C'était une première pour les Provinces-Unies, dont le gouvernement fédéral, malgré des dissenssions internes au sujet de la doctrine ultra-protectionniste et unilatérle Lofoten First, s'était enthousiasmé pour le congrès initié par la République Fédérale du Novigrad.
Pour plusieurs raisons, ce pays eurysien possédait un statut tout spécial aux yeux du département d'état fédéral des affaires étrangères, spécialement car il était bien l'une des rares nations au sein de ce continent instable et marqué par des régimes autoritaires ou fort éloigné de toute bienveillance à l'égard de leurs population, à trouver grâce et écho auprès du cabinet de la chancellerie Lofotène. Et ce n'était guère surprenant au vu des nombreux points communs et valeurs que partageaient le peuple Lofotène et Novigradien, à savoir la démocratie pour commencer et bien entendu des modèles de société basé sur les libertés fondamentales et le libre-échange.
Certes le commerce mondialisé comportait son lot d'avantages et d’inconvénient, mais sur la balance des bénéfices par rapport aux risques, l'avantage était dans le camp de démocraties libérales.
La deuxième raison, plus terre et à terre, était d'ordre stratégique, avoir un allié de valeur en Eurysie dont les questions sécuritaires et politiques convergeaient était un bien si précieux et rare, qu'il fallait non seulement entretenir mais cultiver cette relations privilégiée que les Lofotens voulaient développer au-delà des plans initiaux élaborés par l'Etat-Major de la nation la plus septentrionale du monde.
Et quel meilleur signe d'engagement et de bonne volonté que l'envoi d'une délégation formée par la fine fleur, certains diront même l'avant-garde de la Chancelière Olfgarson, que l'on surnommait les Loups du Cabinet :
Jean De la Forge, l'indéfectible et loyal Conseiller au Commerce, ami intime de la chancelière, l'un de ses plus fervents partisans, chantre inébranlable du capitalisme, grand ordonnateur de la politique économie libérale. Ses mesures, certaines considérées comme brutales ont permis la multiplication par deux du PIB par habitant, la réduction du chomâge ayant conduit au plein emploi, un niveau inédit depuis les vingts dernières années.
Magdalena Armstrong, la Général de Division d'Infanterie, membre de l'état-major, aide de camp du Sky-Marshall, Trygve Røyneland, dont on soupçonne fortement l'influence dans les décisions stratégiques. Son nom a été plusieurs fois associé aux grandes opérations d'envergure qui ont eu lieu dernièrement. Femme de poigne au caractère bien trempé, elle est le visage "humain" de l'armée, en tant que porte-parole officiel du Département d'Etat Fédéral à la Défense. Son parcours exemplaire au sein de l'armée en a fait une figure très populaire aux yeux de l'opinion publique, notamment parce qu'elle a vécu dans un milieu défavorisé, orpheline très tôt, issue de l'immigration, elle a gravit les échelons à la seule force de ses compétences et de ses talents.
Et enfin
Markus Finnigan vient compléter ce trio, l'emblématique Chief Officer du FSD n'est plus à présenter, il est à l'origine de la plupart des opérations et interventions du Lofoten à l'étranger. On lui doit les interventions à Kotios, en Damanie, et plus récemment à Jadis. Véritable éminence grise, pragmatique, patient, froid et calculateur, il est l'exemple même du serviteur de l'état, œuvrant dans l'ombre pour les intérêts du pays, au sens politique très développé, indépendamment du pouvoir politique en place. Une capacité d'adaptation qui lui a valu d'obtenir la confiance de nombreux gouvernements successifs, de tout bord. Ses manœuvres en coulisses se heurtaient d'ailleurs assez régulièrement aux ambitions et au plans alambiqués de l'armée fédérale, toujours plus prompte et encline à des opérations musclées et à agir frontalement, tandis que Finnigan, plus subtil, préférait largement parvenir à ses fins par des moyens détournés en évitant tant que possible la confrontation directe. Il est l'un des premiers à avoir anticipé et alerté sur les menaces impérialistes pharoises et leur main mise sur les pays "fragiles" et "influençables" d'Eurysie. La honteuse annexion d'Albigärk lui avait donné raison.
C'est lui par ailleurs qui avait convaincu la Chancelière de soumettre Jadis à un embargo non officiel pour faire plier l'Empire Listonien lors de la crise segrenaise.
Toujours est il que ce Triumvirat aux positions bien affirmées, découvrit non sans une certaine forme d'éblouissement la Forteresse de Leopold de la capitale novigradienne. Un bâtiment plein de majesté, qui mériterait davantage l'appellation Palais par ailleurs que celle de Forteresse, tant l'ouvrage défensif avait été modifié au fil des siècles et des avancées techniques.Son architecture, très différente de ce que l'on pouvait rencontrer dans le nord de l'Aleucie, semblait évoquer assez étrangement les anciens temples et maisons de bois dédiées aux anciens cultes des dieux nordiques. Mais cela n'était pas si insensé que cela car après tout, les Lofotens étaient des descendants de Maktois, eux mêmes issus des premiers peuples eurysiens. Il y a plus de 1000 ans, il est fort à parier que leurs ancêtres communs commerçaient déjà entre eux. Cette pensée effleura Markus Finnigan, et il s'en amusa.
Comme à son habitude, il demeura silencieux, pensif, toujours en retrait. Il aimait observer les réactions et interactions entre les gens, faire des déductions, et élaborer des stratégies d'approche différenciées lorsqu'il estimait avoir réuni assez d'informations sur ses interlocuteurs.
Aussi le Triumvirat s'était accordé pour que M. Jean de La Forge, d'un naturel affable, et pus facilement abordable, soit la voix officielle de la délégation Lofotène.
D'ailleurs tous saluèrent les officiels de Novigrad, remerciant chaleureusement leurs hôtes pour leur accueil, ainsi que les diplomates invités qui étaient déjà là. Et notamment la délégation alguarenaise, du continent voisin du leur, avec lesquels ils entretenaient de très bon rapports commerciaux, et auprès desquels ils s'étaient rapprochés au sein de la Ligue Méridionale, suite à la fermeture du Détroit du Pharot, qui avait mis à mal les lignes maritimes des Provinces-Unies, et conduit à une déportation des flux commerciaux vers les noeuds et hubs de Paltoterra et plus généralement vers les Mers de l'hémisphère - sud.
M. Jean de la Forge soumis également les désidératas des Provinces-Unies :
Provinces-Unies du Lofoten a écrit :Notre nation, les Provinces-Unies du Lofoten, et son peuple, par la voix du gouvernement fédéral démocratiquement élu représenté par l'honorable Chancelière Fédérale Mme Sigrid Olfgarson, se félicite de l'ouverture du Congrès de Novigrad et de la volonté des pays unis par des valeurs de prospérité commune à oeuvrer et travailler ensemble à l'édification d'un monde meilleur. Ainsi, voici les points que le Lofoten souhaiterait ardemment développer au sein de ce congrès :
1. La promotion du libre-échange et du commerce, par la simplification des formalités administratives et l'abaissement des tarifs douaniers.
2. De fait, les pays qui s'engageraient dans une telle union promettraient de privilégier les appels d'offres de leurs partenaires, en ouvrant leurs marchés publics à une saine et profitable libre concurrence. Liés par les intérêts économiques réciproques, cela nous empêchera d'entre en conflit les uns contre les autres.
3. Le respect des libertés fondamentales sont une condition sin equa none à l'établissement d'une prospérité stable, aussi les notions de démocratie, de liberté d'entreprendre, de respect du droit du travail et de la dignité humaine, devront être un socle de valeurs communes. Nous entendons ici dans le sens strict du terme
et non au sens dévoyé de l'égalité imposée par la coercition comme dans ces pays soit-disant libertaires, que l'on devrait au contraire qualifier de liberticides.
4. La sécurité est l'autre pilier fondamental des points 1, 2 et 3. Sans elle, c'est le chaos, sans elle, c'est la brutalité francisquienne, c'est le capharnaüm kah-tanais, c'est le banditisme pharois, c'est l'agressivité listonienne . Aussi la mise en commun de moyens et de dispositifs pour sécuriser et contrevenir aux opérations de déstabilisation ou d'entrave au libre commerce est essentielle. Une force de dissuasion, une force de frappe telle que même les plus puissantes armées ou marines de ce monde réfléchiront à 2 fois avant de s'attaquer à un convoi ou menacer nos positions.Message secretInformation secrète réservée aux personnes autorisées