réponses aux besoins et aux ambitions de l’Union.

Des réponses que tous ne trouvent pas pleinement satisfaisante. On se souvient ainsi de l’importante polémique qu’avait provoquée la proposition de loi Sur la Question de la régulation du financement confédéral de la Garde et des fonds alloués aux secteurs de la recherche et de l’éducation, dont les radicaux avaient obtenus après des attaques acerbes de la loi par la citoyenne Maiko (Section Défense), qu’elle soit reportée jusqu’à nouvelle soumissions du projet à la convention. Ce projet, porté par les modérés visait à soumettre toute augmentation du budget militaire de l’Union à d’importantes contraintes administratives et budgétaires, à moins que cette augmentation ne soit accompagnée d’une augmentation deux-fois supérieur des budgets alloués aux communes ou à la recherche. Projet extrêmement polémique visant selon ses porteurs à « protéger l’Union des visées radicales d’une minorité bruyante », on ne peut cependant pas nier qu’en pratique, depuis les débats, le budget alloué à l’armée n’a presque pas augmenté de telle façon que la part totale du PIB alloué aux questions militaires a même baissé. Si la convention se défend de toute politique anti-militariste, soulignant le projet ouvertement anti-fasciste du Comité de Renouvellement et rappelant l’acquisition par l’Union de nouveaux navires de combat auprès des industries Aumérinoises, les bancs radicaux s’inquiètent de ce qu’ils perçoivent comme une dérive pacifiste « dangereuse ». Oui, nous sommes pour le progrès, mais si nous ne le défendons pas, n’importe quel empire capitaliste pourra nous l’arracher, encore. nous dit Félix Mendz du Club de l'Avant-Garde. Et c’est un point de vue que beaucoup partagent, largement traumatisés par le dernier coup d’État et la politique de plus en plus ouvertement militariste du voisin Alguarenos.

La question est ainsi posée, et devrait bientôt être amplifiée puis répétée sur les bancs des communes et de la convention : jusqu’à quand et à quelle fin la recherche doit-elle être priorisée ? La Convention a-t-elle un plan précis en tête ? Des questions qui devraient, en fait, notamment ressurgir lors des prochaines discussions autour de l’organisation d’un Commissariat à la Paix.

En attendant, pour le pire ou pour le meilleurs, le Grand Kah continue de devenir solidifier son statut de puissance scientifique majeure, voir incontournable. Un succès dont peuvent se féliciter tout ses partisans, et dont les bénéfices seront sans doute observés.
8664
Akai Kagami
Le Miroir Rouge, définitivement radical.

15/07/2009

Le Commissariat à la Paix se met enfin au travail et ressuscite les académies militaires

Après plusieurs mois de latence et de ballotage, le Commissariat à la Paix présente son premier projet d'ampleur, directement inspiré de l'Histoire paltoterranne.

Calmecac de Tenochtitlan (Gentling brothers)

Établi avant l’auto-dissolution du comité de Volonté Public Estimable, la mission du Commissariat à la paix était jugée pour beaucoup aussi essentielle que difficile au sein d’un Grand Kah encore traumatisé par le coup d’État militaire de 1981. Organisé pour gérer à l’échelon confédéral la Garde Communale Kah-tanaise, jeune armée dont le directoire ne réponds à ce jour qu’au comité de Volonté publique et dont les financements sont entièrement dépendants des protections civiles locales, le Commissariat à la paix a beaucoup été critiqué pour sa relative inactivité au cours de ces premiers mois d’existence.

Attaqué par les franges pacifistes et communalistes jugeant l’implication d’une gestion centralisée de la stratégie militaire trop dangereuse ou fédéraliste, et par les franges exceptionnalistes et totalistes pour sa gestion timide de ses dossiers et son organisation – dont les pouvoirs seraient en fait trop similaires à ceux des secrétariats des trois directeurs de la Garde – l’institution était vue, par beaucoup, comme destinée à de longues années d’inexistence pratique, plusieurs commentateurs de la vie politique kah-tanaise estimant qu’il faudrait un nouveau traumatisme national, tel qu’une guerre sur le territoire de l’Union, pour pousser les communes à donner plus de pouvoirs à ce qui reste, en substance, une institution vue avec beaucoup de méfiance.

Une situation que ne pouvaient ignorer les camarades commissaires et fonctionnaires de la Paix, dont les premiers mois de travail, passé l’établissement de canaux privilégiés avec les protections civiles et le directoire de l’armée, semblent consisté en une entreprise de lobyying au sein de l’assemblée générale et de celle des communes, ainsi qu’à proximité des brigades internationales et des mouvements guerriers traditionnelles. Peut-être que contrairement à ce qu’on estimait à sa fondation, le commissariat a été fondé avec un plan clair en tête, ou bien ce dernier a été improvisé récemment au gré des possibilités se présentant aux commissaires. Dans tous les cas, le commissariat semble avoir trouvé une solution permettant de justifier son existence et de remplir son rôle sans heurter les sensibilités du fort courant décentralisateurs, piochant pour ce faire dans l’histoire lointaine des territoires continentaux de l’Union.

Les Calmecatl (singulier : Calmecac), signifiant "maisons liées" ou "maisons de corde", ont connus différentes itérations, le concept même date des civilisations proto-nahualtèques et son évolution est à l’image des civilisations précoloniales : complexe et difficile à clairement expliquer seule et en dehors de son contexte culturel. La conception la plus partagée du Calmecac est, cependant, celle des académies de la période du Excan Tlatoloyan (Tribunal des trois sièges) puis de l’Empire Nahualtèque, tel que popularisée par la littérature classique puis, beaucoup plus largement, par les canhoxtli (contraction de canahuac – fin, léger – et amoxtli – livre, light novel) et l’animation kah-tanaise.

Installé au cœur de Kah-Tenotchicuas (n.d.a : Lac Rouge), le Calmecac le plus caractéristique et important de cette période était directement intégré au mythique complexe de temples de la future plus grande ville de l’Union (aujourd’hui devenue Axis Mundis). Dans la tradition Nahualtèque, la noblesse et le clergé ont cofondé l’Empire, justifiant une répartition duale des pouvoirs. Tenotchicuas était plus ou moins la Catholagne du monde nahualtèque. Le Calmecac de Tenotchicuas était traditionnellement réservé aux fils et filles de la noblesse, les jeunes macehualtin (roturiers), recevant une éducation différente au sein des telpochcalli (maisons de jeunesse), où étaient aussi envoyés certains enfants de la noblesse, pour différentes raisons (politiques, pratique). Dans les faits, le calmecac était pensé comme une académie d'élite. Si la noblesse était destinée à être, de fait, l'élite politique et religieuse des altepetl (cités États), des roturiers pouvaient s'avérer suffisamment doués pour être invités à rejoindre le du calmecac. De même, des sources semblent indiquer que des fils et filles de marchands pouvaient, sous couvert d'un important mécénat au profit de l'académie, prendre part à son cursus. Les étudiants habitaient au sein du calmecac tout au long de leur formation. Ils étaient accueillis lors d'une importante cérémonie religieuse et prenaient part à divers cérémonies et activités au profit de la cité : processions religieuses, travaux d’intérêts généraux (construction de ponts, route, nettoyage de voirie) ainsi qu'à des actions de police et de protection des routes commerciales. Les formateurs, issus pour la plupart de la prêtrise ou des rangs de l'armée, devaient leur apprendre l'art de la guerre, la mythologie, mais aussi l'administration, l'économie, l'éthique. Les élèves les plus doués pouvaient accéder à des formations les préparant à peupler l'administration du clergé ou du Tribunal.

Située au centre du territoire du Tribunal, Tenotchicuas accueillait des étudiants de toute origine. Il semble que cette proximité de l’académie et du centre du pouvoir religieux ait été pensée pour assurer la fidélité des futurs guerriers et administrateurs à l’institution du temple. Outre la participation des étudiants à divers rituels religieux, ils devaient prendre une part active à la protection des officiels du clergé lors de leurs déplacements, menaient des tours de garde sur l’enceinte fortifiée des temples, et, en cas de guerre, pouvaient directement se rendre dans les ministères des temples pour parler stratégie ou recevoir des ordres.

C’est cet aspect, peut-être, qui permit au calmecac de Tenotchicuas d’obtenir son statut quasiment mythique lors de la guerre : immortalisée dans la culture populaire, cette guerre opposa, de façon assez inévitable considérant le fait que toute l’élite politique et militaire des altepetl du Tribunal, des hommes et femmes ayant été éduqués ensemble et se connaissant pour la plupart intimement. De même, cette guerre était intrinsèquement liée à l’Histoire religieuse de la région, la dissolution du Tribunal par l’Empire nahualtèque étant le résultat de la volonté impériale d’organiser des réformes religieuses auxquelles s’opposait le clergé. Les nombreuses batailles pour la capture et la défense de Tenotchicuas, l’implication directe du calmecac dans ces dernières, la destruction de l’institution puis sa reconstruction à la fin de la guerre devenant à la fois l’une des périodes charnière de l’histoire médiévale régionale et un creuset fertile pour les auteurs de toute époque. Le calmecac de Tenotchicuas fut une nouvelle fois rasé lors de la colonisation de la région par le Burujoa, et une nouvelle fois reconstruit sous la première confédération, lors de travaux qui furent complétés tout au long du XIXème siècle.

Actuellement, le Calmecac de Tenotchicuas est une structure entretenue par la commune d’Axis Mundis mais ne servant pas de rôle précis, étant employée par différentes commissions parlementaires et groupes de citoyens selon les besoins et les disponibilités du moment. Une part importante de la structure a aussi été reconvertie en musée : pourtant, l’aura historique et légendaire de la structure est encore extrêmement important. Il n’est pas étonnant que le commissariat à la paix ait décidé de s’y référer de façon directe pour enclencher ses premières réformes. Outre l’immense popularité de la structure médiévale, son organisation même, dans la conception qu’on en a communément, en fait une structure confédérale utile et répondant non-pas aux besoins d’une armée centralisée mais de différentes altepetl placée sur un pied d’égalité. Ce projet a de toute façon été organisé de façon discrète avec les brigades internationales et les formateurs militaires de l’Union, assurant que même en cas de refus par les communes, il puisse s’organiser sous une forme plus officieuse : en effet, les formateurs militaires actuellement en faction dans les différentes structures de la protection civile se sont dits prêts à se rassembler en un même lieu pour y fonder une académie d’un genre plus moderne et efficace, forçant de fait l’établissement de ce nouveau calmecac. La situation, cependant, ne devrait pas devenir aussi problématique : le projet même a remporté l’adhésion de la majorité des communes et d’une large majorité des représentants à la Convention Générale. Reste la question de l’implantation de cette nouvelle académie militaire. Si certains trouveraient utile qu’elle se trouve, comme son ancêtre, à proximité des locaux du Commissariat à la Paix et de la Convention, d’autres pointent du doigt un risque trop important de centralisation des pouvoirs, souhaitant plutôt placer la nouvelle école au nord du territoire continental. L’organisation des cours et cursus est encore sujette à discussions au sein des centres de formation militaires devant être fusionnés, mais le projet devrait pouvoir prendre forme très rapidement, son annonce ne s’étant faite qu’une fois le gros du travail préparatoire terminé.

De plus, des bruits de couloir à Axis Mundis font état de la volonté des Brigades prenant part aux discussions d’ouvrir le cursus universitaire à des forces étrangères à l’Union, telle que celles du Pharois et d’autres alliés libertaires. Reste à espérer que ce nouveau calmecac, une fois ouvert pour de bon, ne connaîtra pas une histoire aussi tragique que son plus illustre prédécesseur.
8701
Le Regard
Le Regard, une autre vision du monde.

11/11/2009
Effet Miroir remporte le Lion d'or du meilleur film de fiction.

Victoire inattendue d'une œuvre que beaucoup de critiques jugeaient difficile, Effet Miroir confirme son entrée au panthéon des grands films. Le Commissariat aux affaires culturelles veut y voir un grand succès pour la culture kah-tanaise.

Cure

C'est une victoire que beaucoup considèrent comme inattendu. Celle d’un film difficile, loin du baroque constituant l’attrait principal du cinéma kah-tanais, traversé par un puissant courant nihiliste, sombre. Un film chirurgical, au regard froid, à la violence crue. Un film qui, apparemment, à plu à la critique internationale, et aux spectateurs étrangers.

Lorsqu’on interroge Ken Irobutchi, réalisateur d’Effet Miroir, il sourit mais nous confirme l’étonnement des producteurs. « On ne boude pas notre plaisir, c’est sûr. Mais personne n’y croyait vraiment. On a envoyé le film parce qu’il avait de vraies qualités esthétiques. C’est une œuvre d’art. Mais de là à s’imaginer qu’il remporterait le Lion d’Or… Surtout qu’il y avait une compétition féroce, cette année. Presque autant de films que de chef-d’œuvre. C’est peut-être ce qui a joué en notre faveur. Peut-être que les votes ont été dispersés. S’il n’y avait eu qu’un ou deux grands films, nous serions sans doute passés derrière. »

De toute façon, nous dit-il, ça n’a aucune importance.

« Inutile d’analyser les pourquoi de cette récompense. Ce qui compte c’est qu’elle jette une nouvelle lumière sur le film. Le thriller kah-tanais a longuement dominé le marché avant les années quatre-vingt. C’était un thriller plus bariolé, plus foutraque. Comme Una bambola di vetro con pelle di scorpione, de Xacael. D’ailleurs j’aurais juré que son film aurait remporté une plus forte adhésion du public. Mais c’est comme le Tribunal des mercenaires, mon précédent : le baroque a son public, mais à l’internationale ce n’est plus forcément ce qui marche le mieux. »

Quand on lui demande pourquoi son nom est absent de l’affiche internationale, le réalisateur sourit à nouveau.

« On assimile mon cinéma à quelque-chose de plus explosif et démonstratif. Les producteurs et moi on voulait pas que le public se rende en salle sur la promesse d’un nouveau Tribunal… Alors on a mis le nom d’Abe. En fait il a co-écrit et co-réalisé le film. Prochainement il se lancera dans un nouveau projet, une histoire de morgue hantée. C’est vraiment lui l’esprit tordu derrière le pitch du film. Moi j’ai amené le décor.

J’ai grandi à Nayoga Lamanai, je suis très familier des rues de cette ville. Tous les coins minables que montre le film ont été un peu grimés pour la pellicule, mais ce qu’on voit à l’écran colle vraiment aux souvenirs que j’avais de la ville. Les bâtiments mal construits, les usines à l’abandon, les appartements qui attendent l’autorisation de démolition depuis dix ans. Les grandes métropoles sont difficiles à gérer, et ça se sent. Surtout à Nayoga. Avec le développement urbain éclair il y a trente ans, la ville a vraiment souffert de son succès. »

Puis, d’un ton conciliant.

« Les citoyens vont m’assassiner si je continue à dire du mal de notre ville. Dans les faits on y vit bien et la communauté est très soudée et agréable. Mais le film se prêtait peu au fait de le montrer. C’est vraiment un film sur la frustration, sur les problèmes personnels, les choses qu’on ne dit pas, qu’on refuse d’extérioriser. Que la communauté soit à l’écoute ou non ne change pas grand-chose si vous ne dites rien, pas vrai ? Dans ce contexte la ville sert aussi de miroir. » 

Et si le titre vient de là :

« Pas du tout. C’est une remarque que je me suis fait avec Eveline Lockheart, ma cheffe opératrice, lorsqu’on a commencé à travailler sur le séquencier et les plans du film. La ville comme miroir des personnages. Mais le titre fait référence à… Enfin vous avez vu le film, j’aime autant ne pas trop en dire sur ce qui s’y passe. L’idée vient d’Abe Nomokomi. C’est quelqu’un de très peureux, en fait. Qui fait beaucoup de cauchemars, s’imagine les pires scénarios. Il a une imagination très fertile et la met au service des choses les plus inquiétantes. Heureusement qu’il travaille au cinéma. »

Concernant l’avenir du film, le réalisateur semble confiant.

« Il va ressortir en salle, et aussi sortir dans des pays où il n’avait pas été diffusé initialement. C’est une chance rare, pour un film, de pouvoir retrouver un second public si peu de temps après sa première tournée. On a pas prévu de faire de nouveaux festivals. Quant à moi, j’ai quelques projets que j’espère pouvoir monter avec le syndicat audiovisuel et cinématographie de Coa-Lan Mantchi, les Films du Vent d'Orient. Ce que ça prouve, en tout cas, c’est qu’il y a un public pour le cinéma kah-tanais. J’espère que nos films continueront de se montrer originaux et de partir dans des directions audacieuses, mais je ne suis pas sûr que ce soit une mauvaise chose si Effet Miroir peut servir d’indicateur de ce que les étrangers aiment dans nos films. Surtout qu’il a aussi marché à la maison. Si le Grand Kah peut continuer de produire du cinéma populaire internationalement, on saura qu’on a vraiment réussi à le replacer au centre des discours. »

Un espoir que partagent les citoyens du commissariat aux affaires culturelles, parmi lesquels Ohcatl Tecuith, membre de la commission chargée du cinéma.

« La confédération mène une politique très volontariste sur les affaires culturelles, notamment sur le cinéma qui reste l’art populaire par excellence et un médium se prêtant aussi bien aux expérimentations esthétiques qu’aux produits de masse pensés pour l’exportation. Depuis les Ailes de Kotios, qui marquent vraiment le retour du cinéma de divertissement kah-tanais sur la scène internationale, nous avons de plus en plus de contact avec les diffuseurs étrangers. Il y a un public qui a pris goût à nos œuvres, qui en redemande, et permet de faire vivre cette filière. Les rentrées d’argent liées à l’exportation de films kah-tanais permettent des projets plus ambitieux, plus coûteux. »

Et ces films doivent-ils être adaptés en conséquence ?

« Un peu, mais pas au point d’en être méconnaissable. Nous avons le public étranger en tête, nous gardons le public kah-tanais au cœur de nos priorités. Lors des discussions avec les syndicats de producteurs et d’artistes de l’audiovisuel nous pu mettre les choses à plat : tout le monde veut pouvoir exporter le cinéma kah-tanais. C’est un objet de prestige, qui participe à l’éclat de notre pays, à son économie, à l’éclat de sa culture. Cependant c’est un cinéma qui reste écrit, créé, pensé par des kah-tanais. C’est un cinéma qui a des valeurs, un style, une façon de faire qui lui est propre. De toute façon nos artistes savent s’y faire. »

Et est-ce que ce cinéma est coûteux ? Les Ailes de Kotios représentait un sommet en termes de budget, mais d’autres blockbusters s’en rapprochent.

« Déjà tous les films n’ont pas les mêmes besoins. Par exemple Effet miroir, qui a remporté le Lion d’Or cette année, est un film avec un budget relativement moyen. Nos thrillers ont souvent beaucoup de succès, et ces films-là ne sont pas très gourmands en moyens. Le cinéma c’est aussi un art de l’économie. Maintenant nous ne sommes plus dans les années soixante-dix. On ne peut plus vraiment raconter des histoires de fantômes, de guerre, de morts-vivants sans un certain budget. Si les choses ne sont pas belles ou réalistes, le public ne suit plus. Et nous avons une tradition importante du cinéma fantastique, de science-fiction. Du film de genre, coûteux. Pour les syndicats c’est une question d’équilibre. Le commissariat aide les projets les plus gourmands selon leur portée esthétique ou économique. Ce sont deux facteurs différents, même si on essaie de les concilier. »

Le cinéma kah-tanais est-il plus ou moins coûteux que le cinéma étranger ?

« C’est très difficile à savoir. Nos logiques de production ne sont pas du tout les mêmes, et même entre deux pays capitalistes, par exemple, il serait difficile de réellement comparer les budgets : il faut prendre ne compte le coût de la main d’œuvre et du matériel, certains pays pourtant très pauvres sont capables d’aligner les super-production parce que les travailleurs du cinéma sont virtuellement gratuits à employer. Une heure de technicien effet spécial dans certaines régions en vaut quinze dans une autre.

Au Grand Kah, évidemment, la logique ne peut pas s’appliquer de cette façon. Ce qui joue aussi en notre faveur : certains pays ont un star system très important, faisant que le principal poids budgétaire est, souvent, le salaire des acteurs. Nos films sont probablement moins chers simplement parce que ce n’est pas vraiment une question, chez nous.

Maintenant ça n’a pas vraiment de sens de poser cette question : vous voyez, dans beaucoup de pays, produire un film est une prise de risque. Il y a des emprunts, et on espère créer une œuvre en mesure de se rembourser. À ce titre, la production kah-tanaise se rapproche plus des modèles des séries dans ces mêmes pays : on ne crée par nécessairement une série en ayant en tête le retour sur investissement qui permettra d’en faire d’autres, mais en piochant dans un budget décidé en début d’année fiscale, sur la recette de l’année précédente. En d’autres termes, si notre cinéma se porte bien, il y aura des films plus ambitieux budgétairement, ou plus de films. S’il se porte mal, il y aura des films moins coûteux. Mais la logique n’est pas la même. Nous ne parions pas, quand nous produisons. Nous concevons quelque-chose.

Dans tous les cas, l’audiovisuel kah-tanais s’exporte très bien. En plus des films il y a aussi nos séries – l’Enfer a vraiment ouvert un marché il y a quelques années, ainsi que notre animation, extrêmement populaire dans de nombreux pays. La culture kah-tanaise a un succès retentissent qui semble vraiment répondre à son exception. Le Commissariat fait tout son possible pour accompagner nos artistes, et trouver des débouchées internationales à nos productions. »
2608
Akai Kagami
Le Miroir Rouge, définitivement radical.

26/12/2009
Manifestation à Reaving : la Section Défense accuse la commune de faiblesse, la commune dit agir dans le cadre de ses prérogatives

Des manifestations de la Section Défense sont en préparation en Aleucie pour condamner le désarmement de la frontière et les efforts de désescalade. Les communes locales accusent de provocation ce club peu représenté à Reaving.

Chinese Veterans Protest for Better Government Benefits - WSJ

Le club de la Section Défense avait mis en garde la commune par l'intermédiaire de sa fondatrice, la citoyenne Maiko : désarmer la frontière serait exposer le flanc de l'Union aux coups de ses ennemis. Elle avait aussi prévenu la ville Martyre : la section défense ne laissera pas faire. Si beaucoup avaient balayés la remarque, signalant la tendance du Club à faire des déclarations de cet ordre, force est de constater que le mouvement radical a cette fois accompagné ses récriminations d’action concrètes : ce sont pas moins de vingt mille "sectionnels" qui devraient se rassembler dans les rues de la capitale du communisme Aleucien d’ici le 28. Au programme : cortège, « ronde défensive » et des discours de plusieurs figures de l’ultra-radicalisme sur l’Histoire de la ville et le combat idéologique entre le Kah et l’Oligarchie.

Un représentant de la commune insurrectionnelle commente.

« Les positions du club de la Section Défense sont tolérables tant qu’elles ne sont pas exprimées de cette façon. La Commune a pris une décision, celle de calmer la situation frontalière et de ne pas participer à l’escalade voulue par le gouvernement Vinois. Cette décision n’engage que les forces communales et ne concerne pas la politique confédérale. Ce n’est pas à un mouvement sans attache locale de manifester ici pour se plaindre des décisions du peuple souverain de Raeving. La Confédération a respecté notre souveraineté, nous attendons de tout les clubs représentés à la Convention qu’ils fassent de même. »

La direction de la milice métropolitaine a aussi annoncée sa volonté de soumettre une interdiction pour trois mois de toute manifestation ou discours incitant directement ou indirectement à mener des actions violentes contre le Vinheimur. Un projet déjà critiqué par plusieurs défenseurs du droit et juristes, mais obtenant une certaine adhésion au sein de la population locale, reprochant au club d’instrumentaliser une situation dramatique et de mettre en danger la région.

« La Confédération agira si elle le juge nécessaire », nous glisse l’un des citoyens de l’Office Central. « Mais ce ne sont pas aux citoyens des autres communes de nous dire comment mener notre politique sécuritaire. Ou pas par ce genre de biais. S’il doit y avoir un débat, qu’il passe par les chambres intercommunales. »

Plusieurs comités locaux, soit pour la paix, soit pour la souveraineté communale soit, plus étonnant, anti-fascistes, ont déjà annoncés l'organisation d'une contre-manifestation le même jour.
3976
Akai Kagami
Le Miroir Rouge, définitivement radical.

28/12/2009
Manifestation à Reaving : heurts à Gibson Street, le discours de la citoyenne Maiko est "reporté"

Violents affrontements entre des "sectionnels" et plusieurs groupements pacifistes et anti-fascistes de Reaving : les vingt-mille manifestants auraient faits face à cent-mille contre-manifestants. L’élément déclencheur ? Un discours sur les espions et les traitres devant être prononcé dans le quartier vinois.

Barricade

Les nombreuses mises en garde de la Reavin Citizens Militia n’y auront rien fait, l’épreuve de force aura finalement eu lieu pour le plus grand déplaisir de la commune et à la satisfaction de ses habitants. La manifestation du club de la Section Défense a été déclarée publiquement quelques jours seulement avant d'avoir lieu. S'il s'agissait pour ses organisateurs de prendre par surprise d'éventuels opposants, c'est raté : ce qui devait être une démonstration de force pour l'un des plus jeunes clubs de l'Union s'est rapidement transformé en bataille rangée.

Initialement, le but était de marcher de la Liberation Doctors' Street à Gibson Street, suivant un axe ouest – est symbolisant la marche du Kah vers les territoires vinois. Les sectionnels, devaient ainsi parader en uniformes paramilitaires et tenir plusieurs discours sur la défense de l'Union, la trahison des pacifistes et, enfin, les espions et traîtres travaillant pour l'étranger. Ce dernier discours, ayant provoqué les critiques les plus violentes, devait avoir lieu en fin de défilé, à Gibson Street, en plein quartier vinois. "Un hasard", nous assure Aldo Scurati, chef d’une section qui nous dit que "le club ne voit pas les nationalités, il n’y a que les kah-tanais". Une pétition rassemblant pas moins de deux-cent mille votes a été diffusée par les comités de quartier pour appeler à interdire la manifestation. Demande rejetée par le gouvernement métropolitain, qui a insisté sur la liberté d'expression des acteurs politiques, insistant aussi pour que les "provocations du club de la Section Défense" restent minimales.

Les estimations disponibles quant au nombre réel de participants sont incomplètes. On compte entre quinze et vingt mille sectionnels, environs autant de miliciens de la protection civile déployée et cent à trois cent mille contre-manifestants. Les premières confrontations ont eu lieu dès le début de la manifestation, sur Liberation Doctors' Street, lorsque les sectionnels commençaient à se rassembler.

Des "hôpitaux de campagne" ont été installés par les sectionnels dans un local de la Pinwheel street à proximité tandis que les contre-manifestants ont occupés par moins de cinq rues adjacentes pour tenter de bloquer la manifestation. A ce stade, la protection civile a réussie à disperser le gros des confrontations. La manifestation à pu procéder en direction de la porte du Triumvirat, où des forces de la protection civile essayaient de disperser un important barrage de contre-manifestants. Ces derniers ont finalement réussi à monter un début de barricade qui, ne pouvant être terminée dans les temps, fut complétée par un mur vivant composé de manifestants "particulièrement déterminés". On note que plusieurs bus et trams ont aussi été arrêtés sur la voie publique par leurs conducteurs, aucun commentaire n'a été fournie par le syndicat des transports en communs de la zone métropolitaine. Les rues, avenues et parcs adjacents étaient aussi occupés et tenus par des contingents plus ou moins organisés issus de mouvements communaux et anti-fasciste, auxquels se sont agglomérés un certain nombre de riverains non-affiliés.

Les manifestants sectionnels ont finalement réussi à rejoindre Gibson street via plusieurs percées sur les zones les moins barricadées, en profitant de l'action de la Protection Civile ou en contournant les zones occupées via des rues parallèles non-gardées. Là, la citoyenne Maiko est arrivée avec plusieurs pontes du mouvement et s’est entretenu avec un officier de la protection civile, qui a finalement demandé à ce que la manifestation change d’itinéraire pour éviter de prolonger la situation. Le cortège aura finalement achevé sa marche au Smithsonian Park, au nord, et annulé la tenue des discours les plus polémiques. On compte à peu près quatre-cent trente blessés de part et d'autres et environs cent-cinquante citoyens arrêtés.

Le seul commentaire officiel disponible pour le moment est celui du commité anti-fasciste de Reaving, qui se déclare "très satisfait" de la réaction générale de la population.
127
Le Regard
Le Regard, une autre vision du monde.

02/01/2010
Bonne année à nos camarades chercheurs

Voilà qui se passe de commentaires.

Bangkok University






3890
Le Regard
Le Regard, une autre vision du monde.

05/04/2010
"Pink Chocolat !" Part à la conquête du monde avec son nouvel album

Le groupe de k-pop, fondé à Nanzhou, confirme son succès international en explosant les records mondiaux de précommande.

Bangkok University

Depuis sa fondation en 2004, "Pink Chocolat !" a remporté un succès rare dans l’histoire de la musique Kah-tanais. Son style désormais bien identifié, mélangeant la pop, le métal le R&B a su attirer et consolider une importante fanbase bien au-delà des frontières communales. Considéré comme un pilier de la nouvelle culture kah-tanaise, le quatuor franchit une étape supplémentaire en lançant son dernier nouvel album directement les marchés internationaux.

Cet album, "Midnight Dream s s s", présente un mélange de morceaux entraînants et introspectifs, mettant en avant la polyvalence du groupe et de nouvelles propositions artistiques riches. L’album comprend des singles tels que "Butterfly Kill" et "Gekkō ketamin" ayant déjà remporté un important succès au Grand Kah.

De quoi rassurer les fans, qui s’inquiétaient de la très médiatique restructuration du groupe après le départ de la batteuse Jaehyun Harker, qui assure garder de bonnes relations avec ses anciennes partenaires et sera présente en featuring dans au moins deux morceaux ("Dairōru" et "Pulque"). Sa remplaçante, Oli Mätt, qui vient rejoindre Pink Chocolat ! après une carrière solo au Finnevalta, s’avère à la hauteur et apporte une touche nu metal inattendue mais très appréciable. Jisoo reste impeccable dans ses performances vocales, quant aux guitaristes Ocha et Mina, elles restent fidèles à elles-mêmes, avec peut-être un peu plus de solos qu'à l'accoutumé.

La décision de lancer l’album sur les marchés internationaux au lieu de le faire après une sortie nationale vient après des mois de planification et de négociation entre Starship Entertainment, coopérative en charge de la promotion du groupe, et plusieurs maisons de disque étrangères. Dans une interview récente, Ocha a partagée son enthousiasme quant à la sortie de "Midnight Dream s s s", insistant sur la richesse de l’album qui présente des pistes qui plairont aux fans et d’autres, plus accessibles, pensées pour attirer un public plus large.

"Nous sommes ravis de partager notre musique avec un public mondial, on s'attendait pas vraiment à un tel succès, pour nous ça avait surtout vocation à reste quelque-chose de sincère, on ne pensait pas que ça parlerait à tant de personnes. C'est tant mieux, qu'on puisse se retrouver autour de la musique c'est plutôt encourageant pour l'humanité.. C’est aussi très intimidant, on espère que nos fans y trouveront leur compte."

Dans l’ensemble il semble que les membres de Pink Chocolat ! sont confiantes quant au succès de cette lancée internationale. On peut difficilement leur en vouloir. D'après les chiffres diffusés lors du rapport mensuel à la planification participative, il semblerait que les précommandes de Midnight Dream s s s, expérimentation qui visait à permettre aux fans d'acheter l'album avant sa sortie via une page internet, aient dors-et-déjà dépassées les stocks prévus.

C'est que le groupe a déjà acquis une forte fanbase en Eurysie, avec des fans attendant impatiemment chaque nouvelle sortie. Avec leur son unique et leurs performances très soignées, il ne fait aucun doute que "Pink Chocolat!" est déjà devenu un immanquable de la scène musicale internationale.

Les fans peuvent s'attendre à une variété d'événements pour accompagner la sortie de "Midnight Dream s s s", des interviews exclusives données avec des journaux en langue étrangère, et la mise en vente de goodies. Plusieurs tournées seraient aussi en préparation, bien que d’après l'agence Starship Entertainment, "la situation en Eurysie nous impose de revoir le calendrier". L'idée d'un concert de charité au profit des victimes des guerres eurysienne aurait aussi été avancé, en rapport direct avec l'engagement pacifiste de Mina, dont on rappel qu'elle avait prit une pause d'un an pour aider les victimes de la guerre civile en Damanie.

Alors que "Pink Chocolat!" continue de faire des progrès dans l'industrie musicale, il est clair que son parcours ne fait que commencer. Avec leur dernier album, elles sont prêtes à conquérir le monde de la musique, faisant découvrir au monde les sonorités kah-tanais et ouvrant peut-être, qui sait, la voie à de nouveaux artistes.
3438
La Rente
L'actualité de l'économie.

18/04/2010

Le Fonds Tomorrow fige ses investissements dans le Projet d'Intégration Structurel Paltoterra-Leucytalée en réponse aux guerres Eurysiennes.

Le Fonds, qui avait notamment prévu d'investir dans la Youslévie, membre de l'ONC, a décidé de prendre des mesures pour protéger ses actifs et protéger ses investisseurs et son personnel. Son pote-parole assure qu'il s'agit d'une mesure d'urgence imposée par les circonstances mais ne remettant pas en cause la stratégie globale du Fonds ni ses accords avec les pays de la région.


Et le prévisible arriva : après plusieurs mois de blocus, l’Organisation des Nations Commerçantes (ONC) a enfin lancé l’invasion des colonies kroniennes, engageant dès-lors une guerre contre toute l’Union des Nations Communistes et Socialistes (UNCS). Bien que la guerre soit encore limitée aux zones coloniales, le Fonds Tomorrow a donc pris la décision de figer ses investissements dans la région en vue de protéger ses actifs et de préparer une réponse adaptée à la situation.

"La situation actuelle est préoccupante pour tous les investisseurs dans la région", a déclaré Esteban Mollari, représentant du Fonds Tomorrow. "Le retard que cette guerre imposera aux grands chantiers eurysiens est dommageable mais ne dépasse pas le cadre de nos prévisions des risques : l’Eurysie a toujours été une poudrière et toute démarche d’investissement dans la région se fait en connaissant les risques.

Ce n’est pas faute d’efforts importants de la part des nations continentales, qui multiplient les initiatives heureuses. Mais c’est malheureusement ce qui explique le sous-développement relatif de ces régions du monde en comparaison à d’autres : aucun investisseur prudent ne veut y miser quoi que ce soit sans une bonne assurance ou le soutien d’une structure gouvernementale ou multinationale. Le risque de guerre est une constante. Nous concernant il est évident que nous avons pour notre part pris un risque important.

D’un point de vue extrêmement cynique on pourrait se dire qu’en cas de guerre ouvertement continentale la reconstruction ouvrira de nouveaux marchés correspondants à la fois à nos besoins et aux capacités développées dans le cadre de notre consortium d’investissement. Pour le moment, cependant, la guerre n’impacte que les colonies kroniennes, ainsi que le Prodnov régions dans lesquelles nous n’avons aucun intérêt économique et représentant du reste des opportunités de développement importantes mais des débouchés incertaines dans la situation actuelle, même en s’extrayant du conflit."

"Pour le moment le plus sûr", juge encore Esteban Mollari, "reste de mettre à l’abri les moyens du Fonds dans les provinces susceptibles d’être exposée au conflit, et d’attendre que la tempête passe. En nous positionnant intelligemment nous pourrons limiter les pertes voir transformer la situation en opportunité. Les travailleurs engagés auprès du Fond profiteront pour leur part de notre soutien total."

Le Projet d'Intégration Structurel Paltoterra-Leucytalée a été lancé pour favoriser l'intégration économique et sociale entre les pays du sud de l’Eurysie. Le Fonds Tomorrow avait prévu d'investir dans des projets de développement de l'infrastructure et de l'économie, mais la situation actuelle rend ces investissements incertains.
Le porte-parole du Fonds Tomorrow a ajouté que l'organisation suivrait de près l'évolution de la situation dans la région et qu'elle continuerait à évaluer les risques et les opportunités d'investissement.
Les tensions entre l'UNCS et l'ONC ont provoqué l'inquiétude de nombreux investisseurs et un début de panique boursière. Le Grand Kah a invité les gouvernements locaux et les entreprises à prendre des mesures pour protéger leurs actifs et la sécurité des investisseurs étrangers ou risquer de "durablement transformer la région en repoussoir économique".
8126
Le Regard
Le Regard, une autre vision du monde.

29/04/2010
Le comité de "Renouvellement" et la modernisation des infrastructures de l'Union.

S’il communique énormément sur les affaires internationales et ses succès économiques, le comité de volonté public avance sur l’ensemble des points de son programme, y compris les importants projets de travaux publics promis durant la période électorale.

route-de-jungle

En 2008, les élections générales ont été marquées par l’adoption du programme Défense et Développement, devant être mené par un nouveau comité de volonté publique. Ce comité, également connu sous le nom de comité de "Renouvellement", est issu de la fusion des propositions des candidats modérés Caucase, à l’origine du programme Paix et Développement foncièrement agrarien, et Meredith, à l’origine de la proposition dite Défense et Union, prônant une vision industrielle et structurelle du Grand Kah. Sa victoire électorale a été remportée sur la base d'une vision matérialiste de la politique qui s'est éloignée de l'idéalisme radical du gouvernement précédent. Le programme Défense et Développement a également mis en avant des promesses d'investissements massifs dans différents projets d'aménagement du territoire : l’un des principaux point de rapprochement des deux programmes initiaux étant la modernisation des infrastructures de l’Union et la meilleure répartition des ressources confédérales.

Depuis deux ans, le comité de "Renouvellement" a proposé une approche pragmatique et réaliste de la politique qui a mis l'accent sur la nécessité d'assurer une croissance économique durable et une stabilité politique à long terme. Cette approche a été motivée par les leçons tirées de la crise militaire et politique qui a affecté l’Union au tournant des années 2007, ainsi que par les défis économiques importants auxquels le Sud et l’Est de l’Union sont confrontés depuis les premiers jours de la confédération. Selon les analystes cités par les membres du nouveau comité, "le miracle économique kah-tanais s’est fait dans un certain désordre. La relative faiblesse des organes de planification démocratique n’a pas été en mesure de pleinement canaliser l’expansion industrielle et marchande de l’Union une fois passée l’étape de la reconstruction pure. La conséquence directe de ces manquements et la centralisation d’une partie de l’économie, représentant un risque structurel pour la Confédération en tant qu’entité politique à fonctionnement horizontal". En d’autres termes, l’enrichissement massif de l’Union s’est fait à l’avantage de certaines régions surexposées à l’économie mondiale. Ces régions interfaces, principales portes marchandes de l’Union, sont progressivement devenue les principaux centres économiques de la Confédération au détriment de communes intérieures plus isolées, dévoluant vers une économie de plus en plus agraire et se retrouvant obligée d’importer un certain nombre d’outils et de produits depuis les communes s’étant sur-industrialisées.

Une situation que l’on doit, selon ces mêmes rapports, à une certaine complaisance de la part du comité de volonté public Estimable. Principalement porté par une logique politique romantique, l’Estimable aurait ainsi principalement concentré ses efforts sur certains sujets, tels que la création de forces armées et d’une industrie capable de la soutenir, profitant en partie de la centralisation de l’économie communale, s’accompagnant d’une certaine centralisation politique. Une thèse polémique mais dressant les contours d’une vérité observable : le Grand Kah est plus centralisé maintenant qu’il y a dix ans, et de fait certaines communes sont moins productives qu’avant le coup d’État de 90 ou que dans l’après-reconstruction. La croissance de l’Union a été mal contrôlée.

Selon le comité de Renouvellement, la faute reviendrait notamment à divers tentatives infructueuses car insuffisamment financées de connecter l’ensemble du territoire. Suivant une logique quasi-libérale, les organes de planification démocratique auraient ainsi laissés certaines région en friche, provoquant un cercle vicieux poussant la confédération à moins financer les régions les moins productives, les rendant moins attractives, et poussant plus en avant la concentration des moyens industriels dans les sites déjà enrichis. Plus généralement un manque criant d’infrastructures est à déplorer dans certaines région de l’Union. En cause ? Des choix faits lors de la reconstruction : faute de moyens suffisants pour recréer un réseau couvrant l’ensemble du territoire confédéral, la Convention s’est assurée du strict minimum, soit de permettre le transit d’individus entre chaque commune générale, tout en concentrant le gros de ses efforts sur les régions disposant du potentiel industriel le moins touché par la guerre. Désormais, cependant, la Confédération dispose de suffisamment de moyens pour organiser la mise à niveau total de ses infrastructures.

Des efforts ont déjà été fournis dans ce but, tel que la liaison de Cuetlachquiauhco aux communes centrales, mais les régions inter-cordillères restent soumises à des difficultés économiques importantes liées à une absence criante de moyens investis. Cet obstacle serait, selon les dernières publications du Commissariat au Maximum, dépassé. Le miracle économique kah-tanais et les investissements massifs du Grand Kah dans certaines des régions les plus dynamiques du monde on permis la création de réserves très importantes. Si certains critiquent vertement ce qu’ils voient comme un manquement au principe d’autarcie optimum de l’économie kah-tanaise, visant à assurer sa protection face aux faiblesses du marché mondial, le Comité a été capable de financer les importants travaux qu’il envisage pour l’Union en faisant jouer les cours des matières premières et des outils, notamment via l’importation massive depuis l’étranger. De même, différentes méthodes expérimentées en Eurysie du sud-ouest ont permis de confirmer les études de faisabilité et d’attester des méthodes de construction offrant le meilleur rapport qualité - temps

Les investissements massifs proposés par le programme Défense et Développement ont donc été pensés pour stimuler la croissance économique de ces régions en créant de nouvelles infrastructures ou en améliorant celles déjà existantes. Le volet Développement du programme actuel de la Convention Générale stipule que ces investissements ont également été conçus pour encourager la décentralisation de l'économie en permettant la création de centres économiques régionaux plus équilibrés. Il s’agit aussi d’assurer la décentralisation territoriale du pouvoir en évitant la concentration de la population et de l’économie au sein de quelques communes uniques qui, même divisées en de nombreuses sous-communes, conservent une communauté de proximité évidente. Ces nouveaux centres économiques devront ainsi être plus efficaces et mieux connectés. Outre la construction de routes et de rails et la construction de deux-cent dirigeables de fret supplémentaires pour la flotte du sud et cent cinquante pour la flotte de l’est, il est ainsi question de finir la modernisation des infrastructures intranets, de doter chaque ville de plus de trente-mille habitants d’infrastructures assurant une relative indépendance énergétique, hydraulique et alimentaire et de pousser les coopératives et guildes à proposer des services de consommation dans certaines des zones les plus sous-peuplées de l’Union. Un plan pensé pour les dix années à venir. En effet, la principale arme de l’Union dans ce plan reste sa démographie extrêmement dynamique.

C’est en effet un cas rare, presque unique pour un pays doté d'un tel niveau de vie, l’Union a une population très jeune, augmentant à un taux restant élevé malgré de légères fluctuations. Ce que certains experts expliquent par la facilité pour les jeunes actifs de se loger et de trouver des emplois stables, et l’absence totale d’insécurité alimentaire et économique. Si certaines régions rester privilégiées et voient même l’apparition d’une certaine "classe moyenne révolutionnaire", phénomène déjà observé avant les années 90 lors de plusieurs périodes particulièrement prospères, la richesse relative des régions et leur attractivité sont caractérisées par les services, comprendre les biens et activités de consommation, auxquels on y a accès, plutôt que par des taux de chômage, d’analphabétisme ou de pauvreté plus élevés. De fait, une politique intelligente de planification devrait naturellement pousser la population à se rendre dans certaines régions. En se basant sur l’augmentation théorique de la main d’œuvre dans certains métiers calculée à l'aide du nombre d’étudiants et d’apprentis, en construisant des logements dans les régions nécessitant le plus d’aides, en négociant des avantages auprès de certaines guildes contre leur implantation dans les régions les plus délaissées, il devrait être possible de peupler les grandes oubliées de la reconstruction et d’y apporter une main d’œuvre suffisante pour faire réémerger une industrie conséquente.
Haut de page