Le président Šimen, fidèle à son tempérament calme et réfléchi, pris le temps de rassurer son homologue, M. Costa : « Comme vous devez sans doute le savoir, la Lendavie est en ce moment en pleine période électorale. Cette rencontre est d’une grande importance pour nous, Lendaves, et le service de sécurité a simplement été renforcé afin d’éviter une reprise de l’importance médiatique de notre rencontre à des fins politiques par différents activistes. ». Les manifestations politiques, si elles sont peu courantes en Lendavie, sont en général de grande ampleur, ce qui semble justifier les craintes de l’exécutif.
Après ce court échange, Šimen invita MM. Costa, Martinez et Vittorio IV à pénétrer le Bureau de la Nation, sous les flashs des photographes, dont l’intervention de M. Martinez avait retenu l’attention. Le bâtiment était assez atypique, en comparaison avec d’autres résidences d’états. Si le bâtiment paraissait d’extérieur plutôt froid et atypique, l’intérieur était beaucoup plus chaleureux, et faisait la part belle à l’art moderne et à la culture Lendave.
Šimen conduit ses hôtes à travers les lieux, prenant soin de répondre aux différents questions des triumvirs. Ils furent ensuite amenés dans une pièce plus petite, ou était aménagée un bureau, et qui offrait une vue imprenable sur Goriska.
« Prenez place, mes amis ! », déclara Marta Vesel, qui se tenait plus en retrait. Les différents dirigeants s’asseyèrent, et c’est ensuite Kristjan Šimen qui pris la parole :
« Je tiens tout d’abord à vous remercier chaleureusement pour votre venue, cher Triumvirs. ». Le président s’exprimait en langua franscilica, qu’il avait apprise à l’université, et n’avait donc pas recours à un interprète. S’il maîtrisait à un très bon niveau cette langue, il ne pouvait en revanche pas cacher un fort accent slave, qui rendait son discours peu mélodieux.
« Mais ne perdons pas de temps, repris-il.
Nous avons bon nombre de sujets à voir ensemble. Je vous propose d’aborder en premier lieu les liaisons frontalières entre nos nations. Tous les jours, de nombreux frontaliers passent de Manche Silice en Lendavie, et inversement, mais les appareils douaniers et le manque d’infrastructure rendent ces trajets difficiles. Je vous propose donc d’établir une liaison routière durable entre nos nations, et notamment à la frontière sud. L’actuelle autoroute M11, qui relie les villes de la côte Lendave directement à la Goriska, pourrait être prolongée jusqu’aux axes principaux qui desservent les villes de Calepleine et de Meulière, de même pour l'autoroute M25, située plus à l'ouest».
Pour appuyer ces propos, le premier ministre Webern tendit une carte aux Triumvis, présentant le réseau routier dans cette zone concernée tel qu’il a été planifié par le ministère des transports. Šimen reprit :
« Nous pensions également effectuer une jonction ferroviaire dans cette zone. Le train est un moyen de transport majeur en Lendavie, utilisé pour une part importante des longs trajets. Actuellement, une ligne à grande vitesse relie la ville de Vigon à Goriska, en passant par Ascori, la capitale de Biscère. Si une telle liaison vous conviendrait, nous pourrions prolonger cette ligne jusqu’à la frontière, qu’en pensez-vous ?»