29/05/2016
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🎐 [GEOGRAPHIE] Les lieux du Jashuria

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Les lieux du Jashuria

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“Il faut des monuments aux citĂ©s de l'homme, autrement oĂč serait la diffĂ©rence entre la ville et la fourmiliĂšre ?”


SOMMAIRE

  • Le Grand Canal du Jashuria
  • Les riziĂšres en terrasse de Nohali
  • Les jardin de Kashedi Ă  Pumpihon
  • Le Wat Baian : le temple de marbre d’Agartha
  • Les GhĂąts du Jashuria
  • Kandor Mat, la capitale perdue
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Le Grand Canal du Jashuria

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Vue sur l'une des sections du Grand Canal

Introduction

Le Grand Canal, aussi surnommĂ© par les historiens la Folie de Yahudharma, est l’une des plus incroyables merveilles du monde conçue par l’Homme. Long de 1850 kilomĂštres, cet ouvrage d’art est un tĂ©moignage de la capacitĂ© de l’ĂȘtre humain Ă  se rendre maĂźtre de son territoire et Ă  dompter la nature. Infrastructure clef du dĂ©veloppement du Jashuria, le Grand Canal est la fiertĂ© du pays et un point de passage important du commerce maritime dans le continent du Nazum. ConsidĂ©rĂ© comme l’une des grandes merveilles du monde, le Grand Canal effectue la traversĂ©e de l’intĂ©gralitĂ© du territoire jashurien, de la RĂ©gion des Perles au sud, jusqu’à la RĂ©gion d’Azur au nord. ConsidĂ©rablement amĂ©liorĂ© au cours des siĂšcles, il s’agit de l’infrastructure clef du pays et sa principale artĂšre Ă©conomique, autour de laquelle s’organisent de nombreuses activitĂ©s et notamment de nombreuses zones urbanisĂ©es. Il s’agit Ă  la fois d’une infrastructure de transport, d’un outil d’irrigation et un espace de villĂ©giature pour les Jashuriens.

I- L’histoire du Grand Canal

L’histoire de la construction du Grand Canal trouve son origine dans les dĂ©buts de l’empire Yahudharma et dans l’histoire du premier royaume de Jashuria. ContrĂ©e luxuriante mais difficile d’exploitation Ă  cause de ses jungles et de son climat traĂźtre, le Jashuria a dĂ©veloppĂ© depuis des siĂšcles des systĂšmes d’irrigation complexes pour rendre exploitable son territoire et participer aux efforts de dĂ©frichement des terres fertiles. Creuser des tranchĂ©es et les remplir d’eau : sur le principe, rien de bien compliquĂ© 
 enfin, en thĂ©orie. Les Jashuriens se sont rendus maĂźtres dans la question de la gestion de l’eau potable et de l’irrigation des terres lorsque les autres royaumes survivaient Ă  peine aux moussons et aux maladies. Le gĂ©nie des Jashuriens en matiĂšre d’irrigation attira l’attention du jeune empire Yahudharma, qui, s’inspira de leurs crĂ©ations.

Lorsque le royaume du Jashuria tomba aux mains de Yahudharma, le Dieu-Soleil ordonna la construction d’un grand canal pour pouvoir dĂ©ployer sa flotte d’un bout Ă  l’autre de son empire. Les Jashuriens durent participer pleinement Ă  la construction de cet ouvrage sur leurs terres, en guise de punition pour leur rĂ©sistance face Ă  la volontĂ© du Dieu-Soleil. Mettant en Ɠuvre tout leur savoir-faire et leurs forces-vives dans cet ouvrage, les Jashuriens, sous l’autoritĂ© impĂ©riale, creusĂšrent pendant des gĂ©nĂ©rations les immenses tranchĂ©es connectant les lacs en eaux-profondes qui maillaient le territoire de l’ancien royaume du Jashuria. Les lits des fleuves furent savamment exploitĂ©s et les lacs patiemment travaillĂ©s afin de donner corps Ă  l’ambition des Dieux-Soleil de Yahudharma. En parallĂšle, d’importants rĂ©seaux d’irrigation furent creusĂ©s pour permettre d’occuper les terres dĂ©frichĂ©es avec de nouvelles riziĂšres, favorisant l’installation des camps de travail et des hommes le long de l’ouvrage.

Conçu Ă  l’origine comme une punition du Dieu-Soleil et de ses successeurs, les Jashuriens finirent par s’investir Ă©motionnellement dans la rĂ©alisation du Grand Canal. Les Dieux-Soleil se succĂ©daient, mais le projet du Grand Canal restait toujours d’actualitĂ©. Au travers de ce chantier, les Jashuriens apprirent Ă  dompter leur territoire, crĂ©ant des protections, des renforts et des installations capables d’accueillir des grands campements de chantier ainsi que des fermes Ă  mĂȘme de nourrir l’immense population travaillant sur le chantier. Retournant la terre et transformant le paysage, les Jashuriens parvinrent finalement Ă  connecter Agartha Ă  Azur. Petit Ă  petit, des villes s’étaient formĂ©es le long du canal et un peuple ouvrier s’était uni dans la mĂ©moire de la construction du canal.

L’organisation dantesque du chantier avait payĂ©. Non seulement, la sociĂ©tĂ© jashurienne n’en Ă©tait que plus unie, mais en plus, au sein de l’empire Yahudharma, elle avait considĂ©rablement renforcĂ© la prospĂ©ritĂ© de la province oĂč elle Ă©voluait. Rapidement, les navires, jusqu’alors limitĂ©s Ă  des tronçons limitĂ©s du canal, purent naviguer du sud vers le nord et du nord vers le sud en toute sĂ©curitĂ©. Le rĂ©seau commercial enfin constituĂ© permis la rĂ©alisation de nouvelles artĂšres commerciales et de canaux secondaires venant connecter les villes secondaires de l’empire.

Le Grand Canal fut une rĂ©ussite complĂšte pour l’empire. Au travers d’un immense rĂ©seaux de lacs et de fleuves en eaux profondes et de canaux savamment creusĂ©s et entretenus, les navires commerciaux purent circuler librement et augmenter l’activitĂ© commerciale dans le sud-est de Nazum. La sĂ©curitĂ© de cette voie fluviale fut assurĂ©e par la crĂ©ation de villes fluviales, Ă  l’emplacement des anciens campements de chantier. L’actuelle ville d’Ankevran, situĂ©e au cƓur du pays, est le tĂ©moignage le plus parlant de ces anciens campements de chantier devenus des villes prospĂšres grĂące au Grand Canal.

L’arrivĂ©e des Eurysiens sur le sous-continent fit du contrĂŽle du Grand Canal un enjeu majeur. DĂ©couvrant avec stupeur l’immensitĂ© de cette merveille, les Eurysiens ne mirent pas longtemps Ă  en saisir le potentiel commercial qu’ils pouvaient en retirer. L’administration coloniale du pays fut un moyen pour eux de non seulement contrĂŽler les accĂšs mais aussi de se procurer un avantage non nĂ©gligeable dans le commerce mondial, notamment grĂące Ă  l’accĂšs sĂ©curisĂ© offert sur Nikawa et les contrĂ©es plus au nord.

Sous l’administration coloniale de Fortuna, d’importants travaux furent entrepris dans les deltas nord et sud du Grand Canal pour en amĂ©liorer l’accĂšs et concevoir des ports dignes d’accueillir les caravelles et les navires de plus en plus imposants. Le Grand Canal, qui n’avait que peu Ă©voluĂ© depuis sa construction, fut soumis aux pressions des Eurysiens et de leurs nouveaux besoins en matiĂšre de commerce. Des manufactures vinrent remplacer le paysage des riziĂšres dans les grandes villes et aidĂšrent Ă  l’industrialisation progressive du territoire jashurien.

Lorsque l’indĂ©pendance fut conquise, le Grand Canal resta le fer de lance de l’imaginaire collectif du pays. En effet, il permettait non seulement de s’ancrer dans une histoire, mais aussi de relier physiquement deux cĂŽtes qui sans cela, se seraient Ă©loignĂ©es culturellement. Ce n’est que quand le pays fut scindĂ© entre les communistes, les nationalistes et les seigneurs de guerre que le Grand Canal fut fermĂ© pour la plus longue pĂ©riode de son histoire. Si les embargos militaires et commerciaux n’étaient jusqu’alors pas monnaie courante dans le pays, le fait de voir le pays se scinder en deux eut des consĂ©quences dramatiques sur l’entretien du canal et sur le commerce. Chaque tronçon devint farouchement gardĂ© et le sang coula plus d’une fois dans l’ouvrage.

Ce n’est que lorsque le pays fut rĂ©uni Ă  nouveau qu’il redevint l’instruction de l’unification et de la prospĂ©ritĂ© qu’il avait toujours Ă©tĂ©. Depuis 1945, le Grand Canal est redevenu le support du commerce maritime et fluvial du Jashuria. Les gouvernements successifs ont mis en place de nombreux projets d’amĂ©lioration et d’extension du canal afin de l’adapter aux nouvelles dimensions des tankers et des vaisseaux-cargos. Les travaux, menĂ©s avec les financements de la communautĂ© internationale, furent l’occasion pour les Jashuriens de dĂ©montrer Ă  nouveau tout leur savoir-faire en matiĂšre d’ingĂ©nierie civile. Les chantiers, colossaux, furent menĂ©s de main de maĂźtre et attirĂšrent de nombreux capitaux, notamment Ă  Agartha et Azur, qui devinrent des ports de premiĂšre importance dans la rĂ©gion et des zones attirant les entreprises, de par leur fiscalitĂ© rĂ©duite.

Le traitement des ports Ă  l’entrĂ©e du canal a Ă©tĂ© entiĂšrement revu, de mĂȘme que tout le rĂ©seau de voies ferrĂ©es qui longent le canal et se dispersent sur les cĂŽtes. Il ne s’agit plus seulement d’accueillir le commerce international, mais aussi d’offrir aux touristes une vue imprenable sur les paysages mythiques du Jashuria. L’activitĂ© balnĂ©aire a Ă©tĂ© particuliĂšrement dopĂ©e suite au dĂ©veloppement de l’image touristique du pays. HĂŽtels et complexes balnĂ©aires se dĂ©veloppent dans les baies et attirent aussi bien les businessmen que les touristes avides de dĂ©couvrir les splendeurs du pays. Vers la fin des annĂ©es 70, des Ă©largissements ont Ă©tĂ© entrepris sur les sections les plus minces du canal, afin d’ouvrir le passage Ă  des navires de gros tonnage, pouvant accueillir plus de 12 000 conteneurs. L’accroissement de la demande en produits de consommation et l’intensification des Ă©changes depuis le Nikawa, la Lavyria et Yokai ont rendu nĂ©cessaire la mise aux normes du canal afin de satisfaire les consommateurs et d’éviter que les navires ne contournent la pĂ©ninsule, ce qui rajouterait prĂšs de 10 000 kilomĂštres de chemin aux navires et les feraient traverser des eaux traitresses. L’avĂšnement des nations voisines telles que le Fujiwa et le Burujoa devinrent l’occasion d’ouvrir le commerce vers les pays du nord et de rapprocher les individus.

Aujourd’hui encore, le Grand Canal du Jashuria est un Ă©lĂ©ment emblĂ©matique du gĂ©nie humain. A la fois vecteur du commerce sans le sous-continent du Nazum, support de dĂ©veloppement humain et piĂšce architecturale et paysagĂšre d’une ampleur incroyable, il est la fiertĂ© du Jashuria. La TroisiĂšme RĂ©publique du Jashuria possĂšde le contrĂŽle total sur le canal et, sous l’impulsion de la communautĂ© internationale, a considĂ©rablement assoupli les droits de douane pour les navires. Le Jashuria a compris que l’intĂ©rĂȘt n’était pas de taxer outrageusement les navires qui transitaient par ses voies, mais d’inciter Ă  l’intensification du commerce pour en capter une partie pour sa propre prospĂ©ritĂ©. Sous l’Ɠil vigilant de la Porte DorĂ©e, la banque nationale jashurienne et de la Compagnie des Deux Azurs, l’autoritĂ© portuaire nationale, le pays fait en sorte que rien ne vienne gĂȘner le doux commerce, tout en rĂ©cupĂ©rant sa juste part dans les Ă©changes.

Le rĂ©cent dĂ©veloppement des Ă©changes internationaux avec le Banairah et le Lofoten ont amplifiĂ© la nĂ©cessitĂ© d’utiliser et d’amĂ©liorer le Grand Canal du Jashuria. De grands travaux d’élargissements, mais aussi de mise en place de plateformes logistiques, hĂŽtels et autres Ă©quipements sont prĂ©vus le long du canal. Les autoritĂ©s jashuriennes ont lancĂ© de nombreux appels d’offres pour la mise en Ɠuvre des nouvelles infrastructures.

Le Grand Canal, malgrĂ© son activitĂ© effrĂ©nĂ©e, n’en reste pas moins un point de passage militarisĂ© dans le Jashuria. Des redoutes armĂ©es protĂšgent les diffĂ©rentes installations le long du Grand Canal et l’armĂ©e jashurienne surveille avec une efficacitĂ© redoutable l’ensemble des secteurs. Forcer l’entrĂ©e du Grand Canal relĂšve alors de l’exploit. Un navire s’y essayant finirait dĂ©chiquetĂ© par les canons fixes des forteresses jashuriennes en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.

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Une modernisation sans précédent de la capacité portuaire

2- Le statut du Grand Canal

Le Grand Canal est considĂ©rĂ© lĂ©galement comme un trĂ©sor national de la TroisiĂšme RĂ©publique du Jashuria. Inscrit sur la liste des merveilles du monde, cet ouvrage gigantesque est la propriĂ©tĂ© pleine et entiĂšre de la rĂ©publique des deux ocĂ©ans. Le Jashuria dispose d’une souverainetĂ© pleine et entiĂšre sur le canal et peut Ă©dicter ses rĂšgles quand bon lui semble. Contrairement Ă  d’autres ouvrages d’art dont la gestion est partagĂ©e entre plusieurs puissances, le Grand Canal n’a jamais subi ce destin et c’est pourquoi la rĂ©publique peut y agir comme elle l’entend et transformer le Grand Canal en une artĂšre industrielle et commerciale indispensable pour le Nazum, sans avoir de comptes Ă  rendre aux autres nations.

Le statut lĂ©gal du Grand Canal est consacrĂ© dans la Constitution du Nouveau MillĂ©naire de la TroisiĂšme RĂ©publique du Jashuria. Il y est dĂ©crit comme un trĂ©sor national devant Ă©voluer avec le pays. L'argent investi dans l'ouvrage d'art est principalement Ă©tatique et sert Ă  concevoir les infrastructures et Ă  dĂ©ployer les industries et les zones portuaires afin d'optimiser les flux de marchandises. Les navires y Ă©voluant doivent justifier d'une immatriculation en rĂšgle et peuvent faire l'objet de fouilles afin de vĂ©rifier l'Ă©tat de la cargaison en cas de doute. Les Jashuriens restent parcimonieux dans les contrĂŽles, dans la mesure oĂč toute entrave au commerce pourrait avoir des consĂ©quences Ă©conomiques importantes pour les entreprises. GĂ©nĂ©ralement, les navires continuent de naviguer le long du Grand Canal pendant les contrĂŽles de routine, ce qui permet d'Ă©viter les problĂšmes liĂ©s Ă  l'interruption du trafic.

Le Grand Canal est protĂ©gĂ© en permanence par la marine jashurienne et par l’armĂ©e de terre. Le long des rives du canal, des forteresses et des bases militaires surveillent en permanence l’activitĂ© avec le soutien des services de sĂ©curitĂ© du canal. Des redoutes sont disposĂ©es le long de l’ouvrage et sont farouchement dĂ©fendues par les militaires. Ces bases rappellent que la paix du Grand Canal est un enjeu national pour le pays et permettent le transfert rapide des hommes et du matĂ©riel le long des théùtres d’opĂ©ration, sans nĂ©cessairement utiliser les lignes aĂ©riennes.
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Les riziĂšres en terrasse de Nohali

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Vue sur les riziÚres étagées

Introduction

Les riziĂšres en terrasses sont communes dans les campagnes jashuriennes, et notamment dans la rĂ©gion des lacs. Mais les riziĂšres en terrasse de Majulia constituent un Ă©lĂ©ment particulier au paysage jashurien pour ses formes emblĂ©matiques et l’attention qu’elles ont reçu de la communautĂ© internationale ces derniĂšres annĂ©es, devenant un lieu hautement touristique et une piĂšce apprĂ©ciĂ©e du paysage nazumi. BĂąties sur un emplacement de 15 000 hectares, les riziĂšres de Majulia s’imbriquent dans le dessin de la rĂ©gion depuis plus de 1500 ans et n’ont Ă©trangement pas subi le processus de modernisation de l’agriculture jashurienne. Tenue par des communautĂ©s paysannes particuliĂšrement bien instituĂ©es, le site est devenu un patrimoine national qui aujourd’hui encore attire les touristes du monde entier.

I- L’histoire des riziùres en terrasse de Majulia

Majulia est la seconde ville de la rĂ©gion des lacs et l’un des hauts-lieux de l’agriculture traditionnelle jashurienne. Contrairement Ă  AnkĂ©vran, qui s’est globalement modernisĂ©e, les campagnes aux alentours de Majulia sont restĂ©es enfermĂ©es dans une forme de romantisme apaisĂ© qui leur ont fait privilĂ©gier l’agriculture paysanne traditionnelle et le lent et patient travail des paysages jashuriens. Les riziĂšres de Majulia sont connues pour ĂȘtre des riziĂšres en terrasses jouant avec douceur sur le paysage de montagnes entourant la province et pour changer de couleur selon les saisons, les riziĂšres prenant la couleur du riz en croissante. Si l’on nomme aujourd’hui ce secteur, le secteur de Majulia, le nom vĂ©ritable du secteur concernĂ© par cette culture en terrasses se nomme le Nohali.

Les fouilles archĂ©ologiques menĂ©es sur le site montrent que les lieux sont habitĂ©s depuis plus de 3000 ans. ConstituĂ©s de population aux ethnies contrastĂ©es mais partageant l’idĂ©e d’une vie Ă  l’écart du tumulte des villes cĂŽtiĂšres, les villages qui formeront plus tard Majulia eurent un passĂ© turbulent avec la cĂŽte. GĂ©ographiquement isolĂ©s jusqu’à l’arrivĂ©e du Grand Canal, les villages de Majulia eurent Ă  subir non seulement l’Empire Yahudharma, mais aussi l’administration coloniale fortunĂ©enne et son dĂ©coupage erratique du territoire. Pourtant, malgrĂ© l’intervention de l’ExtĂ©rieur, Majulia et la rĂ©gion de Nohali sont restĂ©s profondĂ©ment ancrĂ©s dans une culture traditionnelle et proche de l’agriculture telles que pratiquĂ©e dans les vieux siĂšcles. Si aujourd’hui Majulia est moderne et ancrĂ©e dans les activitĂ©s du Grand Canal, Nohali est restĂ©e plus ou moins comme elle Ă©tait il y a deux siĂšcles.

Les fameuses riziĂšres forment de beaux amphithéùtres travaillĂ©s par la main de l’Homme et dĂ©montrent la profonde relation entre la nature et la culture. Vieilles de plus de 1500 ans, ces terrasses Ă©taient prĂ©sentes bien avant l’arrivĂ©e du Grand Canal dans la rĂ©gion. Leur particularitĂ© rĂ©side dans le fait que chaque riziĂšre est le fruit d’une ethnie jashurienne diffĂ©rente, formant un rĂ©seau de relations Ă  la fois spatiales et sociales qui perdurent aujourd’hui dans l’histoire de la RĂ©gie des Eaux de Nohali. Quand on les examine de prĂšs, on peut deviner quelle ethnie les a conçues et comment s’organise leur gestion. Pour s’adapter aux conditions montagneuses, chaque ethnie a du trouver sa propre façon de travailler dans les champs. Certaines pratiquent souvent prĂšs de chez eux, tandis que d’autres alternent avec les forĂȘts. Les riziĂšres sont les tĂ©moins silencieux d’une histoire ordinaire des relations humaines et de leur rapport avec la nature insaisissable du paysage jashurien. Le paysage, fortement vallonnĂ© offre en son plus haut point des vues spectaculaires sur la finesse de l’agriculture jashurienne et la rĂ©partition des sols. Le climat subtropical de la rĂ©gion est fait de prĂ©cipitations Ă©levĂ©es, idĂ©ales pour l’agriculture du riz, oĂč l’eau est canalisĂ©e dans les montagnes par des failles dans les rochers et dans les couches successives de grĂšs avant de se jeter dans les bras des riviĂšres de la rĂ©gion. C’est Ă  partir de ce rĂ©seau d’eau montagneuse que les riziĂšres se sont dĂ©veloppĂ©es, contrĂŽlĂ©es et canalisĂ©es par l’homme.

Depuis 1500 ans, le peuple de Majulia a dĂ©veloppĂ© un systĂšme complexe de canaux qui amĂšnent l’eau des sommets boisĂ©s jusqu’aux terrasses. Il a aussi mis en place un systĂšme d’agriculture intĂ©grĂ©e qui associe l’élevage (buffles, bovins, canards, poissons et anguilles) et la production du produit de base : le riz rouge. Si le site des riziĂšres se dĂ©veloppe dĂ©sormais loin de Majulia, il s’organise autour d’une centaine de villages, connectĂ©s Ă  la grande ville de Majulia. Ces villages, composĂ©s de 50 Ă  200 foyĂ©s sont installĂ©s entre les forĂȘts des sommets et les terrasses, oĂč l’on retrouve certains maisons traditionnelles et propriĂ©tĂ©s claniques encore en excellent Ă©tat (elles sont construites en bois et en terre cuite). Ce systĂšme de gestion de la terre particuliĂšrement durable tĂ©moigne d’une extraordinaire harmonie entre les hommes et leur environnement, tant du point de vue visuel qu’écologique. Il repose sur des structures sociales et religieuses trĂšs anciennes, qui ont pour origine le Thanisme jashurien, encore prĂ©sent aujourd’hui dans certaines rĂ©gions du pays.

A part ses riziĂšres, le site prĂ©sente d’autres attraits touristiques particuliers, notamment ses chemins de randonnĂ©es, ses panoramas et quelques temples dĂ©diĂ©s aux divinitĂ©s locales. Ces petits temples Ă©taient en mauvais Ă©tat jusqu’au milieu du siĂšcle dernier, mais l’intĂ©rĂȘt renouvelĂ© des organisations internationales et nationales pour le site ont Ă©trangement ravivĂ© la foi locale et son expression sĂ©culaire. Depuis le milieu des annĂ©es 50, les temples sont rĂ©guliĂšrement rĂ©novĂ©s et font l’objet d’un soin tout particulier. Certains sites sont mĂȘme rĂ©novĂ©s par des apprentis mandatĂ©s par les organismes de protection du patrimoine, sous l’étroite surveillance de la RĂ©gie des Eaux, qui s’assure que les mĂ©thodes de rĂ©novation sont bien transmises 
 De quoi perpĂ©tuer l’imaginaire local et figer un peu plus le paysage de Nohali dans son image d’Epinal.

II- La Régie des Eaux de Nohali : un systÚme hérité des anciennes alliances villageoises

Les riziĂšres forment l’un des tĂ©moignages les plus actuels de l’agriculture familiale jashurienne. Chaque maisonnĂ©e dispose de la propriĂ©tĂ© de quelques cases de riziĂšres en terrasses et gĂšre l’irrigation en connivence avec ceux en amont et ceux en aval des systĂšmes rizicoles. Dans ce systĂšme alliant Ă  la fois respect de la nature et nĂ©cessitĂ© de dialogue entre les ĂȘtres humains, les relations de groupes, de clan et de communautĂ©s ont un rĂŽle prĂ©pondĂ©rant. C’est dans ce cadre que l’actuelle RĂ©gie des Eaux de Nohali a Ă©tĂ© créée. Structure moderne fondĂ©e en 1977, elle accueille les reprĂ©sentants des villages concernĂ©s par les riziĂšres en terrasses du secteur de Nohali et se charge de gĂ©rer, selon les rites traditionnels – et avec quelques techniques modernes de management – la question de la rĂ©partition de la ressource en eau, mais aussi de la gestion des conflits sociaux survenant de temps en temps dans les exploitations familiales.

La RĂ©gie des Eaux de Nohali est constituĂ©e des reprĂ©sentants de chaque communautĂ© et dispose d’une administration spĂ©cifique chargĂ©e de veiller non seulement Ă  la sĂ©curitĂ© du site, mais aussi Ă  la prĂ©servation des activitĂ©s agricoles dans le secteur. Depuis la proclamation du site comme patrimoine protĂ©gĂ©, les investissements patrimoniaux y vont bon train -notamment avec la mise en place d’un rĂ©seau touristique rapportant gros dans les caisses de la RĂ©gie- et il est devenu nĂ©cessaire de moderniser quelque peu le fonctionnement clanique archaĂŻque.

La RĂ©gie des Eaux est Ă  la fois une structure institutionnelle reprĂ©sentant les intĂ©rĂȘts des agriculteurs vis-Ă -vis de l’extĂ©rieur, mais aussi un organe de contrĂŽle et de gestion des relations entre communautĂ©s Ă  l’intĂ©rieur du secteur de Nohali. Le riz rouge, qui est produit dans la rĂ©gion, est devenu le symbole du lieu et fait l’objet d’un suivi particulier sur sa qualitĂ© et son origine. Les relations entre les individus, si elles sont toujours en prioritĂ© gĂ©rĂ©es au niveau local et de la main Ă  la main, n’ont pas empĂȘchĂ© l’apparition de problĂ©matiques que la RĂ©gie seule peut gĂ©rer vis-Ă -vis de l’extĂ©rieur. En effet, la mondialisation Ă©tant ce qu’elle est, les frĂ©quents contacts entre les agriculteurs et le monde extĂ©rieur ont nĂ©cessitĂ© l’établissement d’une organisation capable de reprĂ©senter leurs intĂ©rĂȘts.

Le site est depuis longtemps menacĂ© par les industries touristiques, qui cherchent Ă  transformer le site en lieu de villĂ©giature dotĂ© d’hĂŽtels de plus en plus imposants. Ceci a particuliĂšrement tendu les relations entre Majulia et Nohali et mĂȘme si le plan d’urbanisme et de dĂ©veloppement de la rĂ©gion a Ă©tĂ© pensĂ© dans un esprit de concorde entre les agriculteurs et les investisseurs, des tensions subsistent et l’Etat a dĂ» mettre son nez dans le sujet pour Ă©viter la dĂ©sagrĂ©gation du patrimoine locale sous les effets d’opportunisme liĂ©s Ă  la vente de certaines parcelles en marge du site Ă  des firmes hĂŽteliĂšres. Le tourisme est donc restĂ© jusqu’à prĂ©sent extĂ©rieur Ă  Nohali : les flux de touristes ne stagnent pas dans le secteur et se font depuis Majulia. Le transport sur le secteur est assurĂ© par les bus affrĂ©tĂ©s par la RĂ©gie des Eaux tandis que les hĂŽtels sont cantonnĂ©s Ă  Majulia. Au final, tout le monde y trouve son compte et rĂ©cupĂšre sa part du gĂąteau : l’argent des dĂ©placements et la paix du site pour la RĂ©gie et l’argent des hĂŽtels et l’attractivitĂ© pour les autres sites de la rĂ©gion pour Majulia. De maniĂšre gĂ©nĂ©ral, c’est bel et bien l’Etat qui se charge d’arbitrer les relations et sert de mĂ©diateur entre la municipalitĂ© de Majulia et la RĂ©gie des Eaux dans les pĂ©riodes de tensions.


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Vues du ciel des riziĂšres de Nohali
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Les jardins de Kashedi

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Vue sur le parterre principal

Introduction

Les jardins de Kashedi forment le joyau de l’ancien empire Yahudharma au Jashuria. SituĂ©s Ă  Pumpihon, dans la province de Jagath, les jardins constituent un complexe architectural, urbain et paysager emblĂ©matique de la pĂ©riode du haut empire Yahudharma du XVIe siĂšcle. Créés pour ĂȘtre une reprĂ©sentation parfaite de l’univers impĂ©rial et de ses splendeurs, les jardins sont aujourd’hui inscrits dans le patrimoine architectural, urbain et paysager de la TroisiĂšme RĂ©publique du Jashuria. Les jardins sont conçus Ă  partir de deux chefs-d’Ɠuvre de la brillante civilisation jashurienne Ă  l’apogĂ©e de l’empire Yahudharma. Le fort de Kashedi, qui renferme des palais de marbre, ornĂ©s de mosaĂŻques et de dorures ; et les merveilleux jardins de Kashedi, Ă©tagĂ©s sur trois terrasses, avec des pavillons, des cascades et de vastes piĂšces d'eau.

I- L’histoire des jardins de Kashedi

Les Jardins de Kashedi se composent de deux ensembles, le Fort de Kashedi et les Jardins de Kashedi, tous deux situĂ©s dans la ville de Pumpihon dans la province de Jagath, Ă  2 km de distance l’un de l’autre. Ces deux ensembles –l’un caractĂ©risĂ© par des structures monumentales et l’autre par de vastes jardins d’eau– sont des exemples exceptionnels, reprĂ©sentatifs de l’expression artistique de l’empire Yahudharma Ă  son apogĂ©e, Ă  travers son Ă©volution aux XVIe et XVIIe siĂšcles. La civilisation yahudharma, fusion de sources hindoue, bouddhistes et taoĂŻstes exerça sa domination sur le sous-continent nazumĂ©en pendant plusieurs siĂšcles et en influença fortement le dĂ©veloppement ultĂ©rieur.

SituĂ© au nord-ouest de la ville antique de Pumpihon, aujourd’hui l’une des capitales historiques du Jashuria, le Fort est Ă©rigĂ© sur un site dont l’occupation remonte Ă  plusieurs millĂ©naires. Sa configuration actuelle date du XIe siĂšcle, bien qu’il ait Ă©tĂ© dĂ©truit et reconstruit Ă  plusieurs reprises par les Dieux-Soleil yahudharmas entre le XIIIe et le XVe siĂšcle. Les 21 monuments conservĂ©s dans son pĂ©rimĂštre constituent un rĂ©pertoire exceptionnel des formes de l’architecture yahudharma, caractĂ©risĂ© par l’emploi d’un appareil rĂ©gulier de brique cuite et de blocs de grĂšs rouge marquĂ© par l’influence hindoue de corbeaux architecturaux zoomorphiques, jusqu’à des ajouts plus rĂ©cents, caractĂ©risĂ©s par le luxe des marbres, des incrustations de matiĂšres prĂ©cieuses et de mosaĂŻques, et une exubĂ©rance de motifs ornementaux empruntĂ©s aux sultanats situĂ©s sur les cĂŽtes ouest du Nazum. Les bĂątiments du Fort, ou plutĂŽt de cette petite ville fortifiĂ©e, ont Ă©tĂ© modifiĂ©s tout au long du rĂšgne des Dieux-Soleils de l’empire. Il Ă©tait d’usage que chaque nouveau propriĂ©taire fasse acte de la prĂ©sence de son rĂšgne en inaugurant de nouveaux bĂątiments tout au long de sa prĂ©sence Ă  Pumpihon. Le Fort et les Jardins, cependant, ne sont pas les demeures impĂ©riales. En effet, le Fort et les Jardins, bien que rĂ©cupĂ©rĂ©s par la suite par les Empereurs-Soleils de l’empire, sont Ă  l’origine la crĂ©ation de reprĂ©sentants occidentaux de l’empire, lorsque celui-ci entretenait des liens feudataires avec les sultanats du nord de la pĂ©ninsule.

Les Jardins de Kashedi, créés au XVIIe siĂšcle, sont des jardins yahudharmas oĂč se superposent les influences hindoues et les traditions mĂ©diĂ©vales des jardins de l’Indor et des sultanats, tĂ©moins de l’expression artistique yahudharma Ă  son apogĂ©e. Le jardin se compose d’un mur d’enceinte, d’élĂ©ments et d’allĂ©es au tracĂ© rectiligne et de vastes piĂšces d’eau. Les Jardins de Kashedi s’étendent sur 16 hectares et s’étagent sur trois terrasses qui descendent du sud vers le nord. Ils sont de plan rĂ©gulier, clos par un mur d’enceinte crĂ©nelĂ© en grĂšs rouge, dĂ©coupĂ©s en parterres carrĂ©s sur les terrasses infĂ©rieures et supĂ©rieures, et en massifs allongĂ©s sur la terrasse intermĂ©diaire, plus Ă©troite ; dans ce dĂ©cor vĂ©gĂ©tal, d’élĂ©gants pavillons Ă©quilibrent des plantations harmonieusement concertĂ©es de peupliers et de cyprĂšs dont le feuillage se reflĂšte dans les vastes piĂšces d’eau.

Les Jardins et le Fort de Kashedi tĂ©moignent de l’incroyable richesse de l’empire Yahudharma dans la confection d’architectures grandioses et de jardins merveilleux. ImprĂ©gnĂ©s de cultures venant des quatre coins de l’empire, ces Ă©difices et ces jardins sont les vestiges prĂ©servĂ©s d’un passĂ© que les Jashuriens tiennent en haute estime. Les Jardins et le Fort sont entretenus tout au long de l’annĂ©e et sont classĂ©s dans l’inventaire national des monuments historiques du Jashuria. Les efforts de conservation et l’actuelle utilisation du site ont fait que cet hĂ©ritage reste toujours particuliĂšrement bien conservĂ© et restaurĂ© au fil des annĂ©es.

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Vues des jardins
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Le Wat Baian : le temple de marbre d’Agartha

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Vue sur le parvis d’ordination

Introduction

Le roi fantoche Nibu V avait beau ĂȘtre un simple relais du pouvoir fortunĂ©en dans la rĂ©gion jashurienne, il n’en restait pas moins un philanthrope soucieux de l’amĂ©lioration de la beautĂ© de son territoire. Le temple Wat Baian, ou temple de marbre d’Agartha, est l’une de ses plus belles commandes. Si un monastĂšre existait Ă  l’emplacement actuel du temple, c’est Ă  l’occasion de son troisiĂšme retour de voyage en Eurysie que Nibu V ordonna la construction de ce temple qui aujourd’hui, fait parti des plus beaux exemples de l’architecture religieuse jashurienne.

I- L’histoire du Wat Baian

Le temple de Wat Baian, Ă©galement connu sous le nom de "temple de marbre", est l'un des plus beaux temples bouddhistes d’Agartha et un temple destinĂ© Ă  la royautĂ© jashurienne. Le temple est aussi un lieu de formation pour les moines et continue de l’ĂȘtre Ă  ce jour, notamment dans les parties les plus privĂ©es du temple. Il est cĂ©lĂšbre pour son architecture unique et sa beautĂ© majestueuse. Le temple de Wat Baian a Ă©tĂ© construit en 1819 par l’un des rois fantoches du Jashuria pour remplacer un temple plus ancien situĂ© sur le mĂȘme site et compenser la destruction de deux vieux temples Ă  la suite d’un incendie. Le roi a choisi l'architecte fortunĂ©en Carlo Pastrami pour concevoir le temple, qui a fusionnĂ© des Ă©lĂ©ments de l'architecture fortunĂ©enne et jashurienne pour crĂ©er un style unique.Attraction touristique par excellence pour les visiteurs d’Agartha, le temple Ă©tait autrefois un temple dont les rares mentions sont trouvables au XVIIe siĂšcle dans les archives impĂ©riales. C’est au cours du dĂ©but du XIXe siĂšcle que le roi Nibu V, roi fantoche liĂ© Ă  l’administration fortunĂ©enne, dĂ©cida, Ă  l’issue de son troisiĂšme voyage au Fortuna, de crĂ©er un temple digne de la grandeur du pays en s’appuyant sur les merveilles architecturales du Fortuna et la qualitĂ© de ses architectes.

Le temple est situĂ© dans le quartier Dusit d’Agartha, Ă  proximitĂ© du Hall des Ambassadeurs. Le temple de Wat Baian se distingue par son style architectural unique, avec une combinaison de marbre fortunĂ©en et de bois jashurien issu des forĂȘts primaires. Le toit en forme de cloche, le clocher en forme de pyramide et les colonnes dĂ©coratives font de ce temple l'un des plus beaux exemples de l'architecture bouddhiste jashurienne de l’époque. Le plan du temple ressemble Ă©trangement Ă  une cathĂ©drale fortunĂ©enne mĂ©langĂ©e Ă  un temple royal jashurien. On y retrouve aussi bien les vitraux gothiques typiques du sud de l’Eurysie que les merveilleux et Ă©tonnants reliefs jashuriens Ă  la feuille d’or, ce qui donne au temple l’impression d’ĂȘtre le produit de deux cultures complĂ©mentaires.

Le temple abrite Ă©galement une statue de Bouddha en bronze dorĂ©, connue sous le nom de Phra Buddha Chinnarat. Cette statue est considĂ©rĂ©e comme l'une des plus belles statues de Bouddha au Jashuria. Le bĂątiment principal (bot) est construit sur un plan cruciforme et utilise un marbre blanc de Fortuna ce qui explique sa dĂ©nomination touristique de Temple de marbre. La statue principale du bot est une rĂ©plique grandeur nature du cĂ©lĂšbre Pha Bouddha Chinaraj dont l'original est vĂ©nĂ©rĂ© dans l’un des temples du centre du pays. Dans le socle de la statue sont enchassĂ©es les cendres de l’un des derniers rois fantoches du Jashuria : Nibu V. Le wat comporte Ă©galement de magnifiques jardins et un cloĂźtre dont les galeries abritent une collection de 53 remarquables statues de Bouddha du Jashuria qui illustrent les diffĂ©rents styles et attitudes. Trente-trois statues sont des originaux, les autres sont des copies ; des Bouddhas Ă©trangers complĂštent cette collection. Le site est encore aujourd'hui dans un parfait Ă©tat de conservation. Etant donnĂ© l'attractivitĂ© du lieu pour les touristes, la TroisiĂšme RĂ©publique du Jashuria a mis les petits plats dans les grands pour pouvoir non seulement Ă©viter la dĂ©gradation de ce symbole de la concorde fortunĂ©enne et jashurienne, mais aussi prĂ©server l'usage du site, qui reste avant tout, un monastĂšre de formation pour les bonzes.

Le Wat Baian s'inscrit dans la longue lignée des réalisations architecturales commandées par les rois fantoches du Jashuria sous la période de l'administration fortunéenne. Impressionnés par les réalisations de la Sérénissime, les élites jashuriennes ont été influencées pendant des décennies par les merveilles architecturales du sud de l'Eurysie. L'hybridation et la complémentarité des deux cultures se ressent particuliÚrement dans l'architecture, premier témoin des contacts entre les deux peuples.

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Vues sur les ponts latéraux
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Les Ghñts du Jashuria : une architecture au bord de l’eau

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Vue sur un ghĂąt

Les GhĂąts du Jashuria

A l’époque oĂč les grandes villes du monde mettent l’accent sur la rĂ©appropriation de leurs cours d’eau et des abords fluviaux, les GhĂąt du Jashuria. Ils apparaissent comme une rĂ©fĂ©rence majeure du traitement d’un front sur l’eau. Le mot ghātÌŁ, dĂ©rivĂ© du sanskrit ghātÌŁta, signifie un quai, un guĂ©, un embarcadĂšre et, de façon gĂ©nĂ©rale, tous types de berges, qu’elles soient construites ou non. Largement rĂ©pandus au Nazum du sud de par l’hydrographie favorable, les ghātÌŁ constituent, aujourd’hui, dans leur forme construite, un ensemble d’emmarchements bordant les berges de bassins, de lacs ou de fleuves et permettent, grĂące aux marches, l’accĂšs Ă  l’eau.

Qu’il soit isolĂ© ou continu, adossĂ© Ă  des Ă©difices ou des espaces publics, les ghātÌŁ se distinguent les uns des autres par leur forme, leur structure et leur dimension. Les marches, le long du fleuve, s’intĂšgrent au tissu urbain et Ă  l’architecture du front fluvial de maniĂšre variĂ©e – par un simple passage ou par un amphithéùtre face au fleuve. Pour des villes bĂąties sur les hauteurs, les ghats constituent des formes urbaines qui viennent connecter la ville Ă  son fleuve, de maniĂšre Ă  Ă©pouser la topographie et jouer le jeu des crues et des dĂ©crues. Ils rĂ©pondent donc Ă  une hydrographie particuliĂšre et Ă  une mode de vie basĂ© sur le respect des rythmes des moussons, mais aussi Ă  la sacralitĂ© des cours d’eau du Jashuria. Mais de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les ghats facilitent l’approche de la population Ă  l’eau, entre crue et Ă©tiage.

La marche d’escalier est l’élĂ©ment de base du ghat, son Ă©lĂ©ment indissociable et ce qui fait Ă  la fois son identitĂ© et son code gĂ©nĂ©tique. Cependant, cette marche n’est pas immuable. Elle se plie aux contraintes de la pente, aux contraintes des rituels qui accompagnent la vie des Jashuriens et Ă  l’hydrographie des sites. Les ghats forment des escaliers le long des fleuves et des cours d’eau qui sont tels des amphithéùtres pour contempler l’architecture et la vie fluviale. Conçus Ă  la fois comme des Ă©lĂ©ments scĂ©niques et comme des Ă©lĂ©ments d’ingĂ©nierie, les gaths donnent Ă  voir le paysage du Jashuria dans ce qu’il a de plus splendide : jungles conservĂ©es, villes attirĂ©es par les cieux, bateaux lancĂ©s Ă  la poursuite des eaux calmes du fleuve, 


Dans un territoire traversĂ© par un grand canal et oĂč l’hydrographie joue un rĂŽle fondamental, l’eau est sacrĂ©e. A la fois lieu des ablutions rituelles, mais aussi Ă©lĂ©ment structurant de la vie quotidienne, le fleuve et la riviĂšre rythment le quotidien des Jashuriens. Dans ce contexte Ă  la fois religieux, culturel et quotidien, l’architecture d’un ghat est ce qui permet de construire le rapport Ă  la nature des Jashuriens et d’épouser le cours de l’eau.

Parmi les ghats les plus sacrĂ©s et les plus favorables aux yeux des hindous, les ghĂąts de Siriwadena au bord du Ghanu est un lieu emblĂ©matique pour les cĂ©rĂ©monies de crĂ©mation. Il se trouve entre les ghĂąts de Damasheni et de Setsiah. Un Ă©tang se trouve Ă  proximitĂ©. Il aurait Ă©tĂ© creusĂ© par le Seigneur Vishnu pour que le Seigneur Shiva et la DĂ©esse Shakti puissent s'y baigner. Une empreinte de pas prĂšs de l'Ă©tang appartiendrait au Seigneur Vishnu, remontant au moment oĂč il a mĂ©ditĂ© Ă  Siriwadena. Tandis que vous montez les marches, vous pourrez apercevoir un rĂ©servoir bien connu appelĂ© puits de Manikarnika. D'aprĂšs la lĂ©gende, la DĂ©esse Parvati y aurait laissĂ© tomber sa boucle d'oreille et le Seigneur Shiva y aurait creusĂ© un trou pour la retrouver. Ce trou aurait Ă©tĂ© rempli par sa sueur, ce qui a créé un puits.

La construction d’un ghĂąt doit avant tout rĂ©pondre Ă  un impĂ©ratif de pĂ©rennitĂ© et de stabilitĂ© face Ă  la puissance de l’eau. Il est nĂ©cessaire de s’adapter et de rĂ©sister au fleuve dans la durĂ©e. Les constructions faites sur ses eaux doivent ĂȘtre solides et pĂ©rennes, construites selon des formes et des techniques qui leur permettent de rĂ©sister Ă  la force du courant. Le rĂŽle de protection jouĂ© par les ghĂątÌŁ peut ĂȘtre tenu pour secondaire dans un lieu oĂč l’eau des crues est la bienvenue (car le pouvoir purificateur des fleuves et des riviĂšres est hautement estimĂ© au Jashuria). Afin de s’adapter Ă  cette double fonction d’accueillir le fleuve et de protĂ©ger la berge, un ghĂąt ne fait pas barrage au fleuve : il ne l’empĂȘche pas de gagner du terrain, mais canalise son flot et prĂ©vient les ruptures dans les ouvrages d’art. A contrario des digues, qui bloquent les autres, les ghĂąts parviennent Ă  accepter que le mouvement des crues et des dĂ©crues est constitutif de la vie au Jashuria et qu’il est inutile d’espĂ©rer le contrer. Le ghĂąt, surface Ă  la fois sĂšche et humide, devient un sol intermĂ©diaire entre les eaux sacrĂ©es et la ville, crĂ©ant un espace intermĂ©diaire qui vit au rythme des habitants et des tumultes des fleuves.

Les ghĂąts, dans leurs formes, offrent de multiples connexions avec les diffĂ©rents niveaux des villes jashuriennes. Les diffĂ©rents niveaux et paliers des emmarchements constituent autant de points d’entrĂ©e donnant sur des passages et des ruelles perpendiculaires, qui elles-mĂȘmes, mĂšnent Ă  des espaces publics au sein des citĂ©s. Face Ă  des berges aux configurations variĂ©es, les ghĂąts jouent avec les niveaux du fleuve, chaque passage pouvant se rĂ©vĂ©ler condamnĂ© le temps d’une crue, ou au contraire, libĂ©rĂ© des contraintes de l’eau. Des Ă©lĂ©ments suivent de prĂšs la topographie du lieu, d’autres s’élĂšvent du sol ou sont creusĂ©s dans la matiĂšre. Ils subdivisent, dĂ©limitent ou organisent l’espace et offrent une appropriation variable selon leur positionnement : en hauteur (sur un belvĂ©dĂšre), descendant petit Ă  petit vers l’eau, au bord de l’eau, au plus prĂšs de l’eau, entourĂ©s d’eau, puis dans l’eau, et de plus en plus dans l’eau jusqu’à en ĂȘtre submergĂ©s.

Les ghĂąts ne sont pas exempts d’amĂ©nagements. La rĂ©pĂ©titivitĂ© et la modularitĂ© de la marche permet de crĂ©er des plateformes qui viennent jouer avec l’espace et dĂ©limiter des zones de dimensions et d’ampleurs variant en fonction des besoins des rituels jashuriens et des nĂ©cessitĂ©s d’usage. Si l’escalier descendant vers l’onde du fleuve Ă©pouse la pente, les plateformes, elles viennent marquer l’arrĂȘt, la contemplation et introduisent un rythme dans l’architecture. A ces plateformes d’ajoutent aussi des bassins, creusĂ©s dans la matiĂšre de la berge, qui viennent jouer avec d’éventuelles galeries latĂ©rales oĂč sont parfois posĂ©es les statues de divinitĂ©s. Entre niches et bassins, la configuration d’un ghĂąt peut varier et des renfoncements s’y profiler.

Créés Ă  l’origine par des propriĂ©taires privĂ©s et des fonctionnaires des anciens empires, les ghĂąts se sont adossĂ©s Ă  de grandes propriĂ©tĂ©s et bains privĂ©s et publics. La rĂ©putation de l’architecture thermale au bord des ghĂąts n’est plus Ă  prouver et nombre de touristes viennent du monde entier pour profiter des installations jashuriennes au bord des fleuves. Qu’il s’agisse de grands manoirs dominant le fleuve ou d’installations publiques, le front bĂąti des ghĂąts dĂ©coupe le ciel et constitue une muraille protĂ©geant les villes des crues.

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Vue le long d'un ghĂąt
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Kandor Mat, la capitale perdue

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Vue sur Kandor Mat

Kandor Mat, la capitale perdue

Le site de Kandor Mat, perdu au fin fond des jungles de la PĂ©ninsule, est l’un des joyaux de l’architecture nazumie. VĂ©ritable tĂ©moignage du savoir-faire et de la puissance de l’Empire Yahudharma dans la PĂ©ninsule, ce site gigantesque perdu au fond des jungles est rĂ©putĂ© pour avoir Ă©tĂ© le siĂšge des premiers Dieux-Soleils au cours du premier millĂ©naire. Accueillant plus de 700 000 Ăąmes au fait de sa gloire, cette capitale-monde de plus de 400 kmÂČ a complĂštement disparu dans l’oubli, suite au dĂ©placement de la capitale de l’empire vers le sud de la PĂ©ninsule au cours du XIVe siĂšcle. AbandonnĂ© et effacĂ© des tablettes et des Ă©crits par les Dieux-Soleil, le site de Kandor Mat a Ă©tĂ© retrouvĂ© par les archĂ©ologues eurysiens au cours du XIXe siĂšcle, suite Ă  l’effervescence politique des nations pĂ©ninsulaires dans le sillage de la disparition des restes de l’Empire Yahudharma.

Recouvert par la jungle et seulement habitĂ© par quelques communautĂ©s villageoises venant y rĂ©cupĂ©rer quelques pierres pour leurs propres constructions, le site de Kandor Mat a Ă©tĂ© auscultĂ© par les archĂ©ologues eurysiens avant de faire l’objet d’une attention particuliĂšre par les nations pĂ©ninsulaires, dĂ©sireuses d’empĂȘcher le pillage et d’approfondir leurs connaissances historiques. Afin de prĂ©server le secteur, une gestion internationale fut mise en place afin de pouvoir accueillir la fine fleur des archĂ©ologues mondiaux et de faire en sorte que ce site ne puisse ĂȘtre accaparĂ© par personne. L’enjeu Ă©tait clair : l’étendue de l’Empire Yahudharma dans la PĂ©ninsule et la multiplicitĂ© des nations qui pouvaient dĂ©cemment s’en revendiquer risquait de constituer Ă  terme le ferment d’une renaissance de l’Empire et par consĂ©quent 
 de nouvelles guerres pĂ©ninsulaires. La gestion du site fut donc imaginĂ©e dans un esprit de concorde.

Depuis la crĂ©ation de cette coopĂ©ration internationale, la prĂ©sidence de la gestion du site a tournĂ© entre les diffĂ©rentes nations ayant financĂ© les recherches archĂ©ologiques autour du site. GrĂące aux efforts concertĂ©s des diffĂ©rents organismes universitaires, privĂ©s et Ă©tatiques, de nombreux artefacts ont pu ĂȘtre retrouvĂ©s, des temples dĂ©blayĂ©s et le site en partie cartographiĂ©. Mais beaucoup reste Ă  faire pour reconstruire l’histoire de ce site, son Ă©tendue rĂ©elle et son rayonnement dans l’espace pĂ©ninsulaire.

Du point de vue historique, la site de Kandor Mat correspond Ă  l’ñge d’or de l’Empire Yahudharma, principal concurrent de l’Empire Xin pour la suprĂ©matie de la partie septentrionale du Nazum au cours de la pĂ©riode mĂ©diĂ©vale. DĂ©rivĂ© du sanskrit, le nom dĂ©signe une succession de villes anciennes, fruits de la volontĂ© des Dieux-Soleils de se dĂ©marquer de leurs prĂ©dĂ©cesseurs, qui Ă©difiĂšrent leurs capitales respectives Ă  quelques kilomĂštres des prĂ©cĂ©dentes. Si la fin de l’ñge d’or de l’Empire marqua la fin de la construction des capitales tentaculaires dans les jungles, les sites historiques ont Ă©tĂ© conservĂ©s au fil du temps et continuent d’émerger de temps Ă  autre dans les jungles. La citĂ© fut, comme tant d’autres, abandonnĂ©e. Le couvert forestier prolifĂ©ra et les habitations ainsi que les Ă©difices royaux qui Ă©taient en matĂ©riaux pĂ©rissables disparurent rapidement. Seuls les temples en pierre subsistĂšrent : c’est cet ensemble de vestiges, en particulier religieux, qui constitue aujourd’hui un parc archĂ©ologique de prĂšs de quatre cents kilomĂštres carrĂ©s.

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