« On peut allumer des dizaines de bougies à partir d'une seule sans en abréger la vie. On ne diminue par le bonheur en le partageant »
SOMMAIRE
- Les croyances au Jashuria : généralités
- Le Bouddhisme au Jashuria
- L'Athéisme
- Le Taoisme / Confucianisme / Thanisme
- L’Hindouisme
- Le Christianisme
- Le Judaisme
- L'Islam
Les religions au Jashuria : généralités
La Troisième République du Jashuria est une république parlementaire laïque et la séparation des religions et de l’Etat est consacrée dans la Constitution pour le Nouveau Millénaire. Terre de naissance du Bouddhisme, ou du moins se revendiquant comme telle, le Jashuria est très fier d’être l’héritier de cette religion qui se diffuse désormais en Eurysie. Pourtant, contrairement à ce que l’on pourrait penser, le Bouddhisme ne constitue pas la seule religion dans le pays. Non seulement, l’athéisme reste particulièrement important mais en plus, la religion bouddhiste doit composer avec des religions concurrentes (bien que très largement minoritaires). Le syncrétisme entre culture et religion bouddhiste au Jashuria reste très présent dans la vie quotidienne. Même les plus athées aiment à participer aux fêtes religieuses laïcisées, qui sont autant d’occasions pour se retrouver et échanger autour de bons plats.
Les tensions religieuses au Jashuria ont réussi à être cantonnées dans le cercle interne des religions depuis le XIXe siècle. Pourtant, cette situation a été acquise au prix de dures luttes, le Jashuria ayant une histoire particulièrement tumultueuse en matière de soulèvement de population attisée par les religieux. Les principaux conflits existants sont d’ordre théologique au sein du bouddhisme. Le récente apparition du Bouddhisme tantrique dans le paysage religieux inquiète les autorités locales, qui, malgré le vœu de neutralité de l’Etat, ne peuvent s’empêcher de penser que l’apparition de gourous dans l’espace public risque d’alimenter le retour de sectes que le pays ne veut plus voir revenir. De manière générale, l'Etat n'intervient que lorsque les problèmes deviennent liés à la sécurité des personnes et au trouble à l'ordre public.
Toujours est-il que le Jashuria est une terre où il fait bon vivre pour les athées, les agnostiques et les apostats. Le droit de croire ou de ne pas croire est consacré dans la Constitution et l’Etat veille à ce que les différents clergés ne dictent pas la politique intérieure et extérieure du pays. En échange, l’Etat n’intervient pas dans les affaires religieuses, sauf si un danger est avéré pour la population. Les persécutions religieuses n’ont plus cours depuis le XIXe siècle. Les moines bouddhistes ont rangé depuis longtemps leurs matraques et les gourous de sectes sont étroitement surveillés par l’Etat. Les dernières tensions concernaient les relations entre les chrétiens fortunéens et les Jashuriens d’obédiences bouddhistes du sud du pays. Etant donné que le christianisme n’a pas le vent en poupe depuis au moins un siècle et que le processus d’évangélisation du Jashuria a concrètement échoué, les évangélistes chrétiens ne sont plus en mesure de constituer une menace pour l’ordre public. Le principal problème du Jashuria en matière de religion reste le phénomène des gourous, présent dans le Bouddhisme, qui constitue un véritable souci de santé publique et de sécurité des personnes. Le pays a mis les moyens pour surveiller les dérives sectaires et dispose une cellule renforcée au sein de l’Etat pour quantifier, qualifier et traiter les phénomènes sectaires.
Historiquement, le pays est divisé en trois religions complémentaires dont le dialogue n’est plus à prouver : le Bouddhisme, le Taoïsme et l’Hindouisme. Le pays étant au carrefour de multiples cultures et religions, le Jashuria a été pendant des siècles une terre d’accueil pour les différents courants religieux du Nazum. Si le sud du pays est hindou, c’est bel et bien le nord qui reste ancré dans les croyances taoïstes et thanistes. Le centre du pays, berceau du bouddhisme jashurien, est ce qui fait le lien entre ces deux religions. Il en résulte que même si le Jashuria est une terre où il fait bon être athée, la grille de lecture reste cependant quelque peu biaisée étant donnée la primauté des rites qui imprègnent la population.
Le Jashuria est un pays où les mortels marchent au milieu des immortels. Des milliers d’esprits et de dieux imprègnent l’espace public. Des petites idoles supervisant un carrefour aux grands temples bouddhistes en passant par les forêts où ruminent les esprits de la forêt, chaque parcelle du Jashuria est le sanctuaire d’un esprit ou d’un dieu, auquel il convient de rendre hommage, ou du moins, de présenter ses respects.
La société jashurienne est cependant profondément attachée à la spiritualité, notamment au travers des trois religions principales : le Bouddhisme, le Taoïsme – et ses mouvements connexes – et l’Hindouisme. Cependant, la question de l’athéisme ne se pose pas dans les mêmes termes que dans les sociétés occidentales. Dans le pays où les dieux et les esprits marchent aux côtés des mortels, être athée, agnostique ou apostat n’est pas mal vu car il s’agit moins de croyance que de respect de rites quotidiens qui enchantent le paysage ordinaire du Jashuria. Ainsi, de nombreux athées entretiennent les petits rituels qui permettent la vie en communauté, comme les offrandes aux esprits. La société jashurienne étant de nature tolérante et ne disposant pas de clergés unifiés capables de peser de tout leur poids dans la création d’une orthodoxie religieuse, les mœurs sont plutôt relâchées et les religions prises pour ce qu’elles sont : des croyances qui structurent un rapport au monde.
Il est impossible de comprendre complètement le Jashuria sans plonger dans la compréhensions de ses rites, ses croyances et ses pratiques. Les religions ont un fort impact sur la vie des Jashuriens, bien que dans l’hémisphère sud, la religion ne s’aborde pas de la même manière qu’en Eurysie. Les religions jashuriennes ont des racines profondes et n’ont pas subi comme beaucoup d’autres religions, les outrages du temps, car les traditions écrites sont fermement ancrées dans la pratique religieuse. L’héritage artistique religieux, avec les contributions intellectuelles et philosophiques, ont grandement contribué à la propagation des religions jashuriennes et à l’acculturation des religions extérieures, faisant du Jashuria une terre regorgeant de symboles religieux plus ou moins discrets, qui évoluent et vivent avec les êtres humains.
Les contacts intensifs des religions jashuriennes avec celles du Nazum et plus largement du monde ont grandement contribué à la diffusion de l’hindouisme et du bouddhisme à travers le monde, phénomène qui est pris avec fierté par les Jashuriens. Pour bien des Jashuriens, même les plus athées, les religions sont tellement ancrées dans les modes de vie qu’il est difficile de distinguer ce qui est de l’ordre du religieux de ce qui est de l’ordre de la culture. La religion, bien que l’Etat, lui, soit laïc, constitue l’une des forces les plus vivaces de la société jashurienne. Bien que muselée politiquement, elle influence les modes de vie. Cette richesse religieuse se concrétise dans un adage simple : « Le jour se lève 1000 fois sur Agartha. » … une manière de dire que chaque religion présente au Jashuria annonce le jour d’une manière différente. Terre de syncrétisme, le Jashuria a durant longtemps vu les religions se mélanger. Il n’est pas rare de voir des Hindous prier les tombes de Saints musulmans, de même que de voir des Musulmans faire des offrandes pour la bonne santé à des temples bouddhistes, … ou même de voir des Sikhs participer au Koi Pathong, la fête des Lumières jashuriennes. Il existe un adage au Jashuria qui dit que « Shiva est le Shiva des Taoïstes », une manière élégante de dire que chaque divinité a sa place dans le panthéon des autres fois, pour peu que l’on garde une attitude ouverte et non prosélyte.
Le principal problème du décompte des religions au Jashuria est que la diversité et la richesse de la pensée jashurienne depuis des millénaires fait que les chercheurs ont été obligés de regrouper les divers courants sous des grands ensembles afin de pouvoir les distinguer, mais même-là, les généralités tendent à atténuer la complexité. Les doctrines, les institutions, les grandes traditions, les sectes et les chemins de dévotions sont si variés qu’ils feraient à eux seuls l’objet de bien des thèses. La modernisation du Jashuria depuis le XXe siècle a coïncidé avec un fort exode rural. Cet exode a permis un nouveau brassage culturel, linguistique et religieux dans le pays, ouvrant les portes à de nouveaux cultes … mais aussi à la renaissance de certains, comme le Jaïnisme ou le Védisme, qui étaient tombés en désuétude. Grâce à la modernisation des villes, des communautés aux systèmes de croyances proches, mais disparates, se sont comme qui diraient … découvertes. Et grâce à cette découverte, de nouveaux syncrétismes ont pu avoir lieu.
Il est nécessaire de comprendre qu’au Jashuria, les traditions liées à l’herméneutique et au syncrétisme sont inscrites dans la société jashurienne. Il en résulte que dans le pays, les religions ont non seulement un fort degré de tolérance, mais qu’en plus, elles n’hésitent pas à se transformer et à interagir entre elles. Différentes visions du divin et du salut peuvent coexister en un même espace, et même changer du tout au tout au coin de la rue. On dit d’ailleurs que dans une pièce, si deux Hindouistes discutent, il y a bien trois religions qui débattent. La tolérance religieuse n’est cependant pas l’acceptation de tout et n’importe quoi. A la fin du XIXe siècle, c’est bel et bien l’Etat qui s’est porté garant de la loi et qui a veillé à ce que le prosélytisme n’envahisse pas l’espace public. Qu’il s’agisse des religieux ou des athées, l’Etat assure une même égalité devant la loi et refuse de s’immiscer dans les croyances des Jashuriens, tant que l’ordre public ou la sécurité des gens n’est pas menacée. Ce principe a été acquis au prix d’une lutte longue des institutions jashuriennes contre les représentants des différentes religions et aujourd’hui encore, les institutions jashuriennes font en sorte de s’en tenir aux règles établies par leurs prédécesseurs pour faire en sorte que chaque citoyen soit traité à égalité.