23/02/2015
13:48:48
Index du forum Continents Eurysie Clovanie

Encyclopédie

Voir fiche pays Voir sur la carte
1897
GÉOGRAPHIE DE LA CLOVANIE


Général


Carte du Monde

Clovanie

La Clovanie est un pays côtier, utlisant beaucoup la mer pour son économie, mais aussi son agriculture. L'arrière pays est majoritairement agricole et nourrit la majorité de la population située sur les côtes.
Sa capitale, Legkibourg, est la plus grande ville de l'Empire en superficie et en population (9 millions d'habitants). C'est là que sont situées les grandes institutions politiques et économiques.
La deuxième ville est Léongrad, au Sud.
La Clovanie est un pays assez plat.


Régions

L'Empire est divisé en 8 régions que voici :

Régions

Ces régions n'ont pas de réelles fonctions administratives, elles se distinguent seulement par leurs cultures et permettent de diviser l'Empire dans l'espace afin d'en faciliter l'appréhension.


Réseaux de transport


Carte transports


Ethnies

Notre belle patrie étant un Empire, elle est composée de plusieurs ethnies.

ethnies

  • Les Clovaniens : 55%, unifiés au Vème siècle après Nietzki par Clovan Ier, ce peuple est l'union de communautés de marins et de paysans. Blonds aux yeux bruns.
  • Les Almariens : 5%, peuple initialement nomade et éleveur, blonds au nez bossu.
  • Les Polites : 10%, peuple de marins. Bruns au teint bronzé et aux yeux foncés.
  • Les Rioltaves : 5%, peuple de marins, grands aux cheveux bruns.
  • Métissés : 25%
  • Ces ethnies sont bien sûr assez diffuses dans l'Empire, sur la carte ne sont représentés que les principaux pôles où les ethnies sont majoritaires. Les Clovaniens sont les plus diffus dans la Clovanie, ce qui donne lieu à certains métissages.


    Contrées

    40 contrées divisent l'Empire Pétroléonien, chacune portant le nom de son chef-lieu. Ces contrées ont un rôle administratif et sont confiées à des Gouverneurs Impériaux.


    Paysage

    L'Empire est constitué à :
    - 5% de forêts
    - 65% de surfaces agricoles utilisées
    - 30% de zones urbaines

    Vue d'une plage à proximité de Solgrad
    Vue d'une plage à proximité de Solgrad

    Le village de Saint-Boris, dans le Septentrion
    Le village de Saint-Boris, dans le Septentrion

    La Sainte Montagne de Nietzki
    La Sainte Montagne de Nietzki

    La Clovanie est assez basse de relief, à l'exception de la Sainte Montagne de Nietzki, entourée d'une forêt et d'où est descendu un jour de l'an 40 le prophète Nietzki. La Sainte Montagne est située non loin au sud de Legkibourg.
    3845
    SYSTÈME POLITIQUE :
    La République Impériale Pétroléonienne


    L'Empereur :


    La République Impériale Pétroléonienne, instaurée par le grand Pétroléon Ier en 1898, est aujourd'hui dirigée par l'Empereur Louis Ier.

    Louis Ier

    Gloire à l'Empereur.


    L'Empereur est le souverain plénipotentiaire de la Clovanie. Il dispose de tout le pouvoir exécutif, et il a le dernier mot sur les propositions de lois de l'Assemblée Impériale. Il peut légiférer par le biais de l'Imperiale Decretum (Décret Impérial). Il est de coutume que l'Empereur participe aux opérations militaires.

    Il siège au Palais de la Gloire, à Legkibourg.

    Le Palais de la Gloire
    Le Palais de la Gloire

    L'Assemblée Impériale :


    Tous les 6 ans, des élections à un tour au suffrage universel direct ont lieu dans les 40 contrées de l'Empire afin d'élire les Gouverneurs Impériaux. Celui qui remporte les élections administre la contrée, il est le dépositaire de la puissance impériale dans sa contrée. Il siège aussi à l'Assemblée Impériale en compagnie du candidat ayant perdu les élections juste derrière lui. Ainsi, 80 députés siègent à l'Assemblée Impériale.
    Assemblée
    L'Assemblée Impériale



    Les députés peuvent proposer et voter des lois. Le Premier Ministre préside l'Assemblée. L'Empereur a le dernier mot sur les lois et peut les rejeter, sauf si elles sont approuvées à 80%.

    L'Assemblée Impériale est, depuis les élections de 2007, ainsi constituée :

    Assemblée Impériale

    Les Dix Maximes Impériales :


    L'Empereur détient tous les pouvoirs, mais il est tenu par les Dix Maximes Impériales, rédigées par Pétroléon Ier en 1898. Les voici :

    I/ L'Empereur doit veiller à ce que les citoyens soient toujours égaux devant la loi.
    II/ Un citoyen ne doit être favorisé devant un autre qu'en vertu de ses actes de bravoure et de dévouement à l'Empire.
    III/ L'emploi de la force Impériale doit toujours être justifié par le bien-être des Clovaniens ou par la volonté de puissance de l'Empire.
    IV/ L'Empire est le seul détenteur de la violence physique légitime. Tout emploi de la violence par un autre acteur est illégal.
    V/ Le Papriarche et les ortholiques ne doivent jamais être opprimés en vertu de leur religion et l'Ortholicisme doit toujours demeurer la religion d'Etat.
    VI/ Le pouvoir Impérial doit toujours dominer sur le pouvoir du Papriarche.
    VII/ Le drapeau Clovano-pétroléonien, la devise de l'Empire, ainsi que l'hymne national sont immuables et éternels.
    VIII/ Tous les partis politiques doivent être admis.
    IX/ L'Empereur ne peut dissoudre l'Assemblée qu'en cas de motion de censure n'atteignant pas la majorité.
    X/ L'Assemblée peut se réunir à n'importe quel moment, sauf en cas d'état d'urgence justifié par la mise en jeu de la survie de l'Empire.

    Si l'Empereur déroge à une ou plusieurs de ces maximes, l'Assemblée Impériale peut voter une motion de censure. Si cette dernière atteint la majorité, l'Empereur est démis irrévocablement de ses fonctions. Si non, l'Empereur peut dissoudre l'Assemblée.

    Les Ministres Impériaux :


    L'Empereur nomme des ministres dès son entrée en fonction. Il peut les rejeter et les renommer à sa guise. Le Premier Ministre fait exception, étant élu par l'Assemblée Impériale pour une durée de 6 ans.

    Le Premier Ministre préside l'Assemblée Impériale, veille à la bonne application des lois, et assure la régence en cas d'absence, d'infirmité ou de minorité de l'Empereur.

    Aurélien Bergé, Premier Ministre Impérial depuis 2001
    Aurélien Bergé, Premier Ministre Impérial depuis 2001

    Gaspard Razoumikhine Ministre Impérial des Affaires Étrangères.
    Gaspard Razoumikhine Ministre Impérial des Affaires Étrangères.

    Raoul de Slavinitch, Ministre Impérial de l'Economie, du Commerce, et de la Fiscalité
    Raoul de Slavinitch, Ministre Impérial de l'Economie, du Commerce, et de la Fiscalité

    Matthieu Laplace, Ministre Impérial de la Police
    Matthieu Laplace, Ministre Impérial de la Police

    Léopoldine de Mavenko, Ministre Impériale de la Santé
    Léopoldine de Mavenko, Ministre Impériale de la Santé

    Jérôme Téfrène, Ministre Impérial de la Culture
    Jérôme Téfrène, Ministre Impérial de la Culture

    Matveievna de Poklov, Ministre Impériale de l'Education
    Matveievna de Poklov, Ministre Impériale de l'Education

    Alban Roisec, Ministre Impérial des Sciences, de la Technique, et du Travail
    Alban de Roisec, Ministre Impérial des Sciences, de la Technique, et du Travail

    Paul Joffrin, Grand Maréchal de Clovanie, qui n'est pas ministre mais qui est à la tête de l'Armée Impériale
    Paul Joffrin, Grand Maréchal de Clovanie, qui n'est pas ministre mais qui est à la tête de l'Armée Impériale
    2397
    EMBLÈMES IMPÉRIAUX




    Drapeau Clovano-pétroléonien :
    h

    Ce drapeau a été établi par Pétroléon Ier en 1898.

    Les couleurs bleu et rouge sont les symboles de la Clovanie. Le bleu est la couleur des marins et le rouge est la couleur des paysans. Ces deux corps de métier vivaient plutôt séparément à l'aube de la fondation de la Clovanie, marins sur la côte et paysans dans l'arrière-pays, mais ont été réunis par Clovan Ier en 457 pour chasser les pirates qui assaillaient la ville de Legkibourg. Clovan, fils d'un marin et d'une paysanne, fonda la Clovanie par cet acte.

    L'aigle bicéphale a aussi été introduite par Clovan Ier, lors de la Sainte Union de 464, qui le lia au Papriarche Frédéric II. Le pouvoir princier et le pouvoir religieux furent ainsi réunis, ce qui fut symbolisé par la présence de cette aigle bicéphale sur les armoiries de la Principauté. Mais bien au-delà de cette première signification, la dualité de cette aigle peut revêtir bien d'autres sens. Les deux têtes de l'aigle peuvent représenter les deux faces de l'État, c'est-à-dire le judiciaire et l'exécutif. Par une tête, le souverain fait les lois, et les fait appliquer par l'autre. Mais les deux têtes de cet oiseau peuvent aussi représenter l'idéal de l'homme parfait, celui qui combine en lui la force physique et les vertus de l'âme, l'homme disposant d'une culture et d'une intelligence dignes des plus grands sages, mais aussi d'un courage et d'une vigueur physique inébranlables. Nous retrouvons ici résumé l'idéal aristocratique. Enfin, dans une conception Brontoskienne, les deux têtes de l'aigle peuvent représenter l'Ordre et le Chaos, c'est-à-dire les deux forces qui partagent la Nature et que nous devons combiner pour nous élever vers le Surhomme.

    Enfin, les fleurs de lys sont l'emblème adopté par Pétroléon Ier en 1898, devenues le symbole de la République Impériale.



    Devise Impériale :
    Patrie, Ordre, Beauté.

    Cette devise est toute récente, instituée par plébiscite en 2010, à l'initiative de l'Empereur Pétroléon V. Elle remplaça alors l'ancienne devise de 1898 appliquée par Pétroléon Ier lors de son entrée au pouvoir : "Pour les Clovaniens, pour la République, pour l'Empire".



    Hymne :
    Pour l'Empereur, Georg Villa

    Composé en 1912, institué comme hymne en 1915.



    Paroles :

    "Des champs dorés aux montagnes fières,
    Nos cœurs ardents, sans aucune barrière,
    Les soldats marchent, et les cieux tremblent,
    Pour notre Empereur, nos voix s'assemblent.

    Gloire à toi, Pétroléon!
    Pour la Clovanie, nous chantons,
    Tambours et trompettes en chœur,
    Emplis d'ardeur, pour l'Empereur !
    Emplis d'ardeur, pour l'Empereur !

    Ô, empereur de justice,
    Ton éclat chasse le vice,
    Pour toi, nous vivrons, nous brillerons,
    Éclairant l'ombre, nous lutterons.

    Gloire à toi, Pétroléon!
    Pour la Clovanie, nous chantons,
    Tambours et trompettes en chœur,
    Emplis d'ardeur, pour l'Empereur !
    Pour l'Empereur !
    Pour l'Empereur !"
    42253
    HISTOIRE DE LA CLOVANIE



    L'HISTOIRE DE LA CLOVANIE, EN BREF


    La Clovanie a connu deux régimes politiques depuis sa fondation en 457 : la Principauté de Clovanie (457 - 1898) et la République Impériale Pétroléonienne (depuis 1898).

    La Clovanie a été fondée en 457 par Clovan Ier, Grand Prince de Legkibourg, qui initia la longue dynastie Clovanienne. La Principauté était une forme de monarchie héréditaire, au souverain absolu. Son pouvoir a toutefois été par moments secondé par celui du Papriarche, chef spirituel de la religion Ortholique.

    L'un des plus grands souverains de l'histoire de la Clovanie est Victor Ier, grand conquérant du XIVe siècle. La période de l'Empire Victorien a été suivie d'un grand moment de renouveau culturel, architectural et politique, le Printemps de la Clovanie (XVe siècle).

    Le XIXe siècle clovanien est caractérisé par une longue et complexe guerre civile qui fragmente le pays, la guerre de Soixante ans.

    En 1898, Pétroléon Ier monte sur le trône et réforme complètement l’État en créant la République Impériale Pétroléonienne. Fils adoptif du précédent souverain, il se désigne comme héritier et membre de la dynastie Clovanienne, mais on considère qu'il fonde alors la dynastie Pétroléonienne. Le pouvoir est toujours aussi fort, mais appuyé par l'Assemblée Impériale, parlement législatif composé des gouverneurs de contrées. C'est ce régime qui est encore en place de nos jours.

    L'histoire de la Clovanie est une épopée passionnante, alternant entre graves crises et flamboyants rétablissements de l'ordre, laissant comme empreinte une unité politique durement conservée par quinze siècles de lutte, ainsi qu'une forte tradition militaire.


    457 - 480 : CLOVAN Ier


    clovan
    Clovan Ier

    L'histoire de notre grande patrie commence le 1er Mars 432 après Nietzki, lorsque nait Clovan. Fils d'un marin et d'une paysanne, il formait l'union entre deux communautés vivant séparées dans la région de Legkibourg. En effet, les marins vivaient sur les côtes, alternant entre les beuveries des ports et le travail acharné de la mer dans le Golfe des merveilles. De l'autre face de Legkibourg vivaient les paysans, labourant la terre avec ardeur et vendant leurs marchandises aux Grandes Halles du sud de Legkibourg. Entre marins et paysans, le contact était difficile mais une chose les unissait cependant : l'Ortholicisme. Cette religion est présente en Clovanie depuis le IIème siècle, sous l'égide du Papriarche, chef spirituel de la religion. Toute cette société vivait en osmose jusque dans les années 450 où des raids de pirates de plus en plus fréquents commencèrent à affaiblir la cité. En 457, Mergel le Téméraire pille et occupe Legkibourg pendant plusieurs semaines. C'en est trop pour Clovan, réfugié à l'extérieur de la cité, qui décide d'unifier les paysans et les marins restant pour libérer la ville. A seulement 25 ans, il charme par sa prestance et son charisme lors du Rassemblement d'Olgrad le 12 Septembre 457, non loin de Legkibourg. L'offensive est lancée cinq jours plus tard, le 17 Septembre. En plus d'un meneur d'hommes hors-pairs, Clovan se révèle être un stratège sans égal. Il parvient en effet à attirer les pirates de Mergel à l'extérieur de la ville pour leur asséner le coup fatal lors de la bataille de la Plaine Verte. A son retour triomphal dans la ville, il est couronné par le Papriarche Grand Prince de Legkibourg et un palais lui est édifié les années suivantes : le Palais de la Gloire, où réside encore notre Empereur.

    Palais
    Le Palais de la Gloire (actuel), construit en 461

    Paysans et Marins se tombent dans les bras et forment le peuple que nous appelons aujourd'hui les Clovaniens. Toutefois, le Papriarche Frédéric II, habitué à disposer de l'essentiel du pouvoir, se sent éclipsé et décide alors de revenir sur son élan d'enthousiasme pour rétablir la balance. Souhaitant éviter une nouvelle période de chaos et suivant le respect éternel dû à son chef spirituel, Clovan Ier accepte de négocier avec Frédéric II pour former la Sainte-Union le 28 Août 464. Les deux hommes règnent alors côte à côte, et c'est à ce moment que l'Aigle Bicéphale devient un des emblèmes de la Principauté : une tête pour la raison et la foi, et une tête pour la puissance militaire. Cet aigle devient alors un des symboles de la religion Ortholique.

    aigle

    Durant le reste de son règne, Clovan Ier met à profit ses qualités militaires pour conquérir les alentours de la ville de Legkibourg, expulsant des tribus de barbares venus du sud et renforçant la Principauté. Agé de 48 ans, Clovan Ier s'éteint le 27 décembre 480 dans son palais des suites d'une maladie inconnue. Dans un émoi unanime, on décide alors de renommer la Principauté de Legkibourg en Principauté de Clovanie, en son honneur.



    480 - 571 : LE SIÈCLE POST-CLOVAN

    Un siècle durant, la Principauté de Clovanie se développe, forte de l'alliance entre paysans et marins, tout cela sous la double autorité du Grand Prince et du Papriarche. La Principauté s'agrandit encore dans l'espace, pour atteindre cette étendue :

    clovanie

    Malgré l'autorité du Grand Prince légitimée par le pouvoir religieux, la population évolue encore par groupes assez autonomes, par manque d'une administration et d'une société civile réellement adaptées aux localités.


    571 - 590 : RÉMI II



    En 571, le Duché de Bereg de Jérémie III tente de s'emparer de la Principauté de Clovanie, faisant appel à un vieux contentieux dynastique et pensant trouver ainsi le remède à de nombreuses crises internes.
    La Clovanie et le Duché de Bereg en 571
    De manière prévisible, cette tentative se relève infructueuse, d'autant plus que le Grand Prince Rémi II de Clovanie présente de grandes qualités stratégiques. Rémi parvient à éloigner facilement les troupes démotivées de Jérémie III et même à conquérir quelques côtes du Duché :
    Contre-attaque de Rémi II sur le duché de Bereg en 571-573
    En 573, Rémi II édifia un grand mur de fortification pour pérenniser ses gains territoriaux très avantageux par rapport à la taille que faisait la petite Principauté. Il s'agit du Mur de Rémi, que nous pouvons encore admirer aujourd'hui.
    Conquêtes de Rémi II sur le duché de Bereg en 573
    Un nouvel acteur entre alors en jeu, les barbares de Yug, au sud du duché de Bereg, fédérés par le chef Alkazyr. Voyant le Bereg péricliter, des tribus informelles des alentours interviennent pour en récupérer les restes, tandis que Rémi finit de s'emparer des côtes de Jérémie III.
    La Clovanie et la situation supposée des Barbares de Yug en 576
    Ces côtes étant l'objectif premier des Barbares de Yug, ces derniers attaquent la Clovanie et prennent la région d'Etiel en 576.
    Attaque des Barbares de Yug sur La région d'Etiel en 576
    Mais le 20 juin 577, Rémi réagit avec une attaque surprise sur Karlsgrad, nouvelle plaque tournante des armées d'Alkazyr.
    Contre-attaque de Rémi II sur Karlgrad en 577
    Lors de cet affront, Alkazyr est tué, ce qui brise le point névralgique des armées de Yug, le chef qui les unissait. Durant les mois de décembre et janvier 577-578, les tribus barbares vagabondent dans les ruines du Duché de Bereg, massacrant et pillant sur leurs passages. Cet "Hiver Sanglant" pousse un grand nombre de personnes à migrer vers la Clovanie, renforçant ses troupes et les agrémentant d'une forte rancoeur envers les hordes des "Barbares de Yug", qui ne sont plus en réalité que des bandes hétéroclites. Ainsi, de 578 à 583, la Clovanie de Rémi II s'avance sans difficulté et conquiert le Duché de Bereg dans sa totalité ainsi que la région de Yug.
    La Clovanie en 583, après les conquêtes de Rémi II.
    Cette grande avancée, remerciée par toutes les populations au comble de la joie d'enfin sortir de plusieurs années de chaos, est appelée la Marche de la Délivrance et tous les souverains en reconstituent le trajet tous les cent ans. En outre, cette immense avancée territoriale, provoquée uniquement par des attaques extérieures et non pas par un appétit de pouvoir, permet à la démographie de la Clovanie d'exploser, la faisant passer de 60 000 à 1 million d'habitants. Cette étape fait aussi transparaître les germes de la vocation impériale que la Clovanie porte en elle aujourd'hui. Rémi II s'éteint le 3 Janvier 590, à l'âge de 60 ans.



    590 - 780 : LES SIÈCLES ALEXANDRINS
    Les VIIème et VIIIème siècles sont des siècles de prospérité et de paix idéales. Ils prennent le nom du Grand Prince Alexandre II dont le règne de 65 années (653-718) caractérise cette période pour les historiens. Il s'agit d'une phase d'enrichissement national considérable, de développement culturel intense, notamment grâce à la rédaction de nombreux textes religieux. Du point de vue militaire, aucune guerre n'a lieu durant ce moment mais les frontières sont renforcées et la Clovanie s'impose par rapport à ses voisins, notamment vis-à-vis du Comté du Pereryv.
    Le Grand Prince Alexandre II (653 - 718)
    Alexandre II



    780 - 793 : LA PESTE BLEUE
    Mais comme un malheur doit toujours arriver, la grande Peste Bleue se déclare en 780, sous le règne du paisible Jean III. Cette pandémie venue des rats des navires et propagée dans les ports par les marins, d'où son nom, se propage rapidement et tue au total environ 300 000 personnes, sur 1,2 millions à l'époque. La société ne sait guère comment réagir, et le chaos s'officialise lorsque Jean III contracte la maladie et meurt en 783. "Jusque dans les palais les plus fastueux, il est certaines choses qu'un homme ne peut éviter." prononce-t-il sur son lit de mort. Une grande procession de deuil se met en mouvement au moment de ses funérailles, malgré les risque encourus par un tel rassemblement. Jean était adoré de son peuple. Certains témoignages relatent que de nombreuses personnes tombaient en marchant, victimes de la maladie et ayant puisé dans leurs dernières forces pour rendre un dernier hommage à leur souverain. Ces souvenirs sont aujourd'hui beaucoup invoqués pour parler de sacrifice patriotique. Mais ce sursaut de ferveur ne règle pas la situation : le chaos se généralise de plus en plus. Les paysans désertent les champs et forment des groupes de brigands semant la terreur, les navires dont l'équipage est entièrement décimé voguent à la dérive plusieurs semaines durant avant de s'écraser sur les côtes...
    th
    La Peste Bleue entrant au Port de Legkibourg, tableau de Geoffroy Garcien, 1762.

    Mais en 790, après 10 ans de pandémie meurtrière, le Papriarche Alain II prend ses responsabilités. Depuis les siècles Alexandrins, le rôle du Papriarche avait été réduit au symbole et le Grand Prince contrôlait l'essentiel du pouvoir. Alain II coordonne tous les prêtres. Ces derniers, faisant autorité sur les population permettent de re-centraliser le pouvoir. En effet, le fils de Jean III, Jérôme III est âgé seulement de 19 ans et ne parvient pas à assurer ses fonctions. Aussi, les populations s'organisaient sous formes de communautés locales instables. Alain II fait creuser des "Caves Saines" au sous-sol de chaque église, pour en faire des laboratoires médicinaux et des zones de confinement où la Peste ne peut pénétrer. Ainsi, les prêtres parviennent à soigner la majorité de la population et acquièrent la fonction de guérisseurs que beaucoup d'entre eux exercent encore aujourd'hui. En 3 ans, la Peste Bleue prend donc fin en 793 et Alain II est canonisé à sa mort sous le nom de Saint-Alain de Legkibourg. Il devient le saint protecteur de Legkibourg.

    fe
    Saint-Alain de Legkibourg




    793 - 941 : LES PRINCES AVACHIS
    Après le terrible épisode de la Peste Bleue, le peuple a perdu la confiance qu'il portait envers le Grand Prince et l'a reportée sur le Papriarche. Ainsi, la balance s'est inversée et le Papriarche prend le contrôle de la quasi totalité du pouvoir. Ce revirement est-il plus dû à la Peste Bleue qu'à l'absence d'hommes forts dans la lignée Clovanienne pendant un siècle et demi ? La question reste entière, mais il est avéré que la moindre parcelle de charisme ou de clarté d'esprit demeure introuvable dans les règnes des descendants de Jean III. Ainsi, les Grands Princes ayant régné de 783 à 941 sont appelés les Princes Avachis, méritant cet épithète par leur penchants pour la luxure, la boisson, la débauche, le luxe, et toutes sortes de vices contrastant avec la pureté d'âme des Papriarches qui parviennent à tenir la Clovanie sur de bons rails. Notamment, le Papriarche Zosime III repousse une tentative d'invasion des Polites, peuple de marins venus du Sud en 901, alors que le le Grand Prince Clovan III est occupé à participer à une orgie, dérogeant ainsi à sa fonction et à son nom.
    Le Grand Prince Clovan III combattant les Polites aux portes de la Principauté, tableau caricatural de David Javic, 901.
    Le Grand Prince Clovan III combattant les Polites aux portes de la Principauté, tableau caricatural de David Javic, 901.



    941 - 959 : NIKOLAÏ III


    Mais en 941, une lumière s'allume dans l'ombre et Nikolaï III, Grand Prince de Legkibourg ayant grandi dans le vice et la luxure, retrouve la vaillance et la puissance de ses ancêtres en se plongeant dans la lecture. D'autres pensent que son illumination aurait pour source la menace invasive du Comté du Pereryv aux portes de la Clovanie, qui aurait fait l'effet d'un électrochoc chez le jeune souverain de 23 ans.

    Le Pereryv, comté Ortholique dirigé par Albert II, regarde d'un oeil convoiteur la cité de Legkibourg et proclame depuis des années qu'il est encerclé par la Clovanie, lui inventant des désirs de conquêtes (un comble lorsque l'on observe l'attitude plus que passive des Princes Avachis).

    !

    Au fond, Albert II souhaite par dessus tout prendre le contrôle des lieux saints Ortholiques et donc de Legkibourg, joyau de cette religion. Après donc quelques décennies à se toiser, les deux Etats se déclarent la guerre en 942. Coïncidence extraordinaire, les deux armées attaquent sans se concerter à un jour d'écart. La Clovanie ayant attaqué la première, la nuit du 12 août, Albert II maquille au dernier moment son offensive en attaque défensive. Mais personne n'est dupe et les Clovaniens parviennent à stabiliser le front à quelques kilomètres au nord de Solki capitale et centre névralgique du Comté.

    u

    La situation stagne pendant deux années jusqu'au 23 octobre 943, date du début du siège de Solki par Nikolaï III. Après huit mois de siège, la ville se soumet et le reste du Comté avec au cours de l'année 944.

    i

    Grâce à ce fulgurant gain territorial, la Clovanie s'aligne à nouveau sur des rails prospères. Les deux places fortes de la Principauté sont Legkibourg et Solki et le resteront pendant des siècles. Il serait facile de croire qu'une aussi grosse expansion a été difficile à organiser, mais Nikolaï III et ses successeurs mirent tout en oeuvre pour assimiler le Pereryv à la Clovanie, besogne aisée du point de vue religieux et facilitée par le sursaut d'autorité des Grands Princes. En effet, peut-être ce renouveau territorial les a-t-il sortis de leur "avachissement", leur imposant une nouvelle tâche pour quelques décennies, ou bien le déclic de Nikolaï III leur a-t-il fait jeter un regard sur les travers qui pouvaient les guetter, ce qui les a donc motivés à se dépasser. En effet, on ne comprend le piège des plaisirs et de la luxure qu'en y goûtant. Avant cela, on ne fait que les regarder d'un oeil convoiteur.



    980 - 995 : LA RÉVOLTE DE SOLKI ET LE RÈGNE DE BORIS Ier
    Mais au bout de quelques décennies, les Grands Princes font face à des difficultés dans cette grande Principauté. Le Pereryv, contrairement aux anciennes annexions de la Clovanie, est déjà un Comté construit, organisé, et vieux de plusieurs siècles. Le pouvoir Clovanien, régime de tradition très militaire, mettait en place un système de brassement des armées. Les soldats étaient recrutés de part et d'autre de la Principauté et mélangés dans les régiments, tous unis sous le même blason rouge et bleu, et ne devant impérativement pas stationner plusieurs années à un même endroit. Ce système, encore utilisé aujourd'hui bien que ne prenant plus un rôle aussi crucial, permettait aux soldats, bras droit du Grand Prince, de ne pas se diviser selon les nationalités, de ne pas créer de mouvement séparatistes. Pour les civils, cela permettait de voir des amis, des protecteurs, en des personnes qu'ils considéraient auparavant comme des étrangers, et ceci sous l'égide de la bannière Clovanienne. En bref, ce système théorisé et mis en place par le général Armand Souleskine (Brassement Souleskinien) en 949 portait un grand pouvoir d'assimilation.

    Mais Paul III, entré au pouvoir en 966 et grand ami des élites de la ville de Solki conquise en 944, accorde quelques largesses à ces dernières. Notamment, il permet - grave erreur - aux soldats Solkiens d'échapper au Brassement Souleskien et donc de rester ensemble, la plupart du temps stationnant à l'intérieur de leur cité. En 980, Paul III trouve la mort dans un accident de cheval et son fils Boris Ier lui succède. Ayant assisté à la plus grande erreur de son paternel, le nouveau Grand Prince y remédie au plus vite et l'ordre est donné aux soldats Solkiens de se réinsérer dans le Brassement. Cet ordre ne plait guère à ces derniers qui fomentent alors une révolte avec les bourgeois de la ville, riches marchands ayant aussi subi un revers du Grand Prince, à savoir l'annulation de la favorisation fiscale sur les échanges de la ville.

    Au même moment, le souverain fait face à des révoltes préoccupantes dans le sud de la Principauté de Clovanie, à Amelikovo et à Minères. Les ayant matées avec difficulté, il ne peut se tourner vers Solki qu'en 982, soit un an après la déclaration d'indépendance de la ville. Le siège y est mis et la cité résiste une année entière, affamée et vidée de ses forces. Nous nous posons encore aujourd'hui la question de l'objectif des Révoltés Solkiens : comment des marchands ont pu croire qu'ils seraient gagnants en se refermant sur eux-mêmes ? Il est probable que des dissensions étaient présentes entre l'armée et les bourgeois, la première forçant la main aux seconds pour rester dans l'adversité par rapport au pouvoir Princier. Des traces ont aussi été retrouvées plus tard d'une réelle volonté idéologique de communaliser la cité, sous un format démocratique, et cet événement revient donc souvent dans la bouche des communistes, communalistes, anarchistes, et autres groupes d'extrême gauche actuels, prenant des allures d'utopie babylonienne.

    Quoi qu'il en soit, la ville est donc reprise en 983 par Boris Ier, chef militaire pour le moins médiocre, mais réformateur important. Pour réinstituer l'unité de la Principauté, il met en fonction des Gouverneurs de Contrées, ancêtres de nos Gouverneurs Impériaux. Ces Gouverneurs sont censés être les yeux, les oreilles, et les bras du souverain dans chaque contrée, disposant de pouvoirs accordés par le Grand Prince. Ce dernier peut donc plus facilement administrer son territoire, appliquant des mesures mieux adaptées aux besoins de chacun. Le Gouverneur de Contrée est chargé d'imposer le modèle Clovanien dans le territoire qu'il lui est attribué. Les Gouverneurs, suivant la méthode du Brassement Souleskinien, sont souvent renouvelés et dispersés dans la Principauté. Ils sont tirés des élites militaires et sont alors au nombre de vingt-et-un.

    Cette réforme a laissé une grande trace dans le fonctionnement de la Clovanie, jusqu'à nos jours.



    985 - 1283 : LES TROIS SIÈCLES D'OR


    La période s'étendant de la fin du règne de Boris Ier à l'année de l'assassinat de Jérôme V est témoin d'une affirmation de la Clovanie à tous les niveaux. La principauté connaît en effet une ère de prospérité et de relative paix intérieure et extérieure. Le commerce maritime se développe avec les pays du Nord de l'Eurysie. On retient généralement trois grands souverains de cette période : Alexandre IV (1005 - 1032) qui s'est montré comme un Grand Prince fort doté d'une grande autorité parfois critiquée car occultant le pouvoir religieux alors en déclin, Clovan V (1189 - 1217) qui a conquis la côte méridionale de la péninsule clovanienne, et enfin Arthur Ier, surnommé le "Roi Chevalier" en raison de sa passion pour les chevaux et dont on retient les grandes réformes agricoles réorganisant le mode de vie des paysans (on lui doit les fermes arthuriennes, conseils d'agriculteurs encore en place dans certains villages clovaniens de nos jours).
    Arthur Ier institue aussi le blason de Legkibourg qui orne toujours les armes de la capitale aujourd'hui :

    Le Blason de Legkibourg institué en 1271 par Arthur Ier
    Le Blason de Legkibourg institué en 1271 par Arthur Ier

    Par ailleurs, en 1119, le Grand Prince Amelio II conquiert la quasi totalité du Milois actuel (Milouxitania), au terme de la bataille de Santa Justa. Les Milois se trouvaient alors en situation de faiblesse et le Grand Prince sauta sur l'occasion pour envoyer ses navires à la conquête de ce territoire.

    Le Milois en 1119, conquête maritime du Grand Prince Amelio II.
    Le Milois en 1119, conquête maritime du Grand Prince Amelio II

    Toutefois, les Milois se révoltent en 1281, et le territoire est alors perdu. À l'aube de la Guerre des Merlistes, la Principauté ne parvenait plus à administrer correctement cette province qu'il fallait joindre par voie maritime.

    A la fin des Trois Siècles d'Or, le territoire de la principauté s'est légèrement élargi :

    Carte
    La Principauté de Clovanie en 1283

    Les Trois siècles d'Or sont également caractérisés par l'émergence d'un ordre et de codes chevaleresques pérennes. La Principauté gagne en stabilité, mais les localités sont toujours plus ou moins soumises à l'influence d'un aristocrate local. La relation qu'entretient ce dernier avec la population se présente sous la forme d'un contrat : le chevalier protège la population en étant l'unique dépositaire de la force armée, en échange de quoi le peuple lui doit obéissance. Ce contractualisme préfigure celui théorisé par Horace de Broigne au siècle suivant. Par ailleurs, un sens de l'honneur aigu s'introduit dans les mentalités des aristocrates, s'articulant autour des valeurs du mérite et de la galanterie. On prône l'amour courtois, la soumission aux désirs de la femme. Un culte du sang et de la généalogie nait aussi lors de ces siècles. Pour les aristocrates de l'époque, rien n'est placé au-dessus de l'honneur familial, et la gloire de son nom doit être constamment cultivée. Cette morale incarnera l'aristocratie clovanienne jusqu'à aujourd'hui.



    1283 - 1286 : LA GUERRE DES MERLISTES


    En 1283, le Grand Prince Jérôme V monte sur le trône. Le peuple l'acclame, et les deux premières années de son règne se déroulent à merveille. Il ne fait rien d'exceptionnel, mais il est aimé et dévoué au peuple clovanien. Un règne normal du XIIIème siècle, en somme. Mais en marge de cela, une communauté monte en puissance, depuis déjà quelques années : la Confrérie des Merlistes. Cette secte s'est développée dans les élites de Legkibourg et est parvenue à se tisser un réseau important dans la capitale clovanienne, jusqu'à atteindre les sommets du pouvoir (le Gouverneur de Solgrad Aristide de Montodéan en était). À sa tête, l'évêque Merlior. Ce dernier, élevé dans la haute aristocratie de la capitale, se tourne vite vers les études religieuses, sous les recommandations de son précepteur. Mais au bout de quelques années de vie religieuse, Patrocle Merlior se détourne quelque peu des impératifs ecclésiastiques. Il couche avec de nombreuses femmes et n'hésite jamais à piocher dans les caisses de l'Église pour ses intérêts personnels. Doué d'un grand esprit de manipulation, il fonde dans les années 1270 la doctrine merliste. Il ne nous reste que très peu des rites de ce mouvement religieux qui s'adressait au peuple des faubourgs clovaniens. Nous savons que ce gourou demandait un prix important à payer à ses fidèles sous peine de châtiment divin, chaque mois. Les messes merlistes se tenaient le jeudi dans l'église des Collines, à l'Est de Legkibourg. Au fil des années, Merlior se constitue une base de fidèles totalement dévoués, prêts à donner leur vie pour leur maître. Mais, en sous-main, le prêtre use de ses relations dans la très haute société pour parvenir à de plus hautes ambitions. Il sait que les gens instruits verraient clair dans son jeu s'il tente de les convertir à sa doctrine, même si certaines femmes aristocrates tombent sous son charme. Il emploie donc l'argent de ses fidèles pour rallier les aristocrates à sa cause. Son projet : rien de moins qu'un coup d'État. Généraux, Comtes, Ducs, et même des évêques sont des siens. En 1280, il se fait élire évêque de Legkibourg. Le 12 septembre 1283, aidé d'une faction armée, il fait assassiner le Grand Prince Jérôme V de treize coups de couteau dans la peau. Son héritier, Baptiste, alors âgé de 17 ans, y passe aussi la même nuit.

    L'évêque Merlior, peinture de Jean Krostov, 1281
    L'évêque Merlior, peinture de Jean Krostov, 1281

    Merlior place un des siens au pouvoir en le faisant passer pour Baptiste, qui se fait donc couronner Grand Prince de Legkibourg en tant que Baptiste III. L'évêque Merlior contrôle tout, par derrière. Il s'enrichit considérablement, récompense grassement ses complices, et s'avachit sur le trône.

    Mais, de l'autre côté du royaume, à Amelikovo, là où la doctrine merliste est moins implantée, le frère de l'infortuné Jérôme V, Nikolaï, décide de réagir. Il sait que le faux Baptiste III n'est qu'un pantin destiné à divertir la foule tandis que Merlior tire les ficelles, et il embrasse son devoir en se déclarant prétendant légitime au trône de Clovanie. Ainsi, il réunit une armée de partisans et parvient à reconquérir tout le Sud de la principauté. La guerre civile, appelée Guerre des Merlistes, débute le 29 novembre 1283 et dure presque trois ans. Dès le début de l'année 1284, tout le Sud est reconquis et administré comme sous le régime Clovanien. Nikolaï se fait couronner Nikolaï IV par le Papriarche à Puis-sur-mont le 13 Avril 1284. Le territoire reste ainsi nettement divisé en deux parties relativement stables durant encore 2 ans, jusqu'à ce que Nikolaï IV décide d'une grande offensive en 1286. Il mate l'armée de Merlior, désorganisée, et découvre le cœur de la Clovanie complètement appauvri par ces deux ans avec Merlior à sa tête. La bataille décisive se tient le 1er mai aux Esprenelles, dans la banlieue Sud de Legkibourg. Merlior se cache et une traque est méthodiquement organisée, avant qu'il ne soit retrouvé quatre jours plus tard. Il est présenté à la foule qui le haïssait déjà depuis quelques mois en raison de ses politiques désastreuses. On lui coupe les testicules, on lui arrache les dents par un fil relié à une poulie tournant d'un centimètre toutes les heures, ses mains sont mises sur des charbons ardents, ses yeux noyés dans deux cuillères d'huile bouillante, et pour finir, sa tête arrachée de son corps par un cavalier au galop et traînée dans toutes les rues de la capitales. Tous ses partisans, y compris le faux Baptiste III, sont retrouvés et exécutés, et Nikolaï IV s'impose sur le trône.



    1328 - 1421 : L'EMPIRE VICTORIEN


    En 1328, le Grand Prince Victor Ier monte sur le trône de Clovanie. Il va mener l’un des plus longs règnes de l’histoire de notre pays et rester dans les mémoires comme l’un des plus grands conquérants clovaniens. Son œuvre n’est pas uniquement territoriale, même si c’est principalement pour cela qu’on le retient. Il a aussi grandement participé au développement commercial de la Clovanie.

    Victor Ier
    Victor Ier

    Dès son plus jeune âge, il porte en lui la volonté d’agrandir le territoire de sa patrie. Visionnaire, il a toujours prôné une expansion à l’Ouest, afin de développer le commerce maritime. « C’est par la mer que nous sommes nés, c’est par elle que nous vivrons » disait-il devant les leçons d’histoire de ses précepteurs. Avant de monter au pouvoir, il préconise donc sans cesse à son père Simon II de mener des expéditions vers l’Ouest, mais aussi vers l’Est et le Nord ! Son géniteur n’écoute pas les imprécations fougueuses de Victor, mais, quelle chance, ce dernier est le fils aîné du Grand Prince, et hérite donc de la couronne à sa regrettable mort en 1328.

    Il commence ses projets de conquête en 1350 avec l’annexion de Primae, un ensemble de tribus éparses vivant à l’Est de la Principauté. Cette région restera sous la coupe clovanienne pendant encore de nombreux siècles, jusqu’en 1898. Elle conservera toujours une forte autonomie par rapport aux autres provinces de la Principauté.

    La Clovanie en 1350, après l'annexion de Primae
    La Clovanie en 1350, après l'annexion de Primae

    De même, les Almariens sont intégrés à l’empire de Victor Ier en l’an 1356, par un traité. Ayant annexé ce territoire pacifiquement, le Grand Prince le dote d’administrations viables, ainsi que de réseaux de communication efficaces.

    La Clovanie en 1356, après l'intégration des Almariens
    La Clovanie en 1356, après l'intégration des Almariens

    Ensuite, l’Entre-deux-mers est aussi conquis par Victor Ier, au prix de la sanglante Bataille de Tureau, en 1361. Les peuples nomades qui y vivaient sont soit persécutés, soit expulsées.

    La Clovanie en 1361, après la conquête de l'Entre-deux-mers
    La Clovanie en 1361, après la conquête de l'Entre-deux-mers

    Le Grand Prince se retourne enfin vers l’Est pour approfondir son avancée, annexant les régions correspondant aux futurs royaumes traviens de Martilly, d’Emborg, et de Frineuve, en 1365.

    L'Empire Victorien à son apogée en 1365
    L'Empire Victorien à son apogée en 1365

    Ces gains territoriaux répondent à une demande croissante de terres agricoles, et permettent donc d’enrichir considérablement le pays.

    Cependant, les successeurs de Victor Ier, notamment Victor III (1412-1421) ne parviennent pas à conserver toutes ses conquêtes intactes. Certaines œuvres ne sont pas destinées à durer, et l’Empire Victorien se termine pour les historiens à la fin du règne de Victor III qui perd les régions situées en actuelle Travie, ainsi qu’une partie des Almariens. Les territoires de l’Est sont repris par des révoltés locaux, tandis que la moitié du territoire occupé par les Almariens est annexée par les Loduariens.

    La Clovanie en 1421
    La Clovanie en 1421

    La période de l’Empire Victorien marque aussi un tournant au niveau artistique et culturel. Les conquêtes septentrionales permettent de redécouvrir l’architecture et la littérature et renouvellent les inspirations des artistes clovaniens à bout de souffle. Le peintre, écrivain, et sculpteur Horace de Broigne reste le plus connu de ce mouvement.



    1421 - 1518 : LE PRINTEMPS DE LA CLOVANIE


    Le XVe siècle clovanien est connu pour le tournant qu'il marque dans la culture et l'identité du pays. Après les conquêtes victoriennes, un pas est effectué dans le domaine de l'art, de la littérature, de la science et de l'architecture, provoquant une véritable révolution. Le Printemps se divise généralement en deux périodes distinctes : l'Éclosion (1421 - 1454) et la Cueillette (1454 - 1518).

    L'Éclosion se caractérise par un essor au niveau intellectuel, mais qui a lieu dans un contexte de difficultés politiques pour les Grands Princes de l'époque. En effet, Bruno Ier prend le pouvoir en 1421 à la suite de son frère Victor III, alors que le règne de ce dernier a amorcé le déclin et la fin de l'ère victorienne. Des territoires sont perdus, et incombe alors au jeune Bruno de sauver un empire en péril, au bord de l'implosion. Les circonstances menaçaient de réduire à néant ce qu'un siècle d'efforts avait réussi à accomplir. Le Grand Prince stabilise la situation en redynamisant l'armée, mais cette revigoration du pouvoir exécutif se fait au prix d'importants emprunts à la classe bourgeoise, ce qui endette l'État pour plusieurs décennies. Ainsi, les règnes de Clovan VI (1432 - 1435) et Charles III (1435 - 1454) sont caractérisés par un certain appauvrissement de la population. Plusieurs révoltes agraires éclatent de part et d'autre du pays, comme à Erdaim en 1435. Le Grand Prince Clovan VI se rend dans la ville septentrionale pour apaiser les tensions lorsqu'il est violemment assassiné par des insurgés munis de fourches. Son successeur remet de l'ordre dans la Principauté, s'appuyant grandement sur l'influence du Papriarche Léon IV pour asseoir son autorité. Cela n'empêche pas les bourgeois impayés de Legkibourg de se soulever contre les autorités en 1450. La sanglante répression de cette insurrection calme les ardeurs populaires et le Grand Prince trouve dans cette révolte un prétexte pour ne pas rembourser les dettes contractées auprès des bourgeois de la capitale.
    En revanche, l'élite aristocratique continue de faire vivre l'héritage de l'Empire Victorien, à savoir les conquêtes intellectuelles. De grands progrès sont faits dans le domaine de la marine, de l'architecture, mais aussi de la littérature. Le célèbre romancier Denis de la Lance publie ainsi son chef-d’œuvre Le Comte de Prostine en 1439, glorifiant les valeurs chevaleresques des Trois siècles d'Or, exacerbées par la puissance de l'Empire Victorien. Un véritable foisonnement intellectuel se déroule alors dans la première moitié du XVe siècle, mais l'État et la population manquent de moyens pour concrétiser ces efforts théoriques.

    Effectivement, il faut attendre l'avènement de Boris III en 1454 pour assister à l'épanouissement de ces "conquêtes intellectuelles" : c'est le temps de la Cueillette. Premièrement, les dettes dont était accablé l'État clovanien sont totalement et volontiers effacées de l'ardoise après la révolte des bourgeois de Legkibourg en 1450, ce qui permet au pouvoir de la Principauté de sortir la tête de l'eau du point de vue économique. Ensuite, le Grand Prince Boris III s'entoure d'esprits éclairés pour mener sa politique. Les avancées conceptuelles des années passées peuvent enfin servir et se vérifier concrètement, et le monarque y met toute son application. Notamment, il place la philosophie d'Horace de Broigne (précisions ici) au centre de son système de gouvernement. Il instaure une nouvelle fonction aristocratique, le Duc du Palais, occupée par Émile du Chêne pendant de nombreuses années (1458 - 1486). Cet homme est le plus proche du Grand Prince et dispose d'un fort pouvoir exécutif, ce qui soulève un certain nombre de critiques quant à la légitimité d'un tel pouvoir. C'est au niveau de l'administration que du Chêne révolutionne et bouleverse l'appareil étatique clovanien. Il crée une multitude de nouvelles fonctions (sous-maires, estafettes inter-communes, gouverneurs des champs, ...) accessibles à tous les clovaniens. Une ascension sociale est donc permise par ces réformes et les mobilités intérieures sont facilitées. La marine clovanienne connait aussi de grandes avancées, avec le lancement de plusieurs chantiers navals dont ceux de Legkibourg et de Fassalamert.
    Par-dessus tout, c'est du point de vue de l'art et de la culture que le pays est profondément marqué. Albert II, Grand Prince de 1469 à 1494, développe dans sa cour des représentations théâtrales et chorégraphiques, parfois grandioses. Des récitations de poésie sont organisées, et le premier musée (Grand Musée Princier) est inauguré dans la capitale en 1476. Il est toutefois réservé au Grand Prince et à sa cour. Ainsi, de nouvelles représentations de la Clovanie sont diffusées à travers le monde et l'image d'une patrie resplendissante et dynamique est exposée aux yeux ébahis des autres nations. Même en architecture, de nombreux édifices sont bâtis, tous dénotant d'un renouveau esthétique et pratique indéniable. Il suffit aujourd'hui de faire quelques pas dans le centre de Legkibourg pour apercevoir ces splendides immeubles construits par les aristocrates proches du pouvoir pour remplacer les vieilles bâtisses qui encombraient auparavant les rues de la capitale. Par ailleurs, Albert II institue comme nouvelle langue officielle le clovanien, dont il ordonne la confection à l'Académie des Lettres. La langue officielle était auparavant le français. Albert II réclame "une langue nouvelle, aux accents chantants et à la cadence puissante". Cette nouvelle langue, s'inspirant de français, de latin et de russe, est aujourd'hui parlée par l'intégralité du peuple clovanien et participe grandement au rayonnement de la Clovanie à cette époque. Ce charme clovanien se poursuit jusqu'au règne de Jérôme V.

    La ville aux miracles, Grégoire Jadinovitch, 1467
    La ville aux miracles, Grégoire Jadinovitch, 1467

    Le Grand Prince Albert II, Paul Drufitch, 1481
    Le Grand Prince Albert II, Paul Drufitch, 1481

    Le Printemps a laissé une marque indélébile dans l'esprit des Clovaniens. Si nombre des réformes étatiques de l'époque n'ont pas subsisté jusqu'à aujourd'hui, elles ont en grande partie permis un renouveau culturel de grande ampleur dans l'aristocratie. Ces représentations printanières, immortelles, sont le signe d'une ère prospère et d'une nation au dynamisme alors effréné.



    1518 - 1561 : L'OPPRESSION DES CATHOLIQUES PAR JÉRÔME IV ET LE RÈGNE DE SON FILS SIMON III


    Le Printemps de la Clovanie, même si son influence est éternelle et diffuse sur toute l'histoire de la Clovanie, prend fin selon les historiens à l'avènement du Grand Prince Jérôme IV. Celui-ci est nourri depuis son enfance par des idéaux farouchement anti-catholiques et cette haine des serviteurs de Jésus Christ le mène à une politique violemment discriminatoire envers ces derniers. Dès 1520, il interdit aux catholiques le droit d'exercer des métiers manuels, considérant leur toucher comme impur et indigne de la race clovanienne ortholique. Toutefois, les Catholiques étaient présents sur les terres de la Clovanie avant les Ortholiques et sont donc une minorité très implantée dans la société clovanienne. Ils disposent d'un solide réseau d'églises et de prêtres, qui s'opposent donc frontalement à la politique de Jérôme IV. Surtout, c'est dans la région plus ou moins autonome de Prima que le catholicisme est prédominant. Les Primains ne se sont effectivement jamais convertis à l'Ortholicisme, et cette tolérance avait toujours porté ses fruits depuis la conquête du territoire oriental par Victor Ier. Convertir les Primains semblait de toute façon tout à fait impossible tant la religion catholique y était implantée et régissait les mœurs du peuple jusqu'au dernier des gestes du quotidien. Mais Jérôme, qui ne l'entend pas de cette oreille, se lance dans une politique de conversion forcée des Primains à la religion de Nietzki. Une multitude de décrets paraissent dans les années 1520, obligeant les catholiques à se rendre une fois par semaine dans une église ortholique, à remettre leurs Bibles aux autorités, les églises sont fermées, etc. Mais cette politique injustifiée et mal menée se solde par un grand échec qui n'a pour seule conséquence que de discréditer le pouvoir Princier à l'étranger et dans son propre territoire. Les Primains se font toujours plus méfiants envers les autorités clovaniennes et l'influence du Grand Prince sur le territoire de Prima s'amenuise au fil des années. Le point d'acmé de l'anti-catholicisme de Jérôme IV advient lorsqu'il décide de l'exécution de deux mille catholiques enfermés dans la prison de Fassalamert, en 1537. À ce moment, l'entourage du souverain qui le soutenait auparavant par crainte ou par cupidité se retourne contre lui. Cet acte est celui de trop et le Duc du Palais (sorte de Premier Ministre) Alphonse des Grues fomente son assassinat en 1538. Le régicide se fait dans le plus grand secret, par empoisonnement, mais personne à la Cour n'est dupe. Le fils aîné de Jérôme IV monte alors sur le trône sous le nom de Simon III.

    Le Grand Prince Jérôme IV, portrait de Lilian Groutchkovitch, 1530.
    Le Grand Prince Jérôme IV, Lilian Groutchkovitch, 1530

    Le massacre des catholiques dans la prison de Fassalamert, gravure anonyme de 1537
    Le massacre des catholiques dans la prison de Fassalamert, gravure anonyme, 1537

    Conscient des immenses débordements de son père et sous l'influence bénéfique de Alphonse des Grues, Simon III annule tous les décrets anti-catholiques promulgués par Jérôme IV et rassure les catholiques de Prima quant à la pratique de leur culte. Par de nombreuses opérations de propagande, il affirme la pleine intégration des Catholiques primains au peuple clovanien. Toutefois, une défiance envers le pouvoir Princier s'est installée dans les esprits des Catholiques, et les pouvoirs locaux ont davantage la faveur de la population. Les événements causés par Jérôme IV ont accentué plus que jamais l'esprit d'indépendance des peuples de Prima, annonçant le détachement de la province du territoire clovanien quatre siècles plus tard. L'Histoire ne retint guère Simon III plus que cela et son paisible règne s'éteignit un jour de 1561.

    Le Grand Prince Simon III en habit civil, peinture de Geoffroy Houssière, 1541.
    Le Grand Prince Simon III en habit civil, Geoffroy Houssière, 1541.



    1561 - 1606 : LE TREMBLEMENT BOURGEOIS


    Dans la seconde moitié du XVIe siècle, le commerce clovanien connaît un essor considérable, notamment du point de vue maritime. Des liens sont établis avec tous les continents et les marchands de la Principauté exportent leurs produits jusqu'aux confins du monde connu. En retour, les Clovaniens peuvent découvrir de nouvelles denrées. On goute aux épices, au sucre, on se vête de nouveaux tissus. Les marchés connaissent une effervescence certaine, surtout dans les ports, ce qui confirme la vocation maritime de la Clovanie. Cette accentuation des échanges commerciaux profite particulièrement aux bourgeois. Ces derniers sont de riches citadins, tirant leurs revenus du commerce et ne faisant pas partie de l'aristocratie.

    Tableau du port de Legkibourg, Alexandre Jaspirovitch, 1571.
    Le port de Legkibourg, Alexandre Jaspirovitch, 1571

    Les bourgeois rêvent d'aristocratie, et s'en rapprochent par l'opulence matérielle dont ils font preuve. Alors qu'ils ne constituaient auparavant qu'un groupe épars et se distinguant seulement par leur activité commerciale, ils développent au XVIe siècle de véritables codes de classe, qui se sont diffusés jusqu'à nos jours. L'objectif est de mimer les aristocrates, mais l'évolution sociale de la bourgeoisie la différencie radicalement de la caste aristocrate. De plus, même si cette dernière n'est pas si hermétique qu'il n'y parait, la plupart de ses membres expriment un vif dégout pour les bourgeois qui misent tout sur l'apparence et la richesse matérielle pour atteindre une place élevée dans l'échelle sociale. L'aristocratie se distingue donc à son tour de la bourgeoisie.

    La dichotomie entre les deux classes se perçoit ainsi dans les esprits : les aristocrates ont mérité leur place par un lignage glorieux et des actes de bravoure, tandis que les bourgeois n'y sont parvenus que par leur cupidité et leur superficialité. Certains bourgeois affirment en retour qu'ils ont mérité leur richesse par le travail tandis que les aristocrates ont seulement bénéficié d'un nom à la naissance. Les aspirations bourgeoises se traduisent notamment dans le succès du roman Jean et le Dragon, écrit par Émilion de la Haie en 1584. Aristocrate, de la Haie narre l'histoire d'un roturier qui parvient à vaincre un dragon sous le nom d'un noble chevalier. Ce roman fait miroiter aux bourgeois l'accession à un titre de noblesse mérité, dans un contexte d'alphabétisation de cette classe bourgeoise.

    Sous le règne de Victor IV, un événement fatal survient qui a marqué les esprits clovaniens jusqu'à notre ère et qui donne son nom à la période historique que nous décrivons. En 1594, un tremblement de terre soulève la ville côtière de Solgrad et ses environs. Le nombre de morts est estimé à 50 000, une hécatombe. Le pays est en deuil et s'empresse de reconstruire la riche ville marchande qui constituait le portail de la Clovanie vers les mers du Sud.

    Tableau du tremblement de terre de Solgrad, Aristide Desdreines, 1594.
    Quand l'Enfer frappe à la porte, Aristide Desdreines, 1594

    Le tremblement de terre de Solgrad a quasiment détruit tous les bâtiments de la ville, et surtout les infrastructures maritimes qui étaient le pilier de l'économie de la ville. Le Grand Prince doit donc donner la priorité à la reconstruction du port, et rapidement s'il ne veut pas voir toute une branche de l'économie clovanienne s'effondrer. Des emprunts sont donc fait auprès de la classe bourgeoise, qui était déjà en plein essor. Les bourgeois prennent donc une totale possession du commerce et s'enrichissent à vitesse exponentielle. En somme, la tragédie qu'a constitué le tremblement de terre de Solgrad s'est imposée comme un élément de plus jouant en la faveur des bourgeois au XVIe siècle. C'est pourquoi la période historique s'étendant de 1561 à 1606, fin du règne de Victor IV ("l'Endetté"), est appelée Tremblement Bourgeois.



    1624 - 1642 : LES GUERRES PARLEMENTARISTES


    Face à la montée inarrêtable des bourgeois au siècle passé, le Grand Prince Alexandre VI, monté sur le trône en 1606, tente de redonner du pouvoir à l'aristocratie. On prête en effet à ce souverain un penchant certain pour l'absolutisme et une haine farouche des bourgeois, qu'il juge "pédants et indignes". Il maintient souvent à sa cour que seule une aristocratie "ferme et fermée" au sommet de la société peut permettre le bon fonctionnement de la Principauté. Les bourgeois sont, selon lui, avides d'argent, tandis que les aristocrates n'ont pour seule valeur que l'honneur. Malgré ces belles paroles, le Grand Prince s'avère assez maladroit en politique, ce qui va cruellement desservir son idéal.

    Le Grand Prince Alexandre VI.
    Le Grand Prince Alexandre VI, Alban du Port, 1615

    Le jeune souverain restreint considérablement les opportunités commerciales de la bourgeoisie en prélevant des taxes toujours plus faramineuses. Lorsque certains osent protester, ils sont arbitrairement emprisonnés, voire condamnés. En 1616, il déchoit le Duc du Palais Léon de la Morte sans le remplacer, abolissant pour toujours cette fonction instaurée par Boris III deux siècles auparavant. Cet autoritarisme conduit de nombreux journaux clandestins à dénoncer sans vergogne les agissements du Grand Prince. Alexandre VI tombe alors dans un cercle vicieux : plus il est autoritaire, plus il est critiqué, et plus il doit faire preuve d'autorité. Cette bombe à retardement explose en mars 1624 à Legkibourg, lorsque Alphonse de Stropotski, aristocrate qui défendait les intérêts de la bourgeoisie, est condamné par le Grand Prince à la peine capitale. Des émeutes font bouillonner la capitale de la Principauté, et parviennent jusqu'au Palais de la Gloire, dans lequel Alexandre VI se retranche sans oser prendre la parole. De nombreux morts sont comptés dans les rangs des soldats et des bourgeois. Ces derniers semblaient se préparer à ce combat depuis longtemps, au vu de leurs réseaux d'alliance avec le peuple legkibourgeois et de leur organisation militaire. Des émeutes similaires éclatent aussi dans plusieurs autres villes (Solki, Puis-sur-mont, ...). Cette révolte urbaine est appelée Révolte de Mars. Finalement, les soldats du Grand Prince, aux portes de la défaite, implorent Alexandre VI de négocier avec les insurgés. Le souverain se présente à la foule en janvier 1625. Il a compris son infériorité et décide d'abdiquer en faveur de son fils aîné Baptiste.

    La Révolte de Mars, Martin Sibernavsko, 1734
    La Révolte de Mars, Martin Sibernavsko, 1734

    Baptiste IV, le nouveau souverain, s'avère bien plus conciliant avec la classe bourgeoise, rattrapant tant bien que mal les erreurs de son paternel. Baptiste IV n'était pas acquis à la cause des bourgeois, comme on l'entend bien souvent, et il est même très probable qu'il partageât les idées de son prédécesseur. Seulement, il monte au pouvoir alors que le bras de fer est déjà perdu. À vrai dire, le bras de fer commençait déjà à être perdu depuis un siècle ! Le jeune Baptiste IV ne pouvait guère renverser la balance. Il accepte donc les doléances des insurgés. Certains réclament la mise en place d'un parlement, ce qui les baptise les Parlementaristes. D'autres demandent purement et simplement la mise en place d'une élection pour remplacer le souverain en place. On les appelle alors les Suffragistes. Cette opposition dans le degré de réformisme aboutit à de nouveaux heurts, cette fois-ci entre les insurgés. Cette lutte dure d'avril à juillet 1625, lorsque la victoire est remportée par les Parlementaristes.

    Le Grand Prince Baptiste IV.
    Le Grand Prince Baptiste IV, Alban du Port, 1628

    Un parlement est donc institué à Legkibourg, baptisé Chambre des Bleuets, en raison de la fleur que les députés portaient à la poitrine. Les 50 députés de cette Chambre sont élus au suffrage censitaire et sont pour la plupart des bourgeois, dont certains sont des grandes figures des révoltes des dernières années, comme Hubert Michelin ou Didier Lionnard. À chaque décision du Grand Prince, les députés votent pour l'approuver ou la rejeter. Ce système s'avère stable pendant 15 ans, même si la Clovanie connait quelques remous politique au sein de la Chambre des Bleuets.

    Mais en 1640, un personnage fait son apparition, alors que le système démocratique parlementaire commence à s'embourber dans un maillage bureaucratique trop complexe pour les difficultés économiques du pays. Il s'agit de Paul Alexandrovitch, frère cadet du Grand Prince Baptiste IV. Ce membre de la famille Princière profite des difficultés politique du moment pour revendiquer le trône, au nom de l'absolutisme princier. Il réunit de nombreux partisans et une guerre civile s'installe dans la Principauté. Une guerre entre deux frères, mais aussi une guerre entre Parlementaires et Absolutistes révoltés. Au terme de deux ans de conflit fractionnés qui font vaciller le pouvoir en place, le Grand Prince Baptiste IV est vaincu en 1642. Son frère monte sur le trône sans le punir. Il juge trop indigne d'une personne de son rang de condamner ou d'enfermer un descendant de Clovan. Le désormais Paul IV abolit la Chambre des Bleuets ainsi que toutes les réformes bourgeoises des 15 dernières années, et mène un pouvoir autoritaire jusqu'à sa mort en 1655. Son règne est paisible, signe que le peuple réclamait un retour à une monarchie absolue.

    Le Grand Prince Paul IV, Simon de Malmeurt, 1651
    Le Grand Prince Paul IV, Simon de Malmeurt, 1651

    Suite
    ⬇️
    37021
    1655 - 1709 : CHARLES IV, LE PRINCE PHILOSOPHE


    Après le tumulte des Guerres Parlementaristes, le peuple de Clovanie a besoin d'un souverain fort et d'une politique stable. Une autorité durable dotée d'une vision à long terme est nécessaire pour résoudre les différentes crises qui ont émergé de la guerre civile. Les treize années de règne de Paul IV ont annoncé cette volonté, mais c'est assurément Charles IV qui va incarner la seconde moitié du XVIIe siècle clovanien. Son règne assura un monopole total du pouvoir par le Grand Prince, ainsi qu'un retour en force de l'aristocratie dans le commandement du pays. Par ailleurs, Charles IV est aussi connu pour sa grande sagesse et sa passion pour la philosophie, ce qui lui a valu postérieurement l'appellation de Prince Philosophe.

    Le Grand Prince Charles IV, Frédéric de Zombardie, 1673.
    Le Grand Prince Charles IV, Frédéric de Zombardie, 1673

    En effet, au milieu du chaos des Guerres Parlementaristes, un courant de pensée est né dans le clergé ortholique : l'Austérité. Yaren Politskaïev en est son principal représentant, étant le premier à avoir couché sur le papier les principes austères (l'Âme et la Nature, 1619). Dans le courant des années 1640, le futur Charles IV découvre ce mouvement et s'en imprègne pleinement. Tout au long de sa vie, le Grand Prince suivra les principes de l'Austérité tant dans sa vie privée que dans sa politique, faisant montre d'une sagesse et d'un sang-froid inébranlables.

    Dès les premières heures de son règne, Charles affronte des difficultés extérieures qui orientent directement sa politique. Il est nécessaire d'apporter un peu de contexte avant d'exposer les troubles qui vont opposer la Principauté de Clovanie au Royaume d'Aquitagne. En 1646, le Roy d'Aquitagne Henri VIII donne son fils aîné François de Sibertet en mariage à la Princesse Alexandra, fille aînée du Grand Prince de Clovanie Paul IV. François de Sibertet reçoit alors le titre de Prince de Clovanie. L'ambition des Aquitagnois est d'hériter de la Principauté de Clovanie à la mort du Grand Prince, l'unifiant à leur propre Royaume, mais les règles de succession clovaniennes n'incluent pas le jeune Prince dans les héritiers à la couronne, puisqu'il n'est que le beau-fils du souverain. Lorsque Paul IV s'éteint en 1655, le conflit éclate entre le futur Charles IV et François de Sibertet, qui revendique la couronne de Clovanie du fait de son âge supérieur à celui de son concurrent, lors même que ce dernier est le fils aîné de Paul IV. Soutenu par son père Henri VIII, François de Sibertet prend les armes dans le Comté de Valmagne (Prima).

    Le Prince François de Sibertet, Alphonse de Lemienov, 1651
    Le Prince François de Sibertet, Alphonse de Lemienov, 1651

    La guerre de succession oppose périodiquement les deux dynasties aux frontières de la Principauté jusqu'en 1669. La guerre trouble beaucoup la région, et les deux parties réussissent des saillies du côté adverse, sans jamais parvenir à faire capituler l'autre. Les Aquitagnois attaquent par l'Est, contournant les montagnes du Nord de Prima. Le comté de Valmagne est ainsi occupé par le Roy d'Aquitagne de 1655 à 1661, mais Henri VIII et son fils ne parviennent pas à s'engager plus profondément dans le territoire clovanien. En 1661, l'armée de Charles IV délivre le comté et oriente son offensive vers le nord, fort de sa connaissance des montagnes primaines. Ainsi, il parvient à attaquer par surprise le Grand Duché de Sibertet, fief de son rival, en 1662. La région demeure sous contrôle clovanien un an durant, avant que François de Sibertet ne récupère ses terres en 1663. La situation stagne jusqu'en 1665, date où le Grand Prince de Clovanie réunit une armée de 100 000 hommes pour conquérir à nouveau le Grand Duché de Sibertet. L'objectif est simple : garder la région jusqu'à ce que François accepte de signer un traité de paix. Quatre ans plus tard, ne parvenant pas à déloger les Clovaniens de sa patrie et voyant le Grand Duché s'appauvrir considérablement, Henri VIII accepte de négocier. Le traité de paix conclu entre les deux souverains s'accompagne d'un lourd tribut financier pour le Roy d'Aquitagne.

    Carte de la guerre de succession clovano-aquitagnoise (1655-1669)

    Avec ces complications militaires, Charles IV comprend l'importance cruciale de l'armée, qui tient le premier rôle dans le théâtre d'une telle guerre. Il y voit aussi le moyen de remettre les choses en place dans la Principauté, et c'est donc par elle qu'il insuffle la plupart de ses grandes réformes. Par exemple, le Grand Prince crée le grade de Maréchal, le plus élevé dans l'armée clovanienne, qui ne sera supprimé qu'en 1985, avant d'être réinstitué par Pétroléon V en 2010. Le maréchal sous Charles IV a la particularité d'être doté d'une grande influence civile, présageant la politique de Pétroléon Ier. La classe militaire est donc présente dans tous les lieux de pouvoir, ainsi que dans les salons. Ils influent dans le domaine de la culture, propageant une vision du patriotisme et de la nation propre à leur métier, c'est-à-dire prônant l'unité nationale face aux dangers extérieurs, le sens du sacrifice et de l'honneur, ainsi qu'un sens aigu de l'ordre.

    Combinant cela aux réformes appliquées par Charles IV visant à restreindre l'accès aux hautes fonctions militaires aux aristocrates, on assiste à un retour en force de l'aristocratie, qui domine à nouveau la société et ses rouages. Le tout est contrôlé d'une main de maître par le Grand Prince, distribuant titres et récompenses à qui sert le mieux ses intérêts.

    Charles IV règne ainsi très longuement, conservant la Principauté en paix pendant plusieurs décennies, mais au prix d'une autorité toujours croissante au fil des années. Le souverain meurt de vieillesse en 1709.



    1709 - 1768 : LA PAPRIARCHIE


    Le XVIIIe siècle clovanien est le théâtre du retour en force majeur du pouvoir de l'Église dans le contrôle du pouvoir politique, avec les figures de Frédéric XI et Zacharie XX, Papriarches successifs de l'Église ortholique.

    En 1709, à la mort du grand Charles IV, le choix de la succession est ardu. L'héritier légitime qui prend le trône est Hector Ier, un homme de 58 ans atteint de démence. De nombreux aristocrates protestent contre l'intronisation d'un Grand Prince sénile, mais les règles de succession sont strictes : il doit régner. Aucune loi ne prévoyait un tel cas, d'autant plus que la question divise la cour. Certains trouvent un intérêt à placer ce souverain fantoche à la tête de la Principauté, prévoyant d'aisément le manipuler. Les deux partis doivent rapidement aboutir à un compromis, celui d'une quasi-régence, exercée par le Papriarche Frédéric XI, un des hommes les plus influents de la Principauté.

    Le Papriarche Frédéric XI, Simon Pataguel, 1716.
    Le Papriarche Frédéric XI, Simon Pataguel, 1716

    Frédéric XI est un homme au caractère bien particulier, qui diffère beaucoup de ses proches prédécesseurs. Il déborde largement de sa fonction religieuse pour exercer réellement dans de nombreux autres domaines, rappelant ainsi les Papriarches de l'époque des Princes Avachis (VIIIe - Xe siècles), et même d'avant la fondation de la Principauté, lorsque la papriarchie incarnait la principale forme d'autorité. Frédéric XI promulgue des lois, nomme à des fonctions aristocratiques, et signe même des traités. Jusqu'à sa mort en 1734, il augmente progressivement son pouvoir, et ce malgré les trois Grands Princes qui se sont succédé pendant ces années.

    Hector Ier meurt au bout de trois ans de règne (1712), et son fils Albert lui succède. Ce dernier a déjà conçu qu'il ne pourrait pas faire face à l'influence omniprésente du Papriarche qui contrôle tout le pouvoir. La cérémonie du couronnement s'apparente plus à un simulacre qu'à une véritable intronisation. Ce souverain fantoche s'efface complètement au profit du pouvoir papriarchique. Ces années voient une résurgence de l'importance des religieux, favorisés par de nombreuses décisions de Frédéric XI.

    En 1726, Albert III meurt et Alexandre VII est le nouveau Grand Prince de Clovanie. Comme son prédécesseur, Alexandre laisse le Papriarche gouverner. Cependant, le nouveau souverain, oisif, se prend d'une addiction viscérale pour le jeu, et ses dépenses s'avèrent de plus en plus astronomiques. Ne se souciant guère de ce jeune homme agité et faisant confiance aux fonds du Trésor pour subvenir à ces impérieux besoins, Frédéric XI ferme les yeux sur ces agissements. En réalité, l'argent vient à manquer et le Grand Prince emprunte à des personnes de mauvaise fréquentation, si bien que Frédéric XI, réalisant l'étendue du problème en 1730, se prend d'une colère noire. Au cours d'une scène surréaliste, le Papriarche se précipite dans la chambre du souverain pour le réveiller et lui faire un sermon. Cet acte, resté célèbre, marque un tournant dans cette période historique : le Papriarche a définitivement et ostensiblement pris le pouvoir sur le Grand Prince.

    Frédéric XI allant réveiller le Grand Prince dans sa chambre, Pierre du Mas, 1751.
    Frédéric XI allant réveiller le Grand Prince dans sa chambre, Pierre du Mas, 1751

    Le Papriarche met tout en œuvre pour remédier au problème et en profite pour asseoir définitivement son autorité, en commençant par intenter un procès au Grand Prince lui-même. Aucune contestation ne s'élève durant ce jugement, au cours duquel Alexandre VII est déchu de ses fonctions. Les créanciers sont condamnés pour avoir prêté au souverain et les dettes sont effacées. Frédéric XI décide d'exercer la régence, en attendant que le fils d'Alexandre, âgé de trois mois, soit en âge de régner. Le Papriarche détient officiellement tous les pouvoirs.

    Toutefois, la vieillesse rattrape vite Frédéric XI, qui trouve la mort en 1734, à l'âge de 72 ans. Le nouveau Papriarche porte le nom de Zacharie XX et était un proche de Frédéric. Il souhaite continuer l’œuvre de son mentor, et commence même à propager des discours anti-princiers, légitimant le pouvoir absolu du Papriarche par les siècles pré-clovaniens et par le rôle historique de l'Église à exercer le pouvoir quand le Grand Prince tombe dans le vice et la débauche. Seulement, sa vision se heurte à un problème : le petit Augustin atteint ses quinze ans en 1741, âge où il est prévu qu'il prenne ses fonctions de Grand Prince.

    Sans scrupule, Zacharie XX ourdit alors un complot contre le jeune adolescent. Un incendie est déclenché dans les jardins du Palais de la Gloire lors de la fête d'anniversaire d'Augustin qui s'y tenait. Alors que celui-ci venait d'atteindre ses quatorze ans (1740), le voilà accusé de destruction de biens nationaux, d'immoralité et de débauche par le Papriarche qui s'empresse de lui intenter un procès rappelant celui de 1730. L'adolescent est exilé et trouve refuge en Travie, d'où il ne cessera de revendiquer le pouvoir dès ses quinze ans. L'opinion ne lui est pas favorable et le jeune homme se contente de préméditer un retour qu'il serait inconscient d'organiser trop tôt.

    Le Papriarche Zacharie XX, gravure anonyme, 1758.
    Le Papriarche Zacharie XX, gravure anonyme, 1758

    Ainsi, Zacharie XX reste au pouvoir pendant 28 ans. En ceci que le peuple clovanien accepte sans grande contestation le pouvoir absolu du Papriarche pendant de si longues décennies, la période de la Papriarchie constitue un véritable changement de régime politique, bien que jamais officialisé. C'est d'ailleurs ce qui manqua peut-être à l’œuvre de Frédéric XI et Zacharie XX, puisque Augustin, âgé de 38 ans et n'ayant jamais abandonné sa tenace prétention au trône, saute sur l'occasion d'une défaveur de l'opinion pour le Papriarche en 1768. Si ce dernier avait su profiter de la prospérité économique et de bonnes élites durant les précédentes décennies, une crise imprévue se fait ressentir dans les années 1760. Des pamphlets paraissent contre Zacharie et les vieux complots auxquels il avait pris part refont surface. Sa réputation bascule à mesure que son âge avance et qu'il se retire dans ses bâtiments, et de nombreux Clovaniens réclame un retour du Grand Prince.

    Augustin patiente plusieurs années, attendant que la situation murisse, et traverse la Clovanie d'est en ouest en 1768, reconnu comme souverain partout où il pose les pieds. Arrivé à Legkibourg, il fait déchoir Zacharie XX et se fait couronner en tant que Augustin II.



    1768 - 1792 : AUGUSTIN II


    Le Grand Prince Augustin II, Nicolas Berdier-Kolnikov, 1768.
    Le Grand Prince Augustin II, Nicolas Berdier-Kolnikov, 1768

    Lorsque Augustin II monte au pouvoir à l'âge de 38 ans, toute la Principauté est à reconstruire. La fin de la Papriarchie s'était caractérisée par un renfermement de la Clovanie sur elle même, entraînant la grave crise économique des années 1760, au milieu de laquelle le nouveau souverain prend le trône.

    La première tâche à laquelle Augustin II doit s'atteler est le démantèlement de la corruption, ancrée depuis des décennies dans l'appareil d'État clovanien. Il faudra plusieurs années au nouveau souverain pour résoudre ce problème qui enrayait douloureusement le fonctionnement du gouvernement. Un changement forcé est effectué du côté des valeurs, Augustin II replaçant l'armée au centre de l'État comme l'avait fait Charles IV un siècle auparavant. Les Papriarches avaient élevé le clergé en principale puissance de la Principauté, ce qui avait entraîné une baisse de la natalité, puisque les jeunes gens embrassaient plus volontiers la soutane et donc le célibat. La concentration des avantages et du pouvoir dans les mains des religieux avait contribué au renfermement de la Principauté sur elle-même, d'autant plus que la plupart des religieux condamnaient les activités commerciales. Face à cela, Augustin remet "la caserne au centre du village" selon ses mots. Les soldats reçoivent les faveurs du Grand Prince, mais ces dernières se tournent d'abord vers les compagnies marchandes.

    De là vient la promotion de l'établissement d'un comptoir, dans l'objectif de s'intégrer au commerce trans-océanique. Les nouvelles compagnies commerciales ayant émergé selon la volonté du Grand Prince cherchent à conquérir de nouveaux marchés. Cette velléité se solde par un échec prévisible, mais qui souligne l'importance d'une redynamisation de l'armée en Clovanie.

    En 1774, les îles du Midi font l'objet d'un attrait prononcé pour les marchands clovaniens, et donc pour le gouvernement. Situées aux sud-ouest de l'Océan d'Espérance, elles constitueraient une position très avantageuse dans la circulation maritime mondiale. Augustin II s'empare de cette poussée mercantiliste pour diriger l'opinion publique vers un sentiment expansionniste et aventurier. Il s'agit pour lui de retourner la Principauté vers l'extérieur pour la sortir de son renfermement. Or, les îles du Midi sont aussi convoitées par la République de Fortuna, limitrophe de la Clovanie en Eurysie. Des tensions éclatent aux abords desdites îles, moteurs d'une fièvre guerrière montant en Clovanie. Jugeant la guerre coûteuse et peu favorable, Augustin II cherche d'abord à l'éviter par des négociations, mais les conflit entre marchands ne cessent pas. Sous la pression de l'opinion et de ses conseillers, il déclare alors la guerre à la République de Fortuna en 1777. Ce très court conflit ne se déroule que sur mer. En effet, la flotte clovanienne est facilement battue lors de la bataille de Mermianza, poussant le Grand Prince à demander la paix.

    La bataille de Mermianza, Rodolphe Hubertin, 1780.
    La bataille de Mermianza, Rodolphe Hubertin, 1780

    La Principauté renonce donc aux îles du Midi. Si cette courte guerre de 1777 a pu avoir une vertu, il s'agit bien d'avoir fait comprendre à Augustin II le cruel besoin de remaniement de la puissance militaire clovanienne. Surtout au niveau naval, le dispositif coercitif de la Principauté doit intégralement être rebâti.

    Dans le même temps, un renouveau intellectuel s'opère dans la littérature clovanienne, avec la fin de la pressante censure Papriarchique. Ce courant qui s'étale jusqu'au début du XIXe siècle prend le nom de Méthodisme, notamment sous la plume d'Elian de Jourdain, philosophe et mathématicien. D'autres savants et écrivains prennent part à ce grand mouvement, comme Hillaire, Mornier, ou encore Fridertski, prônant un avènement de la Méthode, c'est-à-dire d'une quête du savoir absolu et impartial. Aucun domaine scientifique, littéraire, artistique, philosophique ou théologique ne doit être laissé de côté dans cette recherche de la vérité. Les Méthodistes croient en Dieu et en l'immortalité de l'âme, seules vérités attestées. Tout le reste doit être laissé de côté avant d'entreprendre quelque démarche intellectuelle qui soit.
    Le Méthodisme imprègne progressivement les sphères intellectuelles clovaniennes, favorisé par le développement de salons dans lesquels les savants peuvent tenir leurs discours.



    1792 - 1830 : AUGUSTIN III ET SON FRÈRE L'INDOLENT


    En 1792, lorsque le Grand Prince Augustin II rend son dernier soupir, son fils aîné Charles renonce au pouvoir. Trop craintif et timide, l'héritier refuse d'endosser les responsabilité conformes à son sang et abdique en faveur de son frère cadet Augustin. Ce dernier est donc couronné en 1792 sous le nom d'Augustin III.

    Le Grand Prince Augustin III après son couronnement, Dorian Poltrinière, 1792.
    Le Grand Prince Augustin III après son couronnement, Dorian Poltrinière, 1792

    La politique du nouveau souverain se porte sur la mise en exergue d'un Grand Prince tout puissant, non dénué d'orgueil et aux grandes ambitions. Augustin III se veut Empereur avant l'heure, reprenant les usages et les symboles de l'Empire rhémien pour s'ériger en quasi dieu vivant. Nous rappelons que les Grands Princes de Clovanie n'étaient pas souverains de droit divin, bien que ne pouvant se passer de l'assentiment du Papriarche pour exercer leurs fonctions. Les allusions d'Augustin III ne manquent donc pas de choquer les contemporains, élevant une grande partie de la population contre le pouvoir. Si l'armée et les aristocrates qui la mènent se montrent favorables à la politique ferme du Grand Prince, les bourgeois se dressent pour majorité contre ce dernier.

    Augustin III réduit grandement la liberté de la presse et accentue la censure sur les parutions littéraires, conduisant à l'effervescence d'une production clandestine de critiques à son égard. Caricatures, pamphlets et libelles circulent dans les mains des Clovaniens lettrés des grandes villes. Particulièrement, dès 1792, un groupe de bourgeois, les Indépendants, se forme afin de lutter contre le pouvoir princier. Ils décrivent Augustin III comme un souverain "autoritaire, se prétendant magnanime lors qu'il ne dispose ni des vertus de son sang, ni de nulle forme de pitié." Leur journal, distribué clandestinement, rallie de plus en plus de partisans dans la ville de Solgrad, au point que le Grand Prince est informé d'un risque de révolte dans la ville. Commence alors un conflit intérieur soulevant débats et invectives dans les salons des élites. Cette lutte se mène aux moyens d'écrits interposés entre les bourgeois de Solgrad, menés par François Marquise, et les aristocrates partisans d'Augustin III. Les Indépendants réunissent une grande partie de la population et se préparent à mener une lutte armée contre le pouvoir, lorsqu'ils décident finalement de s'exiler en 1794. La faiblesse de leurs moyens comparée aux forces de l'armée du Prince de plus en plus menaçante les pousse au projet de créer leur propre État en Aleucie. Ce pays est l'actuelle République de Saint-Marquise.

    En réalité, durant les courtes années de son règne, le Grand Prince Augustin III ne mène pas une politique beaucoup plus autoritaire que celle de ses prédécesseurs. Les critiques qui en ont fait un souverain tyrannique portaient surtout sur la symbolique empruntée par Augustin III, inspirée de l'Empire rhémien et des monarchies de droit divin. Concrètement, le Grand Prince n'a pas fait suivre ses ambitions de politiques réellement autoritaires. Lorsqu'il s'éteint en 1799 d'une crise d'apoplexie, les sept ans de son règne n'apparaissent pas comme une période marquante de l'histoire clovanienne. Peu de changements politiques et sociaux se sont opérés par rapport au long règne de son père.

    Mort au jeune âge de trente et un ans, Augustin III ne laisse pas d'enfants mâles et la succession se porte à nouveau sur son frère aîné Charles, qui avait renoncé au trône en 1792. Cette fois-ci, Charles accepte de ceindre la couronne princière et reçoit le nom de Charles V.

    Le Grand Prince Charles V, Jérémie de Vieu, 1800.
    Le Grand Prince Charles V, Jérémie de Vieu, 1800

    Malgré le regain de détermination ayant conduit Charles V à prendre le pouvoir, son courage ne prend pas la suite, puisque son règne est le théâtre d'une progressive décadence de l'État dans le fonctionnement de la société. Le pouvoir exécutif perd progressivement de son envergure et de son efficacité, la justice devient lente et inefficace et la corruption s'installe dans l'appareil politique clovanien. Bien que Charles V soit lent d'esprit, il possède toutefois un certain orgueil qui le pousse à refuser d'entendre tous les conseils que des hommes avisés pourraient lui donner. Ainsi, les hommes d'initiative sont progressivement écartés des postes clés de l'État, tandis que le Grand Prince ne s'entoure que des gens qui savent le mieux satisfaire son ego en le devançant le moins possible. Charles V reçoit le surnom d'Indolent pour son manque d'initiative et sa peur de s'affirmer dans les moments cruciaux.

    En 1807, une révolte éclate à Legkibourg, menée par des bourgeois et soutenue par des aristocrates. Tous sont alarmés de cette décadence du pouvoir princier qui instaure une défaillance de la société dans tous les domaines. Soucieux de préserver la paix, Charles V accepte de négocier avec les insurgés. Le négociant Émile Prolins s'impose comme la tête du mouvement et mène les discussions avec le Grand Prince - au grand mécontentement des aristocrates fâchés de voir un simple roturier prendre ainsi les devants. Les entretiens avec le souverain mènent à la signature de la Charte de 1808. Celle-ci prévoit l'établissement de parlements locaux dans toutes les villes et bourgs de Clovanie. Ces parlements sont élus au suffrage censitaire et comptent 50 députés. Ils sont censés exercer les fonctions législatrices et judiciaires dans les villes, ainsi que décider des agissements de la police locale. Bien que cette charte affaiblisse considérablement son pouvoir, Charles V l'Indolent accepte de la signer, prétextant qu'elle "constitue une réponse adéquate aux nécessités du peuple dont [il est] le protecteur".

    Le nouveau fonctionnement politique prévu par la Charte achève de déliter l'unité du pays et de dissoudre le pouvoir du Grand Prince. La justice devient lente et les moindres décisions sont soumises à des votes interminables. La Clovanie se divise, puisque les différentes localités deviennent de plus en plus indépendantes. Pendant vingt-trois ans, de nombreux conflits locaux éclatent sans que le pouvoir Princier ne daigne intervenir, paralysant la Principauté. Une nouvelle éthique se forme dans l'aristocratie, revenant à la morale chevaleresque des Trois siècles d'Or (Xe - XIIIe siècles) et remplaçant le dévouement au Grand Prince par le dévouement à la lignée. L'honneur devient la valeur la plus sacrée et les nobles se font justice eux-mêmes, en l'absence d'un pouvoir assez compétent pour résoudre leurs différends.

    L'histoire de cette période prendrait des livres entiers à être convenablement décrite tant la Clovanie se divise à ce moment-là. De nombreux aristocrates s'imposent comme des quasi souverains locaux, comme Pierre de Maximin à Solki ou Léandre de Gers à Erdaim. Les Gouverneurs de Contrée, aux prérogatives tantôt diminuées par les souverains autoritaires, parviennent alors au point d'acmé de leur pouvoir. Les désirs d'indépendance primains sont également nés lors de cette époque. Notre propos concerne cependant l'histoire nationale de la Clovanie, ce qui ne nous conduira pas à aborder davantage cette période, bien qu'elle mériterait un intérêt des plus méticuleux.



    1830 - 1890 : LA GUERRE DE SOIXANTE ANS


    La carte de la Clovanie prend une forme intelligible lorsqu'elle se divise en quatre grandes parties distinctes, dont trois s'affronteront pendant près de soixante ans. La première étape de cette division est marquée au lendemain de la mort du Grand Prince Charles V, lorsque le Royaume catholique de Prima déclare son indépendance. Celle-ci sera définitive et est proclamée le 13 juin 1830.

    Peu après, en 1833, Boris IV, l'héritier de Charles V, répond au besoin d'ordre de la population en reprenant le contrôle sur la ville de Legkibourg, ainsi que sur les régions de Yug et du Septentrion, contrôle instable et qui affrontera de nombreux obstacles. En réaction, le Duc de Malsanges conquiert la région des Rioltaves et l'unifie à celle qu'il contrôlait déjà, à savoir l'Entre-deux-mers. Il nomme son nouveau fief le Duché des Rioltaves en 1837. Pierre de Maximin, souverain local de Solki, élargit sa zone d'influence jusqu'à la totalité du Pereryv actuel et des Polites, en 1839.

    Le Duc de Malsanges et le Grand Prince Boris IV revendiquent tous deux la souveraineté sur tout le territoire de l'ancienne Clovanie (hors Prima), tandis que Pierre de Maximin se contente de sa zone de contrôle, qu'il renomme Pereryv Nouveau.

    Trois grandes zones émergent alors du chaos pour répondre au cruel manque d'ordre de la population, dont deux revendiquent l'entièreté du territoire clovanien hors Prima.

    Carte du territoire clovanien en 1839.
    Le territoire clovanien en 1839

    Entre 1839 et 1854, le Pereryv Nouveau est le territoire le plus malmené, subissant les tentatives d'invasion des ses deux voisins. Pierre de Maximin a beau rêver d'une indépendance du territoire qu'il gouverne, Boris IV et le Duc de Malsanges ne lui laissent aucun répit. Mais Boris IV cesse vite ses attaques et propose au Nouveau Pereryv de se liguer contre le Duc de Malsanges. La population du Pereryv est particulièrement harcelée par les percées du Duché des Rioltaves, qui pillent et brûlent les moyens de production des paysans. Les grands marchands et les paysans s'unissent alors pour la paix, réclamant l'alliance avec le Grand Prince pour résister aux attaques des Rioltaves, ce que Pierre de Maximin refuse obstinément. Ils forment la Ligue de la Paix en 1846, menée par le Comte d'Alencourt. Le Comte d'Alencourt gagne vite en popularité face à Pierre de Maximin, et une rivalité féroce s'installe entre les deux hommes. Finalement, Pierre de Maximin est renversé au cours d'une brève guerre civile, en 1854. Immédiatement, le Comte d'Alencourt signe le traité de Saint-Aloi, scellant l'alliance avec le Grand Prince. Boris IV ne laisse pas passer cette chance pour réunir officiellement ce qui était le Nouveau Pereryv à son territoire. Il ne manque plus que le Duc de Malsanges à abattre pour que la Clovanie retrouve son unité religieuse et politique de jadis.

    Mais cette immense tâche ne sera pas de tout repos, puisque le Duc de Malsanges gagne de plus en plus en puissance. Il parvient à faire au Duché des Rioltaves ce que Pierre de Maximin n'avait pas réussi à accomplir au Pereryv Nouveau. Il crée de nouvelles institutions, de nouvelles lois, et constitue une force militaire efficace capable de résister à celle du Grand Prince. Si la langue et la religion du Duché n'étaient pas les mêmes que sous le gouvernement du Grand Prince, et que certains de ses sujets n'avaient pas conservé une fidélité historique envers la Principauté, le territoire du Duc de Malsanges aurait pu former une nation tout à fait séparée de la Clovanie jusqu'à aujourd'hui.

    Le Grand Prince Boris IV conserve aussi la ferme volonté de rattacher ce territoire à la Principauté. Son autorité est encore fragile, et il est tenu par la promesse qu'il a faite au Comte d'Alencourt, à savoir de défendre le Pereryv contre les incursions toujours fréquentes du Duc de Malsanges.

    Plusieurs grandes batailles opposent les deux armées, toutes se soldant par un résultat incertain et par un grand nombre de morts : la bataille de Puis-sur-mont en 1861 envoie près de 100 000 soldats et civils au cercueil, celle de Hongrad de 1870 tue 90 000 personnes dont le Grand Prince Boris IV, et celle de Baladères en 1876 cause la mort de 150 000 âmes. Le Pereryv de l'ouest et l'Entre-deux-mers sont le lieu de ces sanglants affrontements et constituent la zone qui souffre le plus de la guerre de Soixante ans. De grandes migrations centrifuges se déclenchent depuis cette région pour repeupler Legkibourg, Solki, et même Koslov plus au nord.

    Le Grand Prince bénéficie aussi d'une crédibilité religieuse, puisque le Papriarche Zosime X se rallie à son camp. Contrôlant aussi la capitale Legkibourg et ainsi les attributs princiers (le Palais de la Gloire par exemple), il peut endosser le rôle de vrai gouvernement auprès de la population et de l'étranger, tandis que le Duc de Malsanges vieillissant garde une réputation d'usurpateur, fauteur de trouble et conquérant sanguinaire.

    Ce n'est qu'au cours de la décennie 1880 que la guerre devient clairement favorable au Grand Prince. Boris IV étant mort à Hongrad, c'est désormais à son fils Alexandre VII que revient le lourd destin de réunifier la Principauté de Clovanie. Ses victoires sont vues par une large partie de la population et par la postérité comme une immense épopée, la conquête d'une paix rêvée après ces six décennies de guerre civile. Ainsi, à mesure qu'Alexandre VII remporte des victoires, l'enthousiasme des soldats et des officiers s'accroit, formant un cercle vertueux menant à la victoire complète.

    Nous pouvons retenir les batailles de Palaisine (1883), d'Arranges (1885) et de Laritvo (1889) comme des étapes marquantes de la reconquête du Duché des Rioltaves par le Grand Prince Alexandre VII. La victoire de ce dernier est scellée au cours de la bataille de Solgrad le 29 novembre 1890, au cours de laquelle le Duc de Malsanges, âgé de 84 ans, est mis à mort.

    Malgré l'ampleur historique de cette reconquête, l'autorité d'Alexandre VII est encore faible. La Principauté est appauvrie, meurtrie par la guerre, terrain propice à de dangereuses révoltes et à de lourdes crises. Il manque encore un éclair de génie, un second souffle à la Clovanie pour devenir ce qu'elle est aujourd'hui. Ce second souffle sera un homme : Pétroléon Ier le Grand.



    1890 - 1915 : PÉTROLÉON PREMIER


    Au lendemain de la guerre de Soixante Ans, la Principauté vient tout juste d’être réunifiée, mais tout est encore à bâtir. Le pouvoir d’Alexandre VII repose toujours sur un équilibre fragile, oscillant entre ses grands généraux et les ambitions de ses fils auxquels il a confié en apanage le gouvernement de nombreuses des provinces reconquises. La population, notamment les notables marchands des villes, constitue aussi une force politique à contenter pour assurer la paix, et qui ne tarde pas à gronder. En effet, dès 1892, les bourgeois d’Amelikovo soulèvent la ville en contestation contre l’impôt levé pour le financement des nouvelles institutions. L’armée du Grand Prince calme la révolte en pénétrant dans la ville et en menant une bataille exemplaire.

    Hubert Delors, Pétroléon de Saint-Michel lors de la bataille d'Amelikovo, 1899.
    Hubert Delors, Pétroléon de Saint-Michel lors de la bataille d'Amelikovo, 1899.

    Au cours de celle-ci, un certain Pétroléon de Saint-Michel, au nom encore inconnu, s’illustre par sa bravoure. Jeune capitaine, il dirige ses troupes d’un esprit impétueux, sachant toujours mettre en relation le plan de bataille et le cours des événements. Il se fait notamment remarquer en s’adressant fréquemment et sans crainte à ses supérieurs pour leur suggérer la marche à suivre. À un moment clé de la prise de la ville, Pétroléon harangue ses soldats en chargeant toujours en tête des troupes. Pétroléon de Saint-Michel est un orphelin : on attribue le nom de famille de Saint-Michel à tous les orphelins empruntant la voie militaire à leur sortie du pensionnat. Au lendemain de cette bataille, il est promu général et rencontre le Grand Prince Alexandre.

    À partir de ce moment-là, Alexandre VII se prend d’une affection toute particulière pour le jeune Pétroléon, âgé d’à peine vingt-huit ans. Le nouveau général fréquente les milieux aristocratiques legkibourgeois, expose sa vision de la politique et de l’avenir de la Clovanie. Chacun pense alors qu’il aura un grand rôle à jouer dans la reconstruction de la Principauté, sûrement en tant que ministre ou très haut gradé. C’était minimiser l’amitié que portait le Grand Prince au jeune officier.

    Depuis plusieurs années que le Grand Prince était au pouvoir et qu’il s’était marié, on s’étonnait de ne pas voir de progéniture sortir des entrailles de son épouse. Dans le courant de l’année 1894, Alexandre VII et sa femme Noémie réalisent qu’ils sont infertiles et qu’il est inutile d’encore tenter de procréer. Une grande inquiétude s’empare alors du couple princier, mais aussi des aristocrates qui apprennent la triste nouvelle. Alexandre prend alors une décision complètement inattendue qui change le cours de l’histoire : il décide d’adopter Pétroléon de Saint-Michel, qui devient donc Pétroléon Alexandrovitch Clovan. Cette adoption est une première dans l’histoire clovanienne, elle s’appuie sur le fait que Pétroléon soit orphelin. Alexandre choisit donc l’homme le plus prometteur de son armée comme héritier, sûrement afin de sécuriser ses arrières et de ranger définitivement Pétroléon dans son camp. En effet, il a beaucoup à craindre des officiers qui traînent leurs uniformes au Palais de la Gloire.

    En 1896, un groupe de généraux clovaniens, Léonard de Minsard et Albert de Montonjois en tête, se met à rêver de la conquête du territoire des Almariens de Loduarie. Ce peuple divisé entre Clovanie et Loduarie depuis des siècles avait toujours fait l’objet d’un grand émoi de part et d’autre de la frontière. Au moment où la Clovanie reprenait son unité territoriale, l’élite militaire legkibourgeoise s’était à nouveau emparé de cette question, songeant à parfaire la reconquête de la Principauté par cette dernière annexion. Mais le Grand Prince Alexandre ne l’entendait pas de cette oreille et pensait à limiter la saignée économique et démographique des dernières campagnes par une période de paix. En effet, sans compter les ambitions débordantes des généraux, rien à l’horizon ne semblait perturber la reconstruction du peuple clovanien.

    L’opposition entre le Grand Prince et ses généraux les plus proches se fait de plus en plus intense, au point qu’Alexandre VII n’a plus qu’une décision à prendre pour sauvegarder son pouvoir. En février 1898, il condamne le général de Montonjois à l’exil, le prétexte qu’il trouve étant une énième provocation à son encontre lors du conseil de l’état-major. Cette décision qui apparaissait la plus sage est pourtant l’étincelle qui met le feu aux poudres : le Palais se divise en deux factions distinctes qui s’affrontent lors d’une guerre civile aristocratique. D’un côté, les partisans du général de Montonjois exigent la destitution d’Alexandre VII, de l’autre, les partisans du Grand Prince veulent la condamnation de tous les factieux.

    Le jeune Pétroléon se trouve entre les deux partis, restant proche du souverain par gratitude et amour filial, mais toujours en contact avec les généraux mécontents. Alors qu’on commence à lui reprocher de plus en plus sa position ambiguë, Alexandre VII meurt dans des circonstances encore obscures, le soir du 13 mars 1898, d’une chute d’un des balcons du Palais de la Gloire. Cet événement qui aurait pu être tragique permet en fait de stabiliser la situation, puisque Pétroléon peut alors monter sur le trône. Les partisans du Grand Prince pensent qu’il stabilisera le régime et punira les fauteurs de trouble, et les généraux factieux comptent sur sa jeunesse pour le manipuler et le pousser à accomplir leurs volontés. Mais la position du nouveau Grand Prince est encore instable, il ne pourra pas se tenir éternellement entre les deux groupes. Son sacre est prévu pour la fin d’année, il n’a pas encore totalement acquis sa légitimité, d’autant plus qu’un nouveau groupe de mécontents se crée à son encontre. On critique en effet son absence de lien sanguin avec la famille des Grands Princes et certains préfèrent le lointain cousin d’Alexandre VII pour lui succéder.

    Pétroléon met alors en œuvre un magnifique effort de légitimation qui transformera pour le meilleur la Clovanie tout entière. La première étape de cette épopée est la campagne de Loduarie. Pétroléon cède en effet aux insistances des généraux de Minsard et Montonjois (qu’il a rapatrié d’exil) qui le poussent à conquérir le territoire des Almariens de Loduarie. Il trouve dans cet ardent désir de conquête l’opportunité d’asseoir son pouvoir naissant. En mai 1898, l’armée clovanienne part donc en campagne, conduite en personne par le jeune souverain. Cette opération militaire est une réussite complète qu’il serait fastidieux de décrire ici, mais qui permet d’annexer une petite région méridionale de la Loduarie, celle occupée par les Almariens. La République loduarienne subit avec honte cette défaite cinglante qui rapproche dangereusement la frontière clovanienne de sa capitale, instaurant pour longtemps une certaine rivalité entre les deux pays. Pétroléon rentre à Legkibourg en juin 1898, auréolé de gloire. De retour en Clovanie, Pétroléon met en œuvre de nombreuses réformes et amorce des projets qui refaçonnent complètement la face du pays.

    Hubert Delors, Pétroléon le Grand libérant les Almariens, 1898.
    Hubert Delors, Pétroléon le Grand libérant les Almariens, 1898.

    Pétroléon est nourri par une pensée du contrat social visant à donner au maximum la parole au peuple. Ainsi, il crée le plébiscite, référendum s’adressant au peuple qui lui sert à légitimer ses réformes. Le premier plébiscite concerne la transformation du conseil du Grand Prince en Assemblée Princière, aux membres élus au suffrage universel et pouvant proposer des lois au souverain. La Clovanie marque ainsi son entrée dans le cercle des démocraties modernes. Pétroléon souhaite transformer le régime pour remédier à son absence de lien sanguin avec son père adoptif, renouvelant totalement l’identité du système politique. Il entend justifier son pouvoir par de nouvelles formes de légitimité, celle du peuple et de la victoire militaire, ainsi que par son talent de réformateur. Le symbole qu’il fait sien est celui de la fleur de lys, et il l’affiche partout où sa main passe pour affirmer sa puissance.

    Le 3 décembre 1898 a lieu l’un des événements les plus marquants de notre histoire. Alors que Pétroléon était censé recevoir le sacre à cette date pour être officiellement couronné Grand Prince de Clovanie, il décide de changer le nom du régime, ainsi que celui du souverain. La République Impériale Pétroléonienne est proclamée, et Pétroléon devient Pétroléon Ier, Empereur de Clovanie. Le drapeau clovanien est changé pour devenir celui que nous arborons aujourd’hui, orné des fleurs de lys pétroléoniennes. Cette modification historique, premier changement de régime de l’histoire nationale, est appuyé par un plébiscite auquel les électeurs répondent à 83% favorablement. La popularité de Pétroléon est telle que la République Impériale est acceptée par la majorité des élites et du peuple. Pétroléon a déjà un fils né en 1891, moyen de s’assurer une continuité dynastique.

    Mélanie de Ternanski, Portrait de Pétroléon le Grand, 1898.
    Mélanie de Ternanski, Portrait de Pétroléon le Grand, 1898.

    L’Empereur s’attèle ensuite à des réformes de grande ampleur dont certaines seront continuées après sa mort. Entre toutes nous pouvons retenir l’école obligatoire et gratuite, la création d’un réseau de chemin de fer desservant l’ensemble du territoire, les prémisses de l’aviation dans l’armée, mais surtout un renforcement de l’administration. Le gouvernement améliore ses communications avec les différentes contrées qui perdent énormément de leur autonomie. Bien entendu, le développement du réseau ferré et l’uniformisation de l’éducation appuient avec vigueur ce projet d’unité nationale. Une force de police est créée et uniformisée dans tout le territoire, disposant de bureaux dans les moindres recoins de la campagne clovanienne. En somme, c’est avec Pétroléon Ier que la Clovanie devient celle que nous connaissons aujourd’hui, réellement unie et soudée d’un seul bloc, par l’administration comme par la communication. Pétroléon inaugure également un régime fondé sur la force militaire : le souverain est un prince-général dont les talents martiaux garantissent la légitimité. En conséquence, le peuple devient une grande armée composée de citoyens soldats. Il est indéniable que les réformes de Pétroléon Ier tirent leur inspiration de la formation militaire de l’Empereur : l’armée fut la première institution à connaître une véritable unité nationale, dont tous les membres, d’où qu’ils viennent, se rangeaient derrière le même drapeau et partageait la même culture, parcourant ensemble des centaines kilomètres. L’union administrative civile de la Clovanie a ainsi été calquée par Pétroléon sur celle de son armée, laquelle prend d’ailleurs le nom d’Armée Impériale en mars 1899.

    Une mesure prise par Pétroléon Ier qui suscite de nombreux débats est l'abolition des privilèges accordés aux aristocrates de Clovanie. Ces derniers ne sont plus exonérés d'impôts (mesure qui a peu d'effets réels sur l'économie, puisque la taxe aristocratique vient seulement remplacer les "dons" que versaient auparavant les aristocrates au Grand Prince), et perdent leur monopole sur les hauts postes qui leur étaient réservés dans l'armée et l'appareil d'État. Ces mesures occasionnent un certain mécontentement de la part de la haute aristocratie, qui se répercutera sur son successeur...

    Pendant plus de treize ans, Pétroléon Ier gouverne une Clovanie en paix, état qu’elle n’avait pas connu pendant aussi longtemps depuis près d’un siècle. En 1900 et 1905 naissent deux nouveaux héritiers à l’Empereur, toujours de son mariage avec Maud d’Aleucie. En 1912, la Loduarie reprend le territoire des Almariens de Loduarie, effaçant ainsi la conquête qui avait presque fondé la légitimité de l’Empereur en 1898. La République Impériale ne s’effondre pas pour autant, la société continuant d’être profondément marquée par les efforts administratif de Pétroléon.

    Le 12 avril 1915, Pétroléon Ier s’éteint d’un cancer au Palais de la Gloire, laissant derrière lui la légende d’un Empereur mythique ayant façonné le destin de la Clovanie. Adulé par l’armée, Pétroléon avait su mettre le peuple de son côté par l’inauguration du suffrage universel. Ceux qui avaient connu les années meurtrières de la guerre de Soixante Ans savouraient avec reconnaissance la sécurité du nouveau régime. Les réformes administratives de celui qu’on surnomme le Grand à sa mort ont soudé la nation par un nouveau patriotisme, plus militaire que religieux, et créé une nouvelle caste de fonctionnaires désignés par la méritocratie.

    Son fils aîné Pétroléon, alors âgé de vingt-quatre ans, ceint la couronne impériale sous le nom de Pétroléon II.

    Suite
    ⬇️
    5148
    1915 - 1947 : LA DICTATURE IMPÉRIALE DE PÉTROLÉON II


    En 1915, alors que Pétroléon Ier meurt, son fils Pétroléon monte sur le trône. Le régime est devenu de plus en plus impopulaire après la perte du territoire des Almariens de Loduarie en 1912, à tel point que les nostalgiques de l'époque du Grand Prince, réunis dans le parti des Princistes, occupent 52% des sièges de l'Assemblée Impériale. Les Princistes ont pour objectif de restaurer le pouvoir absolu du Grand Prince à travers la figure de Gaston de Gémiolle Clovan, lointain cousin de la famille des Grands Princes et descendant d'Augustin III. Toutefois, Gaston de Gémiolles réside à Minères, loin de la capitale et vit tranquillement sa retraite à l'âge de soixante-et-onze ans.

    Gaston de Gémiolles Clovan en 1911.
    Gaston de Gémiolles Clovan en 1911

    Quelques aristocrates fomentent alors un coup d'État pour rendre le pouvoir à Gaston de Gémiolles, qu'ils reconnaissent sous le nom de Gaston Ier. Mais malgré leur majorité à l'Assemblée Impériale, les Princistes se heurtent à deux problèmes. D'abord, Gaston n'a aucune envie d'occuper le trône dans sa fin de vie, malgré sa brusque popularité et les nombreuses exhortations des Princistes. Ensuite, l'armée demeure très fidèle à l'autorité impériale. C'est Pétroléon Ier qui l'a restructurée et qui lui a donné ses heures de gloire. Ainsi, le coup d'État échoue. Le 2 janvier 1916, Pétroléon II fait provisoirement arrêter Gaston de Gémiolles et plusieurs des conspirateurs. Le 10 janvier, les conspirateurs sont condamnés à mort pour lèse-majesté et Gaston de Gémiolles est condamné à deux mois de détention pour ne pas avoir averti les autorités des volontés des princistes.

    Pétroléon II met alors en place un régime policier et autoritaire connu sous le nom de Dictature impériale. Ce régime dure jusqu'à sa mort en 1947. L'Assemblée Impériale est suspendue de 1917 à 1923 puis voit son pouvoir considérablement négligé. Le parti princiste est interdit et les publications critiquant le régime sont soumises à la censure. Si la Dictature impériale n'est pas meurtrière, elle se caractérise par une omniprésence de l'État dans la presse et une militarisation de la vie politique.

    L’Empereur Pétroléon II en 1924
    L'Empereur Pétroléon II en 1924

    Pétroléon II poursuit en même temps les réformes administratives entreprises par son père. Las de la vie legkibourgeoise, il ambitionne aussi de construire une nouvelle capitale clovanienne sur les rives de la mer Leucytalée. En 1934, il fonde la ville de Leongrad au sud de la Clovanie, ville côtière vers laquelle il organise de nombreuses migrations en y déplaçant des institutions et en y séjournant régulièrement. La ville est structurée par de grands palais destinés à la famille Impériale et aux différentes institutions de la République.

    Vue de Leongrad aujourd'hui.
    Vue de Leongrad aujourd'hui

    Suite et fin en cours de rédaction...



    DYNASTIE CLOVANIENNE :

    Clovan Ier
    457 - 480

    Augustin Ier
    480 - 502

    Honoré Ier
    502 - 519

    Jean Ier
    519 - 548

    Clovan II
    548 - 550

    Rémi Ier
    550 - 562

    Jean II
    562 - 568

    Rémi II
    568 - 590

    Paul Ier
    590 - 602

    Jérôme Ier
    602 - 608

    Alexandre Ier
    608 - 626

    Paul II
    626 - 653

    Alexandre II
    653 - 718

    Rémi III
    718 - 729

    Jérôme II
    729 - 739

    Rémi IV
    739-752

    Jean III
    752 - 783

    Jérôme III
    783 - 796

    Amélio Ier
    796 - 809

    Mikhaïl Ier
    809 - 823

    Jean IV
    823 - 841

    Rémi V
    841 - 852

    Nikolaï Ier
    852 - 871

    Baptiste Ier
    871 - 880

    Honoré II
    880 - 888

    Clovan III
    888 - 902

    Mikhaïl II
    902 - 913

    Charles Ier
    913 - 928

    Mikhaïl III
    928 - 933

    Nikolaï II
    933 - 940

    Nikolaï III
    940 - 959

    Rémi VI
    959 - 966

    Paul III
    966 - 980

    Boris Ier
    980 - 995

    Clovan IV
    995 - 999

    Alexandre III
    1000 - 1005

    Alexandre IV
    1005 - 1032

    Baptiste II
    1032 - 1058

    Jérôme IV
    1058 - 1067

    Boris II
    1067 - 1082

    Honoré III
    1082 - 1107

    Amélio II
    1107 - 1129

    Simon Ier
    1129 - 1167

    Alexandre V
    1167 - 1180

    Mikhaïl IV
    1180 - 1189

    Clovan V
    1189 - 1217

    Charles II
    1217 - 1238

    Honoré IV
    1238 - 1260

    Arthur Ier
    1260 - 1281

    Jérôme V
    1281 - 1283

    Faux Baptiste III
    1283 - 1286


    Nikolaï IV
    1284 - 1301

    Albert Ier
    1301 - 1314

    Simon II
    1314 - 1328

    Victor Ier
    1328 - 1398

    Victor II
    1398 - 1412

    Victor III
    1412 - 1421

    Bruno Ier
    1421 - 1432

    Clovan VI
    1432 - 1435

    Charles III
    1435 - 1454

    Boris III
    1454 - 1469

    Albert II
    1469 - 1494

    Jérôme V
    1494 - 1518

    Jérôme VI
    1518 - 1538

    Simon III
    1538 - 1561

    Honoré V
    1561 - 1566

    Simon IV
    1566 - 1588

    Victor IV
    1588 - 1606

    Alexandre VI
    1606 - 1625

    Baptiste IV
    1625 - 1642

    Paul IV
    1642 - 1655

    Charles IV
    1655 - 1709

    Hector Ier
    1709 - 1712

    Albert III
    1712 - 1726

    Alexandre VII
    1726 - 1730

    Régence du Papriarche Frédéric XI
    1730 - 1734

    Régence du Papriarche Zacharie XX
    1734 - 1768


    Augustin II
    1768 - 1792

    Augustin III
    1792 - 1799

    Charles V
    1799 - 1830

    Boris IV
    1830 - 1870

    Alexandre VII
    1870 - 1898




    HISTOIRE RÉCENTE (depuis la fin du XXe siècle) :


    La politique récente de Pétroléon IV s'est caractérisée par une fermeture assez radicale aux nations étrangères et par un recul conséquent sur le plan industriel et militaire.

    Pétroléon V, Empereur de 1993 à 2014, s'est donné pour devoir de réajuster les politiques de son père en rouvrant la Clovanie aux nations du monde, en accélérant la recherche scientifique, et en redynamisant l'Armée Impériale. Ce redressement a porté ses fruits : l'effectif de l'Armée a été multiplié par vingt depuis le début des années 2000, la technologie s'est grandement développée en Clovanie, et plus d'une dizaine de traités d'amitié ou d'alliance ont été signés avec des pays de tous les continents.

    Suite à la guerre civile causée par la secte devotis, les Princes Éric (fils de Pétroléon V) et Clément (son frère) ont été assassinés. Pétroléon V souffrait de grands troubles psychiques et est décédé d'une ultime crise à la fin du procès de sa femme Marine, jugée religieusement pour complicité avec les devotis.

    Le 3 août 2014, c'est donc le Prince Louis Césarévitch, âgé de 14 ans, qui est monté sur le trône sous le nom de Louis Ier.




    DYNASTIE PETROLEONIENNE

    Pétroléon Ier
    1898 - 1915

    Pétroléon II
    1915 - 1947

    Ludovic Ier
    1947 - 1958

    Pétroléon III
    1958 - 1971

    Eric Ier
    1971 - 1978

    Pétroléon IV
    1978 - 1993

    Pétroléon V
    1993 - 2014

    Louis Ier
    2014 -

    (Pour voir le détail de la généalogie Pétroléonienne, nous vous renvoyons au chapitre consacré à la famille Impériale.)

    12450
    US ET COUTUMES CLOVANIENS




    Langues :
    Langues officielles :

    - Clovanien : parlé depuis le Printemps Clovanien (XVe siècle), institué par le Grand Prince Albert II et créé par les membres de l'Académie des Lettres. Inspiré du français, du latin et du russe. Parlé par l'intégralité des Clovaniens.

    - Français : parlé par les tribus présentes en terres de Clovanie avant le règne de Clovan Ier, c'est-à-dire depuis toujours. Parlé par l'intégralité des Clovaniens.

    - Slavec : langue de la religion ortholique, parlée depuis des temps imprécis (IIIe - Ve siècle) et créée par les religieux. Parlé par les hommes de religion, le commun des Clovaniens en maîtrise quelques rudiments pour les prières.

    Langues non officielles :

    - Slavec populaire : version facilitée du slavec, parlée par la majorité des clovaniens et enseignée à l'école.

    - Argot marin : dialecte marin, originaire de l'Entre-deux-mers et parlé par la plupart des marins clovaniens.



    Formules de langage et de politesse :
    Pour s'adresser à l'Empereur, toute personne se doit d'employer la locution "Votre Excellence Impériale" ou "Votre Seigneurie Impériale". L’Empereur emploie le Nous Impérial. Pour les membres de la famille Impériale, "Votre Excellence" ou "Votre Seigneurie" peut suffire. Le genou droit doit être posé à terre avant d'adresser la parole à un membre de la famille Impériale.

    Pour saluer un égal, un serrage de main est de coutume, mais lorsque l'on s'adresse à une personne supérieure en grade ou en distinction, une inclination du haut du corps est de rigueur. Pour s'adresser à un subordonné, il convient d'accepter l'inclination de l'autre en lui posant la main gauche sur l'épaule droite.

    Les Clovaniens ont tous un prénom, un patronyme, et un nom de famille. Le patronyme est généralement le prénom du père suivi de -évitch ou -ovitch pour les hommes, et -évna ou -ovna pour les femmes (exemple : je m'appelle Antoine, mon père s'appelle Simon, et mon nom de famille est Dumoulin, je m'appelle donc Antoine Simonovitch Dumoulin). Cependant, il est assez rarement employé, sauf lorsque le père en question est une personne illustre, dans le domaine privé ou public. Aussi, lorsque plusieurs personnes de la même famille portent le même nom, le patronyme est employé pour les distinguer.

    La notion d'héritage est très importante pour les Clovaniens. Aussi, tous les membres de la société se vouvoient et s'appellent par leur prénom et leur nom de famille, sauf dans le cercle familial, afin de témoigner du respect à la lignée familiale des individus. C'est aussi une manière de rappeler aux Clovaniens leurs responsabilités : ils sont représentants d'un lignage et ils doivent s'en montrer dignes.

    Les membres de la famille Impériale ont pour nom de famille Clovan, nom du premier souverain de Clovanie, mais il est rarement employé, relevant de l'évidence.



    Passions et loisirs communs:
    Parmi les nombreux loisirs que partagent les Clovaniens, la pratique des échecs est la plus connue. Le sport le plus pratiqué et qui compte le plus de spectateurs est le football. La boxe est aussi un sport très prisé.
    Après le travail, les clovaniens se retrouvent souvent dans les nombreux bars qui jalonnent le pays et dans lesquels ils consomment beaucoup d'alcool.



    L'Ortholicisme et ses impacts dans la vie quotidienne :
    En l'an de grâce 40, le prophète Nietzki descend de sa montagne pour offrir son savoir aux hommes. La population étant déjà acquise au christianisme, il en dresse une critique acerbe et propose de nouveaux concepts dont trois sont célèbres : la Volonté de Puissance, le Surhomme et le Dernier homme. Ci-dessous leurs très brèves définitions :

    Volonté de Puissance : Volonté qui anime tout être vivant, volonté de s'exprimer dans son environnement, de s'accroître, volonté de vivre au plein sens du mot. Nietzki préconise aux hommes de suivre leur Volonté de Puissance.
    Surhomme (ou Surhummain) : Homme supérieur, libéré des normes sociales et agissant selon sa propre Volonté de Puissance. C'est l'idéal d'un Ortholique.
    Dernier homme : Homme dégénéré, vivant dans une société malade où il peut satisfaire toutes les pulsions de son corps, ne vivant plus que pour le présent, se moquant du passé et ne se souciant pas de l'avenir, et, la pire des choses, se montrant satisfait d'un tel mode de vie. C'est la figure qu'un Ortholique ne doit à aucun prix incarner.

    Ces définitions sont le fruit de bientôt deux millénaires d'analyse qui n'est bien entendu pas encore terminée. Il prendrait une éternité de connaître en détail toute la philosophie Ortholique.

    Le livre sacré de l'Ortholicisme est Ainsi parlait Nietzki du théologien Théodore Mikhailovitch, court récit rédigé en 132 après Nietzki et retranscrivant la descente de Nietzki de sa montagne. Chaque Clovanien en possède une copie chez lui.

    L'Ortholicisme incarne la religion d'État et 91% de la population clovanienne s'en revendique. D'autres religions sont toutefois présentes et pratiquées sur le sol clovanien, dont les plus importantes sont le Catholicisme (5%) et le polythéisme gréco-latin (4%). Toutes les religions sont en principe acceptées par l'État depuis Pétroléon Ier et peuvent obtenir du gouvernement l'autorisation de fonder des établissements religieux sur le territoire. Ainsi, un certain nombre d'églises catholiques sont implantées dans les grandes villes, mais aucun temple gréco-latin n'a encore ouvert ses portes, ce culte n'ayant effectué sa résurgence en Clovanie que très récemment. L'Église catholique clovanienne est affiliée au Saint-Siège de Catholagne.

    Le chef religieux de l'Ortholicisme est le Papriarche. L'actuel Papriarche est Zosime XII. Le Papriarche est élu à vie par les membres du clergé, c'est-à-dire les prêtres, les évêques et les cardinaux. Chaque église est dirigée par un prêtre, les prêtres de chaque contrée élisent un évêque, les évêques élisent un cardinal par région. Les 8 cardinaux forment le Saint Conseil, autour du Papriarche. Ce dernier réside dans la Sainte Créopole, à Legkibourg.

    Les membres du clergé n'ont pas le droit de porter les armes et font vœu de chasteté et de célibat.

    Bien que Nietzki critique le christianisme, en particulier sa morale, une recrudescence des rites et des symboles chrétiens s'est opérée dans le courant du XIXème siècle, notamment grâce à l'analyse de Julian Skalitsyy, pointant les mêmes défauts moralisateurs dans les mouvements athéistes ayant germé à cette époque (communisme, socialisme, wokisme...) et prônant donc un retour à la foi chrétienne, mêlée aux enseignements de Nietzki. En 2011, le Papriarche Zosime XII a intégré le Nouveau Testament parmi les textes sacrés, faisant de la parole de Jésus un message tout aussi légitime que celui de Nietzki. Le Papriarche visait par là à pointer les similitudes entre Ortholicisme et Catholicisme. L'Ortholicisme ne critiquait en réalité pas le message du Christ mais le déclin de la Foi dans la Clovanie primaire.

    Les Clovaniens observent donc les rites chrétiens (dimanche férié, mêmes jours fériés, mêmes prières, etc) et les symboles de l'Ortholicisme sont les mêmes que ceux du catholicisme.

    La langue de l'Ortholicisme est le slavec.

    Le calendrier Clovanien débute lors de la naissance de Nietzki, la même année que celle de Jésus Christ.

    Les Clovaniens sont extrêmement religieux.



    Fêtes nationales et jours fériés :
    La fête nationale de la Clovanie est le 12 septembre, jour où, en 457, Clovan a réuni les marins et les paysans pour délivrer Legkibourg des pirates, lors du Rassemblement d'Olgrad. Couramment, cette journée spéciale est appelée "Jour du Rassemblement". Il est marqué d'un jour férié et de nombreuses festivités à l'échelle de l'Empire.

    Tous les jours fériés du calendrier chrétien sont observés.

    Autres jours fériés :

    - 30 janvier 56 : mort de Nietzki
    - 5 février 1864 : naissance de Pétroléon Ier.
    - 1er mars 432 : naissance de Clovan Ier.
    - 29 avril 1915 : mort de Pétroléon Ier.
    - 15 aout 1898 : Pétroléon est sacré Empereur de Clovanie par le Papriache.
    - 28 aout 464 : Sainte Union entre Clovan Ier et le Papriarche Frédéric II.
    - 17 septembre 457: Bataille de la Plaine Verte, qui a vu Clovan triompher sur les pirates pour libérer Legkibourg et être par la suite couronné Grand Prince de Legkibourg par le Papriarche.
    - 6 Novembre 0 : naissance de Nietzki



    Les distinctions de la Patrie
    Pour les récompenser de leurs services, la Patrie octroie régulièrement des distinctions honorifiques aux Clovaniens. Ces médailles ont une fonction sociale très importante dans la vie quotidienne. Souvent, les Clovaniens citent leurs distinctions lorsqu'ils se présentent aux autres. Autant qu'un motif de fierté, les distinctions de la Patrie font partie intégrante de l'identité d'un individu. Les plus prestigieuses se transmettent de génération en génération et permettent d'accéder à certains avantages. La nomenclature des distinctions de la Patrie a été élaborée par Pétroléon Ier en 1901 et a toujours été en vigueur depuis.
    Les distinctions de la Patrie se divisent en quatre catégories :
    • Les médailles de Loyaux Services
    • Les médailles de Bravoure Patriote
    • Les médailles des Grands Aigles
    • Les médailles de Sacrifice Patriote
    • La Médaille de l'Honneur Étranger

    Les médailles de Loyaux Services :

    Elles sont les plus abordables au commun des Clovaniens, et il est même parfois considéré comme une honte de n'en pas être gratifié au bout d'un certain âge. De cette manière, les Clovaniens ne citent que rarement ces distinctions lorsqu'ils se présentent à des inconnus. En revanche, certaines de ces médailles constituent des étapes importantes dans la jeunesse des habitants de l'Empire et leurs obtentions sont donc parfois célébrées comme des passages à l'âge adulte.

    • La médaille de Premier Service :

    • Elle est accordée aux jeunes hommes ayant finalisé leur service militaire de deux ans effectué à 17 ans. Communément, les Clovaniens reçoivent donc la médaille du Premier Service lors de leur vingt-et-unième année. Il est anormal qu'un homme de plus de 20 ans n'en soit pas gratifié. L'obtention de cette médaille fait l'objet d'une cérémonie très importante dans la vie d'un jeune homme. Si la majorité civile en Clovanie est fixée à 17 ans, les jeunes clovaniens passent juste après par deux années de service militaire, phase de transition dans laquelle ils sont encore encadrés mais où ils découvrent les valeurs Patriotes dans la boue et la sueur. Ainsi, la concrétisation de cette période constitue en réalité le terme d'une enfance et d'une adolescence, et surtout incarne la confirmation du passage à l'âge adulte.
    • La médaille des Filles de la Patrie :

    • Cette distinction peut être considérée comme la médaille analogue à la médaille de Premier Service, mais réservée aux jeunes femmes. En effet, à 17 ans, les Clovaniennes effectuent un service patriote d'une durée de 6 mois, durant lequel elles sont formées aux valeurs de la Clovanie, tout comme les hommes mais sans la formation militaire. Elles sont aussi préparées depuis quelques années à l'enfantement et à leur place indispensable dans la famille. Il leur est inculqué de faire preuve de pudeur, de pureté, de bravoure, et d'abnégation dans leur quête perpétuelle de l'idéal féminin. La distinction qu'elles reçoivent à la fin de ce parcours de 6 mois représente, de même que chez les hommes, un accomplissement majeur dans leurs vies, un acte de passage à un âge de maturité.
    • La médaille de Soldat Dévoué :

    • Elle est attribuée aux soldats de l'Armée Impériale ayant effectué 5 années de services.

    • La médaille de Grand Serviteur de la Patrie :

    • Cette distinction est offerte aux individus ayant travaillé 20 ans au service de la Clovanie (Armée, Police, Ministères, Services publics...). Elle constitue une gratification très honorifique pour les Clovaniens et qui s'arbore avec fierté.

    • La médaille d'Aigle Patriote :

    • Cette médaille, plus rare, s'obtient au bout de 50 années passées au service de la Clovanie. Il s'agit d'une des plus prestigieuses distinctions pour le commun des Clovaniens. Elle permet une retraite plus avantageuse, et est souvent citée lors des présentations, non seulement par son détenteur, mais aussi par ses enfants et descendants (Exemples : "Bonjour, je suis Paul Desvraches, Aigle Patriote", "Bonjour, je suis Albert Desvraches, fils d'Aigle Patriote", ou encore "Bonjour, je suis Igor Desvraches, fils d'Aigles Patriotes depuis deux générations"). Plus le nombre d'Aigles Patriotes dans vos ancêtres est grand, plus votre lignée est respectable.

    Les médailles de Bravoure Patriote :
    • L'étoile Clovanienne :

    • Octroyée en récompense d'un acte de bravoure au service du peuple Clovanien, dans la vie quotidienne (exemple : sauver une vieille dame d'un incendie). Elle peut être acquise par n'importe quel citoyen ou citoyenne de Clovanie.

    • L'étoile de Guerre :

    • Octroyée en récompense d'un acte de bravoure dans le cadre d'une guerre contre une force extérieure.

    Les médailles des Grands Aigles :
    • Honneur de la patrie :

    • Cette médaille est obtenue par les grandes hommes et femmes ayant fait rayonner la Clovanie dans le monde du point de vue culturel, scientifique, philosophique ou militaire. Cette distinction est source d'une immense fierté dans une famille. Peut être gratifiée à titre posthume.

    • Grand Aigle de Clovanie :

    • Cette distinction est la plus prestigieuse dont un clovanien peut se voir octroyé. Elle est attribuée, comme la médaille d'Honneur de la Patrie, à des hommes et femmes ayant fait rayonner la Clovanie dans le monde, ayant accompli des œuvres culturelles, scientifiques, philosophiques, ou militaires immenses, mais à un degré bien supérieur.

      HRP : pour situer, la médaille d'Honneur de la Patrie serait en France attribuée à des hommes comme Mauriac ou Anatole France, et la médaille de Grand Aigle de Clovanie à des hommes comme De Gaulle ou Maupassant.

    Les médailles de Sacrifice Patriote :
    • Martyr de la Patrie :

    • Cette distinction est octroyée à titre posthume pour honorer une mort au service de la Clovanie, autant dans le cadre militaire que civil. Aussi source de fierté, elle donne lieu à de nombreux avantages pour la famille du martyr.

    • Grand Martyr de la Patrie :

    • Une des plus prestigieuses distinction, aussi accordée à titre posthume, honorant un sacrifice volontaire de sa vie au service de la Clovanie. Les Grands Martyrs de la Patrie ont leur place dans les messes Ortholiques de Clovanie.

    Médaille de l'Honneur Étranger
    Instituée en 2010 par Pétroléon V. Délivrée par l'Empereur aux étrangers dignes de mérite et de reconnaissance, soit ayant admirablement œuvré pour le bien du peuple clovanien, soit ayant accompli des actions si honorables qu'elles ne peuvent se dispenser de l'approbation de Son Excellence Impériale.

    Titulaires actuels :

    • Sa Majesté le Roi Charles II de Prima
    • Mathieu Dupuy, Président de la République Démocratique Travienne
    • Jean Clérico, Ministre des Affaires Étrangères de la République Démocratique Travienne
    3618
    LÉGISLATION GÉNÉRALE


    Législation générale en Clovanie


    Législation d'identité :

    Majorité civile : 17 ans.
    Majorité judiciaire : 14 ans.
    Majorité sexuelle : 15 ans.
    Service militaire : à 17 ans durant 2 ans. Réservé aux hommes.
    Service patriote : à 17 ans durant 6 mois. Réservé aux femmes.
    Droit de nationalité : Droit du sang ou service militaire (3 ans pour les pays amis, 6 ans pour les pays neutres, voir précisions ici).
    Double nationalité : autorisée pour les pays amis et neutres (précisions ici).

    Droits fondamentaux :


    Liberté d'expression : soumise à certaines conditions.
    Liberté de culte : autorisée dans la sphère privée si non ortholique. Pas d'établissements religieux non ortholiques ou non catholiques.
    Liberté de rassemblement : autorisée.
    Liberté d'association : autorisée.
    Droit de grève : autorisée sauf pour les militaires, les policiers, les gendarmes et les pompiers.
    Droit d'entreprendre : autorisé.
    Droits des femmes : garantis.
    Droits des enfants : garantis.
    Droits des animaux : garantis.
    Droit d'héritage : garanti.
    Esclavage : illégal.

    Législation morale et civile :


    Divorce : très réglementé.
    Relation sexuelle hors-mariage : interdite.
    Relation extra-conjugale : tolérée.
    Relation et mariage consanguin : interdits.
    Polygamie : interdite.
    Contraception : légale.
    Adoption : enfants d'orphelinats Clovaniens.
    Avortement : interdit à dix semaines.
    Euthanasie : interdite.
    Homosexualité : autorisée dans la sphère privée.
    Mariage homosexuel : interdit.
    Adoption homosexuelle : interdite.
    Transgenrisme : interdit.
    Prostitution : illégale.
    Pornographie : illégale.
    Publicité marchande : sévèrement contrôlée. Sectarisme : illégal.

    Législation sur la sécurité :


    Possession d'arme à feu : légale sous conditions.
    Torture : illégale.
    Peine capitale : pratiquée pour les individus de plus de 16 ans.

    Législation supplémentaire :

    Clonage : illégal sur les humains.
    Recherche génétique : légale.
    Organismes génétiquement modifiés : interdits.
    Jeux de hasards : autorisés.
    Consommation d'alcool : autorisée.
    Consommation de tabac : autorisée.
    Consommation de cannabis : illégale.
    Consommation de stupéfiants : illégale.


    Précisions sur la peine capitale



    La peine capitale se pratique par la voie du fusil. Cinq soldats tirent sur le condamné à une distance de dix mètres, utilisant chacun un fusil Clovanien chargé d'une seule balle, sauf un qui est chargé à blanc. Les quatre balles s'abattant sur le condamné symbolisent les deux serres et les deux becs de l'Aigle Bicéphale rendant sa sentence sur ce dernier. Les fusils sont tirés au sort afin de conserver une présomption d'innocence sur les soldats, qui sont eux-mêmes tirés au sort parmi les soldats professionnels des Guerriers de Terre.

    La peine capitale ne s'applique pas en-dessous de 16 ans ni sur les femmes enceintes.


    Crimes passibles de la peine capitale



    • Meurtre avec préméditation

    • Viol

    • Lèse-majesté

    • Trahison de la Patrie

    Précis sur le meurtre avec préméditation
    Meurtre prévu par son auteur alors qu'il était dans un état conscient et maître de toutes ses facultés mentales. Si le meurtre s'effectue en vengeance à un meurtre ou un viol d'une personne du cercle proche de l'auteur de la part de la victime, le meurtre n'est pas passible de la peine capitale mais d'une peine de prison allant de 3 à 10 ans. Le cercle proche se définit par les membres de la famille proche (mari/femme, enfants et descendants, sœurs, frères, parents et aïeuls directs), les parrains, marraines, filleuls, filleules, ainsi que de cinq amis proches dont la liste est modifiable à tout moment et conservée par la Police Clovanienne. Le meurtre avec préméditation sur une personne coupable du crime de lèse-majesté est uniquement passible d'une peine de de prison allant de 2 à 5 ans.

    Précis sur le viol
    Acte de pénétration volontaire dans un orifice buccal, vaginal, ou anal, non consenti, par violence, menace, ou contrainte.

    Précis sur le crime de lèse-majesté
    Acte de violence physique à l'encontre de l'Empereur ou insulte physique ou verbale à l'égard de l'Empereur.

    Précis sur la Trahison de la Patrie
    Pour les membres de l'Armée Impériale ou de la Police Clovanienne, désertion volontaire de ses fonctions. Pour l'ensemble des Clovaniens, acte de violence volontaire à l'encontre d'un représentant de la Patrie (membre de l'Armée, de la Police, ou de la famille Impériale, Ministre Impérial). Atteinte volontaire à un drapeau Clovanien ou à un bien classé au patrimoine de la Clovanie. Détournement de fonds publics.
    32
    ARMÉE IMPÉRIALE


    Armée Impériale
    5422
    FAMILLE IMPÉRIALE


    En Clovanie, la famille est une chose très importante. C'est une valeur. Plus que des liens de parentés, les membres d'une famille partagent un même héritage, sont membres d'une même lignée. Plus que deux tuteurs légaux, le père et la mère sont les deux piliers de la vie d'un enfant.

    Et la famille prend d'autant plus d'importance quand nous parlons de la Famille Impériale.

    Exception faite de l'Empereur et de l'Impératrice, tous les membres de la famille Impériale portent le titre de Prince ou de Princesse. Tous les membres de la famille Impériale ont Clovan pour nom de famille, bien qu'il ne soit très rarement mentionné.

    Lois de succession :
    Au décès de l'Empereur, celui qui prend la suite est, par ordre de priorité :
    - Le plus âgé de sa ligné directe masculine (fils, petits-fils, arrières petits-fils, ...)
    - Le plus âgé de ses frères encore en vie
    - Le plus âgé de la lignée directe de son frère le plus âgé
    - Le plus âgé des descendants du membre de sa lignée paternelle (père, grand-père paternel, arrière grand père paternel, ...) le plus proche dont les membres sont encore en vie
    - Sa fille la plus âgée
    - L'Impératrice

    L'actuel ordre de succession est donc le suivant :

    1- Prince Daniel Michelévitch (55 ans)
    2- Prince Ferdinand Pierrévitch (50 ans)
    3- Prince Charles Igorévitch (33 ans)
    4- Prince Alban Jeanévitch (42 ans)
    5- Prince Philippe Henriévitch (40 ans)
    6- Prince Augustin Ferdinandévitch (50 ans)
    7- Prince Félix Henriévitch (30 ans)
    8- Prince Jérôme Grégoirévitch (22 ans)
    9- André et Paul Philippévitch (17 ans)

    Généalogie Impériale:

    DYNASTIE PETROLEONIENNE

    Pétroléon Ier
    1898 - 1915

    Pétroléon II
    1915 - 1947

    Ludovic Ier
    1947 - 1958

    Pétroléon III
    1958 - 1971

    Eric Ier
    1971 - 1978

    Pétroléon IV
    1978 - 1993

    Pétroléon V
    1993 - 2014

    Louis Ier
    2014 -

    Pétroléon Ier (1864-1915) eut trois fils avec l'Impératrice Maud d'Aleucie : Pétroléon (1891-1947), Ludovic (1900-1958), et Lucien (1905-1976). De ces trois fils découlent trois grandes branches qui sont détaillées ci-après.

    Pétroléon Pétroléonévitch succède à Pétroléon Ier en 1915 et devient donc Pétroléon II.

    A la mort de Pétroléon II, son frère Ludovic lui succède au trône en 1947. Pétroléon avait trois enfants, mais les lois de succession de l'époque autorisaient le frère de l'Empereur défunt à monter sur le trône si les héritiers étaient mineurs et consentants.

    Ludovic Ier meurt en 1958, c'est son fils aîné qui prend la suite sous le nom de Pétroléon III.

    Le fils de Pétroléon III étant mort prématurément, c'est son frère Éric qui prend le relai du pouvoir sous le nom d'Éric Ier, en 1971. Le fils aîné de ce dernier prend la tête de la Clovanie en 1978 sous le nom de Pétroléon IV. C'est son fils cadet Pétroléon V qui devient Empereur en 1993.

    À sa mort en 2014, son frère et son seul fils étant morts assassinés la veille de son décès, c'est son cousin germain éloigné au 1er degré qui prend la tête du pouvoir au jeune âge de 14 ans, sous le nom de Louis Ier.


    La Famille Impériale se divise en trois branches, une pour chaque fils de Pétroléon Ier. Actuellement, la branche Ludovicienne (les descendants de Ludovic Ier, deuxième fils de Pétroléon Ier) est au pouvoir et tous ses membres masculins ont été nommés précédemment. Les deux autres branches sont la branche Pétroléonienne (descendants de Pétroléon II, deuxième fils de Pétroléon Ier) et la branche Lucianienne (descendants de Lucien, troisième fils de Pétroléon Ier).

    La branche Ludovicienne (descendants de Ludovic Ier) :
    Ludovic Ier eut deux fils : Pétroléon (1925-1971) et Eric (1930-1978).

    Lorsque Ludovic Ier s'éteint en 1958 après neuf ans de règne, son fils aîné Pétroléon prend sa place, adoptant le prestigieux nom de Pétroléon III.

    Pétroléon III n'ayant eu qu'un fils mort à l'âge de 12 ans en 1962 (Frédéric), lorsqu'il meurt en 1971, son frère cadet Eric lui succède et règne jusqu'en 1978, année de sa mort.

    Eric Ier eut deux fils : Pétroléon (1949-1993) et Jérémie (1950-1998).

    Jérémie n'eut qu'un fils : César (1980-2010), père de Louis (2000-).

    Pétroléon prend donc le trône en 1978, apposant son prénom d'un IV impérial et règne quinze années durant, jusqu'en 1993.

    Pétroléon IV eut trois beaux enfants : Achille (1969-1988), Pétroléon (1971-) , et Clément (1984-).

    A la mort de Pétroléon IV en 1993, son fils aîné Achille mort en 1988 sans laisser de descendance, c'est Pétroléon qui prend la tête de la Clovanie : Pétroléon V.

    Lorsque Pétroléon V décède en 2014, son frère et son seul fils étant morts assassinés la veille de son décès, c'est son cousin germain éloigné au 1er degré qui prend la tête du pouvoir au jeune âge de 14 ans, sous le nom de Louis Ier.

    Si l'on excepte l'Empereur Louis Ier, il n'existe plus de membres encore en vie de la branche Ludovicienne.

    La branche Pétroléonienne (descendants de Pétroléon II) :
    Pétroléon II n'eut qu'un seul fils, Albert (1910-1940) qui mourut avant lui.

    Il eut tout de même le temps d'engendrer trois fils : Michel (1930-1960), Pierre (1932-1988) et Igor (1940-2000) qui naquit trois mois après sa mort.

    Michel fut quant à lui le père de quatre fils : Vladimir (1950-2005), Émilien (1951-1998), Joseph (1952-1983) et Daniel (1958-).

    Pierre eut deux fils : Grégoire (1962-2003) père de Jérôme (1991-), et Ferdinand (1963-) père de Augustin (1981-).

    Igor eut lui aussi deux fils : Damien (1980-2001) et Charles (1970-).

    5 membres masculins de la branche Pétroléonienne sont donc encore en vie : Daniel Michelévitch (55 ans), Jérôme Grégoirévitch (22 ans), Ferdinand Pierrévitch (50 ans) et son fils Augustin (32 ans), et Charles Igorovitch (43 ans).

    La branche Lucianienne (descendants de Lucien Pétroléonovitch):
    Lucien (1905 - 1976) eut deux fils : Henri (1936-1983) et Jean (1943-2000).

    Henri eut deux fils : Philippe (1973-) père des jumeaux André et Paul (1996-), et Félix (1983-).

    Jean n'eut qu'un seul fils, Alban (1971-), qui est encore en vie.

    5 membres masculins de la branche Lucianienne sont donc encore en vie aujourd'hui : Philippe Henriévitch (40 ans) et ses jumeaux André et Paul (17 ans), Félix Henriévitch (30 ans), et Alban Jeanévitch (42 ans).

    Arbre généalogique masculin de la Famille Impériale :

    Arbre généalogique masculin de la Famille Impériale depuis Pétroléon Ier

    La Famille de Louis Ier :
    Louis Ier, notre Empereur bien-aimé âgé de 14 ans, est fiancé à Sofia di Grisolia depuis 2014. La Clovanie n'a donc pas encore d'Impératrice.

    Pour seule famille au sens nucléaire, l'Empereur n'a que sa mère, Marie-Hélène Borisévitch.

    Louis Ier
    Notre Empereur Louis Ier

    Marie-Hélène Borisévitch
    Marie-Hélène Borisévitch, mère de l'Empereur.
    2219
    ÉCONOMIE ET COMMERCE


    Monnaie :
    Les Clovaniens utilisent le Pétroléon d'Or, qui équivaut à un point de développement depuis la réforme monétaire du 1er janvier 2010.

    Symbole du Pétroléon d'Or : ₽

    Le Pétroléon d'Or se divise en centimes, appelés Pétroléon d'Argent, qui sont eux mêmes divisés en Pétroléon de Bronze. Ces derniers sont divisés en Nariols.

    En somme :
    1 Pétroléon d'Or = 100 Pétroléons d'Argent = 10 000 Pétroléons de Bronze = 1 000 000 Nariols

    Le Nariol constitue donc l'unité la plus échangée dans le quotidien des Clovaniens. La réforme du 1er janvier 2010 est une véritable révolution, puisque le Pétroléon d'Or était auparavant l'unité des échanges quotidiens.

    La monnaie clovanienne est émise par la Banque Centrale de Clovanie, basée à Legkibourg.

    Principaux secteurs d'activité :
    La principale marchandise produite en Clovanie est le blé. En effet, la tradition agricole se transmet depuis des siècles. Le maïs se cultive aussi depuis quelques décennies.

    Le poisson (hareng et maquereau principalement) est aussi un des mets les plus vendus en Clovanie.

    La Clovanie produit de même de nombreux alcools pour lesquels le savoir de ses artisans est reconnu dans le monde entier : la vodka des Frères Marmeladov et les eaux de vie parfumées de la Maison Derski et de Gorge Fondante sont très réputées. Dans une moindre mesure, certains vignobles comme Castel des Aigles ou encore Noblesse-en-bouche parviennent à produire du vin de grande qualité.

    Beaucoup d'armes légères d'infanterie sont fabriquées dans les usines clovaniennes, et le savoir de l'Armée Impériale dans ce domaine se perfectionne de jour en jour depuis l'avènement de Pétroléon V.

    Place de l'État dans l'économie :
    Grâce à une fiscalité efficace et importante, la Clovanie peut offrir à ses habitants un certain nombre de services non-marchands comme :
    • L'hôpital et les soins médicaux
    • L'école et le service militaire de 4 à 19 ans

    Un certain nombre de monopoles sont détenus par l'État :
    • Le réseau électrique (Énergior)
    • Le chauffage (Énergior)
    • La distribution d'eau et le réseau d'égouts (Eau Clovanienne)
    • Le réseau de transports en commun des grandes villes (RMTBV)
    • Le réseau autoroutier (ViaClovania)
    • L'administration des ports (Marine Civile de Clovanie)
    • Le réseau ferroviaire (Tranex)
    • L'administration des aéroports (Tranex)
    • Toutes les chaînes de télévision (LegkiCom)

    Les salariés clovaniens ont droit à 3 semaines de congés payés par an.

    Données utiles :
    PIB : 680 Milliards $
    PIB par habitant : 13 897 $/hab
    Taux de chômage : 8%
    Balance commerciale : +183 Millions $
    Inflation : +1,9%
    Taux de croissance : 4,3%

    Données valables le 10/12/2012, fournies par ClovaStats.
    4041
    STRUCTURE DE LA SOCIÉTÉ CLOVANIENNE


    La société clovanienne se divise principalement en quatre classes :

    Les aristocrates

    Les aristocrates constituent la partie la plus reconnue et la plus noble de la société clovanienne. Ils appartenaient autrefois à la catégorie privilégiée des Clovaniens, dirigeant la politique et les opérations militaires et étant exonérés d'impôts, jusqu'à l'avènement de Pétroléon Ier en 1898. Aujourd'hui, leur titre n'est plus que symbolique, mais la plupart détiennent encore un héritage colossal de leurs aïeuls.

    Remarque : Les aristocrates n'ont eu le monopole des activités guerrières qu'aux tout débuts de la Principauté de Clovanie. Très vite, le reste de la population masculine a été intégré, le pouvoir princier manquant d'hommes pour mener ses opérations militaires. Les grades élevés de l'Armée ont alors été réservés aux aristocrates, créant un plafond de verre pour les autres, pouvant être franchi après des actes héroïques. On ne peut pas dire qu'il était rare d'accéder à ces grades élevés pour la population roturière, ce phénomène a beaucoup varié au fil de l'histoire. Une tendance à l'ouverture est tout de même notable, avant que Pétroléon Ier n'abaisse toutes les barrières sociales.

    Ils représentent environ 2% de la population clovanienne.

    L'habitat traditionnel aristocrate est le château à la campagne et les grands immeubles du centre des villes.

    Leur nom est précédé d'une particule (de... ), exception faite des membres de la Famille Impériale, qui sont toutefois des aristocrates.

    Les aristocrates sont assez attachés à leur statut et à leur héritage, et affectent donc un certain mépris pour les bourgeois en raison de leur origine roturière (alors même que ceux-ci sont dans le haut du panier de la société depuis plusieurs générations et qu'ils parviennent parfois à se hisser au niveau de certains aristocrates).

    Hiérarchie des titres de noblesse :

    • Empereur
    • Prince
    • Duc
    • Marquis
    • Comte
    • Vicomte
    • Baron

    La mobilité entre ces grades est aujourd'hui complètement figée (pas officiellement), et ce depuis le dix-neuvième siècle. Toutefois, le Grand Prince faisait autrefois monter en grade les aristocrates en fonction de leur mérite et de leur dévouement.

    Les titres aristocratiques sont héréditaires ou peuvent être attribués par l'Empereur.

    Les bourgeois
    Les bourgeois sont des clovaniens sans titre aristocratique caractérisés par un niveau de vie assez opulent. Présents en Clovanie depuis sa naissance, ils exercent principalement des grandes fonctions commerciales et se situent au sommet de la chaîne de production.

    Ils représentent environ 9% de la population clovanienne.

    Les bourgeois habitent dans les grandes villes, dans les grands appartements du centre.

    On est considéré comme bourgeois lorsque l'on excède un certain revenu mensuel (environ 6 000 Nariols/mois), mais la bourgeoisie a eu le temps depuis le XVIème siècle de développer des codes de classe, les distinguant du commun des clovaniens, et portant la prétention de vouloir se rapprocher des aristocrates. Bien entendu, les aristocrates affectent un certain mépris face à ces vaines singeries. La bourgeoisie se distingue donc par des habitudes, des manières et un mode de vie très caractérisé. Ainsi, des clovaniens très riches ne peuvent pas être considérés comme des bourgeois au vu de leurs habitudes, tandis que des clovaniens assez pauvres peuvent être intégrés à la bourgeoisie s'ils en respectent les normes et qu'il parviennent à s'y intégrer (ce qui ne constitue pas une mince affaire en l'absence de revenus importants).

    La classe moyenne
    On parle de classe moyenne pour désigner tous les clovaniens qui ne sont ni pauperes, ni bourgeois, ni aristocrates. En somme : le clovanien moyen, pouvant occuper aussi bien un emploi aux revenus seulement suffisants pour échapper à la pauvreté qu'un emploi aux revenus confortables, mais pas suffisamment pour prétendre à la bourgeoisie.

    La plupart des agriculteurs en font partie.

    Ils représentent environ 69% de la population clovanienne.

    Les pauperes
    Les pauperes ("pauvres" en latin) constituent le bas du panier de la société clovanienne. Ils vivent souvent en situation de pauvreté dans les banlieues des grandes villes et sont employés aux tâches les plus ingrates.

    Ils représentent environ 20% de la population clovanienne.


    La simple division de notre société en quatre classes vise à mieux faire embrasser son aspect au premier observateur et aux sociologues néophytes, mais elle ne saurait suffire pour une analyse sociétale plus poussée. De nombreuses sous-divisions existent, et les individus de la classe moyenne ne sauraient représenter une classe sociale en tant que telle, définie comme l'intermédiaire entre la bourgeoisie et les pauperes.
    Haut de page