Ambassade Lutharovienne - Page 4

Nous sommes parfaitement sur la même longueur d'onde, rassurez-vous ! Comme je l'expliquais dans ma précédente lettre, il est pour nous hors de question d'entraver d'une manière ou d'une autre la bonne marche de l'économie collectivisée dans la région de Galkovine, au contraire. La coexistence de plusieurs modèles nous semble la clef de la prospérité des lieux. Après tout, il est bien connu qu'un écosystème fonctionne bien mieux qu'une monoculture, n'est-ce pas ? Aussi, loin de moi l'idée de réclamer une unification de ces deux régions, simplement de leur permettre de se rapprocher.

La libre circulation des personnes serait un premier pas déjà ambitieux. Permettre aux prodnoviens de se réunir sans entraves, voilà un enjeu qui mérite d'être défendu ! Actons donc cette réforme et voyons comment les choses évoluent. Des élections sont actuellement en cour à Peprolov, de leur résultat dépendra certainement la suite à donner aux relations entre Galkovine et Peprolov.

Cher camarade,

Un vent nouveau se lève sur le monde slave. Le Prodnov martyrisé, blessé et amputé n'a pas dit son dernier mot : le peuple a prouvé son attachement aux valeurs du communisme, de la justice, de l'égalité et de la fraternité. J'ai mandat du peuple prodnovien pour relever la cause du prolétariat en Eurysie de l'Est et sur notre territoire. Mon travail commence dès maintenant, et la Lutharovie sera sans conteste une alliée nécessaire et de premier ordre pour réussir ce projet.

Nous, les nations communistes slaves, devons nous soutenir et dans une certaine mesure, nous unir, pour résister aussi bien aux assauts des impérialistes de l'ONC qu'à l'influence du géant libertaire Pharois à nos portes. Pour l'heure, la nécessité et le danger que représentent les impérialistes nous pousse à compter sur l'aide de ce-dernier, mais il n'en sera pas éternellement ainsi et alors la Lutharovie et le Prodnov devront parler d'une seule voix.

Ce message, camarade Vorpenko, n'a pas seulement pour but de réaffirmer l'amitié du Prodnov, mais également de discuter avec vous de l'avenir de l'oblast de Galkovine. Celui-ci a sa place dans un Prodnov réunifié, vous en conviendrez, et si je sais la dette que nous devons à la Lutharovie pour avoir protégé ce territoire, il me semble également nécessaire de dire que cette division nous pèse.
Galkovine doit réintégrer la République du Prodnov, c'est le sens de l'histoire et la volonté du peuple. Toutefois je ne vous chasse pas et au même titre que l'armée pharoise patrouille à cette heure nos frontières, nous serions heureux de pouvoir compter sur le soutient de votre armée le temps de reconstituer nos forces. Des milices de volontaires sont déjà en train d'être formées et d'ici six mois, nous aurons assez de soldats pour envisager d'assurer notre sécurité par nous même.

Je vous demande donc, camarade Vorpenko, d'organiser avec moi la transition de l'administration lutharovienne à l'administration prodnovienne dans la province de Galkovine. Pour l'heure, vos troupes y sont toujours les bienvenues. Par cet acte de justice, vous montreriez au monde que contrairement aux puissances impérialistes, la Lutharovie soutient et défend la liberté des peuples et du prolétariat, et scelleriez ainsi une alliance renouvelée avec notre pays.

Cher camarade,

Je ne reprocherai jamais à quiconque de prendre le temps de la réflexion. Les affaires d'Etat nécessitent d'examiner avec prudence chaque paramètre d'une situation, surtout lorsque, comme nous, nous nous référons aux lois dialectiques de l'histoire.

Je savais pouvoir compter sur la Lutharovie comme une alliée inconditionnelle, la fraternité qui nous lie est réciproque. L'indépendance du Prodnov ouvre la voie à une nouvelle ère politique dans la région, les nations slaves et communistes, hier hégémoniques, doivent revenir sur le devant de la scène. Fraternellement, nous triompherons, et l'internationale sera le genre humain.

Camarade,

L'amitié pharo-lutharovienne n'est plus à prouver, elle a triomphé des vagues, des tempêtes et des crises. D'un œil extérieur, il sera sans doute surprenant de voir Albiens et Lutharoviens, aux régimes si distincts, parvenir malgré tout à s'entendre et collaborer, mais je vois dans notre relation un exemple renvoyé au reste du monde : il n'est de différence qui ne se dépasse, et de distinction qui ne se discute.

Le partenariat Lutharovien est plus que jamais un pivot central de la stabilité et de la paix dans l'océan du nord, la récente crise du Prodnov l'a suffisamment prouvé et votre aide fut sans conteste un levier majeur dans sa résolution qui, bien qu'imparfaite, nous évita le pire.

J'ai l'honneur, au nom du Syndikaali et si vous l'acceptez, de vous faire don de notre tout dernier modèle d'avion de ligne, de classe Flokon, septième génération. Il s'agit, sans nous vanter, d'un des appareils les plus haut de gamme jamais créé à ce jour et nous serions honorés de voir la diplomatie lutharovienne voler sur ces ailes. Après tout, il faut bien cela pour entretenir de chaleureuses relations et malgré la faible distance qui nous sépare, franchissons-la sans perdre de temps.

Puissiez vous trouver dans ce cadeau, camarade Vorpenko, l'expression renouvelée de nos sentiments loyaux.