« Des armes pour l’Union et les Lavandières, chers syndiqués. »
Le capitaine Sawai Chaipatana ouvrit la caisse témoin à l’aide d’une grande barre à mine. Les représentants du corpo-syndicat, tous de braves gaillards bien musclés – même les femmes – se regardèrent un instant, espérant que l’un d’entre eux aurait la présence d’esprit de faire un trait d’humour. Ce fut Magdalena, représentante des Lavandières qui, dans le dépôt de l’Union, prit en mains la situation.
Elle s’approcha de la caisse d’armes en sortit un AK-47 de bonne facture. Elle le soupesa entre ses bras marqués par les brûlures de javel et fit jouer la sécurité de l’arme avant de la charger et de tirer quelques rafales sonores vers une plaque de métal posée dans le coin de la pièce. Les soldats jashuriens restèrent impassibles, mais les Lavandières, elles, avaient sursauté.
Visiblement satisfaite, Magdalena Dimitrova, représentante syndiquée des Lavandières pour l’Union des Travailleurs de Kotios, déchargea l’arme et la reposa sur la table. Elle fit alors signe à ses camarades pour embarquer le reste des caisses. Au total, c’étaient pas moins de 5000 fusils, munitions comprises, qui étaient livrés aux loyalistes de Kotios. Les demoiselles en kakis et les gros-bras de l’Union s’affairèrent du côté des camions de livraison.
"Cap’taine. Merci pour votre livraison. J’vois que les Jashuriens savent tenir leurs promesses.
- Mon commandant a aussi un autre cadeau pour l’Union. Nous avons récupéré dans nos stocks d’armement du matériel antichar prêts à l’emploi. Nous en avons ramené une petite centaine pour votre milice. De quoi dissuader les putschistes de s’approcher de trop près de vos positions."
Sawai fit un signe à un seconde classe et celui-ci fit débarquer les caisses de missiles antichars du camion. Les projectiles étaient parfaitement rangés dans les boites. Il ne restait plus qu’à assembler les lanceurs et à frapper au cœur des insurgés.
L’échange fut bref. L’Union des Travailleurs n’aimait pas spécialement les Jashuriens, mais devait composer avec ses alliés du moment. Ils étaient beaucoup trop différents d’eux culturellement et leurs manières donnaient des frissons à certains des travailleurs. Ils étaient souriants, mais aussi rigides et froids que des lampadaires. Leur attitude était déconcertante, comme si la guerre que l’Union menait n’était qu’un prétexte pour les étudier.
Le capitaine Chaipatana donna quelques ordres au travers de sa radio. Il était temps de se replier vers les positions fortifiées du Jashuria. Le groupe d’intervention mené par Chaipatana n’était pas encore tout à fait à l’aise dans cette poudrière qu’était Kotios. Non seulement la situation politique sur place était incompréhensible pour le jeune capitaine, mais en plus, il n’avait aucune envie de se retrouver dans une embuscade. Il se contentait dès lors d’exécuter les ordres avec sérieux et ne souhaitait qu’une chose, terminer sa livraison et sortir ses gars de cette zone. Quand bien même les membres de l’Union des Travailleurs tenaient d’une main de fer l’endroit, il n’en restait pas moins qu’un quiproquo était vite arrivé et que la situation pouvait dégénérer en un instant.
Depuis son arrivée, le Jashuria avait tout fait pour éviter une confrontation directe avec les insurgés, se contentant de livrer son matériel, de fortifier ses positions et d’évacuer son personnel derrière ses remparts. La chaine de commandement avait d’ore-et-déjà pris contact avec les représentants du Kah et du Pharois et les discussions se faisaient en haut lieu pour savoir quelles opérations mener par la suite. Il était clair qu’avec sa petite force armée, le Jashuria n’était qu’un protagoniste secondaire dans l’équation, mais si les forces d’intervention pouvaient retirer quelque honneur dans la bataille, le pays en ressortirait grandi sur la scène internationale.
Les civils avaient été évacué derrière le périmètre de défense du Jashuria. Le Contingent d’Intervention Extérieure avait établi une défense en profondeur, dans la tradition des tactiques de défenses jashuriennes. En tenant plusieurs points clefs autour de Nulle-Part, les snipers et les soldats jashuriens pouvaient harceler les éventuels ennemis et opérer des manœuvres mobiles et des encerclements sans que l’ennemi ne puisse approcher des fortifications. Au vu du faible nombre d’hommes dont le pays disposait sur place, le commandant avait préféré détacher ses unités en petits groupes mobiles au travers du périmètre de protection pour constituer une zone tampon dans laquelle un feu nourri allait pouvoir être déverser si les putschistes venait les taquiner de trop près.
Le capitaine Sawai Chaipatana ouvrit la caisse témoin à l’aide d’une grande barre à mine. Les représentants du corpo-syndicat, tous de braves gaillards bien musclés – même les femmes – se regardèrent un instant, espérant que l’un d’entre eux aurait la présence d’esprit de faire un trait d’humour. Ce fut Magdalena, représentante des Lavandières qui, dans le dépôt de l’Union, prit en mains la situation.
Elle s’approcha de la caisse d’armes en sortit un AK-47 de bonne facture. Elle le soupesa entre ses bras marqués par les brûlures de javel et fit jouer la sécurité de l’arme avant de la charger et de tirer quelques rafales sonores vers une plaque de métal posée dans le coin de la pièce. Les soldats jashuriens restèrent impassibles, mais les Lavandières, elles, avaient sursauté.
Visiblement satisfaite, Magdalena Dimitrova, représentante syndiquée des Lavandières pour l’Union des Travailleurs de Kotios, déchargea l’arme et la reposa sur la table. Elle fit alors signe à ses camarades pour embarquer le reste des caisses. Au total, c’étaient pas moins de 5000 fusils, munitions comprises, qui étaient livrés aux loyalistes de Kotios. Les demoiselles en kakis et les gros-bras de l’Union s’affairèrent du côté des camions de livraison.
"Cap’taine. Merci pour votre livraison. J’vois que les Jashuriens savent tenir leurs promesses.
- Mon commandant a aussi un autre cadeau pour l’Union. Nous avons récupéré dans nos stocks d’armement du matériel antichar prêts à l’emploi. Nous en avons ramené une petite centaine pour votre milice. De quoi dissuader les putschistes de s’approcher de trop près de vos positions."
Sawai fit un signe à un seconde classe et celui-ci fit débarquer les caisses de missiles antichars du camion. Les projectiles étaient parfaitement rangés dans les boites. Il ne restait plus qu’à assembler les lanceurs et à frapper au cœur des insurgés.
L’échange fut bref. L’Union des Travailleurs n’aimait pas spécialement les Jashuriens, mais devait composer avec ses alliés du moment. Ils étaient beaucoup trop différents d’eux culturellement et leurs manières donnaient des frissons à certains des travailleurs. Ils étaient souriants, mais aussi rigides et froids que des lampadaires. Leur attitude était déconcertante, comme si la guerre que l’Union menait n’était qu’un prétexte pour les étudier.
Le capitaine Chaipatana donna quelques ordres au travers de sa radio. Il était temps de se replier vers les positions fortifiées du Jashuria. Le groupe d’intervention mené par Chaipatana n’était pas encore tout à fait à l’aise dans cette poudrière qu’était Kotios. Non seulement la situation politique sur place était incompréhensible pour le jeune capitaine, mais en plus, il n’avait aucune envie de se retrouver dans une embuscade. Il se contentait dès lors d’exécuter les ordres avec sérieux et ne souhaitait qu’une chose, terminer sa livraison et sortir ses gars de cette zone. Quand bien même les membres de l’Union des Travailleurs tenaient d’une main de fer l’endroit, il n’en restait pas moins qu’un quiproquo était vite arrivé et que la situation pouvait dégénérer en un instant.
Depuis son arrivée, le Jashuria avait tout fait pour éviter une confrontation directe avec les insurgés, se contentant de livrer son matériel, de fortifier ses positions et d’évacuer son personnel derrière ses remparts. La chaine de commandement avait d’ore-et-déjà pris contact avec les représentants du Kah et du Pharois et les discussions se faisaient en haut lieu pour savoir quelles opérations mener par la suite. Il était clair qu’avec sa petite force armée, le Jashuria n’était qu’un protagoniste secondaire dans l’équation, mais si les forces d’intervention pouvaient retirer quelque honneur dans la bataille, le pays en ressortirait grandi sur la scène internationale.
Les civils avaient été évacué derrière le périmètre de défense du Jashuria. Le Contingent d’Intervention Extérieure avait établi une défense en profondeur, dans la tradition des tactiques de défenses jashuriennes. En tenant plusieurs points clefs autour de Nulle-Part, les snipers et les soldats jashuriens pouvaient harceler les éventuels ennemis et opérer des manœuvres mobiles et des encerclements sans que l’ennemi ne puisse approcher des fortifications. Au vu du faible nombre d’hommes dont le pays disposait sur place, le commandant avait préféré détacher ses unités en petits groupes mobiles au travers du périmètre de protection pour constituer une zone tampon dans laquelle un feu nourri allait pouvoir être déverser si les putschistes venait les taquiner de trop près.