18/05/2013
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Activités étrangères en Alguarena - Page 2

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Extrait d’une fiche de synthèse de la C.A.R.P.E.


CONFIDENTIEL

Les conclusions avancées dans ce rapport sont en grande majorité le fruit de la thèse en sociologie de la mer de la citoyenne Marjaana, financée par le gouvernement pharois : « Piraterie et contre-piraterie au XXIème siècle, comment les nations du monde réfléchissent et mettent en place des stratégies d’endiguement du crime marin à l’ère de la mondialisation. »


Note au Capitaine Ilmarinen : attirons votre attention sur le passage suivant (Chapitre 3, p95)

« L’une des grandes forces du phénomène de piraterie, c’est que rares sont ceux qui le comprennent vraiment, y compris au sein même du Syndikaali. Véritable léviathan du XXIème siècle, il est le produit collectif d’une multitudes de facteurs sociaux, économiques et historiques, rendant sa conceptualisation quasi impossible de l’intérieur. Il n’est alors pas étonnant, au vu de la complexité de la tâche, que les Etats qui se mettent en tête de faire la guerre aux contrebandiers et aux pirates, arrivent aux mêmes conclusions et connaissent les mêmes échecs. En effet, par un phénomène bien connu d’ethnocentrisme, les Etats qui ne pensent pas la complexité humaine se retrouvent mis en défaut face à des composantes libertaires, c’est-à-dire multiformes et bien souvent irrationnelles.

En essayant d’employer contre le phénomène pirate une rationalité « moderne », et bien souvent économique, les stratégies des Etats se condamnent à passer à côté des spécificités du phénomènes qu’ils cherchent à combattre. L’exemple des dernières mesures prises par les Îles Fédérées de l’Alguarena nous servira d’illustration dans ce chapitre, pour commenter l’échec relatif, ou la réussite en demi-teinte d’une stratégie s’adressant à de stricts affectes économiques.

On comprend aisément le raisonnement des stratèges Alguarenos. Celui-ci est d’ailleurs accessible dans la presse spécialisée, ce pays ayant une grande culture du débat public il n’est dans ce cas précis pas fait mystère de la logique déployée par les services de renseignement pour endiguer le phénomène de piraterie, a minima dans leur zone d’influence.

Le calcul est simple : c’est en réalité une simple balance économique : payer suffisamment pour que le coût de la trahison devienne moins rédhibitoire que les gains promis. Autrement dit : acheter des informations contre d’importantes sommes d’argent et des garanties de sécurité et d’anonymat.

Dans un régime de rationalité moderne, caractéristique des conceptions humanistes et positivistes de notre époque, reposant sur une conception quelque peu simpliste de l’homo economicus, le plan devrait être assez infaillible. Il omet toutefois plusieurs éléments relevant de la « rationalité sociale », c’est-à-dire à la fois culturelle mais également située, les calculs coût/bénéfice n’étant jamais réalisés dans un contexte abstrait ils sont le produit d’un environnement.

Pour le dire plus simplement, il y a des facteurs culturels, sociaux et psychologiques qui viennent altérer les variables du deal proposé par l’Alguarena et produisent des externalités négatives.
Pour le dire encore plus simplement : ils n’ont pas pensé à tout ce qui fait que le résultat obtenu n’est pas exactement celui attendu.

Tout d’abord, contrairement aux mafias et au grand banditisme terrestre auquel sont habitués les Alguarenos, il y a un prestige social qui émane des actes de piraterie. Une bonne prise, un « style » propre, la crainte inspirée, le courage nécessaire, le fait de ramener au Syndikaali des richesses que celui-ci ne produit pas, la « geste », le romantisme, les récits, les mutilations même aprfois sont autant d’éléments valorisés socialement et qui peuvent se transformer non seulement en capital financier, mais aussi politique et symbolique. De fait, à partir du moment où un Capitaine commence à gagner en renom, il devient progressivement de plus en plus difficile de le corrompre pour la simple et bonne raisons que les devises étrangères n’achètent pas tout. Autrement dit, l’Aguarena propose d’augmenter le capital économique d’un individu mais est incapable d’augmenter les autres capitaux. Pire, elle les diminue d’autant. Le sentiment de liberté, d’accomplissement, le fait de se savoir bien accueilli dans la plupart des ports du monde, de pouvoir pénétrer dans de nombreux pays sans visas, pouvoir profiter des plaisirs de contrées exotiques, du luxe de quartiers de débauches, ce sont des choses qui s’achètent difficilement.
De la même manière, tout ne s’achète pas au Syndikaali. L’accès à certains clubs, à un certain rang dans la société, le fait d’être pris au sérieux, écouté et respecté, implique parfois d’avoir fait ses preuves. Non pas forcément comme pirate d’ailleurs, mais de s’être confronté à la vie et à ses dangers. Il y a une valorisation sociale de la prise de risque (qui n’est d’ailleurs pas sans poser problème) et de l’entreprenariat, pour parler en termes économiques. Un Pharois sera d’autant plus considéré qu’il s’est rendu maître de son propre destin. Si cette injonction à se réaliser soi-même entraîne des effets délétères pour le moral et la psyché de ceux qui n’y parviennent pas, il n’en reste pas moins que cette spécificité de la valorisation sociale au Syndikaali ne peut s’acheter autrement que par les actes. C’est ce qui explique d’ailleurs certainement la méfiance très ancrée des Pharois vis-à-vis de l’héritage (voir Professeur Eljas, 2005, p234).

Bien sûr, il ne s’agit en rien d’un déterminisme absolue ! Il arrive un moment dans la vie d’un homme où celui-ci peut être tenté de prendre une retraite dorée, mais soyons honnêtes… beaucoup de pirates meurent avant.

Dans le paragraphe suivant, je m’appuierai sur les distinctions et définitions établies par le Professeur Eerikki (2002, p24) entre profil « fuyant » (qui quitte le monde de la mer et ne désire pas y retourner) et profil « déserteur » (qui est forcé de quitter le monde de la mer et éprouve de la rancœur et de la fascination pour celui-ci). Ce sont typiquement ces seconds cas qui sont les plus susceptibles de passer de « déserteur » à « traître » c’est-à-dire qui agit contre le monde de la mer, en général d’anciens camarades ou collègues, dans une volonté d’enrichissement ou de vengeance.

De fait l’archétype du « déserteur » établit par les travaux en sociologie de la mer du Professeur Eerikki (2002, p37) montrent bien qu’il s’agit en général d’un homme ou d’une femme âgée, subissant le déclin de sa carrière, éprouvant des regrets ou de la rancune. Il peut avoir été mis de côté par une mutinerie ou simplement été poussé vers la sortie en raison de son âge ou d’un capitaine plus charismatique ou audacieux. Il peut également s’agir de personnes mutilées ou fatiguées par l’effort. De manière générale, ces individus sont caractérisés par la conscience d’être sur une pente descendante et le vivent mal. Ce sont des profils assez précis en vérité, majoritairement des hommes, qui considèrent n’avoir pas été à la hauteur de leurs ambitions et qui ne parviennent pas à tourner la page.

Pour comprendre pourquoi le profil du « déserteur » est celui-ci, il faut rappeler que vendre ses camarades, c’est l’assurance de se voir fermer de nombreuses portes à travers le monde. Pire, on n’est jamais à l’abri d’un coup de couteau dans une ruelle. C’est un destin d’homme traqué qui attend le traître, et surtout d’homme prisonnier des services de polices du pays qui l’accueille. Autant dire qu’à part quelques individus revanchards, ce n’est pas exactement le profil psychologique et sociologique des pirates à la base. Ces-derniers sont en grande majorité des gens attirés par une vie aventureuse et peu soucieux des règles, étant caractérisés par une personnalité « déviante » (Niilo, 1976, p65) vis-à-vis de l’autorité ou « performante » (idem, p78) vis-à-vis de la haute conception qu’ils ont d’eux-mêmes et de la confiance qu’ils accordent en leurs capacités.

Note : le paragraphe suivant est au stricte usage des agents de la C.A.R.P.E. accrédités.
De fait, seuls des pirates ratés ou sur le déclins sont en général attirés par ce type de proposition. Il peut également s’agir de personnes endettées ou souhaitant radicalement changer de vie. Or malheureusement pour les autorités qui leurs mettent la main dessus, ce n’est pas exactement ce genre d’individus qui détient en général des informations cruciales. L’accès aux Etats Généraux de la Piraterie est relativement sélectif et ne concerne que des capitaines ayant fait leurs preuves, ce qui tend à stratifier l’information. Celle-ci est d’autant plus inaccessible lorsqu’elle concerne des manœuvres coordonnées entre des pirates et le gouvernement pharois qui passe alors par des intermédiaires, à commencer par la Merenlävät servant de pare-feu.

De manière plus générale, pousser à la dénonciation est non seulement coûteux pour les pays qui se lancent dans cette entreprise, mais peut également se révéler paradoxalement contre-productif à moyen-termes. Le darwinisme qu’impose ce genre de pratique – car ce sont les petits qui dénoncent les petits – met en place une sorte de sélection naturelle et seules les équipages les plus efficaces et les plus discrets se maintiennent en place, prenant petit à petit de plus en plus de parts du marché qui se professionnalise à leur contact. Là où un marché du crime est chaotique, voyant et maladroit lorsqu’il réunit un grand nombre d’acteurs peu méthodiques, un petit nombre de pirates coordonnés et entraînés fait beaucoup moins d’erreurs et capitalise mieux sur ses talents pour échapper aux autorités.

Actuellement, s’essayer à la corruption des petits équipages est donc l’assurance de se retrouver d’ici quelques années avec une criminalité très bien organisée puisque la place laissée vacante aura attiré et sélectionné les meilleurs. Le problème de ce genre de méthode est donc que c’est qu’encore une fois ce sont les petits équipages débutants qui trinquent, typiquement ceux réempruntant à plusieurs reprises les mêmes routes, ou s’attardant dans des zones à risques. Les pirates les plus redoutables savent se rendre insaisissable en multipliant les itinéraires, en changeant de plans régulièrement ou tout simplement en diversifiant leurs pratiques et méthodes. Le grand avantage de la piraterie pharoise dans le contexte actuelle est qu’elle est la seule sur le créneau de la piraterie mondiale ou intercontinentale. Les mafias locales étant moins organisées et ne pouvant pas s'adosser au complexe militaro-industriel et scientifique du Syndikaali à savoir la deuxième économie mondiale qui y consacre une part non-négligeable de ses ressources, elles ne sont pas concurrentielles sur ce type de secteurs de sorte que faire preuve de prudence n’est pas un risque de se faire voler sa place. Qui, à ce jour, est en mesure de connecter entre eux des marchés noirs sur plusieurs continents ? Les Pharois n’étant en concurrence qu’avec eux même, la structure criminelle n’est jamais menacée par la perte d’un de ses membres et peut même tendre à se renforcer avec le temps.

La moindre petite sardine prise dans les filets des autorités locales laisse simplement la place à un poisson plus gros. Ou plus malin. »
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Entre deux eaux

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Quelque part au sud-est de l’archipel des Îles Fédérées, zone d’incertitude territoriale entre les eaux internationales, celles de l’Alguarena et du Grand Kah. Le chalutier avait la modestie des entreprises familiales et traditionnelles, celles qui, sous les radars de la grande distribution et des réseaux de l’industrie moderne, approvisionnent les marchés locaux en poissons et en crevettes. Spécialité régionale, excusez du peu !

L’homme à la barre manœuvre avec nonchalance, un œil sur l’horizon, l’autre sur l’écran de son GPS, strabisme de loup de mer. Sur le pont, ses deux employés achèvent de décharger un plein filet frétillant de poissons dans la cale ouverte du navire.
Les Îles Fédérées sont nombreuses et s’étendent sur une vaste zone économique, offrant à l’Alguarena l’exclusivité de l’exploitation de miles et de miles de territoire marin que la pêche de haute intensité n’est pas encore parvenue à dévaster. Spécificité d’un monde moderne pré-dystopique où cohabitent sur les immensités océanes les grands navires racleurs de fonds et les petits chalutiers, forts de connaissances traditionnelles et d’une certaine expertise des migrations saisonnières des bancs de poissons venus du nord de l’Aleucie.

Lentement sur le GPS, les chiffres défilent. X : 15666.61 ; Y : 21572.98. .50 .10

On coupe les moteurs au milieu de rien. Sur le pont avant, l’un des marins actionne à grand peine un lourd levier, remontant le filet encore à demi plein au-dessus de la cale. Son collègue, trempé de sueur, le regard faire d’un œil fatigué.

Le capitaine est sortie de sa cabine, le navire, silencieux à présent, se laisse doucement dériver sur l’océan tranquille. Le ciel est bleu et le soleil tape fort, c’est l’heure de faire une pause.

Tandis que le marin achève de stabiliser le filet, l’autre a mis sa main au-dessus de ses yeux, pour les protéger de la lumière. Il semble chercher quelque chose à l’horizon.

- « Drôles d’oiseaux à six heures Chris'. »

Le capitaine suit son regard, hoche la tête l’air satisfait. « Pile à l’heure. »

Vrombissant à la surface des vagues, deux drônes se rapprochent à grande vitesse du chalutier, hissant à la force de leurs hélices une caisse en bois de taille modeste.

- « Encore des échantillons ? » demande le marin qui a toujours sa main en visière, trahissant peut-être une vague déception.

- « Les Pharois nous ont dit qu’ils livreraient plus quand les circuits de distributions seront adaptés. »

- « En attendant Los Ojos negros ont dit qu’ils étaient prêts à doubler les quantités, ça va râler si on leurs offre encore que quelques sacs. »

Le capitaine répondit par une moue agacée. Le vrombissement des drones se faisait audible à présent et quelques minutes plus tards, les deux aéronefs ralentirent avant de gagner légèrement en altitude, se positionnant à hauteur de bras.

Le capitaine adressa un rapide salut de la main à la caméra qui le fixait silencieusement et ils entreprirent de décrocher la caisse suspendue en dessous. Un rapide coup de pied de biche suffit à en révéler le contenu : alignés comme des dominos, une trentaine de sacs contenant chacun deux kilos de gélules roses brillaient au soleil.

- « Tu vois, il y en a plus que la dernière fois. »

- « Mais pas assez encore. »

- « Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Aide moi à la vider. »

Les deux hommes entreprirent alors de se saisir des sacs et pêle-mêle, les jeter dans le trou de la cale. Quand la caisse se retrouva vide, le troisième marin actionna à nouveau son levier, recouvrant le butin de deux tonnes de poissons frais.

- « Parfait, raccroche la caisse, Juan, retour à l’envoyeur. »

Le capitaine jeta un bref regard en direction de la caméra des drones qui vrombissaient toujours au-dessus du pont, et lui fit signe d'attendre. Il extirpa alors de la poche arrière de son pantalon un morceau de papier où figurait, écrit en grosses lettres, un numéro de téléphone. Pour la prochaine fois.

Puis d’un pas rapide, il rentra dans la cabine. Le temps de rallumer les moteurs et de se remettre aux manettes, les aéronefs pirates s’étaient éclipsés, repartant dieu savait où avec leur caisse vide.
Machinalement, il jeta un coup d’œil au téléphone portable qu’il avait acheté quelques jours plus tôt dans un bar-tabac local, sur les conseils de son informateur. Celui-ci resta silencieux. Il faudrait attendre encore une bonne semaine, au minimum, avant de recevoir de nouveau un sms avec des coordonnées GPS, jamais les mêmes, puis bazarder le téléphone une fois reçues.

Ailleurs, il le savait, dans les vastes mers des Îles Fédérées, d’autres navires comme le sien recevraient des cargaisons de pilules roses, qu’ils refourgueraient aux réseaux mafieux locaux. Le produit était bon, pas cher, plutôt soft avec des propriétés addictives subtiles. On savait qu’il provenait des laboratoires de l’Althalj, sans pour autant avoir plus d’informations.
Ce que personne n’ignorait en revanche, c’est que les contrebandiers qui avaient mis sur pied le réseau de livraison, eux, parlaient pharois.


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Un œil rivé sur la caméra de son drone, l’autre sur le mousse agenouillé entre ses jambes, strabisme de loup-de-mer, le capitaine Eroden fumait la pipe au milieux des eaux territoriales du Grand Kah.

« Tu sais ce que c’est, un libéral autoritaire ? » -

Le mousse avait la bouche pleine, seules les vagues lui répondirent.

« Juste un autoritaire. Tâchons de rappeler à nos amis Alguarenos la dure loi du marché. » -

Ainsi parla Eroden, capitaine du Kukkainen « le fleuri », qui venait de traverser l’océan et, les cales remplies des psychotropes althaljirs, posait jour après jour les pierres d’un nouveau trafic dont il avait le monopole. Financé par les services secrets pharois et fort de l’expérience d’une vie de contrebande, il travaillait désormais à maintenir le marché en flux tendu en créant une pénurie organisée, autant dans le but de stimuler la demande que de rester sous les radars le temps de fidéliser sa clientèle.
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Rêverie matérialiste, et ses conséquences

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Les lois de l'économie se combattent-elles à coups de fusils ?

Comme l’océan, le Pharois se glisse dans les interstices des idéologies. L’Alguarena peut montrer les muscles, cogiter stratégie et riposte sécuritaire en déployant aides économiques et bâtiments de guerre, cette surenchère étatique ne pourrait bien être, par certains aspects, qu’un soubresaut d’impuissance et l’aveu de son incompréhension profonde du phénomène pirate. Comme l’homme qui, courbé au-dessus du ruisseau, croit saisir une truite et en en ressortant ses mains constate qu’elles n’agrippent que l’eau qui lui glisse entre les doigts, les Îles Fédérées se tenaient prêtes au combat contre un ennemi définitivement insaisissable. La raison en était assez simple : les pirates Pharois étaient pour la plupart moins aventuriers qu’entrepreneurs, ou plus exactement leur audace n’était pas pétrie d’impréparation.

Comme de nombreuses nations d’Aleucie et du Paltoterra, l’Alguarena avait probablement grandi avec une image d’Épinal de la piraterie, une vision romancée structurée autour de figures charismatiques, des aventuriers sans peurs et sans morale qui défiaient les empires coloniaux, dans de dantesques affrontements au nom de la liberté et condamnés à une conclusion funeste. Ces pirates-là, ma foi, ne vivaient pas vieux, à peine quelques années avant de se ranger ou de finir pendus, et probablement qu’on pensait qu’il en irait de même encore aujourd’hui. La piraterie, comète dans le ciel du monde économique, fulgurance éphémère, flamboyance sans lendemain, éclat autophage, sa brillance étant son propre combustible. Un monstre dans l'aube d'une ère nouvelle et mondialisée, que les rayons du soleil ne tarderaient pas à dissiper.

Peut-être.

Au mieux de belles âmes un peu idéalistes et naïves, au pire de dangereux anarchistes. Rien de cela n’était de la graine à menace pour un état-major efficace et bien organisé. Rien qui ne puisse effrayer la première marine du monde.

Sans doute.

A ceci prêt que les pirates du Syndikaali, parce que la piraterie était dans la vie quotidienne moins une geste qu’un business, source de prospérité matérielle, de rentabilité réelle, concrète, avec laquelle allaient des livres de compte, des prévisions budgétaires, des stratégies managériales et tout ce qui va de paire avec le développement d’une économie moderne, en somme, parce que la piraterie était une activité professionnelle, elle était faite par des professionnels également.

L’Alguarena pensait devoir disperser des fous, elle semblait peiner à comprendre que ses adversaires étaient des chefs d’entreprise. Et qu’en conséquence, ils ne laissaient qu’assez peu de place à l’impréparation : les dingues, les nuls, car enfin il y en avait, ceux-là avaient filés vers des mers plus clémentes et moins bien défendues. Ne tournaient leurs regards vers la première économie du monde que ceux qui savaient dans quoi ils mettaient les pieds, l’échec de la Varpuvtchina au moins avait servi à cela.

Tant que l’état-major de l’Alguarena ne réaliserait pas que son combat était moins militaire qu’économique, il condamnait sa lutte à ne pouvoir aboutir qu’à deux uniques conclusions, tout aussi tragiques l’une que l’autre : renoncer, ou se renier à la tâche, en tant que nation libérale et mercantile. Car on ne pouvait imputer les trafics à la seule pauvreté, et quand bien même, l'Alguarena était-elle prête à se métamorphoser en État social ?
Les généraux les plus lucides, sans aucun doutes, avaient compris qu’ils affrontaient moins une armée monolithique qu’un phénomène complexe et polyvalent, qui trouvait certes son épicentre au Pharois Syndikaali, celui-ci fonctionnant comme une matrice, mais n’en était pas pour autant l’essence même. La piraterie ne pouvait se résumer à l’excroissance d’un Etat concurrent, une arme brandie par une puissance étrangère, idéologiquement et militairement hostile. La piraterie, comme phénomène, n’existait que parce qu’existaient ses conditions. Il y avait un trou dans le capitalisme en voit de mondialisation, une zone à la conjugaison de plusieurs ombres distinctes mais qui, toutes réunies, formaient un point noir d'encre, profond comme une abysse, dans la machine bien huilée du commerce transnational.

Ce point noir, cette zone d’ombres, n’avait pas de cause unique. C’étaient les manquement cumulés de plusieurs mécanismes qui in fine produisaient les conditions de son apparition : immensité des océans, multipolarité économique, faiblesse des marines nationales, multiplication géographique des territoires mafieux, non-harmonisation des règles du commerce, lucrativité du crime, pauvreté endémique, inégalités de richesses, de moyens de défense, de stabilité des nations. Et puis, oui, le Pharois finançait. Chacun de ces éléments, prit séparément des autres, ne suffisait à lui tout seul à produire la piraterie. La piraterie existait simplement là, dans le flou artistique de l’aube du capitalisme mondialisé, comme un symptôme moins qu’une cause. A s’attaquer au symptôme, on ne guérissait jamais de la maladie.

C’était symptomatique de la réponse des Etats : devant la menace pirate, dans un réflexe martial tout à fait naturel, ces-derniers avaient tendance à rapidement se compromettre en lois d’exceptions et en budgets de crise, oubliant au passage que leurs faiblesses leurs venaient moins d’un manque de fermeté à l’égard de ces ennemis que de leur nature économique intrinsèque.

Car l’Alguarena, avant d’être un Etat ayant à cœur la défense de sa population, était un marché. Du moins jusqu’à présent la puissance économique, politique et militaire des Îles fédérées s’appuyait-elle sur ledit marché dont elle tirait richesse et influence. Or les marchés n’ont ni loyauté, ni patriotisme. Ils ne désirent pas l’ordre ou la stabilité, ils ne sont pas fidèles, non, les marchés vous font des gosses dans le dos quand vous vous y attendez le moins. Vous pensez les tenir au creux de la main que déjà ils s’échappent, s’en vont ailleurs, à la concurrence, à l’innovation. Ils sont révolutionnaires, aventuriers, sans cesse en mouvement.

Pour le marché, la piraterie pharoise est une maîtresse particulièrement tentatrice. Pour le marché, la piraterie est une promesse de profit, susurrée à l’oreille. Car le marché possède un doplegänger, un jumeau maléfique, là où se trouve le marché se projette son ombre : celle du marché noir où nichent les contrebandiers. L’un ne va pas sans l’autre, on ne peut avoir le libéralisme, le capitalisme dans sa forme la plus révolutionnaire, et en même temps l’ordre. Il faut qu’il y ait destruction créatrice, misère et transformations profondes, il faut qu’il y ait des petits arrangements, de la corruption d’administration et des pratiques crasseuses pour que le marché libéral puisse se déployer dans toute sa puissance. La volonté de conquête ne va pas sans quelques saloperies, au moins à la marge, et c’est là que, comme un dégât des eaux, s'infiltre le Syndikaali.

On aurait tort, comme le Lofoten, de penser que la nation nordique pouvait avoir le moindre lien de parenté avec les rigides économies planifiées des nations communistes d’Eurysie. La piraterie pharoise se pense dans la mauvaise conscience du libéralisme, dont elle se nourrit des vices.
Pour tuer la piraterie, il faudra au moins s'interroger sur les origines de sa propre richesse, mais les libéraux y sont-ils prêts ?

Qu’est-ce qu’un homme face au marché ? Qu’est-ce qu’une armée qui, dans une fantasme de Sisyphe, chercher à endiguer les vagues ? Tous les états-majors du monde peuvent bien se raconter des histoires et déployer leurs forces dans les immensités océanes, ils seront balayés comme des fétus de paille face à cette loi d’airain : là où il y a de l’offre, il y a de la demande. Et là où il y a demande, l’offre trouvera toujours un chemin.
Les psychotropes de l’Althalj, lentement, trouvent leur clientèle, créent la demande, appellent l’offre. Et bientôt, ce sera tout le tissu mafieux de l’Alguarena qui de lui-même en appellera aux contrebandiers du Syndikaali, les accueillera à bras ouverts, comme les étourneaux ouvrent leurs nids aux coucous.
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Présidence


Présidence

[i]Déclarations officielles du gouvernement de la Fédération cobaricienne par la voie de son excellence, M. Jacob Nonez, charger du communiqué, membre du cabinet de la Fox gate house qui sera chargé des déclarations officielles du gouvernement Fédérale.


Cabinet de la présidence Fédérale (Fox Gate House) : déclarations officielles du 29/04/2008

Le gouvernement la République Fédérale Noir Cobaricienne du paltoterra condamne avec la plus grande fermeté les propos de la
La Présidente Fédérale Mazeri Abrogara de la Fédération d’Alguarena que le gouvernement Fédérale cobaricien qualifie de propos incendiaires de nature à crisper les relations entre la République Fédérale Noir Cobaricienne du paltoterra et la Fédération d’Alguarena.

Le gouvernement de la Fédération cobaricienne dénonce les propos du chef de l'exécutif algurenos qu'elle considère comme une insulte de la part de ces derniers et tiens souligné que le matériel militaire fournie par la Fédération d’Alguarena aux terroristes, soutiens affiché publiquement par cette dernière que le matériel militaire détenu par les terroriste est de l'armement lourd, mais également de grandes qualités et de l'équipement dernière génération. Un matériel que le pontarbello Etat voyou meurtrie par une "guerre d'indépendance" ou plutôt " grand massacre à ciel ouvert" et économique affaiblie ne pourrait se payer le luxe d'un tel matériel. Madame la Présidente Fédérale Mazeri Abrogara, nous ne sommes pas dupe vous soutenez ouvertement le pontarbello et participé directement à l'instabilité de la région par la vente de matériel militaire. Que faites vous? Quel est votre objectif en utilisant le pontarbello contre notre pays?
Le gouvernement de la fédération ballait d'une main les accusations non fondées et les propos fallacieux de la Présidente Fédérale Mazeri Abrogara dont la légitimité au pouvoir sera bientôt remise en cause par les prochaines élections fédérales dans son pays.
Nous vous rappelons que vous n'êtes pas dans votre pré-carré.
La République Fédérale Noir Cobaricienne du paltoterra est un état démocratique qui plus de légitimité que pontarbello donc nous n'avons pas besoin de vos leçons sur la démocratie avec tout le respect que je vous dois.
Tenir des propos aussi dangereux dans un tel moment relève de la folie.
Nos deux pays devraient collaborer ensemble pour la sécurité et la pérennité de la paix dans la région. Les propos tenu par Mazeri Abrogara sont les propos d'un Etat qui soutien pleinement le pontarbello et d'un Etat impérialiste qui se vante d'être la première puissance mondiale.
Nous détestons les impérialistes de votre genre. Nous prônons la paix de plus en tant que démocratie nous pensons avoir le droit et la légitimité nécessaire de défendre nos intérêts et le pontarbello constitue une menace existentielle à La République Fédérale Noir Cobaricienne du paltoterra et vous le savez mieux que qui compte. Concernant nos revendications à l'égard de votre pays, sachez que ces revendications sont légitimes et raisonnais.
Nous ne parlons pas bêtement comme le font d'autres pays. Si vous voulez en discuter, notre porte reste ouverte.
Concernant les propos tenu par l'un de nos cadre militaire, nous ne commenterons pas ces propos, demandez à l'intéresser lui même de vous expliquer plus en détail ce qu'il veut dire nous prônons la liberté d'expression en tant que démocratie de plus le ponatrbello fait partie de la République Fédérale Noir Cobaricienne du paltoterra.

Les troupes de la Fédération cobaricienne sont dotées d'un professionnalisme qui n'est plus à démontrer notamment dans la réponse aux manœuvres provocatrice des criminels de guerre que sont les autorités du pontarbello que vous soutenez évidemment.
Nos forces sont professionnels, l'armée de la fédération est une jeune armée en construction donc je vous pris de cesser tous commentaire notamment sur les question qui concerne nos affaires internes d'ailleurs je peux aujourd'hui que vous venez de faire l'ingérence dans nos affaires internes et malheureusement pas de la manière la plus positive je dois dire.
Restez en dehors de nos affaires!

Violation de l'espace maritime? Quel espace maritime? Vous débloquez madame avec tout le respect que je vous dois sans vous offenser bien sûr. Nous n'avons violet aucun espace maritime, le pontarbello est une province rebelle qu'il faut réunifier et ce dernier n'a pas d'espace maritime nous sommes en plein droit patrouillé dans ces eaux que nous considérons nôtre.
Aucune flotte n'a pénétré dans l'espace maritime de la Fédération d’Alguarena . Donc, cessez vos mensonges!
Deuxièmement; je pense le nom détroit alguareno n'est pas plus approprier dans la mesure ou ce détroit est un détroit international bien sûr et que nous possédons une façade maritime dans cet espace et en tant qu'Etat souverain nous avons naturellement des eaux territoriales dans cette zone. Bien évidemment nous pouvons par un commun accord réglementer cela pour éviter tous incidents à l'avenir entre nos deux pays. Nous ne cherchons pas la provocation nous sommes ouvert à vos propositions concernant ce sujet brulant.
Nous respectons le principe de libre circulation dans le détroit et ne mettons nullement en péril le commerce internationale ce sont des accusations fallacieuses que vous émettez là madame. La Fédération est pleinement engagée dans le respect de la souveraineté de ses voisins, mais aussi grandement et clairement attaché au principe de libre circulation des marchandises.

Nous condamnons également vos propos sur notre gouvernement notre gouvernement est pleinement légitime et en droit de faire appliquer ses règles dans sont pays encore une marque d'ingérence dans nos affaires, je vous pris d'accorder un peu de respect à votre voisin madame cela n'est pas bon pour les futures relations entre nos deux pays. Je peux vous dire que ça commence très mal.
Ces accusations ne seront pas sans conséquences je peux vous l'assurer!
Nous ne sommes pas méchants et si vous nous paressez sympathique nous pourrions même soutenir votre réélection.
Nous n'avons jamais porté atteinte aux intérêts de la Fédération d’Alguarena, encore faudrait il les énumérés, le détroit est une responsabilité commune en monopolisant ainsi le détroit vous créez une situation de crise internationale et jeter de l'huile sur le feu, vous mettez en péril la stabilité du commerce, mais aussi la paix internationale ce que nous condamnons avec la plus grande vigueur!

Madame soutenir militairement le ponatrbello signifie que vous soutenez officiellement des criminels de guerre est ce le cas? Je ne crains que si cela est avéré alors notre collaboration sera fortement limitée je peux vous l'assurer! Nous sommes sûr que la Fédération d’Alguarena n'a pas besoin d'un nouvel ennemi dans la région avec les tensions entre votre pays et kah, venir rajouté de l'huile sur le feu ne peut en aucun cas promouvoir la paix et la stabilité dans la région.
Je vous propose donc de collaborer ensemble pour le respect et la sécurité des frontières de l'autre.
Madame en soutenant le pontarbello vous vous engagez officiellement en guerre contre nous! Nous vous accusons de cobelligérance par votre soutien affiché, mais aussi par le manque d'action de paix visant garantir la paix dans la région.
Nous sommes ouverts à la négociation avec les criminels que sont les autorités du pontarbello, il est nullement question de les menacer cela est affaire interne qui se réglera en interne ce que nous voulons c'est un processus d'intégration du pontarbello dans la féderation, nous sommes prêt à vous donner des garanties concernant la sécurité "des citoyens" des " réfugiés" de cet état. Cependant, sachez que nous ne sommes pas satisfait des propos que vous tenez à notre égard!
Je vous propose l'ouverture d'une ambassade entre nos deux pays qu'en pensez vous?

M. Jacob Nonez
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Paltoterra News Network
Paltoterra News Network, première chaine d'information du Paltoterra !


L'Alguarena, derrière les promesses d'une grande puissance

L’Alguarena est-elle coincée dans une logique dépassée ? Malgré une croissance constante, la Fédération reste atteinte de problèmes structurels et souffre d'une inégalité de richesse croissante entre les différentes strates de la société. Quels apprentissages tirer de la situation ? Une tribune du professeur Liam Valverde.

Bidonvilles d'Ipialaga

La Fédération d’Alguarena est la première puissance mondiale. C’est une rengaine devenue clichée tant on la répète à toutes les occasions. Impossible par exemple de parler de l’ONC sans évoquer qu’elle s’est faite sous le parrainage attentif de la première puissance mondiale. Impossible aussi d’évoquer l’actualité régionale du Paltoterra ou de l’Aleucie sans s’intéresser à l’influence de la première puissance mondiale sur les conflits régionaux, systématiquement citée et critiquées dans les appels à la paix des pays non-alignés. Impossible, enfin, d’adresser la question du commerce sans rappeler les efforts menés par la première puissance mondiale pour protéger le commerce.

Première puissance mondiale. Le terme en deviendrait presque galvaudé, d’autant plus lorsqu’il est parfois accoutré de qualificatifs élogieux s’éloignant du constat pour sauter à pieds joints dans le domaine de la propagande. On ne compte plus le nombre d’élus et de journalistes se laissant aller à qualifier la fédération de "Superpuissance", surestimant sincèrement ou à dessein la capacité réelle de la Fédération à agir seule et sans soutien sur la situation mondiale. Une pensée dangereuse, tant son éloignement de la réalité laisse penser que ceux le professant ne seront pas capables, au moment venu, d’analyser correctement tout fait d’actualité concernant un pays certes exceptionnel, mais comme les autres sur de nombreux aspects.

La question même de la place de la Fédération doit être posée de façon un peu plus réfléchie. Parler de « première puissance mondiale » n’a aucun si on ne définit pas en termes clairs ce qui fait ou non une puissance. La question des barèmes se pose alors.

L’étude la plus citée reste Le classement de puissance des nations du 2 décembre 2007, réalisé par les équipes d'Aristophon Enpeuplid et publié dans la presse Elpide. La méthode scientifique du classement ne laisse pas à désirer, et tri les différents pays selon un certain nombre de critères observables : génération de richesse, capacité industrielle, capacité de projection, taille et efficacité du complexe scientifique national. En bref, les méthodes employées par ce classement permettent d’obtenir une liste des pays classés selon ce qu’on pourrait appeler leur force brute. Leur capacité à potentiellement déployer des moyens dans un objectif précis. C’est là qu’apparaissent les limites d’un tel classement, et de la caractérisation de l’Alguarena comme première puissance mondiale. En effet ce classement ne prend en compte aucun facteur de politique intérieur. Neutre par essence, ce classement ne nous dit rien, par exemple, sur quel pays offrirait les meilleures opportunités d’avenir à ses habitants. Il ne nous apprend rien sur la société civile, sur la stabilité. Rien sur le degré de corruption, de grand banditisme, de pauvreté gangrenant tel ou tel pays. Par exemple que penser de la place réservée à l'Empire Démocratique Latin Francisquien, notoirement corrompu et dont le gouvernement se classe assez bas en termes de respect des droits humains, pourtant positionné bien au-dessus de démocraties respectées et exemplaires telles que le Makt ou Saint-marquise ?

La question est de savoir ce que l’on souhaite représenter lorsque l’on compare des pays entre-eux. La dérive populiste consistant d’une part à comparer la capacité de pays à générer de la richesse sans s’interroger sur son utilisation, de l’autre à résumer la grandeur d’un pays à sa propension à déployer le plus d’hommes et de systèmes d’armes, est une simplification outrancière et, en fait, dangereuse. On ne peut pas baser un discours public et démocratique, pas baser des décisions d’État, sur un score se contentant d’aligner les chiffres sans les contextualiser et, plus important, sans réfléchir aux buts que l’on souhaite réellement défendre.

Ce pourquoi, précisément, l’Alguarena peut être qualifiée de première puissance si on se limite à ces études simplistes ou aux discours de certains élus, mais doit absolument être observé sous une loupe plus critique si ses habitants souhaitent pouvoir discuter des vrais problèmes, parfois structurels, touchant la fédération et l’empêchant de répondre efficacement à toutes les promesses que devrait pouvoir tenir la "première puissance mondiale".


L’ascension de l'Alguarenas est donc, dans sa perception générale, intrinsèquement liée à son importante croissance économique et aux logiques accompagnant ce concept. Les premiers penseurs de l'économie libérale ont théorisé dès le seizième siècle l'idée de la croissance et du marché libre, devant s’organiser dans un cadre de concurrence dite "pure et parfaite". En principe, cette croissance a accompagné l'amélioration des conditions de vie humaines : le développement durant le dix-huitième siècle d’une agriculture et d’une industrie plus performantes a profité aux gouvernements et aux propriétaires terriens puis capitalistes qui ont, à leur tour, commencé à investir dans la société dans le but d’assurer un meilleur rendement : les premières infrastructures massives, routes, rails de train, hôpitaux, etc, ont historiquement été financés dans le but d’assurer la continuité du travail des producteurs de richesse. Des ouvriers en meilleures santés travaillent mieux. Des rails de train reliant les grandes villes permettent un transport plus rapide des ressources. La création de services de police moderne permet d’assurer la protection des zones et de production et, au cas échéant, la répression des mécontents. Le modèle appliqué par les pays libéraux était à cette époque un modèle répressif au sein duquel le suffrage universel et les droits sociaux ont été gagnés très progressivement, par des actions généralement difficiles et violentes, inspirées par les modèles des pays s’inspirant des théories humanistes et socialisantes.

Le problème étant donc que la logique de la croissance, de la richesse d'un pays, n'est pas un objectif en soi. On ne devrait pas se préoccuper des quantités de richesse produites mais de leur répartition et utilisation dans la société. Le PIB ne mesure que des unités monétaires, sans définir leur utilisation et dans quelle mesure elles contribuent à améliorer les conditions matérielles des individus. Ce pourquoi cet indicateur est d'ailleurs critiqué depuis longtemps. Jugé incapable de mesurer le développement d'une société, à comprendre l’amélioration du confort de vie ou du sentiment de satisfaction, on ne compte plus les tribunes et analyses faisant du PIB un mauvais outil pour comparer les sociétés. Du reste, des études démontrent clairement que la croissance économique ne va pas de pair avec l'amélioration de la situation des individus. Les inégalités sont ainsi en hausse dans plusieurs pays parmis les plus libéraux, et ce malgré leur doctrine voulant que la richesse produite finisse par profiter à toute la société. La croissance seule ne suffit pas, d'autant plus quand les gouvernements évitent toute politique fiscale ou redistributive soit afin de ne pas "perturber" le tissu économique, soit pour répondre aux demandes explicites de lobbys industriels et financiers très actifs, notamment dans les sphères conservatrices de plusieurs des pays concernés. Ainsi, on peut avoir une économie croissante d'une part, et un pouvoir d'achat décroissant de l'autre. La science met en valeur que cette croissance économique en tant que fin est aussi l'une des principales cause de la dégradation environnementale, sanitaire et démocratique, faute d'une gestion sérieuse de la question par les gouvernements.

En la matière l’Alguarena pose particulièrement question : on est en droit de se demander comment la première puissance mondiale (en termes de richesse produite comme expliqué), au centre d’une partie du commerce et étant l’un des principaux pays "clients", important les produits manufacturés dans des pays "pauvres" proposant une production plus bon marché, peut justifier de souffrir de grand banditisme, de catastrophes écologiques ou de grande pauvreté.

Des années de gestion par un gouvernement conservateur s’étant pourtant, en surface, saisis de la question sociale n’ont pas suffi à traiter ces problèmes bien réels gangrenant la Fédération. Forte (en juillet 2008) d’un produit intérieur brut de mille cinq cent soixante-dix neuf milliards de dollars, l’Alguarena est bien en deçà de nombreuses puissances moins riches sur de nombreux facteurs sociaux. La corruption est un problème bien réel dans plusieurs de ses états, la gestion de l’environnement n’est pas prise au sérieux, provoquant par exemple des cas d’école de catastrophe environnementale comme par exemple l’île aux déchets d’Obarica, véritable matrices à particules toxiques et microplastique empoisonnant les eaux de tout le détroit et participant à la dégradation de la santé des individus les plus vulnérables, insuffisamment protégés par l’État, la pauvreté de la population lui impose de se tourner vers le grand-banditisme faute d’emplois suffisamment rémunérés dans les secteurs de l’industrie ou de l’agriculture (malgré l’adoption du modèle de coopératives ayant fait ses preuves dans plusieurs pays tel que le Grand Kah), et c’est sans parler des violences inter-ethniques ou de la question des logements informels.

L’Alguarena est une puissance libérale au sens classique et dépassé du terme. Tirant sa richesse du commerce, elle refuse cependant d’influer sur la question de l’économie, qu’elle laisse aux mains de capitaines d’industrie et de finance dont la richesse de plus en plus élevée risque, comme dans de nombreux autres pays, d’un jour ou l’autre empiéter sur le fonctionnement normal des institutions démocratiques, que ce soit par la création de lobbys, le soutien de mouvements politiques défendant les intérêts des plus riches ou l’accaparement des médias en vue de contrôler le discours public. Son application telle quelle de principes de libre-marché ne profite qu’à une part de plus en plus réduite de la population, et participe activement à faire baisser tous les facteurs de bonheur, de santé publique, démocratique, environnementale, sécuritaire.

Pourtant, l’Alguarena reste un pays riche et puissant. Et si cette richesse ne profite pas à sa population et n’est pas utilisée dans des programmes d’infrastructures, d’investissement public ou d’aide sociale, si cette richesse, en somme, ne s’écoule pas comme le voudrait la proverbiale expression, et ne revient qu’aux individus désignés comme "méritants" par la doxa libérale classique excluant les travailleurs et les producteurs de richesse de la société au profit des propriétaires, généralement issus de lignées ou d’ententes avec le gouvernement, elle n’en disparaît pas pour autant. Comme indiqué, le but premier de la Fédération, en tant que cas d’école, semble être de maximiser son profit économique. En ça, une partie de son PIB est directement réinvesti dans son développement économique, ce qui n’est pas intrinsèquement une mauvaise chose mais, faute de politique adapté, ne sert à rien sur le plan sociétal et ne résout aucun problème.

Quant au gouvernement, en dehors des maigres aides sociales mise en place, semblant principalement servir à couper l’herbe sous le pied d’une gauche qu’une analyse pragmatique de la situation fédérale ne suffit pas à faire décoller, il semble en fait que la part la plus importante de ses revenues aille dans le financement d’un complexe militaro-industriel de plus en plus hypertrophié.

C’est là aussi une évolution logique du modèle libéral classique. Le gouvernement a pour principal objectif de promouvoir, défendre et maintenir les intérêts de ses propriétaires. Outre la création de lois et d’accords de libre-échange assurant la continuité de la croissance (quel qu’en soit l’impact concret pour la population), le gouvernement a ainsi le rôle de financer la police pour assurer que la production de richesse ne soit pas impactée négativement, d’une part, et d’assurer qu’aucun contre-modèle ne vienne remettre en cause la pensée libérale. Ce qui se traduit comme récemment, par une politique internationale de plus en plus décriée à travers le monde (Aumérine, Canta, Cémétie, Starlie, on ne compte plus le nombre de démocraties rejetant ouvertement les positions diplomatiques de la Fédération d’Alguarena), consistant à imposer sa présence et sa volonté à d’autres régions et d’autres pays par l’action armée ou secrète. Des preuves émanant de plusieurs lanceurs d’alerte et reprises dans la presse de plusieurs pays tendent à démontrer clairement que la Fédération mène à l’internationale une politique extrêmement agressive privant certaines démocraties de leur fonctionnement normal et attisant le conflit avec des puissances neutres ou non-alignées. Si on ne peut que spéculer sur les objectifs concrets de la Fédération, on ne peut pas nier que cette politique ne sert pas sa population. Quel bien cela peut faire à un homme vivant sous le seuil de pauvreté, ou empoisonné au dernier degré par des microparticules toxiques, de savoir que la Fédération dépense plusieurs milliards de dollars dans une armée d’invasion ? Cette politique toxique et dangereuse participe à déstabiliser la région : l’Alguarena n’avait pas d’ennemis en mesure d’envahir son territoire avant qu’elle ne se décide à activement se comporter en puissance interventionniste. Désormais, de plus en plus de pays s’arment et se coalisent pas crainte de la politique fédérale. Cette dernière a pourtant toutes les cartes en main pour mener une désescalade de la situation et rétablir la paix. C’est en tout cas ce que concluent la plupart des analystes politiques. Dans les faits la doxa libérale, encore majoritaire à l’internationale, s’arrangerait très bien d’une première puissance pacifique et se concentrant sur les affaires économiques. Quant à la population, elle serait probablement très satisfaite de voir que son labeur ne sert pas à financer les armes tuant à l’étranger et participant activement à menacer la stabilité et la paix régionale, mais plutôt un système de santé solide, des allocations dignes de ce nom, une politique ambitieuse pour lutter contre l’ethno-nationalisme, la misère, la pollution.

C’est une vision tout à fait réalisable. Parmis les grandes puissances, l'Alguarena fait figure de cancre en matière de développement humain. Son modèle gagnerait à s'inspirer du socialisme de la reinauté d'Aumérine ou du solidarisme Pharois, radicalement opposés mais similaires en ça qu'ils assurent un très fort degré de développement humain, d’égalité des chances, de probité politique et d’équité à leurs sociétés respectives. À un autre degré on peut noter le système communal Kah-tanais, récemment adopté au Valheim à l’issue d’une guerre civile larvée opposant les mouvements démocrates aux conservateurs royalistes, ou en Elpidia à l’issue d’un processus de libéralisation du régime amenant à la fin de l’esclavage et à la reconnaissance des femmes comme citoyennes. De plus en plus de pays optent, pour répondre aux défis représentés par l’inégalité de revenue et de capitale, d’éducation et des chances, pour des modèles coopératifs, redistributifs, socialisants. Des modèles coûteux, mais largement à la porter de la première puissance mondiale si, du moins, elle décidait de concentrer ses efforts ailleurs que sur le maintient d’un complexe militaro-industriel clairement hypertrophié et aux liens plus qu’opaque avec le pouvoir politique conservateur.

En tout cas, les citoyens fédéraux feraient bien d’y réfléchir en cette période électorale. L’herbe n’est pas nécessairement plus verte chez le voisin, mais en l’occurrence on ne compte plus le nombre de pays offrant de meilleurs modèles sociaux que l’Alguarena. Le tout n’est pas d’être un pays riche, mais d’employer cette richesse à des fins utiles.
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- Maria ? Mon prochain rendez-vous ?

- Le Capitaine Ivaan, monsieur le maire, il a plusieurs projets d’investissements à vous soumettre.

- Bon dieu… combientième fois cette semaine ?

- Deuxième monsieur le maire.

- Seulement ? J’aurai dit plus, faites le entrer Maria qu’on en finisse.

- Oui monsieur le maire.

Dans son grand fauteuil de cuir, Edmundo Estrella tournait le dos à la porte d’entrée. Face à lui, les larges fenêtres de l’hôtel de ville ouvraient sur le fjord et Porto Mundo en escalier dégringolait des hauteurs vers la mer en contre-bas. C’était une ville construite sur un pan de falaise crevé d’une rivière, un territoire relativement peu habité avant la venue de l’Empire Listonien, et qui avait rapidement servi de tête de pont à la colonisation nord-eurysienne, pour sa position stratégique à l’embouchure du Détroit. Qui contrôlait la route du nord contrôlait l’un des passages majeurs de l’économie mondiale, les navires du vieux continent s’y déversait chaque jour vers le monde slave d’un côté, scandinave et germanique de l’autre.

C’était ici que les Listoniens avaient posé leur premier comptoir septentrional, espérant attirer par la force de leur armée et l’immensité de leur empire colonial les investissements et la faveur des marchands. Mis en concurrences directe avec les autres ports albiens de la région, les marchés coloniaux avaient suivi la courbe ascendante de l’Empire et, au paroxysme de celui-ci, étaient devenus florissants. Le milieu du XXème siècle avait sonné pour Listonia le triomphe et le début de la chute. La victoire face à la flotte pharoise et la prise d’Albigärk et de la Caprice Coast avaient imposé l’armée Listonienne comme l’une des plus puissantes du monde. Puis il y avait eut la défait contre Fortuna, et tout était allé de mal en pis.

Le poids écrasant du Syndikaali au début du XXIème avait rapidement éclipsé l’économie inflationniste de l’Empire. Albigärk et la Capirce Coast avaient été rétrocédées, mais même les milliards d’écailles du Pharois n’avaient pas suffit à rétablir l’équilibre des marchés, et Listonia s’était affaissée sur elle-même. Crépuscule d’un géant.

Ce fut à cette époque qu’Edmundo Estrella, Gouverneur de Port-Listonia, qui deviendrait par la suite Porto Mundo, avait commencé à envisager de changer d’allégeance. Le ballet des courtisans du Syndikaali, et les grandes frégates militaires qui mouillaient devant le port, avaient été moins de bons arguments que la chute rapide de l’économie de la ville dès que celle-ci fut privé des fonds de soutien métropolitain et de ses routes commerciales, qui bénéficiaient de la politique protectionniste de l'Empire. Privée du soutien de la métropole, et de l’appui d’Albigärk et de la Caprice Coast, Port-Listonia s’était retrouvée bien seule face aux ports-libres, décidés à rafler ses marchés. Ces-derniers, en faisant le choix de pratiquer une politique douanière extrêmement agressive grâce au soutien du Syndikaali, avaient littéralement balayé la concurrence de Port-Listonia, obligé pour sa part de relever ses taxes afin de maintenir à flot une économie rapidement devenue déficitaire.

Les marchands étaient partis, les étales s’étaient dépeuplés, on avait commencé à manquer de tout. Et dans l’antichambre de l’hôtel de ville, les diplomates Pharois allaient et venaient avec des solutions et des réponses à tous les problèmes.

Oh, il leur en avait voulu, il les aurait bien étranglés, ces flagorneurs, petits épiciers, pirates et truands, ces aventuriers à la petite semaine, ces « libertaires » qui n’entaient rien à l’autorité et à la grandeur… un vulgaire syndicat de poissonniers… ! Mais le Pharois représentait la force, aussi bien militaire qu’économique, et Port-Listonia était située au cœur de leur stratégie géopolitique. S’il ne cédait pas, la ville tomberait, d’une manière ou d’une autre.
Alors il avait commencé à négocier, et quelle négociation ! Une vraie bataille rangée mes aïeux, presque aussi excitante qu’une campagne militaire ! Des semaines à se battre pour chaque point de détail, à valider puis refuser des contrats, revenir sur sa décision, exiger plus, toujours plus.

Le résultat était plus qu’il n’en avait osé espérer, mais les Pharois combattaient sur plusieurs fronts et Estrella avait rapidement compris qu’ils étaient prêts à céder beaucoup, à condition de rafler la mise finale : un nouvel avant-poste dans le Détroit. Couper l’herbe sous le pied de la concurrence, sécuriser la route du nord.
Contre quelques concessions militaires, Estrella avait obtenu l’autonomie sur tout ! Ou presque. Il devait également se soumettre au bloc de constitutionnalité pharois, ce qui n’était pas grand-chose sinon quelques garanties de droits qui étaient plus là pour faire jolies et légitimer des arrestations quand les services secrets le jugeaient nécessaire. Dans les faits, les mafias régnaient, sans qu’on ne comprenne bien comment d’ailleurs, quelque chose semblait les tenir toutes ensemble.

Port-Listonia fut renommée Porto Mundo : la ville sur le Fjord, la ville universelle, ville listonienne, ville albienne, mais Edmundo Estrella y voyait surtout son prénom. Cela devait présager de la suite.

Comme rien n’imposait qu’il mette en place des élections démocratiques, le maire s’était contenté de ne pas remettre en jeu son fauteuil. Il avait purgé l’ancienne administration, trop loyale à l’Empire, et l’avait remplacé par des bureaucrates du coin, plus susceptibles de privilégier des intérêts régionaux. Ensuite, il s’était entouré d’une cour de pique-assiettes, d’aventuriers sans le sous, de marchands de tapis, de mercenaires et d’un paquet de rebus de l’Empire et du Pharois, tous avides de gloire et de richesse, prêts à flagorner pour un peu pouvoir. C’était parfait.

L’économie de Porto Mundo était au plus bas, Estrella préempta tout ce qui avait un intérêt stratégique, puis le redistribua à ses proches, laissant le reste s’écrouler.

En se rattachant au Syndikaali, Porto Mundo pu immédiatement bénéficier de la manne de richesses qui dégueulaient du Pharois : des centaines d’équipages et de marchands revenant pleins aux as sans savoir trop dans quoi dépenser leurs fortunes, les coopératives florissantes inondant les travailleurs d’augmentations de salaires ce qui boostait la demande des services, et le Syndikaali se mit en recherche urgente de nouveaux citoyens, pour permettre à son tissu entrepreneurial de suivre le rythme. D’ailleurs il n’y arrivait pas vraiment.

En tant que port-libre, Estrella détenait toute souveraineté sur sa politique fiscale et douanière. Il lui apparut néanmoins rapidement que celle-ci se trouvait en concurrence immédiate avec les ports du Détroit et conformément à la stratégie économique pharoise, l’abaissa au niveau des trois autres.
Chacun avait sa fonction : Pohjoishammas offrait à un homme tout ce dont il pouvait rêver en termes de divertissements. Jeux d’argent, prostitution, drogues et alcool, la ville aspirait la fortune des hommes d’affaires qui se pressaient dans ses salons, à la frontières des mondes, pour signer de juteux contrats et les fêter aux casinos.
Etelähammas était beaucoup plus calme et tranquille. Entre la retraite d’artiste et la station balnéaire, elle prodiguait le repos de l’âme et la tranquillité propice à la méditation. On s’y coupait du rythme effréné du monde, et les navires qui empruntaient la route du nord redécouvraient avec plaisir une ville au climat apaisant, où le faible prix de la chambre d’hôtel promettait des vacances au voyageur.
La Capice Coast, enfin, s’était faite un nom pour ses galeries d’art, ses cercles de poètes et de philosophie, on y venait pour la stimulation intellectuelle et le plaisir de la conversation. Mais surtout, il y avait des parades, et un carnaval, et des arts de rue, et c’était un endroit qui émoustillait les sens d’une manière très différente de sa voisine, Pohjoishammas, où l’on avait plus de chance d’être alpagué par une pute que par un mime.

Ainsi, chaque port, bien que concurrent aux trois autres, avait sa spécialisation ce qui évitait les guerres fratricides, car leurs secteurs d’activités privilégiés avaient tous quelque chose d’incompatible.

Et Porto Mundo, alors ?

La presse avait prédis la chute d’Estrella à l’aune de ce diagnostic : dans le Détroit, tous les marchés étaient déjà pris, et il n’y avait plus de place pour une ville de plus. L’économie de Porto Mundo ne pouvant rattraper les économies d’échelles de ses voisins, on imaginait mal comment son maire parviendrait à endiguer le lent écroulement de la province au profit des autres. L’abaissement des taxes douanières avait permis de diminuer l’hémorragie et le Syndikaali épongeait les dettes à la marge, mais il fallait se rendre à l’évidence, la ville était déficitaire et le resterait.

Sauf que.

Sauf que quoi ?

Sauf qu’à la surprise de beaucoup de monde, et au grand damne de ses adversaires politiques qui attendaient sa chute en embuscade, Edmundo Estrella avait su retourner la situation. Si Porto Mundo ne pouvait être concurrentielle sur ses marchés, alors elle devait aller chercher ses fonds ailleurs. Typiquement, dans la poche du Pharois.

En un an, le chantier de la base militaire du Syndikaali avait capté la majeure partie de la production industrielle de la ville et les amis du maire, qui en possédaient la propriété, s’étaient vu passer commande pour nourrir, habiller, divertir une masse sans cesse croissante de militaires et d’apprentis militaires qui viendraient se former dans la ville sur le Fjord. Deux cent-milles réservistes par an, quarante-mille professionnels présents sur la base à l’année. Des jeunes gens venus d’Albigärk et du Pharois en nombre pour alimenter une économie de service. L’économie de la ville avait été multipliée par cinq et les usines d’armements, entretien des infrastructures militaires et la fabrication de matériel d’entraînement étaient rapidement devenus les secteurs de production les plus lucratifs de la province.

Porto Mundo avait vu son PIB croître chaque année, les habitants s’enrichir et son maire affermir sa position. En un an, Edmundo Estrella n’était plus une épine autoritaire dans le pied libertaire du Pharois, il était un partenaire stratégique de premier ordre. Il s’était d’ailleurs très vite vu approché du Parti Pirate et de ses agents qui l’avaient informé des « pratiques » du Syndikaali entourant l’armement militaire, à savoir qu’une partie conséquente tombait du camion pour venir directement enrichir la piraterie en armes de pointe.
Estrella n’avait pas manqué cette occasion de faire affaire et il se murmurait que si la base militaire de la ville n’était pas complétement terminée, c’était en partie parce qu’on en avait détourné des fonds pour arroser les copains.

Bien que toujours méprisant à l’égard des Pharois, le maire avait tout de même fini par se rendre à l’évidence : ces gens savaient faire des affaires.


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- Estrella ! Vieille branche !

Le Capitaine Ivaan avait été de la première vague à se rapprocher d’Edmundo Estrella, lorsque ce-dernier avait entrepris de purger son administration pour se recomposer une équipe municipale un peu plus débrouillarde que les fonctionnaires impériaux dont il avait hérité lors de sa prise de fonction comme gouverneur de la ville.
Le Pharois était un homme jovial, excessivement anguleux de visage, et qui avait l’agaçante manie de se montrer sans cesse enthousiaste pour tout, si bien qu’on ne savait jamais lorsqu’il essayait de vous arnaquer ou non. Il était difficile de lui faire confiance mais de toute manière, Estrella ne faisait confiance à personne, et il gardait le Capitaine à ses côtés parce que ce-dernier avait du flair pour les choses de l’économie et qu’il arrivait parfois qu’il possède quelques informations exclusives sur de bonnes affaires potentielles.

- Ivaan, lâcha Estrella d’un ton bourru.

Il n’aimait pas se forcer à être agréable, donc il ne l’était jamais. Aristocrate Listonien, il avait déjà du mal à supporter ses compatriotes en temps normal, alors les Pharois, eux, lui sortaient rapidement par les yeux avec leurs manières flagorneuses et leur poésie idiote.

Comme s’il était chez lui, le Capitaine Ivaan se dirigea vers le minibar dont il extirpa une bouteille de porto qu’il agita en direction d’Estrella d’un regard interrogateur. Ce dernier donna son assentiement d’un hochement de tête et Ivaan revint vers le bureau muni de deux verres remplis qu’ils firent s’entrechoquer.

- Aux affaires !

- Aux affaires. Que veux-tu ?

Soit qu’il veuille ménager son effet, soit qu’il prenne le temps d’apprécier l’alcool, Ivaan prit quelques secondes à répondre avant de se pencher d’un air de conspirateur.

- J’ai de nouvelles opportunités pour nos affaires.

- Allons dont.

- Un seul mot : export. Et pas du menu fretin, vers la première économie du monde.

- L’Alguarena ?

- Bingo ! J’ai quelques amis dans le milieu qui m’ont soufflé qu’il y a un paquet d’argent à se faire…

- Je connais tes « amis », Ivaan.

- Allons allons, laisse moi t’expliquer plutôt, au lieu de voir le mal partout. Pense… démographie !

Estrella n’avait pas l’air de penser à grand-chose, ce que le capitaine prit pour un encouragement à continuer.

- Cinquante. Millions. Cinquante millions de consommateurs. Cinquante millions d’amis aussi, pour toi, pour moi, une poule aux œufs d’or, un marché immense qui ne demande qu’à être conquis ! Imagine Edmundo, cinquante million, plus que le Pharois, le Canta, Albigärk, l’Uspon et le Finnevalta réunis ! Tu comprends ce que ça signifie… ?

- Je sais compter.

- Un sacré butin, crois moi. Si nous nous mettions en tête de nouer des liens avec les Îles Fédérés, ce serait le jackpot, sans aucun doute, si l’idée t’intéresse je pourrai te présenter quelques personnes qui…

- Je te remercie Ivaan.

Le verre était vide et le regard du maire également. Ivaan devait connaître ce genre de ton car il lui rendit son regard le plus innocent.

- Viens avec moi.

Estrella s’était levé et se dirigeait vers une large mappemonde qui lui arrivait en haut du buste. Les gouverneurs coloniaux de l’Empire s’en faisaient toujours offrir une et sur les emplacements des territoires listoniens, des animaux correspondants à la région symbolisait que l’Empire y avait des possessions. A Porto Mundo figurait un narval. Autre temps.

D’un geste assez professoral, il s’en vint tapoter la péninsule albienne.

- Qu’est-ce ?

- Le Syndikaali ?

- Combien de PIB environ ?

- Difficile à dire, 1 600 milliards, la Fédération d’Alguarena, elle…

- Presque 1 800 en comptant Albigärk. Et ça ?

- Le Finnevalta.

- Combien ?

- De PIB ?

- Oui.

- De mémoire, 500 et quelques.

- Ici ?

- Uspon, 500 milliards aussi, je vois où tu veux en venir mais…

- Là ?

- Le Walserreich, 700 milliards.

- Et là ?

Le Capitaine soupira.

- Le Canta, 600.

- Je continue Ivaan ?

- Ça ira.

- Je vais te dire deux choses, « mon ami ». L’Alguarena est un nain économique, comparé à la route du nord. Et je t’ai épargné l’Est. Plus d'un million deux-cents mille kilomètres carrés sous-exploités, où quelques agglomérations se battent en duel sur des îles immenses, séparées par des distances qui avalent la moitié de nos bénéfices en coût de carburant. L'ensemble du littoral de la Manche Blanche est plus petit que l'Alguarena, et infiniment plus riche et productif. Rapportée au nombre d'habitant, investir dans l'économie pharoise est quatre fois plus rentable. C’est un gros poisson dans une mare minuscule, et entouré d’économies mortes ou rivales. De l'Aumérine au Grand Kah en passant par la Fédération d'Albel, l'Alguarena n'a aucun marché commun. Le moindre cargo qui part d'un côté ou de l'autre du Détroit trouvera dix fois son poids économique avant d'avoir parcouru la distance qui nous séparent de l'Alguarena. Et tu voudrais t'en aller naviguer à plus de 15 000 km pour quelques millions de singes ? La Lutharovie représente un marché de 130 millions d’habitants sur lesquels le marché Pharois a le monopole des débouchés grâce à Merengrad, 130 millions d’habitants. La moindre marque de tablettes de chocolat implantée chez les ruskov rapporte deux fois plus que des télés à écrans plats exportés aux latinos, est-ce que tu comprends, Ivaan ?

- Je comprends mais…

- Deuxième chose, qu’est-ce que produit Porto Mundo ?

- Des armes.

- Des armes, précisément, plus précisément, des pièces de rechange, du matériel d’entretien, et à qui le vendons nous Ivaan ?

- … à l’armée pharoise.

- Précisément. A l’armée pharoise. Parce que c’est le seul putain de secteur économique où on soit compétitif, et tu voudrais qu’on aille vendre à l’Alguarena qui produit de meilleur qualité Ivaan ?

- Je disais simplement que…

- Oui. Tu disais. Et tu ne réfléchis pas. 80% de notre économie repose sur les commandes militaires du Syndikaali et tu propres de faire affaire avec son principal rival. Je te savais déloyal mais pas imbécile, cette municipalité s'est construite sur des lambeaux de pouvoir arrachés au Pharois. Moins il y aura d'acteurs dans cette arène et mieux tout le monde s'en portera.

- J'imagine que c'est non, donc ?

- Contacte tes amis et dis leurs que s’ils sont prêt à m’acheter 20 000 armes de deuxième génération tombées du camion, on pourra discuter. Sinon j’aimerai que tu arrêtes de m’emmerder avec tes idées à la con.
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ALLOCUTION DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL


Camarades, Loduariens comme du monde entier.
Je ne tournerais pas autour du pot. Je serai direct face à vous, sans détour ni sens caché.
Par ce discours, je m'adresse autant aux peuples qu'à l'impérialiste Organisation des Nations Commerçantes.
Nous ne retirerons pas nos soldats de la République Sociale de Prodnov. Nous refusons tous les termes de l'ultimatum que L'ONC nous a adressé ainsi qu'à la République Sociale de Prodnov et nous assumons cet actes que nous considérons comme légitime. La République Sociale de Prodnov n'est pas un territoire de L'ONC. Il s'agit d'une nation issue de la partition du Prodnov, qui s'est vue libérée par le Pharois Syndikaali et la Lutharovie. En aucun cas, et je dis bien en aucun cas, L'ONC est autorisé à nous dire ce que nous devons où ce que nous avons le droit de faire.
Bien entendu, je pense que derrière cet ultimatum, il a une menace de la part de L'ONC, donc nous pouvons nous attendre dans les prochains jours à l'invasion de la République Sociale de Prodnov.
La Loduarie n'est pas hypocrite. Depuis toujours, nous défendons l'anti-impérialisme, et il est absolument hors de question que nous décidions un beau jour d'envahir un pays. Cela va à l'encontre de nos principes les plus fondamentaux, contrairement à L'ONC, qui justifie ces actes par la "liberté" capitaliste.
Malgré tout, nous devons nous protéger.
C'est pour cela que nous sommes actuellement en train de réfléchir à la mise en place de mesures en cas d'agression de la part de L'ONC contre la République Sociale de Prodnov.
En attendant, l'état d'urgence sera mis en place sur l'intégralité du territoire Loduarien, ce qui implique selon la Constitution de la Démocratie Communiste de Loduarie, la mise en place de l'état de Dictature Militaire sur l'ensemble du territoire Loduarien.
Je m'adresse maintenant au monde entier. La tâche est grosse : veut la guerre. Si ils la veulent, ils l'auront, mais ce sera à eux d'en endosser la responsabilité. Alors, nations et peuples du monde entier, je vous appelle, au nom des peuples qui se livreront bientôt une guerre fratricide au sein de l'ex-Prodnov : ne soutenez pas L'ONC. Soutenez le peuple et dénoncez L'ONC. La Loduarie ni la RSP ne veut la guerre : mais si L'ONC la déclenche, nous n'auront pas d'autre choix que de combattre. Alors, nations et peuples du Monde entier, faites le bon choix. Choisissez la voie de l'anti-impérialisme.
Vive la Loduarie, vive la communisme et vive la révolution prolétarienne éternelle !
HURA !


Drapeau de la Loduarie communiste

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Pendant ce temps, sur les médias sociaux aumérinois où sont repris et raillés en boucles les propos de la propagande d'Aserjuco :

Vu sur le journal du profil du plus brillant expert militaire aumérinois, en guerre ouverte avec les propagandistes d'Aserjuco...

Sullivan CLARK a écrit :
« La doctrine aumérinoise* considère qu’il faut 3 logisticiens pour un seul combattant. Ce qui, de façon proportionnelle, représente 25% des forces affectées à des unités de combat à proprement parler, et que seulement 10% des effectifs totaux sont projetables sans entamer sérieusement le capital de nos ressources humaines. De plus, la doctrine aumérinoise est essentiellement axée sur la défense territoriale, en témoigne les chiffres qui donnent une tendance à la hausse pour le nombre de réservistes. Les réservistes étant le plus souvent d’anciens militaires souhaitant continuer à faire bénéficier l’état-major de leurs compétences et expériences en se faisant affecter sur la base du volontariat à des unités proches de chez eux. De fait, vous comprendrez bien que la mobilité n’a de grand intérêt que pour une armée dont la doctrine est avant tout expansionniste, avec une volonté de conquête du terrain donc, ou qui n’aurait pas la maîtrise du ciel comme entièrement acquise afin d’éviter d’être détruite. En outre, les unités de combat aumérinoises se composent majoritairement d’unités légères, qui sont bien plus pratiques à projeter et à utiliser dans les villes en défense. C’est donc bien entendu la voie des airs qui est privilégiée plutôt que le réseau routier, surtout dans un pays grand comme celui de l’Aumérine. Par conséquent, les déplacements par airs sont donc plus intéressants à exploiter afin d’effectuer des « sauts de puces » et permettre une dépose rapide d’unités près d’une piste ou d’un terrain d’aviation. Et le pays en compte pas moins de 45 répertoriés, sans compter sur le fait de pouvoir réquisitionner les stades et certains tronçons d’autoroutes le cas échéants. Mais où sont nos avions alors allez-vous me dire ? Tout est déjà planifié, rassurez-vous, nous nous concentrons pour le moment sur la formation d’escadrons de combat afin de, souvenez-vous, garantir la maîtrise du ciel comme acquise de notre côté. Condition sine qua non à notre stratégie de défense territoriale… Avant de constituer nos escadrons de soutien dont le nombre dépend directement du nombre de nos unités de combat en activité.

A des fins de comparaisons, avec les données publiques recueillies, Aumérine dispose de bien plus de combattants que l’Alguarena n’en aurait jamais… Sans parler des 7'14 ressortissants alguarenos, soit un bataillon, ayant par ailleurs rejoint les rangs de la Légion internationale pour fuir un régime ultra impérialiste, miné par la corruption et la propagande. Toutefois, je concède le point à Aserjuco selon lequel elle a plus de matériels, mais j’aimerais lui dire aussi qu’elle manquera cruellement de bras pour les mettre en œuvre et les maintenir opérationnels dans un avenir tout proche. Si ce n’est même pas déjà le cas ! Et que cela, elle ne l’aura sans doute pas vu venir ! Sans doute par manque de visionnaires éclairés parmis ses experts et spécialistes du domaine de la Défense... Sans même parler des effectifs des états-majors qui sont, là aussi, parfois très importants pour peu que l’on multiplie les fronts et task forces à commander… N’oublions pas que la Fédération d’Alguarena, bien que plus étendue par la superficie et du fait de sa nature archipélagique, n’a qu’une population de 49,2 millions d’individus. Contre 70,2 millions pour l’Aumérine. Autant dire que l’Aumérine dispose d’un vivier plus important et qu’elle ne rencontrera pas ce problème. D’autant qu’elle a d’ores et déjà anticiper le manque de main d’œuvre avec la formation de 160'000 soldats supplémentaires sur un an, auxquels s’ajoutent 40'000 réservistes aux termes de 6 mois de préparation. Ce qui, in fine, représentera 300'000 réservistes pour 260'000 professionnels. Soit un nouveau total de 560'000 hommes et femmes dont 140'000 répartis en unités de combat. Et ne me dites pas que nous n’avons pas assez d’armes, nous ne métrions que quelques jours, une ou deux semaines tout au plus pour produire les fusils manquants.

J’ai encore une fois le regret de devoir casser ainsi devant le monde entier la rhétorique bancale de nos amis d’Aserjuco qui manquent de suffisamment de recule dans leurs analyses systématiquement bâclées… La réalité c’est que, si l’Aumérine les intéressent tant aujourd’hui, d’où toutes ces attaques par les différents canaux de leurs propagandistes, c’est bien parcequ’Aserjuco assiste totalement impuissant à la montée en puissance d'un sérieux rival… »

Sullivan CLARK a écrit :
Les chiffres clés :
Alguarena = 100 provinces (1'441'241 km²)

Pour un effectif total de 206'164 hommes et femmes d’active dont : 199'164 professionnels, 4’000 réservistes et 3’000 conscrits effectuant leur service militaire.
Ce qui représente une force de 51'541 combattants et une capacité de projection de seulement 20'616 hommes et femmes, toutes spécialités confondues sur un théâtre d’opération selon notre étude.

Avec une moyenne de 2'061 personnels par territoire, dont 515 combattants…

Sans détailler ici la liste interminable des matériels dont dispose les forces impérialistes d'Alguarena, il est évident qu'Aserjuco ne dispose pas des effectifs nécessaires au maintien opérationnel et à la mise en œuvre de tous ces équipements dans les conditions optimales prévues et que c'est bien l'armée d'Aserjuco qui a du soucis à se faire pour son avenir...

Aserjuco devrait, à mon humble avis, revoir drastiquement à la baisse ses prévisions ainsi que ses ambitions à l'internationale sur le plan géopolitique car ce régime s'avère n'être qu'un géant aux pieds d'argile...

Aumérine = 217 provinces (777'608 km²)
Pour un effectif total de 360'000 hommes et femmes d’active dont : 260'000 réservistes et 100'000 professionnels. Ces derniers étant, à l’heure actuelle, essentiellement répartis au sein des unités de soutien du domaine aérien et maritime afin d’assurer la permanence à la mer de 4 sous-marins de 5éme génération et la sécurisation des chantiers navals où sont notamment construits un porte-avions de 3éme génération et des frégates de 4éme génération. Ainsi que la disponibilité en tout temps (7/24) de plus d’une centaine d’aéronefs de combat. Autant dire que nous n’avons pas à rougir de nos voisins.

Ce qui représente néanmoins sur le papier, une force de 90'000 fusiliers et combattants des forces pour une capacité de projection de 36'000 hommes et femmes sur n’importe quel type de théâtre.

Avec une moyenne de 1'659 personnels par territoire, dont 415 combattants.

Note : Avec 20'000 armes légères d’infanterie de 8éme génération en stock, considérant que les réservistes auront le temps d’êtres armés dans un second temps, 25'000 fusils sont suffisants pour armer l’ensemble de nos forces de combat terrestres. La mobilité étant dérisoire dans une stratégie de défense territoriale où il est demandé à ces forces de se retrancher et de bâtir des obstacles (abattis, dents de dragons et hérissons, mines etc.). Ajoutons à cela 2'200 armes antichars de 6éme génération en stocks… Je ne comprends pas bien le propos de ce soi-disant expert qui prétendait prendre un pays avec un seul char. J’attends donc de voir ça !

*Ratios calqués pour la plupart sur ceux de l’armée des Etats-Unis soit dit en passant...

Pour infos Serance, tu n'es nullement autorisé à utiliser ou à partager ce lien dans ton Rp, encore moins la presse propagandiste de ton pays...
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Pendant ce temps, sur les médias sociaux aumérinois, en réactions aux propos de la propagande d'Aserjuco :

Vu sur le journal du profil du plus brillant expert militaire aumérinois, en guerre ouverte avec les propagandistes d'Aserjuco...

Sullivan CLARK a écrit :
"Dans ce cas, que dire des moyens alloués aux policiers alguarenos qui, chaque jour ou presque, perdent un agent sous les balles lors d'opérations antistups. Une conséquence directe et palpable de l'écart se faisant de plus en plus important entre riches et pauvres dans un pays où le ruissellement n'existe tout simplement pas. Tout est concentré chez les élites, c'est que les pots-de-vin, ca coûte très cher aussi... Les bidonvilles émergent comme des champignons autours des principaux foyers de populations et avec eux, l'apparition de nouveaux cartels toujours plus puissants et violents, en lutte constante pour le pouvoir et contrôle du marché des armes et des narcotrafics. L'Alguarena étant une plaque tournante majeure, avec la piraterie. Un véritable problème d'insécurité en sommes pour le Paltoterra tout entier, mais pour l'Aleucie également...

L'un de leurs chefs, que la justice aumérinoise surnomme "El Capo", vient d'être arrêté et reconduis dans son pays par le premier vol disponible. Les enquêteurs s'étant rendus compte que celui-ci bénéficiait d'avantages normalement dévolus aux personnels de la délégation diplomatique d'Alguarena. Une preuve de plus qui illustre bien à quels genre de voyous nous avons affaire avec les alguarenos. Le passeport, le véhicule ainsi que ses plaques diplomatiques ayant fait l'objet d'une saisie. La Fédération d'Alguarena se garde bien d'exposer ce fait divers dans la presse libre, si tant est qu'il y en est une dans ce pays... Mais elle préfère plutôt chercher des poux dans la tête de son voisin, ce qui à le mérite d'agacer au plus haut point les autorités de ce pays. En tout cas pour celles qui sont du bon côté de la justice et qui livre une bataille médiatique acharnée contre un système empirique et totalement corrompu de bout en bout.

Bien sur, dans l'heure qui suit, le Ministère des Affaires étrangères à fait rapatrier sa délégation et pris le soin de déclarer l'expulsion des diplomates alguarenos une fois ceci fait. Les aumérinois rapportant avec eux, en prime, tous les renseignements précieux pouvant permettre de mener des représailles de façon chirurgicale contre les centres vitaux du régime d'Aserjuco. Le Ministre des Affaires étrangères aumérinois, Bennett FRAZER, ayant évoquer l'Opération Stone Age... Un nom suffisamment évocateur qui se passe évidemment de tous commentaires et qui prendra bientôt sens si cet état voyou ne cesse pas immédiatement son hostilité. Rajoutant, pas la peine de vous en faire pour nos gars et leurs capacité de projection car ce sont des missiles qui viendront vous évincer du pouvoir et libérer votre peuple. Nos gars dans leurs casernes se portent très bien et se déplacent notamment par le réseau ferré pour les longs trajets si vous voulez tout savoir. C'est d'ailleurs de là que partira une partie de nos missiles si Aserjuco s'obstine ainsi de jouer les gros bras."

El_Capo
Voici "El Capo", s'illustrant ici fièrement avec un fusil d'assaut "tombé du camion".
En réalité, détourné par le gouvernement alguareno lors du conflit au Varanya.
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Pendant ce temps, sur les médias sociaux aumérinois, en réactions aux propos de la propagande d'Aserjuco :

Vu sur le journal du profil du plus brillant expert militaire aumérinois, en guerre ouverte avec les propagandistes d'Aserjuco...

Sullivan CLARK a écrit :
"C'est quand même un sacré comble que de nous accuser aujourd'hui de ce que font déjà les alguarenos depuis le début... Car si on veut se remémorer certaines choses, qui sont les premiers à décrier une baisse de l'économie alors que nous sortions tout juste de l'ONC ? C'est bien un pseudo média alguareno. Là encore, tout est bâti sur du mensonge d'Etat parmi ce qu'Aserjuco c'est faire de plus dégueulasse. Et pourtant, nous n'avons jamais afficher une courbe aussi progressive en matière d'économie depuis 2002. Notamment grâce à la vente d'équipements militaires. Je pense bien sur aux navires de la flotte kah-tanaise. Sans parler des "gros contrats" qui sont encore en discussions. Même à ce niveau la Fédération d'Alguarena et son complexe militaro-industriel ne nous égal pas. L'industrie alguareno condamnée à ventre des fusils et des matériels déclassés, là où l'Aumérine-elle, vent du vrai matos et affiche des recettes records... Moi je vous le dis, c'est la jalousie qui anime cette propagande, rien d'autre.

Cette propagande doit immédiatement cesser comme déjà expliqué et relayé par l'ensemble des acteurs sociaux-économique aumérinois, sans oublier les politiques qui commencent à véritablement s'agacer de ce pays de "prédicateurs de mauvaises augures" qui ne voient que le mal partout ailleurs sauf chez eux ! Rien ne pourrait être dit sur l'Alguarena qui est bien entendu parfaite selon le point de vue des propagandistes adverses. La situation est pourtant loin d'être aussi idyllique qu'ils ne le prétendent. Ils sont si obnibulés par leur chiffres de croissance qu'ils ne voient même pas que le plus gros syndicat de policiers appelle à une mobilisation générale contre le régime dès aujourd'hui. Un mouvement peu ou pas suivis du tout par les médias alguarenos, c'est derniers étant sans doute bien trop fiers, ou ayant tout simplement peur des représailles de leur régime. Tout comme ces policiers d'ailleurs. Combien d'entre eux oseront braver la rue et ce régime ultra militarisé ? C'est la question. D'ailleurs, ces policiers sont déjà soumis à un droit de réserve, et envisagent même de manifester cagoulés et en uniformes par crainte d'être identifiés par les renseignements généraux alguarenos. La seule solution que nous ayons à Aumérine pour se défaire de ceux qui nous attaquent par médias interposés depuis le début est de lancer une opération militaire contre le régime d'Aserjuco. Les terroristes, pour en reprendre les termes qu'ils ont eux mêmes usés dans leurs papiers tout juste bon pour se torcher aux toilettes, ce sont bien eux !

Nous n'avons jamais dit d'ailleurs que nous viserions les centres de populations, ils ont encore une fois repris ca à leur sauce pour déformer mes propos. Les adresses et les coordonnées GPS recueillies par plusieurs années de présence aumérinoise en Alguarena auront surtout permis d'obtenir une liste d'objectifs d'ordre stratégique. A savoir les principaux centres décisionnels adverses (Etats-majors des forces, ministères etc.), ainsi que les principales bases militaires d'où pourrait provenir la menace brandit d'une invasion du sol aumérinois. Ce qui ne m'étonne plus, après qu'Aserjuco ait envahit la quasi totalité du globe avec une intervention illégitime en Afarée, en Eurysie, puis en Aleucie. Et peut être demain à nouveau en Aleucie. Qui sont les terroristes après cela !? Non mais c'est juste une blague ! Ce régime est devenu fou et incontrôlable. Il est en roue libre aujourd'hui et prépare l'invasion du sol aumérinois sous quel motif ? Aucun ! Il n'y à aucun casus belli qui puisse justifier l'invasion de tout un pays les amis, même avec le spectre de la menace que nous ayons pu faire de vouloir frapper le régime sans bavures. Contrairement à eux, nous voulons faire les choses proprement nous.

De toute façon, les menaces de ce régime aux abois envers Aumérine sont totalement vaines et inaudibles car il sera déjà trop tard lorsque leurs vaisseaux approcheront nos côtes, ce qui mettra sans doute plusieurs jours, nos missiles quant à eux seront sans doute partis, sans aucun recours possible à Aserjuco de les arrêter ni de mener des attaques préventives. Inutile de réexpliquer comment est-ce qu'ils pourraient arrêter 25 trains qui se baladent un peu partout sur le réseau aumérinois, au milieu du trafic. C'est impossible ! Soit le régime d'Aserjuco, maintenant infréquentable et paria sur la scène internationale, rend les armes immédiatement et admet ses fautes, soit il disparaît !

Ce pour, dans un premier temps, libérer le peuple alguareno, mais aussi pour le bien et la paix dans un monde sans propagande et sans shérif autoproclamé..."
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Pendant ce temps, sur les médias sociaux aumérinois, en réactions aux propos de la propagande d'Aserjuco:

Vu sur le journal du profil du plus brillant expert militaire aumérinois, en guerre ouverte avec les propagandistes d'Aserjuco...

Sullivan CLARK a écrit :
"Nouvelle démonstration qu'il s'agisse bien d'une Fakenews, le panachage des uniformes vu sur une photo des médias propagandistes laissent perplexes un grand nombre de personnes et rend peu crédible la thèse selon laquelle il s'agirait de soldats appartenant à une quelconque unités aumérinoise, même pour des réservistes, mais fait plutôt penser à des miliciens ou bien des mercenaires. En l'occurrence ces fameux "Jaguars du Paltoterra" qui ne sont rien d'autres que la chair à canon et le bras armé de la politique impérialiste d'Aserjuco. Le tatouage sur l'avant bras de l'un des protagonistes ayant d'ailleurs été formellement reconnu par un certain nombre de victimes, dont une femme du Pontarbello victime d'un viol collectif chez elle, dans son salon. Ceci afin d'exercer des pressions psychologiques sur les populations afin qu'ils votent OUI pour un rattachement du territoire à l'Alguarena si un éventuel référendum devait avoir lieu. Ces criminels sans foi ni loi doivent être dénoncés et poursuivis partout où ils se trouvent afin d'être déferrés devant un tribunal compétent pour être jugés de leurs crimes de guerre contre l'humanité."
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Pendant ce temps, sur les médias sociaux aumérinois, en réactions aux propos de la propagande d'Aserjuco:

Vu sur le journal du profil du plus brillant expert militaire aumérinois, en guerre ouverte avec les propagandistes d'Aserjuco...

Sullivan CLARK a écrit :
"C'est un spécialiste et ami alguareno dont je ne peux évidemment pas citer le nom, ni même ses sources, qui m'avance que la grogne monte également aux sein des forces armées alguarenas. Ces dernières sont las en effet des conflits larvés, loin de chez eux et sans grands intérêts pour la nation. Ils seraient déjà un certain nombre à se couper le bout de l'index ou à se briser les jambes pour éviter de retourner au front. Certains ayant participés à l'ensemble des campagnes menées par Aserjuco depuis le début de leur mobilisation lors du conflit au Varanya. Depuis cette date, les conflits et les campagnes militaires n'ont fait que de monter en puissance, ne laissant aucun répit aux forces qui manquent clairement de suffisamment de main d'oeuvre pour assurer les rotations nécessaires sur les différents théâtres d'opérations ouverts par le pouvoir d'Aserjuco. D'après cet indic, la résilience ainsi que la motivation des troupes alguarenas serait maintenant bien entamée après tant d'années de conflit sans pouvoir prendre une pause. De plus, l'idée même de devoir à nouveau faire leurs sacs et de prévoir des effets grands froids les rebutent car aucun de ces soldats n'est clairement préparé à aller affronter dans quelques semaines des températures extrêmes pouvant atteindre -25, -30 degrès celsius et même plus encore. Car n'oublions pas que l'été touche à sa fin en Aumérine."
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Il fallait bien que cela arrive un jour : la prétention des mafias venues d’Alguarena à s’établir en territoire pharois se heurte à la structure fondamentalement mafieuse du pays. Une économie occulte aux allures de montagne, ou d’abysse, pour des étrangers peu préparés. Dans un territoire où la comptabilité n’existe pas réellement et où marché noir et marché intérieur se confondent, l’existence d’une mafia n'a pas de sens hors du cadre que le Syndikaali lui a donné.
La piraterie pharoise commerce et échange au sein d’infrastructures construites sur mesure pour elle : réseaux d’approvisionnement, d’indicateurs, places boursières silencieuses perfusées sur l’économie internationale et tout cela sous le regard volontairement aveugle des autorités qui ne surveillent que pour la forme. Les services secrets sont branchés sur le crime et le crime sur la police, la police sur le gouvernement, le gouvernement sur les intérêts privés. Tout cela ne fait qu'un, s'entremêle, couche-ensemble et ses bâtards incestueux font la force du Syndikaali.

Une société dont la structure des marchés a été pensée pour la circulation des capitaux, immédiatement réinjectés dans l'économie réelle grâce au très dense tissu des services proposées aux capitaines, barons du crimes, syndicats ouvriers ultra puissants et organisation politiques militarisées.

Dans un tel contexte, qu’est-ce qu’une mafia sinon une entreprise comme une autre ? Rien de plus, sans aucun doute.

Les Alguarenos ont pu aisément s’installer au Syndikaali mais contrairement à ce qu’ils attendaient sans doute, il n’y avait là-bas aucun filon économique que leurs méthodes et habitudes auraient rendu plus facilement exploitable. Pas de marché sous-terrain où la concurrence serait inexistante, pas de secteurs à prendre par la force.
Car la force est là. Et la concurrence bien installée.

A l’instant où la mafia a tenté de s’imposer, qu’a-t-elle compris sinon qu’elle n’était qu’un petit poisson dans une mare de requins ? Cela fait des siècles que la piraterie pharoise étend ses tentacules dans l’océan du nord, avec la complaisance de l’Etat. Une économie entière irrigue le marché noir pour des capitaux s’élevant à plus de cinq cents milliards d’écailles. Le Pib d’un pays profitant de réseaux branchés sur cinq continents.

Alors les mafias d’Alguarena ont pu importer leurs marchandises, sans aucun doute. Sur ce secteur, elles sont les plus fortes. Marchandises noyées dans la route commerciale du nord, mises en concurrence avec les entreprises alguarenos elles-mêmes car il n’y au Syndikaali pas vraiment de différence formelle entre le légal et l’illégal. Le Pharois donne une forme à l’économie et cette forme impose certaines structures : la taxation excessive des entreprises à actions favorise les coopératives ce qui a pour effet de redistribuer le capital aux travailleurs. Voilà une loi. Mais quant à ce que la coopérative produit effectivement, les règles sont de fait bien plus floues et dans un pays où les trafics sont quasiment tous légaux, le crime n’a plus réellement de pertinence.

Alors on ne peut que se demander : que font les mafieux Alguarenos au Syndikaali ? vendent-ils des crevettes ? proposent-ils un commerce sous le manteau ? Trafic de drogues ? D’armes ou d’êtres humains ? Blanchiment d’argent, montage financiers, sociétés off-shore, hacking informatique ? Faut-il leur expliquer que tous ces marchés sont sinistrés dans le pays qui a fait du crime sa principale source de revenue ?

Alors oui, il fallait que ça arrive. Parce qu'il y a des lois invisibles, des lois qu'on se chuchote, une bonne manière de faire qui permet à chacun de prospérer non pas dans un carcan coercitif, mais pour éviter de se marcher sur les pieds. On s'organise, on cause, on bouffe ensemble, on fait appel à la médiation des uns et des autres et, à l'occasion, on se crève dans les ruelles.
Celui qui n'a pas les codes se signale au reste du Pharois comme une scorie, ou un nouveau partenaire. Alors le puissant réseau noir se signale, propose ses services. "Voyons, ce dont vous avez besoin, c'est de professionnels. Pourquoi ne pas vous intégrer aux structures qui existent déjà ? Elles ont fait leurs preuves depuis bien longtemps, et les économies d'échelles sont alléchantes."

Le Syndikaali est une économie noire, où la division du travail épargne aux mafias et syndicats du crime d'avoir à prendre en charge sur leurs épaules un réseau international. Chacun devient rouage des autres et les organisations criminelles s'alignent pour former une mondialisation parallèle. On ne peut pas lutter contre la mondialisation, elle vous écrase par son implacable loi : seuls les plus concurrentiels survivent. Et le Pharois est la seule nation du monde à faire dans la concurrence déloyale. La seule nation du monde à avoir institutionnalisé le protectionnisme mafieux.

Les tentacules de la Merenlävät, les réseaux des Etats Généraux de la Piraterie et de la C.A.R.P.E. ont posé leur regard sur ces hommes et ces femmes à l’accent chantant. De nouveaux clients ? De nouveaux travailleurs ? Le Syndikaali en manque, cela tombe bien. On ne crachera pas sur un nouveau marché noir : celui de l’Alguarena.
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  • Alguarena, première économie mondiale :
Si seulement ils étaient un peu plus blancs, se désole Pervenche Obéron.
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