Vers un pays sans viande : pour la première fois plus de la moitié des habitants du Sutherlands se déclarent végétariens 
Les bienfaits d'une alimentation végétale sur la santé de l'organisme est l'un des principaux arguments mis en avant par les partisans du végétarisme qui a fortement progressé ces dernières années
Les Provinces-Unies sont elles en train de devenir la première nation végan du monde ?C’est en tout cas ce que tout porte croire si l’on en croit les derniers résultats d’une enquête d'opinion publiée le 10 juin 2015. Sur un échantillon représentatif étendu de la population du Sutherlands soit environ 12500 personnes considérées comme alimentairement autonomes (c’est à dire qui ne dépendent pas d’une autre personne, généralement les parents, pour constituer leurs repas)
Près de 52,8% de la population du Landsdeler se déclare végétarienne, et parmi elle 19,5% d’entre elle se déclare strictement végan, une proportion qui ne fait qu’augmenter année après année, mais c’est bien la première fois que le seuil des 50% est franchie, alors que la consommation de viande était majoritaire jusqu’à présent.
Une proportion qui monte à près de 64% chez les jeunes de moins de 30 ans, mais qui tends à diminuer significativement avec l’âge, par exemple ce taux s’effondre à 23% chez les plus de 60 ans.
Alors assiste t on vraiment à une révolution alimentairedans les Fylker du Sutherlands ?Ce basculement historique résulte en fait d’une combinaison de facteurs culturels, environnementaux et économiques. Depuis plusieurs années, de nombreux Fylker ont investi massivement dans des campagnes de sensibilisation sur les bienfaits d’une alimentation végétarienne pour la santé et pour l’environnement. Dans la capitale, à Pembertøn, lors d’un référendum populaire la population avait voté en faveur de l’imposition de menus végétariens dans les services de restauration scolaire de l’enseignement public au moins 2 jours par semaine malgré une très forte opposition du lobby et de l’industrie de la viande. Le Jarl-Major M. Vidkar Hammersteïn (Parti Unionniste) s’était également déclaré selon ses propres mots
"défavorables à cette mesure, au nom de la stricte liberté de choix et d’un radical-véganisme aux racines communistes dont il faut lutter intensivement contre". Un discours qui n’a visiblement pas été entendu.
Pour la sociologue Judith O’ Sineagh
“les efforts de sensibilisation concernant la protection animale, du droit des animaux, de la conservation des sols et de la biodiversité, l’accent mis sur les effets néfastes de l’agro-industrie de l’élevage et de la viande, très carbonée et émettrice de C02 et de méthane,, alliés à une forte tradition culinaire basée sur les légumes et les légumineuses ont permis de réduire considérablement la consommation de viande dans le pays.”A qui profite ce nouveau mode de consommation ?Ce tournant alimentaire ne se limite pas à des choix individuels. Dans de nombreux Fylker du Sutherlands, le système éducatif intègre désormais des cours sur la nutrition durable, et les impacts négatifs de notre industrie agroalimentaire, et surtout celle basée sur les produits carnés. Par ailleurs, depuis plusieurs années les subventions agricoles ont été réorientées pour favoriser les cultures végétales aquaponiques et hydroponiques, rendant ces produits plus accessibles et abordables. Les Provinces-Unies et plus particulièrement dans le Sutherlands, ces nouvelles fermes du futur ont développé des techniques hydroponiques proches du rendement 100%, une prouesse technologique et scientifique dont les Lofotens du sud sont très fiers. Autour de la ville de Lübeck par exemple, les établissements de cultures aquaponiques affichent désormais une croissance de près de 23% par an, du jamais vu. Dans le même temps, les importations de produits carnés, et notamment de viande bovine, que nous importons quasi intégralement, chutent de près de 10 % par an. Les experts économiques pensent qu’à ce rythme, une bonne partie du pays, tout du moins le Sutherlands, très en pointe sur le sujet, pourrait se passer définitivement d’importation de viande d’ici 2025.

Une serre aquaponique dans la banlieue de Lübeck, capitale nationale des fermes verticales.« Le Lofoten montre qu’un changement global de mode de vie est possible lorsqu’il est soutenu par des politiques publiques ambitieuses et une mobilisation collective », affirme le Dr. Tauriel Elfinldryr , experte en nutrition durable.
”Et ce qui est rassurant et très positif pour l(avenir, c’est qu’on observe que ce sont surtout les jeunes et les futures générations qui ont pleinement pris conscience de l’impact de leur alimentation, et tendent désormais à convaincre leurs familles avec plus ou moins de réussite, malgré il est vrai une forte réticence, notamment chez nos aînées et les personnes d’une autre génération, où la consommation de viande restait un symbole d’aisance financière et de prospérité du foyer. Manger un gigot d’agneau le dimanche était réellement un signe ostensible de richesse jusqu’au milieu du 20ème siècle. Fort heureusement, ce temps est révolu.”Des répercussions positives mais mas comprises par une partie de la populationLes répercussions positives de cette transition vers le végétarisme sont déjà perceptibles. L’empreinte carbone du Lofoten diminue année après année, et surtout dans les Fylker du sud du pays. Il existe donc cependant une inégalité territoriale, notamment en Northerlands, et dans le Ponant, où l’impact de la tradition reste encore très fort sur la culture locale, surtout auprès des Natifs et des clans Inuit autochotones. Pour rappel, les Nanavüks sont de gros consommateurs de viande de phoque et de cétacé, bien que cela tende à diminuer au fil des années, cela reste très ancré dans les rites alimentaires des clans inuits.
L’autre impact positif est sur le plan économique, et sur la balance commerciale, les Provinces-Unies important de moins en moins, et pouvant même se permettre d’exporter quelques excédents alimentaires de légumes, de légumineuses, et bien tendu de saumon et de morue, car oui, en revanche, la consommation de poissons, tellement liée à la culture nordique lofotène, elle, reste stable, bien qu’on observe une très légère variation à la baisse.
En effet, le saumon et la morue restent les bases alimentaires de très nombreux plats traditionnels Lofotènes, et même dans le Sutherlands, on reste encore indéfectiblement attaché à cet aspect culturel profondément enraciné dans l’histoire et la culture populaire des Provinces-Unies, qui ont bâti une partie de leur prospérité sur les pêcheries et les compagnies maritimes.

La chasse au phoque, une activité séculaire et traditionnelle encore en pratique de nos jours et répandue parmi les communautés des clans Inuits, peu sensibles à la cause du bien être animal.
Un phénomène récupéré à bon compte par les groupes politiques, toute tendance confondue :Malgré ces succès pour les associations et groupes écologistes qui prônent le végétarisme comme une option très efficace pour lutter contre l’impact négatif sur la planète (rappelons qu’aujourd’hui, seul le Lofoten reconnaît le phénomène de dérèglement climatique, théorie loin d’être partagée et de faire consensus parmi la communauté scientifique internationale) tout le monde ne partage pas l’enthousiasme général. Une partie de la population reste attachée à la consommation de produits carnés, notamment dans les zones rurale. Certains habitants considèrent le régime végétarien comme une imposition culturelle qui menacent les traditions séculaires nordiques et remettent en question les politiques locales qu’ils jugent trop directives, bien qu’aucune législation fédérale n’est venue interférer contre toutes ces initiatives à l’échelle des Fylker. De plus, les petits élevages familiaux, et notamment de poulets, de moutons, et de porcs, essentiels à l’économie locale de certaines Fylker qui ont investit dans le tourisme dit vert et culturel, souffrent des conséquences de cette transition.
“C’est notre histoire, ce sont nos traditions, c’est notre culture. Nous ne pouvons pas d’un coup de trait effacé près de 1000 ans de pratiques ancestrales au nom d’une idéologie wokiste et liberticide” s’escalffe Anton McFerson, membre d’une coopérative locale d’éleveurs de moutons du Fylke d’Adélie du Sud, une Province très rurale qui a par ailleurs vu le Køenig Halfgård obtenir de très bonnes performances électorales.
C’est d’ailleurs un sujet qui crispe les partisans du tout végan, et les associations de consommateurs, une polémique très souvent récupérée politiquement par les responsables politiques, notamment ceux du Libertarian Party et du Køenig Halfgård pour mettre en avant le
“végano-fascisme” et
“l’effacement culturel par le wokisme végétal”.
Le Fårikål, l'un des plats emblématiques des Provinces-Unies à base de râgout d'agneau, est encore très populaire dans les familles lofotènesAu parlement, l’une des députés du Libertarian Party, Beathe Findabaìr avait même tenu des propos fustigeant les
“militants végétariens comme des agents Rouges, sous influence eurycommuniste, pour tenter d’introduire les germes et graines de la discorde pouvant mener à la guerre civile. Le véganisme devrait être interdit, au même titre que l’homophobie et l’antisémitisme !” . Si la députée s’était mollement excusée ensuite pour la teneur de ces propos très offensants, elle n’avait dit rien “regreté sur le fond de sa pensée.
Mais loin de l’arène politique, certains lobbys internationaux de l’industrie de la viande exercent également une pression considérable sur les Jarls et gouvernements locaux pour revenir à des politiques plus favorables à l’élevage.
« Nous devons trouver un équilibre entre traditions et modernité pour éviter de diviser la population », explique Maria Soledana, représentante du Syndicat National des Eleveurs Bovins de la fédération de l’Alguarena, qui fournit près de 60% des importations de viande à son partenaire nordique.
Cela illustre également une fracture qui n’est pas seulement générationnelle, mais aussi culturelle. Dans le Fylke de la Nouvelle-Arcoa, le seul Fylker à majorité hispanophone, de culture majoritairement alguarenos et péronaise, le végétarisme est largement minoritaire, vécu comme une véritable menace pour les traditions culinaires paltoterranes, avec seulement 27% de la population qui se déclare comme tel, et cela n’est pas très de changer,car chez les jeunes générations, ce taux est même de 24%.
Malgré tout, le Sutherlands pourrait inspirer d’autres Fylker, et même d’autres nations confrontées à des enjeux similaires. Avec une population mondiale en constante augmentation et des ressources naturelles en constante diminution, le modèle végétarien de beaucoup de territoires du Sutherlands pourrait bien être une piste à explorer pour garantir la sécurité alimentaire et préserver la planète, bien que beaucoup rejettent encore une fois la théorie selon laquelle les activités humaines actuelles auraient le moindre impact négatif sur la nature.
Pour le moment, seul le Parti Ecologiste a inclut dans son programme politique l’imposition du végétarisme à l’école publique au niveau fédéral. La
“guerre des assiettes” n’est donc, a priori, pas encore terminée .