HISTOIRE
La dynastie des Perdiccides, 1843-1932
Dernière mise-à-jour : 01/11/2010
La dynastie hellénique des Perdiccides ou Perdikkeios règne en Cémétie de 1843 à 1932.
Issue de la famille noble de l'ère antique du diadoque Perdikkas, les Perdiccides sont un ensemble de souverains de la Cémétie princière allant de 15 novembre 1843, date à laquelle
Philippos I Perdikkeios renverse la précédente dynastie régnante des Devletios, jusqu'au 12 décembre 1932 où la dynastie des Perdiccides est renversée à son tour par la dynastie actuelle, celle des Achanides dont est issu Dimitrios III. Perdikkas, diadoque des grandes conquêtes hellénistiques du quatrième siècle avant Jésus Christ, est une figure légendaire de l'histoire de cette dynastie, que celle-ci a cherché à ranimer à plusieurs reprises au cours de son règne pour en tirer légitimité et puissance. Le premier monarque de la dynastie, Philippos I Perdikkeios, est une figure centrale dans l'histoire de la Cémétie contemporaine.
Sous son règne, les premiers colons occidentaux s'établissent dans les comptoirs de l'extrême-nord du pays, dans ce qui correspond aujourd'hui au gouvernorat autonome de Kiniakeia, peuplé de lengadociens. Si, en renversant la précédente dynastie d'origine türük
(turc), Philippos I replace une dynastie hellénique à la tête de la Principauté de Cémétie, son alliance de circonstance avec des puissances occidentales coûte très cher à la Cémétie, qui doit concéder d'importantes bandes littorales le long du Thaon et en Cémétie septentrionale à ces mêmes puissances ayant aidé Philippos I à opérer son coup de palais. Son règne, relativement long, s'achève en 1876, année au cours de laquelle lui succède
Philippos II. Réputé enfant troublé, son règne est marqué par une gouvernance catastrophique des finances publiques, qui mène la Principauté à quémander l'emprunt auprès de puissances occidentales, parmi lesquels la richissime République fortunéenne.
La Cémétie continue ainsi un long processus de dépeçage, parallèle à la colonisation de toute l'Afarée par les puissances eurysiennes. La Leucytalée, point central du commerce international et des tensions afférentes, est un espace critique pour nombre des puissances eurysiennes et la Cémétie, dotée d'un isthme lui permettant de commercer entre la mer Leucytalée et la mer Blême, est vue comme le joyau sertissant la couronne d'une future puissance mondiale. Le développement du Nazum, riche espace oriental, fait néanmoins exploser le commerce sur le sol cémétéen et la population bénéficie d'une première fortune liée au commerce et la marchandisation des denrées précieuses venues d'Orient. Le règne de Philippos II Perdikkeios, plus court, s'interrompt en 1899 par la mort brutale du souverain, resté sans héritier. Après de courtes tergiversations, c'est son ambitieux cousin,
Chrysanthos I Perdikkeios, qui reprend le trône en écrasant rapidement les autres prétendants dans l'année.
Si les règnes de Philippos I et Philippos II s'étaient montrés relativement calmes et marqués par l'apaisement par rapport à la gouvernance conflictuelle des türüks hellénisés de la dynastie Devletios, le règne de Chrysanthos est lui placé sous le signe de la brutalité. Sans cesser pour autant de traiter défavorablement avec les Occidentaux, Chrysanthos I renforce les pouvoirs princiers, sapant l'autorité des grandes familles de la cour, tout en lançant des campagnes punitives contre les populations hiptiques. Son règne, marqué par la brutalité, est surtout symbolisé par sa faible durée : dix ans après son accession au trône, il est assassiné par des hiptiques, qui se sont avérés commandités en sous-main par le prochain et dernier souverain de la dynastie des Perdiccides,
Vassilis I.
Celui-ci, imprégné de l'éducation des Lumières eurysiennes, élevé à l'occidentale dans les universités d'Eurysie, revient en Cémétie pour trouver le pays ravagé par le règne de son oncle Chrysanthos I. S'il développe un goût aigu pour les valeurs libérales, la sécularisation et l'émancipation sociale, il n'en demeure pas moins un despote se revendiquant comme éclairé. Son règne, qui dure de 1909 à 1932, est marqué par ce qu'il appelle lui-même dans ses écrits et discours la «
Révolution bleue » (
μπλε επανάσταση). Sa vision, particulièrement nationaliste, impacte durablement la Cémétie. Par la centralisation du système éducatif et la confiscation d'une partie des prérogatives religieuses en la matière, il s'attire les ires de l'Église orthodoxe cémétéenne tout en gommant une partie des fractures existantes entre hiptiques et helléniques en Cémétie.
Ses méthodes autoritaires, malgré leur vernis social et idéaliste, le font cependant vite un ennemi tant du clergé que des élites, qui y voient un dangereux sympathisant des nationalistes. La dynastie des Perdiccides s'achève sur ce règne libéral et autoritaire, alors qu'en janvier 1932 éclate de nouvelles révoltes notamment dans les campagnes qui déferlent sur les grandes villes de la Cémétie. Poussé à bout par les émeutiers, le prince se voit dans l'obligation de faire tirer sur la foule, avant de prendre le large en bateau depuis Héraclée à destination de l'Eurysie, où, en exil, il assiste impuissant à un coup de palais de Matthaios I Achanios, futur souverain de la Cémétie de 1932 jusqu'en 1956. Celui-ci établit la dynastie des Achanides, dont est issu l'actuel souverain de la Cémétie, Dimitrios III, qui accède au trône en 1997.
La dynastie Devletios, à laquelle succède la dynastie Perdikkeios, est originaire des steppes du Nazum.