04/06/2013
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[GEOGRAPHIE] Les lieux du Jashuria

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Les lieux du Jashuria

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“Il faut des monuments aux cités de l'homme, autrement où serait la différence entre la ville et la fourmilière ?”


SOMMAIRE

  • Le Grand Canal du Jashuria
  • Les rizières en terrasse de Nohali
  • Les jardin de Kashedi à Pumpihon
  • Le Wat Baian : le temple de marbre d’Agartha
  • Les Ghâts du Jashuria
  • Kandor Mat, la capitale perdue
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Le Grand Canal du Jashuria

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Vue sur l'une des sections du Grand Canal

Introduction

Le Grand Canal, aussi surnommé par les historiens la Folie de Yahudharma, est l’une des plus incroyables merveilles du monde conçue par l’Homme. Long de 1850 kilomètres, cet ouvrage d’art est un témoignage de la capacité de l’être humain à se rendre maître de son territoire et à dompter la nature. Infrastructure clef du développement du Jashuria, le Grand Canal est la fierté du pays et un point de passage important du commerce maritime dans le continent du Nazum. Considéré comme l’une des grandes merveilles du monde, le Grand Canal effectue la traversée de l’intégralité du territoire jashurien, de la Région des Perles au sud, jusqu’à la Région d’Azur au nord. Considérablement amélioré au cours des siècles, il s’agit de l’infrastructure clef du pays et sa principale artère économique, autour de laquelle s’organisent de nombreuses activités et notamment de nombreuses zones urbanisées. Il s’agit à la fois d’une infrastructure de transport, d’un outil d’irrigation et un espace de villégiature pour les Jashuriens.

I- L’histoire du Grand Canal

L’histoire de la construction du Grand Canal trouve son origine dans les débuts de l’empire Yahudharma et dans l’histoire du premier royaume de Jashuria. Contrée luxuriante mais difficile d’exploitation à cause de ses jungles et de son climat traître, le Jashuria a développé depuis des siècles des systèmes d’irrigation complexes pour rendre exploitable son territoire et participer aux efforts de défrichement des terres fertiles. Creuser des tranchées et les remplir d’eau : sur le principe, rien de bien compliqué … enfin, en théorie. Les Jashuriens se sont rendus maîtres dans la question de la gestion de l’eau potable et de l’irrigation des terres lorsque les autres royaumes survivaient à peine aux moussons et aux maladies. Le génie des Jashuriens en matière d’irrigation attira l’attention du jeune empire Yahudharma, qui, s’inspira de leurs créations.

Lorsque le royaume du Jashuria tomba aux mains de Yahudharma, le Dieu-Soleil ordonna la construction d’un grand canal pour pouvoir déployer sa flotte d’un bout à l’autre de son empire. Les Jashuriens durent participer pleinement à la construction de cet ouvrage sur leurs terres, en guise de punition pour leur résistance face à la volonté du Dieu-Soleil. Mettant en œuvre tout leur savoir-faire et leurs forces-vives dans cet ouvrage, les Jashuriens, sous l’autorité impériale, creusèrent pendant des générations les immenses tranchées connectant les lacs en eaux-profondes qui maillaient le territoire de l’ancien royaume du Jashuria. Les lits des fleuves furent savamment exploités et les lacs patiemment travaillés afin de donner corps à l’ambition des Dieux-Soleil de Yahudharma. En parallèle, d’importants réseaux d’irrigation furent creusés pour permettre d’occuper les terres défrichées avec de nouvelles rizières, favorisant l’installation des camps de travail et des hommes le long de l’ouvrage.

Conçu à l’origine comme une punition du Dieu-Soleil et de ses successeurs, les Jashuriens finirent par s’investir émotionnellement dans la réalisation du Grand Canal. Les Dieux-Soleil se succédaient, mais le projet du Grand Canal restait toujours d’actualité. Au travers de ce chantier, les Jashuriens apprirent à dompter leur territoire, créant des protections, des renforts et des installations capables d’accueillir des grands campements de chantier ainsi que des fermes à même de nourrir l’immense population travaillant sur le chantier. Retournant la terre et transformant le paysage, les Jashuriens parvinrent finalement à connecter Agartha à Azur. Petit à petit, des villes s’étaient formées le long du canal et un peuple ouvrier s’était uni dans la mémoire de la construction du canal.

L’organisation dantesque du chantier avait payé. Non seulement, la société jashurienne n’en était que plus unie, mais en plus, au sein de l’empire Yahudharma, elle avait considérablement renforcé la prospérité de la province où elle évoluait. Rapidement, les navires, jusqu’alors limités à des tronçons limités du canal, purent naviguer du sud vers le nord et du nord vers le sud en toute sécurité. Le réseau commercial enfin constitué permis la réalisation de nouvelles artères commerciales et de canaux secondaires venant connecter les villes secondaires de l’empire.

Le Grand Canal fut une réussite complète pour l’empire. Au travers d’un immense réseaux de lacs et de fleuves en eaux profondes et de canaux savamment creusés et entretenus, les navires commerciaux purent circuler librement et augmenter l’activité commerciale dans le sud-est de Nazum. La sécurité de cette voie fluviale fut assurée par la création de villes fluviales, à l’emplacement des anciens campements de chantier. L’actuelle ville d’Ankevran, située au cœur du pays, est le témoignage le plus parlant de ces anciens campements de chantier devenus des villes prospères grâce au Grand Canal.

L’arrivée des Eurysiens sur le sous-continent fit du contrôle du Grand Canal un enjeu majeur. Découvrant avec stupeur l’immensité de cette merveille, les Eurysiens ne mirent pas longtemps à en saisir le potentiel commercial qu’ils pouvaient en retirer. L’administration coloniale du pays fut un moyen pour eux de non seulement contrôler les accès mais aussi de se procurer un avantage non négligeable dans le commerce mondial, notamment grâce à l’accès sécurisé offert sur Nikawa et les contrées plus au nord.

Sous l’administration coloniale de Fortuna, d’importants travaux furent entrepris dans les deltas nord et sud du Grand Canal pour en améliorer l’accès et concevoir des ports dignes d’accueillir les caravelles et les navires de plus en plus imposants. Le Grand Canal, qui n’avait que peu évolué depuis sa construction, fut soumis aux pressions des Eurysiens et de leurs nouveaux besoins en matière de commerce. Des manufactures vinrent remplacer le paysage des rizières dans les grandes villes et aidèrent à l’industrialisation progressive du territoire jashurien.

Lorsque l’indépendance fut conquise, le Grand Canal resta le fer de lance de l’imaginaire collectif du pays. En effet, il permettait non seulement de s’ancrer dans une histoire, mais aussi de relier physiquement deux côtes qui sans cela, se seraient éloignées culturellement. Ce n’est que quand le pays fut scindé entre les communistes, les nationalistes et les seigneurs de guerre que le Grand Canal fut fermé pour la plus longue période de son histoire. Si les embargos militaires et commerciaux n’étaient jusqu’alors pas monnaie courante dans le pays, le fait de voir le pays se scinder en deux eut des conséquences dramatiques sur l’entretien du canal et sur le commerce. Chaque tronçon devint farouchement gardé et le sang coula plus d’une fois dans l’ouvrage.

Ce n’est que lorsque le pays fut réuni à nouveau qu’il redevint l’instruction de l’unification et de la prospérité qu’il avait toujours été. Depuis 1945, le Grand Canal est redevenu le support du commerce maritime et fluvial du Jashuria. Les gouvernements successifs ont mis en place de nombreux projets d’amélioration et d’extension du canal afin de l’adapter aux nouvelles dimensions des tankers et des vaisseaux-cargos. Les travaux, menés avec les financements de la communauté internationale, furent l’occasion pour les Jashuriens de démontrer à nouveau tout leur savoir-faire en matière d’ingénierie civile. Les chantiers, colossaux, furent menés de main de maître et attirèrent de nombreux capitaux, notamment à Agartha et Azur, qui devinrent des ports de première importance dans la région et des zones attirant les entreprises, de par leur fiscalité réduite.

Le traitement des ports à l’entrée du canal a été entièrement revu, de même que tout le réseau de voies ferrées qui longent le canal et se dispersent sur les côtes. Il ne s’agit plus seulement d’accueillir le commerce international, mais aussi d’offrir aux touristes une vue imprenable sur les paysages mythiques du Jashuria. L’activité balnéaire a été particulièrement dopée suite au développement de l’image touristique du pays. Hôtels et complexes balnéaires se développent dans les baies et attirent aussi bien les businessmen que les touristes avides de découvrir les splendeurs du pays. Vers la fin des années 70, des élargissements ont été entrepris sur les sections les plus minces du canal, afin d’ouvrir le passage à des navires de gros tonnage, pouvant accueillir plus de 12 000 conteneurs. L’accroissement de la demande en produits de consommation et l’intensification des échanges depuis le Nikawa, la Lavyria et Yokai ont rendu nécessaire la mise aux normes du canal afin de satisfaire les consommateurs et d’éviter que les navires ne contournent la péninsule, ce qui rajouterait près de 10 000 kilomètres de chemin aux navires et les feraient traverser des eaux traitresses. L’avènement des nations voisines telles que le Fujiwa et le Burujoa devinrent l’occasion d’ouvrir le commerce vers les pays du nord et de rapprocher les individus.

Aujourd’hui encore, le Grand Canal du Jashuria est un élément emblématique du génie humain. A la fois vecteur du commerce sans le sous-continent du Nazum, support de développement humain et pièce architecturale et paysagère d’une ampleur incroyable, il est la fierté du Jashuria. La Troisième République du Jashuria possède le contrôle total sur le canal et, sous l’impulsion de la communauté internationale, a considérablement assoupli les droits de douane pour les navires. Le Jashuria a compris que l’intérêt n’était pas de taxer outrageusement les navires qui transitaient par ses voies, mais d’inciter à l’intensification du commerce pour en capter une partie pour sa propre prospérité. Sous l’œil vigilant de la Porte Dorée, la banque nationale jashurienne et de la Compagnie des Deux Azurs, l’autorité portuaire nationale, le pays fait en sorte que rien ne vienne gêner le doux commerce, tout en récupérant sa juste part dans les échanges.

Le récent développement des échanges internationaux avec le Banairah et le Lofoten ont amplifié la nécessité d’utiliser et d’améliorer le Grand Canal du Jashuria. De grands travaux d’élargissements, mais aussi de mise en place de plateformes logistiques, hôtels et autres équipements sont prévus le long du canal. Les autorités jashuriennes ont lancé de nombreux appels d’offres pour la mise en œuvre des nouvelles infrastructures.

Le Grand Canal, malgré son activité effrénée, n’en reste pas moins un point de passage militarisé dans le Jashuria. Des redoutes armées protègent les différentes installations le long du Grand Canal et l’armée jashurienne surveille avec une efficacité redoutable l’ensemble des secteurs. Forcer l’entrée du Grand Canal relève alors de l’exploit. Un navire s’y essayant finirait déchiqueté par les canons fixes des forteresses jashuriennes en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.

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Une modernisation sans précédent de la capacité portuaire

2- Le statut du Grand Canal

Le Grand Canal est considéré légalement comme un trésor national de la Troisième République du Jashuria. Inscrit sur la liste des merveilles du monde, cet ouvrage gigantesque est la propriété pleine et entière de la république des deux océans. Le Jashuria dispose d’une souveraineté pleine et entière sur le canal et peut édicter ses règles quand bon lui semble. Contrairement à d’autres ouvrages d’art dont la gestion est partagée entre plusieurs puissances, le Grand Canal n’a jamais subi ce destin et c’est pourquoi la république peut y agir comme elle l’entend et transformer le Grand Canal en une artère industrielle et commerciale indispensable pour le Nazum, sans avoir de comptes à rendre aux autres nations.

Le statut légal du Grand Canal est consacré dans la Constitution du Nouveau Millénaire de la Troisième République du Jashuria. Il y est décrit comme un trésor national devant évoluer avec le pays. L'argent investi dans l'ouvrage d'art est principalement étatique et sert à concevoir les infrastructures et à déployer les industries et les zones portuaires afin d'optimiser les flux de marchandises. Les navires y évoluant doivent justifier d'une immatriculation en règle et peuvent faire l'objet de fouilles afin de vérifier l'état de la cargaison en cas de doute. Les Jashuriens restent parcimonieux dans les contrôles, dans la mesure où toute entrave au commerce pourrait avoir des conséquences économiques importantes pour les entreprises. Généralement, les navires continuent de naviguer le long du Grand Canal pendant les contrôles de routine, ce qui permet d'éviter les problèmes liés à l'interruption du trafic.

Le Grand Canal est protégé en permanence par la marine jashurienne et par l’armée de terre. Le long des rives du canal, des forteresses et des bases militaires surveillent en permanence l’activité avec le soutien des services de sécurité du canal. Des redoutes sont disposées le long de l’ouvrage et sont farouchement défendues par les militaires. Ces bases rappellent que la paix du Grand Canal est un enjeu national pour le pays et permettent le transfert rapide des hommes et du matériel le long des théâtres d’opération, sans nécessairement utiliser les lignes aériennes.
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Les rizières en terrasse de Nohali

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Vue sur les rizières étagées

Introduction

Les rizières en terrasses sont communes dans les campagnes jashuriennes, et notamment dans la région des lacs. Mais les rizières en terrasse de Majulia constituent un élément particulier au paysage jashurien pour ses formes emblématiques et l’attention qu’elles ont reçu de la communauté internationale ces dernières années, devenant un lieu hautement touristique et une pièce appréciée du paysage nazumi. Bâties sur un emplacement de 15 000 hectares, les rizières de Majulia s’imbriquent dans le dessin de la région depuis plus de 1500 ans et n’ont étrangement pas subi le processus de modernisation de l’agriculture jashurienne. Tenue par des communautés paysannes particulièrement bien instituées, le site est devenu un patrimoine national qui aujourd’hui encore attire les touristes du monde entier.

I- L’histoire des rizières en terrasse de Majulia

Majulia est la seconde ville de la région des lacs et l’un des hauts-lieux de l’agriculture traditionnelle jashurienne. Contrairement à Ankévran, qui s’est globalement modernisée, les campagnes aux alentours de Majulia sont restées enfermées dans une forme de romantisme apaisé qui leur ont fait privilégier l’agriculture paysanne traditionnelle et le lent et patient travail des paysages jashuriens. Les rizières de Majulia sont connues pour être des rizières en terrasses jouant avec douceur sur le paysage de montagnes entourant la province et pour changer de couleur selon les saisons, les rizières prenant la couleur du riz en croissante. Si l’on nomme aujourd’hui ce secteur, le secteur de Majulia, le nom véritable du secteur concerné par cette culture en terrasses se nomme le Nohali.

Les fouilles archéologiques menées sur le site montrent que les lieux sont habités depuis plus de 3000 ans. Constitués de population aux ethnies contrastées mais partageant l’idée d’une vie à l’écart du tumulte des villes côtières, les villages qui formeront plus tard Majulia eurent un passé turbulent avec la côte. Géographiquement isolés jusqu’à l’arrivée du Grand Canal, les villages de Majulia eurent à subir non seulement l’Empire Yahudharma, mais aussi l’administration coloniale fortunéenne et son découpage erratique du territoire. Pourtant, malgré l’intervention de l’Extérieur, Majulia et la région de Nohali sont restés profondément ancrés dans une culture traditionnelle et proche de l’agriculture telles que pratiquée dans les vieux siècles. Si aujourd’hui Majulia est moderne et ancrée dans les activités du Grand Canal, Nohali est restée plus ou moins comme elle était il y a deux siècles.

Les fameuses rizières forment de beaux amphithéâtres travaillés par la main de l’Homme et démontrent la profonde relation entre la nature et la culture. Vieilles de plus de 1500 ans, ces terrasses étaient présentes bien avant l’arrivée du Grand Canal dans la région. Leur particularité réside dans le fait que chaque rizière est le fruit d’une ethnie jashurienne différente, formant un réseau de relations à la fois spatiales et sociales qui perdurent aujourd’hui dans l’histoire de la Régie des Eaux de Nohali. Quand on les examine de près, on peut deviner quelle ethnie les a conçues et comment s’organise leur gestion. Pour s’adapter aux conditions montagneuses, chaque ethnie a du trouver sa propre façon de travailler dans les champs. Certaines pratiquent souvent près de chez eux, tandis que d’autres alternent avec les forêts. Les rizières sont les témoins silencieux d’une histoire ordinaire des relations humaines et de leur rapport avec la nature insaisissable du paysage jashurien. Le paysage, fortement vallonné offre en son plus haut point des vues spectaculaires sur la finesse de l’agriculture jashurienne et la répartition des sols. Le climat subtropical de la région est fait de précipitations élevées, idéales pour l’agriculture du riz, où l’eau est canalisée dans les montagnes par des failles dans les rochers et dans les couches successives de grès avant de se jeter dans les bras des rivières de la région. C’est à partir de ce réseau d’eau montagneuse que les rizières se sont développées, contrôlées et canalisées par l’homme.

Depuis 1500 ans, le peuple de Majulia a développé un système complexe de canaux qui amènent l’eau des sommets boisés jusqu’aux terrasses. Il a aussi mis en place un système d’agriculture intégrée qui associe l’élevage (buffles, bovins, canards, poissons et anguilles) et la production du produit de base : le riz rouge. Si le site des rizières se développe désormais loin de Majulia, il s’organise autour d’une centaine de villages, connectés à la grande ville de Majulia. Ces villages, composés de 50 à 200 foyés sont installés entre les forêts des sommets et les terrasses, où l’on retrouve certains maisons traditionnelles et propriétés claniques encore en excellent état (elles sont construites en bois et en terre cuite). Ce système de gestion de la terre particulièrement durable témoigne d’une extraordinaire harmonie entre les hommes et leur environnement, tant du point de vue visuel qu’écologique. Il repose sur des structures sociales et religieuses très anciennes, qui ont pour origine le Thanisme jashurien, encore présent aujourd’hui dans certaines régions du pays.

A part ses rizières, le site présente d’autres attraits touristiques particuliers, notamment ses chemins de randonnées, ses panoramas et quelques temples dédiés aux divinités locales. Ces petits temples étaient en mauvais état jusqu’au milieu du siècle dernier, mais l’intérêt renouvelé des organisations internationales et nationales pour le site ont étrangement ravivé la foi locale et son expression séculaire. Depuis le milieu des années 50, les temples sont régulièrement rénovés et font l’objet d’un soin tout particulier. Certains sites sont même rénovés par des apprentis mandatés par les organismes de protection du patrimoine, sous l’étroite surveillance de la Régie des Eaux, qui s’assure que les méthodes de rénovation sont bien transmises … De quoi perpétuer l’imaginaire local et figer un peu plus le paysage de Nohali dans son image d’Epinal.

II- La Régie des Eaux de Nohali : un système hérité des anciennes alliances villageoises

Les rizières forment l’un des témoignages les plus actuels de l’agriculture familiale jashurienne. Chaque maisonnée dispose de la propriété de quelques cases de rizières en terrasses et gère l’irrigation en connivence avec ceux en amont et ceux en aval des systèmes rizicoles. Dans ce système alliant à la fois respect de la nature et nécessité de dialogue entre les êtres humains, les relations de groupes, de clan et de communautés ont un rôle prépondérant. C’est dans ce cadre que l’actuelle Régie des Eaux de Nohali a été créée. Structure moderne fondée en 1977, elle accueille les représentants des villages concernés par les rizières en terrasses du secteur de Nohali et se charge de gérer, selon les rites traditionnels – et avec quelques techniques modernes de management – la question de la répartition de la ressource en eau, mais aussi de la gestion des conflits sociaux survenant de temps en temps dans les exploitations familiales.

La Régie des Eaux de Nohali est constituée des représentants de chaque communauté et dispose d’une administration spécifique chargée de veiller non seulement à la sécurité du site, mais aussi à la préservation des activités agricoles dans le secteur. Depuis la proclamation du site comme patrimoine protégé, les investissements patrimoniaux y vont bon train -notamment avec la mise en place d’un réseau touristique rapportant gros dans les caisses de la Régie- et il est devenu nécessaire de moderniser quelque peu le fonctionnement clanique archaïque.

La Régie des Eaux est à la fois une structure institutionnelle représentant les intérêts des agriculteurs vis-à-vis de l’extérieur, mais aussi un organe de contrôle et de gestion des relations entre communautés à l’intérieur du secteur de Nohali. Le riz rouge, qui est produit dans la région, est devenu le symbole du lieu et fait l’objet d’un suivi particulier sur sa qualité et son origine. Les relations entre les individus, si elles sont toujours en priorité gérées au niveau local et de la main à la main, n’ont pas empêché l’apparition de problématiques que la Régie seule peut gérer vis-à-vis de l’extérieur. En effet, la mondialisation étant ce qu’elle est, les fréquents contacts entre les agriculteurs et le monde extérieur ont nécessité l’établissement d’une organisation capable de représenter leurs intérêts.

Le site est depuis longtemps menacé par les industries touristiques, qui cherchent à transformer le site en lieu de villégiature doté d’hôtels de plus en plus imposants. Ceci a particulièrement tendu les relations entre Majulia et Nohali et même si le plan d’urbanisme et de développement de la région a été pensé dans un esprit de concorde entre les agriculteurs et les investisseurs, des tensions subsistent et l’Etat a dû mettre son nez dans le sujet pour éviter la désagrégation du patrimoine locale sous les effets d’opportunisme liés à la vente de certaines parcelles en marge du site à des firmes hôtelières. Le tourisme est donc resté jusqu’à présent extérieur à Nohali : les flux de touristes ne stagnent pas dans le secteur et se font depuis Majulia. Le transport sur le secteur est assuré par les bus affrétés par la Régie des Eaux tandis que les hôtels sont cantonnés à Majulia. Au final, tout le monde y trouve son compte et récupère sa part du gâteau : l’argent des déplacements et la paix du site pour la Régie et l’argent des hôtels et l’attractivité pour les autres sites de la région pour Majulia. De manière général, c’est bel et bien l’Etat qui se charge d’arbitrer les relations et sert de médiateur entre la municipalité de Majulia et la Régie des Eaux dans les périodes de tensions.


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Vues du ciel des rizières de Nohali
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Les jardins de Kashedi

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Vue sur le parterre principal

Introduction

Les jardins de Kashedi forment le joyau de l’ancien empire Yahudharma au Jashuria. Situés à Pumpihon, dans la province de Jagath, les jardins constituent un complexe architectural, urbain et paysager emblématique de la période du haut empire Yahudharma du XVIe siècle. Créés pour être une représentation parfaite de l’univers impérial et de ses splendeurs, les jardins sont aujourd’hui inscrits dans le patrimoine architectural, urbain et paysager de la Troisième République du Jashuria. Les jardins sont conçus à partir de deux chefs-d’œuvre de la brillante civilisation jashurienne à l’apogée de l’empire Yahudharma. Le fort de Kashedi, qui renferme des palais de marbre, ornés de mosaïques et de dorures ; et les merveilleux jardins de Kashedi, étagés sur trois terrasses, avec des pavillons, des cascades et de vastes pièces d'eau.

I- L’histoire des jardins de Kashedi

Les Jardins de Kashedi se composent de deux ensembles, le Fort de Kashedi et les Jardins de Kashedi, tous deux situés dans la ville de Pumpihon dans la province de Jagath, à 2 km de distance l’un de l’autre. Ces deux ensembles –l’un caractérisé par des structures monumentales et l’autre par de vastes jardins d’eau– sont des exemples exceptionnels, représentatifs de l’expression artistique de l’empire Yahudharma à son apogée, à travers son évolution aux XVIe et XVIIe siècles. La civilisation yahudharma, fusion de sources hindoue, bouddhistes et taoïstes exerça sa domination sur le sous-continent nazuméen pendant plusieurs siècles et en influença fortement le développement ultérieur.

Situé au nord-ouest de la ville antique de Pumpihon, aujourd’hui l’une des capitales historiques du Jashuria, le Fort est érigé sur un site dont l’occupation remonte à plusieurs millénaires. Sa configuration actuelle date du XIe siècle, bien qu’il ait été détruit et reconstruit à plusieurs reprises par les Dieux-Soleil yahudharmas entre le XIIIe et le XVe siècle. Les 21 monuments conservés dans son périmètre constituent un répertoire exceptionnel des formes de l’architecture yahudharma, caractérisé par l’emploi d’un appareil régulier de brique cuite et de blocs de grès rouge marqué par l’influence hindoue de corbeaux architecturaux zoomorphiques, jusqu’à des ajouts plus récents, caractérisés par le luxe des marbres, des incrustations de matières précieuses et de mosaïques, et une exubérance de motifs ornementaux empruntés aux sultanats situés sur les côtes ouest du Nazum. Les bâtiments du Fort, ou plutôt de cette petite ville fortifiée, ont été modifiés tout au long du règne des Dieux-Soleils de l’empire. Il était d’usage que chaque nouveau propriétaire fasse acte de la présence de son règne en inaugurant de nouveaux bâtiments tout au long de sa présence à Pumpihon. Le Fort et les Jardins, cependant, ne sont pas les demeures impériales. En effet, le Fort et les Jardins, bien que récupérés par la suite par les Empereurs-Soleils de l’empire, sont à l’origine la création de représentants occidentaux de l’empire, lorsque celui-ci entretenait des liens feudataires avec les sultanats du nord de la péninsule.

Les Jardins de Kashedi, créés au XVIIe siècle, sont des jardins yahudharmas où se superposent les influences hindoues et les traditions médiévales des jardins de l’Indor et des sultanats, témoins de l’expression artistique yahudharma à son apogée. Le jardin se compose d’un mur d’enceinte, d’éléments et d’allées au tracé rectiligne et de vastes pièces d’eau. Les Jardins de Kashedi s’étendent sur 16 hectares et s’étagent sur trois terrasses qui descendent du sud vers le nord. Ils sont de plan régulier, clos par un mur d’enceinte crénelé en grès rouge, découpés en parterres carrés sur les terrasses inférieures et supérieures, et en massifs allongés sur la terrasse intermédiaire, plus étroite ; dans ce décor végétal, d’élégants pavillons équilibrent des plantations harmonieusement concertées de peupliers et de cyprès dont le feuillage se reflète dans les vastes pièces d’eau.

Les Jardins et le Fort de Kashedi témoignent de l’incroyable richesse de l’empire Yahudharma dans la confection d’architectures grandioses et de jardins merveilleux. Imprégnés de cultures venant des quatre coins de l’empire, ces édifices et ces jardins sont les vestiges préservés d’un passé que les Jashuriens tiennent en haute estime. Les Jardins et le Fort sont entretenus tout au long de l’année et sont classés dans l’inventaire national des monuments historiques du Jashuria. Les efforts de conservation et l’actuelle utilisation du site ont fait que cet héritage reste toujours particulièrement bien conservé et restauré au fil des années.

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Vues des jardins
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Le Wat Baian : le temple de marbre d’Agartha

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Vue sur le parvis d’ordination

Introduction

Le roi fantoche Nibu V avait beau être un simple relais du pouvoir fortunéen dans la région jashurienne, il n’en restait pas moins un philanthrope soucieux de l’amélioration de la beauté de son territoire. Le temple Wat Baian, ou temple de marbre d’Agartha, est l’une de ses plus belles commandes. Si un monastère existait à l’emplacement actuel du temple, c’est à l’occasion de son troisième retour de voyage en Eurysie que Nibu V ordonna la construction de ce temple qui aujourd’hui, fait parti des plus beaux exemples de l’architecture religieuse jashurienne.

I- L’histoire du Wat Baian

Le temple de Wat Baian, également connu sous le nom de "temple de marbre", est l'un des plus beaux temples bouddhistes d’Agartha et un temple destiné à la royauté jashurienne. Le temple est aussi un lieu de formation pour les moines et continue de l’être à ce jour, notamment dans les parties les plus privées du temple. Il est célèbre pour son architecture unique et sa beauté majestueuse. Le temple de Wat Baian a été construit en 1819 par l’un des rois fantoches du Jashuria pour remplacer un temple plus ancien situé sur le même site et compenser la destruction de deux vieux temples à la suite d’un incendie. Le roi a choisi l'architecte fortunéen Carlo Pastrami pour concevoir le temple, qui a fusionné des éléments de l'architecture fortunéenne et jashurienne pour créer un style unique.Attraction touristique par excellence pour les visiteurs d’Agartha, le temple était autrefois un temple dont les rares mentions sont trouvables au XVIIe siècle dans les archives impériales. C’est au cours du début du XIXe siècle que le roi Nibu V, roi fantoche lié à l’administration fortunéenne, décida, à l’issue de son troisième voyage au Fortuna, de créer un temple digne de la grandeur du pays en s’appuyant sur les merveilles architecturales du Fortuna et la qualité de ses architectes.

Le temple est situé dans le quartier Dusit d’Agartha, à proximité du Hall des Ambassadeurs. Le temple de Wat Baian se distingue par son style architectural unique, avec une combinaison de marbre fortunéen et de bois jashurien issu des forêts primaires. Le toit en forme de cloche, le clocher en forme de pyramide et les colonnes décoratives font de ce temple l'un des plus beaux exemples de l'architecture bouddhiste jashurienne de l’époque. Le plan du temple ressemble étrangement à une cathédrale fortunéenne mélangée à un temple royal jashurien. On y retrouve aussi bien les vitraux gothiques typiques du sud de l’Eurysie que les merveilleux et étonnants reliefs jashuriens à la feuille d’or, ce qui donne au temple l’impression d’être le produit de deux cultures complémentaires.

Le temple abrite également une statue de Bouddha en bronze doré, connue sous le nom de Phra Buddha Chinnarat. Cette statue est considérée comme l'une des plus belles statues de Bouddha au Jashuria. Le bâtiment principal (bot) est construit sur un plan cruciforme et utilise un marbre blanc de Fortuna ce qui explique sa dénomination touristique de Temple de marbre. La statue principale du bot est une réplique grandeur nature du célèbre Pha Bouddha Chinaraj dont l'original est vénéré dans l’un des temples du centre du pays. Dans le socle de la statue sont enchassées les cendres de l’un des derniers rois fantoches du Jashuria : Nibu V. Le wat comporte également de magnifiques jardins et un cloître dont les galeries abritent une collection de 53 remarquables statues de Bouddha du Jashuria qui illustrent les différents styles et attitudes. Trente-trois statues sont des originaux, les autres sont des copies ; des Bouddhas étrangers complètent cette collection. Le site est encore aujourd'hui dans un parfait état de conservation. Etant donné l'attractivité du lieu pour les touristes, la Troisième République du Jashuria a mis les petits plats dans les grands pour pouvoir non seulement éviter la dégradation de ce symbole de la concorde fortunéenne et jashurienne, mais aussi préserver l'usage du site, qui reste avant tout, un monastère de formation pour les bonzes.

Le Wat Baian s'inscrit dans la longue lignée des réalisations architecturales commandées par les rois fantoches du Jashuria sous la période de l'administration fortunéenne. Impressionnés par les réalisations de la Sérénissime, les élites jashuriennes ont été influencées pendant des décennies par les merveilles architecturales du sud de l'Eurysie. L'hybridation et la complémentarité des deux cultures se ressent particulièrement dans l'architecture, premier témoin des contacts entre les deux peuples.

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Vues sur les ponts latéraux
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Les Ghâts du Jashuria : une architecture au bord de l’eau

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Vue sur un ghât

Les Ghâts du Jashuria

A l’époque où les grandes villes du monde mettent l’accent sur la réappropriation de leurs cours d’eau et des abords fluviaux, les Ghât du Jashuria. Ils apparaissent comme une référence majeure du traitement d’un front sur l’eau. Le mot ghāṭ, dérivé du sanskrit ghāṭta, signifie un quai, un gué, un embarcadère et, de façon générale, tous types de berges, qu’elles soient construites ou non. Largement répandus au Nazum du sud de par l’hydrographie favorable, les ghāṭ constituent, aujourd’hui, dans leur forme construite, un ensemble d’emmarchements bordant les berges de bassins, de lacs ou de fleuves et permettent, grâce aux marches, l’accès à l’eau.

Qu’il soit isolé ou continu, adossé à des édifices ou des espaces publics, les ghāṭ se distinguent les uns des autres par leur forme, leur structure et leur dimension. Les marches, le long du fleuve, s’intègrent au tissu urbain et à l’architecture du front fluvial de manière variée – par un simple passage ou par un amphithéâtre face au fleuve. Pour des villes bâties sur les hauteurs, les ghats constituent des formes urbaines qui viennent connecter la ville à son fleuve, de manière à épouser la topographie et jouer le jeu des crues et des décrues. Ils répondent donc à une hydrographie particulière et à une mode de vie basé sur le respect des rythmes des moussons, mais aussi à la sacralité des cours d’eau du Jashuria. Mais de manière générale, les ghats facilitent l’approche de la population à l’eau, entre crue et étiage.

La marche d’escalier est l’élément de base du ghat, son élément indissociable et ce qui fait à la fois son identité et son code génétique. Cependant, cette marche n’est pas immuable. Elle se plie aux contraintes de la pente, aux contraintes des rituels qui accompagnent la vie des Jashuriens et à l’hydrographie des sites. Les ghats forment des escaliers le long des fleuves et des cours d’eau qui sont tels des amphithéâtres pour contempler l’architecture et la vie fluviale. Conçus à la fois comme des éléments scéniques et comme des éléments d’ingénierie, les gaths donnent à voir le paysage du Jashuria dans ce qu’il a de plus splendide : jungles conservées, villes attirées par les cieux, bateaux lancés à la poursuite des eaux calmes du fleuve, …

Dans un territoire traversé par un grand canal et où l’hydrographie joue un rôle fondamental, l’eau est sacrée. A la fois lieu des ablutions rituelles, mais aussi élément structurant de la vie quotidienne, le fleuve et la rivière rythment le quotidien des Jashuriens. Dans ce contexte à la fois religieux, culturel et quotidien, l’architecture d’un ghat est ce qui permet de construire le rapport à la nature des Jashuriens et d’épouser le cours de l’eau.

Parmi les ghats les plus sacrés et les plus favorables aux yeux des hindous, les ghâts de Siriwadena au bord du Ghanu est un lieu emblématique pour les cérémonies de crémation. Il se trouve entre les ghâts de Damasheni et de Setsiah. Un étang se trouve à proximité. Il aurait été creusé par le Seigneur Vishnu pour que le Seigneur Shiva et la Déesse Shakti puissent s'y baigner. Une empreinte de pas près de l'étang appartiendrait au Seigneur Vishnu, remontant au moment où il a médité à Siriwadena. Tandis que vous montez les marches, vous pourrez apercevoir un réservoir bien connu appelé puits de Manikarnika. D'après la légende, la Déesse Parvati y aurait laissé tomber sa boucle d'oreille et le Seigneur Shiva y aurait creusé un trou pour la retrouver. Ce trou aurait été rempli par sa sueur, ce qui a créé un puits.

La construction d’un ghât doit avant tout répondre à un impératif de pérennité et de stabilité face à la puissance de l’eau. Il est nécessaire de s’adapter et de résister au fleuve dans la durée. Les constructions faites sur ses eaux doivent être solides et pérennes, construites selon des formes et des techniques qui leur permettent de résister à la force du courant. Le rôle de protection joué par les ghâṭ peut être tenu pour secondaire dans un lieu où l’eau des crues est la bienvenue (car le pouvoir purificateur des fleuves et des rivières est hautement estimé au Jashuria). Afin de s’adapter à cette double fonction d’accueillir le fleuve et de protéger la berge, un ghât ne fait pas barrage au fleuve : il ne l’empêche pas de gagner du terrain, mais canalise son flot et prévient les ruptures dans les ouvrages d’art. A contrario des digues, qui bloquent les autres, les ghâts parviennent à accepter que le mouvement des crues et des décrues est constitutif de la vie au Jashuria et qu’il est inutile d’espérer le contrer. Le ghât, surface à la fois sèche et humide, devient un sol intermédiaire entre les eaux sacrées et la ville, créant un espace intermédiaire qui vit au rythme des habitants et des tumultes des fleuves.

Les ghâts, dans leurs formes, offrent de multiples connexions avec les différents niveaux des villes jashuriennes. Les différents niveaux et paliers des emmarchements constituent autant de points d’entrée donnant sur des passages et des ruelles perpendiculaires, qui elles-mêmes, mènent à des espaces publics au sein des cités. Face à des berges aux configurations variées, les ghâts jouent avec les niveaux du fleuve, chaque passage pouvant se révéler condamné le temps d’une crue, ou au contraire, libéré des contraintes de l’eau. Des éléments suivent de près la topographie du lieu, d’autres s’élèvent du sol ou sont creusés dans la matière. Ils subdivisent, délimitent ou organisent l’espace et offrent une appropriation variable selon leur positionnement : en hauteur (sur un belvédère), descendant petit à petit vers l’eau, au bord de l’eau, au plus près de l’eau, entourés d’eau, puis dans l’eau, et de plus en plus dans l’eau jusqu’à en être submergés.

Les ghâts ne sont pas exempts d’aménagements. La répétitivité et la modularité de la marche permet de créer des plateformes qui viennent jouer avec l’espace et délimiter des zones de dimensions et d’ampleurs variant en fonction des besoins des rituels jashuriens et des nécessités d’usage. Si l’escalier descendant vers l’onde du fleuve épouse la pente, les plateformes, elles viennent marquer l’arrêt, la contemplation et introduisent un rythme dans l’architecture. A ces plateformes d’ajoutent aussi des bassins, creusés dans la matière de la berge, qui viennent jouer avec d’éventuelles galeries latérales où sont parfois posées les statues de divinités. Entre niches et bassins, la configuration d’un ghât peut varier et des renfoncements s’y profiler.

Créés à l’origine par des propriétaires privés et des fonctionnaires des anciens empires, les ghâts se sont adossés à de grandes propriétés et bains privés et publics. La réputation de l’architecture thermale au bord des ghâts n’est plus à prouver et nombre de touristes viennent du monde entier pour profiter des installations jashuriennes au bord des fleuves. Qu’il s’agisse de grands manoirs dominant le fleuve ou d’installations publiques, le front bâti des ghâts découpe le ciel et constitue une muraille protégeant les villes des crues.

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Vue le long d'un ghât
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Kandor Mat, la capitale perdue

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Vue sur Kandor Mat

Kandor Mat, la capitale perdue

Le site de Kandor Mat, perdu au fin fond des jungles de la Péninsule, est l’un des joyaux de l’architecture nazumie. Véritable témoignage du savoir-faire et de la puissance de l’Empire Yahudharma dans la Péninsule, ce site gigantesque perdu au fond des jungles est réputé pour avoir été le siège des premiers Dieux-Soleils au cours du premier millénaire. Accueillant plus de 700 000 âmes au fait de sa gloire, cette capitale-monde de plus de 400 km² a complètement disparu dans l’oubli, suite au déplacement de la capitale de l’empire vers le sud de la Péninsule au cours du XIVe siècle. Abandonné et effacé des tablettes et des écrits par les Dieux-Soleil, le site de Kandor Mat a été retrouvé par les archéologues eurysiens au cours du XIXe siècle, suite à l’effervescence politique des nations péninsulaires dans le sillage de la disparition des restes de l’Empire Yahudharma.

Recouvert par la jungle et seulement habité par quelques communautés villageoises venant y récupérer quelques pierres pour leurs propres constructions, le site de Kandor Mat a été ausculté par les archéologues eurysiens avant de faire l’objet d’une attention particulière par les nations péninsulaires, désireuses d’empêcher le pillage et d’approfondir leurs connaissances historiques. Afin de préserver le secteur, une gestion internationale fut mise en place afin de pouvoir accueillir la fine fleur des archéologues mondiaux et de faire en sorte que ce site ne puisse être accaparé par personne. L’enjeu était clair : l’étendue de l’Empire Yahudharma dans la Péninsule et la multiplicité des nations qui pouvaient décemment s’en revendiquer risquait de constituer à terme le ferment d’une renaissance de l’Empire et par conséquent … de nouvelles guerres péninsulaires. La gestion du site fut donc imaginée dans un esprit de concorde.

Depuis la création de cette coopération internationale, la présidence de la gestion du site a tourné entre les différentes nations ayant financé les recherches archéologiques autour du site. Grâce aux efforts concertés des différents organismes universitaires, privés et étatiques, de nombreux artefacts ont pu être retrouvés, des temples déblayés et le site en partie cartographié. Mais beaucoup reste à faire pour reconstruire l’histoire de ce site, son étendue réelle et son rayonnement dans l’espace péninsulaire.

Du point de vue historique, la site de Kandor Mat correspond à l’âge d’or de l’Empire Yahudharma, principal concurrent de l’Empire Xin pour la suprématie de la partie septentrionale du Nazum au cours de la période médiévale. Dérivé du sanskrit, le nom désigne une succession de villes anciennes, fruits de la volonté des Dieux-Soleils de se démarquer de leurs prédécesseurs, qui édifièrent leurs capitales respectives à quelques kilomètres des précédentes. Si la fin de l’âge d’or de l’Empire marqua la fin de la construction des capitales tentaculaires dans les jungles, les sites historiques ont été conservés au fil du temps et continuent d’émerger de temps à autre dans les jungles. La cité fut, comme tant d’autres, abandonnée. Le couvert forestier proliféra et les habitations ainsi que les édifices royaux qui étaient en matériaux périssables disparurent rapidement. Seuls les temples en pierre subsistèrent : c’est cet ensemble de vestiges, en particulier religieux, qui constitue aujourd’hui un parc archéologique de près de quatre cents kilomètres carrés.

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