Compte Rendu - Comité Central de Coordination Syndicale de Ghaliya (CCCSG) - Session ExtraordinaireClassification : Confidentiel - Diffusion Interne Limitée aux Membres du Comité Central
Lieu : Salle de réunion n°3, Maison du Peuple, Ghaliya
Participants :
- Président du CCCSG : Camarade Lin Fang (Syndicat Métallurgie)
- Secrétaire aux Affaires Inter-États : Camarade Huo Shan (Syndicat Docks et Transports)
- Trésorière : Camarade Mei Ling (Syndicat Textile)
- Responsable Formation & Éducation : Camarade Jiang Wei (Syndicat Éducation Populaire)
- + 8 autres membres représentant les secteurs clés.
1. Ouverture de la Séance :La séance est ouverte à 19h05 par le camarade Lin Fang. L'atmosphère dans la salle N°3, éclairée par des néons froids, est sérieuse. Le président rappelle l'ordre du jour unique et exceptionnel : "Évaluation de la dégradation des conditions de vie et de travail de nos camarades prolétaires dans les États fédérés de Pegaha et de Sunjin, et définition d'une ligne d'action solidaire du CCCSG." Il souligne l'urgence de la situation, citant des rapports alarmants qui convergent depuis plusieurs semaines et la nécessité d'une réponse "fraternelle mais réfléchie".
2. Rapport de Situation (Présenté par le Camarade Huo Shan) :Le camarade Huo Shan prend la parole, ajustant ses lunettes sur son nez. Son exposé est précis, s'appuyant sur une synthèse d'informations variées.
Rapport Huo Shan a écrit :Camarades, la situation dans les États voisins, particulièrement Pegaha et Sunjin, est préoccupante. Les articles récents du Communard, bien que parfois accusés de partialité par nos détracteurs, ne font que confirmer les échos qui nous parviennent par des canaux plus discrets : contacts sporadiques avec des militants locaux embryonnaires, témoignages de voyageurs ghaliyens revenant de missions commerciales ou familiales...
Le constat est sans appel : un fossé se creuse. Tandis qu'ici, à Ghaliya, et dans une moindre mesure à Yamatoro, nos mécanismes communaux et nos acquis sociaux parviennent tant bien que mal à amortir l'inflation post-reconstruction, nos frères et sœurs de Pegaha et Sunjin subissent de plein fouet la logique brutale du marché dérégulé et du nationalisme étriqué. Les prix des denrées de base – riz, lentilles, huile, combustible – ont connu des augmentations de 15 à 20% en moins d'un an dans certains districts de Pahati et Saya.
Parallèlement, les salaires stagnent. Des camarades des mines de Pegaha nous rapportent des cadences infernales pour des salaires bloqués depuis la fin de la guerre civile. À Saya, la 'flexibilité' vantée par le gouvernement libéral se traduit par une précarité généralisée pour les dockers et les employés des services, soumis aux contrats à la journée et à la pression constante à la baisse des rémunérations.
Pire encore, toute tentative d'organisation syndicale est vue d'un mauvais œil, voire activement réprimée. Des licenciements pour 'faute grave' de militants connus à Pegaha, des intimidations policières lors de simples distributions de tracts à Saya... Le terrain est miné pour nos camarades.
Cette situation engendre une colère sourde, un sentiment d'injustice palpable, mais aussi un profond désarroi face à l'absence de structures capables de canaliser et d'organiser cette résistance. Si nous ne faisons rien, camarades, nous risquons non seulement de voir nos frères et sœurs sombrer dans la misère, mais aussi de voir le projet fédéral lui-même se discréditer, laissant le champ libre aux forces réactionnaires et séparatistes. L'heure n'est plus à l'observation passive.3. Discussion et Débat du Comité :La camarade Mei Ling, trésorière du CCCSG, prend la parole la première, exprimant une inquiétude partagée par beaucoup.
Mei Ling a écrit :Camarade Président, camarades, le rapport de Huo Shan est glaçant. Notre devoir de solidarité est évident, mais quelles sont nos capacités réelles ? Nos propres ressources ne sont pas infinies. Engager des fonds et des formateurs à l'extérieur, même discrètement, comporte des risques financiers et politiques. Comment garantir que nos efforts ne seront pas vains, ou pire, qu'ils ne mettront pas en danger ceux que nous voulons aider et nos propres structures ici ?Le camarade Jiang Wei, responsable de la Formation, lui répond.
Jiang Wei a écrit :La question n'est pas de savoir si nous pouvons nous le permettre, camarade Mei Ling, mais si nous pouvons nous permettre de ne pas le faire ! L'internationalisme prolétarien n'est pas une option, c'est un principe fondateur ! Laisser nos camarades de Pegaha et Sunjin seuls face à l'exploitation et à la répression, c'est trahir notre propre lutte. C'est accepter que le Mokhaï reste divisé, faible, à la merci des capitalistes et des nationalistes. Leur défaite serait aussi la nôtre à terme. Quant aux risques, ils existent, bien sûr. Mais le plus grand risque, c'est l'inaction.Un représentant du secteur de la construction, le camarade Chen Bo, intervient.
Chen Bo a écrit :Le camarade Jiang Wei a raison sur le fond. Mais la camarade Mei Ling soulève un point crucial : la méthode. Une aide directe serait trop visible, trop facilement interceptable ou détournée. Il faut privilégier le savoir-faire, la formation organisationnelle. Apprendre à nos camarades là-bas à pêcher, plutôt que de leur donner du poisson. C'est plus durable, et surtout, plus discret.Le débat s'oriente alors sur les modalités pratiques. Le camarade Huo Shan reprend la parole.
Huo Shan a écrit :La discrétion doit être notre maître-mot. Pas d'envois officiels, pas de déclarations publiques. Nous devons identifier des points de contact fiables – quelques militants isolés, des travailleurs particulièrement remontés, peut-être même des membres dissidents de partis locaux qui partagent certaines de nos analyses. Les secteurs prioritaires me semblent être, comme je l'ai dit, les mines et l'automobile à Pegaha, où la concentration ouvrière est forte, et les docks de Saya, un nœud stratégique évident.Le consensus se forme autour de l'idée d'envoyer des formateurs aguerris, des camarades ayant l'expérience des luttes syndicales passées à Ghaliya, mais capables de s'effacer, de conseiller sans diriger, de transmettre des outils sans imposer un modèle unique.
Lin Fang a écrit :Il ne s'agit pas d'exporter la révolution ghaliyenne clé en main, camarades. Chaque État a ses spécificités. Notre rôle est de fournir les outils intellectuels et organisationnels pour que les travailleurs de Pegaha et Sunjin construisent leur propre résistance, leur propre pouvoir.L'idée d'inciter directement à la violence est unanimement rejetée à ce stade. La priorité est à la structuration, à la prise de conscience, à la création de réseaux solides et clandestins.
4. Proposition Formelle (par le Camarade Lin Fang) :Après une heure de débat intense mais constructif, le Président Lin Fang synthétise les points d'accord et soumet une proposition formelle au Comité :
Proposition Lin Fang a écrit :Camarades, je propose donc au vote les résolutions suivantes :
Premièrement : La création immédiate d'un fonds spécial dit "Solidarité Fraternelle", doté initialement de 500 000 Épis Communaux, financé par une contribution exceptionnelle des caisses centrales des syndicats membres du CCCSG. Ce fonds sera géré conjointement par la trésorière Mei Ling et le secrétaire Huo Shan, avec une transparence interne totale mais une opacité absolue vis-à-vis de l'extérieur.
Deuxièmement : La constitution d'une "Brigade de Formation Itinérante" (BFI), composée dans un premier temps de six camarades volontaires, sélectionnés pour leur expérience syndicale, leur connaissance des langues (pashgaar, hangok, linglois si possible) et surtout, leur capacité à opérer dans la plus grande discrétion. Le camarade Jiang Wei supervisera leur sélection et leur préparation.
Troisièmement : Le mandat strict de la BFI sera d'établir des contacts sécurisés, d'animer des sessions de formation clandestines sur l'organisation syndicale (structuration de sections, techniques de négociation de base, gestion de caisses de solidarité, communication sécurisée) et de faciliter la mise en réseau des noyaux militants locaux. L'objectif est l'autonomisation, non la prise de contrôle. Toute incitation prématurée à l'action directe est proscrite.
Quatrièmement : Le déploiement initial se fera comme suit : deux camarades se rendront dans la région minière de Pahati (Pegaha), un camarade ciblera le port de Saya (Sunjin). Les trois autres resteront en réserve à Ghaliya, prêts à être déployés ou à servir de relais logistique et de communication. Les missions seront courtes (quelques semaines maximum) et rotatives pour minimiser les risques.
Cinquièmement : L'ensemble de l'opération "Solidarité Transfrontalière" sera placée sous la supervision directe des camarades Huo Shan et Jiang Wei, qui rendront compte uniquement oralement et en personne au Comité Central restreint (Président, Secrétaire, Trésorier) chaque semaine. Le secret absolu est impératif pour la sécurité de nos camarades et de ceux que nous allons aider.
Lin Fang regarde les membres du comité. "Y a-t-il des objections ou des demandes d'amendement ?"
5. Vote et Décision :Après un court silence, la camarade Mei Ling, la trésorière, lève la main.
Mei Ling a écrit :Camarade Président, je comprends la nécessité et la noblesse de cette entreprise. Cependant, je tiens à ce que soit consigné dans ce compte-rendu, pour la décharge de ma responsabilité, que le risque financier, bien que modeste au départ, pourrait s'accroître si l'opération devait s'intensifier ou se prolonger. Nous devrons faire preuve d'une gestion rigoureuse de ce fonds de "Solidarité Fraternelle".Le camarade Lin Fang acquiesce gravement.
Lin Fang a écrit :Votre prudence est légitime, camarade Mei Ling, et elle sera consignée. La gestion rigoureuse de ces fonds sera une priorité absolue. D'autres remarques ?Aucun autre membre ne manifestant d'objection majeure, la proposition est mise aux voix à main levée. Le résultat est sans appel : onze voix pour, une seule abstention (celle de la camarade Mei Ling, par principe de prudence financière plus que par désaccord sur le fond).
La proposition est donc adoptée.6. Clôture de la Séance :Le camarade Lin Fang se lève, imité par les autres membres du Comité Central.
Lin Fang a écrit :Camarades, la décision que nous venons de prendre est lourde de conséquences, mais elle est juste. Elle s'inscrit dans la plus pure tradition de la solidarité ouvrière qui a toujours été le moteur de notre mouvement ici à Ghaliya. La discrétion, la prudence, mais aussi la détermination devront guider chaque étape de cette opération "Solidarité Transfrontalière". La flamme de la conscience de classe ne doit pas s'éteindre au-delà de nos frontières communales.
Les camarades Huo Shan et Jiang Wei commenceront dès demain le processus de sélection des membres de la Brigade de Formation Itinérante. Une première évaluation de la situation et des contacts établis nous sera présentée lors de notre prochaine session ordinaire dans un mois.
Je vous remercie pour votre engagement. N'oubliez jamais : leur combat est notre combat. L'avenir du Mokhaï se joue aussi dans les mines de Pegaha et sur les docks de Saya.La séance est levée à 21h40. Les membres quittent la salle de réunion en petits groupes.
Fin du Compte-Rendu.Pour le Comité Central de Coordination Syndicale de Ghaliya,Camarade Lu Wei, Secrétaire aux Archives du CCCSG (par délégation du Président Lin Fang)