Tlalcen, petite ville au sud d'Izcalie
Mai-Juin 2004
Au sud de Cacahuacallah – littéralement la ville du cacao en nahuatl – la ville de Tlalcen était une petite bourgade où l’essentiel de l’activité économique se concentrait sur une seule et même rue. La ville était réputée pour ses commerces à bons prix, où l’on vendait des plaques de chocolat de piètre qualité, davantage constitués de sucre ajouté que de cacao, en grande quantité en format familial pour des sommes dérisoires. À côté, des remèdes à base de plantes médicinales aux vertus avérés ou contestés. La plupart des boutiques affichent des néons encrassés par l’amas de moustiques morts attirés par la luminosité de ces luminaires.
Oswald, d’âge inconnu et vivant de la mendicité depuis là aussi un temps indéterminé, connaissait mieux la rue centrale de Tlalcen mieux que personne, avant de repartir dormir le soir dans une tente d’une ruelle adjacente. Un matin, il raconta la scène étrange à laquelle il a assisté la vieille au soir à ses compagnons d’infortune : « Mais je t’ai dit que j’ai vu une momie toquer à la porte à la mairie… Ouais, comme en Cémétie, un truc avec plein de bandelettes. Il était accompagné d’autres gars, pas d’ici, grands, peau pâle, certains étaient blonds… ». Son meilleur ami, à qui il fit cette confidence, était interloqué : « Tu pipeautes pas un peu, toi ? », ce à quoi il répondit « Moi, jamais je pipeaute ! ».
La scène dont il a été témoin était pourtant bien réelle, Oswald avait vu la « délégation » nhorréenne, qui avait amarré dans une crique, à l’abri des regards (et des droits de mouillage exigés par le port), toquer à la porte de la première autorité locale, en la personne du maire, Virgile Hualtez, qui n’officiait pas à son bureau à ce moment-là. Le lendemain, la rumeur d’une momie qui aurait toqué à la porte de la mairie se répandit comme une traînée de poudre, jusqu’aux oreilles du maire dubitatif, qui avait l’impression qu’on se payait sa poire avec un calembour. Mais la délégation était bien revenue et le maire Hualtez se para de son écharpe mayoral pour les accueillir :
Virgile Hualtez
Maire de Tlalcen
« Messieurs, que puis-je faire pour vous ? »
Oswald, d’âge inconnu et vivant de la mendicité depuis là aussi un temps indéterminé, connaissait mieux la rue centrale de Tlalcen mieux que personne, avant de repartir dormir le soir dans une tente d’une ruelle adjacente. Un matin, il raconta la scène étrange à laquelle il a assisté la vieille au soir à ses compagnons d’infortune : « Mais je t’ai dit que j’ai vu une momie toquer à la porte à la mairie… Ouais, comme en Cémétie, un truc avec plein de bandelettes. Il était accompagné d’autres gars, pas d’ici, grands, peau pâle, certains étaient blonds… ». Son meilleur ami, à qui il fit cette confidence, était interloqué : « Tu pipeautes pas un peu, toi ? », ce à quoi il répondit « Moi, jamais je pipeaute ! ».
La scène dont il a été témoin était pourtant bien réelle, Oswald avait vu la « délégation » nhorréenne, qui avait amarré dans une crique, à l’abri des regards (et des droits de mouillage exigés par le port), toquer à la porte de la première autorité locale, en la personne du maire, Virgile Hualtez, qui n’officiait pas à son bureau à ce moment-là. Le lendemain, la rumeur d’une momie qui aurait toqué à la porte de la mairie se répandit comme une traînée de poudre, jusqu’aux oreilles du maire dubitatif, qui avait l’impression qu’on se payait sa poire avec un calembour. Mais la délégation était bien revenue et le maire Hualtez se para de son écharpe mayoral pour les accueillir :
Virgile Hualtez
Maire de Tlalcen
« Messieurs, que puis-je faire pour vous ? »