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La Yongzue en crue

25 Novembre 2009 - Une nouvelle crue dévastatrice de la Yongzue pour la première fois depuis 37 ans.


L'Eurysie n'est pas la seule terre à être frappée par les malheurs, le Nazum aussi dispose de ses propres fardeaux, à cela près que en l'état il ne s'agit guère d'un désastre émanant d'esprits et de mains humaines mais plutôt d'un des innombrables caprices de mère nature dont le courroux implacable semble s'est abattu aujourd'hui sur la terre ancestrale des Ushong. Le Céleste Empire de la Dynastie des Xin a en effet vu ses récents souhaits vis à vis d'une intervention des cieux afin de bénir la terre se réaliser, un peu trop bien même pour ce que désirait le Mandat. En effet, suite à un été particulièrement torride s'illustrant qui plus est par un manque de pluies, il semble que ces dernières soient finalement arrivées non pas à point nommées mais avec plusieurs mois de retard et bien plus conséquentes que ce qu'il aurait fallut.

Les témoignages et images émanant de la Vallée de la Yongzue parlent ainsi d'une pluie diluvienne accompagnée d'une tempêtes dont les vents étaient si puissants qu'ils faisaient tremblaient les pagodes sur leurs fondations à un tel point que l'on aurait juré que des tornades s'en allaient gaiement en maraude dans la rase campagne. S'il s'agit là peut être d'exagération les faits n'en demeurent pas moins que cet afflux de retombées atmosphériques a eut des conséquences bien réelles sur les hommes comme sur la terre. La première, la plus notable et sans doute la plus effroyable qui fait l'objet de toutes les attentions à l'heure actuelle est la Yongzue, l'un des fleuves les plus imposants du continent si ce n'est du monde et qui traverse en long et en large le territoire impériale au sein d'une immense vallée jusqu'à ce jeter de par son embouchure qui n'est autre qu'un Delta, sur le quel a été construit habilement la Cité Impériale de Beiyfon, directement dans la mer.

Le fleuve, d'ordinaire source de prospérité pour la terre comme pour les flux est ainsi entré une nouvelle fois en crue, ce n'est en soit ni la première et ne sera certainement pas la dernière, mais comme à son habitude les conséquences demeurent lourdes. Sorti de leur lit, les eaux se sont ainsi déversé sur les rives et aux delà en de nombreux lieux le long de la vallée, inondant des hectares entiers et engloutissant sous des flots mêlant boue, glaise et argiles de nombreuses habitations riveraines ce jusqu'aux faubourgs même de Beiyfon.

D'après les rapports et témoignages à disposition, le Grand Secrétariat parlerait déjà en termes d'estimation de près de dix mille morts et si le chiffre pourrait prêter à sourire à l'internationale où des caricatures comparent déjà mère nature à un défunt dictateur d'Eurysie du Nord, les rares observateurs et organismes ou associations étrangères sur le territoire impérial sonnent l'alarme en affirmant que lesdits chiffres sont certainement très largement sous-estimés au vue de l'ampleur des dégâts. Que cela soit volontaire ou non ceci dit, impossible de le déterminer, les fonctionnaires se refusent à tout commentaire supplémentaire au delà de déclarations plus ou moins régulière à mesure que les rapports arrivent.

Quoi qu'il en soit, force est de constater que les autorités impériales se retrouvent une fois plus démunis, peut être par un manque de prévoyance, potentiellement par un coup de malchance, mais surtout sont mis devant le fait accomplis et désormais doivent réagir en conséquence face à cette catastrophe dont la note s'annonce déjà salée autant sur le bilan humain que financier. Car au delà des morts et des disparus dont le nombre ne cesse de croitre, ce sont aussi des populations déplacés dont beaucoup ont presque ou tout perdus et qui se pressent là où ils peuvent désormais au sein des villes grandes comme modeste ou même de la Capitale dont l'ingénieuse architecture et les système de digues remarquablement performants ont limités les dommages aux faubourgs de cette dernière en dépit qu'elle siège sur le delta de la Yongzue.

Une part non négligeable de la vieille aristocratie a d'ores et déjà ouvert les portes de ses domaines afin d'accueillir les réfugiés ci et là, dispensant une menue aide humanitaire de première nécessité dans la mesure du possible ou de la volonté existant. Un moyen pour entretenir leur image, une manière d'accomplir leurs devoirs, les avis sont partagés mais en l'état toute "aide" même minime étant la bienvenue, l'on ne crache guère dessus.

Toutefois, une question demeure désormais, que faire après ça ? Car une fois le choc passé, le gouvernement n'aura pas le choix de réagir activement avec conviction pour ne pas faire une énième démonstration d'incompétence ou de faiblesse et ce en dépit des menaces du factionnalisme rampant qui sévit au sein de la cité interdite et qui pourrait bien une fois de plus entraver toute action concrète craignent les observateurs et les experts sur la politique impériale. Une crainte qui pourrait cependant s'avérer potentiellement infondée. De fait, des témoignages concordant soutiennent que la Clique des Wang et ses partisans se sont mis immédiatement à l'ouvrage dès le déclenchement des évènements afin de faire ce qui pouvait être fait pour limiter, bien vainement toutefois, les dommages mais surtout préparer l'après. Le Maréchal Wang Shao, fort de sa forte influence à la cour et de la loyauté de l'armée pourrait bien, avec l'appui de puissants industriels naissant et l'expertise de techniciens, ingénieurs et autres "experts" revenues récemment du Prodnov après des mois à opérer là bas avec des savoir et des idées aussi modernes que cruciales pour l'Empire, proposer des plans de développement de l'infrastructure et des structures d'encadrement de la Yongzue ambitieux pour éviter à nouveau un tel désastre.

Quand à savoir si le Grand Secrétariat ou la vieille aristocratie vont eux aussi faire part de propositions, la question demeure entière tant ils sont restés nébuleux sur le sujet. En fin de compte, comme d'habitude il ne reste qu'à attendre, observer et espérer que les choses se passent pour le mieux, même si en soit, des signes encourageants pour cette fois émanent de l'Empire, assouplissant les restrictions concernant les nations étrangères et leurs ressortissants ou officiels de tel manière à faciliter d'une part la réception d'une éventuelle aide humanitaire internationale mais surtout d'après les experts pour préparer une ouverture de nouveaux échange dans le cadre d'une potentielle quête de matières premières afin de rebâtir ce qui a été détruit lors de crue.

Pour le reste, seul le temps nous dira comment cela évoluera.
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31 Mars 2011 - Le Généralissime Wang affirme que l'Empire est tel le Jasmin d'hiver, amené à fleurir envers et contre les affres de l'hiver.

Jasmin d'hiver
Le Jasmin d'hiver, une plante facile à vivre durant les chutes de neige.



Si à première vue les ballades musicales et la politique ne semblent pas faire un mélange des plus agréables, il arrive de temps à autres de trouver des associations insolites faisant merveille et en l'espèce l'Empire des Ushong a récemment vu un mélange des deux notions calibrée avec finesse et précision, à ceci près que la partie musicale est pour sa part quelque peu insolite car elle traite de... Botanique.

Ou plus exactement, l'on parle là du Chant du Jasmin d'Hiver, un chant popularisée il y a de cela trois décennies par la chanteuse Bao Ji, se voulant vecteur d'allégresse et contant le passage des saisons et notamment de la fin de l'hiver qui est la période de l'année la plus charnière à bien des égards afin de laisser place au renouveau du printemps puis à la douceur de l'été durant lequel se tiennent de nombreux festivals traditionnels tenus et organisés régulièrement à travers tout l'empire et qui tiennent une place importante dans la culture Ushong et notamment pour ses classes populaires. Le plus important et prestigieux d'entre eux étant celui de l'Envol du Phénix qui marque entre autre l'arrivée de l'été et à la particularité de voir les barrières sociales dans la société s'effacer le temps de sa durée tant il touche à toutes les strates, une curiosité faisant office de symbole d'unité dans les grandes largeurs au même titre que l'Empereur lui même.

Quoi qu'il en soit, si l'on peut se poser la question du pourquoi du comment se chant très appréciée des Ushong se retrouve désormais associé aux discours du Généralissime Wang Shao, réputé comme l'épicentre de la modernisation du pays, il suffit à dire vrai de s'intéresser à la plante dont la ballade tire son nom et qui est au centre des paroles. En effet, le Jasmin d'hiver s'il peut rappeler à bien des égards ses cousins occidentaux a toutefois une particularité qui le différence très fortement de ces derniers, celle ci étant que son cycle de floraison se déroule en Hiver. De surcroit, la plante présente de remarquables caractéristique lui permettant de résister autant aux basses températures qu'aux chutes de neiges et autres désagréments d'une saison pourtant rude pour ne pas dire meurtrière vis à vis de la végétation commune.

Ainsi, le Généralissime dont les propos sont devenues plus osés et francs au cours des dernières années, pointant du doigt de façon explicite et parfois sans artifices ni tabous les tares dont souffre l'empire en l'état, s'est aventuré à comparer la nation à cette plante, associant l'hiver aux dernières décennies voir siècles qui ont vu entrer l'Empire dans une période sombre marquée par la décadence, la stagnation et l'archaïsme qui ont menés à une large dissonance avec le reste du monde ayant largement évolué. Ceci dit, malgré la rudesse et les défis de l'époque, le cycle de floraison semble s'enclencher et les Ushong sont ainsi d'après Wang Shao sur la bonne pente et se dirige progressivement vers un nouveau printemps national qui marquerait une renaissance et une montée vers un nouvel âge d'or.


Le chant du Jasmin d'hiver, oeuvre populaire auprès des Ushong.

Si la comparaison peut prêter à sourire quand à son côté poétique ou à attirer le dénigrement quand aux plus sceptiques qui voient là un abus de langage et une disgrâce que de comparer le glorieux Empire des Ushong à une vulgaire plante, la figure de style n'est pourtant pas inadaptée dans les faits selon experts géopolitiques et analystes financiers ayant suivis l'évolution de la situation générale de l'Empire dirigée par la Dynastie Xin. De fait, les voyants s'ils sont loin d'être tous au vert ont connus au cour des dernières années des améliorations significatives sur plusieurs domaines, le premier et le plus important étant celui politique. En effet, la première étape pour changer et évoluer est d'accepter sa condition, chose impensable il y a encore une décennie tant les mentalités étaient ancrées en bonne majorité dans un déni maladif de la réalité.

Vers une nouvelle ère prospère pour l'Empire des Ushong ?

Or, les choses ont évolués depuis et de façon assez improbable le déclic généralisé est venu de... La création de l'UMT. Chose paradoxale quand on se penche sur les valeurs et objectifs de l'alliance qui selon certains ne chercheraient qu'à opérer un rétropédalage massif vers "les traditions", ce qui veut à la fois tout et ne rien dire. Toutefois, et au delà des considérations idéologiques, observation est faites et prouvé que cette organisation internationale ayant réussi le fait d'armes de rassembler des pays parmi les plus fermés et réactionnaires du Globe, a surtout et avant toute chose réussie à les unir autour d'une volonté de modernisation et d'évolution. Différente des autres nations plus libérales, axés vers la gauche du spectre politique ou que sait-on encore, car après tout si les empires souhaitent changer c'est selon leurs termes, mais tout de même réelle et sincère, ce qui n'est pas un petit haut fait mais un véritable exploit inédit et le signal d'une mutation géopolitique majeur. L'archéofuturisme est ainsi devenue une voie à suivre, et s'il ne fait pas l'unanimité au sein des Ushong, les éléments les plus traditionnels et conservateurs ne jurent cependant plus que par ce dernier tant la nécessité de se mettre à la page de son temps est devenu nécessaire.

Mais au delà des nouvelles mentalités, l'on peut aussi noter plusieurs actions et stratégies impliquant notamment des mouvements à l'internationale qui ont portés leurs fruits. Le grand avantage d'une nation dépassée si l'on peut parler d'avantage étant que celle ci ne peut pas s'enfoncer plus qu'elle ne l'est déjà, tout les savoirs et toute l'expérience peu importe sa provenance était une acquisition stratégique ne pouvant qu'assister l'Empire dans sa modernisation. De fait, les investissements réalisés dans le Prodnov d'après chute du Communistes, auprès du gouvernement de Staïglad, si ils furent largement critiqués sur le moment et une aventure relativement courte quoiqu'elle ai duré plusieurs mois voir presque un an avant le retour du chaos, ont tout de même portés leurs fruits. Si elles ne sont guère à la proue du progrès et de l'innovation, les techniques de constructions et de développement de l'infrastructure du Prodnov communistes demeurent toutefois dans la moyenne et qui plus est ont tout de même des arguments notamment en matière de fiabilité et d'efficacité quand à la tenue des routes sur des terrains soumis aux affres de climats hostiles ou d'une géographie aléatoire.

La multiplication des routes goudronnées et l'apparition de chemins de fers ainsi que les tractations entre le Grand Secrétariat et les sociétés de construction civiles proches des Wang quand à l'élaboration projet de Métro au sein de Beiyfon témoignent ainsi du fait que les leçons du Prodnov ont été bien apprises. Ironiquement, l'on peut certainement affirmer que l'expérience des deux Prodnov si elle fut une catastrophe locale à l'échelle autant d'un peuple que de la région et une énième occasion pour des idéologies rivales de s'affronter de façon interposée via des marionnettes, fut pour l'Empire des Ushong une véritable aubaine lui permettant de tirer son épingle d'un véritable panier de crabes s'étripant désormais alors que la demeure flambe.

Toutefois et au delà du simple cas des infrastructures, l'on peut aussi prendre note du passage, bien que finalement cour de certains étudiants parrainés par les Wang au sein de l'université de Staïglad, une expérience aussi exotique qu'unique en considérant les possibilités d'études au sein de l'empire en l'état actuelle des choses et notamment pour les classes roturières qui sont d'autant plus limités là où les aristocrates pour la plupart sont les seuls à quelques exceptions près à pouvoir sur le papier se doter d'une éducation à l'occidentale en faisant appel à des tuteurs privés étrangers. Une tare dénoncé déjà à de multiples reprises par les personnalités proches du Généralissimes qui ne sont cependant pas restés en reste et ont là aussi profité de l'expérience du Prodnov afin de tirer des leçons pour concevoir un plan ambitieux visant à réformer l'actuel système d'éducation Ushong, largement accaparée par les philosophes qui si il demeure tout de même intéressent sous certains points n'est clairement pas suffisant et assurément pas adapté à l'ère actuelle. La démocratisation d'une éducation fondamentale ET moderne est l'un des objectifs majeurs portée par la Clique des Wang afin de permettre aux jeunes talents Ushong qui végètent et sont gâchés dans les champs et les carrières de se dévoiler et s'épanouir. D'aucun gâge que le débauchage de cerveaux opérée au Prodnov grâce à la guerre civile "inespérée" ayant cour actuellement, sera une aide fondamentale aux bases des ambitions éducatives des Wang.

Au delà de ça, les économistes et les marchés internationaux s'ils conservent un intérêt tout prononcé pour les textiles Ushong, considérés unanimement comme de très haute qualité dû des méthodes de fabrications développés et perfectionnés à travers les siècles, semblent toutefois s'intéresser désormais à un autre secteur en plein essor, la Sidérurgie et l'ingénierie qui de toutes évidence sont les grands gagnants des changements ayant cour dans l'Empire. La jeune garde et les classes moyennes aisés des villes ont en effet entamés une industrialisations à marche forcée et si l'industrie légère a pendant des mois été au coeur des préoccupations afin de favoriser toujours plus les fleurons du textile, l'Industrie lourde a pour sa part reçue une attention toute particulière notamment via plusieurs compagnies et sociétés naissantes ayant trouvés une main d'oeuvre massive dû aux déplacés et désoeuvrés laissés sur le carreau suites à la dernière crue de la Yongzue en 2009.

Largement sous exploitée, la terre impériale a ainsi la chance comparée à d'autres régions du monde de disposer encore de réserves de ressources conséquentes et notamment minières. Fer, Charbon, Zinc, souffre et ainsi de suite, les mines déjà existantes ont largement bénéficié des infrastructures naissantes du pays mais plus encore, l'on a vu l'acquisition d'outils afin de moderniser les méthodes de production et l'extension des tunnels miniers, ce qui a causé en tout état de fait une hausse considérable de la production. De facto, les industries nouvelles et / ou anciennes ont désormais le vent en poupe, bénéficiant de matières premières en quantités généreuses tant et si bien que l'on parle régulièrement de surplus potentiellement destinés à l'export, principalement vers les pays de l'UMT en l'état, mais aussi vers d'autres nations en dehors de l'alliance éventuellement pour peu que des accords commerciaux soient conclus.

Quoi qu'il en soit, l'essor de la Sidérurgie voit déjà des associations et unions se former et laissent présager d'ici quelques semaines voir mois l'émergence de véritables conglomérats, les premiers si l'on puis dire, purement Ushong, et déjà les on-dits évoquent la question des financements futurs et de l'extension des activités, un objectif d'une croissance positive, même si modérée, étant au coeur des préoccupations. A l'heure actuelle, ce sont principalement des acteurs privés proches des Wang qui s'occupent des rentrées et des apports de ressources financières, quoique le Trône lui même disposerait aussi de certaines parts dans le processus, n'hésitant pas d'après certaines sources à investir une partie de sa fortune demeurée colossale en dépit des siècles de déchéances, ce via des intermédiaires toutefois bien connus.
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11 Juin 2011 - Des pierres taillées à l'acier, Nin Gao devient le nouveau fleuron industriel Impérial

Hauts Fourneaux
Les Aciéries de Nin Gao, le nouvel Eldorado des populations miséreuses
Is this music ?


Trois mois plutôt, le Généralissime Wang Shao se fendait d'une affirmation tendant à dire que l'Empire Ushong était tel le Jasmin d'hiver et tel que la métaphore l'impliquait, il fleurirait à nouveau en dépit de son état fragilisée après des siècles de laisser-faire et de retard autant technologique que sociétal. Aujourd'hui toutefois, la situation tend à aller vers quelque chose de meilleur, les signaux encourageants déjà visible en début d'année semblent confirmer la résurgence ou plutôt en l'état l'émergence d'un secteur économique florissant aux multiples intérêts pour l'empire autant à l'intérieur de ce dernier que potentiellement à l'extérieur. Et c'est à Nin Gao, le chef lieu de la préfecture de Qīngchǔ qui englobe les plaines fertiles du nord de la vallée de la Yongzue ainsi que les versants sud des monts Nanhu, que ce miracle économique a ainsi vu le jour et offre ainsi un second renouveau à une ville autrefois majeure de l'empire et jusqu'à il y a peu encore délaissée.

En effet, il y a encore trois siècles de cela Nin Gao de par sa position avantageuse bordant d'une part la Yongzue, lui permettant de recevoir et de faire partir d'innombrables barges et autres embarcations commerciales le long du fleuve, mais aussi au carrefour de la Grande Voie, immense route pavée traversant l'empire et reliant les principales villes (Désormais presque entièrement disparue ou tout du moins en ruine), était pour ainsi dire la plus grande Cité commerciale des provinces méridionales et voyait d'innombrables individus, caravanes et autres marchandises aller et venir en son sein en tant que point de passage presque obligée vers la Capitale. Avec le temps toutefois, les flux se sont taris, la faute à plusieurs facteurs, la colonisation Eurysienne de certains territoires offrant des points de sorties souvent plus avantageux en termes économiques, un refus obsessionnel ainsi que des difficultés à suivre le train de la modernisation et notamment des technologies et des méthodes, ou encore une instabilité croissante ayant vue le délitement d'une part non négligeable de l'empire, pour ne citer que ça. Autant de facteurs ayant fait que la ville a ainsi perdu en importance ainsi qu'en richesse ne devenant plus à l'aube du XXe siècle que l'ombre d'une gloire passée.

Cependant, si les flux commerciaux du Nazum ne transitent guère plus énormément par la cité, les industriels et financiers de la Clique des Wang ainsi que des grandes fortunes de l'Aristocratie ont trouvés semble-t-il un nouvel intérêt dans Nin Gao, en cause une fois de plus sa position qui est pour ainsi dire idéale dans le cadre des projets des uns, et la taille de la ville ainsi que les opportunités crées par les premiers pour les seconds. De fait, l'un des grands avantages à n'avoir pas pris le train de a modernisation signifie entre autre que les richesses de la Terre impériale n'ont été qu'entrevues et à peine exploitées. Des études géologiques réalisées par des experts ayant fait leurs études à l'étranger ont révélés d'immenses quantités de charbons et de métaux qui seraient à même de contester le titre de plus grosses réserves mondiales si l'on daigne accorder du crédit à leurs rodomontades. Mais malgré le caractère douteux de cette revendication, il n'en reste pas moins que les réserves sont conséquentes et le cas échéant aptes à soutenir une industrie lourde massive.

Un calcul qui s'est de toute évidence avéré juste, le nouvellement formé qui se fait nommer comme le Yin Group et qui rassemble des magnats de l'infrastructure, de la métallurgie et de la construction, a ainsi jeté son dévolu sur certains des riches sites avec la bénédiction impériale (Mais surtout des Wang), et plus particulièrement sur ceux siégeant sur les versants des monts Nanhu dont les mines déjà existantes ont été rouvertes, agrandies et modernisés en parallèle de nouvelles ayant été creusés en des points de chute prometteurs. Ce, tandis que en parallèle les industries elles même et notamment les aciéries investissaient et élevaient des locaux directement dans et dans la périphérie de Nin Gao, avec enfin les sociétés de grands travaux oeuvrant à restaurer les anciennes routes grâce à un usage intensif de goudron ainsi que la pose progressive de chemins de fer, usant à outrance de la Yongzue pour acheminer les matières premières et les matériaux raffinés nécessaires à la tâche. Une revitalisation massive autant de la ville en elle même mais aussi de la Région pour ainsi dire, plus poussée encore car comme susmentionné plus haut, de grandes fortunes aristocratiques ont elles aussi ajouté leur grain de sel à cette aventure.

Après tout, si les industriels et les bâtisseurs offrent des emploies et des salaires plus qu'appréciable à une population cantonnée jusqu'à présent à oeuvrer dans des champs miséreux ou au sein des rares établissement commerciaux fonctionnant à peine, restait la question du logement, car le déclin de la ville ne s'est pas seulement fait sur son économie mais aussi sur son architecture et nombreux ainsi les quartiers à être tombés en décrépitude, en proie à l'insalubrité autant que la criminalité. L'injection de sommes considérable dans la restauration d'une part non négligeable des quartiers délaissés afin de loger les ouvriers ainsi que tous les artisans et autres métiers qui inévitablement allaient s'en revenir en ville afin de fournir services à toute cette faune ouvrière naissante était un investissement avisé car le retour serait des plus fructueux. De surcroit, la Bureaucratie impériale trouva là l'excuse idéale pour s'en faire revenir massivement des fonctionnaires de police afin de restaurer et maintenir l'ordre dans ce qui était désormais considéré comme un authentique poumon économique de l'empire.

S'il y a encore beaucoup à faire, les premiers résultats de l'aventure de Nin Gao ne se sont pas fait attendre et déjà les premières aciéries, approvisionnés en matières premières par les mines de Nanhu et par des outils venus de Beiyfon, se sont mises à l'oeuvre et offrent des rendements plus que satisfaisant. Les estimations réalisés quand à ceux ci laissent à penser que en comptant les usages pour des projets pharaoniques déjà prévues à l'intérieur même de l'empire, notamment via une refonte de structures de certains bâtiments où l'établissement d'arsenaux, chantiers navals ou autres usines ainsi que des structures stratégiques vitales, ainsi que l'exportation en somme assez mineure vers le marché intérieur de l'UMT qui ne se voit pas être des plus actives sans pour autant être négligeable, il demeure ainsi un surplus conséquent de tel manière à ce qu'il soit envisageable de trouver d'autres partenaires commerciaux disposés à importer. Ce qui sur le long termes permettrait à l'Empire d'engranger des fonds mais aussi de tisser des liens économiques sur la scène internationale et le cas échéant de poursuivre son étude des méthodes et des us afin d'accentuer sa modernisation autant que son retour sur la scène internationale. Les têtes du Conglomérat Yin ayant entre autres affirmés à ce sujet que "L'Acier serait la base de la renaissance Ushong et la clé de la prospérité autant que de la puissance.". Reste à voir si cela se concrétisera, même si la chose semble en bonne voie et tend à le laisser passer en l'état.
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22 - Juillet 2011 - Un plan de cinq ans en préparation depuis la Cité Interdite ?



L'Empire Xin, authentique mais archaïque
L'Empire s'il dispose de paysages magnifiques et historiquement bien conservés notamment en matière d'architecture, doit toutefois se réformer et évoluer afin de s'imposer.



Ce n'est désormais plus un secret pour quiconque, l'Empire des Ushong est en pleine mutation après des décenies de stagnation à prendre la poussière, le nouveau économique débutée par la naissance et l'extension d'une industrie sidérurgique de pointe ainsi que la rénovation d'infrastructures clés n'étaient de toute évidence que le début d'une grande oeuvre plus vaste, ou en d'autres termes, les bases de la puissance impériale du siècle à venir. L'élan retrouvée grâce à l'exploitation des richesses de la terre et donc l'obtention de matières premières clés raffinés par la suite par des méthodes modernes afin de fournir ressources et biens nécessaires notamment aux secteurs de construction publique, a de toute évidence semble-t-il inspiré les élites conseillant la Régence qui apparaît comme dédiée ces temps ci à structurer un plan associant investissements, développement et réformes afin de revitaliser les secteurs clés en perditions. A cet effet, les entrées et sorties à travers le corps de garde de la Cité Interdite s'intensifient depuis les dernières semaines, fonctionnaires, industriels, scientifiques, experts étrangers et autres sommités se pressent aux oreilles du conseil impérial afin d'abreuver ce dernier de suggestions ainsi que de doléances de tel manière, ceci de tel manière à ce que les serviteurs du Mandat Céleste puissent être à même de percevoir l'ampleur de la tâche titanesque qui s'annonce et surtout d'entrevoir les possibilités de structurer méthodiquement une stratégie cohérente et efficace.

Et à ce titre, il apparaît évident que le processus sera plus long que lent, Théodosine ne s'est pas construite en un jour comme aiment à le dire les Eurysiens, et des décennies de retard et d'obstination à s'empêtrer dans l'archaïque ne peuvent être révoqués et rattrapés en une poignée de mois. De facto, et s'inspirant notamment pour l'occasion de méthodes éprouvés des économies planifiés et notamment de certaines autocraties et autres régimes autoritaires de divers bords du spectrum politique Eurysien, le Conseil Impérial entend établir une liste d'objectifs à étaler et à accomplir en l'espace de quatre cinq. En d'autres termes, un plan quinquennal dont les premières retombées pourront être à priori observées dans les derniers mois de celui ci quand aux mesures prises en son commencement, soit dans la seconde moitié de l'année 2016 à venir. S'il peut paraître curieux que le fier Empire des Ushong s'abaisse à reprendre, pour ne pas dire plagier, des méthodes et usages d'une Eurysie si différente et que la plupart des élites et notamment les mandarins méprisent allègrement, les experts et observateurs s'accordent à affirmer que le procédé est en réalité une simple continuité d'usages déjà en place. De fait, il apparaît tout simplement que le pragmatisme le plus brut et sincère l'emporte sur la fierté et les réticences quelconques, un phénomène qui s'est déjà vérifié au sein du Prodnov et plus généralement entre les liens désormais clairement perceptibles entre la jeune garde de l'Empire et le Grand Kah qui pour leurs part apparaissent comme une réelle anomalie mais témoignent en fin de compte uniquement d'une forme de jusqu'au-boutisme dans la volonté d'évoluer et de mener les mutations nécessaires afin de restaurer l'empire sur un pied d'égalité avec les autres nations contemporaines et notamment les deux grands mastodontes du Nazum que sont le Jashuria et l'Empire du Burujoa qui à bien des égards incarnent les deux phares majeurs du continent là où les lumières de Beiyfon font désormais bien pâle figure.

De manière générale, les aristocrates eux même, qui étaient devenus l'incarnation de la décadence à l'étranger et le symbole le plus édifiant de l'archaïsme dans lequel l'Empire s'était jusqu'à présent enfermé de son propre gré, ont changés leur position au cours des dernières années. Si l'on peut dénoter certainement que le Coup d'état manqué du début de siècle a été le déclic permettant l'ouverture des esprits, c'est bien la prise de contact et le développement des relations notamment autour du concept d'archéofuturisme qui ont été les réels éléments déclencheur d'un changement concret. Si la jeune et la vieille garde ne s'entendent guère sur des questions de sémantique, de vision et plus généralement de stratégie d'ensemble à employer, complotant bien souvent dans leurs coins et menant leurs affaires autant que faire se peut séparément, ils s'accordent néanmoins tous sur la nécessité de réformes et à ce titre daignent et ce de plus en plus comme l'on peut l'observer avec la résurgence miraculeuse de Nin Gao, oeuvrer dans une direction à défaut d'être commune qui comporte des composantes se complétant mutuellement. Ainsi, les industries aux proches des Wang et l'urbanisme ainsi que le domaine du logement aux Grands a été de fait le mot d'ordre de cette collaboration plus ou moins forcée récemment.

Toutefois, il y a aussi un autre point sur lequel les deux factions s'entendent à contrecoeur mais plus encore sur lequel elles s'inquiètent, à savoir l'administration colossale et la bureaucratie tentaculaire qui fonde la base même de l'Empire et existe en tant que tel comme un écosystème quasi-à part des normes et des considérations communes, un organe aussi essentiel que décrépit qu'il convient de réformer, renforcer mettre à jour avec un tact sans pareil car en l'état et sans ce dernier, les Ushong courrons certainement aux devant d'un désastre. En effet, ce serait là une grave erreur que de sous estimer l'omniprésence d'une bureaucratie dépassée, bien trop lourde et conservatrice dans l'ensemble du pays, car si les fonctionnaires pour la plupart sont nommés au mérite à l'issue des sessions régulières des grands examens, le népotisme rampant et l'incapacité à réformer l'organisme en interne en particulier quand aux méthodes, outils et procédés rendent l'institution concrètement déficiente alors que les besoins grandissants dans le domaine se font chaque jour un peu plus sentir. De toute évidence, et en dépit de l'opposition certaine qu'accompliront la plupart des fonctionnaires, le cas de l'état du Grand Secrétariat devra être adressé, les seules questions demeurant quand et comment.


Quoi qu'il en soit, et des on-dits qui vont et viennent, plusieurs points clés potentiels du plan quinquennal en préparation sont déjà connus et sont les suivants :


  • La Restauration et l'extension de l'Arsenal de Leïyuan
Situé au nord ouest de Beiyfon, en plein coeur de la Baie de Sin Daï, Leïyuan, capitale du Duché de Lei Shang a autrefois été le plus grand port de l'Empire et notamment le point de chute des flottes aux tributs qui parcouraient les océans du Nazum d'antan, c'est aussi là bas que siégeait la première flotte impériale à son apogée celle ci n'étant désormais plus que l'ombre de ce qu'elle fut pour ne pas dire une cynique parodie tant les standards n'ont à ce jour pas évolués. Quoi qu'il en soit, afin d'entretenir et d'armer les bâtiments et les marins composant la flotte, la cité disposait et dispose encore à ce jour d'un Arsenal aux abords des docks militaires, qui sans être à la pointe de la technologie est le seul complexe de tout Lei Shang a avoir entamé une part de modernisation. Avec le désintérêt pour les mers des dernières décennies toutefois, la rade et les chantiers navals ont été progressivement délaissés au profit des chaînes d'assemblages d'équipement terrestre, incluant autant le matériel d'infanterie que quelques modèles de véhicules blindés de générations récentes. La ville et son arsenal demeurent ainsi de facto l'un des sites clés de l'Empire dans le cadre de l'entretient et du développement de ses capacités militaires, et afin d'éviter les troubles du début de millénaire, il apparaît autant essentiel que logique pour le Trône Impérial de choyer ce district des plus précieux.

  • Restructuration des districts agraires de la Vallée de la Yongzue et modernisation des systèmes de digues.
La Yongzue est très certainement l'un des plus grands et célèbres fleuves du monde ou à défaut du Nazum, et pour cause, traversant en long et en large centre du continent et surtout l'Empire des Ushong, ce depuis les plateaux montagneux du nord jusqu'au delta de Beiyfon, le fleuve est autant une bénédiction qu'il peut être une plaie. Tristement connue pour ses crues mortelles régulières, elle est aussi un élément essentiel de la prospérité impériale dans la mesure où de par sa longueur et sa position traversant les grandes plaines agraires largement exploités notamment dans le cadre de la culture du riez, elle opère ainsi comme un élément essentiel de fertilité dans le cadre de la production de ce que l'on peut considérer comme le grenier à blé de l'Empire et d'une partie du continent. Ses caprices toutefois outrepassant les digues mal entretenues et bien loin de leurs contreparties étrangères bien plus sophistiqués, ont convaincu le Trône qu'il était plus que jamais essentiel de moderniser ce qui pouvait l'être afin d'éviter une nouvelle catastrophe humaine autant que pour préserver les capacités de production agraires. De surcroît et plus généralement, l'introduction de nouvelles méthodes ou à défaut d'outils modernes afin d'augmenter les quantitées de denrées produites, ainsi que des recensements à réaliser afin de suivre précisément les changements sont des priorités inclues dans le programme concernant la région.

  • Réforme des finances, de la monnaie et du système d'imposition
Le Yon Ushong, ou plus exactement ses divers étalons d'or, d'argent et de cuivre ont pendant des siècles été l'incarnation manifeste de la stabilité relative et de la richesse de l'Empire à travers tout le Nazum. Toutefois les temps ont changés et avec l'état de l'économie mondiale actuelle ainsi que la valeur en chute libre du Yon, il devient crucial pour le gouvernement impérial de se pencher sur son cas afin de lui donner un second souffle ou à défaut de modifier progressivement sa forme et son usage pour mieux l'adapter aux enjeux du siècle. Entre autre, la possibilité de créer une version papier et dans le même temps de réévaluer ses modalités de frappe arrive en tête de liste des considérations. Dans le même temps et dans la suite logique, les méthodes d'impositions actuelles et notamment le suivi des finances, la désignation des collecteurs et plus généralement la teneur et la liste des impôts doivent être revues afin de correspondre aux besoins financiers du Trône d'une part mais surtout aux ambitions de développement économique de l'autre et donc de facto devant assurer une forme d'enrichissement d'une part non négligeable des sujets de l'Empereur. Enfin, la question des système banquiers devra être abordée et l'établissement d'une Banque Impériale est une idée qui revient fréquemment dans les esprits, de même que la grande question qui interpelle le Trône autant que ses conseillers, que faire des quantités colossales d'Or et autres richesses que le Trône a engrangé et conservé depuis des siècles ?

  • Rétablissement du Ministériat de la prospérité (Anciennement Ministériat des Tributs)
Organisme ministériel impérial millénaire, le Ministériat des Tributs sous le commandement du Ministre de la Prospérité, conseiller et fonctionnaire impérial spécial nommé directement par le Trône Impérial et n'étant guère rattaché au Grand Secrétariat, avait à sa charge autrefois la gestion de la réception des tributs reçu des pays vassaux et s'étant déclaré comme tributaires, mais aussi la gestion des relations avec ces derniers ainsi que des prérogatives concernant les échanges et le négoce de manière générale. Si aujourd'hui les tributs ne sont presque plus d'actualité dans leur ensemble, il n'en va pas de même pour le commerce de manière générale et si les échanges intra-UMT sont satisfaisant en somme, ils n'apparaissent pas comme suffisant aux regards des excédents actuels et futurs prévues. De facto, le système actuel de diplomatie centralisée au sein de la Cité Interdite et toutes les contraintes que cela représente apparaît comme un frein aux discussions d'ordre commerciales et donc comme un frein gênant à la prospérité économique impériale. D'où l'intérêt de rétablir et de renommer par la même occasion le Ministère afin de faciliter le dialogue autant que permettre de nouveaux points de chute pour les biens impériaux en mal d'acheteur.


Au delà des points susmentionnés, quelques suppositions vont et viennent et concernent principalement le système d'éducation monopolisé jusqu'à présent par les Philosophes Yantéséen, l'établissement des moniales de l'OCC sous l'impulsion de l'amitié entre l'Empire et Prima et notamment via l'ouverture d'une minorité d'écoles volignognaise par essence administrés par lesdites moniales, a relancé largement le débat sur le système éducatif qui au même titre que la plupart des secteurs aurait bien besoin d'une couche de peinture. La question de se doter de plus d'infrastructures visant à accueillir aéronefs et hélicoptères semble-être un sujet clé dans le même temps depuis que l'état-major du Généralissime Wang a reçu divers rapports d'observation en provenance des officiers envoyés observer les méthodes de déploiement héliportées du Grand Kah via l'intervention récente de l'administration inquisitoriale de Mahrennie en Cherchérie alors en pleine guerre civile. Toutefois, il est encore trop tôt pour confirmer ou infirmer, et en fin de compte seul l'avenir nous dira ce qu'il en sera.
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30 Mars 2012 - Le renouveau de la Vallée de la Yongzue - Census et investissement dans le "grenier à blé" impérial, poursuite du plan de cinq ans.


Vallée de la Yongzue
La Yongzue est autant source de bénédiction que vecteur de désastre en fonction de ses humeurs, n'en déplaise aux paysages paradisiaques qu'elle traverse.



L'année dernière des révélations des prémices d'un Plan de cinq ans mis en place par le gouvernement impérial au sein de la Cité interdite ont été dévoilés à l'ensemble de l'Empire de par les on-dit et échos qui émergeaient des hautes sphères de Beiyfon. Il n'aura pas fallu longtemps avant que la chose ne se confirme et que les signes se métamorphosent en préparatifs puis en actions concrètes visant à poursuivre les grandes réformes de ce siècle initiés. En effet, le rétablissement du Ministériat des Tributs laissé à l'abandon depuis plusieurs décennies et rénové sous une nouvelle façade et un nouvel objectif, à savoir celle du Ministériat de la prospérité auquel a été confié un mandat visant à traiter les affaires et discussions à caractère commerciales impliquant d'autres nations ainsi que des conglomérats majeurs étrangers. Si jusqu'à présent les interactions avec ce dernier depuis l'étranger restent plus ou moins limités à des affaires mineurs, un important accord portant sur l'échange d'acier contre du pétrole brut en provenance du Négara Strana, une nation voisine a toutefois offert satisfaction aux ministres impériaux qui a ainsi pu justifier par ce seul contrat stratégique de l'utilité du ministériat restauré. Un succès mitigé en quelques sortes mais un succès tout de même qui a marqué le coup d'envoi de l'entreprise pharaonique à laquelle l'Empire doit désormais s'atteler.

Plus mois plus tard, le Trône n'a ménagé aucun effort afin de se pencher sur le cas crucial de la vallée de la Yongzue, que ce soit sous des auspices de mauvaises augures ou bien via des temps bénis par les cieux, celle ci demeure systématiquement et ce depuis des siècles un centre d'intérêt majeur au coeur de la vie de tous l'Empire des Ushong, source de prospérité, de suffisance mais surtout de subsistance. Car c'est en effet dans cette immense légèrement plaine vallonnée cerclée autant par les hautes montagnes que profitant d'un auguste ciel que court l'un si ce n'est le plus grand fleuve du monde, à savoir celui de la Yongzue qui donne aux lieux son nom et dont les eaux millénaires ont permis au genre humain de prospérer et de se développer sans cesse, offrant de satisfaire soif autant que faim. Abreuvées et ensoleillés, ces terres ont toujours été reconnu et enviées pour leur fertilité sans pareille mesure amplifiées plus encore par une taille immense qui s'étend à minima estime-t-on de Beiyfon à Nin Gao.

Terre rurale par excellence, les villages foisonnent le long du fleuve et oeuvrent depuis des temps immémoriaux afin de donner amour et efforts dans la culture de semences prospères nécessaire afin de nourrir les locaux mais plus encore, l'Empire tout entier en usant des diverses routes mais surtout des barges fluviales pouvant aller et venir le long des divers affluents se dispersant ci et là à travers les terres des Ushong afin de délivrer aux bourgades les plus lointaines des denrées clés. Ainsi, si l'agriculture locale donne une part respectable au blé, c'est toutefois le riz qui de très loin l'emporte en termes de quantités produites et d'espace occupées pour son exploitation, les reliefs locaux légèrement accentués, l'abondance d'eau dû à la Yongzue elle même et les espaces conséquents défrichés offrant un site d'exception pour sa culture. Le tout étant bien évidemment parachevé par le génie et l'innovation de l'ingénierie Ushong dont les savoirs parfois très anciens ont toujours su s'accommoder des défis imposés par mère nature afin d'offrir solution satisfaisante au genre humain pour outrepasser ces derniers.

De fait, la main de l'homme et de ces ingénieurs a joué pendant des siècles un rôle clé afin de limiter les dégâts potentiels dû à l'ire du monde lui même. Après tout l'humain malgré son esprit et son ingéniosité n'est que peu de choses face aux caprices de forces qui le dépassent et ses créations sont en constantes oppositions avec le déroulement naturel des choses. La Yongzue en tout état de cause, est ainsi autant une bénédiction qu'elle peut être une plaie, car si lorsque les eaux sont calmes elle abreuve et permet le transport des gens comme des ressources, elle se transforme en un être de destruction pure lorsque la tempête s'annonce. Au sein de l'Empire il se dit ainsi qu'il n'y a pas de plus grand désastre que lorsque le fleuve Yongzue sort de son lit et emporte tout sur son passage dans une fureur que nulle ne peut arrêter et pas même les cieux. Ce qui s'apparente systématiquement lorsque cela advient à des dizaines voir des centaines de milliers de morts, des millions de Yon en destructions de biens, d'infrastructures et de bâtisses, parfois des disparitions de villages entiers rayés purement et simplement de la carte. Mais surtout, le malheur se poursuit même après que les eaux refluent, car lorsque les crues adviennent ce sont aussi les récoltes, ceux qui les moissonnent et aussi ceux qui les distribuent qui sont touchés sans discrimination, perturbant inévitablement l'ensemble de l'Empire dû à un arrêt partiel voir complet des livraisons de denrées. Il n'est pas exagéré de dire que plus d'une crue a débouchée sur des famines encore plus désastreuses que la montée des eaux elle même, la faute autant à la catastrophe naturelle en elle même qu'aux problèmes structurels de gestions internes à la société prise au dépourvu.

Ainsi, la lutte contre les excès du fleuve se veut perpétuelle, d'où le fait que les ingénieurs soient un fer de lance clé dans celle ci via l'établissement de digues afin de protéger les rives et d'empêcher les débordements catastrophiques. Si dans le temps ces ouvrages se faisaient grâce à de subtils mélanges de sédiments naturels renforcés et polis grâce à des ajouts humains, la nécessité de sécuriser d'autres sites plus vulnérable le long de la vallée a donné lieu à la création de structures toujours perfectionnées faisant la renommée de l'Empire et de ses enfants favoris qu'étaient les ingénieurs. Toutefois même les meilleurs efforts d'antan n'ont jamais prévenu totalement du malheur et de surcroit, le temps n'a guère été clément, le lent déclin ainsi que la stagnation des savoirs dans le domaine ont progressivement menés à une réduction des effectifs des corps impériaux d'ingénierie autant qu'à une coupe drastique des fonds leur étant alloués qui servaient aussi à l'entretient des digues, ce qui se trouva être in fine la cause de plusieurs des crues parmi les plus meurtrières de l'histoire. La dernière en date en novembre 2009 n'était que énième à la suite d'une longue série.

Toutefois, avec le réveil progressif du Mandat Céleste hors de sa léthargie, ladite crue d'il y a trois ans apparaît comme un élément de déclic, la médiatisation progressive ainsi que l'évolution inévitable des moeurs et des esprits amenant à une très forte attention sur la question ayant mis le gouvernement impérial dans l'embarras. Plus généralement, les contrecoups économiques ainsi que les dommages inhérents à de tel situation frappant l'ordre public ne pouvaient plus rester sans réponse, car à contrario deviendrait une preuve flagrante d'incompétence et de délaissement d'un site pourtant vital à la prospérité impériale. D'où le fait notamment que le Trône à décidé de porter son attention en premier lieu sur la Vallée dans le cadre de son plan de développement.

Parlant de "Renouveau", les fonctionnaires mandatés se sont ainsi tout d'abord lancés dans un vaste census qui encore à ce jour est en cours, l'objectif étant de mettre à jour les registres et documents d'ensemble portant sur la démographie locale en premier lieu mais aussi les situations géographiques aux abords du fleuve afin de cibler d'une part les sites les plus exposées au courroux des eaux, ainsi que ceux les plus bénéfiques économiquement parlant. Une réévaluation de la valeur des terres en un sens qui a déjà permis de poser les bases d'une série d'investissement majeurs, car si l'on peut critiquer la Cité Interdite et ses ministres sur bien des choses, l'on ne peut adresser cette fois aucune remontrance tant ces derniers n'ont guère regardés à la dépense afin de s'assurer que le grenier à blé de l'Empire puisse selon leur terme bénéficier "d'un siècle d'or".

Quoi qu'il en soit et en tout état de cause, le corps réformé des ingénieurs, bénéficiant de l'expertise d'esprits ayant notamment bénéficié d'études à l'étranger et notamment de certains s'en revenant du Prodnov ainsi que quelques éminences étrangères se sont lancés dans la restauration et l'extension des digues, ciblant des sites désignés comme prioritaire par les premiers résultats du census tout d'abord. De nouvelles structures et méthodes impliquant usage de béton qui sera amené à progressivement remplacer les ouvrages de pierre et autre maçonnerie ayant jusqu'à présent eut toujours cours. Des scientifiques affiliés à la clique des Wang sont d'ailleurs à pied d'oeuvre afin de mener des recherches sur des substances visant à renforcer les ouvrages de bétons à venir, des on-dits persistant mentionneraient notamment des études poussées à venir impliquant des expérimentations grandeurs natures sur certains sites à moindre risque le long du fleuve.

Pour ce qui est du reste, et car il ne s'agit pas simplement que de se prémunir des excès des eaux, des efforts conséquent sont actuellement déployés afin d'opérer une restructuration d'ensemble à l'échelle locale et notamment au niveau des diverses préfectures composant la vallée, ses villages et petites villes. De facto, la restauration des territoires encore partiellement sinistrés par la dernière crue est au coeur des préoccupations. D'une part, les secteurs de la construction urbaine se sont mis à pied d'oeuvre afin de voir naître de nouveaux villages et autres sites d'habitations, bien souvent relocalisée légèrement hors de portée du potentiel destructeur de la Yongzue mais surtout de tel manière à ce qu'ils s'inscrivent dans une reliure d'ordre générale impliquant de vastes tracés d'infrastructures routières visant à faciliter les flux humains et de ressources sur le plan terrestre afin de les rendre moins dépendant de leurs équivalents fluviaux. L'objectif clairement affiché à terme étant que les centres urbains de la vallée puissent rallier les métropoles majeures de l'Empire avec le minimum de difficultés.

Les grands clans d'aristocrates ont par ailleurs réalisés de généreux dons pour cette entreprise afin que les "laissés pour comptes" et les "déplacés" de la dernière crue, incapables de s'en retourner aux champs ou tout simplement dans leurs demeures n'existant plus, puissent participer à cette grande entreprise de travaux publics, recevant ainsi salaire, logement temporaire et in fine oeuvrant à pouvoir restaurer leur vie d'antan, un simili de concorde nationale visant à alléger le poids de l'existence sur le peuple Ushong qui n'est devenu que trop lourd dû au déclin de l'empire.

En dernier point, l'introduction de nouveaux outils agricoles et notamment mécanisés ainsi que la démocratisation des transports autant à destination de la sphère publique que des domaines de travaux divers semble être une seconde priorité parallèle suivant la volonté de relier les différents centres urbains, mais aussi afin de matérialiser le souhait de voir les taux de productions et autres rentes agricoles augmenter progressivement afin de continuer à satisfaire les besoins de la population, mais aussi de permettre de réaliser des stocks stratégiques en cas de nouveau désastre, voir plus probablement d'exporter à terme à l'étranger afin d'engranger des dividendes. Quoi qu'il en soit, la finalité demeure et consiste à restaurer cette auguste aura de prospérité qui est historiquement liée à cette région. Et pour cela, l'Empire se donne les moyens de ses ambitions.
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2 Avril 2012 - Débats intenses au sein de la Clique des Wang quand à la désignation d'une doctrine militaire du nouveau millénaire.


Bannières Xin
Les Bannières impériales des Xin ont autrefois dominés les champs de bataille du Nazum, mais les temps ont changés et l'armée dans son ensemble se doit d'évoluer.


Tandis que le gouvernement central de Beiyfon s'affaire à porter son attention et à mobiliser massivement ses ressources sur la Vallée de la Yongzue, les autres composantes de l'Empire ne sont pas en reste et sont aussi à l'oeuvre de leur côtés afin d'entamer des changements ou au strict minimum des discussions quand à la nature de l'évolution qui inévitablement concernera à court ou moyen termes leurs secteurs d'expertises. C'est notamment le cas de l'armée impériale qui si elle fut au même titre que le reste de la nation, léthargique et dépassée il y a encore quelques décennies, fut la première à s'éveiller si l'on puis dire sous l'impulsion de la désormais célèbre Clique des Wangs que l'on désigne communément et à juste titre comme le fer de lance de la jeune garde et des partisans du renouveau Ushong, l'avant-garde réformiste à l'origine du dépoussiérage massif des engrenages impériaux.

L'on pourrait croire que l'armée de l'étendard écarlate, corps d'armée répondant à bien des égards à de nombreux codes que l'on attribut aux forces armées professionnelles et modernes de cette ère se suffirait à elle même en l'état, mais point du tout. En digne vecteur de la "remise à niveau" l'étendard écarlate et notamment les Wangs considèrent qu'ils se doivent de montrer l'exemple en toutes circonstances à une société encore en bonne partie fonctionnant sur des principes et procédés archaïques peinant à se mettre à la page. De surcroît, à l'heure où le monde devient de plus en plus instable et où les rivalités exacerbées entres nations se répercutent à la moindre occasion souvent sur des territoires divers à travers le globe en proie à l'agitation et aux troubles, il apparaît comme nécessaire de disposer constamment des outils et des moyens permettant d'éloigner de tels risques autant que de maintenir l'ordre et d'assurer la protection de la nation comme de ses habitants.

Aussi à cet égard et selon ses propres standards, les Wangs s'estiment déjà "dépassés" à nouveau en quelques sortes et cherchent à se réinventer, des mots forts qui peuvent laisser songeur et dubitatif mais qui prennent tous leur sens dans les cercles restreints des hautes instances de la clique. En effet, la portée des termes n'est pas aussi impactantes que l'on pourrait croire et tiens en plusieurs points clés qui sont finalement assez classiques en majorité. L'on peut citer entre autre une volonté d'opérer un renouvellement du matériel militaire d'infanterie existant qui s'il a bien servit et sert encore à ce jour, se fait inévitablement vieux avec tous les défauts et dangers que cela peut entraîner sous certaines circonstances potentielles. Cependant, au delà du renouvellement certains pontes n'hésitent pas à parler tout simplement d'acquisition pure et simple, car si l'Empire dispose de quelques stocks stratégiques afin d'opérer la défense de son territoire, dans les faits le manque de matériel se fait criant et l'urgence d'acquérir de nouveaux éléments afin de développer le potentiel opérationnel se fait chaque jour plus pressante. Pourtant, à l'heure actuelle d'éventuels projets d'acquisitions à l'échelle nationale via la production locale semblent peu envisageable ou tout du moins difficilement réalisable dû à l'état de décrépitude avancée du complexe militaro-industriel Ushong. Les priorités du Trône sur la Vallée de la Yongzue et la production vivrière tendent par ailleurs à accentuer cet état de fait à moins que des acteurs privés en provenance des factions n'entrent à leur tour dans le jeu des investissement afin d'alléger la charge de la tâche et opérer des débuts de travaux de leur côté. De plus en plus de tractations semblent avoir lieu à ce sujet entre les principaux soutient des Wang mais aussi de grands fonctionnaires ainsi que des officiers des forces de polices impériales quand à une action commune visant à gagner du temps en posant les bases de la restauration de l'Arsenal de Lei Shang déjà dans le viseur du trône et de ses ambitions.

Enfin, et point non moins inquiétant si ce n'est plus que les autres, les effectifs de l'étendard écarlates s'ils forment le coeur de l'appareil militaire demeurent en somme minoritaires là où les levées, conscrits et les quelques élites des vieilles bannières composent la masse des forces Ushong à l'heure actuelle. Au delà d'un manque d'entraînement flagrant pour ne pas dire d'une méconnaissance de la plupart des techniques et réalités de la guerre moderne, c'est avant tout l'équipement desdites troupes qui choque à juste titre et inquiète, les armes à la pointe de la technologie manquants et les instructeurs réfractaires aux nouvelles méthodes foisonnant, les bannières se distinguent ainsi et avant tout par l'usage d'un matériel dépassé pour ne pas dire archaïque, et si l'emploi commun et massif des chevaux trouve encore grâce aux yeux des Wangs, les armes à feu, à poudre noire pour certaine, sans parler dans plusieurs cas avérées encore de flèches et d'arcs ou de lances antiques voir la tradition encore en vigueur d'user d'éléphants spécialement dressée aux usages guerriers, tout cela fait grincer des dents et au delà de poser des problèmes structurels évidents, impacte fortement les capacités effectifs de l'Empire autant que son prestige n'en déplaise aux amateurs des reconstitutions historiques.

Ainsi, il apparaît comme essentiel de trouver des solutions à ces trois problèmes majeurs qui gangrènent l'armée impériale tels des afflictions depuis des décennies. Un travail de longue haleine qui pose en évidence la nécessité d'aller s'inspirer à l'étranger, ce qui a été fait par ailleurs. Cela fais plusieurs mois désormais, voir une poignée d'année que le Généralissime Wang Shao, à la tête de l'ensemble des forces armées de l'Empire, entretient lui ainsi que ses proches, des liens forts mais toutefois nébuleux avec le Grand Kah, une curiosité géopolitique en un sens tant les communes-unies et le Mandat Céleste que sert le commandeur suprême semblent opposés sur de nombreux points. Mais une curiosité qui semble porter ses fruits, car c'est via ces liens même que les Wang et notamment leurs officiers et certains de leurs soldats ont pu s'exporter à nouveau hors des frontières réduites à peau de chagrin de l'Empire des Ushong, au Mokhai tout d'abord en intervenant conjointement avec de nombreuses nations dans le cadre d'une opération de maintiens de la paix sous l'égide du Kah, qui fut riche en enseignements organisationnels et quelque part dans le cadre de l'étude de combats modernes suite à l'anéantissement des forces Loduariennes indésirables. Peut être mentionnée aussi par la suite l'étude des méthodes et stratégies de la vitrine militaire principale des communes-unies à l'internationale et notamment en Eurysie qu'est l'administration Inquisitoriale à la tête de la Mahrennie, dont notamment l'usage massif de forces héliportés a suscité un vif intérêt parmi les officiers en classes d'observations qui n'ont eut de cesse d'encenser ces stratégies, théorisant plusieurs plans visant à adopter des usages similaires au sein même des forces armées impériales.

Quoi qu'il en soit, si factuellement les marges de manoeuvre visant à remédier dans l'immédiat aux principaux maux de l'armée en l'état semblent bien maigres et devront s'inscrire sur une très longue durée, les officiers et généraux semblent tous s'accorder qu'il faut tout de même bien débuter quelque part, et à ce titre tous les avis concordent affin de décréter qu'il convient de se mettre d'accord sur un socle commun qui guidera les efforts futurs dans une direction commune visant à obtenir des résultats concrets et pertinent plutôt que de se disperser dans de multiples voies parallèles et dilapider des ressources et des efforts dans des projets pouvant se révéler hasardeux la plupart du temps et non adéquat quand aux nécessité actuelles et futurs de l'Empire des Ushong. Ainsi en tout état de cause, afin de definir les modalités d'acquisition de matériel, afin de réformer les programmes d'exercices et d'entraînement, afin de spécialiser des élites et ainsi de suite, il convient avant tout de se fixer sur une doctrine militaire à adopter qui va façonner la vision de la guerre et des affaires martiales et par conséquent façonner l'armée comme ses méthodes autour d'une série d'idées concises et centralisés autour desquelles l'institution pourra se rassembler et concentrer ses efforts avec une marge d'évolution ou de réévaluation sur la durée en cas de nécessité ou si les opportunités se présentent bien évidemment.

Toutefois, là est la divergence, sur quoi la doctrine doit s'appuyer ? De quoi la nation a-t-elle besoin ? De façon réaliste et en prenant en comptes les investissements, ressources, sources d'acquisitions et potentiel à court, moyen et long termes, qu'elles options sont viables ? Autant de questions fondamentale qui limitent les choix à une poignée qui a tout de même la propension à diviser les esprits et les visions quand à ce qu'il faut adopter. En tout état de cause, trois grandes voies ressortent du lot et sont considérés comme des plans d'avenir réalisable pour l'armée mais qui devront mobiliser des efforts d'ensembles, limitant ainsi de facto toute bifurcation ou bâtardisation partielle de certains pans dû aux limites actuelles de l'Empire.


  • Une armée de masse concentrée autours de corps d'élites, doctrine dites de "la Géode".


Comme son nom l'indique le concept est extrêmement simpliste et prends en compte la faiblesse du complexe militaro-industriel Ushong en premier lieu ainsi que la fragile économie renaissante du pays, de facto il convient de faire un usage habile des ressources déjà à disposition et d'adapter en conséquence le statut déjà existant des armées. Dans les grandes lignes, persister dans la lignée actuelle en étendant les forces générales tout en mettant l'accent sur l'acquisition et la production massive d'armes peu couteuses mais correctes plutôt que d'équipements excessivement couteux et difficilement remplaçable. L'idée générale étant de mettre l'accent sur une capacité d'adaptation et de renouvellement des stocks aisée permettant d'opérer des opérations défensives et offensives offrant des capacités de profondeurs stratégiques via la masse aisément "dispensable" ou tout du moins remplaçable qui agirait comme une structure externe dure mais brisable (D'où l'allégorie de la géode) tandis qu'un coeur composée d'escadron spécialisés d'élites disposant de matériels supérieurs clés agirait en tant que fer de lance visant à frapper fort les points là où ça fait mal via notamment des tactiques impliquant avec préférence des défaites en détails. En général, la priorité serait mise ainsi sur l'acquisition de matériel d'infanterie et de soutient incluant autant des sets classiques composés de fusils, mitrailleuses, matériels anti-véhicules ainsi que des compagnies d'artillerie, que des groupements mobiles de transport de troupes motorisés. L'armement anti-aérien, de mécanisation et autres engins des cieux étant destiné aux corps d'élites dans cette optique ci.


  • Puissance de feu supérieure et positions fortifiés, doctrine dites de la "Forteresse Millénaire"

L'évolution des techniques et des technologies a donnée naissance à de nouveaux engins visant à semer la destruction autant qu'à des procédés novateurs pour se prémunir de leurs effets néfastes. Considérant les conflits récents et les coups d'éclats de certaines nations tantôt pour la démonstration de force, parfois pour le spectacle (Carnavale et son "lever de soleil artificiel" entre autres), il n'est pas suffisant de donner des moyens à l'infanterie qui si elle demeure la reine des batailles apparaît comme bien impuissante face à une destruction portée à son niveau depuis l'autre bout d'une nation ou même de par delà les nuages. Ainsi, dans l'optique de répliquer et de se protéger, certains théoricien Ushong considère comme sage de se fier aux procédés tactiques d'anciennes dynasties impériales ayant précédés les Xin et dont les forteresses inexpugnables se tiennent encore fièrement à ce jour comme vétéran et témoins des affres des guerres passés. Ainsi, une rénovation massive des installations militaires dans l'empire sur des sites clés pouvant faire usage des terrains et barrer toute entrée sur le territoire impérial même à des forces étrangères est préconisée, les aciéries et autres domaines de production de matières utilisés dans la construction comme le béton étant en plein essor offrent ainsi une capacité indéniable à l'empire afin de mettre l'accent aisément et à moindre coût sur un nouveau réseau d'infrastructure militaire qui servira de base afin de former un parapluie protecteur. Parapluie que l'on pourra doter par la suite de tous l'arsenal nécessaire à sa défense mais surtout des épées de damoclès pouvant autant intimider préventivement qu'agir si nécessaire, ce qui passera inévitablement en l'état au vue des capacités industrielles limités par des achats et la mise en place d'un budget dédiés. L'usage de l'artillerie est ainsi mis en avant de manière indécente avec une volonté d'association à du matériel radar performant et des moyens de contre-mesures anti-aériens. S'ajoute à cela du matériel à visée défensive tel que les mitrailleuses statiques et les mines. Dans un autre domaine, l'aviation obtient là aussi un rôle prépondérant et notamment dans un cadre de représailles à longue portée. Enfin, les engins clés de la doctrine s'imposent comme étant les missiles, ces engins qui ont tant fait parler d'eux à travers le monde et qui bien employés peuvent permettre d'opérer des frappes chirurgicales tactiques tout en faisant office d'importants moyens de dissuasion.

  • Choc et terreur orchestrée autour d'une cavalerie mécanisée terrestre comme aérienne, doctrine dites du Fer de Lance


Auparavant centrée uniquement autour de l'aspect terrestre la chose, le retour des officiers envoyés en observation en Mahrennie à permis d'apporter un vent de fraîcheur à des idées déjà novatrices pour un pays sentant autant le renfermé. Ironiquement, il s'agit là d'un compromis parfait entre la tradition et la modernité car visant d'une part à mettre à profit les paysages impériaux dans leur ensemble afin de maximiser le potentiel opérationnel de l'armée autant qu'à faire perdurer un long héritage de cavalerie et de mobilité porté par les bannières à travers les siècles. De fait, si la cavalerie obtient encore là un rôle clé et notamment dans un cadre assez massif associé aux soldats du rang que l'on doit entre autre d'une part à la largeur des territoires à couvrir et dont les reliefs parfois irréguliers par endroits, notamment dans les montagnes ou les plaines traversée par la Yongzue, restreignent fortement les capacités à se mouvoir à pied mais aussi dans des véhicules à la pointe de la technologie qui doivent faire avec les affronts de mère nature. Aussi, plutôt que de risquer des investissement couteux immédiats peu utiles en l'état, la poursuite et la démocratisation du cheval au sein de l'armée impériale apparaît comme une solution peu couteuse et efficace dans les objectifs fixés. Toutefois, ce n'est là qu'une étape temporaire, l'objectif sur le long termes étant bien évidemment d'opérer une mécanisation progressive des forces armées et notamment via l'acquisition de véhicules de transports ainsi que chars légers et moyens spécialement adaptés aux rigueurs des territoires impériaux et pouvant servir de passe-partout si l'on puis dire. Les modèles de véhicules blindés du Kah font d'ailleurs grands bruits dans les cercles militaires, légers, polyvalents et adaptés à se mouvoir en territoire urbain autant que dans les jungles, ils apparaissent comme des concepts particulièrement attrayant à acquérir ou tout du moins sur lesquels s'inspirer afin de créer le Char Ushong de demain. Autre phénomène inspiré tout droit des tactiques des communes-unies, l'usage de l'hélicoptère, engin maître des cieux de basse altitude pouvant dominer le champ de bataille par un armement polyvalent et se mouvoir avec aisance et rapidité d'un site à l'autre, offrant un support clé et important à des forces terrestres tout en pouvant suivre un groupe mécanisé mobile sans problème. Des modèles sans armement peuvent aussi être employés pour des déploiements et redéploiements tactiques pouvant faire la différence autant que des assauts coordonnées visant à s'emparer de sites clés, démonstration ayant été faites par l'Inquisition Mahrenienne et faisant cas d'école à ce titre. Et si les coûts exorbitants d'un tel matériel sur la durée tendent à faire grincer des dents, l'idée n'est pas pour autant saugrenue ni irréalisable notamment dans le cadre d'un approvisionnement logistique spécialisé rigoureux en carburants qui est nécessaire à de tels appareils. Les accords commerciaux réalisés avec le Negara Strana et impliquant un troc de pétrole brut contre de l'acier permettent d'envisager sérieusement la formation crédible de stocks stratégiques de carburants.


Si les débats et comparaisons des pour et des contre sont encore à leurs balbutiements, ils n'en demeurent pas moins inspirés et soutenus et promettent des discussions intenses sur un sujet d'importance car déterminant sur l'avenir des performances militaires impériales pour les années à venir, voir les prochaines décennies. Une affaire à suivre donc sur laquelle de nombreux regards sont déjà assurément portés.
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14 Mars 2015 - La croisée des chemins



Il était vraiment fascinant de constater à quel point les temps changeaient. Une constatation factuelle à laquelle était arrivée bien assez vite le fils du ciel en dépit de son jeune âge mais aussi de son inexpérience encore bien trop flagrante quand à a réalité du monde extérieur bien loin des murailles de la Cité Interdite. Peu nombreuses il y encore quelques années étaient les occasions où l'Empereur des Ushong avait pu émerger de cette dernière qui officiait plus comme une cage dorée que comme un authentique Palais, et pourtant, ces rares opportunités avaient été gravés à chaque fois dans sa mémoire, rendant de ce fait le contraste entre l'actuel et le passé fort flagrant. D'autant plus de par les contes, histoires et autres anecdotes contés par les tuteurs étrangers et autres augustes visiteurs de la Cour qui ces dernières années n'avait cessé de se diversifier en horizon, d'abord sous l'impulsion de la Clique des Wang qui avait été la première à initier la mode au grand dam des autres factions qui avaient méprisé allègrement celle ci pour cela. Ce avant finalement de se raviser chacune, que ce soit les Aristocrates comme le Grand Secrétariat lorsqu'ils avaient compris les uns comme les autres que les rapports de force évoluaient à une vitesse si fulgurante qu'ils seraient laissés sur le bas-côté s'ils ne faisaient rien, forçant finalement ces derniers à ravaler leur fierté et à se joindre à cette marche forcée vers le changement afin, à défaut de pouvoir l'empêcher, de pouvoir le contrôler afin de le modeler selon leur termes.

Quelque part, c'était là aussi le témoignage édifiant que certaines choses ne changeaient jamais. Les luttes de pouvoir non contente de subsister s'étaient intensifiés et évoluaient avec leur temps, chaque camp rivalisant désormais d'ingéniosité sur comment réformer le pays en tirant la couverture vers soi. Une série d'innombrables casses-têtes où tout les joueurs s'affrontaient sans cesses et s'abaissaient volontiers à toutes les bassesses, même les plus déloyales autant que les plus sanglantes afin de triompher. Une atmosphère d'autant plus malsaine que la mère de Xuan, la Douairière Régente encourageait cette compétition et louvoyait d'un côté puis d'un autre au gré des vents, vomissant une mer d'huile sur un brasier toujours plus incandescent afin d'appliquer au pied de la lettre ce concept purement Montevellien de Diviser pour mieux régner.

Circonspect était le fils du ciel face à cela, indigné en son fort intérieur, il n'en laissait toutefois rien paraître et se contenter d'acquiescer pour la forme. Mère sait ce qui est le mieux disait-il. Mon oncle ne veut que mon bien ajoutais-il. Le bon Général Wang agit pour la prospérité de l'Empire précisait-il. Le Chambellan assure le bon fonctionnement de l'administration impériale.

Autant d'affirmation qui n'étaient que mensonges et pures désillusions, naïves pensées d'un enfant en apparence qui n'étaient finalement que ce que ces adultes si rusés voulaient entendre et avaient entendu. Pour autant, cela faisait bien longtemps que l'innocence avait quitté sa Majesté Impériale qui jeune adolescent avait déjà une intuition fort développée autant qu'un sens de l'écoute remarquable. Si ce dernier s'exprimait peu devant le plus grand nombre, ce n'était pour autant uniquement une statue d'effigie. Le temps viendrait où la marionnette couperait ses fils et à cette fin elle prenait son temps pour disposer ses pions sur l'échiquier. La Régence et les Grands de l'Empire étant bien trop occupés par le grand terrassement du territoire et les divers coups bas qu'ils se faisaient mutuellement, personne ne daignait s'intéresser à ce que l'Enfant-Dieu pouvait bien faire en dehors des audiences officielles. Aussi ce dernier avait progressivement formé son propre cercle. Une partie étant des jeunes gens de son âge, l'avenir et l'élite de la nation, l'autre d'éminences grises aux avis éclairés se tenant bien à l'écart des projecteurs des factions, et enfin, des étrangers ayant vu le monde, pour la plupart des tuteurs, qui intéressaient au plus au point l'Empereur de par les visions externes qu'ils apportaient, de ce qu'ils savaient des autres nations. Le monde était aussi vaste que dangereux, et les menaces n'étaient pas uniquement dans la demeure.

Pour autant, les frasques des Grands donnaient indéniablement des résultats, malgré la nocivité évidente de leurs relations et de ce que cela engendrerait dans le futur. On ne pouvait nier cela, Beiyfon en était un exemple des plus flagrants. Il suffisait de se promener dans les rues pour le réaliser, ce que l'Empereur faisait de plus en plus incognito flanqué de sa garde impériale elle aussi déguisée pour l'occasion, sans compter la cohorte d'agents de l'Ordre de la Tortue suivant ce groupe là comme son ombre d'une part à l'autre de la cité. Cité bien plus navigable qu'auparavant, ce grâce aux vastes travaux d'urbanismes entrepris au fur et à mesure et qui n'étaient encore point achevés dans leur ensembles. Démolition de bâtisses insalubres, tracés de nouvelles voies, goudronnage des routes majeures, constructions de pans entiers d'immeubles selon les nouvelles normes et styles architecturaux dits "Néo-Ushong" et restaurations simplement lorsque cela était nécessaire ou sur certains édifice historiques. Les Nobles avaient payés rubis sur l'ongle notamment pour opérer une vaste mise à jour des hauts quartiers surélevées dans lesquels ils résidaient. Depuis ces derniers l'on pouvait accessoirement apercevoir le nouvel aéroport impérial de Tianlong dont l'établissement avait reçu ces derniers mois toute l'attention des financiers derrière les Wang. Ceux ci d'ailleurs sous l'impulsion du Généralissime et d'officiers revenus temporairement de Mahrennie et du Grand Kah afin de rendre compte de leurs expérience s'affairaient à restructurer les infrastructures militaires et notamment défensives de la capitale, les vieux remparts n'étant guère plus d'utilité en cette époque.

Enfin, le long des grands canaux dont les digues bétonnés flambant neuves offraient un sentiment de sécurité renouvelée alors même que la dernière grande Crue de la Yongzue particulièrement meurtrière était encore dans les mémoires, les complexes capitolins des Ministériats sous l'égide du Grand Secrétariat s'élevaient fièrement et voyaient chaque jour des milliers d'âmes aller et venir afin de faire tourner l'impitoyable machine bureaucratique, spécialité des Ushong s'il en est.

Un vent de fraîcheur soufflait sur la capitale, et celle ci si vivante n'en était qu'aux balbutiement de sa remise à jour avec son temps. Il y avait encore tant à faire, tant de possibilités, l'avenir tendait les bras à l'empire et en dépit du prix à payer plus tard, cela ne pu qu'arracher un sourire sincère au fils du Ciel dont le règne se présentait sous des auspices qui à défaut d'être avec certitudes bonnes, étaient à minima des plus intéressantes. Pour le meilleur comme pour le Pire, les chroniques de Tao Xin, dit "Xuan" détenteur du Mandat des cieux, entreraient dans l'Histoire et seraient contés pour les siècles à venir. Se posait toutefois la question de sous quelle forme ? Le vecteur d'une ère de renouveau ? Le bâtisseur d'un nouvel empire ? L'éternelle marionnette de ses proches ? Le dernier des empereurs ? Ce dernier était à un carrefour celui de la destinée, et il lui appartenait de choisir judicieusement quelle voie emprunter.
19155
Une page se tourne.




Terrible situation. Acculé et cerné de toutes parts, retranché dans une dernière redoute cerclée d'un carré final, les derniers moments du Roi Noir étaient actés, le coup suivant sonna le glas alors que les dernières défenses d'un simili de ligne de pions se disloqua de toutes part et pas même le fou d'une large poussée emportant la tour à l'assaut ne put renverser la situation, ce n'était qu'un gain de temps vain et momentané car in fine, le cavalier noir emporta la victoire finale.

Une fausse grimace d'irritation sur le faciès, le Maréchal Wang ne chercha pas à contester le résultat. Ce dernier était clair et sans équivoque et il fallait l'accepter, en soit c'était dans les défaites que l'on tirait les meilleures leçons, qui plus est l'état d'esprit n'était pas au regret ni même à la honte, bien au contraire c'était un sentiment de fierté teinté de satisfaction qui régnait dans l'âme du commandant suprême de l'armée de l'étendard écarlate. Sa défaite n'était ni plus de moins qu'une victoire car cela prouvait qu'il avait réussie sa tâche, qu'il avait transmis ce qui devait l'être, quand bien même cela fut seulement pour dans le jeu d'échec. Cela nourrissait l'esprit et l'habituait à l'art du commandement, à faire preuve de stratégie et à voir plus grand, l'ensemble du jeu et non pas uniquement ce qui se trouvait sous son nez. Des qualités et talents essentiels pour tout être à des postes à responsabilité, et ce d'autant plus en considération que l'on manquait de temps pour achever les choses, après tout l'heure fatidique arrivait à grand pas, la tyrannie du sablier se pressait de plus en plus aux portes, tambourinant avec force et rappelant à tous et toutes que l'aube d'une nouvelle ère se profilait à l'horizon. Après tout après de si longues années même si l'on avait oublié la chose, toute régence avait une fin, et celle du Céleste Empire était au bout du chemin, en vue. L'Empereur des Ushongs allait bientôt avoir seize ans et même s'il allait assurément régner avec les sages conseils de ses loyaux prélats et avec la bienveillance des membres de sa famille qui de sa mère à son oncle seraient toujours à ses côtés, en fin de compte les décisions seraient de sa voix, les actes de sa main et fussent-ils emmenés par des fils invisibles contrôlées par d'habiles marionnettistes, la responsabilité n'en demeurait pas moindre.

Le Bon Maréchal avait fait tout ce qu'il avait pu de son côté à son échelle, pour protéger l'Empire, pour protéger l'Empereur. Les éléments radicaux de sa faction avaient été ramenés dans le rang, avaient vu leurs craintes et leurs doutes s'évaporer comme neige au soleil face à la suprématie de la raison et du pragmatisme, avaient cessés de se laisser emporter par la passion et les émotions, préférant miser sur l'avenir en agissant de la meilleure manière qui soit. Car après tout qu'est-ce qu'un enfant si ce n'est un moule modelable pour qui se trouve capable d'affiner la forme et la taille de l'argile ? Et la Clique des Wangs avait de bons arguments autant que des moyens conséquents n'en déplaise à l'influence néfaste de certains parasites qui tentaient par tout les moyens de faire perdurer leur venin. Les résultats étaient là, sous les yeux même du Tigre Jovial.

L'enfant chétif et réservé, écrasé par les statures et la verve de son propre sang et se cachant derrière les soieries de sa sorcière de mère était devenu un droit jeune homme à l'esprit aussi affuté qu'une arme ne puisse l'être par un forgeron, capable d'écoute et d'empathie sans pour autant céder de frêle manière à la moindre bourrasque émotionnelle, un coeur battant ayant vu la réalité de la vie du peuple et même le monde contrairement à ses prédécesseurs cloitrés derrière les hauts murs d'une cité interdite poussiéreuse. Détenteur de savoirs moderne, d'un âge dans lequel il fallait accepter de vivre désormais, ce afin de faire la jonction avec les gloires passées et les espoirs de l'âge. L'héritier de millénaires d'histoire, le survivant d'une centaine de dynastie, l'architecte potentiel du renouveau de la nation. Un pari pour l'avenir, un pari pour la prospérité, un pari pour le peuple Ushong. Un héritage, son héritage, l'oeuvre la plus aboutie du bon Maréchal.

Ce dernier vit sa fausse grimace se métamorphoser dans un large sourire sous cette pensée. Il avait bien agit, en dépit des obstacles, des perturbateurs et des probabilités, de tout ces éléments qui jouaient contre lui et sa vision.


Maréchal Wang - << Félicitation à votre Majesté Impériale, elle a finalement triomphé. >>

Tao "Xuan" Xin - << Grâce à vos enseignements Maître Wang. Après plusieurs dizaines de défaites de surcroît. >>

Maréchal Wang - << Toute défaite n'est pas une finalité, notamment sil n'y a guère d'enjeux... Surtout si il n'y a guère d'enjeux. Ni même de risques si ce n'est la honte et l'amertume. Mes précepteurs avaient l'usage de dire que l'art de perdre était celui de progresser pour quiconque était capable de cibler les causes de sa déroute. Preuve en est que mes vieux pièges des précédentes parties n'ont guère fonctionné et que vous avez même riposté en innovant, en prenant le contrôle du rythme de la partie pour l'imposer selon vos termes. C'est là l'essence même du vieux proverbe, ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. >>

Tao "Xuan" Xin - << Mais la période de grâce touche à sa fin. D'ici peu l'erreur ne sera plus permise. >>

Maréchal Wang - << En effet. Ou plus précisément, toute erreur ne sera pas finale mais amenuisera peu à peu votre marche de manoeuvre jusqu'à ce qu'elle soit réduit à peau de chagrin, jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus reculer. D'où l'intérêt de profiter de chaque seconde jusqu'à l'heure fatidique car aucune ne saurait ne pas compter dans cette course contre la montre. >>

Tao "Xuan" Xin - << "Qu'importe que le Ciel hurle ou murmure, un simple éternuement suffit à influer sur le destiner de millions d'âmes." >>

Maréchal Wang - << L'image est cocasse mais vraie. C'est là le fardeau du règne. Une chose qui ne changera jamais en dépit des siècles. Une raison de plus pour peser chaque décision avec minutie et s'assurer en son âme et conscience que son choix définitif est le sien. >>

L'enfant-empereur acquiesça silencieusement. Cela faisait des mois, plusieurs années même que l'on avait martelé l'idée jusqu'à ce qu'elle lui adhère à la peau comme si elle faisait partie de sa propre chaire. Le poids était lourd, très lourd et même si les langues fourchues ne cessaient de siffler que l'on pouvait partager ce dernier afin de le rendre plus... Supportable. In fine ce n'était qu'un mirage, une illusion élaborée visant à se voiler la face. L'Empire n'avait que trop souffert de cela au cours des derniers siècles et ne supporterait pas qu'une nouvelle génération d'empereur réitère les mêmes erreurs que son père ou son grand-père avant lui. L'état était trop fragile, et en dépit du renforcement de ses fondations et des travaux de renouvellement de plusieurs poutres sensibles, la demeure chancelait, la tâche était loin d'être terminée d'où l'importance d'avoir un Capitaine parfaitement maître à bord du navire. Certes, il n'était jamais assuré que le Fils du Ciel écoute docilement tout ce que la Clique allait lui suggérer à l'avenir, mais c'était précisément le but même de l'enseignement qui lui avait été inculqué à travers notamment des précepteurs étrangers spécialement admis pour l'occasion avec l'assentiment de sa mère la régente et ce sans opposition des autres factions. D'un commun accord tout le monde avait ainsi parié que quitte à ce que le Monarque ne puisse éventuellement être contrôlé, personne et surtout pas ses rivaux directs ou non n'en bénéficie. En d'autres termes, tout le monde perdait et gagnait à la fois. Seul l'avenir et les cieux savaient quelle voie le Céleste détenteur du mandataire, au strict minimum, les choix désastreux qui auraient été d'office pris n'étaient plus une certitude.

Quoi qu'il en soit, cela n'était pas sans laisser une certaine appréhension tout de même, d'autant plus en prenant en compte les affaires courantes. Les vents du destin soufflaient sur le Nazum et le sanctuaire d'harmonie qu'était d'ordinaire le continent d'extrême orient se voyait faire face à des défis naissants qui mettait à mal l'ordre et la stabilité. Le plus inquiétant étant que l'épicentre de la tempête s'élevait aux frontières mêmes de l'empire ou plus précisément dans ses territoires de Jure ayant fait il y a quelques décennies sécessions. Le Chaos avait toujours été l'apanage de la Ramchourie, mais plus que jamais désormais l'hamonie était brisée en mille morceaux, les flammes du conflit et de la malice s'étant muée dans un brasier infernal qui engloutissait la contrée et menaçait de se déverser encore et toujours plus loin et ce notamment grâce à l'ingérence de multiples acteurs qui ne se dissimulaient même plus dans les ombres, agissant à visage découvert sous les cieux azuréens en toute impunité et avec la bénédiction des Lions du continent voir même souvent avec leur complicité. L'inaction serait une faute face à cette situation, pour autant l'Empire avait-il les moyens en l'état d'agir sans courir au désastre ? Là était toute la question en vérité. Question que des étrangers s'étaient eux aussi posés, le débarquement des Velsniens, de leurs idées et de leurs richesses surtout avaient décidés certaines autorités à leur laisser le champ libre, à apporter leur "Aide" en sachant en âme et conscience qu'elle ne serait pas gratuite. Ce qui ne semblait pas poser de soucis aux Nobles et aux bannières, les arriérés étaient toujours intéressés par des tours de passe passe qu'ils n'avaient jamais vu car le monde leur était étranger. Au moins avait-on la consolation du côté de la Clique des Wang de se dire qu'ils étaient sérieux dans leurs démarches et leurs conseils au strict minima, les avis et suggestions de ces conseillers, de ces vétérans de la lointaine Eurysie coïncidaient précisément avec ce dont les officiers et soldats envoyés faire leurs classes aux côtés des alliés Mahrenniens rapportaient régulièrement, une troublante concordance qui avait suffit à convaincre le Tigre Jovial de ne pas interférer de les laisser faire tout en poursuivant son programme et ses priorités en arrière plan. La plus urgente étant en l'état la rénovation et l'extension de l'arsenal de Lei Shang qui était un des points phare du plan de cinq ans et qui avant tout devait être la pierre angulaire du grand programme d'établissement d'un complexe militaro-industriel devant soutenir l'armée de l'étendard écarlate pour les décennies à venir.

Des considérations cruciales, sur divers sujets, qui n'étaient qu'un simple avant-goût de la myriade de problématiques et de défis auxquels faisaient face le céleste Empire des Ushongs et qui nécessiterait de l'Empereur une vivacité d'esprit autant qu'une flexibilité presque démoniaque afin de ne serait-ce que appréhender le tout dans son ensemble. Pour le reste, il faudrait faire des choix et des sacrifices, c'était une évidence. L'on ne pouvait faire s'évaporer tout les maux sans y perdre des plumes, et l'effort nécessiterait des ressources colossales autant qu'une volonté d'acier. Sans cela, l'on courait à la catastrophe, il était toutefois raisonnable de penser que en l'état des choses ces deux points cruciaux étaient en possession de Xuan et de l'Empire. Qu'il s'agisse de Wang, de la Douairière, du Marquis Long Zhuan ou même du cousin Xi, tous s'étaient assurés à leur manière d'inculquer une certaine pugnacité au fils du ciel, mais surtout chacun à son échelle avait préparé le terrain en accumulant des ressources et en préservant des richesses de tel manière à lorsque la page de l'histoire de la régence se tourne et que la vitesse supérieure puisse être enclenchée, le gouvernement ait à sa disposition les outils et les moyens de ses ambitions qui au demeurant et ce, peu importe la faction ayant la prédominance au sein de la cour, n'étaient assurément guère minuscule, de les accomplir et de les mener à bien, de viser une renaissance tel un phénix sur la scène régionale tout d'abord puis continentale et peut être même par delà les océans.


Toutefois, une dernière vérification était de mise.

Maréchal Wang - << Votre Majesté a-t-elle réfléchie à l'offre des "amis" de l'égide de l'Ordre ? La date butoir arrive aujourd'hui si je ne m'abuse. >>

Tao "Xuan" Xin - << En effet. Ils doivent être déjà arrivés, et mon estimée Cousin ne tardera pas à toquer à cette porte.

Maréchal Wang - << Et donc ? Avez vous pris une décision ?

Tao "Xuan" Xin - << Oui. Avec pour unique conseil les ombres nocturnes.

Le maréchal sourit de plus belle alors que le son caractéristique d'une main s'entrechoquant avec la porte afin de demander attention et entrée se faisait entendre. Suivant celui ci dans les secondes qui suivirent ladite porte s'entrouvrit laissant émerger la silhouette fier et imposante de Xin Xi, l'égide de l'Ordre à travers l'encadrure. Ce dernier s'exécutant dans une révérence protocolaire à l'attention de l'Empereur et offrit un salut cordial d'un hochement de tête à l'attention du Maréchal ce alors que les deux quittaient dans le même temps le confort de leurs siège afin de faire face à l'intéressé.

Xin Xi - <<
Votre Majesté Impériale mon cousin, Maréchal Wang, les Sycophantes sont arrivés et souhaitent recevoir la réponse du fils du ciel. Ils patientent dans la pagode des marées. >>

Sur ces mots il se fendit d'une nouvelle révérence, étendant son bras vers l'extérieur afin d'inviter l'Empereur à ouvrir la marche, ce qu'il fit suivit du maréchal. Dehors en rangs immobile se fixaient d'un côté la Garde Impériale des Xin et un escadron de l'Ordre de la Tortue, la police secrète impériale sous le commandement de Xin Xi. Tout ce beau monde se pressa à la suite des trois grands pontes qui filèrent bien assez vite à travers les couloirs de la Cité Interdite, couloirs étrangement vides sur le chemin de la procession avec pour seul témoins des factionnaires et des servants regardant ailleurs et prévenant tout passage, tous membres de l'Ordre de la Tortue sous couverture. Une brève escale fut accomplie dans les quartiers de l'Empereur sur le chemin qui s'en revint bien assez vite avec un objet à la forme allongée enroulée dans des langes de soie. Finalement après quelques minutes tout ce beau monde atteint enfin les escalier marquant le début du parvis de la pagode des marées dont les portes étaient grandes ouvertes. Officiers de l'Ordre et Gardes impériaux se positionnèrent en une haie d'honneur alors que le Maréchal et l'égide de l'Ordre flanquèrent le jeune monarque qui gravissait le bref escalier, pénétrant dans l'enceinte de la pagode qui d'aussi loin que l'on se souvenait n'avait jamais été aussi sombre qu'en l'état.

De fait, la pénombre était tombée à l'intérieure alors que les fenêtres avaient vu leurs volets et rideaux être fermés, certaines condamnées afin de ne point laisser passer quelque lumière extérieure que ce soit. Les diverses statues, vases, gravures et autres décorations d'ordinaires somptueux qui parsemaient les lieux affichaient désormais des allures inquiétantes car l'unique source de lumière en l'absence de la douceur du soleil se trouvait être des parterres de bougies dont les lueurs chancelantes grandissaient plus que de raisons les ombres qui mimiquaient alors des cauchemars tapis dans les recoins des lieux. Même l'iconique fresque du plafond représentant les Océans et le règne des cieux sur les marées ne ressemblait guère plus qu'à une mare sinistre et obscure menaçant d'avaler quiconque s'en approchait. Au fond de la salle, devant un auguste autel surplombant une table d'invité destiné à voir le thé y être servit, trois ombres plus imposantes que les autres se mouvaient lentement, murmurant d'incompréhensibles paroles dans un langage étrange. Lorsque le triumvirat Ushong s'approcha les murmures se muèrent en silence alors que les silhouettes se tournaient une à une, révélant deux hommes et une femme encapuchonnées, encastrées sous de larges tuniques d'ébènes surplombées de broderies pourpres qui arboraient chacun des masques en céramique dissimulant le moindre trait de leurs visages, ces derniers arborant des traits illustrant successivement un faciès emplit de tristesse, un second aux allures neutre et un troisième souriant plus que de raison. Les mêmes qu'il y a plusieurs mois de cela se dit l'Empereur. Les Sycophantes.


Sycophante Jovial - << Bénit soit le détenteur du mandat céleste, décidé de nous rejoindre en toute allégresse. >>

Sycophante Impassible - <<
L'ère des pondérations s'achève, l'ère des décisions s'élève. >>

Sycophante Tragique - <<
Finesse et subtilité sont les maîtres mots, éloignés ont-ils été les bonnes normaux ? >>

D'un geste de main, l'égide de l'ordre fit signe à ses hommes à l'extérieur de fermer les portes avant de brièvement prendre la parole.


Xin Xi - <<
Tout est sous contrôle. Mes hommes ont fait en sortes que personne ne vienne déranger cette... Entrevue. Surtout pas les Transblêmiens, mes officiers de confiance se sont arrangés pour les faire partir en ballade... Chasser quelques fantômes imaginaires devrait les distraire quelques heures. >>

Les membres du Trio des Sycophantes acquiescèrent tous comme d'un seul homme vraisemblablement satisfait.


Sycophante Jovial - << Bonheur et joie sont nôtres à cette écoute, espérons que nos affaires ne soient une déroute. >>


Sycophante Impassible - <<
Du temps comme convenu a été donné, une réponse doit donc être céans conférée. >>


Sycophante Tragique - <<
Quelle réponse de la grâce des cieux ? Fait il parti des factieux ou des ambitieux ? >>

L'Empereur adressa un bref regard au Maréchal toujours à ces côtés, ce dernier aussi silencieux qu'une tombe n'entendait vraisemblablement pas émettre un quelconque avis. Son cousin adoptait une attitude similaire après avoir fait son annonce. Le choix, pure et définitif reposait cette fois ci dans les mains de l'enfant-empereur. Sa réponse serait de son fait, sans aucune influences externe quelconque. Pour la première fois. Trois pas en avant plus tard afin de se porter à la hauteur du triumvirat masqué qui retenait son souffle, Tao Xin, dit Xuan, Fils du ciel, détenteur du mandat des cieux et du trône du Dragon, le Monarque du Céleste Empire des Ushong prit sa première décision en son âme et conscience sans s'en remettre ni à sa mère ni à ses conseillers.

Tao "Xuan" Xin - << Ma simple présence ici et maintenant fait acte de foi quand à mon choix. Ma réponse à la question que vous m'avez posé il y a des mois de cela est la suivante : J'accepte. Je veux en être. Je ne veux guère être une marionnette, aussi je souhaite joindre les marionnettistes. >>

Les masques à travers les ombres s'échangèrent un bref regard avant de s'incliner tout aussi brièvement.

Sycophante Jovial - << Grâce soit rendue à l'habitant de la caverne, Car plus jamais d'autres ne sera subalterne. >>


Sycophante Impassible - <<
La roue dans sa course est brisée, un nouveau destin est tissé. >>


Sycophante Tragique - <<
La voie est désormais toute tracée, par le sang le pacte sera entériné. >>

Le masque stoïque porta sa main sous ses frusques d'ébène, faisant émerger de celle ci un parchemin en vélin scellé par un imposant ruban azuréen qu'il défit d'un trait laissant ainsi ce dernier s'ouvrir et être contemplé. Sous les faibles lueurs des bougie, les termes étaient difficilement perceptibles mais de par son éducation acquise, l'Empereur en savait précisément ce qu'ils voulaient dire. Cette langue étrange qui composait les mots lui avait été enseignée par ses précepteurs étrangers, c'était là du vieux latin qui remontait à une époque si ancienne où les empires des Ushong et de Rhême s'appelaient frères d'Occident et d'Orient. Cryptiques aux non initiés, ils étaient pourtant pleins de sens et aussi clair que du cristal aux yeux du monarque. Ce dernier toujours portant ces langes cerclant un objet défit de ces dernières son chérit artéfact, révélant un glaive en acier de Damas. Neuf et superbement forgé par une main experte.

D'une main ferme Xuan se saisit de la poigne de la lame, cette dernière lui avait été un jour offert en présent par un guerrier d'une terre lointaine dont le hobby était de forger le métal comme les artisans d'antan. Un certains Lorenzo avaient dit les messagers. Un homme d'honneur qui courtisait la mort. Curieux personnage. Curieuse destinée que d'user de son présent dans cette étrange entreprise. D'un geste ferme et vif, la morsure de l'acier se referma le long de la main libre du fils du ciel qui sera alors le poing, laissant le sang écarlate gagner l'ensemble de sa pomme. Le Sycophante au masque larmoyant lui tendit la plume d'un Aigle dont les teintes étaient mi-albâtre mi ébène. Avec celle ci fut apposée la signature du Céleste Empereur, avec son propre sang, scellant sa participation dans une mascarade millénaire. Cela fait, le Sycophante offrit au nouveau pactisant une chevalière finement ouvragée en argent arborant un symbole singulier, un saphir taillé pour officier comme un oeil serti au coeur de la bague et cerclée de crocs argentés.


Sycophante Jovial - << Gloire et triomphe au Fils du Ciel, désormais membre de la pièce millénaire. >>


Sycophante Impassible - <<
D'Occident notre frère de sang, d'Orient un frère naissant. >>


Sycophante Tragique - <<
Dame Fortune vous offre un lendemain, guettez donc notre appel prochain >>

Les trois à la fois - << Un nouveau pactisant nous rejoint en ce jour, Gloire, Sagesse et Richesse sont à portée, c'est là le lot de ceux qui dirigent, sous la lumière des cieux comme à l'ombre des enfers. Gloire à notre frère, Gloire au Changelin naissant, puisse son règne être long et prospère et son avenir ainsi que celui de ses descendants assurés pour des millénaires. Ainsi s'achève le cercle du monde, des halls de marbre de l'antre de la Manticore jusqu'aux augustes temples du Sanctuaire d'Orient, des cryptes englouties de la cité qui sombre jusqu'aux pics enneigées du toit du monde. Le destin est notre car la Dame nous sourit. Gloire... Gloire... Gloire... >>

Et ainsi, une page se tourna.
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Les Moyens de ses Ambitions.



Cela faisait désormais une bonne demi-heure que les vertes plaines de la vallée de la Yongzu avaient disparu à l'horizon, laissant place aux reliefs accidentés des gorges de Momonga, nommée ainsi des siècles jadis en l'honneur d'un des Céleste qui aurait selon la légende forgé celles ci au cours d'un affrontement mythique contre une autre divinité mineure dont le nom s'est perdu dans les annales de l'histoire. Un pari officiant comme source avec comme objet quelque chose d'aussi vieux que le monde, qui méritait le plus d'être vénéré en ces terres ? Les locaux racontent bien volontiers à qui veulent l'entendre que ledit Momonga qui en est ressorti vainqueur, aurait fait pleuvoir la foudre, creusant à même la roche et le granite jusqu'à ce que la terre même soit si profondément creusée sur des kilomètres que d'abondants gisements de minerais puissent côtoyer la lueur du jour. Face à son concurrent qui fit pleuvoir des semaines durant une pluie intense pour palier à une sécheresse mais qui in fine ne fit que noyer les cultures, manquant de provoquer une famine, le choix était vite fait pour les paysans de la région. Bien évidemment ce n'étaient là qu'un vieux mythe à la crédibilité hautement douteuse, mais pourtant il y avait bien quelque chose de véridique dans celui ci, les gisements eux même.

De fait, les gorges, vastes et profondes, jouxtant d'imposantes falaises cerclant une montagne solitaire trônant face à la mer, étaient riches car abritant d'importants gisements minéraux allant du cuivre au fer en passant par des puits de charbons entiers qui avaient fait la fortune mais aussi la puissance du Duché de Lei Shang, et si l'on aurait pu croire qu'après des siècles d'exploitation la terre devait arriver à bout de souffle, cela n'en était rien. Les études géologiques étaient formelles et affirmaient que les filons étaient loin de se tarir, plus important encore, d'autre encore inexploités se trouvaient ci et là, attendant d'être découverts. Et c'était là encore sans compter sur d'autres sites d'exploitations que les locaux par manque de techniques et d'outils adaptés n'avaient pu valoriser à leur juste potentiel. Chose que la modernisation à marche forcée de l'Empire avait changée.

A travers la vitre teintée de l'arrière de sa voiture de Luxe de la marque Jasmin, une industrie purement Ushong qui avait vu le jour il y a quelques années et qui était en plein développement avec la démocratisation des véhicules automobiles dans l'empire, le Grand Duc Long Zhuan, Conseiller Impérial aux affaires contemplait au loin, là bas au pied des falaises, cette immense fourmilière s'activer. Des milliers voir des dizaines de milliers d'âmes si ce n'était plus s'activaient à récolter les richesses de la terre, suant sang et eau afin de donner les moyens de ses ambitions à l'industrie Ushong. Quelle ironie quand on y pensait, la dernière grande crue de la Yongzu d'il y a quelques années qui avait causée tant de ravages et de morts comme ses prédécesseures que les survivants ayant tout perdu avaient en partie décidés de s'exiler volontairement des vertes plaines, entamant une longue marche vers les territoires voisins en quête d'un moyen de subsister. Le miracle de l'industrie Ushong en était la conséquence directe, tout ces plébéiens sans demeures ni grain de riz s'étaient pour certains prosternés devant les capitaines d'Industrie de Nin Gao, avaient trouvés refuge au service de l'élite de Beiyfon ou bien avaient ployés le genoux devant les contremaîtres des mines de Leï Shang... Enfin tout du moins pour les plus simplets.

Long Zhuan, Grand Duc de Lei Shang

Grand Duc de Leishang, Marquis de Dongbao, conseiller aux affaires Terrestre, Grand Père Maternel de l'Empereur et premier des Aristocrates, Long Zhuan,


Quelques uns d'entre eux, se démarquant du lot s'étaient vu offert une autre opportunité, bien plus... Miraculeuse. La vitre séparant l'arrière du véhicule et l'avant où siégeait le chauffeur ainsi que le capitaine de la garde ducale s'ouvrit, on fit savoir à sa Grâce que Leïyuan, le joyau du Duché était en vue. Profitant d'une série virage sur l'autoroute hautement perchée imposée par le relief avant de descendre tout droit vers SA Ville, Long Zhuan en profita pour contempler cette dernière. Cette même grimace qui se rappelait à son bon souvenir à chaque fois qu'il revenait en son domaine était bien évidemment cette fois encore de la partie. En cause les interminables volutes de fumée qui s'élevaient au loin des cheminées des usines, celles ci avaient encore gagnées en volume depuis la dernière fois et l'agencement de l'urbanisme faisait que la cité dans son ensemble vue de loin s'enlaidissait de plus en plus à vue d'oeil. Quelle misère de devoir sacrifier la beauté ancestrale de Leïyuan face au monstre des temps modernes, l'Ogre industrie. Cela lui déplaisait au plus haut point, lui qui avait connu depuis sa plus tendre enfance l'ancienne ville telle qu'elle avait été préservée au cours des siècles, telle que ses ancêtres lui avaient légués. Certainement ces derniers devaient se retourner en leurs tombes s'ils voyaient l'état de ce qui était leur plus beau trésor de leurs temps. Et pourtant...

Et pourtant, le Grand Duc ne pouvait que ravaler son amertume. C'était de son fait que la Cité s'était métamorphosée, SA décision, n'en déplaise au Maréchal Wang et aux autres nobles s'étant dévoués corps et âmes à l'archéo-futurisme. Certes ils avaient insisté, suggéré et même proposé plus de raison pour que cette métamorphose advienne, mais jusqu'à preuve du contraire le vieil aristocrate n'avait pas franchit le pas à cause de leurs simagrées. Les temps changeaient, le monde n'était plus le même qu'au temps de ses ancêtres, la révolution des années 90 pilotée depuis l'étranger, non contente de traumatiser la cour impériale et plus généralement l'ensemble de la société Ushong, l'avait lui même, à l'échelle d'une personne, profondément marqué, extrêmement choqué. Si cela n'avait pas été pour ce tigre aux dents de longues de Wang Shao, cela en aurait été terminé de plus de deux millénaires d'histoire et de tradition. Il avait eut le nez fin, lui et ses collègues. Aussi dur que cela était de l'admettre, force était de constater que le Maréchal et sa clique avec leur volonté de réformer, de moderniser, de vivre avec le temps, étaient dans le vrai. Cette constatation avait fait mal à l'époque, une douleur sourde comme si on lui avait enfoncé un poignard dans le coeur. La révolution avait échouée, mais elle avait toutefois fait un mort, et pas des moindres. Le Grand Duc lui même, le vecteur de la vieille Doctrine, le symbole de ce qui fit et aurait dû durer jusqu'à la fin des temps. Balayé d'un revers de main, ses cendres s'envolant au gré des quatre vents.

Le Grand Père de l'Empereur laissa échapper un las soupir. De l'eau avait coulé sous les ponts depuis, le chemin n'avait pas été aisé ni court, l'épreuve de mettre aux pas les vieux bornés et les jeunes imbéciles desquels il était si semblable autrefois fut colossale. Beaucoup de sacrifices avaient été accomplis. Mais cela en valait la peine. Car même si Leïyuan était devenue hideuse en bonne partie, sous la crasse et les horreurs de bétons, battait le coeur de l'Empire, un coeur saint qui regagnait des forces. Car si Leï Shang n'avait pas à rougir de ses mines qui étaient une part importante de son succès, ce qui faisait réellement la fortune du Duché et sa réputation n'était pas les richesses de la terre en tant que tel, mais ce que les artisans qualifiés en faisaient avec.

Après tout, ce n'était par par ses mines que l'on qualifiait Leï Shang de Joyau de l'Empire, mais bien par la présence des Arsenaux Impériaux qui à leur âge d'or avaient armés des meilleurs équipements la plus vaste armée ayant jamais foulée le Nazum... Et bien que cette gloire passée était depuis longtemps révolue, l'espoir de restaurer celle ci n'était pas éteint pour autant. L'infrastructure en plein essor, les aciéries de Nin Gao fonctionnant à plein régime, le Ministériat du Commerce de Beiyfon s'assurant de l'acquisition de ce qui manquait au sein de l'Empire, le retour des jeunes talents de leurs études à l'étranger et le captage de cerveaux lors de feu l'âge des deux Prodnov. Autant de pièces disposés sur l'échiquier des années à l'avance, le maillage d'un vaste plan minutieusement préparée. Toute une série d'acte qui menait à CETTE finalité. L'Empire avait misé sur le long terme. Et l'imposant nuage d'ébène trônant au dessus des Arseneaux de Leïyuan, témoignant de l'activité à plein régime des chaînes de productions d'armement qui s'affairaient pour l'heure à approvisionner avec des pièces de rechange et de maintenance les stocks déjà existant de l'Ost Impérial. Ce qui n'était là encore qu'une nouvelle étape dans le plan, une nouvelle maille, un mouvement de pion savamment calculé.

Car il y aurait l'après, et déjà les préparatifs étaient en cour. La Cour Impériale avait de grands projets pour l'armée, et plus généralement pour le peuple Ushong, et cela impliquait entre autre de redonner sa fierté au pays à travers son sens de l'innovation. Les savants, techniciens et autres cerveaux, étaient à pied d'oeuvre dans une aile dédié des Arsenaux afin de développer ce qui devait être des modèles d'armes propre à l'Empire, qui certes tireraient des inspirations de l'étranger, comme les appareils Mahreniens que les officiers de la Clique des Wang faisant "leurs classes" avaient pu côtoyer et voir en action en long et en large. Ceux des nations amies de la défunte UMT aussi que les envoyés Ushong avaient pu contempler, suivant avec attention les aventures Clovaniennes au lointain Gondo. Ou encore de reproductions de modèles Prodnoviens que les immigrés que l'on avait couvert de privilèges et de dons pour permettre à l'Empire de bénéficier de leurs savoirs. Et il y avait aussi les merveilles des plus proches fidèles de l'Empire. Les fusils transblêmes dont usait la Garde Impériale du Fils du Ciel étaient considérés comme ce qui se faisait le mieux dans le domaine dans tous le Nazum après tout et utiliser ces derniers comme base d'exemple pour élaborer des prototypes de fusils PUREMENT Ushong était ainsi devenue depuis longtemps une obsession de l'ensemble des factions qui se disputaient le pouvoir au sein de la cour.

En résumé, de grandes choses se déroulaient au sein de Leïyuan. Mais ce n'était finalement qu'une étape sur la longue route qu'empruntait l'Empire. La suite serait des plus intéressantes, cela ne faisait aucun doutes se disait le Grand Duc alors que son véhicule achevait sa descente, passant les portes de l'enceinte de la Cité, filant tout droit vers les Arsenaux.
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Quel Futur pour la Dynastie Impériale ?



Les politiques récentes du Céleste Empire des Ushong se portent pour le mieux dit-on, une affirmation qui n'apparaît pas saugrenue au vue des évolutions récentes qui métamorphosent peu à peu l'Empire en question qui d'état archaïque et à la traîne, se dresse peu à peu comme une nation moderne rattrapant peu à peu un retard accumulé au prix de décennies de déni et de conservatisme convaincu. Tout n'est pas un succès aussi retentissant que les estimations préliminaires le laissent penser sur le papier certes, des obstacles et des problématiques imprévus à l'origine ont été rencontrés sur le chemin et certains peinent encore à se voir trouver des solutions acceptables ou applicables dans leur ensembles ce qui tend à remettre en cause la plupart des prévisions. Pour autant, le Bilan global jusqu'à présent reste positif même si des progrès significatifs restent à faire dans des secteurs cruciaux.

En revanche, et même si l'attention du gouvernement du Fils du Ciel se retrouve accaparé par ces problématiques pour le moins cruciale, d'autres plus anciennes et pas moins importantes ont de toutes évidences été négligées et pourraient dans un futur idéalement lointain mais potentiellement proche en fonction des aléas de l'existence poser des désagréments majeurs pour la classe dirigeante Ushong. De fait, la plus importante à l'heure actuelle et qui se remémore à tous et notamment aux experts internationaux en généalogie qui s'étonnent de cet état de fait, est à l'heure actuelle l'absence d'Impératrice siégeant aux côtés du Trône du Dragon. En effet, l'on pourrait croire que de part l'importance cruciale pour ne pas dire vitale pour un système monarchique que de disposer d'une succession établie via une descendance, l'un des plus vieux Empires du Monde encore à ce jour soit le meilleur élève de sa classe dans le domaine.

Il n'en est pourtant rien, l'Empereur Xuan, jeune homme s'il en est n'a semble-t-il pas encore trouvée chaussure à son pied, et si beaucoup pourraient arguaient que son âge tend à l'écarter d'office de ce genre de considérations, ce serait là oublier les coutumes de nombre de dynastie de planifier à l'avance, des années à l'avance de surcroît le futur des têtes couronnées, via des fiançailles notamment en l'attente de l'atteinte de la majorité. Pour autant, là encore aucune à l'horizon ce qui est d'autant plus curieux lorsque l'on sait l'influence de la Régence exercée par l'Impératrice Douairière, mère de l'empereur, sur ce dernier, sans même parler de celle de son Grand Père, le Duc de Leishang. En tout état de cause, même si le caractère intrinsèquement clos de la Cité Interdite et les rares déclarations de la Famille Impériale à contrario du Grand Secrétariat tendent à préserver une culture du secret et du mystère qui mystifie tout ce qui orbite autour, l'on ne peut en dépit de cela que s'interroger sur ce qu'il se trame dans les coulisses de la Dynastie Xin. Et ce d'autant plus alors que la Fin de la Régence arrive à grands pas alors que l'Empereur deviendra enfin en âge de régner par lui même, un fait qui est la principale cause de la résurgence de cette problématique au sein des hautes sphères qui ne tarissent pas en on-dit sur la question.

Pour autant, ces éventuelles inquiétudes comme aiment à le décrire les intéressés, souvent issus de la noblesse ou de ces nouveaux riches naissant dans les milieux d'affaires proche de la Clique des Wang apparaissent en bonne partie comme exagérées, pour ne pas dire simulées voir crées de toutes pièces. En effet les universitaires et historiens s'intéressant à l'histoire de la famille impériale Xin tendent à rappeler que si l'Empereur actuel n'a pour l'heure aucune descendance ni à priori point de projet définitif d'union immédiate orchestrée par son entourage, cela n'aura aucune incidence à court terme voir même à moyen sur la Stabilité du gouvernement et la continuité de l'autorité impériale. Le Fils du Ciel demeure d'une part jeune et en bonne santé, disposant ainsi de bien plus de temps que nécessaire avant de songer à concevoir sérieusement un héritier d'une part, mais surtout même en l'absence de descendance directe sa succession demeure bien établie.

De fait, la ligne de succession inclue trois membres de la branche principale de la dynastie :

En première position le Cousin du Céleste souverain des Ushong, Xin Xi, l'actuelle égide de la Loi qui est l'équivalent d'un ministre de l'intérieur avec des prérogatives transcendant sur le domaine de la justice.

Vient ensuite le frère de ce dernier, Xin Jiao l'actuel gouverneur de Nin Gao le centre industriel de l'Empire en pleine ascension.

Puis en troisième position l'Oncle de l'empereur et père des deux cousins susmentionnés, Xin Ji siégeant comme conseiller à la cour.

Et il ne s'agit là dans les faits que de la branche principale de la Dynastie Xin, dans l'improbable éventualité où celle ci s'éteindrait, les secondaires sont assez garnies pour proposer un nombre raisonnable de candidats à la tenue du Mandat Céleste, même si cela créerait déjà des problèmes quand à se décider au sein de la maison régnante sur qui serait dans ce cas ci le plus légitime. Dans tous les cas, il n'y a pas d'urgence absolue sur la question de la succession.

A dire vrai, de plus en plus nombreux sont les experts, cette fois en géopolitique, qui soupçonnent qu'il n'y a aucun hasard dans l'absence de fiançailles de l'Empereur mais qu'il s'agit plus en réalité en réalité d'un stratagème politique planifié soigneusement par la Dynastie Xin que d'un manque de volonté ou d'un désintérêt de Xuan ou ses proches sur la question. En effet, il convient de rappeler que dans le milieu monarchique qu'il soit Occidental ou Oriental, le Mariage n'est pas un acte anodin qui consiste uniquement en l'union de deux âmes afin de fonder une famille et d'octroyer une descendance à la lignée, mais bien un acte politique qui permet de rapprocher, de réconcilier et in fine de tisser des alliances. Le Cas de la culture Nazuméenne est aussi en lui même particulier de par la possibilité pour les Empereurs Ushongs de prendre une épouse dite principale, ainsi que d'autres supplémentaires en tant que concubines, la chose étant à la discrétion de chaque Empereur qui agit en la matière en fonction de ses préférences ou des besoins de l'état.

En tout état de cause, considérer que l'absence de nouvelles concernant une future Impératrice est dû à l'étude des possibilités à disposition de l'Empire afin de renforcer sa position sur la scène géopolitique, en d'autres termes d'user de la méthode la plus vieille qui soit, l'union par le sang, apparaît comme plausible et très probable. Ce d'autant plus alors que l'Empire des Ushong émerge de sa léthargie s'étant étalé sur plus d'un siècle et cherche à pénétrer à nouveau dans le jeu des puissances, le Choix de l'Impératrice apparaît ainsi comme un enjeu majeur qui permettra potentiellement à ce dernier d'opérer un bond en avant significatif sur les rapports de force à l'internationale ou bien de cimenter durablement sa politique interne, voir de permettre une résurgence territoriale. En d'autres termes les finalités sont diverses et présentent toutes des avantages distincts qui dépendront toutefois du choix final.

Et ce ne sont pas les candidates qui manquent.

Les premières qui viennent à l'esprit sont bien évidemment les filles des grandes familles aristocratiques, voir même celle des Nouveaux Riches, qui tiennent la part belle de l'influence après la famille impériale au sein de l'Empire des Ushong en propre, une union dans ces milieux permettrait indéniablement de perpétuer les liens avec l'aristocratie ou de se lier aux milieux d'affaires, renforçant in fine la stabilité interne tout en accentuant l'Emprise du Trône sur l'économie nationale.

Pour autant, si l'on prend en compte la scène internationale, d'autres choix plus intéressants sont à disposition et certains peuvent parfaitement s'intégrer à un projet discret qui tient plus du secret de polichinelle mais qui est des plus logique quand on n'y songe à savoir la réunification des Territoires Impériaux. Tout le monde le sait, l'actuel Empire en lui même, c'est à dire sans compter les tributaires, a été réduit à peau de Chagrin, ayant perdu au cours du siècle dernier de nombreuses provinces, Chandekolza, Ramchourie et Zinjian pour ne citer qu'elles. Pour autant, le hasard faisant bien les choses, les instances dirigeantes de ces pays sauf Chandekolza, ou du moins certaines ont vue la montée de figure féminine influente au cours des dernières années. Si dans le cas du Zijian cela n'a rien d'étonnant de part la culture éminemment matriarcale de cette ancienne province impériale, le cas de la Ramchourie interpelle toutefois car celle ci dans ses moeurs se trouve aux antipides dudit Zijian. Toujours est-il que deux noms reviennent systématiquement, et pourraient dans le cas d'une union maritale, ouvrir potentiellement la voix à une réunification impériale sans passer par la voie martiale ou d'interminables tractations diplomatiques.

- Esa Masagaesa, à la Tête du Zijian dont les activités sur le front océanique sont ne pleine expansion depuis la dernière décennie,

- Mei-Li dite la Reine Guerrière, une candidate improbable à la mise aux pas des divers seigneurs de guerre Ramchoures qui s'entretuent dans une guerre civile sanglante

D'un point de vue purement technique qui fait encore débat à l'internationale, ces choix ne concernent du point de vue du Trône du Dragon que les affaires internes de l'Empire, bien que l'on puisse contester purement la chose de part l'absence d'autorité ou de lien de dépendance en l'état sur la Ramchourie comme sur le Zijian. Pour autant, il existe encore quelques choix potentiels à disposition qui eux intègrent incontestablement l'envergure internationale de la chose, et auraient pour visée de cimenter des alliances durables ou de poser des bases allant dans ce sens. De fait, trois pays dont un très improbables sont pour l'heure des cibles d'intérêts toutes particulières.

- L'Empire du Burujoa, dont la famille impériale dispose de nombreuses princesses encore à marier, et qui de par sa position majeure dans le Nazum contemporain ainsi que par sa possession de l'actuelle province du Xinemane dont ne serait-ce que par le nom les liens avec l'Empire Xin apparaissent comme une évidence, est un choix de premier ordre dans le cadre de rapprocher les Empires Nazuméens et d'étendre par cet intermédiaire les liens du Cercle Cathayen.

- La Grande République de Velsna, dont les Grandes Familles disposent elles aussi de nombreuses têtes parfaitement acceptables pour une union maritale, si l'idée est cependant plus contestée de par le simple fait qu'elles soient Eurysienne, l'intérêt prononcé de la Grande République et ses financements généreux ainsi que ses soutiens récents au Céleste Empire méritent toutefois de considérer l'option sérieusement et à terme de tisser potentiellement une alliance concrète via des intérêts communs.

- Le Grand Kah, choix improbable mais pourtant très sérieux dont l'origine semble trouver ses sources dans les curieux liens qu'entretiennent la Clique des Wangs et Axis Mundi, ainsi que ses "dépendances" notamment Mahrenienne, liens très concrets bien qu'étranges qui témoignent de la complexité de la géopolitique autant que de l'évolution radicale des opinions qui semblent dériver progressivement vers un pragmatisme assumé mettant partiellement le conservatisme de côté afin d'opérer une modernisation à marche forcée. Inutile de développer l'intérêt de tisser des liens plus approfondis avec la Seconde puissance mondiale, dont l'une de ses figures majeures n'est autre qu'une membre de l'ancienne famille Impériale du pays, Rai Sukareto.

Il apparaît toutefois douteux quand au troisième "choix potentiel" de considérer de par le côté "révolution permanente" du Kah que celui ci soit parfaitement sérieux. A dire vrai, cette simple idée tient sans doutes plus du symbolisme pur et d'une volonté de faire un appel de pied déguisé afin de tâter le terrain quand à un approfondissement des relations déjà existantes qui sont quand à elles un enjeu important pour le gouvernement impérial Ushong.

Quoi qu'il en soit, nous n'aurons pas le fin mot de cette histoire avant quelques temps encore, seul l'avenir sait de quoi sera fait demain au sein de la Lignée Xin.
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La Démographie Ushong en hausse constante, un signe positif pour le développement de l'Empire ?



S'il est bien une vérité universelle lorsque l'on cherche à analyse des situations afin d'établir des comptes rendues et tirer ainsi des conclusions, c'est de ne point se fier aux on-dits ni aux avis mais uniquement de concentrer son attention sur les chiffres car là où l'Homme peut altérer et tromper, les données elles ne mentent guère et sont édifiantes en informations à extraire. Et aujourd'hui, ce qui nous intéresse se rapporte à un ensemble de chiffre unique : Treize millions et 214 603 mille.

Si ceci ne dit rien à beaucoup c'est normal, en revanche cela doit se remémorer aux bons souvenirs des universitaires et anthropologues s'intéressant aux fascinantes statistiques de la Démographie, car si l'on en croit les recensements et census gouvernementaux récents opérés par les fonctionnaires du Grand Secrétariat de l'Empire de la Dynastie Xin, il s'agit là du nombre d'âmes supplémentaires qu'abrite l'empire après un peu plus d'une décennie en sachant que vers 2005 la population du coeur de l'Empire des Ushong avoisinait de fait les vingt et un millions et demi. Des nombres très intéressants qui permettent de tirer des informations l'étant tout autant, et la première ainsi que la plus évidente est que la Démographie semble bien se porter chez les Ushongs ce qui peut paraître curieux lorsque l'on sait que il y a encore cinquante ans de cela, le pays connaissait des difficultés dû à des famines cycliques dictées autant par de mauvaises récoltes dû aux caprices de la Yongzue qu'à des troubles réguliers octroyant des perturbations. Des problématiques très anciennes ne serait-ce que pour la tyrannie du Fleuve qui en 2009 encore élevait un Bilan Humain final à plusieurs dizaine voir centaines de milliers de morts après une crue dévastatrice. Le gros de ceux ci advenant non pas de par la crue elle même mais de par les pénuries de vivres advenu de par la dévastation de ce qui officie comme le grenier à blé de la nation ainsi que le manque de moyens médicaux à l'époque qui ont considérablement alourdi les comptes.

Pour autant, cette catastrophe n'a semble-elle pas entamée particulièrement la croissance démographique qui en dépit des pertes a repris de plus belle au cours de l'année suivante en dépit du risque constant qu'adresse le fleuve, et à dire vrai des leçons ont été tirés de cette tragédie puisque le plan de cinq ans ayant été planifié deux ans plus tard après de longues réunions et des discussions intenses à mis un point d'honneur à placer la Valée de la Yongzue au coeur des grands axes de développement prioritaires pour le gouvernement impérial. Aujourd'hui, la majeure partie du travail titanesque prévue par ledit plan concernant la Valée semble avoir été mis en oeuvre. Concernant les digues nouvellement élevées grâce à des méthodes et des outils modernes inspirés des jeunes ingénieurs revenues d'Eurysie de l'Est où ils ont pu étudier les méthodes locales conçu pour créer des oeuvres destinées à endurer, le baptême du feu face aux sévices de la Nature reste toutefois à passer, mais les architecte des systèmes sont confiants dans leur travail et continue à opérer des relevées et études afin de constamment améliorer et peaufiner ces derniers sur des bases régulières. Pour le reste, l'introduction de nouveaux outils importés de l'étranger et notamment d'engrais ainsi que de pesticide, autant que la rationalisation des méthodes de récolte et de semences, a permis une nette augmentation de la quantité de récolte permettant non seulement de remplir les étals locaux et nationaux, mais de créer un excédant significatif à l'export qui a ainsi dégagé des revenues confortables et permis en conséquence l'import de nouvelles denrées jusque là peu accessible à la majorité de la population Ushong.

Par ailleurs motorisation progressive des campagnes avec le développement via des fleurons nationaux financés au cours des décennies dernières par la Clique des Wang a vu se démocratiser les flux humains et matériels. Une motorisation soutenue par une mutation des paysages locaux qui ont vu des efforts administratifs conséquents des municipalités et administrations régionales afin d'opérer le tracé de nouvelles routes bétonnés afin de faciliter les mouvements, dans le même temps les déplacement opérées initialement par la Crue de la Yongzue de 2009 ont été corrigés via la naissance de nouvelles localités hors de portée des zones à risques mais surtout situées le long de ce réseau d'infrastructure en plein essor, connectant de facto toujours plus de monde.

De manière générale, il apparaît ainsi que les opportunités augmentent de concert avec la qualité de vie des individus au sein de l'Empire dont de nombreux secteurs en plein développement nécessitent mains et cerveaux afin de prospérer, participant dans la foulée un enrichissement progressif de la population bien que celui ci demeure tout de même timide à bien des égards. L'abondance de vivre et l'arrivée de biens à moindre coûts autrefois réservés à une élite permet aussi une diversification de l'existence notamment dans le cadre de l'alimentation, couplé à un accès progressif à la médecine moderne qui se fait étape par étape, l'on observe ainsi dans l'ensemble une baisse générale des taux de mortalité et notamment infantile. Ces derniers il y a encore quelques années assez élevé, généralement de par de la malnutrition ou les conséquences d'une pauvreté endémique voient leurs chiffres se résorber progressivement à mesure que l'Empire rattrape son retard sur ses voisins du continent ainsi que le reste du monde.

Ainsi, le calcul est des plus simples et explique aisément les résultats de la croissance démographique, une mortalité en baisse ainsi qu'une augmentation de la qualité de vie ont permis une stabilisation des taux puis un envol progressif qui apparaît lancé pour durer encore bien des années. Des statistiques fort bienvenu pour le pouvoir Impérial qui a besoin de bras pour assurer la croissance de l'économie nationale Ushong sur la durée mais qui pose aussi de nouveaux défis, notamment dans le cadre de l'éducation qui demeure encore un secteur en manque d'investissement alors que ô combien crucial pour le futur du pays.
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Dans les changeantes allées de Beiyfon...



L'immonde grimace qui balafrait le faciès d'ordinaire radieux de Francesco ne faisait que gagner en espace, un millimètre après l'autre à chaque minute qui passait, tandis qu'il s'apitoyait copieusement sur son existence en son fort intérieure, initiant le soupçon du doute en se questionnant s'il n'avait pas été maudit par une sorcière celte dans une vie antérieure... Ce dernier devait bien maugréer dans sa barbe depuis près d'une demi-heure et ce peu importe le nombre de pas réalisé à travers cette vaste avenue où l'activité bâtait son plein au travers des divers passants allant et venant ci et là dans des tenues typiques de la culture Ushong. Les senteurs exotiques des épices et mets locaux dispersés sur des étals improvisés se mêlant aux odeurs de thé séchés depuis l'arrière des comptoirs des boutiques grâce à l'assistance d'un vent puissant et génereux, voilà qui tranchait net avec l'air marin empli de sel et d'embruns de sa Velsna natale. En temps normal, l'intéressé aurait été sublimé par les "Richesses de l'Orient", par ces vues mythiques qui n'étaient en un sens pas si éloigné des récits des explorateurs d'antan à bien des égards dû à ce conservatisme maladif que les empereurs successifs des trois derniers siècles avaient perpétués de leur plein gré. Mais il n'en était rien, il n'avait aucune motivation à apprécier son environnement, tout du moins pas à cause de cette farce dans laquelle il avait été embarqué sans qu'on lui demande son avis.

Un grognement n'ayant rien à envier à un son animalier d'Achosien le fit sursauter. L'énorme Brute suivant de près le fixait avec un air mauvais, ce tas de muscle lui faisait signifier par là de faire semblant de simuler une bonne humeur ou à défaut un air neutre afin de ne pas attirer plus que nécessaire l'attention. Francesco se mordit la langue dépité, et feinta un sourire tellement faux que de multiples gamins des rues jouant à l'orée d'une ruelle se gaussèrent allègrement en le voyant passer, pointant du doigt ce dernier avec espièglerie en le prenant vraisemblablement pour un de ces Guignols, ces marionnettes qui se jouaient en spectacle de temps à autres depuis quelques semaines après être arrivée avec le gros de la Diaspora de la Grande République du coeur de l'Eurysie.

S'il était assurément le dernier à trouver tout cela amusant, le Velsnien s'en trouva toutefois bien mal aise de constater que l'objet de son malheur du Jour qui trottinait paisiblement à quelques pas devant lui et la Brute, avait rejoint ces rires joyeux à son encontre, quoique le sien était un peu plus discret gracieux. Cela allait de paire avec son Ombrelle écarlate trônant au dessus de son chef lui même surmonté d'un Gat, ce chapeau typique d'Extrême-orient qu'arborait les jeunes nobles. Sabre au fourreau le long d'atours azuréens ni trop ostentatoire, ni trop humbles, le "déguisement" était pour ainsi dire idéal au sein de la foule. Personne parmi la populace Ushong, arpentant les vastes rues de Beiyfon ne s'était encore rendu compte que le très Céleste Fils du Ciel marchait parmi son peuple. Peut être que finalement son insistance à n'emporter que la Brute directement comme escorte et servant n'était pas si fantasque, même si elle était d'un certains point de vue des plus inconscientes... Quoique... Francesco jeta un bref coup d'oeil à l'arrière, la Patrouille de la Maréchaussée était encore derrière eux, feintant une ronde de routine, et il y avait aussi ces cinq bonshommes qui étaient toujours derrières et qui faisaient mine de vaquer à leurs occupations quelconques. A ceci près qu'il reconnaissait leur visage puisqu'il les avait croisés en uniforme officiel dans la Cité Interdite. Décidément même à l'autre bout du monde il y avait certaines choses qui ne changeaient pas, et les services secrets locaux, qu'importent comment ils puissent s'appeler ainsi que la garde Impériale n'avaient rien à envier à la Segreda par moments vues leurs méthodes.


Tao Xin - << Si vous continuez à vous retourner sans cesse pour fixer l'escorte, vous allez finir par nous attirer le mauvais oeil Francesco. Allons, détendez vous et profitez donc de cette promenade ! Ce n'est pas tous les jours que l'occasion de visiter Beiyfon avec un guide aussi talentueux que moi se présente ! >>

La remarque eut le mérite d'attirer immédiatement l'attention du Velsnien, autant que l'énième grognement de la Brute qui avait suivit. Oui, oui ! Il avait compris. Cesser de se retourner sans cesse. Bon sang, la journée était encore jeune qu'il était déjà lessivée intérieurement. Ses seniors devaient bien se payer sa tête tandis qu'ils s'empiffraient de délicatesses et de litres de Thé en conversant avec la Régente et ses aides de leur projet commun visant à établir une Banque Centrale Impériale. Et lui ? Il avait été réquisitionné à l'improviste par son Impériale Majesté l'Empereur, rien que ça qui par un pur caprice avait décidé de l'inviter à l'accompagner en promenade incognito en ville par delà les murs de la Cité Interdite. On ne lui reprendra plus jamais à s'essayer à faire la cour aux Dames de Compagnie de l'Impératrice Douairière plutôt que de suivre ses ainés dans le Salon d'audience. Cédez à toutes ses demandes lui avait-on dit, essayez de vous attirer ses faveurs, ces vieux brigands, ils en avaient de bonnes des idées. D'ailleurs à ce sujet, la chose venait de lui sauter aux yeux, mais au delà de pourquoi lui, une autre question venait de s'imposer en son esprit... Une question qui lui brûlait les lèvres à dire vrai...

Francesco - << Sauf votre respect votre Ma... >>

Il senti le regard sombre de la Brute par dessus son épaule lui hurler "INCOGNITO SINISTRE IMBECILE !" et se ravisa immédiatement.

Francesco - << Jeune Maître... Etait-il vraiment nécessaire pour une promenade de venir ici, avec tout ce monde et si peu de serviteurs ? N'est-ce pas au... Dessous de votre stature ? >>

L'Empereur sourit de plus belle à la remarque sans pour autant y répondre intérieurement, laissant volontairement le Velsnien mariner dans son jus sait-on jamais que la réponse lui vienne à l'esprit, avant de finalement lui accorder son point de vue via une autre question.

Tao Xin- << Cette escapade vous paraît-elle être une simple excursion de plaisance ? >>

Francesco arqua un sourcil, intrigué par la réponse, il y avait plus à cela qu'un simple divertissement ? Quelques secondes de silence lui suffit toutefois avant qu'il ne se souvienne que les Monarques des empires du Nazum n'avaient pas grands choses en commun avec ceux d'Eurysie dont la plupart n'étaient guère plus que des décorations au sein des démocraties morales contemporaines. Quelque part, même en tant que Velsnien la notion de Dirigeant au Sommet avec un pouvoir immense lui était étrangère, les Patrices étaient des ornements cloitrés dans un Palais poussiéreux, et le véritable pouvoir de sa Grande République se voyait partagée au travers d'une vaste oligarchie déguisée via un Sénat, quoique l'on pouvait même parler de Gérontocratie quelque part. Ici toutefois dans l'Empire des Ushong les choses étaient différentes, l'Empereur avait officiellement les pleins pouvoirs, ceux étaient absolus car au delà de seulement englober la légitimité du pouvoir Temporel, il y avait aussi celui du pouvoir spirituel et toute une envergure mythique comme mystique, étroitement lié au Céleste ainsi qu'au divin. Ce n'était pas seulement un symbole, mais un Phare, qui malgré la tyrannie du sablier avait su maintenir sa stature dans une certaine mesure et en dépit de sa décrépitude avancée conservait une aura indéniable. A ceci près que l'Empereur actuel n'était pas encore tout à fait majeur et que ses pouvoirs étaient relatifs, et le seraient sans doutes encore dans une certaine mesure même après la fin de sa Régence dû à la puissance des factions impériales se disputant le pouvoir et à leur influence aussi immense que néfaste dans bien des situations.

Pour autant, il y avait dans ce narratif quelque chose qui clochait. Un Dirigeant, même fantoche à un certains degré qui se promenait incognito à travers la plèbe ? Oh oui, à mieux y repenser il y avait effectivement anguille sous roche. Puis, en suivant le regard de l'intéressé qui se promenait ci et là à travers le paysage, observant le quotidien des bonnes gens, la réponse lui devint évidente.


Francesco - << Non. Cela n'a rien d'un simple amusement passager. Vous tâtez le terrain. >>

L'enfant Empereur acquiesça d'un hochement de la tête.

Tao Xin - << Exact. Vous avez l'esprit vif, plus que les deux tiers des courtisans. Ceux là n'ont que flagorneries et mensonges sur la réalité des choses à la bouche. Pourtant ils devraient savoir que les données ne mentent pas, les rapports, census et autres documents d'état sont assez édifiants sur l'état de l'Empire... >>

Francesco - << Mais pas autant que de constater par soi même ce qui se trame sur le terrain... Et vue votre aisance à arpenter ses rues alors que l'on vous dit cloitré dans votre... Demeure, ce par tradition, ce n'est pas la première fois que vous vous essayez à la chose. >>

Tao Xin - << Certaines choses doivent être observés par sois-même plutôt qu'à travers la froideur des chiffres et le stoïcisme des lettres. Mes professeurs Yantésiens ainsi que mes tuteurs Eurysiens m'ont fortement encouragé il y a déjà plusieurs années de cela à aller voir le monde au delà des murs de... La demeure. Arguant que la Claustrophobie traditionnelle était la meilleure façon de répéter les erreurs de mes prédécesseurs. >>

Le Velsnien plissa les yeux tout en fronçant les sourcils. Ce n'était qu'une intuition à l'origine, mais cela faisait déjà quelques temps qu'il avait eut l'étrange impression qu'il y avait quelque chose de nettement différent avec l'Empereur de cette ère. La manière dont se déroulait la discussion et où elle menait venait de lui confirmer la chose, le Fils du Ciel actuel avait commencé à emprunter une voie nettement différence de celles de tous les autres Empereurs avant lui. Et ce n'était pas seulement sur le plan purement théorique des idées, il joignait le geste et à la chose.


Tao Xin - << Ces promenades sont hautement instructives, elles permettent des rencontres, d'écouter les braves gens de cette terre sous des traits plus authentique que lorsqu'ils pratiquent le Kow Tow. Mais aussi d'observer les résultats des décisions prises en Haut-lieu. Chose que vous pouvez voir aussi certainement d'ailleurs. >>

Maintenant qu'il le disait... Il était vrai qu'il y avait des discordances entre les récits présentant Beiyfon et son Empire comme une authentique capsule temporaire il y a encore quelques années, et... Il lui avait suffit de quelques secondes afin de remarquer le contraste fascinant de ce Café à l'Occidentale au coin de la rue qui semblait ne pas avoir sa place aux côtés de ses échoppes traditionnelles. Là bas, sur la terrasse des Velsniens venus pour affaire échangeaient aux abords d'une tasse de Thé avec ce qui semblait être des "Nouveaux Riches", des Ushongs en costumes cravates, portes-documents à portée de mains et cheveux gominés, dont certains portaient un Pins à leur trois pièces signifiant leur proximité avec la Clique des Wangs. Des discussions d'affaires, de commerce, d'industrie et autres sujets tout à fait normaux dans les milieux d'affaires étaient à l'ordre du jour. Et les regards noirs que leur adressaient les grattes-papiers à la Solde du Grand Secrétariat dans leurs atours traditionnels depuis le salon de Thé de l'autre côté de la rue ne semblait pas déranger ces businessmans plus que ça. Dernier détail et non pas des moindres, la devanture du Café semblait indiquer une franchise Velsnienne, alors que les serveurs et autres employés visibles étaient clairement des locaux. Cela donnait à réfléchir.

Francesco - << Je crois que je comprends ce que vous voulez dire par là... >>

Tao Xin - <<
A la bonne heure ! Si c'est le cas, j'apprécierais écouter vos avis sur l'état des lieux. Des avis sincères j'entends, fussent-ils désobligeants. J'ai déjà assez de menteurs à ma cour sans avoir besoin de supporter des vérités bien pratiques en ville. >>

Ah c'est donc là qu'il voulait en venir... Pourquoi il l'avait choisit lui, pas uniquement par pur caprice... Il voyait désormais les fils invisibles...

Francesco - << Laissez moi deviner... Vos professeurs vous ont aussi suggéré de consulter des avis extérieurs ? >>

Il sourit à nouveau, vraisemblablement fort satisfait de la question.

Tao Xin - << Si fait. Votre compagnie m'est d'autant plus agréable que vous comprenez vite. Venez, prenons la prochaine allée à gauche, un Philosophe Yantésien tient une école improvisée là bas, j'aimerais avoir vos avis sur la chose et que vous me parliez de ce qui se fait en votre Velsna... >>
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Rumeurs Malsaines



Crépuscule de l'an 2016 des Calendriers Eurysiens,
Beiyfon, Capitale Impériale Ushong,
Cour de la Forteresse de Xinaldani,



Tenant fermement dans ses mains un de ces bâtons de gradés utilisés communément afin de pousser des pièces de bois et d'argile sur une carte, le Maréchal Wang scrutait d'un air ferme et sévère l'ensemble des troupes présentes dans la cour, siégeant sur un des balcons du Donjon de la principale Citadelle sensée défendre la capitale, ce dernier avait pour ainsi dure une vue imprenable sur la cour et les manoeuvres qui avaient été réalisées au cours des dernières heures dans celle ci. En bas, des rangées de fantassins en lignes parfaites, fusils au clair et ne bougeant pas d'un millimètre voyait passer entre les rangs les divers officiers s'appliquant à inspecter tout ce beau monde. Les "inspecteurs" au regard acéré ne se faisaient pas prier pour pointer allègrement du doigt le moindre écart dans ce qui était attendu, en l'état ni plus ni moins que l'excellence, car il devait en être ainsi au sein de l'armée de l'étendard écarlate, la véritable égide de l'Empire contrairement aux bannières dépassées qui peinaient à vivre avec leur temps. De véritables cas d'écoles que l'on avait refilé aux Velsniens dans l'espoir qu'ils puissent peut-être enseigner quelque chose à ces paysans en uniformes, car dans tous les cas l'état-major, le vrai, et le Maréchal n'avaient guère le temps de d'accorder un temps considérables à ceux qui étaient encore en bonne partie les chiens-chiens des aristocrates dont la plupart dans les cercles supérieurs ne devaient leur poste qu'à des recommandations de courtisans à la langue trop bien pendue.

Non, le temps était quelque chose de précieux, surtout en cette ère où les réformes s'enchainaient comme des valses Kaulthes, à la série et presque sans répit sur un rythme endiablé, il convenait de tenir le rythme afin de ne pas rester sur le carreau, au détail près que dans le cadre d'une danse l'on ne risquait rien à prendre une pause tandis que dans la réalité, au delà de la métaphore, les conséquence seraient immenses pour le moindre retard. Le Maréchal, à ce titre détourna son regard du bas de la cour tandis que ses subordonnés vociféraient des ordres ci et là afin de voir comment la piétaille se mouvait en bon ordre, il porta son dévolu sur une carte des environs de Beiyfon disposé sur une table et qui recevait déjà l'attention de plusieurs généraux, colonels et autres membres clé de l'état-major. Tous s'affairaient à mouvoir et disposer diverses pièces sur celle ci comme aux temps jadis, car après tout certaines méthodes éprouvés demeuraient même en cette ère de modernité tout aussi pratique. L'objectif de ces... études, planifier l'extension des infrastructures militaires de demain. L'acquisition par l'armée de dizaines de camions de classification militaires tout droit sortis des nouvelles usines nationales au cours des derniers mois ouvrait de nouvelles opportunités, ou plus exactement réglait un certains nombre de problèmes limitant les capacités logistiques impériales jusqu'à présent. A ce titre, l'on avait d'ailleurs prévenu les attachés Velsniens qui avaient à de multiple reprise retardé la livraison d'armes d'infanterie de dernière génération pour l'armée impériale dû à un manque flagrant de matériel adéquat pour les transporter, stocker et entretenir, ce qui n'était désormais plus le cas, restait simplement à établir un plan logique et rationalisé pour permettre de recevoir ledit matériel et le transporter là où il devrait être à savoir les armureries des grandes villes et les bases clés déjà installé, d'autres étant déjà prévue à l'établissement.

Toutefois, la sérénité des gradés de l'Armée de l'étendard écarlate était destinée à être mise à mal semblait-il, à l'intérieur les portes closes de ce qui servait communément à une salle de réunion pour les officiers virent quelqu'un tambouriner depuis l'extérieur sur ces dernières à tel point que l'on pouvait voir les bâtant se mouvoir, ce alors que des hurlements intimant l'ordre d'ouvrir se faisaient percevoir au loin. Une scène peu anodine et certainement pas attendu qui valu des froncements de sourcils caractérisés de l'ensemble de l'état major qui en somme était peu ravi d'être si grossièrement interrompu dans leurs tâches qui étaient des plus importantes. Finalement les portes s'entrouvrirent le temps de laisser passer un factionnaire quelque peu désemparé, celui ci après avoir salué le Maréchal et son entourage leur fit savoir qu'un envoyé de la Régence tout droit venu du Palais exigeait de voir Wang, et qu'il était pour ainsi dire rouge de colère, quoi qu'il veuille cela n'annonçait rien de bon et commençait déjà à voir naître une migraine dans le crâne du Maréchal qui donna son accord pour le laisser passer. Après tout l'on ne pouvait pas renvoyer un représentant du Trône comme ça, même si l'envie ne manquait pas. Lorsque l'intéressé pénétra la pièce, le commandeur suprême de la Clique le reconnu vaguement, c'était un de ces aristocrates oubliables qui suivait le Grand Duc de Leishang comme son ombre et dont le palmarès consistait exclusivement à paraphraser ce dernier, certainement ce qui lui avait valu sa place à la cour et ce pourquoi on le chargeait de transmettre des messages. Un personnage quelconque sans aucun trait de caractère propre digne d'intérêt, pour dire le Maréchal ne se souvenait même pas de son nom et le fait qu'il se dirige à grands pas avec un visage écarlate comme s'il avait abusé de ces sauces piquantes Alguarenos qui faisaient fureurs dans les nouvellement ouverts restaurants de saveurs étrangères du port, cela ne lui faisait ni chaud ni froid. A peine le Maréchal daigna-t-il adresser un regard s'efforçant de ne pas paraître méprisant à l'intéressé alors qu'il joignait ses mains dans son dos tout en le prenant instinctivement de haut, peu disposé à faire preuve de bonnes grâce envers un parasite, de surcroît aussi malpoli.



Messager oubliable - <<
Maréchal Wang ! C'est une honte ! Un Scandale ! COMMENT OSEZ VOUS ? Souiller de la sorte l'honneur et le prestige de l'empire par des actes aussi vils ! Et ce sans même en avertir sa Majesté et son sage conseil ! Seul un chien enragé s'abaisserait à de tel ignominies afin de forcer la main à l'Empire ! >>

Désagréable, comme l'on pouvait s'y attendre et qui déblatérait des propos qui ne faisaient sens. Souiller l'honneur de l'Empire, agir sans en avertir l'Empereur ? De quoi donc ce sinistre imbécile parlait-il donc ? Cela ne faisait strictement aucun sens.

Messager oubliable - << Sa Grâce le Grand Duc de Leishang exige que vous veniez sur le champ vous ex... >>

L'acte de pointer du doigt le maréchal fut la goutte de trop cependant, ce dernier peu disposé à laisser passer un tel manque de respect fit valser sa main sur la joue de l'intéressé avec une rare violence, au plus grand amusement du reste de l'état-major qui se targua de sourires amusés à défaut de laisser échapper quelques mots.

Maréchal Wang Shao - << Ce sera le premier et dernier avertissement, pointez votre doigt crochu encore une fois vers moi en vociférant comme un forcené et vous serez traité comme tel avec un aller simple dans le puit de la cour. Maintenant, vous allez m'expliquer. CALMEMENT. De manière claire. Et intelligible. Ce que votre Maître veut. Aie-je été clair ? >>

La joue rouge comme une pastèque, et peu habitué à recevoir des rappels de la réalité de la sorte, le courtisan en perdit ses mots dans le premier temps, la chose accentué par le regard noir d'un Maréchal qui commençait à perdre patience, ce avant de finalement arriver à sortir quelque chose de cohérent et compréhensible.

Messager oubliable - << Le Grand Duc veut... Vous voir afin d'exiger des réponses sur les agissement rapportés de l'armée de l'étendard écarlate qui auraient... D'après les informations rapportés par l'Ordre de la Tortue... Mis en oeuvre une opération dans le Sud-est de la Ramchourie... Sans en avertir le Trône ni le Conseil... >>

Wang vit ses sourcils se froncer de plus en plus à mesure que les mots se suivaient et ne pu s'empêcher de laisser un silence pesant s'installer quelques instants alors que le reste des officiers se regardaient médusés sans comprendre ce dont on accusait leur organisme de toute évidence, car après tout aucune action de ce type n'avait été récemment entreprise...


Maréchal Wang Shao - << Vos informations sont viciés. Il n'y eut aucune opération quelconque mise en place récemment ni à l'extérieur ni à l'intérieur de l'Empire impliquant l'Armée de l'étendard écarlate, à l'exception de celle que nous planifions à l'instant même et qui concerne des matières logistiques dont le Conseil a déjà été informé à de multiples reprises au cours des deux dernières semaines. >>

Messager oubliable - << C'est impossible ! Les agents de l'ordre sont formels et rapportent que des rumeurs concordantes se répandent ci et là dans le Duché de Lei Shang depuis la frontière Ramchoure, comme quoi un... Incident... Un espèce de massacre se serait produit en Ramchourie dans un village, et qu'on y aurait retrouvé vos drapeaux... >>

Le Maréchal arqua un sourcil. Des on-dit, évidemment. C'était sans doutes trop d'attendre de ces vieux incompétents de véritables informations fiables. Il allait falloir sérieusement converser avec Xin Xi pour voir s'il était envisageable dans un futur proche d'épurer les rangs et de rationaliser tout ça selon les standards contemporains... La Ramchourie était un chaos sans nom, une perpétuelle anarchie et ce depuis l'ère où les seigneurs avides de ces terres avaient décidé de se séparer de l'Empire, ce qui de toute évidence leur avait bien réussi tant la région ne faisait que d'aller de guerres civiles en guerres civiles. Que des massacres, des exactions ou que-savait on encore arrive là bas n'était qu'un nouveau Lundi, rien qui ne nécessite de s'inquiéter. Il s'agissait d'ailleurs sans doutes d'exagération voir même de fausses rumeurs pour la plupart destinées à trouver des boucs émissaires. Ces gens là là bas n'avaient jamais vu les drapeaux de l'étendard, comment diable pourraient-ils affirmer les avoir aperçu ? Laissant échapper un soupir las, le Maréchal daigné toutefois par acquis de conscience et en espérant que cela le débarrasse plus vite du messager le questionner en accordant "un minimum de crédit à ces propos".

Maréchal Wang - Shao << Allons bon. Encore un massacre ? Pour un "pays" sois disant indépendant, ce n'est rien de plus que la normalité, ces gens là s'entretuent encore et encore sans notre aide depuis des décennies. Je doute cependant que ce soit nos drapeaux qui aient été aperçu là bas. Nos effectifs, contrairement aux bannières sont disciplinés et rigoureux, de surcroît nous tenons des registres logistiques assez détaillés pour savoir où se trouvent chacun de nos bataillons en temps et en heures. Mais allez y, surprenez moi. Vos rumeurs doivent bien décrire ces drapeaux si comme vous dites on les a reconnu... A quoi ressemblent-ils ? >>

Messager Oubliable - << Un fond écarlate avec un dragon blanc sur des nuages. Le croisement des rumeurs à divers lieux du duché est formel, certaines variations et ajouts ont été notés mais le coeur de ce qui se dit est là. N'est-ce-pas là vos emblèmes ? >>

Wang cligna des yeux deux fois à l'écoute des propos du messager puis passa sa main sur son visage dépité avant de se tourner vers l'un des murs de la salle où précisément siégeait bien en évidence un exemplaire des emblèmes de l'étendard écarlate. De fait comme son nom l'indiquait il était bien évidemment écarlate, rouge comme le sang, il y avait en effet de serein nuages finement ouvragés qui siégeait dessus afin de permettre à un Dragon de prendre place au coeur de celui ci. Un dragon Doré. Pas Blanc.

Maréchal Wang Shao - << Un Dragon blanc vous dites ? Ledit dragon sur ces fameux drapeaux qui nous appartiendraient soit-disant était-il malade ? Un peu trop pâle car il avait dévoré des villageois ? Je vais me répéter messager. Vos informations sont viciés, des élucubrations absurdes. Quiconque a déjà posé son regard sur notre étendard saurait faire la différence la plus élémentaire entre les couleurs. Vous savez quoi ? Je vais vous laisser emprunter ce drapeau et le rapporter à votre maître, qu'il puisse se rappeler lui même à quoi il ressemble... Ces rumeurs sont fantasques et nous n'avons rien à voir là dedans. >>

Tout du moins, s'il était vrai que Wang et ses séides n'avaient rien fait, et qu'il était très probable que ce ne soit encore qu'une énième manipulation des conteurs ramchoures à la solde de leurs seigneurs vendus en manque de bouc émissaires à blâmer pour leurs propres erreurs, quelque chose clochait toutefois. La description du drapeau demeurait plutôt exacte si ce n'était pour la couleur erroné, ce qui pouvait être dus à bien des raisons, mais si l'on imaginait le pire des scénarios possibles. Quelque chose de mauvais pouvait bien se préparer... Rien n'était certains, mais le Maréchal avait un mauvais pressentiment. Finalement, laissant échapper un énième soupir, il enfila son képi sur son crâne et délégua la fin des planifications logistiques à ses subordonnées avant d'aller rattraper le messager déjà renvoyé. Finalement, le commandeur suprême de la clique des Wang avait besoin de converser quelques instants avec le Grand Duc de Leishang à propos de ces... "Rumeurs".
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Préfère un démon que tu connais à un adversaire inconnu...



L'art ancien de la botanique était un héritage perpétué depuis des siècle et des siècles, raffiné à force d'échecs, d'essais et d'audace, une quête perpétuelle dans la longue menant à la paix intérieure et à la sérénité. Le Grand Duc de Leishang, Long Zhuan, en était extrêmement friand, la chose s'était dès son plus jeune âge imposé comme un hobby vital afin d'évacuer le stress inhérent aux désagréments et revers divers liés à ses obligations. Une porte de sortie salvatrice lui permettant de faire régulièrement le vide dans son esprit accablé par d'innombrables problèmes et de recentrer celui ci sur la sagesse d'antan car il n'y avait réellement qu'en ces moments où l'esprit se vidait des distractions et appréhensions que l'on pouvait cogiter efficacement dans une direction avisée menant irrémédiablement à une conclusion à défaut d'être toujours satisfaisante au strict minima acceptable. C'était le lot des grands enjeux lié aux hautes sphères du pouvoir, les finalités idéales étaient rares, relevant quasiment du mythe, l'on visait plus communément des compromis apportant des avantages s'inscrivant dans une stratégie d'ensemble qui verrait l'arbre fleurir à nouveau et donner de juteux fruits en temps et en heure pour quiconque capable de faire preuve d'assez de patience pour les cueillir à point.

Le vieil aristocrate affectionnait tout particulièrement ces métaphores avec sa main verte, il avait fait dédier l'arrière d'une pagode délaissée du Palais Impérial à ses lubies botanique, refusant systématiquement que quiconque qu'il n'ait pas assermenté lui même s'en vienne ne serait-ce qu'oser suggérer de toucher à ses fleuris arpents qu'il considérait à bien des égards avec une estime tout aussi grande qu'il en accordait à la chaire de sa chaire. Lorsqu'il n'était pas occupé à serpenter dans la politique impériale ou à murmurer des conseils à l'oreille de son impérial petit-fils, c'était assurément ici que l'on pouvait s'attendre à le trouver, taillant méticuleusement ses jasmins d'hiver tout en les abreuvant avec soin, après c'était de très loin ses filles favorites dans ce royaume secret de verdure.

En ce jour où les augustes cieux voyait trôner fièrement un astre solaire rayonnant de mille feu comme s'il souriait au monde terrestre avec gloire, le Duc était au rendez-vous, profitant d'une accalmie entre les réunions d'état chargées de superviser en collaboration avec les Velsniens la croissance de la Banque Centrale Impériale en plein établissement dans le quartier d'affaire de Beiyfon émergeant à force de mois d'efforts, pour ne pas dire d'années. Point de nécessité d'influer sur la pousse et l'agencement des parterres aujourd'hui, ces derniers étaient en parfaite harmonie en l'état et pouvaient grandir sereinement tout en transmettant à leur protecteur et gardien ce sentiment de satisfaction accomplie qu'il s'en venait chercher. Un sourire apaisant sur les lèvres, ce dernier, p
as à pas, contemplait à millimètre près le résultat de son acharnement et de sa dévotion, un rappel perpétuel que quiconque fait preuve d'effort peut obtenir quelque chose de superbe.

Toutefois aujourd'hui ce sanctuaire de paix était voué à voir sa tranquillité perturbée. Le Grand Duc de Leishang s'il ne sursauta guère au son caractéristique des portes de la Pagode réaffectée qui menait vers son petit jardin d'éden personnel, eut cependant une réaction épidermique comme à chaque fois que quiconque osait venir le déranger pendant ces instants, ses sourcils se fronçant immédiatement et son faciès s'assombrissant à vue d'oeil comme si on venait de lui planter un poignard dans les côtes. Se tournant de moitié lentement afin de constater qui donc était celui se risquant à le quérir dans ses rares moments qu'il s'accordait à l'écart de ses devoirs accaparant le reste de son existence, il vit alors son autre petit-fils, Xin Xi, le rejeton de son cadet qui officiait au conseil impérial après qu'on lui ait à force de manoeuvres octroyé une place plus par son sang que par son poste. Au moins Xi avait-il prouvé qu'il était méritant à son poste d'égide de l'Ordre supervisant le Ministère des affaires intérieures... Si les traits du visage de Long Zhuan s'adoucirent légèrement, ils demeuraient toutefois fermes, non pas par hostilité vis à vis de son propre sang et encore moins car ce dernier perturbait sa sérénité, mais simplement car ce n'était jamais pour des affaires simples que l'intéressé venait s'adresser à lui et surtout alors que ce dernier était retiré dans son sanctuaire botanique.

Long Zhuan - << Petit Xi. Je suppose que ce n'est pas la passion pour les cycles de pousse des Lotus qui t'amène. Qu'as tu donc à me demander ? >>

L'appellation empourpra pendant quelques instants l'égide de l'ordre, même après tant d'années le vieil homme continuait à l'appeler ainsi lorsque les regards indiscrets étaient loin, une vieille habitude qu'il maintenait à l'ordre du jour dès qu'il le pouvait aussi rigoureusement qu'il se gardait bien de le faire et ne s'adressait à lui que sous des formes officielles adéquate à l'étiquette de la cour en public afin de ne pas saper son autorité. Toutefois cette déstabilisation ne fut que de courte durée, l'espace d'un instant, ce qui en disait déjà long du point de vue du Grand Duc, ce n'était définitivement pas quelque chose d'anodin qui pesait sur sa descendance. Quelques secondes à le détailler suffirent d'ailleurs à finalement lui faire remarquer qu'il s'en venait avec une missive dont le cachet avait déjà été brisé, signe qu'on l'avait déjà. Toutefois, les atours dont avait été garnis ladite missive étaient pour le moins inédits, tel que l'on en voyait rarement de par leur raffinement et leur... Extravagance... Il fronça plus encore les sourcils.

Xin Xi - << Nous avons reçu une missive Grand Père, qui vous est adressée nominalement, mais Nous concerne... >>

Long Zhuan arqua un sourcil. Passant outre dans un premier temps le fait que ladite lettre lui était adressée, ce qui l'intriguait plus était l'usage du Nous qui n'était jamais utilisé de façon anodine et certainement pas par Petit Xi. Cela était communément utilisé pour signifier la Dynastie dans son ensemble. Le Nous, c'était les Xin. Et par extension les Xin c'était le Céleste Empire des Ushongs, à ceci près que il était très rares pour la plupart de ceux qui daignait contacter la Cité Interdite de s'adresser à la Dynastie Impériale. La plupart préférait s'adresser virtuellement à l'état, à l'Empire, notamment les Eurysiens et la plupart des nations qui usaient de l'étiquette occidentale qui s'était imposée comme une norme au fil des décennies. Il n'y avait qu'une poignée de gens en ce bas monde qui daignerait s'adresser directement aux Xins plutôt qu'à l'état. Mais avant ces considérations...

Long Zhuan - << Et qui donc a eut le manque de grâce de s'octroyer la prérogative de briser le cachet d'une missive nominalement adressée ? Est-ce donc toi Petit Xi ? Ou un des séides de Wang ou du Grand Secrétaire ? >>

L'égide de l'ordre ne chancela pas cette fois, le tour de mots n'eut aucun effet pour ce second usage, toutefois par acquis de conscience et certainement pour d'autres raisons que la crainte du jugement de son éminent grand-père l'intéressé jeta un regard à gauche puis un autre à droite avant de s'aventurer à émettre une réponse.

Xin Xi - << Ni moi ni aucun des autres. C'est Tao qui a prit connaissance du contenu le premier Grand-père. Il revenait d'une de ses excursions incognito en ville au même moment que le messager quittait les prémices du Corps de Garde principal. >>

L'aristocrate émit un léger rire amusé. Même si la chose était un peu irritante par principe, il n'y avait rien à faire si c'était l'Empereur lui même qui s'intéressait aux courriers s'adressant à sa dynastie, bien que cela fut un coup de chance. Cela expliquait aussi que Xi soit aussi bien informé, il devait avoir suivi de près son Suzerain de Cousin de tel manière à être présent lors de l'ouverture de la missive et la lecture de son contenu. Toutefois cela n'expliquait pas ces indices subtils sur le faciès de l'égide de l'ordre qui trahissaient un sentiment de perplexité, de toute évidence le contenu de la missive était quelque chose qui sortait des sentiers battus, assez pour décontenancer jusqu'à l'un des plus chevronné des serviteurs de cette nation.


Long Zhuan - << Et qu'elles ont été les impressions du Fiels du Ciel nécessitant de venir me quérir dans la foulée ? >>

Il était temps de viser juste et de ne plus tourner en rond, le temps demeurait précieux et à mesure que l'importance de l'affaire devenait de plus en plus certaine, il convenait d'avancer.

Xin Xi - <<
Un mélange de surprise et de décontenance, il nécessite vos avis. C'est une missive des Lings. >>

Ah. Voilà qui était en effet peu anodin et vit les traits fermes de Long Zhuan se muer immédiatement en un intérêt très prononcé, ce n'était pas tous les jours que leurs voisins du Nord, les descendants de ceux là même que leurs ancêtres avaient chassés du Trône de Beiyfon, daignaient s'adresser aux Xins. Le Timing était d'ailleurs très curieux, et le Grand Duc avait quelques idées vis à vis de celui ci notamment sur l'objet de ce contact.

Long Zhuan - << Montre moi donc cela. >>

Répondit-il immédiatement sans aucune hésitation, accompagnant les mots d'un geste de main qui poussa l'égide de l'ordre à s'exécuter. Parcourant l'encre employé pour tisser les mots sur l'auguste missive, le Grand Duc vit une grimace temporaire se former sur son faciès à la mention de "Actuel Occupant du Trône du Dragon", ils n'avaient jamais abandonnés cette vielle revendication qui appartenait pourtant à la Dynastie Xin depuis qu'ils avaient pris le Mandat Céleste. C'était encore à ce jour une source de querelles quoique largement moindre et plus apaisées qu'il y a encore un siècle. Passé ce menu désagrément toutefois les traits de son visage revinrent à la normale et à une forme d'intérêt prononcé pour ce qui était vraisemblablement écrit. Après être repassé par deux fois sur certains passages pour être certains d'avoir bien lu ce qui était écrit, Long Zhuan se mua dans un silence d'une poignée de minutes afin vraisemblablement de réfléchir à la marche à suivre. Finalement...

Long Zhuan - << Petit Xi... Va dire à Tao qu'il n'y a aucune raison de refuser. Les Ling veulent converser à nouveau. Décision inattendue mais pas réellement surprenante, le Papillon Ramchoure a battu une nouvelle fois des ailes, ce ne sont que les premières conséquences qui précèdent l'arrivée de la tempête. Nous n'avons rien à perdre à écouter ce qu'ils ont à dire. Tout comme nous avons tout à gagner à nous entendre sur certains points. Il y a de ces adversaire d'un genre nouveaux auquel l'on préfère se tenir aux côtés d'un mauvais esprit que l'on connait bien pour leur face. >>

L'intéressé acquiesça et saluant l'aristocrate il se retira afin d'aller chercher l'Empereur. Long Zhuan s'en retournant jeter un dernier regard à ses jasmins d'hiver cherchant une dernière bouffée de quiétude avant de quitter les lieux lui aussi. Il allait falloir organiser la venue de l'Ambassadeur des Lings, même si cela lui coutait en un sens car cela reviendrait à reconnaître comme un état légitime ce qu'une part encore conséquente de l'aristocratie considérait comme des rebelles et des séparatistes alors même que les "Deux empires" coexistaient séparément depuis plus de deux siècles désormais. Mais la Dynastie Xin n'était plus à une contradiction près, tous avaient fait choix au sein des hautes sphères de l'empire de faire des sacrifice et de ravaler leur fierté pendant un temps afin de mettre en premier lieu la Gloire, la prospérité et la survie du Céleste Empire lui même en tant qu'entité. Il convenait d'aller jusqu'au bout de cette logique après tant de chemin parcouru, quelques coûts en plus ne changeraient rien au point où ils en étaient.
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RED ALERT



Le port de Beiyfon, sur l'embouchure des embranchements de la Yongzu, était en effervescence, quelque chose de normal pourrait-on dire surtout en considérant le fait qu'il s'agissait du coeur véritable du Céleste Empire des Ushongs. Avec la résurgence économique du Pays de par les réformes et investissements de ces dernières années, les lieux n'avaient cessé de gagner en activité et chaque jours des milliers, voir même des dizaines de milliers d'âmes et plus encore de tonnes de marchandises et autres denrées allaient et venaient. L'on voyait même de plus en plus d'étrangers qui profitaient de l'assouplissement conséquent des normes migratoires, flairant les opportunités d'affaires ou simplement venant visiter le siège du pouvoir d'un empire Multi-millénaire avec tous ses monuments et sites d'intérêts. Les Velsniens étaient d'ailleurs certainement les plus nombreux du lot, pas seulement des touristes, des industriels ou des négociants mais aussi des financiers, des banquiers et des traders qui conversaient et travaillaient mains dans la mains avec leurs homologues Ushongs, avec la bénédiction du Trône qui n'hésitait aucunement à tirer des bénéfices d'une "alliance" mutuellement bénéfiques pour les Eurysiens comme les Nazuméens, tant que cela demeurait avec un partenaire privilégié...

Mais aujourd'hui n'était pas un jour comme les autres au sein des docks et des quais de la Capitale Impériale, il y avait de l'agitation dans l'air, pas seulement les activités habituelles, les mêmes visages impliqués vacants à leurs occupations. Et pour cause, les factionnaires des Baraquements adjacents étaient à pied d'oeuvre alors qu'une foule de pêcheur bien excité était assemblée, tous de retour de la baie après des sorties en mer vraisemblablement écourtées, ce qui avait attiré l'attention déjà des autorités portuaires car la chose était hautement inhabituelle.

Si inhabituelle que la Troupe stationnée sur site sur les ordres du Généralissime Wang avait fait dépêcher urgemment un messager en direction du siège de la Magistrature afin qu'il rende compte directement au Haut-Magistrat Xin Xi de... Nouvelles pour le moins perturbantes. Bientôt, ce fut une flopée d'agents des forces de polices impériales qui arrivèrent en trombe au port, afin d'essayer de disperser les curieux d'une part et de recueillir... Discrètement... Les témoignages des pêcheurs pour le moins perturbés... Mais c'était déjà trop tard, les propos des intéressés avaient déjà quitté les lieux et se répandaient depuis comme une trainée de poudre à travers toute la ville. Il n'avait pas fallut longtemps avant qu'ils gagnent les quartiers urbanisés où des milliers de gens allaient et venaient, contaminant tel une maladie hautement volatile et contagieuse tout ce qui venait à sa portée à ceci près que ce n'était pas le contact physique mais le bouche à oreille qui s'occupait de transmettre le "mal". Bien assez vite ce furent les commerces, les étals de rue qui furent au fait de ce qui se tramait dans la Baie, les terrasses des cafés et des salons de thé, systématiquement bondés, suivirent de près, et d'innombrables clusters virent le jour ci et là, répandant l'information toujours plus loin. Bientôt les entreprises du quartier d'affaire et les banques nouvellement crées furent elles aussi au courant, les Ministères en relation avec le Grand Secrétariat suivirent ainsi que le reste des grandes maisonnées dans la haute-ville et les quartiers nobles. En à peine une poignée d'heure c'était le Tout Beiyfon qui savait...

Tout ? Non, exception était de la Cité Interdite, qui tel un ilot de quiétude isolé, une forteresse dans la forteresse relativement hermétique face à tout ce qui se tramait dans son enveloppe extérieure, n'avait pas encore reçu les nouvelles... Pour le moins inquiétante de surcroît. Les factionnaires du Corps de Garde n'eurent le mot que lorsque les officiers de l'Ordre de la Tortue arrivèrent en trombe afin de demander audience auprès de l'Impératrice Douairière Régente et du Grand Duc Long Zhuan au plus vite, mentionnant que l'urgence était de mise et qu'une évolution peu enviable semblait être advenue dans les territoires voisins de l'Empire.

Une évolution qui tenait en quelques mots :


Les bouchers Rouges ont débarqués avec flotte et avions au Chandekolza !

Autant dire que cela eut l'effet d'un séisme, et pendant un instant un vent de panique souffla sur la Capitale du Céleste Empire. Les Rouges étaient arrivés aux portes de ce dernier, et cela était extrêmement déplaisant, immédiatement l'entièreté du gouvernement, ministres, aristocrates de la cour, officiers de la Clique des Wangs, Magistrats et ainsi de suite, fut appelée à siéger au conseil du Trône du Dragon. Car bien évidemment, il était intolérable de rester les bras croisées et de laisser faire comme si de rien n'était, il fallait étudier la situation, et potentiellement prendre des mesures... Fussent-elles radicales.
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