Posté le : 16 mars 2023 à 11:15:40
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On entrait désormais dans le vif des négociations, une zone plus incertaine où passées les promesses de bon voisinage et de saine coopération, il fallait aborder des sujets plus urticants, sans avoir l’air de dévoiler trop vite ses cartes, au risque de se faire damer le pion.
Mainio : Formidable ! Actons donc ce rendez-vous, j’en informerai dès que possible madame Pasi Pokka, la présidente du Finnevalta, je suis absolument certain qu’elle sera ravie de vous rencontrer.
La santé, pourvu qu’on ne soit pas trop libéral, avait en général le bon goût de mettre tout le monde d’accord. Une population malade rapportait certes de l’argent aux industries pharmaceutiques, mais il était difficile de présenter cela comme un progrès à ses électeurs. Officiellement donc, tout le monde avait intérêt à nouer des accords et fournir médicaments, traitements et accès aux soins pas trop chers, quitte à vendre de la merde par derrière.
Le tout était de ne pas l’annoncer auprès des journalistes.
Le visage de Mainio se fit un peu plus grave à l’évocation des questions de défense. C’était un sujet complexe qui méritait attention. Les nations n’étaient pas aisément enclines à brader le souveraineté militaire à d’autres, quand bien même leurs armées se réduiraient présentement à peau de chagrin. Le Syndikaali ne cherchait pas à vassaliser ses voisins, mais il fallait bien reconnaître que depuis l’invasion du Prodnov par l’ONC, les Pharois étaient un peu plus méfiants sur les questions de défense.
Mainio : Bien entendu, nous parlons entre démocrates, loin de nous l’idée de vous faire passer outre le travail parlementaire. Nous ne faisons ici que proposer, poser des idées sur la table et voir celles qui, éventuellement, conviendraient le mieux à nos intérêts respectifs.
Il adressa un regard à Sakari, le jeune homme avait beau être d’un parti différent de celui de Mainio, il semblait toujours recevoir ses instructions de ce-dernier, ayant l’habitude de voyager ensemble il s’établissait une sorte de communication silencieuse entre ces deux-là. Cela avait d’ailleurs le don d’agacer les autres membres du Parti Communiste Pharois, dénonçant l’emprise des libéraux sur un des ministres de leur camp.
Sakari : Si c’est de matériel naval dont vous avez besoin, au nom de notre collaboration pour sécuriser la région, nous serions heureux de vous en fournir. Soit en mettant à votre disposition des équipages chargés de patrouiller la région, soit en vous vendant des navires à bas prix. Nous avons des tarifs très concurrentiels pour nos alliés et produisons le plus haut de gamme en matière de technologie marine.
La question de la vente d’arme n’était jamais simple et sans doute sentant que Sakari allait un peu vite en besogne, Mainio adressa à sourire à Neo Akker avant de reprendre la parole.
Mainio : Avant d’évoquer une telle éventualité, j’ai peut-être une solution plus douce. Que diriez-vous d’installer une base polaire conjointe avec les stations libres ? Certes cela vous demandera de supporter ces communistes, mais en nous installant à l’année sur la banquise, nous fermerions définitivement le passage du nord à nous deux.
Le ministre Sakari avait haussé un sourcil à la petite pique du capitaine Mainio aux communistes, mais ne répondit rien.
Mainio : Ce serait à la fois l’occasion de lancer une mission scientifique permanente, et je crois que l’un de nos alliés, le Shuharri, qui se trouve au pôle sud, était intéressé par un tel projet. Mettons en place une base permanente, voire internationale si nous le désirons, et profitons en pour installer au passage une petite base militaire équipée de quelques stations radars. Ainsi, à défaut de posséder une marine puissante, vous aurez la main sur les navires transitant dans la région et en cas de besoin, les stations libres ou la marine pharoise pourront intervenir en quelques heures pour intercepter l’intrus.