03/06/2013
20:07:00
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[Jashuria / Lofoten / Saint-Marquise] Rencontre à Pembertøn

Rencontre tripartite entre la République de Saint-Marquise, les Provinces Unies du Lofoten et la Troisième République du Jashuria
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Lalana Preecha
Madame Lalana Preecha, Première Ambassadrice de la République du Jashuria

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Septembre 2004 – Département Fédéral des Affaires Etrangères – Pembertøn, capitale du Lofoten

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Lalana Preecha, Première Ambassadrice du Jashuria, était de bonne humeur. Une rencontre au sommet avec les représentants de Saint-Marquise et des Provinces Unies du Lofoten … rien que ça ! Pour la jeune ambassadrice, c’était une occasion en or de prouver qu’elle était capable de tisser des liens étroits avec les pays du nord de l’Aleucie. Les canaux diplomatiques avaient été patiemment huilés afin que cette rencontre puisse avoir lieu à Pembertøn, capitale du Lofoten.

C’est dans cette contrée au climat arctique que la première rencontre diplomatique aleucio-nazumie depuis l’établissement de la Constitution du Nouveau Millénaire du Jashuria allait pouvoir se tenir. C’était un moment historique. Le Jashuria avait traditionnellement l’habitude de discuter avec les pays du reste du Nazum et ses partenaires eurysiens. Les échanges commerciaux avec l’Aleucie étaient certes courants, mais peu de choses avaient été faites jusqu’à présent pour structurer la teneur de ces échanges et optimiser le commerce. De même, depuis la restructuration de la République du Jashuria selon la nouvelle Constitution, le pays avait surtout tenté de consolider ses acquis et de prendre en main ses institutions avant de s’investir dans la diplomatie extérieure.

Lalana Preecha était accompagnée des habituelles personnes composant son équipe de travail. A ses côtés se tenait Kacha Kanjanapas, député du Cercle Extérieur, avec qui elle entretenait une solide collaboration de travail. Ses deux assistantes, les jumelles Mae-Duna et Mae-Khao Siriwanich, restaient en retrait. Deux autres personnes complétaient la suite de dame Preecha. Monsieur Siddhi Chalerm, le directeur de la Porte Dorée, la banque nationale du Jashuria, était présent à ses côtés, ainsi que madame Apsara Sirisopa, ministre du Cercle Intérieur en charge des Grands Projets.

La petite délégation, flanquée d’un discret service de sécurité – toujours présent bien que réduit – s’était présentée au Département Fédéral des Affaires Etrangères à 10h. Si les délégués jashuriens avaient été accueillis hier à leur arrivée à l’aéroport, Lalana avait insisté pour que l’accueil reste le plus discret possible. La rencontre officielle avait lieu le lendemain et elle avait demandé à son homologue du Lofoten une bonne journée de visite au sein de la capitale afin de « prendre le pouls » de la grande capitale. La délégation jashurienne, bien que troublée par le climat très différent de celui de leur contrée natale, eut une impression particulièrement positive de la capitale du Lofoten et put se préparer correctement à la rencontre tripartite. De plus, la nourriture était particulièrement savoureuse !

La délégation ne tarda pas à gravir les marches du Département Fédéral des Affaires Etrangères. Le bâtiment en pierre n’était pas aussi impressionnant que celui des autres pays qu’elle avait l’habitude de visiter, mais sa modestie apparente était sublimée par la composition classique de son architecture. Il ressortait de cette architecture une impression de dignité et de respectabilité particulièrement rassurante. Visiblement, les autres délégations étaient présentes, si bien qu’elle ne perdit pas une minute pour s’annoncer.

"Bonjour, chers représentants. Lalana Preecha, Première Ambassadrice du Jashuria. Voici monsieur Kacha Kanjanapas, député du Cercle Extérieur ainsi que monsieur Siddhi Chalerm, directeur de notre banque nationale et madame Apsara Sirisopa, ministre en charge des Grands Projets. Et mes deux assistantes, mesdames Mae-Duna et Mae-Khao Siriwanich. Je vous remercie pour nous avoir laissé visiter votre belle capitale hier. Ce fut une sortie des plus plaisantes et votre accueil est des plus appréciés."


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Pembertøn, Provinces-Unies du Lofoten

La métropole était en pleine effervescence, il n'était pas fréquent que la capitale lofotène acceuille en même temps des délégations étrangères venues de loin, le petit pays étant particulièrement éloigné de la plupart des grandes routes commerciales et diplomatiques. Cette fois la petite démcoratie lofotène allait accueillir un sommet tripartite historique entre la République de Jashuria, la République de Sainte Marquise et les Provinces-Unies.

Pour cette occasion, les services du Département Féfédal des Affaires Etrangères avait vu les choses en grand, la sécurité avait été rehaussée, la Garde Fédérale déployée aux endroits stratégiques et autour des principaux bâtiments publics, et les rues avaient été redécorées aux couleurs des délégations étrangères.

D'ailleurs les convois diplomatiques ont été escortées depuis l'Aeroport International, et conduits d'Est en Ouest, au sein de la ville, comme le veut le protocole, offrant ainsi aux visiteurs plénipotentiaires la possibilité d'admirer les spécificités architecturales de la capitale. Toutefois difficile de rester discrets pour eux étant donné l'imposant dispositif de sécurité mis en place pour leur protection. Même si la capitale était réputée calme et sûre, rien n'empêcherait des agents de l'étranger ou des fauteurs de troubles anti-capitalistes de venir perturber le sommet. D'ailleurs une manifestation du Front Populaire avait été autorisée mais circonscrite dans un quartier résidentiel éloigné.


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Lorsque Mme l'Ambassadrice Preecha arriva au Département Fédéral des Affaires Etrangères; on lui appris que ce n'était pas là leur destination finale, et la conseillère fédérale aux affaires étrangères vint à la rencontre de la délégation Jashurienne tout en les invitant à rejoindre leur voiture





Brunhilde Wanger (CF aux Affaires Etrangères) :

" - Bien le bonjour, Madame L'ambassadrice, ainsi que tous ces dames et messieurs qui vous accompagnent, j'espère que vous avez fait bon voyage, mais celui-ci n'est pas terminé pour autant. En effet notre Chancelière ainsi que notre gouvernement vous attendent au Palais de la Chancellerie, car le bâtiment actuel, le Département Fédéral des Affaires étrangères est bien trop modeste et petit pour héberger dignement autant de diplomates de prestiges. Puis en plus on a pas fait le ménage ! "


Et donc le convoi reparti, puis arriva enfin devant le Palais de la Chancellerie, le siège du gouvernement fédéral des Provinces-Unies, et résidence officielle du chef du gouvernement. D'ailleurs la Chancelière Sigrid Olfgarson se tenait sur le perron, avec à ses côtés l'ensemble des membres de son cabinet, fière de renouer avec la tradition lofotène d'ouverture et de diplomatie internationale qui avait fait sa renommée durant le siècle dernier. Toutefois comme le veut le protocole et la tradition, c'est au Gouverneur-Général, le chef officiel de l'Etat, que revient l'honneur d’accueillir officiellement les délégués.

palais

Jesper Berg (Gouverneur-Général) :
" - Au nom du peuple et du gouvernement fédéral, nous vous souhaitons la bienvenue aux Provinces-Unies du Lofoten. Nous espérons que vous avez fait un agréable voyage, et que votre trajet jusque là s'est bien déroulé. Oh et je m'excuse par avance pour la lourdeur du protocole diplomatique et administratif, sans parler de l'important dispositif de sécurité qui été mis en place, mais nous n'avons rien voulu laisser au hasard. Ce n'est pas tous les jours que nous organisons de tels sommets. Laissez moi donc vous présenter en personne Mme Sigrid Olfgarson, Chancelière et chef du gouvernement fédéral des Provinces-Unies. C'est avec elle que vous discuterez de tout ce qui sera politique, mais nous aurons l'occasion de nous revoir, notamment pendant les festivités organisées par notre gouvernement."

Sigrid Olfgarson :
"- Merci M. Le Gouverneur Général. Je vous présente bien sûr à mon tour mes hommages Mme Preecha ainsi qu'à votre délégation, et c'est donc moi qui vous accompagnerais jusqu'à la grande salle du conseil pour les discussions diplomatiques si vous le voulez bien, puis nous organiserons également un grand dîner diplomatique de gala, comme le veut la coutume, si toutefois ce programme vous convient."

Un conseiller vint susurrer discrètement quelque chose à l'oreille de la Chancelière.


Sigrid Olfgarson :
"-Ah oui, d'accord bon très bien, on vient de m'informer à l'instant que nos amis de la délégation de Sainte-Marquise seront potentiellement en retard, ils sont en pleine période électorale en ce moment, et ils m'ont informé qu'ils nous rejoindront une fois les élections passées, ce que je peux comprendre, la démocratie ça prends du temps et on ne déroge pas ces choses là. Et bien, Mme Lalana Preecha, Première Ambassadrice de la Troisième République Jashuria, puis je vous inviter à me suivre en attendant dans le Salon des Ambassadeurs s'il vous plaît, nous pourrons ainsi échanger et discuter de manière un peu plus libre formelle. "

La Chancelière invita de la main les représentants de la République de Jashuria et les conduisit à l'intérieur du bâtiment, en espérant ne pas avoir fait de faute diplomatique.
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DRAMATIS PERSONAE

Kacha Kanjanapas
Siddhi Chalerm,
Apsara Sirisopa
Lalana Preecha

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A leur arrivée au Palais de la Chancellerie, la petite délégation prit le temps de saluer avec le plus grand des respects les représentants du gouvernement fédéral du Lofoten. Que Saint-Marquise ne soit pas présent à ce moment-là n’était pas problématique. Les apparences étaient certes importantes, mais l’essentiel se jouerait dans les salons feutrés du Palais de la Chancellerie. Celui-ci présentait une architecture plus expressive que le siège du Département Fédéral des Affaires Etrangères. Lalana en était plutôt ravie, bien que de toute façon, elle n’aurait pas le temps de s’y attarder et d’analyser la manière dont cette architecture était composée. Ce n’était ni son rôle, ni le bon moment.

« Madame la Chancelière Olfgarson, monsieur le Gouverneur-Général Berg, je vous remercie de cet accueil. Le Lofoten se montre plus qu’à la hauteur de sa bonne réputation et nous en sommes ravis. Nous espérons pouvoir être des hôtes aussi attentionnés que vous, la prochaine fois que vous viendrez au Jashuria. »

Un sourire poli éclaira le visage de l’ambassadrice. Le député Kanjanapas ne fut pas en reste et rajouta d’un ton jovial :

« Et nous espérons aussi que nos propres cuisiniers sauront être à la hauteur des talents des vôtres ! Le diner que nous avons eu l’occasion de goûter hier soir était tout simplement fabuleux. Vos poissons en papillote sont une merveille pour les papilles.

- Néanmoins, mon cher Kacha, nous ne sommes pas ici pour nous remplir la panse. Je suppose que vous saurez donc retenir votre appétit légendaire et que vous ne céderez pas à la tentation des petits-fours, comme à votre habitude. ajouta la ministre Sirisopa d’un ton moqueur. »

Le député fit une moue quelque peu contrite. La ministre Sirisopa savait appuyer là où cela faisait un peu mal … puis rajouter un peu de jus de citron sur les plaies. Il n’en prenait jamais ombrage très longtemps et au fil des années, c’était presque devenu la marque de leur relation, de s’envoyer de temps à autres des piques assassines. Mais que voulez-vous : on n’évoluait pas dans la politique jashurienne sans nouer quelques amitiés.

La délégation jashurienne ne se fit pas prier pour entrer dans le Salon des Ambassadeurs. Lalana Preecha prit la tête du cortège et suivit la Chancelière au moins deux pas derrière elle. Lorsque l’hôte vous faisait visiter sa demeure, il était dans les coutumes jashuriennes de rester à une distance raisonnable, ni trop proche, ni trop loin. Trop proche … la marque de l’intimité … ou des assassins. Trop loin … la marque de la méfiance, du désintérêt aussi. Aussi, dame Preecha se tenait elle à une distance parfaitement raisonnable et calculée, dans le sillage de la Chancelière. Elle ignorait si les habitants du Lofoten possédaient aussi des coutumes quant à la distance que devaient respecter les gens entre eux dans les échanges protocolaires. Il serait intéressant de lui en toucher deux mots de manière informelle, après cette réunion.

Lorsque la délégation fut enfin dans le Salon des Ambassadeurs, on leur proposa de s’asseoir autour de fauteuils confortables afin de patienter en attendant que la délégation saint-marquoise arrive. Les invités prirent place et attendirent silencieusement que la Chancelière annonce le programme de la journée, qui promettait d’être des plus productifs.

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La Chancelière Sigrid Olfgarson parut soulagée que ses hôtes semblaient apprécier la nourriture lofotène. En effet les mets présentés avaient été longuement et soigneusement préparés afin de mettre en avant la culture gastronomique Lofotène qui n'avait, il faut le dire, pas bonne presse à l'étranger, réputée parfois assez aigre et amer, voir grossière. Et oui la diplomatie passe aussi et surtout par les cuisines.

La délégation Jashurienne semblait fort à son aise, rassemblée autour de l'Ambassadrice Lalana Preecha. Cette dernière dégageait une impression d'un caractère affirmé et d'une grande maîtrise de soi. La marque d'une diplomate d'expérience sans doute. Sigrid savait tout cela, elle avait fait ses premières armes en politique durant son adolescence, et connaissait le pouvoir des images et des apparences. Tout était politique, jusqu'à la couleur des vêtements choisis par l'Ambassadrice qui n'étaient probablement jamais dûs au hasard.

En attendant la délégation Saint-Marquoise, Sigrid meubla et entama le dialogue avec les délégués Jashuriens.


Sigrid Olfgarson :

"- Mme Preecha, nous serions honorés de visiter le Jashuria, bien qu'il est peu probable que je puisse m'y rendre en personne dans un premier temps, car vous n'êtes pas sans savoir que les Provinces-Unies sont en ébullition en ce moment, beaucoup de lois sociétales et libérales sont à venir, et ma présence est indispensable. Toutefois notre Conseillère Fédérale aux Affaires Etrangères, Mme Wanger, sera tout à fait à même de remplir cette mission et de représenter dignement notre nation. Les Provinces-Unies du Lofoten depuis quelques années, ouvrent grands leurs bras au monde, et cette politique d'ouverture doit être maintenue et encouragée par tous les moyens. Une petite nation insulaire comme la nôtre se doit de multiplier les échanges en dehors de ses frontières pour pouvoir exister sur la scène internationale, c'est d'ailleurs sur ce principe qu'est fondée tout mon programme politique sur lequel j'ai été élue...oui ça et notre ambitieuse politique environnementale.

Mais avant d'aller plus en avant dans des discussions plus dirons nous politiques et terre à terre, souhaiteriez vous en connaître davantage sur notre pays ? Avez vous des questions particulières ou des requêtes spécifiques à formuler ? N'hésitez pas il n'y a aucune question embarrassante"
Dans l'avion spécial pour délégation, qui avait décollé, il y avait une heure, Henry Peters, accompagné de dix Grands Délégués chargé sur la communication inter-étatiques, prit son téléphone pour avertir la Présidente :

HENRY PETERS
- "Oui, Madame la Présidente, j'ai prévenu la Chancelière, Sigrid Olfgarson, de notre arrivée, quand nous avons décollé de Mont-Law. …. je leur dirais en votre nom et ça serait bénéfique pour votre mandat, Madame la Présidente."


L'aéronef volait au-dessus de la campagne saint-marquoise, avant de survoler le Passage de Barthélémy qui séparait Saint-Marquise des Terres vierges du Nord du continent aleucien, Henry Peters lisait le dossier de la future rencontre à Pembertøn.
Tout ce qu'il pouvait savoir dans ce document, était une description détaillée sur la capitale lofotène

Une heure plus tard, Henry Peters reprit son téléphone, cette fois-ci, c'était pour appeler l'ambassade que l'avion allait bientôt arriver dans l'espace aérien des Provinces-Unies du Lofoten, et qu'ils allaient bientôt atterrir à Pembertøn.


HENRY PETERS
- "Allô l'Ambassade, nous allons bientôt atterrir à l'aéroport de Pembertøn."

Il raccrocha puis se mit à regarder le hublot en pensant à ce qu'il allait dire durant cette rencontre entre le Jashuria, le Lofoten et ce qu'il représentait, Saint-Marquise.

Henry Peters
Henry Peters, Premier Conseiller et Représentant de la République de Saint-Marquise
PALAIS DE LA CHANCELLERIE

Pendant la réception, la conseillère fédérale aux Affaires Etrangères Mme Brunehilde Wanger se glissa discrètement derrière la Chancelière afin de lui susurrer à l'oreille.

- Brunehilde Wanger :
" Madame la Chancelière, oui c'est confirmé, la délégation Saint-Marquoise vient d'atterrir à l’Aéroport de Pembertøn"

Sigrid Olfgarson pencha la tête en signe d'approbation, et sourit à ses hôtes Jashuriens

- Sigrid Olfgarson :
" - Et bien nous y voilà, nos derniers invités de marque viennent d'arriver, parfait, allons accueillir Saint-Marquise comme il se doit, je vais leur faire dépêcher un transport adéquat afin de les faire venir ici en toute hâte. Mme Wanger, affrêter le Transport Faucon je vous prie"

Mme Wanger acquieça puis s’éclipsa de la réception afin de transmettre les directives à qui de droit. Peu après, on entendit des bruits de pas s'activer et le son très caractéristique de pales d'hélices se mettant en rotation.
Le Transport Faucon est normalement uniquement dédié au transfert des hautes personnalités du gouvernement Lofotèn, très rarement utilisé en raison de son coût économique exorbitant sans parler de son empreinte carbone,tant critiquée par les élus écologistes désormais au pouvoir. Mais raison d'état oblige...
Le convoi aérien traversa le ciel de la capitale, et après un vol express de quinze minutes alors qu'il faut pratiquement une heure en temps normal pour traverser la ville de part en part, il atterrit en tout souplesse sur le tarmac de l'aéroport de Pembertøn. L'avion diplomatique aux armes de la République de Saint-Marquise était là, et les diplomates de la puissance voisine des Provinces-Unies du Lofoten en étaient déjà descendus. La conseillère fédérale alla immédiatement à leur rencontre afin de les saluer.


AEROPORT DE PEMBERTØN


vol

- Mme Brunehilde Wanger :
" Mesdames, Messieurs, je suis Brunehilde Wanger, Conseillère Fédérale aux Affaires Etrangères. Au nom des Provinces-Unies, je vous souhaite la bienvenue dans les contrées nordiques du Lofoten. Le Nord est parfois rude mais sait se montrer très chaleureux. Ah M. Henry Peters je présume ? J'espère que vous et vos plénipotentiaires avez fait un excellent voyage, c'est un plaisir non dissimulé que de vous accueillir cher voisin. Veuillez cependant pardonner mon empressement, mais la délégation Jashurienne est déjà arrivée, et Mme La Chancelière Sigrid Olfgarson vous attends avec impatience. C'est donc à cette fin que je vous invite à me suivre dans le Transport Faucon, qui nous conduira directement au Palais de la Chancellerie. Je suis sincèrement désolée de vous imposer à nouveau un voyage en altitude, et certes la visite sera moins pittoresque qu'une traversée de la ville, mais le survol de la région vaut le détour, c'est un panorama à couper le souffle. Sachez tout de même que vous aurez à loisir de séjournez davantage en Lofoten à votre guise après la rencontre."


Conseillère
Brunehilde Wanger, Conseillère Fédérale


Ainsi, les délégués Saint-Marquois accompagnés par le personnel de sécurité du Département Fédéral des Affaires Etrangères prirent place à bord de l'aéronef, et décollèrent rapidement en direction du lieu de la rencontre internationale.

Le vol ne durait qu'un petit quart d'heure, toutefois Mme Brunehilde Wanger n'hésita pas à demander à ses hôtes :


- Mme Brunehilde Wanger :
"Avant que le Transport Faucon atterisse dans la Cour d'Honneur du Palais de la Chancellerie, nous avons un peu de temps. Aussi, si vous avez des questions, des interrogations ou des requêtes à nous soumettre n'hésitez pas, nous mettons un point d'honneur à accueillir comme il se doit nos visiteurs internationaux."
Henry Peters
Henry Peters, Premier Conseiller de la République de Saint-Marquise,
déterminé à échanger avec les Provinces-Unies du Lofoten,
au nom de la Présidente Isabelle Deprey.

Dans l'hélicoptère, le Transport Faucon qui transportait Henry Peters et les dix Grands Délégués qui l'accompagnaient. Assis en face de son homologue lofotèn, Madame Brunehilde Wanger, la Conseillère Fédérale des Affaires Étrangères, qui lui avait demandé si une requête ou une question était nécessaire.

HENRY PETERS
- "Non Madame la Conseillère, je n'ai aucune requête ni question à vous poser. Mais simplement des excuses au fait que la Présidente de la République de Saint-Marquise ne soit pas ici, elle m'a chargé de vous rencontrer pour trouver un accord entre le Jashuria, le Lofoten et Saint-Marquise."

Regardant par la vitre de l'appareil, Henry Peters vit un super bâtiment imposant. L'hélicoptère commença à amorcer la descente afin de se poser devant cet édifice qui avait pour nom la Chancellerie, c'était das ce lieu qu'avait eu lieu la rencontre entre les trois nations.

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Trois États pour un sommet à Pembertøn.
Tous les diplomates et les délégations furent invités à pénétrer dans la salle de conférence n°1 du Palais de la Chancellerie, habituellement réservée au conseil de guerre, mais c'était l'une des plus vaste du Palais et était rarement usitée ces temps ci, vu que la paix régnait depuis plus d'un siècle en Lofoten.

Mr Henry Peters et la délégation Saint-Marquoise à la gauche des représentants des Provinces-Unies, et Mme Lalana Preecha et les diplomates Jashuriens à leur droite, disposition assez traditionnelle lors des rencontres diplomatiques tripartites.

La salle avait été entièrement décorée pour l'occasion aux bannières et aux couleurs des nations présentes.
Les drapeaux de chaque province du Lofoten était représentée, car chacune d'elle avait une identité régionale forte, et les Provinces-Unies était un état fédéral.


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banconferenceban

Ce fut donc la Chancelière Sigrid Olfgarson qui ouvrit sans ambages les débats et les négociations qui, le laissons t on à supposer dans les couloirs de la Chancellerie, allaient se révéler probablement passionnant et instructifs.


Sigrid Olfgarson :

"- Mesdames, messieurs, bienvenue, c'est avec un immense honneur et un grand privilège que j'ai l'insigne honneur de présider cette rencontre historique entre nos trois grandes nations et d'en accueillir ses prestigieux participants. Mais trève de banalités et de mondanités, nous avons tous hâte d'entrer dans le vif du sujet n'est t il pas ?

Premièrement, en préambule de tout accord et traité, je souhaiterais vivement et ceci est une requête du Lofoten, que soit inscrit le fait que nous partagions et défendions des valeurs communes que sont la démocratie, les libertés fondamentales, ainsi que ...la libre circulation des personnes et des marchandises. Les Provinces-Unies du Lofoten sont par essence et par leur histoire profondément, que dis je, viscéralement, attachées à la liberté d'entreprendre et à la notion de réussite individuelle. Nos pères fondateurs ont d'ailleurs inscrit le marché libre dans la Charte d'Union, notre constitution, trois siècles auparavant, leur sagesse continue de nous guider.
Je ne vous cacherais pas que les Provinces-Unies s'inquiètent de l'expansion de l'extrême gauche, du communisme et du socialisme international....et pas seulement dans le monde, mais au sein de nos propres territoires.


La Chancelière prit une longue inspiration, marqua une pause, ce qui lui permit d'observer non seulement les réactions de délégués étrangers, mais avant tout celle de ses propres partisans et des opposants de tout bord présents dans la salle. Puis elle reprit


Sigrid Olfgarson :

" - Deuxièmement, le Lofoten souhaiterait ardemment proposer à la République de Saint-Marquise ainsi qu'à la République du Jashuria la mise en place d'un espace de tarifs douaniers privilégiés. Concrètement, et comparativement à tous les autres produits importés, les droits de douane d'importation seraient réduis de 75%, toute marchandise confondue, en excluant bien sûr les produits illégaux ou les produits soumis à des statuts particuliers ou à des législations spécifiques locales en accord avec les lois des pays en vigueur.


Troisièmement,
les règles communes et internationales actuellement en vigueur concernant le fret et les accostages de navires et avions de fret se résument à "premiers arrivés, premiers servis". Cette règle ne serait plus valable entre nos pays, et chaque pays devrait dès lors s'assurer de disposer de débarcadères, comptoirs et pistes d’atterrissage qui leur seraient entièrement dédiés afin que ceux ci puissent charger/décharger des marchandises de manière accélérée, sans devoir attendre leur tour, peu importe leur ordre d'arrivée. En outre, les taxes portuaires, d'aéroport et de séjour seront également réduits de 50% pour ces mêmes navires/avions/camions.


Quatrièmement,
le processus d'obtention des visas serait facilité et accéléré pour nos ressortissants, peu importe le moyen de transport utilisé, et ce bien sûr, dans le but de booster et développer nos industries touristiques, les voyages d'affaires, etc...En temps normal un visa s'obtient en 1 mois et coûte en moyenne 180 Dråkks. Désormais ils pourraient s'obtenir en 3 jours, ne couter que 60 Dråkks (-75%) , et être valables 2 ans. Et l'équivalent bien sûr dans chacune des monnaies locales, en accord avec la législation en matière de visa touristique.
Toutefois les conditions d'accès à l'immigration et à la naturalisation resteront inchangés.

Cinquièmement nous souhaitons mettre en place un programme d'échanges d'étudiants étrangers, je n'ai pas encore d'idée pour le nom, mais cela consisterait à assurer l'accueil, et l'équivalence de diplômes à des étudiants ressortissants de nos pays. Les Universités participantes à ce programme se verront accorder des subventions, leurs diplômes seront reconnus et équivalents aux diplômes locaux, et les frais de scolarité seront en partie pris en charge par les dits pays.

Sixièmement, toute société imposable de l'un des pays réalisant un chiffre d'affaires et de vente sur le territoire d'un des pays, ne pourra se soustraire à la fiscalité et à la législation en vigueur du pays. Je vais être plus concrète avec un exemple parlant : une société de vente de produits en ligne des Provinces-Unies, fiscalement domiciliée en Lofoten, et réalisant 100% de son chiffres d'affaires au Jashuria, devra s'acquitter de toutes les taxes et impôts en vigueur en Jashuria, et se conformer au droit du Jashuria. Et vice-versa. Le marché est libre certes, mais nous devons également le protéger, et protéger nos économies de la prédation économique.


Les caméras des chaînes de télévision ainsi que les journalistes et reporters présents dans la salle, ne ratèrent pas une seconde du discours de la Chancelière, nul doute que les médias allaient massivement et longuement commenter ces débats et négociations. D'aucuns disaient que la Chancelière était à un moment clé de son mandat, et pensait déjà à sa réélection. Un faux pas, un échec, et les sociaux-démocrates étaient en embuscade, ainsi que le Front Populaire et les souverainistes du Køenig Halfgård, qui haïssaient le gouvernement fédéral.


Sigrid Olfgarson :

" - Voici donc les 6 propositions des Provinces Unies qui serviront de cadre et de base à un accord tripartie mutuellement profitable. Bien entendu, cet accord devra faire l'objet d'un vote de notre parlement pour entrer en vigueur. J'imagine que cela sera le cas également pour Jashuria et Saint-Marquise. Si nous sommes d'accord sur les grands principes et lignes directrices de l'accord, nous pourrons ensuite discuter plus en détail des biens et services que nous souhaitons expressément échanger, des contrats commerciaux qui seraient couverts par le dit accord. Accord que nous pourrions nommer...hum... Alliance de Libre-Echange Nord Aleucienne-Jashurienne ? ou ALENAJ. Je vous avouerais que je n'ai pas profondément réfléchi au nom à donner à cette sorte d'alliance commerciale envisagée entre nous, mais je suis persuadée qu'elle est pleine de promesses et qu'elle s'inscrit dans la prospérité économique que l'on souhaite tous pour nos nations ! Merci pour votre attention.

La parole est désormais donnée aux représentants de la République du Jashuria, puis viendra le tour de ceux de la République de Saint-Marquise, selon l'ordre défini par la préséance.
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DRAMATIS PERSONAE

Kacha Kanjanapas
Siddhi Chalerm,
Apsara Sirisopa
Lalana Preecha

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Les représentants jashuriens tiquèrent à l’annonce de Sigrid Olfgarson. Ils n’avaient pas été informés de la présence des caméras, ni du du discours préalable de la chancelière. C’était une faute diplomatique de la part du Lofoten. L’ordre du jour devait être calé avant toute chose et les discussions menées dans les salons séparés avant que les décisions ne soient expliquées au grand jour devant les journalistes. C’était la base du protocole diplomatique et le Lofoten ne l’avait pas respecté. Lalana Preecha s’était attendue à ce que les négociations se fassent tout d’abord en huis clos, comme l’étiquette diplomatique le souhaitait.

Avec sa déclaration, le Lofoten n’était pas simplement indélicat et mauvais hôte … Il mettait le couteau sous la gorge au Jashuria. Quant à la Chancelière, elle venait de les utiliser pour sa propre ambition personnelle. Voilà qui était plus que déplaisant aux yeux des Jashuriens.

Comment se sortir de cette situation sans faire perdre la face à la République du Jashuria ET à la Chancelière ? Lalana pouvait-elle retourner la situation à son avantage et prendre la direction des opérations ? Elle jeta un regard à ses compatriotes, qui eux non plus, n’étaient pas enchantés par la tournure des évènements.

Prenant son courage à deux mains et endossant son rôle d’ambassadrice, la demoiselle activa son micro et débuta sa contre-attaque :

”Chancelière Olfgarson, je vous remercie pour ce discours. Permettez-moi de répondre aux différents points que vous annoncez en préambule à notre rencontre. Je crois que vous vous êtes un peu égarée lorsque vous évoquiez le fait de signer une charte des valeurs communes. Nous ne sommes pas une congrégation religieuse, mais un rassemblement d’Etats. Nous partageons certes des objectifs communs et des valeurs communes, mais le peuple jashurien, ni son Etat, n’ont à être captifs de vos intérêts politiques et de vos inimitiés envers le communisme et plus généralement l’Internationale. Ces joutes politiques vous concernent Chancelière, ainsi que vos représentants, mais ne sauraient intéresser le Jashuria. Et n’est-ce pas une belle preuve de respect des libertés fondamentales que d’accepter qu’au sein d’un même pays, il puisse exister des divergences d’opinions ? »

Lalana Preecha venait de tacler la Chancelière, mais aussi de tendre une perche aux autres partis politiques du Lofoten. En effet, la Chancelière était prisonnière de cet accord qu’elle tentait de négocier avec le Jashuria : elle avait tout intérêt à jouer le jeu et à sortir avec un accord signé. Mais quid des autres partis ? Le Jashuria prévoyait sur le temps long : Olfgarson n’était pas éternelle, et elle pouvait être remplacée à tout moment par un Chancelier d’un autre parti politique. Le soutien de la Chancelière actuelle était captif quand celui des autres partis était à conquérir. Lalana Preecha cherchait donc à convaincre les récalcitrants des autres partis du fait que pour la République du Jashuria, les affaires restaient les affaires. En montrant qu’elle attachait surtout de l’importance au contenu concret des accords et non à la couleur politique du Chancelier du moment, Lalana s’adressait aux représentants du Lofoten et non à l’ego de la Chancelière.

« Concernant vos points numéros deux et trois, je vous avoue rester sceptique. Nos droits de douanes sont parmi les moins élevés du monde et vous souhaiteriez encore les voir se réduire ? Nous pouvons tout à fait faire un effort sur les produits d’importation dont ne nous disposons pas et que nous souhaitons voir sur nos marchés. Cela serait tout à fait envisageable, mais pas au prix d’une réduction de 75%. Quant à la question des pistes d’atterrissage et des débarcadères, nos directions d’infrastructures proposent déjà des contrats permettant aux pays le désirant d’investir dans l’agrandissement de nos infrastructures portuaires et aéronautiques pour bénéficier d’accès privilégiés, mais non exclusifs. Nous ne pouvons vous promettre un accès exclusif à nos installations, simplement un accès privilégié, car il va de soi que nous privilégierons toujours le commerce extérieur qui nous est le plus bénéfique. Il ne servirait à rien au Lofoten de bénéficier d’un accès exclusif à des pistes d’atterrissage qui ne correspondraient qu’à même pas 1% de notre commerce extérieur. Néanmoins, je suis d’accord sur le fait qu’un programme de développement conjoint de nos infrastructures pourrait nous permettre d’intensifier le commerce entre nos pays et de bâtir plus de confiance commune. Mais cela déstabiliserait nos économies communes d’inonder nos marchés respectifs de produits dont nous disposons chacun en quantité chez nous. En revanche, nous pouvons tout à fait envisager des droits de douane allégés pour les produits d’importation dont vous avez besoin et inversement. »

L’ambassadrice fit une pause avant de reprendre sur une note plus légère.

« Sur votre proposition concernant les ressortissants et les visas, nous ne voyons aucune objection à cela. Vos contrées sont réputées pour être stables et vos ressortissants disposent de toutes les garanties nécessaires pour que nous soyons à même de délivrer rapidement des visas. Nous saluons donc ce type de proposition, qui sans nul doute, pourrons donner lieu à une accélération des visas de travail par la suite. J’en profite aussi pour saluer la proposition d’un programme d’échanges scientifiques et estudiantins commun. Comme vous le savez sans doute, le Jashuria fait parti du projet Univerisitas, pour lequel nous déployons actuellement des efforts de coopérations scientifiques conjoints avec de nombreux autres pays. Nous souhaiterions ardemment proposer au Lofoten et à Saint-Marquise de se joindre à cette initiative ou à défaut, de signer des conventions trilatérales permettant les échanges universitaires et scientifiques. »

Enfin, l’ambassadrice termina son intervention :

«Quant à votre dernière proposition, c’est un sujet qui est actuellement discuté dans notre assemblée donc je ne peux pas vous donner la position officielle du Jashuria dessus. »

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Henry Peters
Henry Peters, Premier Conseiller de la République de Saint-Marquise.

Henry Peters regardait Lalana Preecha, l'ambassadrice du Jashuria qui désactiva son micro. Il attendait une seconde avant de s'élancer afin d'annoncer ce qu'il pensait de la proposition de la Chancelière des Provinces-Unies du Lofoten, Sigrid Olfgarson.
Le moment voulu, il alluma le micro devant lui et commença :


HENRY PETERS
- "Merci Madame la Chancelière, ce que vous proposez me paraît à mes yeux, et aussi, je parle au nom du gouvernement saint-marquois, juste et concis.
Cet accord que nous sommes sur le point de ratifier entre nos trois nations, n'est pas simplement un pacte signé par trois représentants mais un engagement qui aurait un impact majeure dans la durée."

Il fit un tour de table avec ces yeux, scrutant les journalistes présents, avec leurs calepins, écrivant ce qu'il disait puis reprit la parole :

HENRY PETERS
- "En ce qui concerne les points sur la taxation douanière et les règles communes sur le fret et l'accostage, le République ne devrait avoir aucun inconvénient mais je les exposerais personnellement devant la Grande Assemblée dont elle a le monopole de toutes décisions législatives.
Pour le cas concernant le visa, en Saint-Marquise, il ne coûte rien pour celui qui veut l'obtenir, juste, il suffit à l'étranger de répondre à un questionnaire établi par l'Immigration afin de savoir si il veut entrer pour le travail, le tourisme dans ce cas pas de visa, le passeport fera l'affaire ou pour être résident permanent. Que ce soit pour le travail ou être résident, il faut que l'étranger soit présent aux trois visites pendant trois ans et si il le souhaite il pourra rester.
Pour votre souhait de mettre en place un programme d'échange étudiante, la République ne serait pas contre, mais au contraire, serait très favorable pour faire connaître de façon pédagogique ce que regorge Saint-Marquise.
Et enfin, pour terminer, sur le cas relatif au marché libre entre pays sur les entreprises qui aurait un chiffre d'affaire important, je suis désolé mais je ne peux m'avancer sans soumettre cette proposition devant la Grande Assemblée.
Merci."

Il fit le geste de couper son micro. Il croisa les doigts et attendit la suite de réunion tri-étatique.
La Chancelière prit des notes, susurra discrètement quelques mots à ses conseillers, mais écouta attentivement chaque terme prononcé par les ambassadeurs Jashurien et Saint-Marquois. Elle se leva, puis prit la parole, d'un ton assuré mais bienveillant.


Sigrid Olfgarson :
" - Comme l'ordre protocolaire le veut, je m'adresserais d'abord à Mme Preecha : Honorable ambassadrice, merci beaucoup d'avoir parlé en toute franchise. Ici dans les Provinces-Unies, nous apprécions tout particulièrement l'honnêteté et la transparence. D'où la présence de certains médias ici présents, peut être même étrangers vous l'aurez sûrement remarquée, qui ne sont présents que pour couvrir le discours d'ouverture, comme l'y autorise la loi Lofotène. Le reste des échanges est à la discrétion des délégations. J'ai cru percevoir une sorte de nervosité à ce sujet aussi je préfère rassurer tout le monde sur ce point.

Je continuerais donc, si vous me le permettez, de vous répondre avec la même franchise, et d'émettre un avis légèrement différent du vôtre : m'est avis que tout accord qui se veut pérenne se doit de reposer sur des valeurs communes. C'est le fait d'avoir un socle solide et fédérateur, qui font le ciment de tout accord. Je pense également qu'il y a méprise sur des intentions électoralistes que vous semblez me prêter. Si la question est : est-ce que cette rencontre fait partie d'une politique je vous répondrais oui bien sûr, comment pourrais t il en être autrement ? J'imagine que vous n'avez pas fait le déplacement non plus par pur altruisme, n'est-ce pas ? Nous servons tous les intérêts de nos gouvernements respectifs.

Laissez moi vous énoncer si vous me permettez comment je vois les choses. Comme vous je pense au long terme, et c'est incompatible avec un pays instable qui transigerait ces idées et principes à chaque nouveau gouvernement, ce qui j'en suis convaincue, n'est absolument pas le cas du Jashuria et de Saint-Marquise. Mon souhait aurait été de bâtir une relation plus solide et chaleureuse qu'une simple relation de type client/fournisseur. Mais soit je suis toute disposée à nous accorder sur quelque chose de purement informel et commercial, selon votre souhait. Ces mentions n'apparaîtront pas si tel est votre désir, nous sommes ici pour discuter, pas pour imposer nos vues aux autres. Toutefois celles-ci doivent quand même converger jusqu'à un certain point "

S'appuyant fermement sur son pupitre, elle pris une longue pause de plusieurs secondes, afin que tous se remémorent bien ses mots, et digèrent cette clarification et mise au point que la Chancelière estimait utile....avant d'entamer désormais la partie un peu plus terre à terre de son discours :



" - Alors concernant les 75% de réduction douanière, il s'agissait bien entendu d'une proposition chère ambassadrice, volontairement ambitieuse, n'en prenez pas ombrage. Une négociation commence toujours haut, puis finit toujours par redescendre jusqu'à accord de toutes les parties. Nous pouvons tout à fait envisager un taux plus raisonnable et acceptable pour Jashuria et Saint-Marquise de l'ordre de 25% par exemple. Les taxes d'importation sont plutôt élevées en Lofoten depuis l'Ere du Grand Repli, la grande époque ultraprotectionniste des Provinces-Unies. En ce qui concerne les infrastructures, pourriez vous préciser votre pensée s'il vous plaît ? Nous sommes un petit pays, relativement isolé, dont l'indépendance est récente face à l'histoire du monde, aussi nous n'avons pas la chance de peser autant que vous dans le commerce international. Mais nous y travaillons et je suis favorable à toute action pour le développer tant que l'on s'y retrouve bien entendu sur les modalités et conditions. "

Non, Sigrid Olfgarson n'etait pas là que pour son beau sourire quoiqu'en dise les médias, et contrairement aux ambassadeurs, elle ne jouissait pas du confort d'être nommée, mais avait été élue au terme d'un combat politique ardu et acharné d'ailleurs. Ne pas se laisser impressionner et défendre ses positions coûte que coûte, ça la connaissait. Puis elle se tourna vers M. Henry Peters.


" - Merci à vous Monsieur l'Ambassadeur de Saint-Marquise
Je suis ravie de voir que ces points sur les visas et les échanges universitaires semblent faire l'unanimité. Vous avez raison, cela ouvrira de nouveaux horizons culturels et touristiques à nos peuples respectifs. Je suis ravie de voir que Saint-Marquise soit beaucoup plus souple que nous ne le sommes sur l'immigration, même temporaire.
Et je vous suis totalement sur la mesure concernant la fiscalité, c'est quelque chose d'important, et comme vous, nous devrons soumettre cet éventuel traité au vote parlementaire, ce qui est le cas également du Jashuria si je ne fais pas erreur. Toutefois sachez qu'il me sera difficile de faire l'impasse sur cette mesure, notre marché intérieur peut être significativement impacté par le commerce extérieur étant donné notre dépendance aux importations, et je ne veux pas voir notre balance commerciale déséquilibrée, sans un juste retour des choses, notamment en matière fiscale. Je connais très bien l'instinct de prédation des grandes compagnies sur les petits pays développés.

J'aime à citer nos pères fondateurs, dont l'un disait : Le libéralisme oui, le capitalisme anarchique non !

La parole est de nouveau donnée à l'honorable représentante du Jashuria".

L'élue Lofotène souria, reprit ses notes et ses papiers, et vint se rassoir calmement à sa place, en espérant avoir convaincu son auditoire.
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DRAMATIS PERSONAE

Kacha Kanjanapas
Siddhi Chalerm,
Apsara Sirisopa
Lalana Preecha

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La Ministre Sirisopa sourit à l’intervention de Sigrid Olfgarson. Elle tapota sur son micro et dit d’un ton neutre.

« Mais … Chancelière Olfgarson … qui vous parle d’intentions électoralistes ? Il ne me semble pas que l’ambassadrice Preecha ai mentionné ce point. Nous mentionnions simplement que le respect du pluralisme politique est une de nos valeurs cardinales. Tout simplement. »

Le sous-entendu était assez présent pour que la Chancelière puisse comprendre que si le Jashuria était tout à fait disposer à négocier et à développer des accords, l’indélicatesse de la Chancelière n’était pas passée inaperçue. Cela faisait parti du jeu des Jashuriens que de rendre la politesse en cas de faute diplomatique. Faire trébucher la Chancelière faisait parti de ces petites attentions que le Jashuria aimait à donner pour faire comprendre qu’il n’était pas un pays de seconde zone.

« Madame la Chancelière, nous sommes tout à fait d’accord sur le fait que nos futurs accords doivent se faire sur … comment avez-vous dit … ah oui : un socle solide et fédérateur. En cela, nous rejoignons vos positions. Néanmoins, il me semble que le pluralisme est une valeur indispensable de nos démocraties libérales. Nous préférons que ces valeurs communes restent partagées de manière informelle, plutôt que consignées dans un accord diplomatique.

Ce fut le directeur de la Banque Nationale Jashurienne qui reprit la parole pour préciser la pensée de l’ambassadrice.

Madame la Chancelière. Nous parlons d’infrastructures. En effet, il ne suffit pas simplement de proposer une taxation efficiente pour les produits, mais aussi de développer les infrastructures permettant de les transporter, de les acheminer, de les stocker et de les distribuer. Le Jashuria s’est fait une spécialité de concevoir et de créer des ports, des aéroports et des ouvrages d’art permettant de rationnaliser au maximum l’usage des terres afin d’optimiser le développement économique. Nous serions ravis de pouvoir investir dans le développement économique de nos trois nations en proposant au Lofoten et à Saint-Marquise la refonte de leurs infrastructures de transports.


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La Chancelière des Provinces-Unies revint en petite foulée au pupitre, tenant fermement ses notes et son dossier entre les mains, qu'elle disposa devant elle bien en évidence. De petite taille, la cheffe de l'exécutif Lofotèn ajusta de nouveau le micro afin que ce dernier arrive exactement au niveau de ses lèvres, afin de s'assurer une acoustique et un son parfait. Quelques éclaircissements de voix, puis elle prit de nouveau la parole :

Vous avez rappelé que le pluralisme politique est une de vos valeurs cardinales à juste titre. Je rajouterais qu'il constitue la base de notre société et est inscrit dans notre Charte d'Union, toutefois je suis plus que ravie que finalement vous voyez la nécessité d'en faire rappel, tout là était l'objet de ma première intervention. Ainsi comme vous je perçois la même inquiétude chez beaucoup de nos concitoyens, à l'heure où l'Eurysie semble bien agitée et où la démocratie se voit mise à l'épreuve partout où elle s'avère fragile.

Concernant nos infrastructures celles-ci sont déjà en place, afin de supporter notre important secteur industriel, et je dirais qu'elles sont en adéquation avec la taille de notre nation, nos installations ne sauraient s'étendre au delà du raisonnable. De plus je ne sais pas pour Saint-Marquise, et je laisserais M. Peters s'exprimer à ce sujet, mais  les Provinces Unies ont une politique assez stricte en matière de préservation environnementale et il existe de nombreuses réglementations et restrictions dans ce domaine, afin de limiter notre empreinte carbone. En revanche, c'est un fait nous avons besoin de moderniser les bâtiments et structures existantes afin de les rendre plus efficientes, plus propres, moins énergivores et plus ...rentables et donc nous accueillerons votre offre de rationalisation avec grand plaisir.

Pour résumer, nous sommes en accord sur les besoins de moderniser et rationaliser nos installations actuelles, sur les visas, sur les échanges universitaires, et sur une diminution des droits de douane afin de profiter mutuellement d'un commerce plus libre et plus fluide entre nos nations.

Reste le point fiscal à éclaircir, ce dernier garantira un marché libre mais régulé et sain, et permettra ainsi de mieux juguler et contrôler le dumping fiscal et les prédations d'entreprises.

Avant de m'étendre plus en détails sur des aspects purement commerciaux, je laisse volontiers à M. Peters représentant de Saint-Marquise le soin de s'exprimer sur tous les sujets évoqués


La Chancelière s'inclina afin de signifier respectueusement qu'elle avait fini et qu'elle remerciait son auditoire pour l'avoir écoutée. Puis elle fit un signe très discret à la délégation Saint-Marquoise pour leur signifier qu'ils pouvaient dès maintenant accéder au pupitre pour s'exprimer à leur tour.
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