Ici, se trouvera un aperçu du transhumanisme des Terres australes. Textes de penseurs, concepts technologiques, travaux de recherche, extrait de fictions, critiques, textes de lois traitant de la question...
Petit historique rapide du transhumanisme aux Terres australes.
Ce qu'il y a de plus proche du concept de "Nature" tel que les Eurysiens l'entendent aux Terres australes peut un peu changer selon les peuples, mais correspond globalement à une distinction entre le monde habité, et le monde inhabité. Si le monde habité est froid, chaud, toxique, difficile à vivre, les humains et les esprits ont pu y subsister. Il est possible de s'y déplacer, de s'y reproduire, d'y construire une vie, cette zone, même si elle apparait hostile, constitue davantage un allié exigeant qu'un puissant adversaire. Le monde extérieur, lui, personne ne peut y survivre, c'est les terres sauvages où s'affrontent la glace, les tempêtes, et l'obscurité. Ils ne souhaitent pas d'humains sur leurs terre, il serait orgueilleux pour un village de penser qu'il pourrait affronter l'Extérieur pour y survivre. Le monde habité, lui, est bienveillant pour tous les êtres qui y prennent place, ils seraient sinon morts depuis longtemps. Il revient à chaque tribu, chaque ville, chaque monastère, chaque clan, de faire preuve de la même bienveillance envers tous les autres et d'altérer le monde de la façon qui permette à l'ensemble de survivre à chaque nouvel hiver, lorsque le monde extérieur tente, généralement en vain, d'engloutir le monde habité. Ils constituent également le monde habité pour les autres êtres qui y vivent. Altérer une forêt ou un lac n'est donc pas une marque de mise à l'écart du monde habité, ou même inhabité, c'est ce qui graduellement fait du monde habité ce qu'il est, conjointement avec les actions des autres entités concernées (des esprits, des dieux, ou même, d'un point de vue matérialiste, des systèmes physico-chimiques). Dans bien des cas, des artefacts humains deviennent une part du monde habité et peuvent, par exemple, contenir un esprit.
L'idée selon laquelle notre savoir pourrait altérer un humain, et que cela est acceptable voire même souhaitable a donc toujours été un peu présente dans la culture des Terres australes. Depuis, plusieurs choses ont changé :
Dès les années 1830', a émergé au sein de plusieurs peuples shuhs assez influents et étendus l'idée selon laquelle aucun d'eux ne comprenait réellement ce que leur monde était. Ils essayaient d'échanger avec les esprits, mais leur avait-on seulement prêté intérêt ? Avions-nous essayé d'apprendre la langue des dieux où avait-on simplement présumé la connaître ? Le problème étant que ce que l'on pensait savoir sur notre monde était aussi ce sur quoi l'on fondait le fonctionnement de la plupart des sociétés parmi ces terres. Ce fut une période de conflits importants entre l'élite gouvernante et l'élite intellectuelle qui dégénérait en conflits généralisés. Pou la faire courte, ça s'est réglé dans les années 1850' à coup d'éruptions volcaniques : deux éruptions colossales dans des lieux peuplés et importants, et absolument pas prévus, ont amené les peuples à se réunir pour trancher : il était temps que l'on apprenne à lire dans les roches, les plantes, la chair, le ciel, les étoiles. Qu'ils soient digne du monde habité, qu'en essayant de comprendre les esprits et les dieux, ils puissent tenir l'hiver ensemble. C'est la période où les Terres australes commencèrent à développer leur infrastructure scientifique.
Dans les année 1900, plusieurs informations commencèrent à filtrer depuis l'extérieur, les année 1930' virent l'avènement de quelques expéditions très peu remarquées outre-mer, d'où ils commencèrent à rapporter des outils jusque-là inconnus, dont une méthode de recherche scientifique dont les équipes se sont grandement inspirées. En 1957, un explorateur de retour d'expédition rapporta une évolution rapide et plutôt inquiétante des sociétés ultramarines, l'Union a alors commencé à suivre l'évolution du monde extérieur et tente autant que faire se peut de s'y relier. Les savoirs et institutions étrangères ont inondé l'enclave pendant des les années 60' et 70', mettant à mal toutes les sociétés de l'Union, et provoquant un éclatement sans précédent (des dizaines de nouveaux peuples se sont littéralement créés à ce moment-là). Les projets scientifiques communs ont grandement contribué à apaiser les tensions, et les progrès techniques rapides ont probablement évité l'effondrement complet de la confédération. Les gens qui avaient traversé ces décennies avaient compris la capacité d'adaptation impressionnante que permettait la technologie, et l'idée s'est imposé à grande échelle que leur avenir et celle de leur technologie serait intimement liés. Il ne s'agissait plus de simplement apprendre à comprendre le monde, mais d'apprendre à l'altérer mieux. A partir de là, les transhumanismes tels qu'on les connaît aujourd'hui ont réellement commencé à émerger au sein des Terres australes. Des dizaines de courants transhumanistes ont émergé au sein des différents peuples, mais il est possible de les réunir en plusieurs groupes. La conscience que se maintenir sur une seule région était dangereux n'a jamais été aussi prégnants, et il était éventuellement temps d'apprendre à vivre dans de nouveaux mondes, le programme spatial et le programme marin débutèrent à ce moment-là.
-Les transhumanismes spirituels, qui dépend de la spiritualité en laquelle le tenant souscrit, il existent différentes variantes animiste et polythéistes, quoi qu'il en soit, leur point commun principal est qu'ils prônent l'altération des humains pour interagir avec les entités spirituelles en question, esprits ou dieux. Il s'agit des premiers à avoir émergé, il peut s'agir selon les cas d'une volonté d'enfin comprendre les entités spirituelles, d'accéder à leur monde, de les défier, d'être enfin en mesure d'affronter le monde extérieur, de déchiffrer un savoir ancestral ou d'explorer un monde au-delà de notre perception actuelle, ou de considérer que l'on se trompait en comprenant le monde extérieur comme un adversaire, que si l'on s'en montrait digne, il serait prêt à accueillir les humains à ses côtés.

-Les transhumanismes socialistes partent du principe que l'altération des humains est utile ou indispensable à l'établissement d'une société socialiste. Il s'agit des formes de transhumanismes matérialistes les plus répandues au sein des Terres australes. Ils sont en général eux-même des interprétations de plusieurs courants socialistes répandus aux Terres australes. Déjà, le syndicalisme industriel à amené à l'idée selon laquelle en prenant possession des capacités de production, des institutions populaires pourraient transformer le peuple jusque dans sa chair pour lui permettre d'accéder au communisme (communisme posthumaniste), le nouvel homme socialiste serait capable d'abattre rapidement un travail colossal, et de disposer d'un esprit critique assez affuté pour lui permettre de mener la révolution permanente. Ensuite, il existe les deux mouvements anarchistes des Terres australes. Le communalisme, d'inspiration kah-Tanaise, vise (dit grossièrement) à mettre fin aux hiérarchies puis à exporter la révolution dans le monde entier, le transcommunalisme considère qu'une commune est inachevée tant qu'elle ne disposeraient pas de prise sur la définition même de ce qui composent leurs membre (qui pour le moment, reste ce que l'on appelle des Homo sapiens), il fallait se battre pour donner à tous les humains la capacité de se modifier eux-mêmes. Cela implique d'ailleurs que le Grand Kah n'a pas terminé sa révolution, on peut même trouver sur certains forums internationaux des discussions très drôles entre des communalistes kah-tanais et des transcommunalistes shuharris mutuellement condescendants, les Kah-tanais se faisant un devoir d'expliquer en quoi les Shuharris ne comprenaient pas la véritable communalisme et pourquoi il était important de ne pas le dévoyer, et les Shuharris se faisant un devoir d'expliquer aux Kah-tanais en quoi leur vision du communalisme était dépassée et pourquoi ils devaient absolument se mettre à la page. Le second mouvement anarchiste des Terres australes est l'anarchisme austral, elle vise également à mener une révolution à travers le monde, sauf qu'ils n'ont pas en tête de renverser activement les hiérarchies, mais de les rendre obsolètes. Dans cette vision de l'anarchisme, en très, très résumé, si le monde ne s'est pas libéré des hiérarchies, c'est que le problème est technique, et la révolution qu'ils doivent mener se compare à une révolution industrielle ou agricole. Bientôt, la révolution politique permettrait aux humains de débloquer une capacité de résolution de problèmes jamais vue auparavant. Avec de telles prémisses, autant dire que sa version transhumaniste a très vite vu le jour : le techanarchisme, selon lequel, en altérant les humains de la bonne manière, toute hiérarchie deviendrait mécaniquement caduque.

-Les courants transconservateurs : ils s'agit de mouvements qui considèrent que l'augmentation humaine sera probablement nécessaire ou souhaitable pour permettre aux Shuharris de faire face à la pression que pose les sociétés extérieures sur l'Union. L'augmentation humaine est alors considéré en premier lieu comme un moyen de se renforcer, et de s'adapter à la pression des institutions étrangères (et parfois internes, les socialistes typiquement). Les transsuprémacistes considèrent qu'une lutte pour la suprématie possiblement mondiale est inévitable, et que l'augmentation humaine serait probablement l'un des meilleurs moyens pour l'Union de tourner le rapport de force à leur avantage. Dans ce monde, nous finirions inévitablement par être soit les maîtres, soit les serviteurs, et il vaudrait mieux, pour eux comme le monde dans son ensemble, être les maîtres. Le transisolationnisme considère que l'augmentation humaine permettrait surtout à l'Union des Terres australes de ne plus avoir à se soucier des affaires du reste du monde. Les Volcans du Sud doivent devenir une forteresse intouchable, et que tous le comprennent bien. Le transindigénisme part du principe que les autochtones à l'échelle mondiale sont structurellement désavantagées part rapport aux peuples nationalisés, vouée à disparaître ou à être dominé par un peuple qui n'aurait aucune légitimité à prendre leur place, que les cultures autour du monde vont progressivement s'uniformiser au désavantage des autochtones. L'Union aurait alors pour obligation morale de trouver les moyens qui rééquilibrerait les forces en présence et permettrait aux autochtones du monde entier de s'imposer dans le paysage mondial sans que plus jamais qui que ce soit n'aille les menacer, permettre aux autochtones d'accéder à l'augmentation humaine étant un moyen possible qui doit donc être investigué.

-Les transhumanismes radicaux vise à utiliser le progrès technique pour construire un monde radicalement différent de celui que l'on connait, où l'on pourrait éventuellement y poursuivre d'autres objectifs. Cette famille a donné lieu à beaucoup de mouvements et s'enrichit en permanence de nouveaux, en voici quelques-un des plus répandus et qui servent souvent de base à d'autres. Le xénohumanisme considère qu'en apprenant à maîtriser l'évolution humaine, il devient possible et souhaitable de créer de nouvelles espèces humaines, et que l'avenir serait donc à un monde où cohabiteraient plusieurs espèces humaines, ce qui pourrait au minimum grandement changer la façon dont on considère les humains et les êtres vivants. L'alterécologisme se propose d'augmenter des êtres vivants en tout genre et de façon pérenne, et/ou de construire des êtres vivants mécaniques, ou électronique, ou à partir de toute technologie que l'on pourrait identifier (un tel être serait alors capables de chercher ce dont ils ont besoin et de se reproduire de manière autonome), des écosystèmes augmentés en viendraient alors à se répandre dans le monde, ce serait leur acte de participation au maintien et à l'amélioration du monde habité. Au vu des conséquences que ça pourrait avoir, ces groupes peuvent être activement combattus... Ou il peut également leur être demandé d'attendre que l'on ait une colonie spatiale où faire ces expériences avant de jouer avec les écosystèmes. Le transsocialisme est l'application sociale d'idées transhumanistes : grâce à notre savoir, il devient possible de transformer radicalement une société, la bonne technologie ou la bonne connaissance bien utilisée pourrait créer une société que l'on aurait jamais imaginé, quand bien même les individus en auraient été peu affectée. Il considèrent que l'augmentation humaine (et sociale) doit être graduellement apportée dans la société, lentement acceptée, jusqu'à ce qu'elle en soit irreconnaissable ou atteigne un point de rupture. Ici, le but n'est pas l'avènement d'une société socialiste, mais bien d'une société différente de tout ce que l'on connait, dont on ne connait encore le fonctionnement ou les délimitations. Les transplanétaristes rêvent d'anneaux mondes, de sphères de Dyson, de voyages entre les galaxies. Pour eux, il revient à l'espèce humaine de faire éventuellement de l'univers entier un lieu de vie, la planète sur laquelle l'on vivrait actuellement en devenant insignifiante.

Il existe évidemment d'autres courants, beaucoup de courants peuvent également être associés, mais l'idée est principalement de donner un petit aperçu de comment l'idée d'augmentation humaine est venue aux Terres australes et de comment elle s'est organisée. Lorsque vous entendrez parler d'augmentation humaine, sachez que des siècles passés et des siècles à venir vous contemple.