La tradition l’obligeait, les Pharois étaient venus en bateau. Auraient-ils d’ailleurs souhaité faire autrement que cela aurait été impossible, ne disposant pas d’aviation militaire réellement efficace et de toute façon leurs navires diplomatiques étaient bien plus beaux que le premier coucou aérodynamique qu’on aurait pu affréter pour l’occasion. En plus, les avions ne permettaient pas de tirer des feux d’artifices pour prévenir de votre arrivée, ce qui était une composante importante de la tradition diplomatique du pays.
C’est donc escorté de ses navettes que le bateau pénétra ce matin-là dans le port de Merengrad. A son bord, une figure bien connue de la diplomatie pharoise : le Capitaine Mainio, bedonnant personnage souriant, toujours d’une familiarité exquise et homme de lettre ce qui ne l’empêchait pas de se balader partout avec son fusil mitrailleur dans le dos. Arme d’apparat à l’entendre, mais il avait tout de même fait installer un champ de tir dans la cour du ministère des Intérêts Internationaux du Pharois Syndikaali, ce que certains avaient pris comme un message à peine voilé adressé aux « glandeurs de l’administration » comme le ministre les qualifiait régulièrement.
C’est d’un pas ballotant qu’il franchit la courte passerelle séparant le navire du quais, embrassant le panorama d’un air absolument ravis.
- « Quelle merveille, quelle merveille que nous avons là ! Ah Merengrad, que n’as-tu été battie cent ans plus tôt pour que la poétesse Antulii te dédie l’un de ses chapitres dans son recueil Gloriole Architecture, quelle œuvre, quelle ville, quelle humanité... ! »
Il avait déclaré cela au tout venant, comme on se lancerait dans un discours, mais avec la nette impression qu’il se parlait plus à lui-même qu’à quiconque d’autres. Puis il s’approcha de son homologue, le grand camarade Pavel Gosslov.
- « Cher monsieur, quel plaisir de vous voir enfin de mes propres yeux ! Et cette cité que nous avons bâtie à la sueur de nos traités, superbe, glorieuse, effrayante, même… L’avenir dans le creux de nos baies, ah ! Assurément nos deux nations sont promises à un grand destin si chacune de nos rencontres se soldent par une telle merveille, je suis curieux de voir ce que nous allons pouvoir tirer de cette entrevue-ci... »
C’est donc escorté de ses navettes que le bateau pénétra ce matin-là dans le port de Merengrad. A son bord, une figure bien connue de la diplomatie pharoise : le Capitaine Mainio, bedonnant personnage souriant, toujours d’une familiarité exquise et homme de lettre ce qui ne l’empêchait pas de se balader partout avec son fusil mitrailleur dans le dos. Arme d’apparat à l’entendre, mais il avait tout de même fait installer un champ de tir dans la cour du ministère des Intérêts Internationaux du Pharois Syndikaali, ce que certains avaient pris comme un message à peine voilé adressé aux « glandeurs de l’administration » comme le ministre les qualifiait régulièrement.
C’est d’un pas ballotant qu’il franchit la courte passerelle séparant le navire du quais, embrassant le panorama d’un air absolument ravis.
- « Quelle merveille, quelle merveille que nous avons là ! Ah Merengrad, que n’as-tu été battie cent ans plus tôt pour que la poétesse Antulii te dédie l’un de ses chapitres dans son recueil Gloriole Architecture, quelle œuvre, quelle ville, quelle humanité... ! »
Il avait déclaré cela au tout venant, comme on se lancerait dans un discours, mais avec la nette impression qu’il se parlait plus à lui-même qu’à quiconque d’autres. Puis il s’approcha de son homologue, le grand camarade Pavel Gosslov.
- « Cher monsieur, quel plaisir de vous voir enfin de mes propres yeux ! Et cette cité que nous avons bâtie à la sueur de nos traités, superbe, glorieuse, effrayante, même… L’avenir dans le creux de nos baies, ah ! Assurément nos deux nations sont promises à un grand destin si chacune de nos rencontres se soldent par une telle merveille, je suis curieux de voir ce que nous allons pouvoir tirer de cette entrevue-ci... »