Le Grand Canal du Jashuria
Vue sur l'une des sections du Grand Canal
Introduction
Le Grand Canal, aussi surnommé par les historiens la Folie de Yahudharma, est l’une des plus incroyables merveilles du monde conçue par l’Homme. Long de 1850 kilomètres, cet ouvrage d’art est un témoignage de la capacité de l’être humain à se rendre maître de son territoire et à dompter la nature. Infrastructure clef du développement du Jashuria, le Grand Canal est la fierté du pays et un point de passage important du commerce maritime dans le continent du Nazum. Considéré comme l’une des grandes merveilles du monde, le Grand Canal effectue la traversée de l’intégralité du territoire jashurien, de la Région des Perles au sud, jusqu’à la Région d’Azur au nord. Considérablement amélioré au cours des siècles, il s’agit de l’infrastructure clef du pays et sa principale artère économique, autour de laquelle s’organisent de nombreuses activités et notamment de nombreuses zones urbanisées. Il s’agit à la fois d’une infrastructure de transport, d’un outil d’irrigation et un espace de villégiature pour les Jashuriens.
I- L’histoire du Grand Canal
L’histoire de la construction du Grand Canal trouve son origine dans les débuts de l’empire Yahudharma et dans l’histoire du premier royaume de Jashuria. Contrée luxuriante mais difficile d’exploitation à cause de ses jungles et de son climat traître, le Jashuria a développé depuis des siècles des systèmes d’irrigation complexes pour rendre exploitable son territoire et participer aux efforts de défrichement des terres fertiles. Creuser des tranchées et les remplir d’eau : sur le principe, rien de bien compliqué … enfin, en théorie. Les Jashuriens se sont rendus maîtres dans la question de la gestion de l’eau potable et de l’irrigation des terres lorsque les autres royaumes survivaient à peine aux moussons et aux maladies. Le génie des Jashuriens en matière d’irrigation attira l’attention du jeune empire Yahudharma, qui, s’inspira de leurs créations.
Lorsque le royaume du Jashuria tomba aux mains de Yahudharma, le Dieu-Soleil ordonna la construction d’un grand canal pour pouvoir déployer sa flotte d’un bout à l’autre de son empire. Les Jashuriens durent participer pleinement à la construction de cet ouvrage sur leurs terres, en guise de punition pour leur résistance face à la volonté du Dieu-Soleil. Mettant en œuvre tout leur savoir-faire et leurs forces-vives dans cet ouvrage, les Jashuriens, sous l’autorité impériale, creusèrent pendant des générations les immenses tranchées connectant les lacs en eaux-profondes qui maillaient le territoire de l’ancien royaume du Jashuria. Les lits des fleuves furent savamment exploités et les lacs patiemment travaillés afin de donner corps à l’ambition des Dieux-Soleil de Yahudharma. En parallèle, d’importants réseaux d’irrigation furent creusés pour permettre d’occuper les terres défrichées avec de nouvelles rizières, favorisant l’installation des camps de travail et des hommes le long de l’ouvrage.
Conçu à l’origine comme une punition du Dieu-Soleil et de ses successeurs, les Jashuriens finirent par s’investir émotionnellement dans la réalisation du Grand Canal. Les Dieux-Soleil se succédaient, mais le projet du Grand Canal restait toujours d’actualité. Au travers de ce chantier, les Jashuriens apprirent à dompter leur territoire, créant des protections, des renforts et des installations capables d’accueillir des grands campements de chantier ainsi que des fermes à même de nourrir l’immense population travaillant sur le chantier. Retournant la terre et transformant le paysage, les Jashuriens parvinrent finalement à connecter Agartha à Azur. Petit à petit, des villes s’étaient formées le long du canal et un peuple ouvrier s’était uni dans la mémoire de la construction du canal.
L’organisation dantesque du chantier avait payé. Non seulement, la société jashurienne n’en était que plus unie, mais en plus, au sein de l’empire Yahudharma, elle avait considérablement renforcé la prospérité de la province où elle évoluait. Rapidement, les navires, jusqu’alors limités à des tronçons limités du canal, purent naviguer du sud vers le nord et du nord vers le sud en toute sécurité. Le réseau commercial enfin constitué permis la réalisation de nouvelles artères commerciales et de canaux secondaires venant connecter les villes secondaires de l’empire.
Le Grand Canal fut une réussite complète pour l’empire. Au travers d’un immense réseaux de lacs et de fleuves en eaux profondes et de canaux savamment creusés et entretenus, les navires commerciaux purent circuler librement et augmenter l’activité commerciale dans le sud-est de Nazum. La sécurité de cette voie fluviale fut assurée par la création de villes fluviales, à l’emplacement des anciens campements de chantier. L’actuelle ville d’Ankevran, située au cœur du pays, est le témoignage le plus parlant de ces anciens campements de chantier devenus des villes prospères grâce au Grand Canal.
L’arrivée des Eurysiens sur le sous-continent fit du contrôle du Grand Canal un enjeu majeur. Découvrant avec stupeur l’immensité de cette merveille, les Eurysiens ne mirent pas longtemps à en saisir le potentiel commercial qu’ils pouvaient en retirer. L’administration coloniale du pays fut un moyen pour eux de non seulement contrôler les accès mais aussi de se procurer un avantage non négligeable dans le commerce mondial, notamment grâce à l’accès sécurisé offert sur Nikawa et les contrées plus au nord.
Sous l’administration coloniale de Fortuna, d’importants travaux furent entrepris dans les deltas nord et sud du Grand Canal pour en améliorer l’accès et concevoir des ports dignes d’accueillir les caravelles et les navires de plus en plus imposants. Le Grand Canal, qui n’avait que peu évolué depuis sa construction, fut soumis aux pressions des Eurysiens et de leurs nouveaux besoins en matière de commerce. Des manufactures vinrent remplacer le paysage des rizières dans les grandes villes et aidèrent à l’industrialisation progressive du territoire jashurien.
Lorsque l’indépendance fut conquise, le Grand Canal resta le fer de lance de l’imaginaire collectif du pays. En effet, il permettait non seulement de s’ancrer dans une histoire, mais aussi de relier physiquement deux côtes qui sans cela, se seraient éloignées culturellement. Ce n’est que quand le pays fut scindé entre les communistes, les nationalistes et les seigneurs de guerre que le Grand Canal fut fermé pour la plus longue période de son histoire. Si les embargos militaires et commerciaux n’étaient jusqu’alors pas monnaie courante dans le pays, le fait de voir le pays se scinder en deux eut des conséquences dramatiques sur l’entretien du canal et sur le commerce. Chaque tronçon devint farouchement gardé et le sang coula plus d’une fois dans l’ouvrage.
Ce n’est que lorsque le pays fut réuni à nouveau qu’il redevint l’instruction de l’unification et de la prospérité qu’il avait toujours été. Depuis 1945, le Grand Canal est redevenu le support du commerce maritime et fluvial du Jashuria. Les gouvernements successifs ont mis en place de nombreux projets d’amélioration et d’extension du canal afin de l’adapter aux nouvelles dimensions des tankers et des vaisseaux-cargos. Les travaux, menés avec les financements de la communauté internationale, furent l’occasion pour les Jashuriens de démontrer à nouveau tout leur savoir-faire en matière d’ingénierie civile. Les chantiers, colossaux, furent menés de main de maître et attirèrent de nombreux capitaux, notamment à Agartha et Azur, qui devinrent des ports de première importance dans la région et des zones attirant les entreprises, de par leur fiscalité réduite.
Le traitement des ports à l’entrée du canal a été entièrement revu, de même que tout le réseau de voies ferrées qui longent le canal et se dispersent sur les côtes. Il ne s’agit plus seulement d’accueillir le commerce international, mais aussi d’offrir aux touristes une vue imprenable sur les paysages mythiques du Jashuria. L’activité balnéaire a été particulièrement dopée suite au développement de l’image touristique du pays. Hôtels et complexes balnéaires se développent dans les baies et attirent aussi bien les businessmen que les touristes avides de découvrir les splendeurs du pays. Vers la fin des années 70, des élargissements ont été entrepris sur les sections les plus minces du canal, afin d’ouvrir le passage à des navires de gros tonnage, pouvant accueillir plus de 12 000 conteneurs. L’accroissement de la demande en produits de consommation et l’intensification des échanges depuis le Nikawa, la Lavyria et Yokai ont rendu nécessaire la mise aux normes du canal afin de satisfaire les consommateurs et d’éviter que les navires ne contournent la péninsule, ce qui rajouterait près de 10 000 kilomètres de chemin aux navires et les feraient traverser des eaux traitresses. L’avènement des nations voisines telles que le Fujiwa et le Burujoa devinrent l’occasion d’ouvrir le commerce vers les pays du nord et de rapprocher les individus.
Aujourd’hui encore, le Grand Canal du Jashuria est un élément emblématique du génie humain. A la fois vecteur du commerce sans le sous-continent du Nazum, support de développement humain et pièce architecturale et paysagère d’une ampleur incroyable, il est la fierté du Jashuria. La Troisième République du Jashuria possède le contrôle total sur le canal et, sous l’impulsion de la communauté internationale, a considérablement assoupli les droits de douane pour les navires. Le Jashuria a compris que l’intérêt n’était pas de taxer outrageusement les navires qui transitaient par ses voies, mais d’inciter à l’intensification du commerce pour en capter une partie pour sa propre prospérité. Sous l’œil vigilant de la Porte Dorée, la banque nationale jashurienne et de la Compagnie des Deux Azurs, l’autorité portuaire nationale, le pays fait en sorte que rien ne vienne gêner le doux commerce, tout en récupérant sa juste part dans les échanges.
Le récent développement des échanges internationaux avec le Banairah et le Lofoten ont amplifié la nécessité d’utiliser et d’améliorer le Grand Canal du Jashuria. De grands travaux d’élargissements, mais aussi de mise en place de plateformes logistiques, hôtels et autres équipements sont prévus le long du canal. Les autorités jashuriennes ont lancé de nombreux appels d’offres pour la mise en œuvre des nouvelles infrastructures.
Le Grand Canal, malgré son activité effrénée, n’en reste pas moins un point de passage militarisé dans le Jashuria. Des redoutes armées protègent les différentes installations le long du Grand Canal et l’armée jashurienne surveille avec une efficacité redoutable l’ensemble des secteurs. Forcer l’entrée du Grand Canal relève alors de l’exploit. Un navire s’y essayant finirait déchiqueté par les canons fixes des forteresses jashuriennes en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.
Une modernisation sans précédent de la capacité portuaire
2- Le statut du Grand Canal
Le Grand Canal est considéré légalement comme un trésor national de la Troisième République du Jashuria. Inscrit sur la liste des merveilles du monde, cet ouvrage gigantesque est la propriété pleine et entière de la république des deux océans. Le Jashuria dispose d’une souveraineté pleine et entière sur le canal et peut édicter ses règles quand bon lui semble. Contrairement à d’autres ouvrages d’art dont la gestion est partagée entre plusieurs puissances, le Grand Canal n’a jamais subi ce destin et c’est pourquoi la république peut y agir comme elle l’entend et transformer le Grand Canal en une artère industrielle et commerciale indispensable pour le Nazum, sans avoir de comptes à rendre aux autres nations.
Le statut légal du Grand Canal est consacré dans la Constitution du Nouveau Millénaire de la Troisième République du Jashuria. Il y est décrit comme un trésor national devant évoluer avec le pays. L'argent investi dans l'ouvrage d'art est principalement étatique et sert à concevoir les infrastructures et à déployer les industries et les zones portuaires afin d'optimiser les flux de marchandises. Les navires y évoluant doivent justifier d'une immatriculation en règle et peuvent faire l'objet de fouilles afin de vérifier l'état de la cargaison en cas de doute. Les Jashuriens restent parcimonieux dans les contrôles, dans la mesure où toute entrave au commerce pourrait avoir des conséquences économiques importantes pour les entreprises. Généralement, les navires continuent de naviguer le long du Grand Canal pendant les contrôles de routine, ce qui permet d'éviter les problèmes liés à l'interruption du trafic.
Le Grand Canal est protégé en permanence par la marine jashurienne et par l’armée de terre. Le long des rives du canal, des forteresses et des bases militaires surveillent en permanence l’activité avec le soutien des services de sécurité du canal. Des redoutes sont disposées le long de l’ouvrage et sont farouchement défendues par les militaires. Ces bases rappellent que la paix du Grand Canal est un enjeu national pour le pays et permettent le transfert rapide des hommes et du matériel le long des théâtres d’opération, sans nécessairement utiliser les lignes aériennes.