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Presse galkovine |.press|

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La presse régionale galkovine est à l'image de celle de Peprolov. La libéralisation du pays et l'apparition du pluralisme politique et de la liberté d'expression ont permis l'essor de nouveaux journaux d'opinion et d'investigation, en plus d'un grand nombre de petits quotidiens locaux, témoignant du désir des Prodnoviens de se tenir informés de l'actualité.

Néanmoins, le manque de culture journalistique se fait sentir et bien qu'ils ne soient plus détenus par l'Etat, certains journaux persistent à s'aligner fidèlement sur les positions de l'exécutif. Les deux journaux principaux sont L'âme du Prodnov, un journal tendencielle conservateur et pro-communisme, et La pensée nouvelle, journal libéral et démocrate.

Outre les journaux régionaux, la presse nationale et surtout la télévision se sont rapidement harmonisées, la chaîne POV étant la première chaîne d'information de la République Sociale du Prodnov.


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L'âme du Prodnov | 15/04/2009Grandes célébrations prodno-lutharoviennes pour la restitution de Galkovine

Quelle fierté pour notre glorieuse nation, de voir défiler à Bridjesko, la capitale administrative de la Galkovine, les chars de la Lutharovie, flanqués du drapeau rouge ! Et cette poignée de main entre les deux Alexei alors que l’hymne lutharovien retentissait, avant de laisser place à celui de la République Sociale, voilà de quoi donner les larmes aux yeux à n’importe quel Prodnovien qui aime son pays !

Aux côtés des chars et de l'artillerie lutharovienne, notre jeune garde rouge, qui finalise sa formation, a également défilé armes aux poings. Notre force est toute entière dans la vigueur de notre jeunesse, endurcie par le travail et l'épreuve, élevée par une éducation matérialiste et des valeurs intemporelles. Frères d'armes, aujourd'hui et demain, unis dans la révolution.

Prodnovien, écoutons les paroles du Camarade Malyshev : enfin, nous voici réunis. La promesse a été tenue, l'horizon s'éclaire ! Les valeurs du communisme se réalisent et l’internationalisme s’incarne de nouveau au Prodnov. Prodnov démantelé, Prodnov bradé, mais déjà le Prodnov se relève et collectivement nous entonnons ce champ patriotique :
« Et le Prodnov est jeune à nouveau
Et la Révolution marche en avance »

Nous voici réconciliés avec notre destin révolutionnaire, l’avant-garde n’est pas un vain mot et notre nation, entourée de ses alliés, rayonnera dans l’océan du Nord et dans toute l’Eurysie. Le phare de la liberté et de l’égalité ! Poing levé, camarades, poing levé pour le Camarade Malyshev, notre nouveau premier ministre qui triompha de l’adversaire et s’attelle désormais à faire table rase de nos défaites.

Moïse, le prophète abrahamique, fendit l’eau en deux. Mais pour nous, Dieu est une chimère et les hommes doivent s’atteler à bâtir des ponts. Les porcs de l’ONC pensaient nous diviser mais au nez et à leur barbe nous voici réunis, et nous les chasserons comme nous avons chassé la classe bourgeoise des décennies avant cela.

Prolétaires ! Ensemble !

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L'âme du Prodnov | 27/04/2009ZEE prodnovienne, alerte sur le piège pharois !

Si nous ne pouvons que nous réjouir de voir la République Sociale du Prodnov avancer ses revendications territoriales dans l’océan du nord, comme l’ont parfaitement expliqué nos confrères de la Slovo, il est nécessaire, avant de fêter trop vite cette victoire, de faire attention aux petites notes de bas de page à la fin du contrat. Certes le camarade Malyshev vient d’obtenir d’un seul coup la reconnaissance d’une ZEE ambitieuse par la plus puissance marine de l’Eurysie – et probablement du monde – mais il serait très naïf de penser que cela ne s’est pas fait sans contreparties. Les Pharois ne sont pas des gentils samaritains, ce sont des commerçants et pour certains des pirates, la culture de la roublardise est profondément ancrée dans ce pays. Se poser la question de où se trouve leur intérêt dans un tel accord est donc fondamental pour éviter de se faire avoir.

Le traquenard, nous l’avons trouvé. Nos équipes ont bien épluché la déclaration conjointes du premier ministre Malyshev et de son homologue pharois, le Capitaine Tellervo, et si, comme annoncé par le gouvernement, la proclamation de la ZEE prodnovienne comprend naturellement une close déléguant la défense militaire de ces eaux à la flotte pharoise – une nécessité, étant donné le manque de navires de la RSP – celle-ci inclue également que le Syndikaali prenne en charge l’établissement d’une ville portuaire sur la côte galkovine, afin d’assurer la liaison maritime entre l’oblast et Peprolov-port.

Un contrat ambitieux, payé rubis sur l’ongle par le gouvernement prodnovien, et dont le monopole de la construction des infrastructures a été vendu à la Merenlävät, une entreprise de pêche pharoise, déjà à la manœuvre pour la restauration du port industriel de Peprolov, transformé partiellement depuis en base militaire pharoise. Le camarade Malyshev a sans doute bien joué son coup en déléguant au puissant Syndikaali la défense de nos eaux, ce qui assurera à nos navires de pêche de travailler dans des conditions correctes, et sans craindre la concurrence des pêcheurs de la RLP, mais ce coup n’est pas gratuit.

De fait, au lieu de stimuler le secteur du BTP prodnovien, et de poser les bases d’une modernisation de notre savoir-faire national pour la construction navale, nous déléguons une fois de plus aux Pharois la responsabilité de prendre en charge ce secteur de notre industrie. A termes, le Prodnov se lie donc pieds et poings liés aux intérêts du Syndikaali qui continue de posséder le monopole sur les chantiers navals dans l’océan du nord. Après Merengrad en Lutharovie et Kariekowka en Karpokie, la République Sociale du Prodnov vient elle aussi de vendre ses ports à son puissant voisin. Si on exclue le port de Mostigrad au Vogimska – dont on a vu que celui-ci pouvait être fermé du jour au lendemain par la marine pharoise – il n'existe donc plus dans l'océan du nord un seul port industriel d’envergure internationale qui n’appartienne pas d’une manière ou d’une autre aux Pharois.

Malgré les dires du camarade Malyshev, force est de constater que l’établissement de notre souveraineté maritime s’est faite au prix de son bradage. S’il faut tenir compte des réalités géopolitiques et des rapports de force dans l’océan du nord, et que l'on peut se réjouir de ce contrat comme d'une victoire du Prodnov, cela ne doit pas nous faire oublier qu’il s’agit avant tout d’une victoire du Syndikaali.


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Navire pharois de marine marchande, mouillant au large du Prodnov.
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La Pensée nouvelle | 31/08/2009
Bridjesko – Goremora – Merengrad : opportunité libérale, cauchemar communiste

Les observateurs galkovins de la crise prodnovienne se souviennent comment la petite province naryunien, juxtaposée à la Lutharovie et au Prodnov, avait imposé un important casse-tête logistique à l’armée rouge, et contraint les forces lutharoviennes à avoir recours au soutien de la marine pharoise pour entrer au Prodnov. Certains commentateurs voient même dans ce retard la raison expliquant que l’armée de l’ONC ait pu progresser si loin et si rapidement à l’ouest, avant de finalement commencer à rencontrer de la résistance.

La question qui se pose désormais est donc : allons nous reproduire les mêmes erreurs ? Ou plutôt, la « sainte planification » de notre gouvernement a-t-elle prévu de se poser enfin les bonnes questions et d’envisager des concessions pour relier entre eux des territoires pourtant interdépendants ? La question que pose l’oblast de Goremora à celui de Galkovine est d’abord et avant tout un débat d’ordre idéologique. A l’ouest, la Lutharovie n’ouvrira pas ses frontières à une nation capitaliste libérale. Par intérêt économique ? Certainement pas ! Il ne s’agit pour elle que de dissimuler crimes et misère en les cachant aux yeux des étrangers.

En s’alignant sur la position lutharovienne, le Prodnov ne se grandit pas et devient même complice indirect de ses crimes qu’il participe à invisibiliser. De ce fait, nous aurions tout intérêt à entreprendre les réformes libérales nécessaires pour nous ouvrir à nos voisins. L’établissement de lignes de train et l’ouverture des frontières entre le Prodnov, la Soynaria et la Lutharovie s’imposerait comme une évidence qui permettrait un enrichissement croissant de la région. Au lieu de quoi nos postures idéologiques nous imposent des verrous artificiels !

Isolé, l’oblast de Galkovine se retrouve de fait cerné de pays qui lui sont sinon hostiles, au moins fermés économiquement. Malgré la bonne volonté du gouvernement Malyshev la décomposition en deux de la République Sociale est un casse-tête économique pour les flux de marchandises qui se retrouvent ultra dépendantes du fret maritime. Même dans une perspective nationaliste cette situation est problématique puisqu’elle nous impose de garder un contrôle ferme sur la mer et donc nous place sous tutelle de la marine pharoise. La question se pose à vrai dire tout autant pour l'oblast de Goremora dont on doute qu'il puisse à lui seul être autonome en énergie et doit forcément compter sur les transports maritimes et le rattachement aux structures électriques de ses voisins.

Nous plaidions déjà il y a quelques mois pour la libéralisation des transports et une politique d’ouverture des frontières a minima dans la région prodnovienne. Notre position n’a pas changé et s’impose d’autant plus à présent que la situation régionale tend à se stabiliser à mesure que la reconstruction progresse et que les gouvernements sortent de l’instabilité. Cela fera bientôt six mois que Galkovine a intégré la République Sociale du Prodnov et nous ne voyons toujours pas un bout de planification pour sortir de la crise alors que des solutions libérales existent.

Au lieu de se retrancher comme une bête blessée sur un modèle économique qui a plus d’une fois fait la démonstration de son inefficacité, le Prodnov gagnerait à engager des réformes de fond à commencer par renoncer à la planification. Aujourd’hui, seuls les acteurs privés peuvent porter une parole neutre et lavée de toute idéologique politique, nécessaire pour nous réconcilier avec nos voisins Prodnoviens et Naryunien. Le marché apportera la paix, on n’entre pas en guerre contre un pays avec qui on commerce. A croire que notre gouvernement, en gardant la main mise sur les principaux secteurs de l’économie nationale, souhaite précisément éviter de se contraindre à la paix par l’économie.

Une posture assurément mortifère que notre journal dénoncera sans concessions !
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Les Nouvelles Peprovites | 01/09/2009
L’héritage dictatorial en débat : faut-il fermer la parenthèse Kuklin ?

Tandis que la République Libre du Prodnov n’hésite pas à mettre à bas les statuts de l’ex-dirigeant du Prodnov, Viktor Kuklin, l'héritage de ce-dernier reste controversé et son avenir largement tabou en République Sociale. L’enjeu est de taille car le dictateur – ce terme n’a rien d’infâmant pour beaucoup de Prodnoviens – n’est pas mort mais actuellement détenu en prison à Staïglad où il devra répondre de plusieurs chefs d’accusation pouvant lui valoir la peine capitale.

Aussi se revendiquer de l’héritage de Kuklin revient non seulement à devoir justifier et ses assumer ses exactions à Bridjesko et sa responsabilité dans la fracturation du pays, mais également à se placer en porte-à-faux de la RLP pour réclamer sa libération. Une manœuvre diplomatique coûteuse et presque assurément vouée à l’échec tant l’ex-dictateur est devenu un symbole controversé pour le Prodnov.

On sait que plusieurs factions communistes de RSP avaient refusé de dénoncer explicitement le règne de Viktor Kuklin, allant pour certaines (le GMDO) jusqu’à assumer s’inspirer de son modèle de gouvernement militaire. N’en reste pas moins que la République Sociale n’a pas renoué avec la dictature et ce malgré la victoire de l’aile dure des communistes. Des blocages aussi bien institutionnels que politiques qui empêchent le gouvernement Malyshev de passer le cap, à compter qu'il souhaite aller jusque là. La démocratie, pour faible qu'elle soit, demeure malgré tout un excellent moyen de se légitimer aux yeux du reste du monde et la récente victoire dans les urnes du Parti Républicain Communiste du Prodnov assure la stabilité du régime.

Tout simplement l'héritage est-il peut-être trop dur à assumer, les crimes de Bridjesko ne faisant désormais plus aucuns doutes. La libéralisation relative de la société prodnovienne sous l’influence pharoise et la présence d'équipes de recherche albiennes a permis de mener plusieurs enquêtes dans l’oblast de Galkovine où des charniers ont été mis à jour. Tandis que le gouvernement Malyshev ne manque pas une occasion de rappeler les crimes commis par les putschistes de Staïglad, il serait dans un même temps difficile de louer le bilan de Kuklin.

De fait, on n’en parle pas trop en République Sociale. Une forme de tabou au sein de la population elle-même et qui infuse dans le monde politique. Les Prodnoviens semblent vouloir souhaiter la réconciliation et la stabilité, ce n’est donc pas le moment de rouvrir les plaies de l’histoire et instrumentaliser les massacres est assez mal vu de l’opinion publique.

Etait, du moins, puisque le comité de quartier n°11 de Bridjesko a eu l’idée provocatrice de renommer le cimetière de la ville – sous sa juridiction – cimetière Viktor Kuklin. Un hommage en forme de pied-de-nez morbide aux détracteurs de l’ancien dictateur, comme si les quinze-milles morts de la crise du Prodnov ne comptaient pour rien dans le bilan du dirigeant et les hommages qui lui sont encore régulièrement rendus par la faction la plus conservatrice de la population.

Une initiative dénoncée par les collectifs pour la mémoire des victimes de la guerre et par plusieurs responsables de partis politiques, dont le Parti Communiste Réformiste désormais passé dans l’opposition. Le gouvernement, lui, semble décidé à ignorer la polémique qui ne concerne que la politique municipale de Bridjesko.

A ce jour, aucun des emblèmes de l’ère Kuklin n’a été retiré en République Sociale du Prodnov, seuls les drapeaux et la devise ont été modifiés lorsque c’était nécessaire. Interrogé sur la présence de statues du dictateur sur plusieurs places et parcs, Krivkova Celestyna Fyodorovna, ministre de la Culture, a invoqué des questions de budget.

« Nous sommes encore en période de reconstruction, pas un sou ne doit manquer au peuple. »

Outre les enjeux géopolitiques de l'héritage de Kuklin, le gouvernement Malyshev se trouve dans une situation complexe : se revendiquer de l'ancien dictateur est autant stratégique que dangereux. D'un côté cela permet de se présenter comme le véritable continuateur du Prodnov tout en présentant celui de Staïglad comme séparatiste, de l'autre c'est s'empêcher de présenter la République Sociale comme un véritable changement pour les Prodnoviens et un projet politique inspirant.

Il faut bien reconnaitre que l'ère Kuklin a été marquée par la stagnation économique et un ralentissement du projet socialiste au profit d'une militarisation et d'un durcissement de la politique intérieure du pays. Sans être le repoussoir absolu que certains essayent de dépeindre, il n'empêche qu'à l'heure où les Prodnov se mènent la bataille des projets, la République Sociale doit être en mesure d'incarner une alternative crédible et attractive dans la région si elle veut s'imposer face à sa rivale.

A Bridjesko, la plaque portant le nouveau nom du cimetière a été vandalisée pendant la nuit, poussant le comité de quartier à placer un garde rouge devant.
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L'âme du Prodnov | 06/06/2010Liaison lutharo-prodnovienne : franchir l’enclave naryunienne

Le problème s’était déjà posé pendant le mandat lutharovien sur la région de Galkovine, la réunification du Prodnov ne le rend pas moins d’actualité. A ce jour, la République Sociale du Prodnov et la République Socialiste Fédérative de Lutharovie forment le dernier bastion du communisme nord-eurysien. Une convergence d’intérêts idéologiques poussant naturellement à des rapprochements politiques et économiques, et ce malgré la stratégie lutharovienne qui, du fait de son isolement, a toujours préféré miser sur une politique autarcique, quitte à faire le choix de la misère.

N'en demeure pas moins que les liens entre le Prodnov et la Lutharovie sont étroits et ce depuis le premier jour de la révolution de cette-dernière. Il convient dès lors de prendre au sérieux cette proximité et d’entamer dès la fin du processus de réunification prodnovienne une réflexion sur les moyens concrets de ce rapprochement.

Considérant la distance qui sépare la côte lutharovienne de la côte prodnovienne, la possibilité d’un pont, voire d’une digue, serait à ce jour sérieusement envisagée, en cas d’absence d’accord de circulation avec la Soynaria voisine. Un projet dantesque puisqu’il s’étirerait sur plus de 120 kilomètres en mer, et qui demanderait le ressources conjointes de l’appareil industrielle des deux nations.

Autre solution potentielle mais non moins pharaonique : la création d’un tunnel reliant, par-dessous la mer, la Lutharovie au Prodnov. Impossible, d’après certains experts, mais l’histoire a prouvé que la Révolution rendait possible l’impensable. Nul doute que nos ingénieurs sauront trouver les solutions nécessaires pour réaliser le paradis socialiste en acte, et en béton.

Se pose d'ailleurs la question des coûts, en matières premières comme en force de travail. Un Prodnov tout juste sorti de la guerre pourra-t-il se permettre un tel chantier ? Certes on a souvenir du canal de Sever qui fut creusé avec moitié moins de moyens et dans une époque plus faiblement pourvue en machines-outils, mais le prix humain avait été lourd et, précisément, l’époque n’est plus la même. On sacrifiera plus difficilement les masses humaines au nom d'un idéal désincarné, cela est désormais acté.

Reste que de notre point de vue, la guerre au Prodnov pourrait offrir au camarade Malyshev largement assez de prisonniers politiques pour amortir le prix de la main d’œuvre, au moins à court termes. Les capitalistes déradicalisés par le travail, il faudra cependant se tourner vers des ouvriers plus conventionnels. Sans doute qu'alors la main d’œuvre Tahokaise se révélera utile, comme cela a été pensé par le ministère de l’Économie et de la Planification. Encore une fois, la politique socialiste d'Etat fait démonstration de son incroyable potentiel.

Au-delà de l’aspect pratique, bâtir des ponts et creuser des tunnels est au cœur du projet internationaliste communiste. Outre qu'il fait appel au génie humain pour résoudre des problèmes concrets et non fantasmés, il s'inscrit pleinement dans l'idéal positiviste que nous portons contre vents et marées. Les hommes ne sont pas faits pour vivres séparés les uns des autres derrière des grillages et des barbelés, c’est en portant notre message au reste du monde que triompheront les idées socialistes, et c’est par l’exemple de notre succès que l’impérialisme sera renversé, par ceux-là-mêmes qu’il prétendait tromper !


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Prodnov International Business Journal | 22/03/2012Nouvelle Stratégie Economique : Pyotr Berezin veut faire la chasse à l’épargne et annonce une réforme monétaire

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« Quel est le problème de toutes les économies ? » nous demande Pyotr Berezin, le ministre de l’Economie, en introduction de la conférence de presse. « Le problème de toutes les économies, c’est la stagnation de la richesse entre les mains d’une petit minorité bourgeoise : la concentration des capitaux et l’épargne massive empêchent l’argent de circuler, ralentissent la croissance et privent le travailleur honnête des fruits de son labeur ! »

Au cœur de la nouvelle stratégie économique du ministère, censée permettre au Prodnov de concurrencer les économies libérales, plusieurs documents rendus publics insistent sur la nécessité d’accélérer la circulation monétaire. Lutter contre l’épargne, d’accord, mais pourquoi ? Afin de comprendre ce grand plan de restructuration des règles économiques du pays, prenons quelques instants nécessaires de pédagogie afin d’expliquer ce qui a motivé cette décision.

L’économie d’un pays peut schématiquement être comparée à une tuyauterie complexe où, en place de liquide, circule de la monnaie. Cette monnaie, lorsqu’elle est employée par les acteurs économiques (particuliers, Etat, entreprises) vient créer une demande qui stimule la production et donc la croissance. Plus la monnaie circule rapidement dans l’économie (plus il y a de consommation) plus la production est forte et donc le PIB augmente et la richesse de toute la population. Une plus lente circulation de la monnaie c’est moins de consommation, donc un niveau de vie plus bas, une moindre création d’emploi et donc du chômage, une sous-exploitation des ressources du pays, bref, le ralentissement de toute l’économie.
Pour comprendre, prenons l’exemple d’un fonctionnaire qui touche son salaire. Il le dépensera en biens de consommation, son argent va donc dans la poche de commerçants et d’entreprises qui dépenseront également cet argent en salaires, en investissements et donc en consommation. Par les impôts, l’Etat récupère une partie de cet argent qui part lui aussi en investissements et, à la fin, en salaire pour le fonctionnaire. La boucle est bouclée. Ce qui fait le dynamisme de l’économie c’est à quelle vitesse la masse monétaire circule vite. Autrement dit, si le fonctionnaire a de nombreuses opportunités de consommation et d’investissement, l’argent ira de poche en poche, créant à chaque échange une nouvelle demande et finançant une nouvelle offre. C’est cette circulation de l’argent qui crée le tissu économique du pays et oriente la production.

Toutefois, cette circulation fait face à plusieurs freins. L’absence de société de consommation et donc de lieux de dépense des salaires peut produire une crise de l’offre : l’argent ne trouve pas de débouchés, cela peut arriver lorsque le pays limite volontairement la création d’emplois (en planifiant et orientant l’économie par le haut) ou lorsque la production du pays est tournée vers des biens non consommables (exemplairement le secteur industriel militaire ou du luxe inaccessible). En général la crise de l’offre peut se résoudre soit en augmentant l’accès à la consommation sur le marché extérieur, ce qui a toutefois le désavantage de faire sortir des capitaux du pays, soit en diminuant le pouvoir d’achat, par exemple grâce aux impôts.
L’autre frein à la circulation de la monnaie, plus familier à nos lecteurs, est l’épargne. Il arrive que le consommateur choisisse tout simplement de garder son argent en prévision d’un coup dur dans l’avenir ou d’un achat important plus tard. Cela a le même effet qu’une crise de l’offre puisque faire le choix de ne pas dépenser son salaire revient, macro économiquement, aux mêmes effets que de ne pas pouvoir le dépenser.

Longtemps, l’épargne a ainsi représenté un danger pour les économies du monde entier. En prévision de dépenses futures ou de coup dur, les personnes qui s’enrichissaient tendaient à vouloir garder leur argent de côté, parfois pendant plusieurs années. Cela représentait des sommes folles et d’autant moins de monnaie à circuler dans l’économie pour stimuler la consommation et donc la production. Faute de liquidités disponibles la concentration des capitaux entre quelques mains asphyxiait les secteurs nécessitant des investissements.

La circulation rapide de la monnaie grâce à la mise en place de la société de consommation est la stratégie la plus généralement adoptée dans les économies modernes : elle assure (sur le papier) le bien-être de la population, limite l’emprise de l’Etat sur la production, favorise l’initiative privée et la constitution de fleurons nationaux en garantissant une productivité soutenue du pays et un faible niveau de chômage. Dans les faits, la consommation peut ralentir malgré tout selon les fluctuations des marchés, mais cette stratégie tend malgré tout à faire ses preuves. Pour la mettre en place, plusieurs facteurs sont toutefois nécessaires, à commencer par une bonne confiance dans l’avenir et un appareil productif capable d’assurer une offre conséquente pour permettre à la population de dépenser son salaire. Faute de l’un ou de l’autre, l’argent était voué à être dépensé dans des biens d’importation ou épargné en prévision de futures opportunités. Opportunités que l’industrie ne peut offrir par manque d’investissements ce qui entraîne l’économie nationale dans un cercle vicieux.

Le problème principal des économies émergentes comme celle du Prodnov est précisément qu’elles ne disposent pas toujours de la stabilité économique nécessaire à la confiance des investisseurs, ni de l’appareil de production capable de mettre en place une société de consommation. Le choix d’exporter des matières premières ou de la production à bas coût en échange de l’importation de biens et services depuis les pays développés est souvent une solution mais qui place le pays dans une position de soumission économique vis-à-vis de ses partenaires commerciaux, faute de pouvoir assurer lui-même son niveau de vie. Cette perte sèche de capitaux vers les pays étrangers contribue à empêcher la création d’entreprise et les investissements à l’intérieur du pays, il faut donc mettre fin à l’engrenage. Pour permettre cette transition vers une économie moderne, le Prodnov doit donc stimuler sa production intérieur de biens et services tout en s’assurant que la monnaie circule suffisamment vite pour que les investissements soient rentabilisés.

Dès lors, on comprend mieux l’obsession de Pyotr Berezin pour l’épargne. L’économie partiellement planifiée du Prodnov est tout à fait capable d’investir dans son économie mais encore faut-il que la demande suive derrière pour créer un marché intérieur.

Quelles solutions pour répondre à ce défi ?

L’essor des économies capitalistes financiarisées et du système bancaire a assez intelligemment permis d’employer les réserves de monnaie (l’épargne) comme des sources d’investissements pour les entreprises. En confiant leur argent aux banques, les épargnants autorisent ces-dernières à utiliser leurs sous pour investir par ailleurs dans l’économie en échange d’un léger pourcentage appelé taux d’intérêt. En théorie tout le monde y gagne : l’épargne devient une dépense comme une autre, investie dans les entreprises, l’épargnant s’enrichie tout comme les banques et l’économie n’est pas ralentie par la stagnation de la richesse. C’est ce qu’on appelle l’économie secondaire, celle de la bourse et de tous les systèmes mis en place pour favoriser la circulation de la monnaie grâce au marché des actions. Ce système, bien que n’étant pas exempt de défaut – notamment ses tendances à l’emballement, à la spéculation qui conduit aux bulles financières ou aux mauvais investissements – a malgré tout fait ses preuves dans les économies modernes et permis un accroissement de la richesse nationale tout à fait enviable.

Pyotr Berezin a cependant confirmé et réaffirmé ne pas vouloir financiariser et libéraliser plus que nécessaire son économie, dans son objectif de reconstruire une économie nationale viable et au maximum indépendante des capitaux étrangers. Dès lors quelle solution pour le Prodnov ? L’une des techniques couramment utilisée dans les économies planifiées est la nationalisation des banques. Autrement dit, conserver un système relativement similaire à celui des économies financiarisées en remplaçant les banques privées par une ou plusieurs banques d’Etat, assurant exactement les mêmes services, mais avec un meilleur contrôle du fléchage de la monnaie et donc du développement économique. Cette stratégie présente toutefois le défaut bien connu de faciliter la corruption et, faute de laisser faire la concurrence entre les banques, de faire des choix d’investissements moins guidés par la rationalité économique que par des considérations idéologiques ou tout simplement erronées. Par ailleurs, la raison comptable a pour elle d’être relativement simple et flexible à mettre en place : un projet sera jugé viable s’il remplit certains critères économiques prévus à l’avance, un retour sur investissement suffisamment haut, un apport conséquent, une estimation de l’état du marché, etc. A l’inverse, laisser une banque nationale décider de la pertinence d’un investissement par une commission, fut elle composée d’experts, suppose d’appliquer des critères plus imprévisibles et fluctuants selon la stratégie gouvernementale du moment ou dépendants de la subjectivité individuelle. En somme, cela n’est pas rassurant pour les investisseurs, le processus est plus lent, plus laborieux, plus arbitraire, ce qui désincite d’autant les investissements et ralenti la circulation monétaire.

Dans la pratique les économies planifiées se trouvent systématiquement confrontées au problème de leur bureaucratisation. En tentant de rationaliser l’économie sous le contrôle de l’Etat, elles échouent à être aussi efficaces que leurs concurrentes libérales mais également à proposer des règles stables et justes, nécessaires pour inspirer la confiance et favoriser les investissements. Pour donner un exemple, si un particulier souhaite construire une maison, il lui sera d’avantage possible de se projeter et d’anticiper un éventuel crédit et une stratégie économique individuelle dans une économie libérale où les plafonds d’endettement sont relativement stables et où aucune banque ne refusera un prêt pourvu qu’il remplisse certaines conditions, que dans une économie planificatrice où l’autorisation peut non seulement prendre du temps à tomber, dépendre des personnes présentes dans la commission, se voir imposer des critères non-anticipables ou être refusé pour des raisons de stratégie macro-économique qui échappe au particulier. Le calcul est encore plus cruel pour les investisseurs extérieurs qui préfèrent des règles économiques uniformes que de devoir se soumettre à l’arbitraire des gouvernements nationaux.

Conscient de ces enjeux cruciaux pour l’économie du Prodnov, Pyotr Berezin cherche à anticiper sur la fin de la période de croissance du pays – du principalement au rattrapage et aux investissements dans les infrastructures – pour favoriser la transition du pays vers une économie moderne tournée en partie vers les services, sans pour autant sacrifier aux fondamentaux idéologiques du socialisme. Un projet particulièrement périlleux faute de véritables modèles internationaux sur lesquels s’inspirer et d’une tendance à la perte de vitesse des économies communistes planifiées face à l’hégémonie des modèles d’inspiration libéral et libertaire qui valorisent l’initiative privée.

La stratégie exposée par le ministère de l’Economie et de la planification repose sur une série de mesures expérimentales, qui feront l’objet d’un premier test localisé dans l’oblast de Galkovine – dont l’économie est toujours majoritairement étatique dans les secteurs de l'industrie, des services publics et des transports – puis généralisées à l’ensemble du pays en cas de réussite. L’une des ambitions du ministre Berezin est de réuniformiser économiquement le Prodnov afin de permettre une meilleure synergie entre toutes les régions.

Tout d’abord, le Prodnov va devenir un pays à double monnaie. Une monnaie nationale – le rouble prodnovien (Rp.) – et une monnaie régionale, normalement une par oblast. Celle de Galkovine devrait dans un premier temps être nommé rouble galkovin (Rg.) bien que le ministère de l’Economie ait annoncé envisager d’organiser un concours pour la renommer.
Comment ces deux monnaies fonctionneront-elles ? Le rouble prodnovien est une monnaie nationale classique, présente sur le marché des devises. Elle sert au commerce international , pour le calcul du PIB et la comptabilité du pays. Elle servira également de taux de référence aux monnaies locales, indexées (pour le moment) sur elle.
La monnaie locale, le rouble galkovin, est une monnaie qui ne pourra être utilisée que dans l’oblast de Galkovin et uniquement pour certains commerces agréés par l’Etat. Entièrement dématérialisée dans un premier temps, elle servira à payer une partie du salaire des fonctionnaires et les entreprises et commerces seront incités à payer leurs employés en rouble galkovin.

Quel est l’intérêt de posséder plusieurs monnaies ? Plusieurs points sont cruciaux pour le gouvernement Malyshev :

Tout d’abord, la coexistence de deux monnaies indexées l’une sur l’autre permet d’assurer une stabilité au pays en limitant (théoriquement) l’impact des crises financières. Pour bien comprendre, il faut se représenter les oblasts comme des circuits économiques relativement cohérents à échelle locale. La plupart de ce qui est produit à Galkovine reste à Galkovine puisqu’il s’agit principalement de produits de première nécessité. On n’importe ni poireaux ni dentifrice. Avec la financiarisation de l’économie mondiale, puisque le rouble prodnovien se trouve sur le marché des devises internationales, il pourrait faire l’objet de spéculations et, à termes, se retrouver emporté dans la crise en cas de crash financier majeur. En désindexant rapidement le rouble galkovin du rouble prodnovien, le gouvernement du Prodnov se donne les outils pour limiter les effets de la crise sur l’économie locale du pays. Autrement dit, la monnaie locale fait comme une porte coupe-feu pour arrêter la crise et empêcher la propagation des phénomènes inflationnistes et déflationnistes. Si une part conséquente des consommateurs sur place continuent de toucher une partie de leur salaire et que les producteurs locaux continuent de vendre des produits de première nécessité au même prix, la région pourra « tanker » la crise en évitant la misère à des millions de ses citoyens. C’est particulièrement utile au Prodnov qui exporte finalement assez peu et est pour le moment très dépendant de l’économie pharoise. En cas de crise chez le voisin pharois, comme cela a été le cas en début d’année 2011, celle-ci impactera logiquement toutes les économies qui lui sont interdépendantes. Peu confiant envers la stabilité du Pharois, le Prodnov fait ainsi un premier pas vers l’autonomisation vis-à-vis de son géant voisin. La monnaie locale est un bouclier contre les crises financières et l’inflation.

Ensuite, l’existence de la monnaie locale offre d’avantage de moyens au Prodnov pour contrôler son taux de change. Sur les marchés financiers, le rouble prodnovien n’a pas la main sur la valeur de sa monnaie et doit jouer le jeu des agences de notation bancaires. En revanche, en désindexant le rouble galkovin du rouble prodnovien, elle se donne les moyens de délier économie nationale et économie locale. Autrement dit, les régions du Prodnov pourront commercer entre-elles comme des petits Etats, ce qui ouvre la voie à des mécanismes de stimulation de la production intérieur en jouant sur les taux de changes. Le Prodnov se crée donc son propre marché intérieur pour bénéficier des effets de la concurrence sans avoir à se soumettre aux règles des marchés internationaux. Une industrie régionale pourra être compétitive même si le pays ne l’est pas, puisqu’elle le sera sur son marché national. Par ailleurs, la structuration du Prodnov en régions spécialisées dans certains secteurs le rend vulnérable aux fluctuations des prix du marché international. Galkovine, très tournée vers l’agriculture, pourrait ainsi se trouver potentiellement ruinée en cas de crise du marché du blé. Or la désindexation de la monnaie locale sur la monnaie nationale permet d’amortir artificiellement les chocs économiques et donc assurer une certaine stabilité régionale, nécessaire pour assurer les investisseurs.

Enfin, et c’est le point le plus polémique : le rouble galkovin n’est pas prévu pour être stockable. Autrement dit, il n’a pour fonction que de servir à la consommation de biens et services du quotidien. En effet, le rouble galkovin a pour ainsi dire une date de péremption : sa valeur diminue de 10% par mois. Il faut imaginer un billet (virtuel pour le moment) marqué d’une date d’impression et dont la valeur baisse automatiquement à chaque 1er du mois. Une manipulation rendue permise par la dématérialisation de l’économie et la popularisation du paiement par carte bancaire. En procédant de cette manière, Pyotr Berezin espère stimuler artificiellement la consommation intérieur du pays, forcer la circulation rapide d’une monnaie qui ne peut être conservée trop longtemps et donc, de facto, diminuer la quantité d’épargne des citoyens.
Pour comprendre ce tour de force, rappelons notre métaphore de la tuyauterie : l’argent circule de mains en mains mais finit in fine entre les mains de l’Etat, soit via les taxes, soit en payant ses impôts. Ainsi les citoyens, invités à se débarrasser rapidement d’une partie de leur salaire, vont stimuler l’apparition d’une société de consommation. Cela limite également les risques de corruption et de blanchiment d’argent, l’Etat ayant une vision totale sur les échanges Rb. -> Rp, et décourage les formes d’évasion fiscale. Enfin, cela permet un développement organique régional, au lieu d’importer des biens et des services de l’extérieur, la forte demande à l’intérieur de l’oblast et la nécessité pour les acteurs d’y résider pour y répondre encourage les investisseurs, certains d’y trouver un marché dynamique.

Le rouble galkovin est donc un levier que se donne Pyotr Berezin pour continuer son pilotage de l’économie nationale, tout en essayant d’éviter les problèmes que rencontrent les économies trop dirigistes et bureaucratisées. En d’autre termes, il s’agit de laisser d’avantage de place à l’initiative privée tout en limitant les pouvoirs de la finance et des entreprises grâce à un outillage bancaire complexe.

Si ce genre de réforme n’est pas sans poser des risques, notamment spéculatif et en matière de transparence de l’économie – ce qui pourrait rebuter des investisseurs – nous ne pourrons tirer des conclusions certaines qu’une fois achevée la période d’expérimentation dont la fin est prévue pour 2015. Sur le papier, la création de monnaies régionales devrait aider à la décentralisation du pays (jusqu’ici ultra focalisé sur Staïglad qui concentrait tous les pouvoirs) et d’avantage de démocratie à échelle locale. Ceci dit, Pyotr Berezin a exclu de laisser la main aux administrations régionales sur ces monnaies, confirmant entre les lignes l’intention du ministère de l’Economie et de la planification de demeurer seul maître à bord.
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