02/06/2013
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TRAVAILLEURS DE KOTIOS, LES VOICI LES PROMESSES DU PARTI DE LA LIBÉRATION

Travailleurs et travailleuses de Kotios, vous sentez vous réellement plus libérés ? Avez vous vu vos vies sensiblement s'améliorer car telles étaient les promesses du Parti de la Libération, au pouvoir depuis l'indépendance de Kotios ?


BIEN SÛR QUE NON !


Nous nous sommes battus pour nous libérer des chaînes des esclavagistes de l'Empire pour porter les entraves des esclavagistes communistes !

Ne vous laissez pas spolier, ne vous laissez pas abuser, le Parti de la Libération n'est que l'émanation de cette organisation mafieuse et criminelle qui se fait appeler la Fraternité du Pharois Syndikaali.

Renvoyons ces rats dans la sordide bauge d'où ils sont venus ! Reprenons la Révolution qu'ils nous ont volé !

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Citoyens, votre ville a besoin de vous !

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Pour devenir l’avant-garde du socialisme autogestionnaire, la politique passe par l’action.
Rejoignons les comités de quartiers pour organiser dès maintenant entre nous la vie quotidienne et assurer à notre cité l’avenir resplendissant auquel elle se destine !

L’absence de pouvoir central n’a rien d'une fatalité, cela peut même être une chance ! En attendant que la démocratie reprenne son cours normal, voici comment contribuer au bien commun :

  • autogestion du ramassage des déchets : des camions poubelles et des bacs sont disponibles au 38 bis rue des glorieux camarades (ancienne rue des maréchaux).
  • autogestion alimentaire : pour l’heure notre ville dépend encore des colis venus du reste du monde, organisons dès maintenant la transition vers une suffisance alimentaire mixte entre importation et production locale, réquisition des terrains vagues et des toits inutilisés pour les transformer en potager, élevage locaux d’animaux de ferme compatibles avec la vie citadine, recensement des produits et du matériel agricole nécessaire – n’hésitez pas à vous servir dans les magasins de bricolage/jardinage désertés, du matériel est également disponible en prêt aux halls Anoushka Kasarov (anciennes hall Saint-Mathieu).
  • autogestion des infrastructures : être citoyen c’est surveiller le bon entretien des infrastructures. Signalons les fuites, les odeurs suspectes, les fissures, l’insalubrité ou les dysfonctionnements. Grâce à notre vigilance quotidienne, donnons à nos comités de quartiers toutes les cartes pour faire de Kotios une ville où il fait bon vivre.
  • autogestion des services aux plus démunies : prendre contact avec les personnes âgées et isolées, signaler les sans domiciles fixes et les inviter à se présenter aux comités de quartier, organiser des tours de garderie, aider à l’approvisionnement des commerces locaux en faisant la navette avec le marché central et l’aide alimentaire internationale.
  • autogestion de l'autodéfense : contre la menace des tyrans, contre les déstabilisations étrangères, contre le crime organisé, les milices citoyennes sont notre force et notre avenir ! La Fraternité des mers du Nord forme des volontaires pour défendre Kotios, entraine à la manipulation des fusils et pistolets et initie aux bons réflexes citoyens. Prenons notre destin en main, pour que vive la démocratie et la liberté, le prolétariat doit se constituer en force militaire armée.
  • autogestion politique : les comités de quartiers attendent votre participation ! Plus nous investirons la démocratie locale, plus la démocratie sera réelle, vos initiatives n’attendent que vous. Pour ne plus jamais abandonner notre avenir aux mains des bureaucrates et des possédants, retrouvons la souveraineté citoyenne pour faire de notre ville le terreau fertile du génie humain !

Ensemble, construisons une citoyenneté réelle !
Vive la Commune !
Vive Kotios autogérée !


C'était un message du Parti de la Libération
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10 avril 2005 - Kotios : “Entre la tyrannie et le chaos, mon coeur balance”.


Kotios, un laboratoire politique au coeur de l'Eurysie Occidentale.
Ex-territoire francisquien en proie à un régime totalitaire, Kotios expérimente de nouvelles méthodes de gouvernance, portée par des courants d'extrême-gauche.

Indépendante depuis un an, Kotios se réinvente petit à petit sur le plan politique et la cité-Etat de Kotios a remis la pensée anarchiste à la mode. Une expérimentation politique qui trouve des preneurs dans cette ancienne région francisquienne. Rattachée à l’Empire Francisquien, la région de Kotios s’est longtemps construite à l’image de son voisin tutélaire, par l’isolement diplomatique et commercial. Pour des militants anti-libéraux et opposés à une normalisation de la société voulue par la globalisation des échanges ainsi que le monopole de certains industriels internationaux, c’est l’opportunité rêvée d’envisager une approche sociétale nouvelle.

Agitant un drapeau noir à une heure aléatoire de la journée, Milos est l’un des partisans de la première heure d’une Kotios anarchiste, “émancipée” comme il aime le dire. Et lorsque nous lui demandons pourquoi il agite parfois son drapeau à 3 heures du matin ou à 15 heures de l’après-midi, le pilier de l’anti-système du quartier nous répond, “je le fais à n’importe quelle car je ne veux pas m’enfermer dans un schéma consensuel auquel tout le monde adhère. Cette idée qu’on doive manger à 12 heures et pas à 14 heures, qu’on sonne 5 fois à 17 heures, ce n’est pas pour moi. Moi je suis fier de m’affranchir du système et je prône mon amour de l’émancipation absolue à l’heure que je jugerai opportun de le faire, et parce que c’est aussi mon droit le plus absolu, je manifeste mon amour de Kotios à des heures différentes jour après jour.”

Pour Milos qui se rappelle très bien sa vie sous l’Empire, le modèle sociétal kotioïte l’a rendu meilleur. “Sous l’Empire, je volais le garde-manger des restaurants de la ville où la haute noblesse avait l’habitude de se réunir, puisque je ne pouvais pas travailler faute de diplôme, je ne pouvais pas passer de diplôme faute d’argent et je ne pouvais pas avoir d’argent faute de travail. A Kotios un nouveau départ m’est permis, sans que je n’ai à justifier qui étais-je, mon niveau d’érudition etc....”

L’absence de réussite politique dans l’Empire francisquien a privé de perspectives d’avenir une large partie de la jeunesse kotioïte. Sans visibilité quant à l’évolution du pays sur les 5 prochaines années à venir, un projet d’indépendance est inéluctablement venu s’imposer à Kotios et la majeure partie de la population a développé des échanges en assemblée pour écrire la future page historique de cette région. Kotios a par ce biais développé des pensées novatrices jusqu’ici inconcevable sous l’Empire. L’échec politique francisquien est étroitement lié aux sentiments des kotioïtes visant à maintenant à se dépeindre l’autorité de l'État comme secondaire dans le fonctionnement du pays, et secondaire dans la traduction d’une démocratie en bonne santé.

Pour ces différentes raisons, Kotios plus que tout autre territoire est un terreau fertile de la pensée libertaire, ainsi donc la restauration pleine et entière de politiciens locaux légitimes, a forcément pour préalable la stabilisation politique de l’Etat impérial francisquien. L’anarchisme kotioïte est donc un courant de pensée légitime et cantonné à des considérations régionales. Dès lors, les politologues alguarenos ne souhaitent pas parler d’anti-système pour décrire ses soutiens parmi la population locale mais davantage de déçus du système puisque leur aversion de celui-ci a été conditionnée par les errements d’un État autoritaire et fascisant. La transition de la gouvernance kotioïte vers un état parlementaire plus conventionnel, reste donc privilégiée, étant donné que de nombreux kotioïtes aspirent à davantage de libertés collectives (absentes sous l’ère francisquienne) plutôt que celles individuelles.
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L'Indépendant

VIVE LE KOTIOS LIBRE !
BATTEZ-VOUS POUR LA LIBERTÉ

20 avril 2005



Depuis le coup d'état, le chaos règne sur Kotios, les combats font rage dans les rues, les bombardements des deux camps réduisent à néant les bâtiment, le peuple s'enterre en espérant une fin rapide. Malheureusement, l'ennemi pernicieux manipule les organes du pouvoir, et l'y déloger est très compliqué. Nous ne pouvons encore vivre sous le feu du fascisme qui brûle nos maisons à coup d'armes inhumaines, de véhicules enflammés qui explosent à proximité de familles et d'enfants innocents qui ne demandent que de vivre en paix. Le peuple meurt, pendant que les grands de ce monde se cloîtrent dans leur tour d'ivoire, à l'abri des armes qu'ils utilisent. Que ce soit Peter Cushing, le dictateur kotioïte, ou les chefs d'états étrangers qui restent dans leur pays d'origine, à donner des ordres fous aux soldats qui mitraillent l'ennemi, fauchant malheureusement d'honnêtes innocents. Mais alors, comment arrêter la guerre ?

Une fin pacifique semble être la solution la plus invraisemblable, chaque camp souhaitant éradiquer l'autre. Les fascistes veulent anéantir les démocrates, et les démocrates veulent retourner au pouvoir, en rejetant dehors les putschistes. Si un cessez-le-feu arrivait, il ne serait que temporaire, pour que chaque armée retrouve son souffle avant la reprise d'une guerre qui enliserait chaque côté. Si Kotios devait se scinder en deux, se serait la plus grande défaite de son histoire, Kotios aurait perdu tous les intérêts de son Indépendance durement gagnée. La victoire francisquienne serait immense, un état fantoche contrôlant une bonne partie de Kotios, l'autre partie serait simple à vaincre. L'autre bout, resté démocrate nous l'espérons, serait pris en étaud, et privé de ses symboles de l'Indépendance, chuterait en moins d'un an. Une fin de la guerre, avec une partition de Kotios en deux serait horrible et destructeur.

Une autre solution serait une victoire de l'État de Kotios, dirigé par Peter Cushing, un pantin de Latios. Le fascisme règnerait sur Kotios, et une des pires dictatures du monde s'imposerait, comme dans l'Empire Francisquien ou dans le Magermelk. Certes, la guerre serait terminée, mais des groupes armés combattraient toujours pour la victoire démocrate. Avec tous les attentats qui en découleraient, la politique de terreur de Cushing, les assassinats politiques, les conditions de vie désastreuses du peuple, il est certain que la mort se rependrait dans la ville comme la peste. Toutes nos liberté s seraient supprimées, tout serait contrôlé par le Nouvel-Ordre, la propagande fasciste manipulerait la population. Ses dirigeants, alliés à l'Empire Francisquien, vendraient Kotios pour une bouchée de pain, si celle-ci leur permet de garder leur trône de Kotios. Nous retournerions sous le contrôle de l'empire, après tant d'années gâchées dans une indépendance vaine.

La solution la plus enviable serait une victoire démocrates. Avec l'aide de nations étrangères, les partis politiques exclus de l'Assemblée populaire se sont rassemblés pour couper court le pouvoir du Nouvel-Ordre et du Parti du Peuple. Nous retournerions à un statut quo proche de celui avant le coup d'état. Certes, l'Assemblée populaire possédait nombre de défauts important, mais jamais elle ne s'est attaquée au pouvoir du peuple : la Démocratie. En pénétrant armés dans l'Assemblée populaire, les putschistes ont enfreint la règle la plus importante de Kotios, qui préserve Kotios de la dictature. Le Nouvel-Ordre et le Parti du Peuple veulent simplement un pouvoir illimité. Le fascisme les arrange bien, c'est l'idéologie portée par l'Empire Francisquien. Ils vont massacrer toute la population, alors que l'Union démocrate protège depuis toujours la veuve et l'orphelin, tels les plus grands des chevaliers. Si les démocrates gagnent la guerre, Kotios sera enfin pacifié, le peuple pourra sortir de ses cachettes, nous serons libres, tous.

Vous avez sûrement compris, seuls les démocrates peuvent nous sortir de cette guerre. Mais ils manquent de soldats, alors engagez-vous. Si vous vous engagez pour défendre votre nation, le monde vous en sera reconnaissant. Que vous soyez patriote, socialiste, progressiste, libéral, conservateur, communiste, peut importe votre position, battez-vous. Beaucoup de partis politiques, comme le Parti de la Libération, le Club du Salut Public ou l’Union des Travailleurs de Kotios ont été interdit par une décision arbitraire des fascistes au pouvoir. Le Rassemblement des Patriotes Démocrates pour l'Indépendance de Kotios a annoncé se battre contre les putschistes, et défendre les partis interdits, avec ses membres assassinés. Ce n'est qu'une question de temps avant que le RPDIK ne devienne à son tour illégal. Bientôt, notre journal, l'Indépendant, comme des dizaines d'autres, sera interdit par le pouvoir. Pour rester libre, venez vous battre. Seule une victoire démocrate nous sortira de cette guerre et de ces massacres. Venez avec nous, battez-vous, ou les fascistes vous assassineront avant.

Si vous voulez rester libre, venez vous battre. Mourrez, vous serez des héros. Restez caché, et vous ne vaudrez pas mieux que les traîtres putschistes
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propagande anti pharois

COMME EN PHAROIS !

COMMUNISTES, SOCIALISTES ET LIBERAUX,

VOUS Y PASSEREZ COMME LES AUTRES !!...


Sur le verso de l'affiche on pouvait y lire :

Si les Rouges, appuyés par les alliés internationaux qui n'ont de démocrates que le nom, reprennent le pouvoir voilà ce qui nous attends citoyennes, citoyens de Kotios, une épuration comme Kotios n'en a jamais connue, qui sera pire encore que les rafles impériales.

TUEZ LES TOUS AVANT QU'ILS NE VOUS TUENT


Tract de propagande du Nouvel-Ordre circulant sous le manteau dans les milieux nationalistes, et collé un peu partout dans les rues kotios, notamment la nuit, par dessus les affiches de propagande. Et oui la guerre était aussi celles de smots et des images avant tout !
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30 mars 2005 - Affrontements aériens entre le Grand Kah et l’Empire francisquien dans le ciel kotioïte, plusieurs aéronefs impériaux abattus.


Duels aériens entre les aviations kah-tanaises et francisquiennes.
Selon nos reporters en province, plusieurs appareils francisquiens se sont écrasés sur le territoire après avoir engagé le combat avec d’autres avions kah-tanais.


L’annonce a été brutale, et ses répercussions également. Alors que l’Empire francisquien déclarait déployer une force armée sur le territoire kotioïte pour “participer au maintien de l’ordre local”, plusieurs états dont le Grand Kah lui ont opposés une résistance armée, résultant sur des actes de guerre qui se sont étalés sur un peu moins d’une semaine.
On pourrait l’appeler “la guerre de 6 jours” tant elle fut rapide, pourtant le décompte des pertes humaines et matérielles associées aux déclarations officielles francisquiennes, qui ont annoncé un retrait des forces impériales moins d’une semaine après leur engagement, traduit une victoire notable des forces armées kah-tanaises.

“Envahir un territoire côtier quand on ne peut pas fournir une suprématie aérienne ou maritime à ses troupes au sol est voué à l’échec. S’il y avait un enseignement à retenir du conflit entre francisquiens et kah-tanais à Kotios, ce serait indubitablement celui-ci” nous explique sèchement le consultant en géopolitique Romero Bragerada. Si les appels à un cessez-le-feu et à une désescalade des tensions régionales sont l’adage quotidien des puissances responsables mondiales, les rivalités entre Kotios et son ex-état tutélaire n’ont jamais été aussi grandes qu’à ce jour.

Fait notable de cet emballement militaire, le déploiement massif des forces armées francisquiennes et kah-tanaises. Ces derniers ont enchaîné les hostilités, en s’accusant mutuellement d’ingérence auprès des autorités kotioïtes. On comprend aisément à la suite de cela, que la médiation internationale autour du développement de Kotios semble bien lointaine

En disgrâce sur la scène internationale et caricaturé pour sa politique étrangère (et intérieure) trop musclée, l’Empire francisquien a inévitablement provoqué les foudres de plusieurs états autoproclamés protecteurs du peuple kotioïte parmi lesquels figure le Grand Kah. L’opposition entre les deux nations, s’est essentiellement traduite dans le ciel de Kotios, même si des frappes aériennes kah-tanaises ont conduit à la mort d’une centaine de soldats impériaux progressant en convoi dans les campagnes kotioïtes.

Un avion Saphir A-1 francisquien a été abattu par une escadrille kah-tanaise, ainsi qu’un avion d’attaque au sol déployé durant les premières heures de l‘incursion francisquienne en territoire kotioïte. Face au nombre important d’aéronefs ennemis, essentiellement illustrés par le Gunrensen 2002, les virages de dégagement et les autres manoeuvres évasives n’ont effectivement pas su faire la différence. Engagée pour soutenir les opérations terrestres, l’escadrille francisquienne a été systématiquement engagée sur chacun de ses décollages, accusant ainsi la perte de ces deux appareils. Ne pouvant s’affirmer dans les airs et l’engagement des avions d’attaque air-sol étant lui aussi conséquent, l’autorité impériale francisquienne a non seulement été contrainte de stopper ses patrouilles aériennes, mais aussi contrainte de rappeler l’ensemble de ses forces terrestres déployées par-delà la frontière kotioïte…

Un camouflet terrible pour l’Empire qui, malgré l‘éloignement politique de Kotios, espérait toujours exercer une certaine pression politique sur la cité-Etat, par un étalage outrancier de hard power.
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L'Indépendant

TÉMOIGNAGE D'UNE ANONYME
2 mai 2005



Il a été retrouvé aujourd'hui, dans la poche d'un corps d'une personne assassinée par les fascistes, une lettre qui est un parfait témoignage de cette guerre. Nous avons décidé de vous partager cette lettre qui servira dans 100 à comprendre cette époque sombre de Kotios.

Lettre a écrit :
Bien chers cousins et cousines,

Je trouve que Mémère a été bien brève dans sa narration sur tous les tragiques événements que nous avons subis. À on tour je prends la plume et je viens m’entretenir un peu avec vous.
Dès le 12 avril, dans l’après-midi, après les premiers bombardements de la ville, il nous est arrivé 16 personnes, parents et amis, tous sinistrés. Je n’ai pas besoin de vous dire que nous étions plutôt à l’étroit chez nous, heureusement que nous avons eu des voisins bien complaisants qui nous ont rendu bien service en nous donnant des matelas pour coucher tous ces pauvres gens sans-abri.
Dans les premiers jours, nous ne couchions pas encore à la cave. Le soir quand nous montions dans nos chambres, nous assistions à un spectacle effrayant : nous apercevions dans le ciel toutes les lueurs rouges des incendies, notre pauvre ville était en train de brûler (mon usine en faisait parti, les fachos très charitablement y ont mis le feu). Nous ne pouvions nous empêcher de frémir à la pensée que dans cette fournaise, de pauvres âmes étaient ensevelies sous les décombres.
Peu de jours après, nous avons commencé notre vie de taupes. En effet, la bataille était trop près pour que nous ayons l’idée de rester dans les maisons, c’était trop dangereux : les avions passaient très bas et mitraillaient les troupes. A ce moment, tout le monde faisait du plat-ventre dans la cuisine, cette vie ne pouvait durer. Nous commencions à organiser la cave à la fois en chambre à coucher et en cuisine. Le bruit du canon commençait à nous être plus familié, sauf toutefois quand ça pleuvait trop fort. Quand le temps était calme, le dimanche nous descendions en rasant les murs à la messe, là, nous attendait un spectacle navrant. Dans notre grande église traînaient quelques malheureuses affaires des pauvres gens n'avaient pu sauver de leurs ruines que de simples habits et une modeste valise. Les prêtres nous distribuaient la Sainte communion après avoir reçu l’absolution générale. Un certain dimanche nous voulions aller à la messe. Nous avions fait quelques mètres quand les obus commencèrent à siffler ; nous avons tout juste eu le temps de nous couler dans une tranchée et d’attendre la rafale. Par bonheur la tranchée était bien recouverte, nous entendions les éclats tomber dessus, cette fois nous avons regagné notre cave à toute vitesse, la plaine était toute pleine de poudre et de poussières, nous étions aveuglés.
Entre deux je me réservais encore le loisir de prendre de bonnes parties dans notre jardin au moment des accalmies.
Les fachos avaient installé auprès de nos maisons de gros canons, ce qui nous valait de gentils concerts de duels d’artillerie de part et d’autre, le plus souvent nous en payions les pots-cassés. Je me rappelle, quand nous entendions un certain avion, « le Mouchard » comme nous l’avions surnommé. Quand son cri résonnait, nous savions ce que cela voulait dire. Vite nous descendions à la cave, peu de temps temps après un obus fendait l’air, puis une vraie rafale suivait sur les canons fachos, malheureusement nous n’en étions que peu éloignés et quand les kah-tanais ne pointaient pas très bien leur tir, c’est nous qui recevions la douche, c’est ce qui est arrivé le 22 avril au matin. Je me rappellerais toute ma vie de ce matin, toute cette poudre poussières que nous avons avalés. Entre autre un éclat a traversé la porte de la cave ou nous étions, cet éclat a traversé un oreiller, un traversin, le matelas et s’est enfoncé en terre à une profondeur de 10 cm. Heureusement que la personne qui occupait cette place venait d’en changer à l’instant même. Après, nous avons évacué notre cave un des réfugiés qui était grièvement blessé. Comme Mémère vous l’a expliqué, nous avons été chez des voisins dans une cave beaucoup plus solide. Pour sortir de chez nous, nous marchions sur des débris de toutes sortes, là nous avons été peiné de voir notre petite maison mutilée.
Après nous avons subis des jours encore plus terribles, inoubliables à jamais durant notre vie. Les kah-tanais venaient de lancer une grande offensive pour prendre Kotios. Sans arrêt les obus sifflaient sur nos têtes. Il nous fallait vivre avec les fachos les servir, ils pillaient les maisons. Enfin par beau dimanche matin 28 avril, un grand événement nous attendait. Eux qui étaient tant attendus étaient là, d’abord les chars énormes, puis l’infanterie, avançant les uns derrière les autres, rampant à la moindre alerte. À ce moment tout le monde sortit des caves, agitant des mouchoirs, fleurissant les soldats. Nous n’avions plus peur, nous nous croyions sauvé. Les gens étaient heureux, malgré les deuils et les ruines accumulées autour de nous. Les obus et les bombes fachos s’abattirent systématiquement sur nos monuments et édifices religieux. Ils attribuèrent un bon nombre d’obus sur nos maisons, ils trouvaient sans doute que nous n’en avions pas assez eu. Parmi les Kah-tanais, certains parlaient très bien le français. Ceux qui étaient auprès de chez nous faisaient partie d’un régiment de canonnier (ça ne doit pas être le nom officiel, je ne m'en souviens plus).
Nous avons été bien gâtés par eux, que de choses nous ont-ils donné du bon chocolat au lait, des bonbons, des cigarette, nous n’avions qu’à tendre notre tablier.
Près de chez nous nous avons eu de gros canons kah-tanais, quelle artillerie ils avaient, c'était autre chose que celle des fachos, ceux-ci d’ailleurs en convenait. Bien des fois la curiosité me prenait et j’allais les regarder tirer à quelques mètres de moi. Je voyais les gros obus qu’ils allaient lancer et la longue flamme qui sortait du canon. Le bruit en tait assourdissant nous étions obligés de mettre du coton dans nos oreilles.
Notre pensée, pendant tous ces jours tragiques, était souvent tournée vers tous. Nous nous demandions avec angoisse si la bataille allait passer par chez vous, si le conflit s'étend sur l'Empire Francisquien. Quelle plaie, ces fachos. Le monde se serait bien mieux porté si ce coup d'état n'avait pas eu lieu, ou que l'Empire n'était pas dirigé d'une main de fer par des oligarques. Mais bon, que pouvons-nous faire contre la folie ?
Combien de fois avons nous été sur le point d’évacuer, les fachos s’amusaient le soir à tirer des coups de revolver dans les contrevents, pour nous faire partir et après, piller la maison à leurs aises. Nombre de fois nous avons été sur le point de tout abandonner. Mais il nous était de beaucoup préférable de rester sous la mitraille que d’abandonner notre chère maison. Nous ne voulions pas partir pour ne trouver refuge nul-part, aller sur les routes pour se faire mitrailler, non, nous ne voulions pas. Heureusement que nous avons été protégé, nous nous en rendons compte après tous les dangers que nous avons traversés.
Je crois que j’ai été un peu bavarde et que je vais abuser de vous, pour lire ma lettre surtout que j’ai écrit très serré de façon à en mettre plus long. Toi ma chère Constance qui réclamais un longue lettre tu vas devoir être satisfaite. J’espère que votre santé à tous est toujours bonne et sur ce je vous envoie tous mes plus affectueux baisers (un gros supplémentaire à Pauline). J’oubliais encore quelque chose, c’est pour cousin Paul, comment va sa petite mère ?

Paulette
Bons baisers à tous Cécile
Robert

La famille vivait dans un quartier qui a été repris par les forces fascistes ce 1er mai. C'est à ce moment qu'a été assassinée son autrice. Nous sommes tous attristé par sa mort.
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Avant-Garde
L’AVANT-GARDE : JOURNAL REVOLUTIONNAIRE




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SANS RELACHE , DEFENDONS NOS RUES !

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Communiqué de l’Union des Travailleurs de Kotios


Camarades !

Nous vivons des temps incertains, des temps troublés. L’ennemi fasciste a envahi nos rues, nos maisons et tient désormais le Parlement ! Il ne reculera devant rien pour faire tomber notre glorieuse révolution et mettre à bas l’ensemble des institutions qui visaient à l’émancipation du genre humain ! Il est d’ores-et-déjà dans nos rues, à exécuter nos concitoyens et à apporter ce qu’il sait faire de mieux : la ruine !

La ruine, camarades ! La même ruine, apportée par l’Impératrice et ses suppôts. Celle que nous connaissions sous le joug de l’empire ! Celle dont nous nous sommes arrachés à la force de nos bras et de nos fusils. Notre liberté, nous l’avons arrachée aux mains des Franciscains et nous la défendrons jusqu’au bout. Hors de question que les fascistes souillent de leurs bottes misérables les rues de notre belle métropole et foulent aux pieds nos principes révolutionnaires si durement acquis.

L’Union des Travailleurs de Kotios tient actuellement le quartier de la Lavandière. Nos nouvelles armes et la ferveur de nos partisans nous permettent de tenir la dragée haute à ces chiens impériaux. Mais camarades, cette lutte que nous menons en votre nom, elle ne pourra être complète que si VOUS rejoignez nos rangs. Camarades, l’idéal révolutionnaire qui nous anime est un idéal universel, d’émancipation du travailleur, de lutte sans relâche contre la barbarie, le fascisme et la monarchie impériale. Nous luttons d’arrache-pied pour l’avenir du genre humain, pour les gens de Kotios et pour leur assurer un avenir radieux.

Les Lavandières, l’avant-garde de notre révolution, tiennent la ligne depuis des semaines ! Armées et prêtes à défendre le secteur au péril de leurs vies, elles tiennent les barricades pour sauver vos vies. Allez-vous laisser leur sacrifice se faire en vain ?! Armez-vous, montez les barricades et défendez votre Commune contre les Franciscains et leurs sbires. Marchez sur le Parlement et libérez les représentants du Peuple, odieusement pris en otages !

Camarades ! Rejoignez les rangs des vrais défenseurs de Kotios ! Rejoignez nos sections locales dans le quartier de la Lavandière et prenez les armes. Prenez les armes contre les fascistes et les impérialistes qui ne veulent que la ruine de notre belle Commune. Montrez votre attachement à la Commune ! Montrez que votre volonté est faite du même acier que vos balles et qu’à chaque tir, un fasciste morde la poussière !

Camarades ! Engagez-vous ! Rejoignez les sections locales des VRAIS défenseurs de Kotios et battez-vous ! Battez-vous pour la Révolution !

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L'Indépendant

ENFIN UN RETOUR DE L'ASSEMBLÉE POPULAIRE
16 mai 2005



C'est bon, c'est officiel : l'Assemblée populaire est de retour ! Les autorités de la Commune de Kotios, seul pouvoir légitime à Kotios, ont annoncé que les députés de l'Assemblée reprendront place ce 24 mai pour décider de la politique de la Commune. Bien que le bâtiment officel qui servait avant le putsch soit occupé par les forces fascistes, l'Assemblée populaire se réunira bien là où elle peut. Un danger persiste : les bombardements incessants des putschistes qui détruisent tous les bâtiments à leur portée. S'ils venaient à bombarder l'Assemblée populaire pendant un séance, cela pourrait se transformer en boucherie. Mais les députés tiendront bon, pour la Liberté et la Démocratie.

Cela fait déjà bientôt deux mois que Kotios est privé de son Assemblée populaire, depuis le malheureux putsch du Parti du Peuple et le Nouvel-Ordre. Bien évidemment, si vous vous demandez, ces partis politiques seront interdits dans l'Assemblée populaire, comme tous ceux collaborationnistes. La guerre commence à arriver à son terme, mais tout n'est pas encore joué, nous ne pouvons exclure une nouvelle invasion francisquienne. Les forces coalisées réussissent néanmoins à contrer toutes les offensives des putschistes, grâce à l'aide internationale. Nous avons appris il y a quelques jours que le Magermelk a décidé d'aider les légalistes de Kotios, pourtant majoritairement communistes, alors que cette dictature fasciste se bat contre tous les idéaux de gauche. Cette annoncé a surpris beaucoup de monde, mais étant opposé à l'Empire Francisquien, le Magermelk n'a pas voulu voir un état fantoche à la solde de l'Empire, même s'il était fasciste.

Nombre de partis politiques ont déjà annoncé qu'ils reviendraient dans l'Assemblée populaire, notamment des partis interdits par les fascistes, comme le Parti de la Libération, le Comité du Salut Public et l'Union des Travailleurs de Kotios, mais également des partis encore libres comme le Rassemblement des Patriotes Démocrates pour l'Indépendance de Kotios. La Démocratie doit renaître des cendres de la guerre, nous reconstruirons tous les bâtiments détruits par la guerre, et nous en construirons de nouveaux en l'honneur des martyrs perdus dans les massacres des putschistes. Le peuple a beaucoup souffert pendant cette guerre, nous devons lui aussi lui rendre hommage. Beaucoup de héros de la Libération ont leur cadavre qui jonche les rues bombardées par les fascistes. Ces héros muets, nous devons leur rendre un hommage immense, leur sacrifice ne doit pas être vain. Nous érigerons d'immenses monuments qui témoigneront de la gratitude que nous leur devons.

Le retour de l'Assemblée populaire signe le retour de la Démocratie à Kotios.
Vive la Démocratie ! Vive la Commune de Kotios !
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Kotios, années zéro.

Un tournage indépendant, du matériel de récupération, des techniciens du cru, tels sont les ingrédients de la première "grosse production" cinématographique Kotioïte, soulignant les blessures fraiches de la guerre dans un cri d'espoir adressé au monde entier.

Le violoncelliste Vedran Smailović jouant au milieu des décombres de la Bibliothèque nationale de Sarajevo (1992)

Un silence absolu sur tout le plateau, qui est en fait une rue effondrée du centre-ville. Les assistants finissent de se disperser pour bloquer les rues adjacentes pendant que l'acteur attrape son violoncelle, l'accorde pour de bon. Un dernier regard à la caméra. « Ça tourne ! » Une scripte approche, se met face à la caméra avec un clap. « Séquence 1, plan 1, prise 4. » Elle le claque, s'écarte. Des voix s’élèvent çà et là. « Image ok. » « Son ok. ». Et action. La caméra, montée sur des rails, avance doucement guidée par ses servants d'arme, tandis que l'acteur, monté au milieu des ruines, joue les notes lancinantes d'un adagio, comme un hommage aux morts que l'on imagine, happés sous les décombres de la structure effondrée. L'image dure, dure, la caméra si lente qu'on croirait presque qu'elle ne bouge pas. Pourtant elle arrive bien au bout de son rail. On s'imagine que si elle captait d’abord un plan très général des lieux, elle ne doit désormais encadrer que les mains, ou le visage, du violoncelliste. Encore quelques instants, un silence. Un homme qui jusque-là ne disait rien, installé à l'écart, se redresse. Âge moyen, traits fatigués mais victorieux. Il lève une main, prend une inspiration.

« Et… Coupé ! »

Puis, se tournant vers nous d'un air complice.

« Ça, ce sera le premier plan du film. »

Aussitôt l'ambiance du plateau change. Anthonic Assélian nous quitte des yeux le temps d'entendre les rapports des différents postes. Son : parfait, image tout est bon, alors c'est dans la boîte : on peut passer au prochain plan de la journée. La première assistante prend la relève. Elle a une voix de poissonnière, parle comme une militaire, active les techniciens, leur rappel sans cesse qu'ils sont en retard où en voie de l'être. Anthonic va remercier l'instrumentiste et le raccompagne hors du décor en lui parlant chaleureusement. Des assistants le prennent en charge, le réalisateur peut enfin nous consacrer un peu de temps. « C'est une grosse installation. On a déjà fait les gros plans et les plans de coupe en mâtinée, là il y en a pour une heure de placement. Avec de la chance. »

Ancien réalisateur d'émission de télévision, Anthonic Assélian est l'un de ces rares expatriés, qui avait fui l'Empire avant l'indépendance pour ensuite rentrer à Kotios.

« C'est bien simple », commence-t-il, très animé. « Il n'y a pas de cinéma au sein de l'Empire. Pas de cinéma digne de ce nom. Le cinéma est un art, n'est-ce pas ? Et un art évolue. Au sein de l'Empire tout est figé. Cadenassé. Tout ce qu'on pouvait filmer c'était des Téléphones Blancs, des comédies romantiques, quelques films patriotiques crétins. »

Il s'arrête, pensif.

« Il y en a des biens. Mais gare à ne pas être trop bon, ils pourraient trouver ça subversif et vous retirer votre licence. »

C'était ce qui lui était arrivé. Entré dans le cinéma par la petite porte, il avait d’abord été assistant sur plusieurs comédies de « mœurs », les fameux Téléphones blancs se passant toujours dans la bonne société impériale, avant de passer à la réalisation. Il avait dû fuir le pays après des films expérimentaux critiquant la brutalité de la guerre. Un sujet qui obsède Assélian.

« C'est vrai, là-bas il n'y en a que pour le pouvoir et ses réalisations. On ne se demande jamais combien d'esclaves sont morts pour bâtir les rues de nos villes, les palais des nobles. J'avais du mal à admirer les réalisations faites dans la douleur et la tyrannie. J'ai voulu le montrer dans « Baisers du Palais impérial ». Il a un rire. « C'est vrai que j'y suis allé un peu fort, en superposant des images du prince à celles de charnier d'esclave. Mais on le fait bien en poésie, n'est-ce pas ? »
De sa période d'exile il n'a pas grand-chose à dire. Quelques films réalisés à l'étranger, des sujets d'auteur. Pourquoi être retourné à Kotios ?

« Pour la liberté », commence-t-il. Puis, d'un ton plus grave. « J'avais sans doute une vengeance à prendre sur cet empire. Et je me demandais aussi quel genre d'art allait apparaître dans cette ville, doublement victime de l'empire puisqu'elle a été conquise, avant d'être soumise à sa dictature. Quand on libère une ville on libère la parole. Une parole libérée sera toujours plus bavarde que celle habituée à parler. »

Et quand on lui demande ce qu'il a trouvé sur place. « Quelques belles tentatives, mais aussi énormément de déception. Niveau littérature, peinture, art plastiques, ça allait. Mais le cinéma est un art qui coûte cher. Disons-le. Et Kotios… Hm. » Il a un sourire qui en dit long. Kotios n'a pas forcément les moyens de filmer réellement sa libération.

« Le matériel est siphonné par les partis et les chaînes de télévision. On a des reportages, des documentaires. » Et des films ? Il se crispe. « Porno-misère. »

On lui demande de répéter, tant le mot semble étrange. Il répète, en détachant bien chaque syllabe.

« Du porno-misère. Je crois que ça partait d'une bonne intention. Des métrages presque-documentaires, qui filment ou reconstituent la réalité d'une ville très pauvre, qui a besoin d'aide. Au final ça a juste donné lieu à des abus dégueulasses. C'est un truc pour riches qui veulent se racheter une conscience. Ils paient pour voir des images de gosses crevant de faim, de rues délabrées, ce genre de chose. Puis ils se félicitent d'avoir envoyé de l'aide à Kotios et à ces pauvres gars. Kotios a mieux à montrer que ça. »

Il marque un temps, puis nous invite finalement à le suivre alors qu'il contourne l'immeuble effondré où s'est tournée le premier plan de son film. Déjà, l'équipe technique a rangée la caméra et le gros des projecteurs, et se dirige en bonne ordre vers une rue voisine. Nous allons dans l'autre direction. Anthonic nous présente, d'un geste ample, un no-mans-land massif, cerné de bâtiments effondrés. Il nous indique une forme dont on devine mal les contours, sous les gravats d'une vieille chapelle démolie par les obus.

« Ils n'ont pas encore pu nettoyer tous les corps. Le terrain doit être déminé dans les jours à venir, j'espère pouvoir tourner une scène là-bas dans un ou deux mois. »

On partage son silence. Puis, un peu par provocation, on lui demande quelle différence entre son film et le fameux « porno-misère ». Il a un sourire amusé.

« Nous, nous faisons du cinéma. » C'est qu'on ne peut pas lui retirer ça. Il avait déjà abordé le sujet de la guerre au début du putsch, dans son court-métrage « Kotios mon amour », commentaire lyrique d'une image d'actualité tournant en boucle, dont on aperçoit jamais que des fragments avant de comprendre de quoi il s'agit : la maltraitance de civils par des miliciens fascistes. Le film avait fait le tour des festivals à travers le monde.

« Il y a des reportages et des images d'archives sur la guerre. » Il se tait. Reprends, lentement. « Mais elles montrent la réalité. Vous savez ce que ressent le spectateur, quand on lui montre la réalité ? » Il attend. « De l'apathie. S'il suffisait de montrer les faits pour qu'un spectateur les comprenne réellement, au niveau émotionnel, instinctif, le montage n'existerait pas. Le Cinéma c'est la réalité bonifiée, démultipliée. Les émotions en plus puissantes. L'empathie imposée à vos yeux. Ces images d'archives captent la réalité. Mais ce sont des données froides, faites pour les historiens, les écoles. Ce qu'il faut, c'est un film qui exprime l'émotion de Kotios. Des images qui permettent de comprendre vraiment ce que c'est, que Kotios, à cet instant de son Histoire. Vous comprenez ? »

Il fait un nouveau geste de main vers la ville en ruine, puis repart, se dirigeant désormais vers l'emplacement du prochain plan.

« Il y a beaucoup de choses à dire. Beaucoup de vécus différents. Les images réelles de la ville rasées et les sentiments à vifs des habitants ne sauront jamais être imités par des reconstitutions en studio, c'est aussi pour ça qu'il faut tourner ce film ici et maintenant. »

Et de quoi ça va parler ?

« De la guerre. » Il nous regarde avec un petit air ironique, puis nous répond plus sérieusement. « Plusieurs personnages, avec plusieurs perspectives et cultures, confrontés à la guerre et surtout à sa conclusion, à ce qu'il reste. Une mère de famille qui cherche son fils, un milicien fasciste après la défaite. Un partisan de la réconciliation qui fait équipe avec une jeune exaltée communiste, une petite fille qui rôde en ville ; se réapproprie les ruines. En fait son terrain de jeu. Quelques-uns des soldats venus déminer les zones sinistrées Des destins qui se croisent. Les histoires sont toutes individuelles, n'appellent pas forcément à des conclusions. Ce sont des vignettes, des instantanés d'émotion. Le vrai fils rouge », ajoute-t-il après un instant de réflexion, « ce sera la gamine. »

Est-ce un film politique ? « Le film ne sera pas militant. Mais ça reste un objet politique en ça qu'il dit quelque-chose sur ce qui se passe. On aurait bien pu montrer une Kotios héroïque, rendue superbe par ses blessures. Ou célébrer les soldats victorieux. Là on montre différents regards, différentes souffrances, différentes insanités. On verra ce que les gens en tirent. Quelque-chose de cathartique, j'espère. Et une meilleure compréhension des autres, aussi. »

Nous sommes sur le lieu du prochain plan. Un petit café qui a miraculeusement survécu à la guerre. Le propriétaire a accepté de le louer, la clientèle n'est de toute façon par revenue. On peut voir les assistants placer les figurants, et les deux acteurs principaux du plan répéter dans un coin. Une femme, un homme. La femme est habillée de telle manière qu'on croit deviner qu'elle doit jouer la fameuse exaltée communiste. Des doublures attendent face aux équipes image pendant qu'on règle les lumières et la caméra. Anthonic sourit franchement quand on lui dit qu'il a une belle équipe et beaucoup de matériel. Kotios ne devait-elle pas être trop pauvre pour générer du cinéma ?

« J'ai des fonds internationaux. Grâce à Kotios mon amour je suis entré en contact avec des producteurs étrangers, sans compter ceux pour qui je travaillais durant mon exil. Les techniciens sont des étudiants et des gens de la télévision. Christine [la première assistante] assurait le tournage de Question pour un Pirate avant que les obus ne laminent le plateau et la station d'émission. Le matériel a été loué à des chaînes, acheté ou récupéré dans les ruines. Quelques-uns des gars des services de communication des armées étrangères ont aussi acceptés de nous filer un coup de main, de nous réserver du matériel dans les prises de guerre. On l'a acheté lors des mises en enchère », ajoute-t-il d'un ton un peu défensif.

Finalement, la première assistante vient à notre rencontre. Le plan est prêt, on peut commencer à tourner. Pour le moment aucun retard sur le planning. Comme elle se montre pressante, Anthonic nous salut et se dirige vers ses acteurs, nous donnant rendez-vous dans quelques mois pour la sortie en salle de son film.

Kotios, année zéro. Peut-être aussi pour le cinéma de la commune révolutionnaire, qui sait ?
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Journal de bord : Jour 76

Ah, Kotios...Comme elle me manque...

Journal de bord, jour 76 : Il y a a peine quelques heures j'entendais encore des coups de feu dans les rues, les balles volaient tandis que le chaos et la terreur se marraient tous les deux en voyant putschistes et pirates se battre. Il y a quelques minutes j'ai entendu un homme hurler que la guerre civile était finie et que le sanga avait fini de couler. Il y a quelques secondes j'ai entendu deux loyalistes discuter parlant d'une crise qui était a venir sur Kotios...La faim. Ah Kotios...Moi qui me suit battu pour toi et qui a laissé ma femme derrière-moi...Je n'ai pas de regrets et encore moins de remords mais je pense encore que tout n'est pas perdu pour toi alors que toi et moi savons très bien ce que tu deviendras...

Je t'ai connue à tes heures de gloires...La francisquienne est montée sur son siège, s'est levée et a dit que tu devais fuir. Nous nous sommes nous aussi levés et avons crier jusqu'au ciel que nous étions libres et que l'avenir nous appartenait naïfs et insouciants que nous fûmes, nous avons oubliés qui est derrière tout ça. Kotios pardonne-moi mais il est désormais temps pour moi de partir avant que je ne puisse plus le faire. Je te laisse mes écrits, mes larmes, mes sourires et parfois mon sang mais surtout je te laisse l'espérance de meilleurs lendemains.
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Actualités de Ravendrecht : 30/12/2005

Dans la commune le rassemblement du 20 Décembre dernier créé par les dix "ducs" comme ils se sont fait appeler a rassemblé 4200 personnes rien que pour le premier discours du lancement du groupe. Les "ducs" ont promit aujourd'hui encore d'investir massivement dans la Commune en commençant d'abord par des dons à des associations humanitaires qui tentent encore aujourd'hui dans la commune de subvenir aux besoins des plus démunies ayant tout perdu dans la période de guerre civile avec le "putsch".

Les "ducs" ont aussi réaffirmés aujourd'hui leur envie d'investir pour la commune et au nom de celle-ci en commençant par un financement de 3000₭ pour la mise en place avec des associations humanitaires justement d'une soupe populaire au cœur de la ville alors que la famine court toujours dans Kotios.

Dans sa lancée, le groupe prévoit de faire construire un hôpital dans l'ancien quartier du parti du peuple encore trop influencé par celui-ci et meurtri. Les ducs dénoncent ainsi un "laisser aller" de la part de l'Assemblée Populaire sur certains quartiers et de laisser les quartiers de Kotios avec un couteau sous la gorge de la part des différents partis exerçant leur influence dessus. Le "Premier duc" déclare :

La commune et ses quartiers ne sont pas des jouets et ne seront certainement pas des instruments pour les partis politiques qui composent l'Assemblée Populaire. Si jamais les citoyens habitant ses quartiers se retrouvaient en désaccord avec l'influence qu'exerce un des partis de l'Assemblée Populaire vous pouvez être sûr que ce parti va déserter le quartier et donc le laisser à l'abandon et c'est précisément ce contre quoi nous comptons lutter. Tous les quartiers de la ville doivent recevoir un investissement de la part de la Commune afin qu'on ne la retrouve pas avec certains quartiers dont les routes seraient en or et d'autres en carton.

Pour finir, le groupe prévoit de mettre à disposition de l'Assemblée Populaire et des juges un don de 6000₭ afin de s'assurer qu'ils soient investi dans la Commune et dans le bien de l'utilité publique de la Commune.
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