Posté le : 12 jan. 2025 à 16:46:21
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La ministre des affaires étrangères antarienne était heureuse de voir que son homologue se sentait bien après son voyage. Elle appréhendait cette réunion, car elle n'aimait pas parler de la Loduarie. Et en même temps, il y avait nécessité d'établir un dialogue clair avec de potentiels alliés. Personne ne voulait de ce conflit, ni les antariens, ni les loduariens, ni le reste des eurysiens. Bien que ce soit une simple discussion, elle pouvait beaucoup changer.
Les deux ministres marchèrent ainsi à l'intérieur du palais vers la salle dédiée à la rencontre. Le Palais du Consortium était l'un des plus vieux de la ville, arborant une architecture antarienne magnifique. C'était un mélange de style vintage, de la révolution industrielle et de l'époque baroque, un style typique des monuments du pays. Une disposition qui attirait les artistes et architectes apprentis du monde entier et qui ne cessait d'éblouir des milliers de touristes tous les jours. À chaque fois que l'on passait dans ces couloirs, en marchant sur le sol décoré de marbre blanc et bleu turquin qui s'agençait avec les détails du même bleu sur les murs et le plafond, les hôtes de la délégation antarienne étaient fiers de pouvoir accueillir des représentants d'autres pays dans les meilleurs conditions d'hospitalité qui leur était permise. Car au fond, c'est là le cœur de la diplomatie d'Antares: quelque soit la gravité de la situation, amis ou ennemis, tout le monde a le droit au meilleur accueil possible.
Les deux individus se dirigèrent à l'intérieur du Palais du Consortium pour la rencontre, organisée dans un petit salon où deux fauteuils les attendaient. Cette salle se démarquait des autres, les murs et les ornements étant constitués de bois précieux d'Antares, une espèce désormais en voie de disparition et très recherchée sur le marché. Des tapisseries de l'époque pré-républicaine arboraient aussi les murs, ce qui donnait à la salle cette sensation de confort et d'hospitalité digne d'une réception à l'antarienne. Les fauteuils aussi étaient faits du même bois, ainsi qu'un velours bleu sublime et confortable, ni trop mou ni trop ferme. Et pour couronner le tout, une fenêtre ornée de vermeil d'Antares donnant sur les jardins du palais, reflétant le soleil et la culture du pays.
Une fois les deux représentants assis, Clara Malmaison prit la parole affin de proposer un verre à son homologue.
Clara Malmaison, Ministre des Affaires Etrangères: Je vous en prie Monsieur le ministre, prenez place, voudriez vous quelque chose à boire peut être ? Il fait chaud, et nous avons une large sélections de boissons alcoolisées ou non qui pourront certainement vous tenter. Mais bon après tout nous sommes ici pour discuter, et pas d'un sujet léger comme vous le savez.
De ce que nous avons pu comprendre, nous ne sommes pas les seuls à entretenir des rapports compliqués avec la Loduarie Communiste, vous en avez fait aussi bien l'expérience à ce jour que par le passé. Comparé à votre pays, nous n'avons pas de grande expérience vis à vis de la diplomatie loduarienne, qui peut s'avérer certes surprenante ou complexe en certains temps. De là vient notre détresse, si je peux m'y référer de cette manière. Il nous a pas été commun par le passé de voir notre voisin intensifier ses inquiétudes par rapport à notre pays qui n'a pas commis de quelconque atteinte envers lui depuis toujours. Qui plus est, notre difficulté à communiquer avec le régime Lorenziste; ajoutez à cela des temps de réponses aux missives assez longs; nous met dans une position où nous ne savons ce qu'il pourrait advenir du futur de nos frontières, ainsi placés dans une espèce d'obscurité qui nous fait appréhender les événement à venir. Nous avons l'impression de voyager dans l'inconnu, un inconnu plutôt propice à de mauvaises surprises.
Pardonnez moi si je vous conte ce que vous connaissez probablement déjà, mais il est nécessaire que vous compreniez notre position par rapport à ces difficultés. Nous n'avons aucune intention de créer une escalade dans les tensions, nous militons activement pour un établissement d'une paix durable et des relations stables. Mais cette situation semble échapper à notre contrôle et à ces objectifs, d'où votre aide qui nous serait d'une importance considérable.
Je ne veux surtout pas m'éterniser sur notre situation, surtout en cette rencontre si précieuse à nos yeux. Dites moi, monsieur le ministre, comment voyez vous la situation et quels seraient vos objectifs vis à vis d'un établissement d'une diplomatie solide et pacifique entre notre pays et la Loduarie Communiste ?"