10/03/2013
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[HISTOIRE] L'histoire du Jashuria

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L’histoire du Jashuria

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« Épargne-toi du moins le tourment de la haine ; A défaut du pardon, laisse venir l'oubli. »

SOMMAIRE

Introduction
1. L'histoire du Jashuria en "quelques lignes"
2. Le miracle économique jashurien



Introduction

Cette section vise à regrouper l’ensemble des informations disponibles sur l’histoire du Jashuria. Elle est susceptible d’évoluer dans le temps, notamment vis-à-vis des joueurs mais aussi en fonction des précisions qu’il convient d’y apporter.

1. L’histoire du Jashuria en "quelques lignes"


Le Jashuria est l’un des grands Etats de la Péninsule du Nazum, l’immense bras de terre se trouvant au sud-est du Nazum. Ce pays au climat tropical est l’héritier de la fragmentation de l’Empire Yahudharma, l’un des grands empires du Nazum, ayant contrôlé la majeure partie de la Péninsule au cours du Moyen-Age. Fédérant les seigneurs de guerre locaux, l’Empire Yahudharma étendit son emprise, laissant aux générations futures les bases d’une organisation politique et de nombreux sites archéologiques de grande ampleur. Le système impérial avait encore de beaux jours devant lui lorsque les premiers contacts furent établis avec les colons fortunéens au XVIe siècle mais il s’écroula progressivement dans une lente fragmentation jusqu’au début du XIXe siècle, laissant la place à une multitude d’Etats-nations aux frontières plus ou moins éclatés. Le Jashuria fit parti de ces Etats placés sous administration fortunéenne, afin « d’accompagner » sa transition. Profitant de l’administration fortunéenne pour s’acculturer à la modernité eurysienne, l’aristocratie jashurienne, alors constituée sous la forme d’un royaume fédérant plusieurs Etats, profita de la déstabilisation complète du territoire péninsulaire pour gagner son indépendance au milieu du XIXe siècle. S’ensuivit une période de modernité durant laquelle le Jashuria consolida sa position et ses alliances locales pour rattraper son retard sur ses lointains voisins. Le démembrement définitif de l’Empire Yahudharma et l’illégitimité grandissante de l’aristocratie en place mena à une transition vers un modèle républicain.

La Première République du Jashuria se constitua dans les années 1850 et essaya de maintenir le pays à flot face à des voisins particulièrement peu accommodants. L’instabilité de la Première République mena à la fragmentation du pays en plusieurs entités distinctes et plusieurs fiefs de chefs de guerre suite à l’assassinat de la pseudo-royauté jashurienne dans un « accident » de train. Le pays, incapable de se maintenir, se fragmenta au début du XXe siècle en des dizaines de pseudo-Etats et potentats locaux qui profitèrent de l’occasion pour renouer avec les anciennes tactiques de guerilla. Vers les années 20, la fuite de la population vers les autres contrées constitua une diaspora particulièrement importante, tandis que l’Entente du Jashuria, une junte militaire, prenait la tête des chefs de guerre face aux anarcho-révolutionnaires du Ruban Ecarlate et à ce qu’il restait de la Première République du Jashuria.

La Première République du Jashuria parvint à se maintenir à flot et à reprendre le contrôle du pays, grâce à ses voisins, aux réseaux diplomatiques hérités de la période coloniale et à l’inimitié entre l’Entente et le Ruban Ecarlate. Elle parvint, non sans mal à reprendre pied dans le pays, notamment grâce à une excellente maîtrise de la diplomatie. Le pays fut réunifié avec les territoires de l’Entente dans les années 40 puis avec les territoires du Ruban Ecarlate quelques années plus tard. La Seconde République du Jashuria émergea de cette victoire à la Pyrrhus. Dès lors, le pays entra dans une phase de modernisation continue et lutta pied à pied pour déloger les derniers chefs de guerre présents dans les montagnes ou les côtes, jusqu’à finalement proclamer la réunification complète dans les années 50.

Depuis les années 50, le pays est entré dans une phase de modernisation à pas de géants. Profitant de l’ouverture du commerce et de sa réunification, la Seconde République du Jashuria déborda d’enthousiasme pour la modernité, cherchant à embrasser au plus vite toutes les merveilles venues d’Eurysie. Cette ouverture sans précédent du pays conduisit à une amélioration notable des infrastructures, de la stabilité et du bien-être, si bien que le pays put rattraper en quelques décennies un retard particulièrement important. Néanmoins, cette modernisation sans précédent ne se fit pas sans heurt avec les traditions locales, qui furent adaptées, modifiées et réorganisées pour être rendues compatibles avec le développement sans précédent du pays. Ceci créa une fracture dans la population, entre les villes et les campagnes.

Cet écart fut progressivement comblé grâce au renforcement de la stabilité du pays, notamment vis-à-vis des tumultes du monde extérieur. La fin du millénaire fut l’occasion d’une refonte complète du fonctionnement de la République, qui était encore ancrée dans un monde pré-moderne. La Constitution du Nouveau Millénaire permit au Jashuria d’établir les bases de la Troisième République et de se lancer pleinement dans le nouveau millénaire, avec des institutions renouvelées, tirant parti des spécificités de la culture jashurienne, tout en tirant leçon des expériences des décennies précédentes en matière de gouvernance.

Depuis le début des années 2000, la trajectoire du Jashuria est croissante. Le pays jouit d’une situation unique dans le Nazum et peut organiser avec efficacité les réseaux commerciaux dans la Péninsule du Nazum. Les officiels jashuriens ont, à partir de 2005, entamé une complète refonte de la diplomatie internationale. Les ambassadeurs jashuriens, rompus à l’art de la diplomatie, sillonnent le monde à la recherche de partenariats commerciaux, culturels et scientifiques de premier ordre pour leur pays. La diplomatie jashurienne s’affirme rapidement comme l’une des plus fiables du Nazum grâce au haut degré de confiance de ses partenaires.

Les Jashuriens essayent depuis maintenant quelques années de s’assurer que le Nazum reste une terre de paix, malgré la pluralité des régimes politiques présents dans la région. Les récentes frasques de l’empire listonien dans le continent l’ont particulièrement inquiété et le Jashuria a du mettre les bouchées doubles pour éviter que la situation ne dégénère. Le pays continue d’entretenir des relations diplomatiques avec des alliés et des partenaires commerciaux de plus en plus fiables, tant sur le plan commercial que militaire. Petit à petit, le pays s’est affirmé comme la principale force économique, politique et militaire du Nazum, allant même jusqu’à être invitée dans des congrès afaréens en tant que sponsor.

Membre fondateur de l’Organisation des Nations Commerçantes, le Jashuria s’est illustré par sa capacité d’intervention militaire lors de la crise du Prodnov et, grâce à sa diplomatie et à sa bonne entente avec le Pharois Syndikaali, a pu trouver un terrain d’entente avec les différents belligérants pour régler temporairement la crise qui coûta la vie à 30 000 personnes. Le pay a considérablement renforcé son armée et sa capacité d'intervention sur tous les théâtres d'opération et peut se targuer d'être aujourd'hui la force dominante du Nazum, où continuent de s'éveiller des nations peu soucieuses des notions de démocratie ...

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L’Empire Yahudharma : l’héritier des potentats locaux

Si le Jashuria se revendique l’héritier de l’empire Yahudharma dans la Péninsule et le plus à même d’en assumer l’histoire tumultueuse (ainsi que ses réussites), l’empire Yahudharma n’est que la partie émergée d’une longue histoire d’empires plus ou moins séculaires établis dans la Péninsule bien avant la fin de la période coloniale.

Le modèle impérial est un système politique très connu dans la Péninsule, à l’instar de celui des cités-Etats et des monarchies. Les centres du pouvoir péninsulaires s’organisent autour des principales cités depuis bien avant le Xe siècle et c’est autour de ces grandes métropoles médiévales que les empires se façonnent et s’accaparent du territoire. Mais avant d’être des empires guerriers, les empires péninsulaires sont avant tout des empires commerciaux et maritimes, capables de drainer une partie du commerce nazumi depuis nord, avant d’écouler les marchandises à l’intérieur des terres.

Les empires péninsulaires étant avant tout des puissances maritimes, le contrôle de l’intérieur des terres a longtemps été un frein à l’expansion de ces potentats locaux. D’empires, certaines villes n’en avaient d’ailleurs que le nom et forment ce qu’aujourd’hui les experts nomment des empires « rétractés », des empires capables d’irriguer un certain nombre de villes à l’intérieur des terres, mais disposant avant tout d’une puissance maritime et non terrestre. Cet état de fait a conduit à faire de la Péninsule le lieu de conflits et de troubles où l’émergence de grands empires a longtemps été freinée par la géographie et par la structure même de l’exercice du pouvoir et de la puissance militaire.

Les bassins de peuplement de la Péninsule et du Nazum ont pendant longtemps été dispersés. Les enclaves habituées, morcelées et isolées en de nombreuses communautés, ont favorisé l’émergence de cités gigantesques, mais repliées sur le domaine maritime. Les rares royaumes capables d’assujetir leurs voisins se sont retrouvés face à un problème de taille : l’isolement des communautés antiques ne permettait pas l’établissement d’une unité culturelle commune et d’une administration efficace. A ce système des cités-Etats maritimes isolées ou contrôlant des bassins de peuplement culturellement différents se double un autre système, celui de la « zomia » : la zone sans Etat des « hommes des hautes terres ». Le système de la zomia, bien que remis en question aujourd’hui par les experts – rappelons que le terme a été forgé par un voyageur fortunéen durant les débuts de la période coloniale – permet cependant de décrire les territoires qui échappent au contrôle des grandes métropoles médiévales, et où l’on trouve des communautés tribales qui entretiennent pas ou peu de relations avec l’extérieur.

Il en résulte qu’avant l’apparition de l’empire Yahudharma, la Péninsule vibre au rythme de deux dynamiques : des cités-Etats qui grossissent et s’emparent de territoires en fonction de leur puissance maritime mais peinent à investir l’intérieur des terres ; et des territoires constitués essentiellement de communautés tribales ou claniques qui peuplent l’intérieur des terres et vivent en autarcie. Pourtant, la Péninsule, loin d’être une terre entièrement sauvage, profite durant toute la période de l’Antiquité et du Moyen-Âge de très bons apports commerciaux et surtout de la présence des grands empires du nord.

Le centre du Nazum a toujours lorgné sur la Péninsule. Qu’il s’agisse des empires de l’ouest ou des empires de l’est du continent, le sud s’est toujours révélé être un objectif territorial des plus intéressants. En effet, la présence de grandes cités-Etats pleines de richesses et disposant d’un réseau commercial fort est un argument de poids dans la conquête territoriale. Le sud du Nazum a du donc composer avec des voisins quelque peu envahissants. Invasions, rapprochements commerciaux mais aussi alliances, l’histoire des relations entre la Péninsule et les royaumes du nord mériterait plusieurs thèses à elle toute seule. Retenons cependant que les empires du nord n’ont jamais véritablement réussi à mettre au pas l’intégralité de la Péninsule, malgré des invasions réussies et des conquêtes territoriales écrasantes. Cependant, ces conquêtes, bien que réussie sur le plan militaire, ont été des échecs cuisants sur le long terme : les empires du nord n’ont jamais réussi à s’emparer du sud de manière durable. De cette histoire tumultueuse subsiste cependant de nombreuses communautés issues des vagues d’immigration successives.

Les rivalités et les impérialismes locaux rythment donc la vie des plus importantes cités péninsulaires. Lorsque l’empire Yahudharma émerge au sein de la Péninsule au XIe siècle, il hérite du précédent empire de Shokuntaï, régnant sur trois cités du sud-est de la Péninsule. Mieux armé et disposant d’une organisation militaire moderne pour l’époque, l’empire Yahudharma affiche très tôt une politique agressive et expansionniste qui tranche radicalement avec l’attitude placide des cités-Etats. Là où la donne change par rapport aux précédents royaumes, c’est dans la structure même de l’empire, organisée autour de la figure du Dieu-Soleil et de ses Rayons. Le Dieu-Soleil, immortel parmi les mortels, règne sans partage sur l’empire. Sa voix fait force de loi et ses Rayons – que l’on pourrait assimiler à des ministres ou des maréchaux – se chargent de faire appliquer les directives. L’organisation militaire de Yahudharma misait en grande partie sur l’utilisation d’une armée professionnelle terrestre, l’utilisation d’engins de siège efficaces et des tactiques de harcèlement permises grâce à des alliances nouées avec les tribus de la « zomia ». En quelques décennies, le génie militaire des Rayons mis au pas les anciennes cités-Etats, trop préoccupées par leurs rivalités locales pour faire un front uni.

L’avènement de l’empire Yahudharma se fait véritablement vers le XIe siècle où l’empire finit par écraser ses voisins et les royaumes les mieux ancrés de la région. Les Dieux-Soleil successifs entreprirent de grands chantiers de stabilisation et de consolidation des possessions territoriales, les intégrant petit à petit dans la structure même de l’empire. Les Rayons du Dieu-Soleil furent rattachés à la consolidation et l’annexion de territoires particuliers et firent en sorte de développer les temples, les cités et les réseaux routiers qui allaient servir de base à l’autorité impériale.

La capitale impériale, Kandor Mat, est édifiée à la suite des premières victoires militaires et des premières annexions de l’empire. Pendant plusieurs décennies, le site de Kandor Mat devient le siège du pouvoir spirituel et impérial et draine les échanges commerciaux de la région, qui sont redirigés vers les temples et les palais. L’autorité du Dieu-Soleil s’incarne alors dans le tracé particulier de cette ville faite à l’image du Palais des Dieux. Peuple guerrier mais aussi peuple bâtisseur, les sujets de Yahudharma jouirent d’une grande période de paix dans le giron de l’empire, grâce à sa diplomatie mais aussi à des victoires militaires à l’extérieur des frontières impériales, qui déportèrent la guerre loin des nœuds commerciaux.

La vitalité de l’empire Yahudharma s’incarne dans plusieurs caractéristiques importantes. Tout d’abord, la figure du Dieu-Soleil, incarnation des divinités sur terre et à l’autorité absolue. Sa dynastie se perpétue grâce au concours d’une société de castes particulièrement bien organisées, qui lui donnent toute légitimité pour exercer son pouvoir. Sous l’égide du Dieu-Soleil se trouvent ses Rayons, les maréchaux de l’empire, chargés de commander les provinces impériales et de porter le glaive du Dieu-Soleil partout où il est nécessaire. A ceci s’ajoute une caste de prêtres jouant aussi le rôle d’administrateurs publics, ainsi qu’une armée professionnelle bien équipée. Les relais locaux du pouvoir forment une caste de notables que l’on peut qualifier d’aristocratie, mais dont le pouvoir s’exerce essentiellement par la possession de terres et d’argent et non de contrôle de la population.

L’empire Yahudharma lance la construction du Grand Canal, ainsi que de nombreux autres monuments à la gloire des Dieux-Soleils. Ses grands projets pharaoniques, dont la plupart sont encore aujourd’hui debout, témoignent du génie architectural, mais surtout de la grande capacité d’organisation de l’empire, dont la voix sacrée du Dieu-Soleil est capable de commander et d’obtenir l’impossible. L’empire Yahudharma, bien que menacé à ses frontières par les empires du nord et les tribus pirates au sud, renforce sa position et son influence tout au long du Moyen-Âge, allant même jusqu’à devenir une menace sérieuse pour les territoires du nord.

Ayant pacifié en grande partie la Péninsule à son apogée au XVe siècle, l’Empire Yahudharma tourna bien vite son attention vers le Nazum central, mais ne parvint jamais à envahir concrètement les royaumes septentrionaux. Habitués à combattre dans les jungles et sur les voies maritimes, les Yahudharmas se heurtèrent bien vite à des armées bien mieux organisées et à des territoires impossibles à maîtriser et à contrôler, ce qui freina grandement son expansion vers le nord. Faute de pouvoir conquérir le Nazum central, l’empire des Dieux-Soleils en resta à la Péninsule et consolida sa position au travers du commerce, de la réforme administrative et des grands projets architecturaux.

Malheureusement, comme beaucoup d’empires, l’empire Yahudharma, malgré sa modernité, ne put tenir la course du temps. Après des siècles, les dynasties des Dieux-Soleils devinrent de plus en plus dépendantes des Rayons pour assurer la stabilité du système. Quelques générations de Dieux-Soleils faibles eurent raison de l’image monolithique de l’empire, qui ne pouvait avoir des yeux dans tous les recoins. Les empereurs yahudharmas se replièrent derrière des rituels et des procédures de plus en plus cryptiques et instaurèrent des limites de plus en plus nocives entre eux et les Rayons, causant mécaniquement une ascension des pouvoirs détenus par les Rayons et un affaiblissement de l’autorité de l’empereur lui-même.

Les premiers colons

La présence eurysienne dans la Péninsule du Nazum est attestée depuis le XIVe siècle. Celle de l’Afarée, plus ancienne, est attestée dès le Xe siècle. Pourtant, si le Nazum développe depuis des siècles des échanges commerciaux avec l’Afarée, ce n’est qu’à partir du XVe siècle que la recherche de nouvelles routes commerciales et de nouveaux produits mènent les Nazumis et les Eurysiens à se rencontrer et à commercer. La présence des Eurysiens au XVe siècle prend la forme de délégations marchandes venues négocier à vil prix des produits introuvables ailleurs : soie, épices, thé, … Ces délégations marchandes finissent par découvrir la présence d’empires puissants dans la région du Nazum et tombent tout naturellement sur l’Empire Yahudharma.

Contrairement à l’image populaire qui ferait du Nazum une terre colonisée par les Fortunéens et les Listoniens, lorsque les Listoniens et les Fortunéens débarquèrent au Nazum, ils découvrirent rapidement la puissance des empires sur place. Leurs flottes navales étant composées de navires marchands, la puissance maritime des royaumes et des empires locaux permirent de freiner rapidement toute envie d’expansion territoriale de la part des nouveaux arrivants. Négociant tout d’abord des accords commerciaux, les marchands fortunéens finirent par obtenir des concessions territoriales sous la forme de bandes de terres mal valorisées et inutilisées par les locaux, que les Eurysiens ne mirent pas longtemps à rendre viables.

Il ne faut pas voir la colonisation et l’expansion des concessions eurysiennes dans la région comme une entreprise programmée ou un complot organisé par les Eurysiens. Bien au contraire ! Pendant des siècles, les monarchies et les républiques eurysiennes n’ont pas eu la moindre envie de mettre en œuvre une politique d’expansion territoriale, préférant laisser les marchands contrôler eux-mêmes les échanges et les relations avec les pays du sud du Nazum. Les principaux affrontements dans les premiers temps des échanges entre la Péninsule et les Eurysiens restèrent cantonnés aux affrontements maritimes entre les compagnies commerciales, sous le regard amusé et souvent interloqué des Nazumis.

Si les Fortunéens prirent rapidement le pli des coutumes locales et cherchèrent à s’associer avec les Yahudharmas, les Listoniens se comportèrent à leurs débuts comme des envahisseurs et furent rapidement emprisonnés, tués ou repoussés à la mer. Ils finirent par être autorisés dans les concessions en échange du versement d’une taxe annuelle leur permettant de commercer. Les autres puissances arrivèrent plus tardivement dans la région afin de commercer, mais la présence fortunéenne dans la région était telle qu’elle limita grandement la prise de possession de concessions dans la Péninsule. L’empire Yahudharma, puissant et plutôt fermé sur ces étrangers, préféra continuer à commercer avec les Fortunéens au travers du pouvoir de l’administration des Rayons.

C’est au cours du XVIe siècle que la présence eurysienne au Nazum vécut un tournant. Les Rayons du Dieu-Soleil, prenant de plus en plus de pouvoir, finirent par disposer d’assez d’autonomie pour entamer leurs propres négociations avec les Eurysiens, contre l’avis du Dieu-Soleil et de l’administration cléricale. L’empire Yahudharma débuta une longue phase de tensions internes, où les Eurysiens eurent maille à partir avec les amoureux du commerce et ceux préférant un Nazum autarcique et auto-suffisant. Mais la prospérité des villes et des territoires ouverts sur le reste du monde finit par créer un empire à deux vitesses : un territoire dynamique et ouvert à l’influence étrangère et un territoire en retrait, priorisant les traditions et la méfiance envers les étrangers. Pendant longtemps, les ports commerciaux ouverts sur l’extérieur restèrent particulièrement contrôlés par les autorités locales et soumis à de sévères restrictions. Kandor Mat et les capitales qui lui succédèrent restèrent fermées aux étrangers, tandis que les ports, eux, fleurissaient au travers des échanges mondialisés.

Bien que disposant de concessions et de ports dans les régions les moins peuplées du Nazum, les Eurysiens ne parvinrent pas à dégager suffisamment de capacité d’intervention pour menacer les empires locaux. Les comptoirs principaux furent établis soit dans les cités franches délimitées par les Rayons, soit dans les régions les plus en marges de l’empire Yahudharma. La faible implantation des colonies eurysiennes ainsi que leur incapacité disposer d’une force de frappe suffisante, permis à l’empire Yahudharma de bénéficier des apports des technologies eurysiennes et des produits du commerce, sans véritablement en sentir les revers négatifs. Petit à petit, la présence de ces étrangers fut de plus en plus commune dans les ports de la région et les règles s’assouplirent, à mesure que le pouvoir central s’affaiblissait.

Mais plus qu’une histoire mondiale du commerce, c’est aussi d’autres motivations qui habitent les Eurysiens venus au Nazum. Les prédicateurs de tous ordres, notamment les communautés protestantes, sautèrent sur l’occasion d’évangéliser ces sauvages diablement bien armés. De petites communautés de protestants s’installèrent dans les concessions et commencèrent à professer leur foi dès le XVIe siècle. D’importantes fondations, sous le patronage de mécènes eurysiens, s’implantèrent dans les grandes villes portuaires et tentèrent, avec plus ou moins de succès d’imposer la « vraie foi » aux Nazumis.

A cette arrivée des évangélistes et à l’affaiblissement du pouvoir local s’adosse la recrudescence des tactiques de pirateries masquées vers la fin du XVIe siècle. Comprenant que la domination du commerce était la clef pour s’emparer de l’empire Yahudharma, les commerçants eurysiens se mirent à arraisonner les navires marchands locaux et à leur imposer de lourds tribus en échange d’un sauf-conduit leur permettant de naviguer sans être inquiétés par les pirates (eux en l’occurrence). L’armement des Eurysiens, plus efficace que celui de Yahudharma en mer, eut raison d’une grande part du commerce local, qui fut transféré à ces nouveaux acteurs. La monopolisation grandissante du commerce maritime par les Eurysiens atteint son apogée durant la première moitié du XVIIe siècle à mesure que l’empire Yahudharma se délitait de l’intérieur.

Il est intéressant de constater que c’est à ce moment-là que les Rayons du Dieu-Soleil prirent de plus en plus d’indépendance vis-à-vis de l’empereur. En effet, l’attrait des promesses eurysiennes et d’un commerce prospère fit que le conservatisme impérial, bien que puissant, fut contesté dans ses marges et notamment dans les cités les plus puissantes de l’empire, du moins, celles qui possédaient assez de liberté pour diriger le commerce comme elles l’entendaient. Petit à petit, les Rayons se firent soutenir et soutinrent les marchands, qui apportèrent à la civilisation du Yahudharma des partenaires économiques bien plus intéressants que le commerce autarcique impérial.




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La Troisième République du Jashuria est un pays prospère du sud-est de Nazum, qui profite d’une situation géographique particulière. A cheval sur deux océans, le Jashuria est connue pour son immense canal ouvragé traversant le pays et ses architectures vertigineuses entourées de forêts tropicales. Le Jashuria, aussi surnommé le pays-fleuve, ou la République des Deux Océans, s’est affirmé au XXIe siècle comme une contrée stable malgré des voisins belliqueux et un climat peu hospitalier. Depuis le début du XXIe siècle, le Jashuria a largement profité de l'intensification des échanges commerciaux dans le monde pour tisser des liens économiques forts avec des puissances régionales telles que le Banairah, Saint-Marquise ou les provinces unies du Lofoten. Sa population aborde la décennie qui arrive avec un optimisme sans borne et une bonne confiance dans leurs institutions.

L’histoire de la République de Jashuria se perd dans les conflits qui ont émaillé la péninsule sud-est de Nazum pendant des siècles. Les derniers écrits retrouvés font état d’un « Royaume aux Deux Océans » avant le Xe siècle, dont les cités de pierre s’organisaient autour d’ingénieux systèmes d’irrigation. Ce n’est qu’au XIIIe siècle que l’empire Yahudharma unifie les contrées du sud-est de Nazum et établit les bases d’un empire centralisé fondé autour de la figure du Dieu-Soleil et de sa vénération.

Les premiers marchands eurysiens arrivèrent vers le XVIe siècle dans la péninsule et établirent les premiers comptoirs, sous l’œil circonspect du Dieu-Soleil. L’empire Yahudharma, alors moribond et décadent, ne put saisir l’opportunité que constituait l’ouverture du commerce sur d’autres continents et s’effondra sous les pressions internes et externes. Les Jashuriens, profitant de l’arrivée de ces nouveaux acteurs dans la politique interne de l’empire, profitèrent de l’occasion pour s’allier avec ces nouveaux arrivants et commercer en bonne intelligence, allant jusqu’à les aider à s’installer et protéger leurs comptoirs. Le Jashuria, alors province de l’empire Yahudharma, profita allègrement de ses contacts prolongés avec les Eurysiens pour découvrir le monde au-delà des jungles luxuriantes et des vallées fertiles de l’empire.

Le Royaume de Jashuria naquit en 1760, dans le sillage de la fragmentation de l’empire Yahudharma. Royaume bouddhiste doté d’une monarchie élue par les hauts dignitaires, le royaume fut constamment placé sous la menace des pays voisins. Sa situation géographique particulière amena les puissances eurysiennes à établir une « alliance » avec le Royaume de Jashuria sous la forme d’un protectorat colonial et notamment avec l'empire de Fortuna. Pactisant avec les Eurysiens pour sauver l’intégrité de leur contrée à peine naissante, les Jashuriens durent accepter bon gré mal gré une administration coloniale sur leurs terres … ainsi que de superbes armes à feu et canons, à même de repousser les différents belligérants et de sécuriser le canal reliant les deux océans.

Quand l’empire Yahurdharma s’effondra totalement au début du XIXe siècle suite à ses dissensions internes et à son incapacité à se réformer face à un monde toujours plus actif, la région se fragmenta en de nombreux potentats locaux. Le Jashuria tira son épingle du jeu, en utilisant les connaissances acquises auprès des Occidentaux pour créer un maillage territorial à même de consolider leur territoire, quand les autres nouvelles nations émergeant de la dislocation de l’empire s’enfonçaient dans la guerre. Il en résulte que le pays, bien que très fier de sa culture et de son histoire, reste particulièrement marqué par ses influences occidentales, bien plus que les autres pays de la région. Pourtant, le Christianisme, bien que présent, reste extrêmement minoritaire dans le pays, n'ayant jamais réussi à s'implanter dans les tête des paysans.

L’administration coloniale cessa dans les années 1850, quand les colonies de Nazum commencèrent à se soulever pour réclamer leur indépendance. Le Royaume de Jashuria fut pris dans la tourmente et du faire face à l’influence grandissante des indépendantistes. L’administration coloniale dut envoyer un détachement lourdement armé pour rétablir la situation, mais les indépendantistes, probablement appuyés par d’autres nations eurysiennes, firent tomber la monarchie élective ainsi que l’administration coloniale, établissant ainsi la Première République du Jashuria. La famille royale du Royaume de Jashuria disparut alors dans les limbes du temps.

La Première République dura près d’un demi-siècle et tomba dans les années 1920. Un parti communiste particulièrement bien armé et soutenu par des puissances extérieures au début du XXe siècle mis fin à l’expérience de la Première République du Jashuria en établissant un régime communiste particulièrement discret et efficace pour mater les dissidents. Cette expérience communiste dura deux décennies et fragmenta le pays en deux régions antagonistes et farouchement opposées : la Démocratie Populaire du Jashuria – communiste – et l’Entente du Jashuria – junte militaire organisée en chefs de clans rivaux, bien armés et dotés d'une solide organisation militaire. Les Jashuriens se mirent à quitter le pays en masse, établissant des diasporas partout en Nazum, afin d’échapper à l’autoritarisme des communistes et aux pillages organisés par la junte.

Le Jashuria entra dans la seconde moitié XXe siècle par la petite porte. Coupé en deux, le pays sombra dans une période de récession, dont il ne sortit pas indemne. Ceci eut pour conséquence de disperser sa population aux quatre vents, créant des enclaves jashuriennes dans les grandes métropoles du Nazum. Le peuple déraciné, incapable de rentrer chez lui, se mit au contact des pays les accueillant, et préparèrent le terrain à la reconquête du Jashuria, aussi bien dans les cercles intellectuels, qu’auprès de l’opinion populaire. L’image d’un peuple opprimé, pris entre deux extrèmes aussi dangereux l’un que l’autre, eut un bel écho auprès de la presse internationale et poussa les nations eurysiennes à intervenir une nouvelle fois dans la région et notamment à armer une force de guérilla capable de reprendre petit à petit les territoires, en commençant par mater les chefs de guerre au nord du pays, qui commençaient à se fédérer.

Ce fut pendant la seconde guerre mondiale que l’aide internationale vint redéfinir le destin du Jashuria. La diaspora jashurienne, aidée des Eurysiens, parvint à reprendre le territoire national aux mains des communistes et de la junte militaire. Le prix à payer en vies humaines fut élevé, mais permit au pays de se retrouver à nouveau unifié sous l’égide de la Seconde République de Jashuria. Néanmoins, cette intervention militaire, aidée par la guérilla présente sur place, s'avéra payante sur le long terme.

La Seconde République de Jashuria entra dans la seconde moitié du XXe siècle comme un boulet de canon. La défaite des communistes et des nationalistes, ainsi que l’acculturation de l’élite jashurienne aux idées occidentales conduisit à un développement sans précédent du libéralisme politique et économique. Le Jashuria s’ouvrit complètement sur l’extérieur et se mit à participer activement au commerce mondial, désireux de montrer qu’il pouvait être non seulement un acteur économique de première importance, mais aussi un havre de stabilité dans une région souvent connue pour ses guerres. La stabilité de cette Seconde République permit la réalisation de grands travaux et de remettre le pays sur la scène internationale. Le pays s’engagea sur la voie d’une modernisation rapide et les Jashuriens, toujours connectés à l’extérieur du continent via leurs diasporas, investirent allègrement dans les entreprises étrangères afin d’attirer de nouveaux capitaux dans le pays.

La Troisième République fut proclamée au début du nouveau millénaire, avec une nouvelle constitution permettant de répondre aux défis du XXe siècle. Ouvert sur le monde et doté d’une politique mercantile, le Jashuria se concentre sur ce qui fait sa renommée : sa capacité à établir des infrastructures et à aménager le territoire. Doté d’esprits brillants en matière d’ingénierie civile, le pays compense sa faible force armée par une ingéniosité incroyable quant il s’agit de maîtriser son territoire et d’en exploiter la moindre parcelle.


2. Le "miracle économique" jashurien


Depuis la transition d’une économie très étatisée après la réunification du pays à une économie de marché initiée au milieu du XXe siècle, la croissance de l’économie jashurienne a été extraordinaire. Le sous-développement initial, l’approche graduelle de la réforme et de l’ouverture de l’économie, et un système politique recentré sur le développement économique sont à l’origine du miracle économique jashurien.

Le Jashuria est devenu en 2005 la première économie du Nazum et l’une des dix plus grandes puissances commerciales du globe. Le miracle économique jashurien consiste en une croissance continuelle très rapide depuis la seconde moitié du XXe siècle, avec un développement effréné dans tous les secteurs : construction, éducation, recherche de pointe, industrie, extraction, ... Le produit intérieur brut (PIB) jashurien est passé à 650 milliards de Dollars jashuriens en 2006, permettant à ce pays de presque 50 millions d’habitants d’être considéré comme une des premières économies mondiales, loin devant certaines nations eurysiennes, d’ordinaire très compétitives. Des lors, comment expliquer le miracle économique jashurien ?

Après la réunification du pays suite à sa fragmentation en des dizaines de proto-Etats dirigés par des seigneurs de guerre, la Deuxième République du Jashuria a adopté une approche graduelle de la réforme et de l’ouverture de son économie vers l’extérieur, jusqu’à complètement s’ouvrir au marché mondial. En important des technologies et des savoir-faire fortunéen et en exportant les produits demandés par le reste du monde – notamment du gaz et des bois rares, le Jashuria a pu accroitre significativement son potentiel de croissance, utilisant ses matières premières comme monnaie pour récupérer des technologies de pointe chez ses voisins. Cette situation fut facilitée par les liens historiques entre le Jashuria et les colons fortunéens, qui furent les artisans des réseaux par lesquels les Jashuriens purent bénéficier à la fois des relations diplomatiques apaisées, mais aussi de la crédibilité offerte par leur garant. C’est à partir de l’exportation de plus en plus massive des matières premières que le Jashuria a pu monter en gamme dans les produits d’exportation, passant d’un simple fournisseur de matières premières à producteur de produits manufacturés en quelques décennies. Cette montée en gamme lui permet, dès les années 80 et 90, de consolider son secteur industriel avec des industries de pointe, équipée du dernier cri de la technologie aleucienne et eurysienne et de se tourner progressivement vers la recherche et l’exportation de hautes technologies.

Renversant ainsi la vapeur et passant d’une nation peu développée à un Etat florissant en quelques décennies, le Jashuria a su profiter de la modernisation effrénée du pays et de l’engouement de la population pour le confort moderne pour rapidement monter en gamme et rattraper ses voisins. A la fois atelier du monde et producteur de nouvelles technologies, le Jashuria joue sur plusieurs tableaux et semble définitivement sorti du sous-développement endémique au Nazum, se distinguant surtout dans le domaine de la robotique, de la navigation et des systèmes informatiques de plus en plus populaires dans le monde.

Les raisons de la forte croissance jashurienne sont premièrement le retard de développement lors de la réunification du pays (qui laissait de belles perspectives de rattrapage de retard), l’ouverture de l’économie vers l’extérieur, les réformes institutionnelles et politiques dans un objectif d’accompagner au mieux la croissance, le développement rapide des infrastructures, la mise en place des règles et des lois nécessaires pour une économie de marché, et les investissements massifs dans l’éducation et la recherche. Le Jashuria a su parfaitement orchestrer l’ensemble de ces facteurs pour réformer une économie peu compétitive et sortir de la logique de « pays fournisseur de matières premières » pour devenir un pays capable d’attirer les cerveaux du monde entier par son rayonnement scientifique et industriel.


Le Ruban Ecarlate

La sinistre et secrète organisation du Ruban Ecarlate est l’une des organisations politiques les plus tristement célèbres de la Péninsule nazumie. Connue pour avoir établi l’un des pires régimes génocidaires de tout le Nazum – qui ferait pâlir les Blêmiens – l’organisation du Ruban Ecarlate a très largement déviée des groupes socialistes et communistes traditionnels au début du XXe siècle pour s’enfoncer dans le massacre systématique des populations soupçonnées de s’écarter de la ligne du régime.

Petit parti sans grande influence au début du XXe siècle, le Ruban Ecarlate était l’origine un groupuscule politique socialiste et révolutionnaire basé dans les montagnes de la région des Lacs. Piloté par des figures officielles peu charismatiques, il ne fut révélé qu’après la chute du parti que celui-ci était piloté par un conseil secret qui prenait les véritables décisions en totale opacité. Partisans de l’action violente, mais tolérés par la Première République du Jashuria, le Ruban Ecarlate ne put sortir de l’anonymat qu’après la fragmentation du pays au début du XXe siècle. Profitant de l’instabilité pour s’armer et revendiquer des zones sous son contrôle au sein du pays, le Ruban Ecarlate parvint, à l’époque des seigneurs de guerre, à se tailler une belle part du territoire jashurien et à établir un régime d’inspiration communiste avec l’appui des autres organisations socialistes plus mainstreams.

Opérant en sous-main, le Ruban Ecarlate profita de la situation pour présenter un visage avenant dans les premières années de la fragmentation du pays. S’intégrant aux partis traditionnels et les noyautant, les membres du Ruban Ecarlate subvertirent et purgèrent petit à petit les structures socialistes traditionnelles avant de prendre définitivement le pouvoir au début des années 20. Le conseil secret du Ruban Ecarlate prit alors officiellement le pouvoir au sein de la zone contrôlée par les socialistes et déclara l’avènement d’une république socialiste tournée vers le progrès et la prospérité.

Malheureusement, entre les annonces et la réalité, l’écart se fit immédiatement sentir. Le Ruban Ecarlate ayant écarté et assassiné toute opposition, le régime se mit à voir des ennemis dans toutes les ombres et devint extrêmement paranoïaque. Affrontant des ennemis à l’extérieur et s’imaginant des ennemis intérieurs, le Ruban Ecarlate devient totalement incontrôlable et sous l’égide de ses dirigeants, se mit à déplacer puis massacrer méthodiquement sa population. Les choses devinrent si graves que la communauté internationale fut en émoi et que les seigneurs de guerre finirent par se liguer contre le régime fanatisé. Le Ruban Ecarlate fut parmi les derniers régimes à chuter contre ce qui allait devenir la Seconde République du Jashuria, ses dirigeants fanatiques ayant tellement saigné la région des Lacs que les forces vives de leur nation étaient exsangues. Le conseil secret préféra mettre fin à son existence dans un suicide collectif plutôt que de se laisser prendre, parachevant ainsi son entreprise génocidaire paranoïaque. Aujourd’hui encore, les sanctuaires des montagnes de la région des Lacs comprennent encore des inscriptions concernant les morts liées au Ruban Ecarlate et de grandes processions sont organisées pour honorer la mémoire de ceux qui sont morts pour rien.

Les rares membres du Ruban Ecarlate à avoir échappé au massacre et au suicide collectif ont été jugés depuis belle lurette. Si la plupart ont fini leurs jours en résidence surveillé dans le dénuement le plus complet, certains cadres sont parvenus à s'échapper dans les pays voisins. On murmure qu'une cellule du Ruban Ecarlate s'est réfugiée en Eurysie, plus particulièrement à Carnavale, la ville de tous les excès, où ils ont pu profiter du système judiciaire laxiste pour pouvoir couler des jours paisibles, loin des morts causés par leurs actions. Aujourd'hui encore, l'histoire du Ruban Ecarlate reste une page douloureuse dans l'histoire du pays.
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