Posté le : 25 août 2024 à 11:26:23
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Les estampes jashuriennes : l’art du nord
Les Jashuriens du nord maîtrisent depuis des siècles l’art de l’estampe. Art développé grâce à la présence de nombreuses forêts aux essences de bois variées, l’art de l’estampe a été, grâce à la proximité avec le Fujiwa et le Negara Strana, l’un des fleurons de l’art jashurien durant le XVIIe siècle. Les estampes jashuriennes, ou gravures sur bois, ont connu une popularité grandissante durant cette période et sont devenues des images populaires bon marché requérant un savoir-faire particulier, mais qui s’est vite diffusé le long de la baie d’Azur.
D’un point de vue philosophie, les estampes jashuriennes sont issues des réflexions permanentes des moines et des lettrés sur le caractère évanescent du monde qui nous entour et de la vie en général. A cette mélancolie causée par la réflexion sur l’impermanence s’est ajoutée la volonté de fixer en image ce caractère flottant et impermanent. Les estampes sont nées de deux besoins au cours du XVIIe siècle au Jashuria : celui de capturer un instant du monde éphémère et celui, plus pragmatique, de diffuser de l’information des quartiers de divertissement.
Cette alliance improbable entre une réflexion posée sur l’impermanence et les festivités des quartiers des plaisirs du nord du Jashuria va donner lieu à l’un des plus importants mouvements artistiques populaire de l’époque : l’art de l’estampe. L’estampe jashurienne est une technique de xylographie – de la gravure sur bois en relief. Elle est à l’époque un procédé connu et ancien, utilisé dans la copie des registres et des livres bouddhistes. Délaissée par les peintres et par les commanditaires d’œuvre, la xylographie est restée pendant longtemps lettre morte dans les milieux artistiques jusqu’à ce qu’elle soit redécouverte au XVIIe siècle et utilisée à des fins non religieuses et non administratives.
La xylographie est un processus en quatre étapes qui fait appel à de nombreux acteurs : contrairement à la peinture, il s’agit d’une œuvre collective. Tout d’abord, le processus de conception fait appel à un dessinateur, qui va tracer sur une feuille de papier mince un dessin au trait noir. La minceur du papier est nécessaire dans le processus de fabrication et elle s’explique aussi par la cherté du papier à l’épouqe. Sur ce même papier, le dessinateur applique des symboles définissant les couleurs à appliquer sur la surface de l’estampe. Ce n’est que lorsque l’aquarelle se popularise et se démocratique les dessinateurs utiliseront directement de l’aquarelle pour symboliser la couleur plutôt qu’une codification sanskrite.
Le dessin est par la suite donné à un sculpteur sur bois, qui va utiliser un bois par couleur, parmi un choix d’essences variées. Il passe alors une large brosse pour faire apparaitre le dessin sur la plaque de bois et sculpte par transparence dans du cerisier. La planche ainsi décalquée était sculptée au ciseau à bois et au maillet, pour laisser apparaître le dessin en relief. Si les premières planches artistiques étaient monochromes, elles se complexifient rapidement avec l’apparition de la couleur, qui nécessite alors la sculpture d’une planche par couleur. Une fois la planche sculptée et encrée, celle-ci est appliquée sur un papier de plus ou moins grande qualité et pressée à la manière d’une imprimerie pour que le dessin apparaisse. Un imprimeur supervise le processus, dans le cas de couleurs, agence les blocs de sorte à respecter la charte colorimétrique du dessin. Ainsi, il devient aisé de reproduire rapidement de nombreuses affiches à distribuer dans les quartiers de divertissement. Initialement, les estampes étaient exclusivement imprimées à l’encre noire et totalement monochromes. Ce n’est qu’avec l’apparition des techniques polychromes que le procédé se complexifie et gagne en richesse pour gagner les milieux artistiques.
Bien que la production d’estampes ait été un processus rapide et apparemment mécanique, elle a culminé dans des teintes riches qui rappellent des peintures méticuleusement colorées à la main. Des rouges éclatants, des bleus et des verts vifs, et même des noirs sombres, sont présents dans les gravures sur bois les plus célèbres, qui nous sont parvenues à ce jour. Bien que la plupart des artistes qui travaillent avec le papier cherchent à atteindre un sens réaliste de la perspective, ceux qui se spécialisent dans la gravure sur bois se soucient moins de la profondeur et de la dimensionnalité. Au lieu de cela, ils ont favorisé les formes fortes, les conceptions graphiques et les lignes audacieuses.