07/07/2016
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🎭 [CULTURE] Les produits culturels du Jashuria

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Les produits culturels du Jashuria

« Et puis quoi, qu’importe la culture ? Quand il a Ă©crit Hamlet, MoliĂšre avait-il lu Rostand ? Non. »

SOMMAIRE

  • Les MĂ©ditations Ă  l’Ombre des Cerisiers : le manuel de jurisprudence sous l’empire Yahudharma
  • Flower on the Trails
  • PrĂ©sence
  • Le cinĂ©ma populaire jashurien : Jollywood
  • Les estampes jashuriennes : l’art du nord
  • L’Arthasastra : le traitĂ© jashurien sur la guerre et la gouvernance
  • Le Rāmāyaáč‡a : les chants fondateurs de l’Hindouisme jashurien
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Les MĂ©ditations Ă  l’Ombre des Cerisiers : le manuel de jurisprudence sous l’empire Yahudharma

Auteur : L’auteur des MĂ©ditations Ă  l’Ombre des Cerisiers est le dĂ©nommĂ© Sarong Li Sho (1243-1293. Juge de la cour impĂ©riale du Dieu-Soleil sous l’empire Yahudharma au XIIIe siĂšcle, il est plus connu sous son nom de plume de Wen Lihotang – le rossignol chantant sous le soleil d’étĂ© -.

CatĂ©gorie : Les MĂ©ditations Ă  l’Ombre des Cerisiers rentrent dans la catĂ©gorie des essais, bien que ses textes aient servi aux magistrats jashuriens comme livre de philosophie pendant des siĂšcles.

Editions : Les MĂ©ditations Ă  l’Ombre des Cerisiers sont rĂ©guliĂšrement republiĂ©es, aussi les maisons d’éditions se sont succĂ©dĂ©es au fil du temps.

Date de publication : XIIIe siĂšcle. Il s’agit d’un des ouvrages judiciaires qui a le mieux traversĂ© le temps dans le Nazum.

Traduit dans d’autres langues : Si le manuel de jurisprudence sous l’empire Yahudharma est trĂšs prisĂ© dans la PĂ©ninsule, il n’a Ă©tĂ© diffusĂ© dans le monde que dans les annĂ©es 20, suite Ă  sa redĂ©couverte par des chercheurs aleuciens, spĂ©cialisĂ©s dans les Ă©tudes littĂ©raires nazumĂ©ennes. Il fait dĂ©sormais parti des ouvrages les plus Ă©tudiĂ©s par les Ă©tudiants en sociologie, littĂ©rature et droit qui s’intĂ©ressent Ă  la philosophie jashurienne.

Aspect de l’ouvrage : Les MĂ©ditations Ă  l’Ombre des Cerisiers forment un manuel de 300 pages en format roman (A5 : 15 x 21 cm). Au fil des rééditions, les prĂ©faces et les postfaces sont devenues presque aussi volumineuses que le livre de base et chaque version comporte ses nouveaux lots de commentaires, d’interprĂ©tations, 
 si bien qu’il est difficile d’en trouver une version totalement purgĂ©e de ses commentaires.

RĂ©sumĂ© de l’ouvrage : Les MĂ©ditations Ă  l’Ombre des Cerisiers constituent un manuel de jurisprudence de rĂ©fĂ©rence pour tous les magistrats jashuriens. Ecrit au XIIIe siĂšcle par un magistrat de l’empire Yahudharma sous l’ordre du Dieu-Soleil, ce manuel est une compilation de plus de 200 affaires rĂ©solues par divers magistrats en fonction sur une pĂ©riode de 30 ans. L’auteur, fin connaisseur de la justice yahudharma, a arpentĂ© les terres de l’empire pendant des annĂ©es et recensĂ© les cas les plus insolubles rĂ©solus avec brio par des juges zĂ©lĂ©s et diligents. Le livre fut prĂ©sentĂ© au Dieu-Soleil et reçut son approbation pour une publication de grande ampleur. Son contenu a ceci de particulier qu’il rĂ©vĂšle la maniĂšre de penser des administrateurs et des magistrats de l’époque. Loin de s’arrĂȘter Ă  la plus pure application des lois et des peines, les juges du XIIIe siĂšcle s’appliquaient Ă  trouver des mĂ©thodes ingĂ©nieuses pour dĂ©mĂȘler le vrai du faux dans des affaires complexes. Les mĂ©thodes d’accĂšs Ă  la vĂ©ritĂ©, qui amenĂšrent plus tard Ă  la formalisation des mĂ©thodes d’investigation, sont ici condensĂ©es sous la forme de petits rĂ©cits oĂč les magistrats font preuve d’astuce et de sagacitĂ©, dans des territoires souvent en proie aux troubles. Les affaires traitĂ©es font preuves d'une certaine vĂ©racitĂ© et si certaines rĂ©solutions peuvent apparaĂźtre aujourd'hui Ă©tranges aux yeux des observateurs contemporaines (notamment dans les chĂątiments rĂ©servĂ©s aux coupables), le lecteur doit se replacer dans le contexte de l'Ă©poque, bien plus violent qu'aujourd'hui. Outre ses passages parfois cocasses et ses situations piquantes, les MĂ©ditations Ă  l'Ombre des Cerisiers offrent un regard sur le vif d'une sociĂ©tĂ© nazumĂ©enne Ă  la recherche de la meilleure maniĂšre de dĂ©partager la victime de l'agresseur, le vrai du faux et le licite de l'illicite. L'ouvrage est encore aujourd'hui utilisĂ© la premiĂšre annĂ©e du cycle d'Ă©tudes universitaires en droit car une partie de la philosophie de la justice jashurienne dĂ©coule de ce livre, qui a grandement inspirĂ© le lĂ©gislateur.
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Flower on the Trails


Titre de la chanson : Flower on the Trails

Nom de l’artiste ou du groupe : Chant traditionnel jashurien interprĂ©tĂ© par l’artiste Yui Wanyu du groupe YU.

Lien vers la chanson :
Commentaire : Cette rĂ©interprĂ©tation de la chanson traditionnelle Flowers on the Trails par Yui Wanyu s’inscrit dans le cadre de son nouvel album, prĂ©sentĂ© lors du festival Leokh Saigon Ă  Macao, le port listonien au Nazum. Cette chanson, trĂšs connue des Jashuriens se voit rĂ©interprĂ©tĂ©e par l’une des artistes les plus en vue de la scĂšne de la J-pop jashurienne, qui entame sa mue de « jeune groupe de musique » vers celui de « groupe de musique parfaitement Ă©tabli ». A l’occasion de son nouvel album de musique, qui prĂ©sente les productions les plus riches et les plus matures de YU, Yui Wanyu a tenu Ă  convaincre son public par la rĂ©interprĂ©tation d’une trĂšs vieille chanson jashurienne datant de l’époque de la Bataille des Rails, lors de la fragmentation du pays durant la premiĂšre moitiĂ© du XXe siĂšcle.

La Bataille des Rails est un Ă©pisode tragique de l’histoire jashurienne, oĂč lors de l’effondrement de la PremiĂšre RĂ©publique, le Jashuria s’est retrouvĂ© morcelĂ© en des dizaines de territoires commandĂ©s par des seigneurs de guerre et notamment le Ruban Ecarlate. Lors de cette pĂ©riode tragique, les combats les plus meurtriers eurent lieu sur les chemins de fer, les infrastructures les plus cruciales du Jashuria, oĂč des milliers de civils et militaires pĂ©rirent, les premiers fuyant les combats, les autres tentant de gagner du terrain.

Flowers on the Trails se veut le reflet tragique de ces vies brisĂ©es par la guerre, Ă©parpillĂ©es aux quatre vents, cherchant un havre de paix au bout des chemins de fer. ChantĂ©e pour la premiĂšre fois par Sundit Nitaya peu aprĂšs l’établissement de la Seconde RĂ©publique du Jashuria, Flowers on the Trails se veut le cri dĂ©sespĂ©rĂ© d’une gĂ©nĂ©ration sacrifiĂ©e sur l’autel de la violence, mais qui, malgrĂ© toutes les tragĂ©dies, croit en un avenir meilleur. RĂ©interprĂ©tĂ©e avec un nouveau chƓur de l’école de musique d’Agartha et de nouveaux instruments orchestrĂ©s par Nit Kanjanapas, Yui Wanyu signe ici une performance digne de s’inscrire dans la mĂ©moire jashurienne et de rappeler aux nations du monde le prix de la violence et des souffrances sur les innocents.

La rĂ©interprĂ©tation de Flower on the Trails a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e lors du concours international de la chanson de Kaeviskborg en 2005. Elle n’a pas eu le succĂšs escomptĂ©, mais a su attirer l’attention du public avec quelques voix.
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Présence


Titre de la chanson : Présence

Nom de l’artiste ou du groupe : Naami Jaswarapan

Lien vers la chanson :

Commentaire : Figure bien connue de l’internet et popularisĂ©e lors du grand festival de Leokh Saigon de 2000, Naami Jaswarapan revient aujourd’hui sur scĂšne avec son nouvel album « PrĂ©sence », dans lequel elle revient sur ses amours passĂ©s et sur la nĂ©cessitĂ© de se tenir aux cĂŽtĂ©s de l’ĂȘtre aimĂ© dans les moments les plus durs. Naami Jaswarapan joue cette fois-ci en duo avec l’artiste Lavyrien Naoto Hakeshima, avec qui elle partage sa vie depuis l’an 2000.

PrĂ©sence n’a malheureusement pas eu le succĂšs escomptĂ© lors du festival de Corjuana en 2004. Elle a cependant reçu un bon petit succĂšs critique sur la scĂšne nationale oĂč elle s’est classĂ©e Ă  la derniĂšre place du top 10 des 100 chansons les plus populaires du Jashuria en 2004. L’artiste a assurĂ© vouloir poursuivre l’écriture de ce type de chansons en multipliant les collaborations avec des artistes du continent nazumi, notamment par le biais des possibilitĂ©s offertes par les plateformes numĂ©riques internet qui commencent Ă  attirer un public grandissant.

La musique a Ă©tĂ© de nouveau jouĂ©e Ă  l'occasion des fĂȘtes de fin d'annĂ©e Ă  Azur, oĂč des milliers de personnes s'Ă©taient rassemblĂ©es pour les cĂ©lĂ©brations de la nouvelle annĂ©e jashurienne de 2005. Naami Jaswarapan, malgrĂ© le petit succĂšs de son nouvel album, n'est cependant pas parvenue en tĂȘte des ventes, mais ses chansons restent apprĂ©ciĂ©es au Jashuria pour leur originalitĂ© et sa recherche lyrique. L'artiste a confiĂ© Ă  Mandala News travailler actuellement Ă  la crĂ©ation d'un label spĂ©cialisĂ© sur la dĂ©couverte de jeunes talents sur internet par le biais de concours de covers de chansons cĂ©lĂšbres.
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Le cinéma populaire jashurien : Jollywood


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L’élaboration progressive d’une industrie jashurienne du cinĂ©ma au cours de la seconde moitiĂ© du XXe siĂšcle doit beaucoup Ă  sa confrontation avec l’étranger et plus particuliĂšrement avec les Hollywood aleuciens. Pourtant le Jashuria impose trĂšs rapidement sa singularitĂ© au sein du paysage cinĂ©matographique, grĂące Ă  ses nombreux atouts et particularitĂ©s, tant dans la rĂ©alisation que la production ou les thĂšmes traitĂ©s. DĂ©tailler les phases clĂ©s de cette confrontation d’hier Ă  aujourd’hui permet de mieux comprendre pourquoi et comment le cinĂ©ma jashurien actuel s’imprĂšgne des Hollywood de tous les pays pour finalement leur rĂ©sister et tracer sa propre route. Les Ă©volutions de la filiĂšre cinĂ©matographique jashurien s’inspirent directement du modĂšle hollywoodien prĂ©sent dans de nombreux points du globe, mais elles se font au service d’un cinĂ©ma qui cherche Ă  affirmer son autonomie, Ă  maintenir ses particularismes, et dĂ©sormais Ă  s’exporter. Certes, depuis les annĂ©es 1990, le cinĂ©ma mondial connaĂźt une intensification de la mondialisation, des Ă©volutions technologiques et de la concentration des activitĂ©s en marche depuis la fin du XIXe siĂšcle, pourtant, dans le cas jashurien, ces principes jouent en faveur d’une affirmation de soi, sur les scĂšnes nationale et internationale, et contribuent par lĂ  mĂȘme au pluralisme culturel.

Le cinĂ©ma jashurien des origines est avant tout marquĂ© par sa proximitĂ©, voire sa dĂ©pendance avec le cinĂ©ma traditionnel de Fortuna. Les premiĂšres camĂ©ras et les premiers longs mĂ©trages sur le Jashuria sont avant tout des regards de FortunĂ©ens sur le pays et il faudra attendre le milieu des annĂ©es 30 et la rĂ©unification du pays pour que les premiers rĂ©alisateurs jashuriens parviennent Ă  monter leurs propres Ă©quipes de tournage et bĂ©nĂ©ficient des fonds nĂ©cessaires de la part de l’Etat pour la rĂ©alisation des premiers documentaires sur un pays en pleine Ă©bullition. Bien que le Jashuria se soit lancĂ© dans cette aventure cinĂ©matographique, le pays a accusĂ© un retard dans le domaine technique, comme dans le nombre de films produits – sans parler de leur rĂ©ception Ă  l’international. L’environnement technique du cinĂ©ma jashurien des origines reste extrĂȘmement pauvre Ă  ses dĂ©buts. Qu’il s’agisse de la main d’Ɠuvre qualifiĂ©, des scĂ©naristes, des techniciens ou des rĂ©alisateurs, tout manque au Jashuria Ă  ses dĂ©buts, mis Ă  part ses splendides dĂ©cors naturels, qui alors, fascinent les FortunĂ©ens. Pendant de nombreuses annĂ©es, c’est bien le film Ă©tranger qui aura ses lettres de noblesse au Jashuria dans les rares salles de cinĂ©ma disponibles. Il faut reconnaĂźtre que dans les annĂ©es 20, c’est bien 80% des films montrĂ©s en salle qui sont Ă©trangers.

DĂšs le dĂ©part, le cinĂ©ma jashurien s’inspire des Hollywood aleuciens, qui dominent dĂ©jĂ  le marchĂ© mondial du cinĂ©ma, pour ce qui concerne le mode d’organisation de la filiĂšre cinĂ©matographique et la mise en place d’un star-systĂšme, aussi bien que les thĂšmes de prĂ©dilection abordĂ©s dans les films. NĂ©anmoins, le Jashuria se dĂ©marque rapidement du systĂšme hollywoodien en adaptant la plupart de ses principes Ă  son propre contexte Ă©conomique, politique et socioculturel. Le systĂšme des Hollywood aleucien donne la part belle aux grands studios de production et d’exploitation, avec des techniciens qualifiĂ©s, mais surtout, une organisation savamment orchestrĂ©e de la distribution des films, des contrats d’acteurs et de la mĂ©diatisation des films. C’est avant tout la crĂ©ation d’un rĂ©seau de distribution international et de contrĂŽle de l’exploitation qui se met en place et qui se met Ă  faire Ă©cole au Jashuria, lors que le pays commence Ă  se doter de ses propres structures de production et d’exploitation.

Il faut attendre la percĂ©e des producteurs indĂ©pendants, appuyĂ©s par des syndicats, pour que les systĂšmes pyramidaux des Hollywood commencent Ă  se dĂ©sagrĂ©ger et que les acteurs et les rĂ©alisateurs acquiĂšrent leur autonomie vis-Ă -vis des grandes structures. Entre les « Yes-Men » et la rationalisation Ă  outrance de la rĂ©alisation cinĂ©matographique, c’est tout un marchĂ© de masse qui se met en place, sans pour autant tomber dans l’automatisation, car la rĂ©alisation et la production d’un film requiert des spĂ©cialistes et ne peut se dĂ©cliner comme la production d’une voiture.

Les dĂ©buts du cinĂ©ma jashurien sont assez diffĂ©rents du modĂšle aleucien. En l’absence de grandes structures de production capables de transformer un scĂ©nario préétabli en production filmique, les Jashuriens doivent composer avec des entreprises plus petites et spĂ©cialisĂ©es. Le scĂ©nario n’est gĂ©nĂ©ralement pas livrĂ© prĂȘt Ă  ĂȘtre filmĂ©, mais directement adaptĂ©, transformĂ© et conçu sur le terrain. Si quelques personnalitĂ©s majeures du pays parviennent Ă  organiser des studios de taille modeste, elles ne contrĂŽlent pas l’entiĂšretĂ© de la filiĂšre et se retrouvent trĂšs vite dĂ©passĂ©es par la puissance de frappe des productions aleuciennes. Les structures locales parviennent nĂ©anmoins Ă  s’imposer sur la scĂšne nationale, grĂące Ă  une structuration plus forte que les petites entreprises spĂ©cialisĂ©es et sujettes Ă  un fort taux d’échecs, les films rĂ©alisĂ©s pouvant se retrouver sans distributeur du jour au lendemain.

L'industrie du cinĂ©ma jashurien est partie sur des bases peu stables. HĂ©ritiĂšre du cinĂ©ma fortunĂ©en et grandement influencĂ©e par le cinĂ©ma aleucien, le cinĂ©ma jashurien a peinĂ© pour sortir de son anonymat Ă  ses dĂ©buts. L'environnement technique au dĂ©but du cinĂ©ma jashurien n'est pas Ă  proprement parler trĂšs reluisant. Bien que les techniciens du cinĂ©ma soient prĂ©sents, ceux-ci travaillaient principalement pour les productions fortunĂ©ennes. Difficile dans ces conditions de crĂ©er l'appel d'air nĂ©cessaire Ă  la crĂ©ation de studios jashuriens. De mĂȘme, l'absence de production locale en terme de matĂ©riel rendait difficile la constitution de lieux de tournage et d'Ă©quipes Ă©quipĂ©es avec du matĂ©riel dernier cri. Faute de matĂ©riel dernier cri, les Jashuriens Ă©taient obligĂ©s de se tourner vers du matĂ©riel importĂ© Ă  vil prix et Ă  des locations couteuses.

C’est en 1930 que la Jashurian Film Company, créée par Rajmani Dahapali, voit le jour. Compagnie privĂ©e dotĂ©e de fonds consĂ©quents, notamment par le biais de son fondateur, la Jashurian Film Company se dote de son propre rĂ©seau de salles et commence Ă  structurer les relations de travail entre les acteurs, les producteurs, les rĂ©alisateurs et de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, toute l’industrie filmique. Des personnalitĂ©s publiques, qui devinrent plus tard les pionniers du cinĂ©ma jashurien standardisĂ©, comme Anuraag Gharapure, Saahir Jaasim ou encore Nattasit Vilailuck, profitĂšrent de l’appel d’air créé par la Jashurian Film Company pour monter leurs propres studios et rĂ©seaux de distribution, aprĂšs de longues annĂ©es passĂ©es dans les industries cinĂ©matographiques aleuciennes. En structurant progressivement la filiĂšre cinĂ©ma, de la rĂ©alisation Ă  la distribution en passant par la production, ces pionniers donnĂšrent aussi naissance Ă  toute une gamme d’acteurs qui devinrent des Ă©toiles montantes et des cĂ©lĂ©britĂ©s bien connues au Jashuria.

Dans un pays empreint d’Hindouisme, le star-system promu par le cinĂ©ma s’ancre particuliĂšrement bien. En effet, l’Hindouisme jashurien valorisant les incarnations divines et les illusions, les cĂ©lĂ©britĂ©s jashuriennes ont Ă©tĂ© considĂ©rĂ©es comme les supports parfaits d’une publicitĂ© continue autour de leur image. Le terreau culturel et cultuel jashurien favorise largement le star-system et ses Ă -cĂŽtĂ©s, gĂ©nĂ©rant dĂšs l’industrialisation du cinĂ©ma jashurien une publicitĂ© continue et des revenus permettant de dĂ©velopper de nouveaux domaines.

Le cinĂ©ma jashurien, bien que nĂ© d’interventions extĂ©rieures Ă  tous les niveaux des filiĂšres cinĂ©matographiques, commence Ă  prendre son indĂ©pendance dans les annĂ©es 40, au moment oĂč le modĂšle des majors aleuciennes bat son plein. Suivant de prĂšs les Ă©volutions du milieu du cinĂ©ma aleucien, oĂč beaucoup de cinĂ©astes et acteurs jashuriens sont formĂ©s, la filiĂšre finit par consolider ses propres rĂ©seaux et profite largement de la dĂ©mocratisation de la tĂ©lĂ©vision pour asseoir une certaine indĂ©pendance. Les Jashuriens, conscients de leurs propres ressources, prennent trĂšs vite la pleine mesure des problĂ©matiques liĂ©es au cinĂ©ma parlant. Dans un pays oĂč la multiplicitĂ© des langues parlĂ©es avait Ă©tĂ© rĂ©glĂ©e par l’imposition du Jashurien comme langue standard, l’avĂšnement du cinĂ©ma parlant a permis la prĂ©servation et la diffusion de nombreuses langues locales, notamment via le cinĂ©ma documentaire. L’introduction de la musique et de la danse avait jusqu’à prĂ©sent permis de rapprocher les individus par une certaine homogĂ©nĂ©itĂ© esthĂ©tique, mais l’avĂšnement du cinĂ©ma parlant a rebattu les cartes. C’est en tout Ă©tat de cause le Jashurien, langue standardisĂ©e, qui finit par s’imposer sur le marchĂ© du cinĂ©ma parlant national, mais il ne faut pas sous-estimer l’importance qu’ont revĂȘtu les danses et les musiques Ă  l’époque pour permettre une plus large diffusion Ă  des publics qui ne parlaient pas nĂ©cessairement la mĂȘme langue.

C’est dans les annĂ©es 60 que la production cinĂ©matographique jashurienne parvient Ă  s’extraire de sa forte dĂ©pendance historique aux compagnies aleuciennes. Fort de ses succĂšs sur la scĂšne nationale et disposant d’un vivier de spectateurs capables de soutenir l’industrie, les cinĂ©astes et producteurs jashuriens finissent par ne plus avoir besoin du soutien des firmes aleuciennes pour gĂ©nĂ©rer leurs propres films et n’importent plus que du matĂ©riel.

La croissance du cinĂ©ma jashurien, bien qu’impactĂ©e par la problĂ©matique du matĂ©riel, de la structuration prudente et la barriĂšre des langues, reste constante dans les annĂ©es qui vont suivre et conduire le cinĂ©ma jashurien Ă  affirmer son indĂ©pendance, Ă  la fois Ă©conomique et culturelle. De plus en plus familiarisĂ©s avec le cinĂ©ma, les spectateurs deviennent plus exigeants quant au fond et Ă  la forme des films qu’ils souhaitent regarder. Ils sont Ă  la recherche de thĂšmes ancrĂ©s dans la culture et les traditions locales.

Le marchĂ© du cinĂ©ma jashurien se doit, dans les annĂ©es 60, de rĂ©pondre aux attentes parfois contradictoires d’un public variĂ© : des films Ă  la fois modernes, parlant du monde globalisĂ© qui vient progressivement au contact du Jashuria, mais aussi ancrĂ©s dans les traditions locales. Difficile dans cette situation, d’établir une synthĂšse idĂ©ale avec des films Ă©trangers. La crĂ©ativitĂ© locale, alliĂ©e Ă  une industrie de mieux en mieux structurĂ©e, permet aux Jashuriens de relever le dĂ©fi d’une scĂšne cinĂ©matographique indĂ©pendante. De nouveaux producteurs indĂ©pendants prennent donc le pas sur les studios, mais doivent continuer Ă  fournir des films populaires auprĂšs du plus grand nombre et doivent alors opĂ©rer des compromis entre leurs standards esthĂ©tiques et les exigences du box-office. Ils souhaitent se distinguer des formules Ă©tablies par les studios dans les annĂ©es 1920 Ă  1940, pourtant paradoxalement, ce sont eux qui mettent au point les films masala, mĂ©lange d’épices, formule par excellence puisqu’il s’agit de fournir au public du divertissement total, en lui offrant Ă  la fois de la danse, des chansons, du drame, de la comĂ©die, de l’action et du romantisme.

Rapidement, c’est la rĂ©gion des perles qui s’impose comme le bassin principal du cinĂ©ma jashurien. Plusieurs pĂŽles de production apparaissent autour d’Agartha et, bien que d’autres studios apparaissent Ă  Azur au mĂȘme moment, c’est bel et bien Agartha qui sera dans les dĂ©cennies suivantes le fer-de-lance de l’essor du Jollywood. La compĂ©tition des villes du bassin des Perles finit par ĂȘtre perçue par l’Etat jashurien comme un moyen d’unir une nation disparate sur le plan ethnique et d’utiliser le cinĂ©ma pour promouvoir le Jashurien sur le plan national.

DispersĂ©e sur le bassin des Perles, la production cinĂ©matographique jashurienne du sud entre doit aussi entrer en concurrence avec les municipalitĂ©s d’Agartha et d’Azur, qui disposent de leurs pĂŽles propres. Mais rapidement, c’est Agartha qui va s’imposer, de par son dynamisme Ă©conomique et industriel qui permet Ă  la mĂ©galopole de rester en tĂȘte. La production cinĂ©matographique, bien que dispersĂ©e sur le bassin des Perles, permet Ă  des pĂŽles rĂ©gionaux de se structurer et de gagner en importance. La proximitĂ© gĂ©ographique des diffĂ©rents studios, alliĂ©s Ă  la production de plus en plus rapide de matĂ©riel de cinĂ©ma permet l’essor du cinĂ©ma jashurien d’Agartha. En effet, les studios du Jollywood en train de s’affirmer dans les annĂ©es 60 offrent tout Ă  la fois des Ă©quipements, des techniques et un professionnalisme aux Ă©quipes de tournage, combinaison qu’on ne retrouve pas forcĂ©ment ailleurs. Et cette efficacitĂ© attire les meilleurs Ă©lĂ©ments des autres pĂŽles de production, qui souhaitent faire carriĂšre. Petit Ă  petit, on en vient Ă  parler des Jollywood et non d’un seul Jollywood, tant la compĂ©tition entre les diffĂ©rentes industries cinĂ©matographiques autour du bassin des perles est fĂ©roce.

Rapidement le cinĂ©ma jashurien doit faire face Ă  l’entrĂ©e du pays dans les marchĂ©s globalisĂ©s et Ă  la forte pression des studios aleuciens, dĂ©sireux de s’imposer sur le marchĂ© national. Il devient de plus en plus compliquĂ© pour le pays d’ignorer les lois de la compĂ©tition dans l’industrie cinĂ©matographique, mais les expĂ©riences menĂ©es durant les prĂ©cĂ©dentes dĂ©cennies vont servir de base Ă  l’essor du cinĂ©ma jashurien au Nazum. Fort de plusieurs dĂ©cennies de compĂ©tition acharnĂ©e, le cinĂ©ma jashurien va envisager de « jouer collectif » Ă  partir de 1990 pour parvenir Ă  devancer les studios aleuciens. La prolifĂ©ration des supports de diffusion, ainsi que la globalisation accrue des Ă©changes poussent le Jashuria Ă  tabler son dĂ©veloppement sur les technologies de communication et d’information pour diffuser son image et ses produits sur la scĂšne internationale.

La libĂ©ralisation constante du pays et le dĂ©part de l’élite culturelle jashurienne dans les centres de formation Ă©trangers conduit le pays Ă  acquĂ©rir des technologies et des techniques de cinĂ©ma inĂ©dites. AprĂšs s’ĂȘtre appropriĂ©s ces techniques Ă©trangĂšres, les Jashuriens deviennent capables, dĂšs les annĂ©es 1990 de commencer Ă  batailler pieds Ă  pieds avec les grands studios des autres continents. BĂ©nĂ©ficiant de l’ouverture du pays sur l’étranger, les studios jashuriens commencent Ă  faire intervenir dans leurs propres rĂ©alisations des acteurs et des techniciens de renom. Des investisseurs Ă©trangers commencent Ă  s’intĂ©resser au Jollywood, Ă  ses productions et Ă  son public, ce qui constituent alors de nouvelles rentrĂ©es d’argent pour les Jashuriens et leurs studios. Le cinĂ©ma, reconnu comme une industrie Ă  part entiĂšre, fait circuler ses films au-delĂ  des frontiĂšres nationales, d’autant que c’est Ă  cette Ă©poque que la tĂ©lĂ©vision cesse d’ĂȘtre un objet collectif et commence Ă  s’intĂ©grer dans le foyer jashurien.

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L’Arthasastra : le traitĂ© jashurien sur la guerre et la gouvernance

Auteur : L’auteur supposĂ© de l’Arthasastra est le dĂ©nommĂ© Kanuhilyia (date de naissance inconnue et date de mort inconnue, mais supposĂ©es au IVe siĂšcle avant J.-C. L’homme faisait partie de la caste des LettrĂ©s et travaillait probablement comme conseiller de l’un des nombreux royaumes jashuriens de l’époque. Peu de choses sont connues de Kanuhilyia, mis Ă  part l’ouvrage qu’il a laissĂ© Ă  la postĂ©ritĂ© et qui se trouve ĂȘtre l’un des ouvrages de rĂ©fĂ©rence en matiĂšre d’art de la guerre.

CatĂ©gorie : L’Arthasastra rentre dans la catĂ©gorie des traitĂ©s militaires, bien que ses textes aient servi Ă  tout un tas d’autres applications au cours de l’Histoire.

Editions : L’Arthasastra est publiĂ© aujourd’hui dans plusieurs dizaines de langues et est tombĂ© dans le domaine public. Il est trĂšs largement diffusĂ© au Nazum et dans les autres continents. L’ouvrage est suffisamment concis et adaptĂ© Ă  la traduction qu’il s’est bien diffusĂ© dans le monde.

Date de publication : Au IVe siĂšcle avant J.-C. L’ouvrage a disparu au fil du temps et est rĂ©apparu dans les textes militaires jashuriens au XVIe siĂšcle.

Traduit dans d’autres langues : L’Arthasastra est publiĂ© dans de nombreuses langues et est considĂ©rĂ© comme un patrimoine national du Jashuria. Si la copie originelle du manuscrit n’existe plus, la version la plus ancienne dont le pays dispose est son Ă©dition du XVIe siĂšcle, Ă©crite en Jashurien ancien. Il est dĂ©sormais traduit dans pratiquement toutes les langues.

Aspect de l’ouvrage : L’Arthasastra forme un manuel de 150 pages en format roman (A5 : 15 x 21 cm). Ouvrage particuliĂšrement commentĂ© au Jashuria, il fait l’objet de nombreuses prĂ©faces et commentaires de nombreux chercheurs universitaires. EtudiĂ© dans toutes les Ă©coles jashuriennes, il est un ouvrage de rĂ©fĂ©rence du monde nazumi.

RĂ©sumĂ© de l’ouvrage : Ce texte est le traitĂ© de politique par excellence des premiers temps du Jashuria. Son objet n’est pas de s’interroger sur la meilleure forme de gouvernement. Pour son auteur, la rĂ©ponse Ă  cette question est claire : le seul rĂ©gime valable est la monarchie, le roi doit concentrer tous les pouvoirs et, sans un pouvoir fort, on tomberait dans la violence anarchique. Sur cette base, le texte est rĂ©digĂ© comme un manuel d’instruction princiĂšre : comment le souverain doit-il asseoir le pouvoir de l’État, comment doit-il rĂ©guler l’économie et comment doit-il se comporter en politique Ă©trangĂšre, avec ses alliĂ©s et ses ennemis ? Ce TraitĂ© de l'intĂ©rĂȘt est consacrĂ© Ă  la poursuite de l'artha, celle des moyens que l'on doit mettre en Ɠuvre pour gagner puissance et richesse. L'artha concerne donc au premier chef le roi, dans la mesure oĂč celui-ci a vocation Ă  garantir la paix et le bien-ĂȘtre de son royaume. L'Ɠuvre se prĂ©sente comme un « manuel » inventoriant, sur un mode purement prescriptif, les lignes de conduite requises pour rĂ©aliser les objectifs du roi. L'ouvrage comprend quinze livres dont les cinq premiers sont consacrĂ©s Ă  la politique intĂ©rieure et les dix autres Ă  la diplomatie et Ă  la stratĂ©gie. L’ouvrage fait aujourd’hui rĂ©fĂ©rence au sein de l’Etat-major jashurien, mais aussi dans les formations politiques. Il prĂ©sente une actualitĂ© confondante avec son homologue burujoa, mais aussi des similaritĂ©s Ă©tonnantes avec ses homologues fortunĂ©ens.
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Les estampes jashuriennes : l’art du nord


Les Jashuriens du nord maĂźtrisent depuis des siĂšcles l’art de l’estampe. Art dĂ©veloppĂ© grĂące Ă  la prĂ©sence de nombreuses forĂȘts aux essences de bois variĂ©es, l’art de l’estampe a Ă©tĂ©, grĂące Ă  la proximitĂ© avec le Fujiwa et le Negara Strana, l’un des fleurons de l’art jashurien durant le XVIIe siĂšcle. Les estampes jashuriennes, ou gravures sur bois, ont connu une popularitĂ© grandissante durant cette pĂ©riode et sont devenues des images populaires bon marchĂ© requĂ©rant un savoir-faire particulier, mais qui s’est vite diffusĂ© le long de la baie d’Azur.

D’un point de vue philosophie, les estampes jashuriennes sont issues des rĂ©flexions permanentes des moines et des lettrĂ©s sur le caractĂšre Ă©vanescent du monde qui nous entour et de la vie en gĂ©nĂ©ral. A cette mĂ©lancolie causĂ©e par la rĂ©flexion sur l’impermanence s’est ajoutĂ©e la volontĂ© de fixer en image ce caractĂšre flottant et impermanent. Les estampes sont nĂ©es de deux besoins au cours du XVIIe siĂšcle au Jashuria : celui de capturer un instant du monde Ă©phĂ©mĂšre et celui, plus pragmatique, de diffuser de l’information des quartiers de divertissement.

Cette alliance improbable entre une rĂ©flexion posĂ©e sur l’impermanence et les festivitĂ©s des quartiers des plaisirs du nord du Jashuria va donner lieu Ă  l’un des plus importants mouvements artistiques populaire de l’époque : l’art de l’estampe. L’estampe jashurienne est une technique de xylographie – de la gravure sur bois en relief. Elle est Ă  l’époque un procĂ©dĂ© connu et ancien, utilisĂ© dans la copie des registres et des livres bouddhistes. DĂ©laissĂ©e par les peintres et par les commanditaires d’Ɠuvre, la xylographie est restĂ©e pendant longtemps lettre morte dans les milieux artistiques jusqu’à ce qu’elle soit redĂ©couverte au XVIIe siĂšcle et utilisĂ©e Ă  des fins non religieuses et non administratives.

La xylographie est un processus en quatre Ă©tapes qui fait appel Ă  de nombreux acteurs : contrairement Ă  la peinture, il s’agit d’une Ɠuvre collective. Tout d’abord, le processus de conception fait appel Ă  un dessinateur, qui va tracer sur une feuille de papier mince un dessin au trait noir. La minceur du papier est nĂ©cessaire dans le processus de fabrication et elle s’explique aussi par la chertĂ© du papier Ă  l’épouqe. Sur ce mĂȘme papier, le dessinateur applique des symboles dĂ©finissant les couleurs Ă  appliquer sur la surface de l’estampe. Ce n’est que lorsque l’aquarelle se popularise et se dĂ©mocratique les dessinateurs utiliseront directement de l’aquarelle pour symboliser la couleur plutĂŽt qu’une codification sanskrite.

Le dessin est par la suite donnĂ© Ă  un sculpteur sur bois, qui va utiliser un bois par couleur, parmi un choix d’essences variĂ©es. Il passe alors une large brosse pour faire apparaitre le dessin sur la plaque de bois et sculpte par transparence dans du cerisier. La planche ainsi dĂ©calquĂ©e Ă©tait sculptĂ©e au ciseau Ă  bois et au maillet, pour laisser apparaĂźtre le dessin en relief. Si les premiĂšres planches artistiques Ă©taient monochromes, elles se complexifient rapidement avec l’apparition de la couleur, qui nĂ©cessite alors la sculpture d’une planche par couleur. Une fois la planche sculptĂ©e et encrĂ©e, celle-ci est appliquĂ©e sur un papier de plus ou moins grande qualitĂ© et pressĂ©e Ă  la maniĂšre d’une imprimerie pour que le dessin apparaisse. Un imprimeur supervise le processus, dans le cas de couleurs, agence les blocs de sorte Ă  respecter la charte colorimĂ©trique du dessin. Ainsi, il devient aisĂ© de reproduire rapidement de nombreuses affiches Ă  distribuer dans les quartiers de divertissement. Initialement, les estampes Ă©taient exclusivement imprimĂ©es Ă  l’encre noire et totalement monochromes. Ce n’est qu’avec l’apparition des techniques polychromes que le procĂ©dĂ© se complexifie et gagne en richesse pour gagner les milieux artistiques.

Bien que la production d’estampes ait Ă©tĂ© un processus rapide et apparemment mĂ©canique, elle a culminĂ© dans des teintes riches qui rappellent des peintures mĂ©ticuleusement colorĂ©es Ă  la main. Des rouges Ă©clatants, des bleus et des verts vifs, et mĂȘme des noirs sombres, sont prĂ©sents dans les gravures sur bois les plus cĂ©lĂšbres, qui nous sont parvenues Ă  ce jour. Bien que la plupart des artistes qui travaillent avec le papier cherchent Ă  atteindre un sens rĂ©aliste de la perspective, ceux qui se spĂ©cialisent dans la gravure sur bois se soucient moins de la profondeur et de la dimensionnalitĂ©. Au lieu de cela, ils ont favorisĂ© les formes fortes, les conceptions graphiques et les lignes audacieuses.
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Le Rāmāyaáč‡a : les chants fondateurs de l’Hindouisme jashurien

Auteur : L’auteur supposĂ© du Rāmāyaáč‡a est un certain Vayarni, un poĂšte lĂ©gendaire issu de la caste des brahmanes. Il apparait d’ailleurs lui-mĂȘme dans le texte, dans les derniers chapitres du Rāmāyaáč‡a. On le retrouve aussi dans le Mahabharata, en tant que sage visitant Yudhisthira aprĂšs la guerre, auquel il apporte la connaissances des avantages Ă  vĂ©nĂ©rer Shiva. Vayarni reste cependant une figure lĂ©gendaire et mystĂ©rieuse. Ayant Ă©crit des milliers d’annĂ©es avant notre Ăšre et Ă©tant l’une des figures de la fondation de l’Hindouisme, peu de choses sont rĂ©ellement connues sur sa vie.

CatĂ©gorie : Le Rāmāyaáč‡a rentre a priori dans la catĂ©gorie des livres religieux, bien qu’il s’agisse avant tout d’un recueil de poĂ©sie. Le Rāmāyaáč‡a ne fait pas l’objet d’un culte comme la plupart des religions adulent un Livre sacrĂ©. Il existe en plus une foule d’éditions et de modifications du Rāmāyaáč‡a, qui font que le foisonnement de textes rend difficile la catĂ©gorisation dans les livres religieux.

Editions : Le Rāmāyaáč‡a fait partie des ouvrages jashuriens les plus publiĂ©s. Chaque maison d’édition un peu sĂ©rieuse en dispose d’une Ă©dition, gĂ©nĂ©ralement gĂ©nĂ©reusement annotĂ©e et prĂ©facĂ©e par les experts en histoire des religions. Bien entendu, les temples proposent des versions purgĂ©es du Le Rāmāyaáč‡a, mais si on les compare bien, chaque temple semble avoir sa propre version. Il existe de nombreuses versions du Ramayana et ses lĂ©gendes varient Ă©galement dans les diffĂ©rentes versions sud-nazumĂ©ennes de l'Ă©popĂ©e du Ramayana, comme dans le Ramakien du Nazum mĂ©dian oĂč si la trame du rĂ©cit est gĂ©nĂ©ralement conservĂ©e, elle est transposĂ©e dans le contexte du Nazum MĂ©dian.

Date de publication : Au VIIe siĂšcle avant J.-C. L’ouvrage a Ă©tĂ© compilĂ© durant cette pĂ©riode.

Traduit dans d’autres langues : Originellement, le Rāmāyaáč‡a est Ă©crit en sanskrit. NĂ©anmoins, son influence sur la religion hindoue fait qu’il est aujourd’hui publiĂ© dans presque toutes les autres langues.

Aspect de l’ouvrage : Le Rāmāyaáč‡a est originellement prĂ©sentĂ© sous la forme d’une sĂ©rie de rouleau contenant 24 000 versets, divisĂ©s en sept chants et environ 500 chapitres. Il est l’un des poĂšmes les plus longs jamais Ă©crit par l’humanitĂ©. La plus ancienne copie rĂ©cupĂ©rĂ©e par le Jashuria est conservĂ©e au MusĂ©e National d’AnkĂ©vran et date du Ier siĂšcle aprĂšs J.-C.

RĂ©sumĂ© de l’ouvrage : Ce poĂšme de 24000 vers raconte en dĂ©tail la lĂ©gende de Rama et de son Ă©pouse Sita. Il est divisĂ© en 7 chants qui superposent trois plans de lecture. C’est d’abord un rĂ©cit humain, le dĂ©sordre dynastique qui engendre l’exil de Rama, puis une guerre totale. Puis un rĂ©cit cosmique, celui des dieux menacĂ©s par des dĂ©mons et leur lutte pour la suprĂ©matie. Enfin, un rĂ©cit salvateur, celui du salut du monde rĂ©el par Rama, en tant qu’avatar de Vishnou.

Cette Ɠuvre monumentale est d’abord le produit d’une culture oĂč l’oralitĂ© a toujours Ă©tĂ© prééminente, tant dans la crĂ©ation que dans la transmission et la diffusion des textes, une culture qui a longtemps refusĂ© de transmettre par l’écriture ses textes les plus sacrĂ©s, les Vedas. MĂȘme si le Rāmāyaáč‡a ne fait pas partie du corpus vĂ©dique, il a Ă©tĂ© composĂ© et transmis initialement dans ce contexte d’oralitĂ© dominante – une oralitĂ© apte Ă  exprimer et Ă  vĂ©hiculer une culture raffinĂ©e, complexe, voire Ă©litaire. C’est notamment le cas de la caste des Brahmanes qui pendant longtemps, a Ă©tĂ© la seule Ă  pouvoir rĂ©citer et apprendre les textes vĂ©diques.
3066
Le sari : l’étoffe jashurienne par excellence

EmblĂšme du Jashuria par excellence, le sari est bien plus qu’un vĂȘtement au Jashuria. C’est un symbole de l’élĂ©gance intemporelle du pays et de sa population, imprĂ©gnĂ© d’une riche histoire et porteurs de significations profondes. PortĂ© par des millions de femmes au Nazum mĂ©ridional, il est une des rares habitudes vestimentaires millĂ©naires Ă  avoir Ă©tĂ© conservĂ©e dans le temps. Son histoire remonte Ă  plusieurs millĂ©naires. Originaire du Jashuria, cette tenue traditionnelle est mentionnĂ©e dans les textes sacrĂ©s de l’Hindouisme et dans les textes parvenus jusqu’à aujourd’hui (on en retrouve la mention dans l’illustre Ramayana). PrĂ©sentĂ© comme le vĂȘtement traditionnel des Jashuriennes et des femmes des temps anciens, il est restĂ© dans l’imaginaire collectif du pays un symbole important d’appartenance culturelle.

S’il est au dĂ©part une simple draperie rectangulaire sans couture, il a largement Ă©voluĂ© au cours des millĂ©naires pour arborer une diversitĂ© de formes sans perdre son essence. Ainsi, il n’est pas qu’une piĂšce de tissu enroulĂ©e autour du corps, mais est un marqueur identitaire important, chaque rĂ©gion du Jashuria disposant de ses propres formes de sari, de ses propres couleurs et motifs. Ainsi, un Jashurien est capable de repĂ©rer un sari du nord Ă  un sari du sud Ă  plusieurs kilomĂštres, tant l’univers symbolique est transparent pour lui. Pour un Ɠil aleucien ou eurysien, il ne s’agit ni plus ni moins qu’une dĂ©bauche de couleurs et de motifs. Le sari devient une extension de l’identitĂ© individuelle, un langage visuel qui communique des traditions, des Ă©motions et des festivitĂ©s. Au cours des derniĂšres dĂ©cennies, le sari a connu une transformation stylistique. Alors que les gĂ©nĂ©rations prĂ©cĂ©dentes optaient souvent pour des saris traditionnels, les tendances modernes ont donnĂ© naissance Ă  des variantes plus contemporaines. Des saris prĂ©-confectionnĂ©s faciles Ă  porter aux designs expĂ©rimentaux, le sari Ă©volue pour s’adapter aux modes de vie contemporains tout en prĂ©servant son charme traditionnel.

Le sari traditionnel varie entre 4m et 8m, et fait entre 60cm et 120cm de large. Il est gĂ©nĂ©ralement portĂ© avec une chemise formant un corset lĂ©ger en tissu nommĂ© le choli. Les techniques d’enroulement varient d’un lieu Ă  un autre et les universitĂ©s jashuriennes comptent environ 108 façons de porter le sari dans la pĂ©ninsule mĂ©ridionale du Nazum. Si le style courant est de l’enrouler autour des hanches, il peut ĂȘtre drapĂ© de bien des façons, ce qui a participĂ© Ă  sa popularitĂ© et Ă  sa permanence dans le temps, tant il s’adapte aux modes.

Il est Ă  prĂ©ciser que le sari est la piĂšce de vĂȘtement la plus Ă©conomique, la mieux pensĂ©e et la plus gracieuse que l’on puisse trouver aujourd’hui. Etant donnĂ© qu’il ne nĂ©cessite aucune couture et peut ĂȘtre prĂ©sentĂ© sous diffĂ©rentes couleurs et motifs, il reste l’un des vĂȘtements les plus communs au Jashuria et ses caractĂ©ristiques essentielles n’ont finalement que peu bougĂ© dans le temps, tant sa simplicitĂ© est exemplaire. De plus, un sari de bonne qualitĂ© peut durer des annĂ©es, ce qui en fait un objet d’une durabilitĂ© exemplaire.

Etant donnĂ© que le sari se fabrique sans points de couture, son tissage et son ornementation forment le pivot de l’évolution du tissu en lui-mĂȘme. Tisser le sari est un art maĂźtrisĂ© depuis des millĂ©naires et les Jashuriens ont rivalisĂ© d’ingĂ©niositĂ© pour en faire le support des multiples innovations techniques et artistiques qui ont Ă©mergĂ© au Jashuria.

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Le Batik : un procédé de teinture jashurien

Le Batik est un procĂ©dĂ© de teinture textile que l’on retrouve au Jashuria depuis des siĂšcles. C’est une technique de teinture dite « Ă  rĂ©serve », c’est-Ă -dire qu’une partie du tissu est cachĂ© par la teinture, crĂ©ant ainsi un motif, ou des motifs complexes qui viennent non seulement protĂ©ger le tissu, mais aussi embellir sa nature. Le Batik consiste Ă  appliquer une cire spĂ©ciale sur le tissu pour rĂ©server les parties qui ne seront pas teintes. Le tisserand commence par dessiner Ă  la cire le motif sur le tissu (gĂ©nĂ©ralement aprĂšs l’avoir dessinĂ© sur papier puis dĂ©calquĂ©), puis trempe le tissu dans un bain de teinture avant de le faire sĂ©cher. Le tissu est enfin trempĂ© dans l’eau bouillante afin de faire fondre la cire, crĂ©ant le motif dĂ©finitif. Cette technique, qui emprunte beaucoup au procĂ©dĂ© d’estampes par le travail « en nĂ©gatif » ou « en rĂ©serve » a Ă©tĂ© popularisĂ©e au Jashuria du sud pour gĂ©rer des motifs complexes et des couleurs variĂ©es. Le Batik est une technique millĂ©naire, qui si elle a commencĂ© par une technique Ă  la main, s’est rapidement complexifiĂ©e avec l’apparition de tampons en bois ou en cuivre pour reproduire les motifs sur les saris et les Ă©toffes.

Le Batik est traditionnellement vendu sous la forme de tissus de 2,25m de long, que l’on utilise pour les saris, les panjang ou les sarong. On le noue traditionnellement autour des hanches et comme pour chaque rĂ©gion du Jashuria, le Batik a ses propres motifs et ses propres symboles associĂ©s, ce qui fait qu’un Jashurien entrainĂ© peut reconnaitre la provenance d’un Batik d’un simple coup d’Ɠil. Si au Jashuria cette technique est utilisĂ©e depuis des siĂšcles, elle s’est dĂ©veloppĂ©e sur d’autres supports que le tissu, notamment les revĂȘtements muraux, les tentures, ou les peintures.
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Le Tripitaka : Les Trois Corbeilles du canon bouddhique

Auteur :Les Trois Corbeilles forment un ensemble d’enseignements oraux transformĂ©s en textes durant le second siĂšcle av. J.-C. La forme qui nous est parvenue jusqu’ici ne font pas Ă©tat d’un auteur unique, mais est le rĂ©sultat de la retranscription de nombreux textes par des auteurs inconnus, et condensĂ©s dans la forme que l’on connait aujourd’hui du Tripitaka. Au vu de l’anciennetĂ© des textes, ces derniers ont probablement Ă©tĂ© recopiĂ©s par des moines bouddhistes de plusieurs monastĂšres, ou commandĂ©s par un souverain local. La plus ancienne version que l’on connait du canon sont conservĂ©s Ă  AnkĂ©vran et n’est pas signĂ©e, ce qui contribue Ă  renforcer l’aura de mystĂšre des textes.

CatĂ©gorie : Le Tripikata entre dans la catĂ©gorie des ouvrages religieux du canon bouddhique des Thera. Il est l’un des rares ouvrages historiques traitant de la parole de Bouddha, sous la forme de sermons lui Ă©tant attribuĂ©s. En ce sens, il est l’un des ouvrages les plus importants du Bouddhisme nazumĂ©en. Il sert encore aujourd’hui de rĂ©fĂ©rence pour les moins bouddhistes des monastĂšres jashuriens ainsi que pour les thĂ©ologiens et historiens des religions.

Editions : Le Tripikata a Ă©tĂ© recopiĂ© pendant des siĂšcles par les moines bouddhistes, sur de nombreux supports : tablettes de cire ou d’argile, bois gravĂ©, parchemin, papier, 
 Il est rĂ©guliĂšrement rééditĂ© par les grandes maisons d’édition dans des formes somptueuses pour convenir au dĂ©corum de certains espaces de reprĂ©sentation. Il en existe aussi des formes abrĂ©gĂ©es, commentĂ©es, 
 Il est dĂ©sormais numĂ©risĂ© sur les plateformes numĂ©riques jashuriennes et les plus anciennes Ă©ditions conservĂ©es prĂ©cieusement dans les archives du pays.

Date de publication : Le Tripitaka est rĂ©putĂ© avoir vu le jour durant le second siĂšcle av. J.-C. Toutefois, les rĂ©flexions qui y sont consignĂ©es sont plus anciennes et font rĂ©fĂ©rence Ă  des lieux et des personnalitĂ©s que les chercheurs jashuriens ont estimĂ© plus anciens. Le consensus scientifique estime que ces enseignements, avant d’ĂȘtre portĂ©s Ă  l’écrit, ont Ă©tĂ© des traditions orales adaptĂ©es par leurs dĂ©tenteurs et peu dĂ©naturĂ©es.

Traduit dans d’autres langues : Le Tripitaka, en tant qu’ouvrage de rĂ©fĂ©rence dans le monde bouddhiste, a Ă©tĂ© traduit dans plusieurs langues nazumĂ©ennes et en fortunĂ©en. Il est de notoriĂ©tĂ© commune que les traductions fortunĂ©ennes sont de meilleures qualitĂ©s que les autres traductions eurysiennes. Il faut cependant attendre la moitiĂ© du XXe siĂšcle pour que le Tripitaka soit traduit dans les langues aleuciennes, paltoterranes et afarĂ©ennes.

Aspect de l’ouvrage : Dans sa forme moderne la plus prestigieuse, le Tripikata se prĂ©sente sous la forme d’une Ă©dition de 45 volumes rĂ©partis en trois canons : le Vinaya Pitaka, le Sutta Pitaka et l’Abhidhamma Pitaka. Il comprend aussi parfois les Ă©crits apocryphes ajoutĂ©s suite au concile monastique de 1952, mais ces ajouts ne font pas systĂ©matiquement partie de l’édition proposĂ©e. .

RĂ©sumĂ© de l’ouvrage : Le Tripikata est l’ouvrage de rĂ©fĂ©rence du canon bouddhique. Il constitue les textes fondateurs de l’école Theravada, particuliĂšrement connue au Jashuria et dans la rĂ©gion. Aussi nommĂ© Trois Corbeilles, Ă  la fois en rĂ©fĂ©rence Ă  sa rĂ©partition en trois ensembles, mais aussi Ă  une vieille lĂ©gende qui voudrait que les premiers Ă©crits furent inscrits sur des feuilles de palmes rangĂ©es dans des paniers, il constitue un ensemble de textes qui cadrent le Bouddhisme jashurien. DiffusĂ© durant toute la pĂ©riode antique, mĂ©diĂ©vale et moderne du Jashuria, ce texte est particuliĂšrement important pour comprendre comment s’organise le bouddhisme theravada dans le Jashuria contemporain. Si ces textes ne sont visiblement pas contemporains de l’époque de Bouddha, car Ă©crits bien aprĂšs lui, ils font suite Ă  la longue tradition orale des maĂźtres et des fidĂšles de Bouddha.

Le Tripikata jashurien se divise en trois parties : le Vinaya Pitaka, le Sutta Pitaka et l’Abdhidhamma Pitaka. Le premier ensemble traite de l’organisation des rĂšgles monastiques Ă©noncĂ©es par le Bouddha. Ces rĂšgles sont encore globalement employĂ©es comme base de l’organisation monastique dans les monastĂšres jashuriens. Le second ensemble de texte recense quant Ă  lui les paroles qui auraient Ă©tĂ© attribuĂ©es au Bouddha et transmises par ses scribes et ses suivants. Il s’agit essentiellement de rĂ©cits et de situations dans lesquelles la sagesse de Bouddha s’exprime, regroupĂ©s en sections, ou nikaya. Enfin, le troisiĂšme ensemble de textes est un ensemble de commentaires sur l’enseignement du Bouddha.

Citations : « Tandis que le Bouddha voyageait dans le Nazum mĂ©ridional avec ses moines et que l’ascĂšte Suppiya le suivait avec son jeune disciple Brahmadatta, Suppiya faisait la critique de la doctrine bouddhique et Brahmadatta en faisait l’éloge. Le Bouddha dĂ©clare alors que les gens du commun le louent pour des choses sans importance, Ă  savoir pour s’ĂȘtre abstenu de certaines pratiques dĂ©fectueuses auxquelles se livrent maints religieux et brahmanes. Mais il y a des choses importantes : ce sont celles pour lesquelles le Bouddha veut ĂȘtre louĂ©. »
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