L'Eurysie n'est pas la seule terre à être frappée par les malheurs, le Nazum aussi dispose de ses propres fardeaux, à cela près que en l'état il ne s'agit guère d'un désastre émanant d'esprits et de mains humaines mais plutôt d'un des innombrables caprices de mère nature dont le courroux implacable semble s'est abattu aujourd'hui sur la terre ancestrale des Ushong. Le Céleste Empire de la Dynastie des Xin a en effet vu ses récents souhaits vis à vis d'une intervention des cieux afin de bénir la terre se réaliser, un peu trop bien même pour ce que désirait le Mandat. En effet, suite à un été particulièrement torride s'illustrant qui plus est par un manque de pluies, il semble que ces dernières soient finalement arrivées non pas à point nommées mais avec plusieurs mois de retard et bien plus conséquentes que ce qu'il aurait fallut.
Les témoignages et images émanant de la Vallée de la Yongzue parlent ainsi d'une pluie diluvienne accompagnée d'une tempêtes dont les vents étaient si puissants qu'ils faisaient tremblaient les pagodes sur leurs fondations à un tel point que l'on aurait juré que des tornades s'en allaient gaiement en maraude dans la rase campagne. S'il s'agit là peut être d'exagération les faits n'en demeurent pas moins que cet afflux de retombées atmosphériques a eut des conséquences bien réelles sur les hommes comme sur la terre. La première, la plus notable et sans doute la plus effroyable qui fait l'objet de toutes les attentions à l'heure actuelle est la Yongzue, l'un des fleuves les plus imposants du continent si ce n'est du monde et qui traverse en long et en large le territoire impériale au sein d'une immense vallée jusqu'à ce jeter de par son embouchure qui n'est autre qu'un Delta, sur le quel a été construit habilement la Cité Impériale de Beiyfon, directement dans la mer.
Le fleuve, d'ordinaire source de prospérité pour la terre comme pour les flux est ainsi entré une nouvelle fois en crue, ce n'est en soit ni la première et ne sera certainement pas la dernière, mais comme à son habitude les conséquences demeurent lourdes. Sorti de leur lit, les eaux se sont ainsi déversé sur les rives et aux delà en de nombreux lieux le long de la vallée, inondant des hectares entiers et engloutissant sous des flots mêlant boue, glaise et argiles de nombreuses habitations riveraines ce jusqu'aux faubourgs même de Beiyfon.
D'après les rapports et témoignages à disposition, le Grand Secrétariat parlerait déjà en termes d'estimation de près de dix mille morts et si le chiffre pourrait prêter à sourire à l'internationale où des caricatures comparent déjà mère nature à un défunt dictateur d'Eurysie du Nord, les rares observateurs et organismes ou associations étrangères sur le territoire impérial sonnent l'alarme en affirmant que lesdits chiffres sont certainement très largement sous-estimés au vue de l'ampleur des dégâts. Que cela soit volontaire ou non ceci dit, impossible de le déterminer, les fonctionnaires se refusent à tout commentaire supplémentaire au delà de déclarations plus ou moins régulière à mesure que les rapports arrivent.
Quoi qu'il en soit, force est de constater que les autorités impériales se retrouvent une fois plus démunis, peut être par un manque de prévoyance, potentiellement par un coup de malchance, mais surtout sont mis devant le fait accomplis et désormais doivent réagir en conséquence face à cette catastrophe dont la note s'annonce déjà salée autant sur le bilan humain que financier. Car au delà des morts et des disparus dont le nombre ne cesse de croitre, ce sont aussi des populations déplacés dont beaucoup ont presque ou tout perdus et qui se pressent là où ils peuvent désormais au sein des villes grandes comme modeste ou même de la Capitale dont l'ingénieuse architecture et les système de digues remarquablement performants ont limités les dommages aux faubourgs de cette dernière en dépit qu'elle siège sur le delta de la Yongzue.
Une part non négligeable de la vieille aristocratie a d'ores et déjà ouvert les portes de ses domaines afin d'accueillir les réfugiés ci et là, dispensant une menue aide humanitaire de première nécessité dans la mesure du possible ou de la volonté existant. Un moyen pour entretenir leur image, une manière d'accomplir leurs devoirs, les avis sont partagés mais en l'état toute "aide" même minime étant la bienvenue, l'on ne crache guère dessus.
Toutefois, une question demeure désormais, que faire après ça ? Car une fois le choc passé, le gouvernement n'aura pas le choix de réagir activement avec conviction pour ne pas faire une énième démonstration d'incompétence ou de faiblesse et ce en dépit des menaces du factionnalisme rampant qui sévit au sein de la cité interdite et qui pourrait bien une fois de plus entraver toute action concrète craignent les observateurs et les experts sur la politique impériale. Une crainte qui pourrait cependant s'avérer potentiellement infondée. De fait, des témoignages concordant soutiennent que la Clique des Wang et ses partisans se sont mis immédiatement à l'ouvrage dès le déclenchement des évènements afin de faire ce qui pouvait être fait pour limiter, bien vainement toutefois, les dommages mais surtout préparer l'après. Le Maréchal Wang Shao, fort de sa forte influence à la cour et de la loyauté de l'armée pourrait bien, avec l'appui de puissants industriels naissant et l'expertise de techniciens, ingénieurs et autres "experts" revenues récemment du Prodnov après des mois à opérer là bas avec des savoir et des idées aussi modernes que cruciales pour l'Empire, proposer des plans de développement de l'infrastructure et des structures d'encadrement de la Yongzue ambitieux pour éviter à nouveau un tel désastre.
Quand à savoir si le Grand Secrétariat ou la vieille aristocratie vont eux aussi faire part de propositions, la question demeure entière tant ils sont restés nébuleux sur le sujet. En fin de compte, comme d'habitude il ne reste qu'à attendre, observer et espérer que les choses se passent pour le mieux, même si en soit, des signes encourageants pour cette fois émanent de l'Empire, assouplissant les restrictions concernant les nations étrangères et leurs ressortissants ou officiels de tel manière à faciliter d'une part la réception d'une éventuelle aide humanitaire internationale mais surtout d'après les experts pour préparer une ouverture de nouveaux échange dans le cadre d'une potentielle quête de matières premières afin de rebâtir ce qui a été détruit lors de crue.
Pour le reste, seul le temps nous dira comment cela évoluera.