Brume et poussière règnaient sur Baidhenor, lorsque les troupes de la Coalition démocrate pénétrèrent les rues pavées de la sinistre cité.
Amplement fermeé au monde depuis l’occupation du Front uni, Baidhenor restait la capitale de jure du Damann. Mais aujourd’hui, on pouvait constater que
plus jamais cette cité ne serait le cœur du Damann.
«
Méfiez-vous de la Garde Noire ! » avaient dit les habitants sur le chemin de Cinadhon à Unen. Puis, «
Craignez la Garde Noire », disaient-ils d’Unen à Baidhenor. Mais les Démocrates, venus des quatre coins du mondes, n’avaient pas peur : la Garde Noire était un groupe armé comme tant d’autres, pensait-ils !
Et pourtant, sur le port de Baidhenor, on retrouva des
cadavres écorchés ou brûlés d’hommes mais aussi de femmes et d’enfants, et sur le sol, sur les murs, on voyait inscrite avec le sang des victimes
la Croix celtique, symbole du Front uni. Mais c’était la version droite et sinistre des Impériaux, pas la belle croix spirituelle des Damanistes.
« Les idées détruisent la Nation », « Dieu est Roi, tuez les infidèles », « La Croisade du Damann a commencé ». C’étaient les phrases de sang qu’avaient laissées la Garde Noire, qui était d’ailleurs à majorité catholique. Les « mauvais » catholiques, comme les appelaient les autres catholiques du monde.
Les Démocrates avaient tenté de secourir le plus de victimes, et aussi de comprendre comment avait pu avoir lieu un tel massacre. On leur avait raconté que
la Garde Noire organisait cette opération depuis le débarquement du Grand Kah en Alpainn. Ils avaient d’abord tenté de
prendre contrôle du port en repoussant les quelques démocrates qui résistaient, puis ils avaient
entrepris des travaux étranges dans plusieurs rues. Enfin, quelques heures avant l’arrivée de la Coalition démocrate,
le massacre commença. Des barrières sortirent du sol dans les rues où la Garde avait fait ses travaux, encerclant tout le quartier portuaire et empêchant la fuite de ses habitants. Puis, la Garde se mit à
tuer tous les habitants qu’ils pouvaient, prétextant qu’ils avaient aidé le Front démocrate, qu’ils n’avaient pas rejoint la Garde Noire, et qu’ils étaient donc des ennemis à l’Empire du Damann. Puis, ils embarquèrent dans diverses embarcations en direction d’on ne sait où.
Le fléau qu’ils avaient laissé derrière eux était
la pire atrocité de l’Histoire du Damann, et les morts ne se comptaient même plus.
A Talore, au Nord de l’Alpainn, d’autres évènements allaient marquer l’histoire du Damann ; c’était
un véritable putsch à l’intérieur du Front uni.
Les armées de la Lutte impériale, menées par Silis Artainn, lancèrent un assaut contre les troupes d’Artur Leoideach. On raconte qu’Artainn lui-même avait
tué Leoideach de ses propres mains, en criant qu’il était le prophète de la religion ennemie à la Chrétienté.
Artainn revendiqua
ne rien avoir avec le massacre de Baidhenor, et
ne plus faire partie du Front démocrate. Il annonça son désir de
renouer avec les Démocrates car une guerre civile ne serait plus dans l’intérêt du Damann, mais seulement dans l’intérêt des forces étrangères.
La prise de Baidhenor par les Démocrates, l’assaut des Impériaux sur les Théocrates, la mort d’Artur Leoideach et la volonté d’Artainn d’intégrer le Front démocrate ne signifient qu’une chose :
le Front uni est vaincu.
Cependant, dans tout le pays, on ne parle pas de victoire. La République a vaincu la Théocratie, mais les tensions entre libéraux et communistes s’accentuent.
La guerre n’est pas terminé, et ce n’était qu’une première phase.Cet évènement marque une pause dans le conflit durant mon absence. Le conflit reprendra sûrement à mon retour.