Bonjour, je m'appelle Chu Maeo, je suis né le 17 janvier 1988, dans le Nord-Est de mon pays, le Mokhaï, reculé dans les montagnes. J'ai donc 22 ans et je me suis récemment engagé dans les milices populaires lisent en place par l'État il y a peu.
Je viens d'une famille pauvre et nombreuse. J'ai quatre frères et trois sœurs et mes parents travaillaient dans une mine de charbon au nord-ouest de Pugapu. À eux deux, ils gagnaient peine 800$ sous la République, autant dire que nous ne vivions pas dans le luxe. Mes frères, mes sœurs et moi, ne mangions qu'un maigre repas par jour, le soir, et nos parents, pour que justement, nous puissions avoir ce repas, mangeaient qu'un jour sur deux. Pour subvenir à nos besoins, nous allions souvent en forêt pour ramasser tout ce qui était plus au moins comestibles : racines, plantes, fleurs, baies… Et encore, même avec cela, nous étions bien maigres.
Notre région est sans aucun doute la plus pauvre de tout le pays et notre village, très isolé. Tellement isolé que nous ne sommes pas allés à l'école, car elle avait fermé il y a 40 ans. J'ai appris à lire et à écrire sur le tas, il y a peu. Donc depuis nos neuf ans à peu près, nous travaillions tous dans les champs. Cela est en dehors de tout cadre légal et c'est interdit, mais nous sommes tant reclus que la justice républicaine ou impériale ne nous atteignaient pas. En salaire, le propriétaire nous donnait de quoi nous chauffer, des "habits" qui étaient de vieux haillons rafistolés et nous donnait 5$ par mois, ce qui, vous l'aurez deviné, était très peu.
Nous vivions alors dans la misère la plus totale.
Nous avons appris cinq jours après que notre pays était devenu indépendant. Ce fut une grande surprise pour nous et nous ne savions pas quoi en penser. Au départ, rien à vraiment changé pour nous. Nous vivions déjà dans une famine perpétuelle alors, nous n'avons rien ressenti. Cependant, lors des élections, nous avons placé beaucoup d'espoir en Aoki Saburo et avons tous votés pour lui dans le village. Nous avons appris sa défaite et avons continué notre train-train misérable.
Plusieurs semaines plus tard, après que Zhen Kun eu été pendu et qu'Aoki Saburo soit parti en exil, les membres du conseil municipal nous ont annoncés qu'une révolution allait bientôt avoir lieu. Saburo avait réactivé depuis l'étranger ses réseaux et l'Union de la Résistance. L'insurrection allait commencer et ils cherchaient des hommes motivés pour s'engager. Mon père et mon grand-frère s'engagèrent, mais moi, j'ai préféré rester aider le reste de ma famille. J'étais le garçon le plus âgé donc une grande tâche m'incombait. Nous redoutions affreusement que mon père et mon frère se fassent tuer...
Des policiers sont arrivés dans notre village pour arrêter des officiers de l'Union de la Résistance, mais ceux-ci étaient déjà partis. Dans un accès de rage, ils ont massacré les habitants du village, violés les femmes et les filles et torturer tout humains sur leur passage. Ma mère m'a demandé de fuir avec mes frères et sœurs, mais deux de mes frères ont insisté pour rester et ils m'ont imploré de partir avec mon dernier frère et mes sœurs pour les protéger. Nous sommes alors partis nous cacher encore plus loin dans la montagne et je suis redescendu trois jours plus tard pour savoir ce qu'il s'était passé. Les républicains avaient brulé le village et jeté les corps dans une grotte. J'y ai retrouvé le corps de ma mère et mes frères, mutilés comme tous les autres. Je suis immédiatement reparti chercher ce qu'y restait de ma famille et je l'ai est déposé chez des cousins.
Je me suis engagé à mon tour dans l'Union, 4 jours avant la victoire. C'était pour prendre des nouvelles de mon père et mon frère et pour venger mon village. J'ai demandé à des dizaines de personnes et j'ai finalement appris qu'ils étaient morts à la bataille de Yuang sans savoir qu'ils y étaient tous les deux. J'ai décidé de rester tout de même jusqu'à la fin. J'ai participé à la bataille de Ghaliya qui fut une bataille assez calme puisque les forces de l'ordre étaient extrêmement affaiblies. Elle fut prise sans problème.